• il y a 8 mois
Julien Pasquet et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité de la journée dans #SoirInfo

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00:00:00 - Bonsoir à tous.
00:00:02 Très heureux de débuter cette semaine de Soir Info.
00:00:05 On vous accompagne jusqu'à minuit, sans interruption,
00:00:08 du lundi au jeudi, avec une émission très chargée.
00:00:11 Beaucoup de sujets à évoquer avec Philippe David.
00:00:14 Bonsoir.
00:00:16 - Bonsoir.
00:00:18 - Je vous retrouve animateur pour Sud Radio.
00:00:21 Jean-Christophe Couvier parmi nous.
00:00:24 Secrétaire national d'unité SGP Police.
00:00:27 On est avec Alexandre Devecchio,
00:00:30 directeur en chef au Figaro.
00:00:33 On est attentif à ce que dit Alexandre chaque soir.
00:00:36 L'équipe CNews, Amaury Bucaud,
00:00:39 pour les questions de police-justice.
00:00:42 Un sujet extrêmement choquant à évoquer avec vous.
00:00:45 On en dira plus tout à l'heure.
00:00:48 Karima Bric de la rédaction.
00:00:51 Merci à tous les 6 d'être présents.
00:00:54 On a une actualité extrêmement chargée.
00:00:57 C'est l'un des faits du week-end.
00:01:00 Le ministre de l'Intérieur a annoncé hier à Mayotte
00:01:03 une révision constitutionnelle destinée à supprimer
00:01:06 le droit du sol sur l'île de Mayotte dans l'océan Indien.
00:01:09 Cette mesure a pour but de limiter l'immigration illégale à Mayotte.
00:01:12 De nombreuses femmes viennent régulièrement accoucher
00:01:15 pour que leurs enfants obtiennent la nationalité française.
00:01:18 Plantons un peu le sujet.
00:01:21 On en discute tous ensemble.
00:01:24 La pression est maintenue à Mayotte.
00:01:27 Les barrages érigés depuis le 22 janvier
00:01:30 paralysent toujours la circulation.
00:01:33 Derrière moi, vous verrez,
00:01:36 il y a une rumeur de voitures qui attendent,
00:01:39 espérant peut-être passer, mais qui ne vont pas passer.
00:01:42 Pour les enfants, il y a un problème.
00:01:45 Il y a des barrages qui sont en train de se débrouiller.
00:01:48 Mais qui ne vont pas passer aujourd'hui en tout cas.
00:01:51 Et pour demain, nous attendons le document du ministre
00:01:54 pour voir ce qu'il en fera.
00:01:57 La visite express de Gérald Darmanin à Mayotte
00:02:00 n'a pas pour l'instant débloqué la situation.
00:02:03 Il a annoncé une révision de la constitution
00:02:06 destinée à supprimer le droit du sol.
00:02:09 Une mesure pour enrayer l'immigration incontrôlée à Mayotte.
00:02:12 Mais les habitants ne sont pas satisfaits.
00:02:15 Le ministre de l'Intérieur a précisé le calendrier
00:02:18 de cette révision constitutionnelle.
00:02:21 - Nous avons plusieurs moments de réformes constitutionnelles
00:02:24 possibles avec des convocations des parlementaires à Versailles
00:02:27 qui se réunissent pour modifier la constitution.
00:02:30 Il a parti au président de la République de choisir son moment
00:02:33 puisqu'il en discute avec les forces politiques.
00:02:36 Pour répondre à votre question, c'est avant l'été
00:02:39 dans un projet de loi d'urgence.
00:02:42 Il se retourne sur l'île dans 3 mois quand le projet de loi sera prêt.
00:02:46 - Avant qu'on en discute en plateau et qu'on entende
00:02:49 quelques réactions politiques sur cette question du droit du sol,
00:02:52 je voudrais qu'on prenne la direction de Mayotte
00:02:55 où notre confrère Eric Tegner est avec nous.
00:02:58 On dit qu'il y a un petit souci technique.
00:03:01 On va le joindre dans un instant.
00:03:04 Pour commencer, j'ai du mal à comprendre.
00:03:07 Ça fait des mois et on en a beaucoup parlé sur cette antenne
00:03:10 que l'opération d'ampleur a été lancée,
00:03:13 cette fameuse opération Wambushu.
00:03:16 Qu'est-ce qu'on en conclut vu l'état de la situation à Mayotte
00:03:19 et ce cri d'alarme toujours plus grand de la part des Mahorais ?
00:03:22 Il n'y a eu aucun résultat de cette opération ?
00:03:25 - Non, parce qu'encore une fois, le problème...
00:03:28 Bien sûr, il y a la géographie de Mayotte,
00:03:31 ce n'est pas la métropole, mais il y a tout de même
00:03:34 des problèmes similaires, c'est-à-dire un problème de droit
00:03:37 qui fait que c'est très compliqué d'agir dans le cadre du droit actuel.
00:03:41 C'est pour ça que le ministre de l'Intérieur veut faire
00:03:44 une loi d'urgence, une modification du droit du sol.
00:03:47 Il pourrait peut-être même en faire une modification du droit d'asile.
00:03:50 Donc ce qu'il faut en conclure, c'est qu'on a attendu
00:03:53 d'atteindre une situation extrêmement limite,
00:03:56 même extrêmement tragique, où finalement l'état a implosé
00:03:59 d'une certaine manière, puisqu'aujourd'hui,
00:04:02 les habitants sont tentés de se faire justice eux-mêmes,
00:04:05 de se faire la loi, de créer eux-mêmes des barrages.
00:04:08 Il a fallu attendre une situation de quasi-guerre civile
00:04:11 pour que Gérald Darmanin brise en fait un tabou,
00:04:14 parce qu'en réalité, le droit du sol est un tabou politique
00:04:17 pour certaines formations politiques.
00:04:20 D'ailleurs, ça va être intéressant de voir s'il y a révision constitutionnelle,
00:04:23 il faudra les voix du Rassemblement national.
00:04:26 C'est pour ça aussi, sans doute, qu'il a attendu aussi longtemps.
00:04:29 Mais c'est dommage que la petite politique fasse
00:04:32 qu'on ne prenne pas des décisions
00:04:35 qui étaient très importantes pour ces gens
00:04:38 qui habitent, pour les Mahorais, tout simplement,
00:04:41 qui sont dans une situation dramatique.
00:04:44 On va se demander si cette remise en question du droit du sol peut vraiment être une solution
00:04:47 pour la situation mahoraise.
00:04:50 Mais d'abord, je le disais, et Jean-Christophe, je vous donne la parole juste après,
00:04:53 mais on a retrouvé Éric Tegner, qui est avec nous depuis quelques jours,
00:04:56 est allé sur l'île de Mayotte pour se rendre compte de la situation.
00:04:59 Merci de prendre le temps de nous répondre, d'autant que je crois qu'il y a deux heures de décalage
00:05:02 de plus avec Mayotte, et on sait que la nuit,
00:05:05 la situation n'est pas forcément très sécurisée,
00:05:08 si je puis dire. Donc merci de prendre le temps de nous répondre.
00:05:11 Vous allez peut-être pouvoir mieux répondre que nous,
00:05:14 ici en plateau, puisque ça fait quelques jours. Vous allez me dire combien de temps, d'ailleurs,
00:05:17 vous êtes sur place à Mayotte, mais on n'a pas le sentiment d'être en France.
00:05:20 C'est ça, la réalité, la situation dans laquelle vivent les Mahorais.
00:05:23 Aucun autre Français ne l'accepterait.
00:05:26 Bien entendu, et d'ailleurs, pour vous dire,
00:05:29 j'ai pris un peu de temps à sortir parce que là, je suis logé chez des habitants.
00:05:32 Et donc, pour sortir ici, ils sont, vous savez, verrouillés chez eux.
00:05:35 Il y a énormément de verrou, il y a des grillages devant les portes.
00:05:38 C'est la situation ici à Mayotte. Il n'y a aucune maison,
00:05:41 il n'y a pas de barre de fer devant chez eux,
00:05:44 ou il n'y a pas également des barbelés au-dessus des murs.
00:05:47 C'est véritablement, on se croit d'une certaine façon en Amérique latine.
00:05:50 Et il faut véritablement être sur place pour comprendre la situation.
00:05:53 Mais moi, quand je me suis rendu à Mayotte, je n'imaginais pas que ça serait comme ça.
00:05:57 Et quand on voit d'ailleurs les annonces de Gérald Darmanin hier,
00:06:00 vous savez, les Mahorais, sur le coup, étaient au début légèrement satisfaits.
00:06:04 Mais aujourd'hui, ça n'a rien changé.
00:06:07 Il y a une dizaine, par exemple, d'étrangers, de clandestins
00:06:10 qui ont attaqué dans le sud de l'île des manifestants.
00:06:13 Il y a une centaine de clandestins issus du Comores
00:06:16 qui ont été attaqués par des militants.
00:06:19 Il y a une centaine de clandestins issus du Comore qui ont débarqué près de Si-Kwasa-Kwasa.
00:06:25 Donc la situation ici, elle ne change absolument pas.
00:06:28 Les Mahorais se sentent en danger.
00:06:31 Je passe mon temps à voir des gens qui me montrent les images,
00:06:34 parfois de leur épouse, parfois de leur mari,
00:06:37 qui ont été blessés au visage, qui ont été plantés à coups de barre de fer.
00:06:43 Ici, la réalité, elle est effectivement d'une certaine façon apocalyptique.
00:06:47 C'est extrêmement angoissant pour eux.
00:06:49 C'est pour ça qu'ils attendent véritablement des réponses.
00:06:52 Aujourd'hui, ce qui est certain, c'est qu'ils ne sont pas satisfaits
00:06:55 parce qu'il n'y a pas eu de réponse concrète qui a été apportée sur la sécurité.
00:06:58 Vous savez, Julien, lorsque en France, il y a une situation,
00:07:01 par exemple, comme les émeutes en juin,
00:07:03 qu'il y a une promesse de sécurité qui est poussée, on le voit dans la rue.
00:07:07 Là, aujourd'hui, on n'a pas vu dans la rue plus de forces de police, plus de contrôles.
00:07:13 C'est pour ça que les Mahorais, en tout cas ce soir,
00:07:15 ils commencent un peu à se dire qu'ils se sont fait avoir.
00:07:18 Moi, je vous le dis parce qu'hier, j'étais surpris.
00:07:20 Je me disais, tiens, ils ont l'air d'être plutôt satisfaits.
00:07:24 Mais en fait, aujourd'hui, c'est un peu la gueule de bois.
00:07:27 Je précise à nos téléspectateurs, Eric, que les Kouassa-Kouassa,
00:07:29 c'est ces fameuses embarcations sur lesquelles les Comoriens
00:07:32 font le trajet par la mer vers Mayotte.
00:07:35 Un dernier mot avec vous.
00:07:36 C'est vraiment un territoire…
00:07:38 Vraiment, je voudrais que vous nous parliez de ce que vous voyez,
00:07:40 de ce réel que vous prenez en plein visage depuis quelques jours.
00:07:43 Ce territoire où la République n'est plus présente,
00:07:45 on l'a compris à travers votre première intervention,
00:07:47 où le droit à la sécurité n'est plus garanti,
00:07:49 où chacun est laissé seul face à une sorte de loi du plus fort.
00:07:53 Mayotte, vous diriez, vous qui y êtes encore une fois depuis quelques jours,
00:07:56 c'est le plus grand échec de la politique migratoire française, finalement.
00:07:59 Oui, et quand on arrive ici, honnêtement, on a honte.
00:08:04 On a honte de se dire qu'on a abandonné un département.
00:08:07 Et c'est pour ça que la population, elle s'est rebellée.
00:08:10 On a honte aussi de se dire que ça fait des mois
00:08:12 que la population mahoraise appelle à l'aide et appelle au secours.
00:08:16 Ça fait depuis mi-janvier que l'ensemble de l'île de Mayotte,
00:08:19 il y a près d'une quinzaine de blocages qui sont maintenus aujourd'hui,
00:08:22 sont mobilisés, notamment par les femmes.
00:08:25 On n'entend pas les féministes en France soutenir ces femmes ici,
00:08:30 qui sont des femmes d'ailleurs à majorité musulmane
00:08:33 et qui disent tout simplement qu'elles ne sont plus en sécurité.
00:08:37 Et l'insécurité ici, elle est concrète.
00:08:39 On se retrouve en fait un peu à l'époque du Moyen-Âge
00:08:42 où il y avait, vous savez, ces bandits de grand chemin entre villes
00:08:46 qui étaient là à racketter et à piller les différents convois.
00:08:50 Moi, j'ai vu à chaque fois systématiquement ces camions-citernes
00:08:54 qui, pour passer de ville en ville, devaient être accompagnés,
00:08:57 escortés par des camions blindés de la gendarmerie nationale.
00:09:00 Ces mêmes camions blindés ou ces voitures de la gendarmerie nationale,
00:09:04 qui ne ressemblent pas aux mêmes voitures qu'on a en métropole,
00:09:06 mais qui ressemblent à celles en Amérique latine, encore une fois,
00:09:08 avec des barres de fer pour protéger leurs fenêtres,
00:09:11 des voitures de gendarmerie qui sont complètement cabossées,
00:09:15 avec également une sorte de couvre-feu à partir de 19h30.
00:09:19 On ne peut plus sortir à partir de 19h30 ici.
00:09:22 C'est une réalité.
00:09:24 Et vous savez, j'ai beau être ici depuis quelques jours,
00:09:26 les morts-rêves disent "vous n'avez pas vu la véritable situation aujourd'hui
00:09:30 parce que tout le monde a autour de nous
00:09:32 quelqu'un qui, à un moment donné, s'est fait agresser".
00:09:35 Ici, vous savez, les clandestins sont majoritairement…
00:09:38 Il n'y a pas seulement des clandestins d'ailleurs, il faut le préciser,
00:09:41 il y a des personnes qui sont devenues maorais, qui sont issues du Comore,
00:09:45 mais globalement ce sont des jeunes.
00:09:47 Ça évoque d'ailleurs ce qui s'est passé au mois de juin dernier en France.
00:09:49 Ils ont entre 15 et 16 ans, il y a également une délinquance qui est entre 8 et 9 ans
00:09:53 et qui va aussi pénétrer les maisons des gens
00:09:56 et va essayer de piller à l'intérieur de ces maisons.
00:09:59 Rien que cette semaine, il y a eu trois morts,
00:10:01 notamment des morts par balle parce que ces clandestins,
00:10:05 ils sont armés, ils sont armés de machettes,
00:10:07 ils sont armés de kalachnikovs,
00:10:09 ils sont armés également de plus en plus d'armes à feu
00:10:11 et ça c'est extrêmement inquiétant pour eux.
00:10:13 Merci beaucoup Eric pour ce témoignage édifiant.
00:10:16 Vous avez pris le temps de rester sur place, de comprendre la situation.
00:10:21 On vous retrouvera d'ailleurs en plateau cette semaine
00:10:23 et on aura encore une fois beaucoup de choses à dire
00:10:25 sur tout ce qu'on peut découvrir sur cette île abandonnée
00:10:30 du territoire français, le 101ème département français
00:10:33 qui n'a de département français que le nom,
00:10:35 finalement, Jean-Christophe Couvy.
00:10:37 Je vais vous donner la parole, mais justement,
00:10:38 Eric, il parlait de ces maores qui vivent la peur aux ventes
00:10:41 comme tout le reste de la population
00:10:42 et peut-être elle encore plus.
00:10:44 Écoutez l'une d'entre elles interrogée par nos équipes aujourd'hui.
00:10:46 C'est en train de se battre à coup de machette,
00:10:49 comme d'habitude en fait.
00:10:51 Soit ils ont un règlement de compte avec quelqu'un dans un village,
00:10:56 et bien ils se regroupent à plusieurs bandes armées
00:11:00 et ils descendent dans le village et ils saccagent tout.
00:11:03 Les voitures, ils les brûlent, ils brûlent les gens qui passent à côté,
00:11:09 ils les agressent, ils les dépouillent et c'est quasi quotidien.
00:11:13 Là, concrètement, on ne peut pas aller au restaurant,
00:11:15 on ne peut pas aller à la plage avec les enfants,
00:11:18 les loisirs, il n'y a pas de loisirs.
00:11:20 Il y a un réseau qui s'appelle IRM Info-Routes Mayotte.
00:11:23 À n'importe quelle heure de la journée,
00:11:26 on est obligé, avant de sortir, d'aller sur ce site.
00:11:30 Parce que s'il y en a un qui s'est fait agresser sur le chemin,
00:11:33 il le met.
00:11:34 Beaucoup sont déjà partis et beaucoup pensent à quitter l'île
00:11:37 parce que c'est vraiment invivable.
00:11:39 Des habitants qui sont assignés à résidence,
00:11:42 tout beau de manche, Jean-Christophe Couville.
00:11:44 Vous avez fait le déplacement pour Mayotte,
00:11:45 vous, il y a un petit peu plus d'un an.
00:11:46 Vous avez ramené ce type de cliché que vous nous avez fait parvenir ce soir.
00:11:50 J'aimerais qu'on le voie pour comprendre vraiment.
00:11:52 Ça, c'est le matériel de la police.
00:11:53 Ce sont les véhicules, on va voir les talkie walkie
00:11:56 ou autre type d'engin pour la police.
00:11:59 Voilà les voitures dans lesquelles les policiers français font leur travail à Mayotte.
00:12:04 En tout cas, c'était le cas il y a encore moins d'un an.
00:12:06 Oui, c'est ça.
00:12:07 En fait, effectivement, la personne...
00:12:09 Ce ne sont pas des photos que vous êtes allé prendre à la fourrière.
00:12:11 Non, c'est moi qui les ai prises.
00:12:12 Non, non, là, c'est une voiture de patrouille classique.
00:12:14 En fait, quand les collègues partent en patrouille,
00:12:16 ils partent à la guerre.
00:12:17 Ils emmènent le lance-grenade.
00:12:19 Ça, c'est les... Voilà.
00:12:22 Le matériel se détériore très rapidement.
00:12:24 On a l'impression que c'est des jouets bon tempis pour les gamins.
00:12:27 En fait, ce sont nos radios.
00:12:28 Et c'est le seul lien qui nous maintiennent justement en vie.
00:12:31 Comment maintenir la sécurité quand soit même on n'a même pas les moyens de...
00:12:33 On ne donne même pas les moyens à la police d'avoir du matériel décent
00:12:36 et de quoi impressionner, j'ai envie de dire.
00:12:39 Parce que quand vous arrivez avec...
00:12:40 Pardon de le dire comme ça, mais avec une campagne cabossée sur un lieu d'émeute,
00:12:44 a priori, vous ne faites pas peur à grand monde.
00:12:46 Les voitures impactées, en fait, c'est des...
00:12:47 Ils appellent ça, les collègues appellent ça des galets.
00:12:49 C'est-à-dire que tous les jours, dès que vous avez une patrouille de police qui passe,
00:12:51 les gamins prennent des cailloux, des galets et les balancent sur les policiers.
00:12:55 Donc, en fait, si vous voulez, vous avez même des stocks de vitres en plexiglas
00:12:59 parce qu'on est obligé de prendre de l'avance et tous les jours, on change les vitres.
00:13:02 Et les collègues, quand ils font leur patrouille pendant plusieurs heures,
00:13:05 ils ne peuvent même pas ouvrir les fenêtres.
00:13:07 Il n'y a que la clim, parce que s'ils ouvrent les fenêtres,
00:13:09 il y a des collègues déjà qui ont été blessés.
00:13:10 - Et comment s'est déroulée cette opération Wambushu, en fait ?
00:13:12 - En fait, ça a été une grosse opération.
00:13:13 Alors, qu'a fait du bien ?
00:13:14 Parce que sur le coup, effectivement, on a mis les moyens.
00:13:17 On a remué un petit peu tout ça.
00:13:19 Sauf que derrière, encore une fois, c'est la pérennité.
00:13:22 C'est-à-dire qu'est-ce qu'on fait derrière de façon pérenne ?
00:13:24 Et en fait, on se rend compte, on a un CRA, un centre de rétention administratif,
00:13:28 qui est le plus gros de France.
00:13:30 Il y a plus de 20 000 expulsés chaque année.
00:13:35 Sauf que derrière, en fait, on a aussi des personnes, des gamins,
00:13:38 qui sont nés sur le territoire, qui ont la nationalité française, du coup,
00:13:42 parce que c'est le droit du sol, effectivement, on en parle.
00:13:44 Et du coup, ceux-là, on ne peut pas les ramener.
00:13:46 Et en fait, ils sont livrés à eux-mêmes, c'est les enfants sauvages.
00:13:48 Ils sont par bandes, il faut vraiment le voir pour le croire.
00:13:51 Vous êtes en Afrique, vous avez l'impression d'être dans des favelas au Brésil.
00:13:55 Et en fait, vous avez des bandes de 20, 30 gamins qui se baladent comme ça
00:13:58 et qui écument quelque part, effectivement, les gens, les villes.
00:14:03 À 17h30, 18h, tout le monde part vide du boulot, rentré chez soi,
00:14:07 parce qu'il y a des coupeurs de route.
00:14:09 Et c'est vraiment la panique à bord.
00:14:11 Et même nos collègues qui sont armés nous disent, moi, je vais rentrer.
00:14:13 Et si au cas où je me fais attaquer, je suis désolé, mais je me servirai de mon arme,
00:14:16 parce que c'est hors de question que je sois découpé à coups de machette.
00:14:20 - Philippe David, la dernière trouvaille du gouvernement,
00:14:22 c'est donc de revoir la question du droit du sol sur le département de Mayotte.
00:14:28 Précisément, on verra si c'est extensible à l'ensemble du territoire français.
00:14:32 D'ailleurs, les Français, on le verra dans un sondage, ils sont plutôt favorables.
00:14:35 Mais prenons les sujets dans l'ordre. Est-ce que c'est la solution ?
00:14:38 - Mais c'est beaucoup trop tard.
00:14:40 Aujourd'hui, la population française est minoritaire à Mayotte.
00:14:44 Il faut quand même regarder les choses en face.
00:14:46 - Les chiffres officiels, c'est 50% d'étrangers, 50% de Mahorais français.
00:14:50 - J'avais la députée Estelle Youssoupha tout à l'heure en studio qui me disait
00:14:54 que les Français étaient minoritaires à Mayotte.
00:14:57 Mais il y a eu Wambushu 1, Wambushu 2.
00:15:00 Je peux vous dire qu'il faudra Wambushu 3, puis Wambushu 4, puis Wambushu 5.
00:15:04 On peut compter longtemps. Pourquoi ?
00:15:06 Parce qu'il n'y a aucun contrôle. La frontière n'est pas contrôlée.
00:15:09 Les "quoi ça, quoi ça" arrivent. Autant qu'il y en a, ils arrivent.
00:15:13 Ils débarquent, les gens, et ils repartent prendre d'autres personnes.
00:15:18 - C'est un chiffre très important. 75% des mères ayant des enfants
00:15:21 sont de nationalité étrangère à Mayotte.
00:15:23 - 12 000 naissances par an à Mayotte, 90% de naissances étrangères.
00:15:27 Mais qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ?
00:15:29 C'est absolument terrifiant.
00:15:31 Les Mahorais, nos compatriotes Mahorais, ils sont abandonnés.
00:15:34 L'état de droit a totalement disparu.
00:15:36 - Il ne faut pas revoir le droit du sol parce que c'est trop tard ?
00:15:40 - Non, il faut le faire, mais c'est de toute façon trop tard
00:15:43 si on n'a pas des mesures beaucoup plus drastiques que ça.
00:15:46 Et n'oublions jamais une chose, les OQTF, les personnes qui devraient être expulsées,
00:15:50 elles ne le sont jamais. Je l'ai dit sur ce plateau.
00:15:54 Il faudrait rebaptiser les OQTF, IQTF, "invitation à quitter"
00:15:58 ou "incitation", si vous préférez, à quitter le territoire français,
00:16:01 comme ce n'est jamais appliqué.
00:16:03 Vous voyez ce qui se passe à Mayotte, les gens n'en peuvent plus
00:16:06 et on serait à leur place. Parce que, excusez-moi,
00:16:09 au Rwanda, les attaques à la machette, ça a fait un génocide.
00:16:11 On est bien d'accord. Vous imaginez, vous avez vos gosses qui rentrent de l'école
00:16:14 qui peuvent se faire découper à la machette, et c'est pas en France.
00:16:17 - Et les Mahorais attendent l'état au tournant,
00:16:19 notamment avec cette annonce de Gérald Darmanin
00:16:21 pour paraphraser la députée Lyotte de Mayotte, donc Estelle Youssoufa.
00:16:26 "Ça passe ou ça casse", elle l'a répétée tout à l'heure
00:16:28 sur le plateau de Laurence Ferrari.
00:16:30 - Nous, ce qui nous désespère, c'est d'en arriver à ce point de saturation
00:16:35 et d'entendre que dans l'hexagone, ça va être un débat
00:16:40 qui n'a rien à voir avec la réalité.
00:16:42 Moi, je le dis, et vraiment avec gravité,
00:16:45 la situation à Mayotte est tellement grave que soit ça passe, soit ça casse.
00:16:49 Soit ça passe ici, soit ça casse à Mayotte.
00:16:51 Et c'est pas une figure de style, là, on est dans un climat insurrectionnel.
00:16:55 - Juste pour qu'on soit clair, le statut quo à Mayotte, il n'est pas possible.
00:16:57 - Mais bien sûr.
00:16:58 - S'il n'y a pas de solution politique, ce sera un bain de sang.
00:17:00 Et vraiment, je pèse mes mots.
00:17:02 - Voilà, c'est très très fort ce qu'elle dit.
00:17:04 Johan, je me tourne vers vous parce que le ministre de l'Intérieur
00:17:06 annonce ce week-end vouloir supprimer le droit du sol
00:17:08 dans le 101e département français.
00:17:10 Il faudra, pour cela, ce n'est pas encore fait,
00:17:12 réviser la constitution française.
00:17:15 Et ça prend du temps.
00:17:16 - Oui, ça prend du temps et c'est loin d'être évident
00:17:18 puisque la gauche a d'ores et déjà annoncé
00:17:20 qu'elle s'opposerait à une révision de la constitution.
00:17:22 Cela pour deux raisons.
00:17:23 D'abord, elle estime que le droit du sol n'est pas la cause
00:17:26 de l'immigration des Comoriens vers Mayotte.
00:17:29 Et puis ensuite, au nom de l'égalité de tous devant la loi,
00:17:32 Alexis Corbière de la France Insoumise
00:17:34 ne veut pas de loi d'exception pour Mayotte.
00:17:36 On l'écoute.
00:17:37 - Une personne sur trois n'a pas accès à l'eau.
00:17:40 Les trois quarts des gens vivent sous une seuil de pauvreté, etc.
00:17:42 On parle de la France.
00:17:43 Comment cela se fait-il qu'on laisse les gens
00:17:45 dans une telle situation de désordre ?
00:17:47 Et ça n'est pas en disant qu'on va remettre en cause
00:17:49 le droit du sol que les centaines de milliers de gens
00:17:51 qui fuient environ les Comores ne vont pas venir.
00:17:53 Cela ne réglera rien.
00:17:54 Donc, je termine.
00:17:55 On détourne la conversation.
00:17:57 C'est-à-dire que quand on fait croire aux Français
00:18:00 que le problème n'est pas les inégalités qu'il y a autour,
00:18:03 le problème n'est pas la situation indigne
00:18:05 dans laquelle on place les habitants de Mayotte,
00:18:07 mais c'est uniquement dans une espèce d'attraction,
00:18:09 comme je l'entends dire,
00:18:11 que la personne qui quitte les Comores
00:18:13 ne quitte pas son île pour essayer de vivre au mieux,
00:18:15 mais quitte son île pour le rêve de devenir français,
00:18:17 pour ses enfants, ses petits-enfants.
00:18:19 Cela ne marche pas comme ça.
00:18:20 Le Parti socialiste estime, lui,
00:18:22 que la fin du droit du sol à Mayotte
00:18:24 ouvrirait une boîte de Pandore.
00:18:26 Les écologistes, comme Sandrine Rousseau,
00:18:28 affirment qu'accepter la fin d'un droit
00:18:30 dans un territoire français,
00:18:32 c'est ouvrir une brèche sur la France entière.
00:18:34 Les lois de la République sont unes et indivisibles,
00:18:37 sans surprise, donc, dans son ensemble.
00:18:39 La gauche votera contre la fin du droit du sol à Mayotte.
00:18:42 La révision de la Constitution nécessitera donc
00:18:45 un minimum à un accord avec la droite
00:18:47 qui pourrait être tentée de faire monter les enchères,
00:18:49 en monnayant son soutien,
00:18:51 en échange d'une modification plus large de la Constitution,
00:18:53 une sorte de revanche,
00:18:55 après la large censure du Conseil constitutionnel
00:18:57 de la loi Immigration.
00:18:59 D'ailleurs, Éric Ciotti annonce la couleur.
00:19:02 Regardez ce qu'il dit sur X.
00:19:04 "Ce qui se passe à Mayotte risque de toucher
00:19:06 demain la France métropolitaine.
00:19:08 Partout sur le territoire national,
00:19:10 nous devons supprimer le droit du sol."
00:19:12 En gros, LR votera le texte si la mesure est élargie.
00:19:15 Pour la droite, la suppression du droit du sol,
00:19:17 c'est donc partout ou nulle part.
00:19:19 Jordan Bardella, lui, est sur la même ligne
00:19:21 pour le Rassemblement national.
00:19:23 Voilà ce qu'il a dit.
00:19:25 "C'est un bon début. Cela fait 20 ans que nous réclamons
00:19:27 la fin du droit du sol pour l'intégralité du pays.
00:19:29 On progresse, mais je crains que la situation
00:19:31 soit très mal engagée.
00:19:33 C'est un bon début.
00:19:35 Oui, on progresse, mais je crains que la nationalité française
00:19:38 s'hérite ou se mérite.
00:19:40 Et la France n'a pas vocation à être un guichet social.
00:19:43 Et notre pays, précisément, n'a pas vocation
00:19:46 à être le réceptacle de toutes les misères du monde.
00:19:50 Le projet de loi de révision de la Constitution
00:19:52 sera déposé avant l'été."
00:19:54 Ça, c'est Gérald Darmanin qui l'a lancé aujourd'hui.
00:19:57 "Pour être adopté, il faudrait 3/5 des parlementaires
00:20:01 réunis en congrès à Versailles pour leur l'issue du vote."
00:20:05 Et donc, incertaines, les voix de la droite, je vous le disais,
00:20:07 vont une nouvelle fois se menoyer très cher.
00:20:09 D'une, merci beaucoup, Johan.
00:20:11 On annonce des choses dont on se demande
00:20:13 si elles seront véritablement applicables.
00:20:15 Et puis de deux, on se rend compte qu'encore une fois,
00:20:17 pour la bien-pensance, pour une grande partie de l'opposition,
00:20:20 c'est un tabou de revenir sur le droit du sol.
00:20:22 - C'est un tabou, mais est-ce qu'on est à l'écoute
00:20:25 de ce qui se passe à Mayotte des citoyens?
00:20:27 - Bien non, bien sûr que non.
00:20:29 - C'est ça la question, parce que c'est aussi,
00:20:31 quand on regarde les grands énoncés,
00:20:33 le principe de la Constitution, c'est de garantir aussi
00:20:35 l'état de droit, c'est d'énoncer des principes
00:20:37 qui vont servir, si vous voulez, le peuple, les citoyens.
00:20:40 Et en ce moment, c'est la survie même de Mayotte,
00:20:43 si vous voulez, de ce qui rend possible la vie.
00:20:46 Donc les services publics qui sont saturés, la sécurité.
00:20:49 On est vraiment dans un endroit, en ce moment, vous voyez,
00:20:52 on parle d'intimidation, d'attaques, d'agressions,
00:20:55 des choses qui se passent avec des machettes.
00:20:58 On a vu des professeurs qui ne sont pas capables,
00:21:00 des enseignants qui ne peuvent pas enseigner,
00:21:02 en fait, qui ont même utilisé leur droit de retrait
00:21:04 parce qu'ils ont des menaces absolument sérieuses.
00:21:07 Il y a eu des situations très, très graves
00:21:09 au cours des derniers mois.
00:21:11 - Et puis on ajoute à tout cela l'ensalubrité.
00:21:14 - C'est ça. Et sur la question de la constitution,
00:21:16 déjà en ce moment, quand on parle du droit du sol,
00:21:18 il y a eu déjà du durcissement à Mayotte,
00:21:21 notamment en 2018.
00:21:23 En ce moment, il faut que l'un des parents,
00:21:27 le jour de la naissance, ait été présent de manière régulière
00:21:30 en France depuis au moins trois mois.
00:21:33 Autant dire, c'est comme faire un séjour,
00:21:35 vous partez en vacances trois mois,
00:21:37 autant dire finalement que c'est pas grand-chose.
00:21:40 Mais bon, il y a quand même dans la constitution
00:21:42 une possibilité de changer les choses
00:21:44 qui tiennent compte des caractéristiques particulières
00:21:46 d'un territoire, et c'est le cas Mayotte.
00:21:48 Et peut-être juste en terminant, je veux juste parler d'une chose,
00:21:50 c'est que M. Darmanin semble vouloir faire une chose
00:21:53 et son contraire.
00:21:55 Moi, c'est sur la question des visas territorialisés.
00:21:58 Qu'est-ce que c'est que ça?
00:22:00 C'est qu'en ce moment, il y a...
00:22:02 - Une mesure qui accompagnerait la fin du droit du sol.
00:22:04 - C'est ça. Donc on voudrait retirer ces visas territorialisés,
00:22:07 mais en ce moment, ces fameux visas,
00:22:09 ça n'autorise pas les détenteurs
00:22:11 de ces types de séjours maorais à venir en métropole.
00:22:14 Donc si on fait éclater ça,
00:22:16 bien moi, je pense qu'on est en train de créer, si vous voulez,
00:22:19 un nouveau mécanisme de répartition
00:22:21 des détenteurs de séjours réguliers en métropole.
00:22:24 Alors finalement, c'est très contre-intuitif de dire
00:22:27 qu'on veut régler une chose, et finalement,
00:22:29 on fait un peu le contraire de l'autre côté.
00:22:31 - Et puis je me dis également, Alexandre Devecchio,
00:22:33 que réviser le droit du sol, c'est d'une chose,
00:22:35 mais quand vous êtes clandestin par définition,
00:22:37 le droit du sol, vous vous en fichez un petit peu,
00:22:39 puisque vous êtes clandestinement sur un territoire
00:22:41 où vous entendez y rester.
00:22:43 Et puis pour finir, et on va le voir aussi
00:22:45 avec une photo très intéressante
00:22:47 que nous a fait parvenir également Jean-Christophe tout à l'heure,
00:22:49 les femmes comoriennes qui viennent accoucher à Mayotte,
00:22:51 elles ne veulent pas seulement que leur enfant devienne français,
00:22:53 elles veulent aussi accoucher dans des conditions
00:22:55 un peu plus décentes, parce que ça reste la France,
00:22:57 avec des infrastructures,
00:22:59 quand bien même elles sont en deçà de ce que nous pouvons attendre
00:23:01 dans l'Hexagone, il y a des infrastructures
00:23:03 et des soins qui sont bien meilleurs.
00:23:05 Et on voit cette pirogue, ça c'est une pirogue comorienne
00:23:07 qui est taillée à même le tronc d'arbre,
00:23:09 ils sont tellement motivés pour venir,
00:23:11 qu'ils traversent quand même l'océan Indien,
00:23:13 alors il n'y a pas 500 000 kilomètres non plus,
00:23:15 mais ils traversent l'océan Indien des Comores à Mayotte
00:23:17 dans ce type d'embarcation.
00:23:19 Autant vous dire que vous n'êtes pas sûrs d'arriver à bon port
00:23:21 quand vous embarquez là-dedans, Alexandre.
00:23:23 Oui, effectivement,
00:23:25 c'est insuffisant de revoir
00:23:27 le droit du sol, ça évitera
00:23:29 effectivement que les gens
00:23:31 et la nationalité française
00:23:33 aient reste,
00:23:35 mais en réalité, on voit bien que c'est le droit d'asile
00:23:37 qui est totalement dévoyé,
00:23:39 que c'est le problème des frontières,
00:23:41 c'est-à-dire qu'il n'y a pas de contrôle des frontières
00:23:43 à Mayotte, il n'y a pas de moyens
00:23:45 pour renvoyer
00:23:47 les gens et qu'on va avoir
00:23:49 effectivement, très probablement,
00:23:51 un système de répartition,
00:23:53 c'est qu'on va encore répartir sur le
00:23:55 territoire métropolitain
00:23:57 de nouveaux, de nouvelles personnes
00:23:59 en situation irrégulière.
00:24:01 C'est extrêmement
00:24:03 dramatique, mais je pense qu'il faut
00:24:05 tout de même faire le droit du sol
00:24:07 puisqu'on voit que 75% des femmes
00:24:09 qui accouchent à Mayotte ne sont pas
00:24:11 de Mayotte, donc c'est
00:24:13 un gros problème. Maintenant,
00:24:15 c'est pas à la hauteur
00:24:17 de la situation. - Je veux juste qu'on annonce des choses
00:24:19 dont on sait qu'elles ne sont pas très pré-applicables.
00:24:21 - Et on peut se demander si elles vont être
00:24:23 appliquées et applicables, parce qu'on voit bien
00:24:25 le jeu politique... - 3/5e du Parlement, quand vous savez
00:24:27 que toute la gauche vote contre. - On voit bien le jeu politique
00:24:29 qui est en train de se mettre en place.
00:24:31 Admettons que la droite vote,
00:24:33 je ne suis pas sûr que ce soit suffisant,
00:24:35 je ne suis même pas sûr que toute la majorité
00:24:37 soit d'accord avec ça. Donc,
00:24:39 encore une fois, je pense qu'il faudra les voix
00:24:41 du Rassemblement national.
00:24:43 Donc, ça change totalement
00:24:45 le jeu politique. Ça montre en tout cas
00:24:47 que ce qui était des tabous
00:24:49 pour certains, sont en train
00:24:51 de tomber. En réalité, il y a consensus
00:24:53 sur ce qu'on devrait faire,
00:24:55 parce que c'est le bon sens
00:24:57 de donner le pragmatisme. - Oui, oui.
00:24:59 Ce que je veux dire, c'est que le quotidien des Mahorais,
00:25:01 droit du sol ou pas, en termes de sécurité,
00:25:03 ne changera pas. - Bah, à court terme, non.
00:25:05 À quoi ? À court terme, il faudrait
00:25:07 de la police, il faudrait de la police des frontières,
00:25:09 il faudrait réformer
00:25:11 aussi le droit d'asile.
00:25:13 Donc, à court terme, non, mais à long terme,
00:25:15 ça peut l'améliorer tout de même. - Je voudrais juste qu'on voie
00:25:17 ce sondage pour CNews, et qu'on
00:25:19 conclue la conversation ensemble.
00:25:21 Faudrait-il
00:25:23 étendre le droit du sol à l'ensemble du
00:25:25 territoire français, la fin du droit du sol
00:25:27 à l'ensemble du territoire française ?
00:25:29 Le droit du sol
00:25:31 dans le département de Mayotte,
00:25:33 approuvez-vous cette suppression ? C'est oui à 73%.
00:25:35 Et sur l'ensemble du
00:25:37 territoire, ça c'est l'approbation
00:25:39 de la suppression sur Mayotte, et pour
00:25:41 l'ensemble du territoire, les Français disent oui
00:25:43 à 65%.
00:25:45 Vous allez le voir dans une deuxième partie,
00:25:47 que plus vous allez à droite, évidemment, plus les opinions
00:25:49 sont favorables.
00:25:51 Pourquoi pas l'étendre à l'ensemble du territoire, Phil David ?
00:25:53 Oui, alors, il faut quand même rappeler
00:25:55 un petit fait historique
00:25:57 qui est amusant, c'est que la gauche
00:25:59 qui crie que si on revenait sur le droit du sol,
00:26:01 ce serait littéralement
00:26:03 la fin de la République,
00:26:05 il faut rappeler que le droit du sol... - C'est une atteinte au droit de l'homme
00:26:07 pour les Belzames, évidemment. - Alors je vais vous dire comment
00:26:09 a été instauré le droit du sol, comme on le vit
00:26:11 aujourd'hui, c'est la loi du 26 juin 1889.
00:26:13 Et vous savez quel était le but de cette loi ?
00:26:15 C'est que les enfants d'Italien,
00:26:17 les enfants d'Espagnol,
00:26:19 les enfants de Polonais, les enfants de Belges,
00:26:21 soient appelés sous les drapeaux français
00:26:23 pour faire la guerre et reprendre l'Alsace-Lorraine
00:26:25 à l'Allemagne. Alors c'est quand même hallucinant
00:26:27 que la gauche... - Et c'est assez exceptionnel,
00:26:29 la France est une quasi exception. - Absolument,
00:26:31 c'est quand même absolument fabuleux que la gauche
00:26:33 qui à l'époque a soutenu cette mesure
00:26:35 en disant qu'il fallait récupérer
00:26:37 l'Alsace-Lorraine, parce qu'à l'époque la gauche... - Mais ils n'en savent rien,
00:26:39 ce sont des postures, vous le savez bien.
00:26:41 - Aujourd'hui, ils vous disent que le SNU,
00:26:43 le service national,
00:26:45 c'est littéralement le fascisme, parce qu'on apprend
00:26:47 à des gamins à avoir un peu d'ordre
00:26:49 et de discipline, mais que par contre, supprimer
00:26:51 le droit du sol, c'est la fin
00:26:53 des valeurs républicaines.
00:26:55 Comprenne qui pourra, alors que
00:26:57 le droit du sol a été fait pour que des gamins se fassent trouver la peau.
00:26:59 - Bon, dernier mot, Yohann.
00:27:01 Mayotte serait-elle le miroir de ce qui menace
00:27:03 dans certains quartiers de métropole,
00:27:05 comme l'a suggéré Jordan Bardella,
00:27:07 Eric Zemmour le disait également ce week-end.
00:27:09 - Bon, on n'en est pas là quand même, parce que ce qui se passe là-bas
00:27:11 est sans commune mesure avec ce que nous connaissons
00:27:13 sur le territoire français. - Non mais si on n'arrive pas à mettre l'ordre dans un département
00:27:15 de 300 000 habitants, c'est vrai qu'on
00:27:17 aurait du mal à le faire dans un hexagone
00:27:19 de 68 millions. - Oui, mais si
00:27:21 vous voulez, la situation géographique
00:27:23 fait beaucoup dans ce
00:27:25 que connaît Mayotte, quand même.
00:27:27 On ne peut pas comparer les deux,
00:27:29 ça n'est pas raisonnable et ça n'est pas réaliste
00:27:31 de comparer la situation à Mayotte
00:27:33 et la situation en métropole.
00:27:35 Néanmoins,
00:27:37 il n'y a pas 50 solutions pour que les
00:27:39 Mahorais retrouvent une vie
00:27:41 à peu près décente dans un
00:27:43 délai non pas court, mais moyen.
00:27:45 C'est d'expulser, c'est d'expulser
00:27:47 massivement. Il y a 150 000
00:27:49 à 200 000 étrangers sur
00:27:51 cette île pour 150 000 Mahorais.
00:27:53 Donc vous comprenez bien que la situation est intenable
00:27:55 et on ne va pas répartir en métropole
00:27:57 entre 150 et 200 000
00:27:59 étrangers. - Je crois que c'est ce qu'on va faire.
00:28:01 - Oui, c'est ce qu'on va faire. - Ça n'est pas quelque
00:28:03 chose de réaliste. - C'est ce qu'on va dire aux gens qui veulent le faire.
00:28:05 - Oui, c'est ça. - Je crois qu'étant donné l'ampleur
00:28:07 du chiffre... - 150 000, en réalité,
00:28:09 c'est pas... On en a 900 000,
00:28:11 je crois, de clandestins. - Tout à fait.
00:28:13 - Environ, c'est difficile. - On est plus à 150 000 en France.
00:28:15 - Non, mais... - Si ce sont les 100 000
00:28:17 d'affaires gérées par la SNCF, par exemple,
00:28:19 c'est la dernière élection. - Je pense que c'est dramatique, mais ils réfléchissent comme ça. Et je vous garantis
00:28:21 que c'est ce qui va se passer pour le moment.
00:28:23 - Politiquement... Je voudrais terminer, pardon. - Terminez, pardon.
00:28:25 - Politiquement, ça me semble quand même extrêmement compliqué
00:28:27 de dire aux Français qu'on va régulariser
00:28:29 150 à 200 000 personnes qui se trouvent
00:28:31 à Mayotte, les rapatrier en France
00:28:33 dans des avions de la République pour les répartir
00:28:35 sur le territoire. Je vois pas bien comment ils s'en sortent.
00:28:37 Ça n'est souhaitable, me semble-t-il, pour personne.
00:28:39 Donc la solution, c'est de les renvoyer, évidemment,
00:28:41 aux Comores, principalement,
00:28:43 ou à Madagascar. Et si
00:28:45 les Comores et Madagascar refusent
00:28:47 de reprendre leur ressortissance, eh bien, écoutez,
00:28:49 on arrête l'aide au développement. Parce que je vous rappelle
00:28:51 quand même qu'en 2019, la conférence de Paris
00:28:53 a alloué 4 milliards d'euros
00:28:55 au développement des Comores. Ils ne peuvent pas
00:28:57 vouloir de notre argent et ne pas vouloir
00:28:59 reprendre leur ressortissance. Ça n'est pas raisonnable.
00:29:01 - Vous savez que le gouvernement comorien
00:29:03 est peut-être l'un des plus corrompus au monde. - Il est corrompu, naturellement.
00:29:05 - L'argent qu'on leur donne, ce n'est pas pour développer.
00:29:07 - Justement, raison de plus
00:29:09 pour arrêter cette aide au développement
00:29:11 qui ne va pas directement à la population.
00:29:13 - Je me souviens des mots qu'on a entendus d'Estelle Youssoupha
00:29:15 il y a un instant pour conclure. Le gouvernement
00:29:17 qui serait bien inspiré d'agir,
00:29:19 de mettre en place peut-être ce droit du sol ou des mesures
00:29:21 bien plus drastiques parce que ça va
00:29:23 finir et je ne fais que reprendre les mots de
00:29:25 madame Youssoupha dans un bain de sang sur place
00:29:27 si ça continue. Les Mahorais n'en peuvent
00:29:29 plus. Voilà où nous en sommes à Mayotte.
00:29:31 - Yoann a raison sur le fond,
00:29:33 mais techniquement, je pense qu'on est trop dépassé pour le faire.
00:29:35 Pour faire ce que vous dites, expulser des gens,
00:29:37 il faut aller les chercher. Ils ont des machettes,
00:29:39 ils n'ont pas l'intention d'aller
00:29:41 tranquillement dans l'avion
00:29:43 revenir d'où ils viennent.
00:29:45 Malheureusement, je pense que
00:29:47 c'est dans les tuyaux de les
00:29:49 rapatrier en métropole.
00:29:51 - Une colère ici dans l'Hexagone
00:29:53 qui pourrait se raviver également
00:29:55 très prochainement, celle des agriculteurs.
00:29:57 Le président de la République, on l'a appris ce soir,
00:29:59 va rencontrer les représentants des agriculteurs
00:30:01 cette semaine, alors que Gabriel Attal,
00:30:03 lui, va recevoir la FNSEA
00:30:05 et les jeunes agriculteurs dès demain à Matignon.
00:30:07 Le syndicat majoritaire a prévenu
00:30:09 hier qu'il envisageait une reprise
00:30:11 des actions si les récentes annonces du Premier
00:30:13 ministre ne sont pas suivies d'effets concrets
00:30:15 d'ici le Salon de l'Agriculture. Rendez-vous
00:30:17 le 24 février à la porte de Versailles
00:30:19 à Paris. Lisons ensemble
00:30:21 ce que disait le patron de la FNSEA
00:30:23 ces dernières heures. On veut voir des décisions
00:30:25 concrètes qui se voient dans les
00:30:27 exploitations. Personne n'a intérêt à
00:30:29 nous balader, parce que s'il n'y a
00:30:31 pas de rendez-vous à la fin,
00:30:33 on reviendra, on la réaffichera, cette
00:30:35 déclaration dans un instant. Je voudrais qu'on entame
00:30:37 la conversation. Une première question
00:30:39 avec Frédéric Arnoux, avant de
00:30:41 faire une pause pour le journal. Bonsoir Frédéric Arnoux,
00:30:43 merci beaucoup d'être présent
00:30:45 avec nous. Vice-président de la FDSEA
00:30:47 Île-de-France. Entre ce
00:30:49 que vous attendiez, si je comprends bien,
00:30:51 et ce que vous avez réellement obtenu,
00:30:53 il y a un delta grand comme ça ?
00:30:55 Oui, c'est exactement
00:30:57 ça. En fait, ça fait des années
00:30:59 qu'on nous balade. Tous les ans, avant le
00:31:01 salon, on nous fait des promesses et puis une fois le salon
00:31:03 passé, tout passe à l'as.
00:31:05 Aujourd'hui, c'est bon, on a
00:31:07 compris, on n'est plus naïf. Donc en fait,
00:31:09 maintenant, il va falloir que les promesses d'amour
00:31:11 se transforment en vraies preuves
00:31:13 d'amour. Donc on va être très vigilant.
00:31:15 Aujourd'hui, force est de constater, depuis
00:31:17 la fin des barrages, que rien n'a avancé,
00:31:19 puisqu'en fait, au bout de dix jours
00:31:21 où après toutes les réunions dans les préfectures
00:31:23 où les réunions de simplification ont eu lieu,
00:31:25 et tous les points
00:31:27 de simplification sont remontés dans les
00:31:29 ministères depuis plus d'une semaine,
00:31:31 on voit toujours rien sortir.
00:31:33 On sent bien la mauvaise
00:31:35 volonté du gouvernement de vouloir avancer
00:31:37 sur ces sujets. Donc d'une,
00:31:39 il va falloir qu'au-d'ici le salon, ça avance,
00:31:41 mais il ne va pas falloir que ça s'arrête une fois le salon
00:31:43 terminé. Ça, c'est sûr.
00:31:45 Un peu de patience, vous dit
00:31:47 Marc Fesneau, le ministre de l'Agriculture. On l'entendra
00:31:49 dans un instant et vous répondrez à ce
00:31:51 qu'il a dit cet après-midi.
00:31:53 On marque une très courte
00:31:55 pause, on fait un point sur l'actualité avec Barbara Durand
00:31:57 et on poursuit cette interview.
00:31:59 Ce drame absolument
00:32:07 terrible dans le nord de la France.
00:32:09 Ce matin, quatre personnes âgées
00:32:11 ont été fauchées par une voiture
00:32:13 alors qu'elles effectuaient une randonnée
00:32:15 à l'entrée du village de Stimbeck.
00:32:17 Sur place, les riverains sont fous de rage.
00:32:19 Ils ont déjà par le passé
00:32:21 annoncé la dangerosité de cette route.
00:32:23 Le conducteur du véhicule âgé de 51 ans
00:32:25 a été placé en garde à vue.
00:32:27 Une enquête pour homicide involontaire
00:32:29 par conducteur a été ouverte.
00:32:31 Le procès de Pierre Palmad
00:32:33 aura bien lieu cette année.
00:32:35 Le parquet de Melun l'a confirmé aujourd'hui.
00:32:37 Pour rappel, le 10 février
00:32:39 2023, en Seine-et-Marne, le comédien
00:32:41 avait provoqué un accident de la route.
00:32:43 Alors qu'il était sous l'emprise de stupéfiants,
00:32:45 dans la voiture d'en face se trouvait une jeune femme
00:32:47 qui a perdu l'enfant qu'elle portait
00:32:49 lors de la collusion.
00:32:51 Enfin, deux otages israéliens détenus à Rafah
00:32:53 libéraient la nuit dernière après une opération
00:32:55 commando d'Israël.
00:32:57 Ils retrouvent leurs proches
00:32:59 dans un hôpital près de Tel Aviv.
00:33:01 Les deux hommes sont des Argentinaux
00:33:03 israéliens âgés de 60 et 70 ans.
00:33:05 Ils avaient été enlevés
00:33:07 le 7 octobre dernier.
00:33:09 La semaine dernière, le Premier ministre israélien
00:33:11 avait ordonné à l'armée de préparer une offensive
00:33:13 sur cette ville du sud de Gaza.
00:33:15 Merci beaucoup,
00:33:17 Barbare. Rendez-vous tout à l'heure
00:33:19 pour un nouveau point d'actualité.
00:33:21 Frédéric Arnoux, toujours avec nous,
00:33:23 vice-président de la Fédération des agriculteurs
00:33:25 d'Île-de-France. Merci encore d'être présent.
00:33:27 Je vous le disais, le ministre de l'Agriculture
00:33:29 a un message pour vous. Écoutez-le.
00:33:31 Un décret, ça se fait pas sur un coin de table,
00:33:33 ça se fait sérieusement, sinon on va se le faire taper
00:33:35 au niveau juridique.
00:33:37 Donc on aurait l'air ridicule.
00:33:39 Quand il faut changer la loi, il faut faire la loi.
00:33:41 La loi, ça se fait pas non plus en trois jours.
00:33:43 Donc on est en train aussi d'agrémenter la loi
00:33:45 sur le sujet de simplification. La simplification,
00:33:47 c'est parfois détricoter ce qui a été écrit dans la loi,
00:33:49 c'est parfois faire de la réglementation,
00:33:51 de la déréglementation, et c'est parfois
00:33:53 de retrouver de la cohérence entre les règlements.
00:33:55 Ce qu'on est en train de faire, par exemple,
00:33:57 sur la réglementation sur la haie.
00:33:59 Donc c'est ce travail qu'on fait.
00:34:01 On s'y est attelé il y a moins de 15 jours.
00:34:03 On a déjà beaucoup avancé en moins de 15 jours,
00:34:05 et je vous assure que dans 15 jours, on aura diablement avancé.
00:34:07 En tout cas, on aura fait en un mois
00:34:09 ce qui n'a pas été fait peut-être en 30 ans.
00:34:11 Ça mérite la patience, peut-être.
00:34:13 - Excellente remarque de Jean-Christophe Couvillé à ma droite.
00:34:15 Un décret à Sissi, ça peut se faire en 3 jours,
00:34:17 demandez au président de la République après la réforme des retraites.
00:34:19 [Rires]
00:34:21 Blague à part et parenthèse refermée,
00:34:23 Frédéric Arnault, qu'est-ce que vous répondez
00:34:25 au ministre Marc Fesneau ?
00:34:27 - Déjà, les postures
00:34:29 et les démarches de communication,
00:34:31 c'est bien beau,
00:34:33 c'est bien, mais en fait, c'est pas comme ça
00:34:35 que ça se traduit concrètement. Donc de la patience,
00:34:37 j'entends qu'il va en falloir, mais en fait,
00:34:39 on attend quand même des réponses assez rapidement.
00:34:41 Moi, je vous le dis franchement, je vois pas
00:34:43 comment en un mois,
00:34:45 ils vont faire. C'est sûr que
00:34:47 rien que dans le département de l'Essen,
00:34:49 on a fait remonter plus de 150 points
00:34:51 de simplification. Alors, vous imaginez
00:34:53 qu'à l'échelle nationale,
00:34:55 c'est bien plus complexe.
00:34:57 - Mais soyez concrets, Frédéric Arnault,
00:34:59 je suis désolé de vous interrompre, mais soyez concrets.
00:35:01 Sur la fin des normes, notamment, toujours rien ?
00:35:03 Sur l'exception agricole qu'on nous a annoncée,
00:35:05 où est-ce qu'elle est ? Est-ce que ça,
00:35:07 par exemple, ces deux annonces-là,
00:35:09 il y avait eu des avancées, des choses concrètes ?
00:35:11 - Non, mais il y a zéro avancée. Je vais vous donner
00:35:13 un exemple très précis.
00:35:15 Moi, je suis céréalier sur la filière Bétravière.
00:35:17 Aujourd'hui, on attendait d'avoir un retour
00:35:19 sur l'interdiction d'un phytosanitaire
00:35:21 qui s'appelle les néonicotinoïdes,
00:35:23 qui, objectivement, ne résout pas un problème
00:35:25 de fond, sauf qu'aujourd'hui, il est interdit.
00:35:27 La filière Bétravière est au bord de tomber
00:35:29 et on nous explique qu'on peut pas
00:35:31 revenir dessus parce que c'est pas populaire.
00:35:33 Mais est-ce que ce sera populaire le jour où on fera manger
00:35:35 du sucre aux Français qui viendra du Brésil
00:35:37 et de la déforestation amazonienne ?
00:35:39 Le problème, c'est qu'aujourd'hui, on est face à nous,
00:35:41 un gouvernement qui fait d'abord passer le côté populiste
00:35:43 avant de faire passer l'intérêt général de la nation.
00:35:45 Et en fait, ça, c'est un vrai problème
00:35:47 parce que ça nous conduit dans des situations
00:35:49 d'impasse où on met en difficulté
00:35:51 un paquet de filières. Alors là, c'est le sucre,
00:35:53 mais c'est aussi la cerise, c'est aussi le volaille,
00:35:55 c'est aussi... Voilà, il y a plein de filières
00:35:57 qui sont au bord de tomber, mais sauf qu'on mangera
00:35:59 toujours du sucre, de la volaille ou de la cerise en France.
00:36:01 Sauf que ça viendra de n'importe où
00:36:03 et aujourd'hui, on veut pas revenir sur ces décisions
00:36:05 parce que c'est pas populaire.
00:36:07 Frédéric Arnoux, demain réunion à Matignon.
00:36:09 Cette semaine, on n'a pas le jour exact, je crois que c'est mercredi,
00:36:11 mais ça n'a pas encore été officialisé.
00:36:13 Si c'est officiel, c'est mercredi avec le président de la République.
00:36:15 Donc mardi, Matignon, demain Matignon, mercredi l'Elysée.
00:36:17 La sentence va être lourde si vous n'obtenez pas de garantie ?
00:36:21 Ce qui est sûr, c'est que le salon
00:36:23 ne va pas se passer comme il se passe les autres années.
00:36:25 Ça, c'est sûr et certain.
00:36:27 Parce que déjà, aujourd'hui, on n'a pas de visite.
00:36:29 Comment va se passer le salon d'agriculture si vous n'obtenez rien ?
00:36:31 Il est clair que la venue du président de la République
00:36:33 le samedi matin pour l'inauguration,
00:36:35 ça c'est sûr que ça va être agité.
00:36:37 Ça c'est sûr et certain.
00:36:39 Aujourd'hui, je ne peux pas dire comment ça va se passer,
00:36:41 mais c'est sûr et certain que ça ne se passera pas dans les conditions habituelles.
00:36:43 Et puis, je pense qu'il y a des ministres,
00:36:45 notamment le ministre de l'écologie,
00:36:47 qui prend des positions à l'encontre,
00:36:49 trois jours après la fin des blocages,
00:36:51 à l'encontre de l'agriculture
00:36:53 et à l'encontre des annonces faites par Gabriel Attal.
00:36:55 Ça montre un peu dans quel dynamisme
00:36:57 on est au sein du gouvernement.
00:36:59 Et c'est clair que lui, en l'occurrence,
00:37:01 ne sera pas le bienvenu.
00:37:03 Encore un petit mot, Frédéric Arnoux, si vous le voulez bien.
00:37:05 Et ce n'est pas à vous que je l'apprends,
00:37:07 je dis ça évidemment pour la compréhension des uns et des autres.
00:37:09 Les promesses,
00:37:11 par définition, en tout cas la majorité d'entre elles,
00:37:13 vous le savez bien,
00:37:15 mieux que personne, elles ne peuvent pas être tenues.
00:37:17 Parce que c'est au niveau européen
00:37:19 que les choses se décident.
00:37:21 Non, mais il y a un paquet de normes
00:37:23 franco-françaises qui ne dépendent que de la France.
00:37:25 Il suffit juste d'avoir de la bonne volonté,
00:37:27 d'avoir une vraie vision
00:37:29 pour l'agriculture française.
00:37:31 Et ensuite, une fois qu'on aura résolu
00:37:33 le problème franco-français,
00:37:35 il y a le problème européen, qui en effet est un tout autre problème,
00:37:37 mais pour lequel il est beaucoup plus complexe.
00:37:39 Puisqu'en fait, tous les pays ont leur mot à dire.
00:37:41 Même si le pouvoir de la France pèse lourd
00:37:43 dans les décisions européennes,
00:37:45 le problème est beaucoup plus complexe.
00:37:47 Notamment le problème
00:37:49 des clauses miroirs aux frontières de l'Europe.
00:37:51 Objectivement, c'est de la poudre aux yeux,
00:37:53 ces histoires-là.
00:37:55 Ça veut dire que les problèmes européens
00:37:57 sont beaucoup plus compliqués.
00:37:59 Mais nous, agriculteurs, on est pro-européen.
00:38:01 Sortir de l'Europe, sincèrement,
00:38:03 ce serait la plus grosse erreur.
00:38:05 Seulement, on veut mieux d'Europe,
00:38:07 plus d'Europe, mais mieux d'Europe,
00:38:09 avec des vraies normes communes
00:38:11 à l'ensemble des agriculteurs européens.
00:38:13 Un dernier mot, vraiment, et en quelques secondes,
00:38:15 si vous le voulez bien, il y a un risque,
00:38:17 ce soir, pour que dans les jours,
00:38:19 les semaines qui viennent,
00:38:21 les autoroutes françaises ou des lieux stratégiques
00:38:23 ne soient pas en danger.
00:38:25 Sincèrement, on va voir déjà ce qui se passe
00:38:27 dans les prochains jours.
00:38:29 Je ne sais pas si la forme des manifestations
00:38:31 se fera par un de nouveau déblocage
00:38:33 ou par autre chose,
00:38:35 mais ne vous inquiétez pas,
00:38:37 on est inventif et on a plein d'idées en tête.
00:38:39 Et vous avez encore une très grande majorité
00:38:41 de Français qui vous soutiennent,
00:38:43 vous le savez bien.
00:38:45 Merci beaucoup, Frédéric Arnoux,
00:38:47 vice-président de l'AFDSEA Île-de-France,
00:38:49 d'avoir réagi sur notre antenne.
00:38:51 C'est incrédible, Philippe.
00:38:53 On fait des promesses et 15 jours plus tard,
00:38:55 on retrouve les mêmes et on recommence.
00:38:57 De toute façon, à part les normes franco-françaises,
00:38:59 ils ne décident plus de rien.
00:39:01 Frédéric Arnoux nous le dit, il y a quand même
00:39:03 des normes franco-françaises qui peuvent les satisfaire.
00:39:05 Oui, mais ça, il va falloir...
00:39:07 Vous passerez l'expression,
00:39:09 je vais utiliser un terme un peu de rugby,
00:39:11 "aller au mastic",
00:39:13 aller au contact face aux écologistes
00:39:15 et aux associations des francs de l'environnement.
00:39:17 Comment ? Ça vous parle ?
00:39:19 Aller au mastic, aller au contact.
00:39:21 Je ne sais pas si c'est le rugby qui rend chauve,
00:39:23 mais en tout cas, vous avez ça en commun.
00:39:25 C'est une gang de dépostiches.
00:39:27 Et donc, il faut avoir du courage politique.
00:39:29 Vous avez vu pour les néonicotinoïdes,
00:39:31 pour les betteraviers, mais comme disait
00:39:33 notre ami agriculteur, demain,
00:39:35 il n'y aura plus de sucre français,
00:39:37 mais on aura du sucre brésilien
00:39:39 ou du sucre de je ne sais pas quel pays.
00:39:41 Ce sera la déforestation, mais peu importe.
00:39:43 Regardez, en plein mouvement de grève
00:39:45 des agriculteurs, on continue à Bruxelles
00:39:47 pour négocier le libre-échange avec le Chili,
00:39:49 sans que ça pose le moindre problème.
00:39:51 On a signé avec la Nouvelle-Zélande
00:39:53 20 000 km pour faire venir de l'agneau et du mouton.
00:39:55 Ça, ça défend l'environnement.
00:39:57 - Oui, je pense qu'il ne faut pas...
00:39:59 Excusez-moi, ne le prenez pas personnellement,
00:40:01 mais je pense qu'il ne faut pas être trop caricatural
00:40:03 sur ce genre de débat quand même.
00:40:05 Parce que, on a aussi besoin
00:40:07 de traités de libre-échange.
00:40:09 Dans les traités de libre-échange, il y a des choses
00:40:11 qui sont extrêmement bonnes pour la France.
00:40:13 - Mais les agriculteurs ne disent pas le contraire.
00:40:15 - Vous semblez reprocher à l'Europe
00:40:17 de continuer... - C'est l'insurgité qui gêne.
00:40:19 - Non mais pardon, vous semblez reprocher à l'Europe
00:40:21 de continuer à négocier des traités de libre-échange.
00:40:23 - Ah ben oui, oui, oui, oui. Parce que je peux démontrer
00:40:25 pourquoi ils sont négatifs pour les agriculteurs européens.
00:40:27 - Heureusement qu'il y a des traités de libre-échange
00:40:29 et qu'ils continuent à être négociés.
00:40:31 Parce que la France aussi a besoin de ces traités-là.
00:40:33 - On ne peut pas dire d'un côté, on veut plus d'écologie,
00:40:35 il va falloir faire des normes, etc.
00:40:37 et faire venir, effectivement,
00:40:39 de l'agneau venu de Nouvelle-Zélande,
00:40:41 du lait en pouls revenu de...
00:40:43 - Là, c'est ce dont on parle, ce qui est le plus médiatique.
00:40:45 - Mais c'est souvent comme ça.
00:40:47 On pourrait admettre qu'il y a des choses qu'on peut produire en France.
00:40:49 - Mais ça, naturellement.
00:40:51 Et c'est pour ça qu'il faut continuer à les négocier,
00:40:53 qu'il y a des choses qui ne vont pas,
00:40:55 mais il y a aussi des choses qui sont bonnes dans ces traités.
00:40:57 - Et on espère surtout qu'il y aura une réponse pour les agriculteurs
00:40:59 d'ici le 24 février, puisque sinon
00:41:01 ce salon de l'agriculture risque d'être
00:41:03 très chaud, chers amis.
00:41:05 On avance, je vous le disais,
00:41:07 beaucoup, beaucoup de sujets à traiter ce soir.
00:41:09 Alors, si les déclarations de patrimoine
00:41:11 des nouveaux ministres ne seront publiques
00:41:13 par la Haute Autorité de Transparence d'Avis Public,
00:41:15 ne seront pas disponibles avant plusieurs semaines.
00:41:17 Le journal l'Humanité,
00:41:19 je voulais vous communiquer cette petite info,
00:41:21 en se basant sur des éléments archivés
00:41:23 et exhumés par ces soins, et déjà en mesure
00:41:25 de décompter 17 millionnaires
00:41:27 dans le gouvernement actuel. La part de millionnaires
00:41:29 dans le gouvernement est donc de 50%.
00:41:31 Un ministre sur deux
00:41:33 est millionnaire. Neuf d'entre eux se trouvent
00:41:35 même dans la tranche des 1% les plus riches,
00:41:37 qui a plus de 2,2 millions d'euros de patrimoine.
00:41:39 En tête de ce patrimoine, de ce palmarès
00:41:41 plutôt, vous le voyez, c'est le ministre Franck Riester,
00:41:43 qui a plus de 10 millions de patrimoine,
00:41:45 suivi d'Amélie Houdet à Casterat.
00:41:47 Je mets tout ça au conditionnel, parce que ce ne sont pas
00:41:49 les éléments officiels de la Haute Autorité,
00:41:51 mais bien l'enquête de l'Humanité.
00:41:53 5 millions d'euros de patrimoine pour
00:41:55 Éric Di Pomeretti, Jean-Noël Barraud ou encore
00:41:57 Roland Lescure. Le gouvernement Attal
00:41:59 est-il un gouvernement de riches,
00:42:01 cher Alexandre Devecchio ?
00:42:03 Quand je dis riches, c'est évidemment
00:42:05 des nantis hors sol,
00:42:07 complètement déconnectés de la réalité.
00:42:09 Faut-il être pauvre pour être un beau politique ?
00:42:11 Non, pas nécessairement, mais factuellement,
00:42:13 quand on est millionnaire, on peut dire qu'on est riche.
00:42:15 Je pense. Donc factuellement, ils sont riches.
00:42:17 Est-ce que ça fait pour autant
00:42:19 deux des nantis ? Pas
00:42:21 systématiquement, mais disons que
00:42:23 comme ils ont l'air déconnectés,
00:42:25 ils sont déconnectés sur un certain nombre
00:42:27 de sujets, c'est vrai que
00:42:29 les Français peuvent faire le lien
00:42:31 je dirais
00:42:33 entre les deux. Après, on peut être aussi
00:42:35 riche et être
00:42:37 concerné par ce qui se passe,
00:42:39 par la manière dont vivent les classes populaires
00:42:41 et leurs difficultés. Le problème, c'est qu'ils ont pas
00:42:43 l'air spécialement
00:42:45 concernés, si vous voulez.
00:42:47 Ce qui gêne l'opposition de gauche, c'est d'avoir des...
00:42:49 Notamment Éric Di Pomeretti, qui sans doute a les moyens
00:42:51 de se protéger avec
00:42:53 5 millions de patrimoine et qui a pas l'air
00:42:55 de comprendre que certains vivent dans des quartiers
00:42:57 un peu plus compliqués que lui. En gros, le discours
00:42:59 de
00:43:01 certaines oppositions
00:43:03 de gauche que j'ai pu entendre, notamment cet après-midi,
00:43:05 pour commenter cette information,
00:43:07 c'est que comme ils sont riches, ils font de la politique
00:43:09 pour les riches, en fait.
00:43:11 - Je trouve ça un peu court, quand même.
00:43:13 - Ah oui, mais je dis pas que c'est un argument...
00:43:15 - Moi, je n'aime pas quand on part un peu à la chasse.
00:43:17 Lui, il a trop d'argent, lui, moins
00:43:19 d'argent. Je pense qu'effectivement, dans une société,
00:43:21 quand on regarde les personnes
00:43:23 qui sont élues, on espère qu'il y ait une
00:43:25 représentativité plus large
00:43:27 qu'il y a des personnes. Justement,
00:43:29 on voit qu'il y a aussi cette
00:43:31 méritocratie à la française. On l'espère aussi.
00:43:33 Donc, ça, on aime aussi qu'il y ait des parcours...
00:43:35 - Méritocratie, par exemple, pour ne prendre
00:43:37 que l'exemple de Franck Riester, j'ai cru comprendre
00:43:39 que sa fortune, il la devait à énormément d'héritage,
00:43:41 notamment. - Non, mais c'est pas ce que je dis.
00:43:43 Je dis que moi, ce que je trouve important,
00:43:45 donc, chez les élus,
00:43:47 c'est qu'il y ait une représentativité,
00:43:49 qu'il y ait des personnes qui soient,
00:43:51 bon, très riches, tout ça, mais qu'il y ait aussi
00:43:53 les profils de méritocratie,
00:43:55 donc d'avoir des profils des gens qui sont partis de rien
00:43:57 et qui ont peut-être certaines sensibilités,
00:43:59 mais c'est pas parce que vous avez de l'argent aussi
00:44:01 que vous êtes pas sensibles sur certaines choses.
00:44:03 Donc, il faut faire attention de pas faire le procès,
00:44:05 finalement, de ces personnes-là.
00:44:07 Mais ensuite, la déconnexion,
00:44:09 elle peut venir. On a vu aussi à des fois...
00:44:11 - Mais qu'est-ce qui nous intéresse?
00:44:13 Le compte en banque de ces gens ou leur compétence
00:44:15 pour régler les sujets qui intéressent les Français?
00:44:17 - La déconnexion, on a vu parfois que la déconnexion
00:44:19 venait aussi des idées. Parfois, il y a des idées
00:44:21 somnurenues. - Est-ce qu'il faut être pauvre
00:44:23 pour comprendre les Français? Est-ce qu'un gouvernement
00:44:25 peut être pauvre? - Non, peut être riche ou pauvre.
00:44:27 C'est ça que je pense qu'il faut qu'il y ait
00:44:29 un peu de tout, finalement. Je trouve que c'est réducteur
00:44:31 de dire parce que vous êtes riches,
00:44:33 vous êtes forcément déconné. Parce que vous êtes pauvres,
00:44:35 vous allez pas vouloir créer du développement économique.
00:44:37 Vous voyez? Donc, ça prend un peu de tout.
00:44:39 - Ce qui est amusant, c'est qu'il y a
00:44:41 certains anciens socialistes,
00:44:43 Gabriel Attal, Stéphane Chézourné, Stanislas Guérini,
00:44:45 qui avaient un mentor à l'époque,
00:44:47 qui s'appelait François Hollande,
00:44:49 qui disait "Je n'aime pas les riches,
00:44:51 ceux qui gagnent plus de 4000 euros par mois."
00:44:53 Écoutez, excusez-moi, quand on voit les patrimoines...
00:44:55 - Je sais pas si François Hollande a jamais été le mentor
00:44:57 de Gabriel Attal. En tout cas, ils ont partagé
00:44:59 des idées politiques à un moment. Nous sommes d'accord.
00:45:01 - Franchement, François Hollande
00:45:03 qui disait "Je n'aime pas les riches,
00:45:05 ceux qui gagnent 4000 euros par mois", il fréquentait personne
00:45:07 qui gagnait moins de 10 000. Alors, effectivement...
00:45:09 - Jean-Christophe, ça vous interpelle également?
00:45:11 - Non, mais enfin, la vraie question... - Le riche est suspect.
00:45:13 - Non, le riche, c'est comment on est devenu riche.
00:45:15 C'est ça. C'est effectivement, quand on est avec
00:45:17 un patrimoine et qu'on le fait
00:45:19 prospérer, on n'a pas trop de mérite. Quand, en revanche,
00:45:21 on travaille, voilà,
00:45:23 on s'investit dans la société,
00:45:25 on est peut-être un peu plus malin que certains
00:45:27 parce qu'on a... Ben oui,
00:45:29 on réussit et cette réussite-là peut aussi
00:45:31 entraîner d'autres réussites. On fait vivre d'autres personnes
00:45:33 autour de nous, c'est ce qu'on appelle le ruissellement.
00:45:35 Mais c'est comme ça aussi. Et puis, c'est cet
00:45:37 entrain, j'allais dire, de dire "Voilà, je suis un leader,
00:45:39 j'ai réussi, moi, à m'élever
00:45:41 socialement, etc. et je peux le faire pour un pays."
00:45:43 Moi, je juge pas les gens par rapport à leur compte
00:45:45 en banque, c'est très français.
00:45:47 Moi, j'ai fait mes études en Angleterre.
00:45:49 Là-bas, d'ailleurs, ils sont même fiers de dire
00:45:51 combien ils gagnent. - C'est notre culture.
00:45:53 - Il n'y a pas de tabou. En France, l'argent, c'est le tabou.
00:45:55 - On n'a pas peur de dire combien on gagne.
00:45:57 - Et au contraire, des fois, c'est même... - En France, quand vous avez
00:45:59 une belle voiture, on vous la raille.
00:46:01 - C'est quand même un mot...
00:46:03 - Vous pouvez être fier de votre...
00:46:05 - Allez voir dans les pays communistes,
00:46:07 officiellement, ils sont pas riches, et pourtant,
00:46:09 j'ai pas l'impression que le peuple soit plus heureux.
00:46:11 - Mais juste en un mot, peut-être, la question, c'est quand même
00:46:13 de savoir est-ce que l'activité politique, l'engagement politique
00:46:15 est possible si vous n'avez pas beaucoup d'argent?
00:46:17 - Alors ça, c'est une très bonne question.
00:46:19 - Il y a ça aussi. - Justement, Karima,
00:46:21 c'est une très bonne ouverture parce que...
00:46:23 Enfin, je trouve que c'est une très bonne ouverture
00:46:25 parce qu'en fait, j'ai vu tout à l'heure...
00:46:27 Il faut élargir ce débat, et pas le cantonner
00:46:29 au gouvernement et à celui qui est millionnaire
00:46:31 et à celui qui ne l'est pas. Moi, ce que j'ai vu tout à l'heure,
00:46:33 c'est que sur les 12, Yohann, les 12 candidats
00:46:35 de la précédente présidentielle,
00:46:37 11 ont un patrimoine
00:46:39 au-dessus de la...
00:46:41 au-dessus du patrimoine
00:46:43 médian des Français.
00:46:45 Donc en fait, on s'en fiche du gouvernement.
00:46:47 Mais en revanche, je trouve qu'il y a une question très intéressante,
00:46:49 comme l'a soulevé Karima,
00:46:51 sur le profil global
00:46:53 qu'il faut avoir pour être en politique
00:46:55 ou le profil global de nos politiques
00:46:57 d'une manière générale, qui en effet,
00:46:59 pour la plus grande majorité d'entre eux,
00:47:01 ne font pas partie des classes moyennes
00:47:03 ou des classes inférieures en termes
00:47:05 de revenus dans notre pays.
00:47:07 Est-ce que la politique est une caste?
00:47:09 - Il y a parmi les députés
00:47:11 de plus en plus de députés qui sont issus
00:47:13 de la classe ouvrière, de la classe moyenne.
00:47:15 - Oui, vous avez entendu, sur les 12 candidats,
00:47:17 11 ont un patrimoine supérieur à la moyenne.
00:47:19 - Oui, naturellement, mais vous savez,
00:47:21 la plupart des Parisiens ont un capital
00:47:23 supérieur à la moyenne. Parce que si vous avez acheté
00:47:25 un appartement à Paris il y a 15 ou 20 ans,
00:47:27 cet appartement, aujourd'hui, il vaut à peu près
00:47:29 une fortune, ce qui fait que vous entrez dans la catégorie
00:47:31 des Français les plus riches,
00:47:33 par exemple. Donc, vous savez,
00:47:35 il y a patrimoine et patrimoine.
00:47:37 Jean-Luc Mélenchon, le patrimoine de Jean-Luc Mélenchon,
00:47:39 c'est 2,5 millions d'euros.
00:47:41 Donc, si Jean-Luc Mélenchon était
00:47:43 président de la République, nous aurions un président
00:47:45 multimillionnaire aussi à la tête de la France.
00:47:47 - Le patrimoine médian des Français, je ne l'ai pas
00:47:49 précisé, c'est 200 000 euros. - Oui, naturellement,
00:47:51 des Français, mais tous les propriétaires,
00:47:53 ne serait-ce que les propriétaires d'un logement
00:47:55 à Paris, sont au-dessus de ce niveau
00:47:57 de patrimoine-là. Vous savez, ce n'est pas pour ça
00:47:59 que certains propriétaires à Paris roulent
00:48:01 sur l'or. Donc, il y a patrimoine et patrimoine,
00:48:03 encore une fois, mais ces chiffres que l'on voit,
00:48:05 effectivement, je comprends les Français qui nous regardent
00:48:07 et qui ont du mal à boucler les fins de mois, se disent
00:48:09 effectivement, on a une classe dirigeante
00:48:11 ultra-riche qui, de fait, est déconnectée.
00:48:13 Je crois que les choses sont plus compliquées que cela,
00:48:15 mais cette une de l'humanité, enfin, ce papier
00:48:17 de l'humanité, sincèrement, moi, ça me
00:48:19 choque un peu parce qu'il y a effectivement une chasse
00:48:21 aux riches. C'est mal
00:48:23 d'avoir de l'argent en France. Eh bien,
00:48:25 non, non, non, ce n'est pas mal d'avoir de l'argent.
00:48:27 C'est même plutôt bien parce
00:48:29 qu'on fait prospérer l'économie, parce que ça peut montrer
00:48:31 aussi une forme de réussite. Et puis, si
00:48:33 on a hérité de cet argent-là,
00:48:35 ce n'est pas une honte non plus. Vous savez, en France,
00:48:37 on a le droit d'hériter. C'est quelque chose qui est légal.
00:48:39 Ça n'est pas interdit. - Ils pourraient justement
00:48:41 profiter de leur héritage pour ne rien faire
00:48:43 ou se la couler tout, comme on dit,
00:48:45 au lieu de s'engager politiquement. - On paye même beaucoup
00:48:47 d'impôts sur les droits de succession. Donc, moi, je me fiche
00:48:49 de savoir comment Franck Riester
00:48:51 a obtenu ces 10 millions d'euros de patrimoine.
00:48:53 Sincèrement, ça ne nous regarde pas.
00:48:55 - Cela ne nous regarde pas.
00:48:57 - Non, non, ça ne nous regarde pas.
00:48:59 - Il nous manque les francs-connais. - C'est un débat
00:49:01 malsain et il y a beaucoup d'autres problèmes
00:49:03 dans ce pays que nous allons régler. - Juste un mot.
00:49:05 Si les gens réagissent vivement,
00:49:07 et ça n'a pas toujours été le cas, on dit souvent, les Français
00:49:09 sont en vieux, ce n'est pas vrai, s'ils réagissent vivement,
00:49:11 c'est aussi parce que les hommes politiques apparaissent
00:49:13 extrêmement incompétents. Il faut se souvenir que
00:49:15 Georges Pompidou venait en Porsche
00:49:17 à Matignon ou à l'Elysée
00:49:19 et ça ne choquait personne parce qu'il
00:49:21 avait d'excellents résultats.
00:49:23 Il faisait prospérer le pays. Là, le problème,
00:49:25 c'est que ce sont des gens qui ne font plus
00:49:27 prospérer le pays et qui ne sont plus en face
00:49:29 du pays. - On ne gagne pas d'argent en faisant de la politique.
00:49:31 Franck Riester n'a pas gagné 10 millions d'euros en faisant de la politique.
00:49:33 - C'est ça. - Non, non, c'est pas ce qu'il dit.
00:49:35 - Quand on est à ce niveau-là de patrimoine,
00:49:37 qu'on s'engage en politique, on perd de l'argent.
00:49:39 - Oui, Jean-Luc Mélenchon, que je sache, n'a jamais
00:49:41 travaillé et a donc le patrimoine que vous avez évoqué
00:49:43 il y a un instant. - Ah non, ça d'accord.
00:49:45 Il l'a peut-être hérité ou il a
00:49:47 acheté un appartement il y a 40 ans. - Cela ne nous regarde pas.
00:49:49 - C'est un boule.
00:49:51 - Autre sujet.
00:49:53 On en a parlé la semaine dernière,
00:49:55 on voulait absolument faire le suivi de cette affaire.
00:49:57 Vous savez que les agressions de soignants
00:49:59 sont en augmentation sur l'ensemble
00:50:01 du territoire, c'est un fléau, dont on parlait
00:50:03 la semaine dernière avec cette information
00:50:05 de la section de SOS médecins de
00:50:07 Toulon, dans le Var, qui avait décidé de
00:50:09 ne plus se rendre désormais dans certains
00:50:11 quartiers face à des incivilités
00:50:13 et des violences de plus en plus nombreuses contre les soignants.
00:50:15 On se dit, et je regarde notamment
00:50:17 Jean-Christophe Prouvis, on se dit que la réponse de la justice
00:50:19 doit être dissuasive.
00:50:21 Eh bien,
00:50:23 ce n'est sûrement pas la dernière décision de justice
00:50:25 en date qui pourra influer sur ce phénomène,
00:50:27 cher Jean-Christophe, n'est-ce pas
00:50:29 docteur Jean-Yves Olivier ? Merci beaucoup,
00:50:31 on s'était promis de vous donner rendez-vous
00:50:33 donc aujourd'hui, avec
00:50:35 le jugement qui a été prononcé dans
00:50:37 votre affaire. Bonsoir et merci d'être avec
00:50:39 nous. Je vais remontrer à nos
00:50:41 téléspectateurs et c'est avec votre
00:50:43 permission que je le fais. Les images de
00:50:45 votre visage au mois d'août dernier
00:50:47 après une violente agression suite à une visite
00:50:49 médicale à Nice, ça avait ému
00:50:51 énormément de Français. Votre agresseur a
00:50:53 donc été jugé aujourd'hui, c'est pour cela
00:50:55 que nous voulions vous témoigner
00:50:57 chez nous ce soir, et il a été condamné
00:50:59 à une peine de six mois
00:51:01 avec sursis probatoires
00:51:03 pour une durée de trois ans, comprenant,
00:51:05 je cite, "une obligation de soins psychiatriques,
00:51:07 une obligation de vous indemniser
00:51:09 et une interdiction de contact
00:51:11 avec vous". Docteur, une question évidemment
00:51:13 très simple, comment avez-vous
00:51:15 accueilli cette décision de justice aujourd'hui ?
00:51:17 Cet homme ne dormira pas donc une seule nuit
00:51:19 en prison après vous avoir fait autant de mal.
00:51:21 C'est une
00:51:23 décision tout à fait bienveillante vis-à-vis
00:51:25 de cet individu, et qui n'est pas
00:51:27 très bienveillante vis-à-vis de moi, parce que moi
00:51:29 je croyais mourir
00:51:31 ce jour-là, je croyais qu'il allait me tuer, cet individu.
00:51:33 Donc je pense que quand même
00:51:35 c'est une action très grave,
00:51:37 et qui aurait mérité quand même une
00:51:39 sanction un petit peu plus dissuasive, comme vous
00:51:41 dites. Vous avez été chassé,
00:51:43 émotionnellement, comment avez-vous vécu ? Vous étiez
00:51:45 présent à l'audience ?
00:51:47 Non, je n'étais pas présent, parce que je n'avais pas envie
00:51:49 de reparler de cette
00:51:51 période qui est difficile
00:51:53 psychologiquement pour moi.
00:51:55 C'est sûr que quand on a cru mourir
00:51:57 pendant quelques instants, on a du mal
00:51:59 à se remettre, malgré tout, je n'ai pas envie de
00:52:01 penser à ça. Comment est-ce que vous avez vécu
00:52:03 ces derniers mois, justement, en attendant
00:52:05 le jugement ? Est-ce que vous avez,
00:52:07 on peut l'imaginer d'ailleurs,
00:52:09 modifié un petit peu votre façon
00:52:11 de travailler ? Vous avez plus de
00:52:13 crainte de vous déplacer pour consulter,
00:52:15 par exemple ? D'ailleurs, est-ce que vous consultez
00:52:17 toujours à domicile, d'ailleurs ?
00:52:19 Je consulte toujours à
00:52:21 domicile, mais je prends beaucoup de précautions.
00:52:23 Je suis en relation directe avec
00:52:25 la police, de toute façon, pour l'appeler en cas
00:52:27 d'urgence, et puis je fais très
00:52:29 attention, effectivement,
00:52:31 aux gens que je vais consulter,
00:52:33 absolument. Donc je ne consulte
00:52:35 plus comme je faisais avant.
00:52:37 Vous pensez que la peine
00:52:39 qui a été prononcée aujourd'hui va
00:52:41 dégâder d'éventuels autres patients
00:52:43 qui voudraient, pour une raison ou pour une autre,
00:52:45 s'attaquer à leur soignant ?
00:52:47 Je ne pense pas. Je pense qu'il
00:52:49 ne subit pas de
00:52:51 peine. Le sursis, c'est que c'est rien du
00:52:53 tout. S'il ne
00:52:55 fait pas de prison, c'est comme
00:52:57 s'il n'avait pas été condamné.
00:52:59 Vous diriez qu'on l'a presque encouragé à recommencer
00:53:01 aujourd'hui ?
00:53:03 En tout cas, je ne pense pas que ça soit dissuasif.
00:53:07 Je ne pense pas que ça encourage,
00:53:09 mais ce n'est pas dissuasif.
00:53:11 Dr Olivier, avec tout le respect
00:53:13 que je vous dois, vous êtes un médecin de grande
00:53:15 expérience.
00:53:17 Est-ce que vous diriez
00:53:19 que le rapport des patients
00:53:21 à leurs soignants s'est dégradé
00:53:23 ces dernières années ? Est-ce que vous l'avez
00:53:25 vécu vous-même ?
00:53:27 Et si oui, pourquoi ?
00:53:29 Vous êtes capable de poser, pardon,
00:53:31 du jeu de mots, un diagnostic sur ça ?
00:53:33 Je pense que dans des zones de société
00:53:37 où on ne respecte...
00:53:39 La notion de respect n'est plus trop courte.
00:53:41 En général, on ne respecte plus
00:53:43 l'autorité, on respecte moins les médecins,
00:53:45 moins les maires, etc.
00:53:47 C'est un problème
00:53:49 peut-être d'éducation ou de société
00:53:51 en général. Je ne connais
00:53:53 pas vraiment l'origine, mais je constate
00:53:55 qu'il n'y a plus de respect. Merci beaucoup
00:53:57 docteur. En tout cas, on constate que malgré tout
00:53:59 ce qui vous est arrivé, votre vocation, votre
00:54:01 passion de soigner
00:54:03 les gens est toujours présente.
00:54:05 Et pour ça, on peut vous saluer
00:54:07 et vous dire un grand bravo.
00:54:09 Merci beaucoup.
00:54:11 C'est moi qui vous remercie d'avoir témoigné.
00:54:13 On vous souhaite bien du courage et de continuer à consulter
00:54:15 le plus longtemps possible.
00:54:17 Christophe Couville, c'est terrible
00:54:19 de se dire que cet homme a...
00:54:21 J'ai oublié de lui redemander, mais
00:54:23 monsieur a eu sept points de suture au visage,
00:54:25 il a été défiguré. Que dire, bien sûr,
00:54:27 du traumatisme de ce monsieur de presque
00:54:29 80 ans qui a été sauvagement agressé ?
00:54:31 La réponse pénale et la sévérité qui
00:54:33 doit aller pour dissuader ce genre de méfaits n'est
00:54:35 toujours pas au rendez-vous.
00:54:37 Comment est-ce possible ?
00:54:39 Qui a dit la prison, c'est l'exception.
00:54:41 Madame B.Aube.
00:54:43 Qui maintenant est ministre de l'Éducation nationale.
00:54:45 Donc bientôt, ça va être la culture et l'écriture.
00:54:47 C'est l'exception.
00:54:49 Non, mais à part tes fêtes...
00:54:51 Dans tous les domaines.
00:54:53 C'est compliqué de se prononcer parce que
00:54:55 on n'a pas assisté à l'enquête,
00:54:57 même si je reconnais que
00:54:59 c'est hyper violent
00:55:01 et que ça laisse des traces psychologiques.
00:55:03 Pour ceux qui n'étaient pas avec nous la semaine dernière,
00:55:05 monsieur contrôlait un arrêt de travail.
00:55:07 Oui, oui, je sais.
00:55:09 C'est pour ça qu'il y a eu un peu mal d'honneur entre les deux
00:55:11 et que ça a chauffé.
00:55:13 En France, on a l'individualisation de la peine, c'est-à-dire qu'on regarde la biographie
00:55:15 de la personne accusée,
00:55:17 on regarde si c'est un primo délinquant, si c'est un récidiviste,
00:55:19 il y a une gradation de la peine.
00:55:21 Et après, effectivement, les magistrats
00:55:23 prennent aussi en leur âme et conscience
00:55:25 des sanctions. Et les sanctions, de toute façon,
00:55:27 ne vont jamais, j'allais dire,
00:55:29 réparer complètement
00:55:31 malheureusement
00:55:33 ce que les victimes ont ressenti.
00:55:35 C'est jamais assez fort pour les victimes, ça c'est une constante.
00:55:37 Après,
00:55:39 effectivement, la prison c'est l'exception,
00:55:41 c'est des circulaires qui ont été donnés,
00:55:43 même s'il avait été condamné à six mois de prison ferme,
00:55:45 il ne l'aurait pas fait.
00:55:47 Donc, en fait, j'allais dire,
00:55:49 la justice lui dit "Monsieur, ce que vous avez fait,
00:55:51 c'est grave, on vous laisse quand même une chance
00:55:53 de vous réhabiliter. Vous avez une épée
00:55:55 de Damoclès pendant trois ans,
00:55:57 vous faites une bêtise, ça tombe, vous ferez
00:55:59 les six mois". Mais en fait, les six mois, il ne les fera pas.
00:56:01 On lui mettra un bracelet électronique,
00:56:03 ça sera transformé en travaux d'intérêt
00:56:05 général, en tout ce que vous voulez,
00:56:07 mais ils ne les feront pas. On a les prisons qui sont pleines
00:56:09 et à moins de s'en faire livrer par colissimo
00:56:11 très rapidement, je ne vois pas comment on va pouvoir mettre
00:56:13 tous les délinquants en prison. C'est pas possible.
00:56:15 Donc, on entend...
00:56:17 Il y a eu un discours
00:56:19 la semaine dernière du président de la République
00:56:21 à l'ENM, à l'École nationale de magistrature,
00:56:23 où il dit "fermeté", "il faut
00:56:25 tout condamner", etc. Mais en même temps,
00:56:27 les magistrats, on discute avec eux, ils nous disent "moi,
00:56:29 je veux bien, mais comment je fais ? Je n'ai pas
00:56:31 de place en prison, je ne sais pas comment faire".
00:56:33 Moi, j'ai des magistrats,
00:56:35 des juges pour enfants, qui nous disent
00:56:37 "il faut effectivement, dès le départ,
00:56:39 donner une sanction". Et en fait, on n'en a pas
00:56:41 les moyens. Alors, ces
00:56:43 magistrats-là, ils sont majoritaires, c'est pas ceux qui vont
00:56:45 à la fête de l'humanité. C'est vraiment les magistrats
00:56:47 qui sont majoritaires et qui nous disent
00:56:49 "mais nous, on veut bien". Et on ne doit pas, justement,
00:56:51 laisser... Il faut tout de suite
00:56:53 sanctionner et il faut éviter
00:56:55 justement qu'on devienne multirécidiviste.
00:56:57 Mais dès le départ, il faut être ferme.
00:56:59 Et en fait, ils n'en ont pas les moyens.
00:57:01 J'ai le sentiment qu'on tourne en rond sur tous les sujets. C'est-à-dire qu'on était avec un agriculteur
00:57:03 il y a un instant, on parle de sécurité,
00:57:05 on parle d'immigration et à chaque fois, Philippe,
00:57:07 on pourrait se faire le même constat, c'est-à-dire que
00:57:09 ceux qui nous gouvernent, ceux qui décident,
00:57:11 prennent des décisions inverses à ce que
00:57:13 la population attend.
00:57:15 Six mois avec sur six, c'est une grande dureté.
00:57:17 Rappelez-vous celui qui a traîné un de vos collègues
00:57:19 sur 20 mètres, 35 heures
00:57:21 de travaux d'intérêt général.
00:57:23 Donc on peut dire que six mois avec sur six,
00:57:25 la justice a été d'une dureté
00:57:27 implacable. C'est du second degré,
00:57:29 vous avez compris.
00:57:31 Mais comment voulez-vous
00:57:33 que ceux
00:57:35 qui roulent à cinq à l'heure trop vite
00:57:37 sur une autoroute déserte, se prennent un flash
00:57:39 et sont sanctionnés alors que six mois
00:57:41 avec sur six, on ne va pas raconter n'importe quoi,
00:57:43 c'est zéro sanction. - Mais Sa Majesté Emmanuel
00:57:45 a supprimé les points pour les excès
00:57:47 de moins de 20 km/h.
00:57:49 - Oui, moins de 10.
00:57:51 Comment voulez-vous
00:57:53 que les gens croient encore en la justice ?
00:57:55 Comment voulez-vous que les gens croient encore en l'état de droit ?
00:57:57 À Mayotte, à Tannoum, à Toulouse... - Et jusqu'où va-t-on aller
00:57:59 si on n'apporte pas une réponse ferme, surtout ?
00:58:01 - Oui, Amaury ? - Non, mais on en revient
00:58:03 aussi à la question, bien sûr, des peines planchées.
00:58:05 C'est-à-dire qu'en fait... - Que les Français réclament.
00:58:07 - Sur le principe, le principe aujourd'hui,
00:58:09 c'est l'individualisation de la peine.
00:58:11 C'est-à-dire que chaque personne doit être jugée
00:58:13 individuellement, et j'allais
00:58:15 pas dire presque indépendamment de ce qu'elle a commis,
00:58:17 c'est-à-dire que pour une situation
00:58:19 donnée, on va pas dire... Enfin, il y a
00:58:21 le code pénal qui dit, en principe,
00:58:23 c'est telle peine, et puis après, le juge
00:58:25 a toute la latitude, en fonction de la personnalité
00:58:27 de la personne, en fonction de son âge,
00:58:29 de ses antécédents, et j'allais dire même peut-être
00:58:31 un peu aussi de son idéologie,
00:58:33 et du contexte, de dire "Bah non, là, je vais
00:58:35 mettre la peine que moi, j'estime juste",
00:58:37 et donc, en général, c'est effectivement
00:58:39 beaucoup moins que la peine
00:58:41 qui est écrite dans le code pénal.
00:58:43 - Dernier mot là-dessus, Karima, et puis on va revenir
00:58:45 vers vous, Amori, et je demande aux téléspectateurs
00:58:47 de rester bien avec nous, parce qu'on a un témoignage
00:58:49 et une histoire que vous allez nous raconter,
00:58:51 absolument invraisemblable, et là encore,
00:58:53 on va parler de décisions qui sont
00:58:55 totalement... - Incompréhensibles.
00:58:57 - Incompréhensibles en matière de justice
00:58:59 et de prévention et de sécurité pour les victimes
00:59:01 et pour les Français. Oui, Karima, pardon.
00:59:03 - On nous parle donc du manque
00:59:05 de place de prison, de réhabilitation,
00:59:08 d'individualisation des peines,
00:59:10 c'est une chose, mais à ce moment-là,
00:59:12 est-ce qu'on peut repenser comment on traite
00:59:14 les victimes? Parce que moi, j'ai l'impression
00:59:16 qu'on est en train de les revictimiser,
00:59:18 qu'on est en train de leur... En fait, c'est la double peine,
00:59:20 mais pour les victimes. - Exactement.
00:59:22 - Parce que la première fois, c'est... Bon, on l'a vu,
00:59:24 lui, il a été, ce médecin, agressé,
00:59:26 on voit ses blessures, on voit le traumatisme
00:59:28 qui va durer encore une fois pour des années.
00:59:30 - Oui, tout de suite. - Lui, maintenant,
00:59:32 qui a réduit sa pratique, il le disait lui-même,
00:59:34 et ensuite, bien, ça peut être un peu
00:59:36 le choc de voir, bien, finalement,
00:59:38 c'est quoi, c'est pratiquement une tape sur les doigts.
00:59:40 Donc, est-ce qu'on peut en faire plus?
00:59:42 Est-ce qu'on en fait plus, maintenant, pour les victimes?
00:59:44 Moi, c'est la question que je me pose.
00:59:46 Si on décide d'en faire plus pour les personnes
00:59:48 qui passent devant le juge, est-ce qu'on peut
00:59:50 repenser le logiciel à ce moment-là
00:59:52 et en donner plus pour les victimes?
00:59:54 - Écoutez bien, Karima et tous nos téléspectateurs,
00:59:56 sur la façon dont on traite les victimes
00:59:58 dans ce pays. Amoury, je me tourne
01:00:00 donc de nouveau vers vous. Vous allez nous parler
01:00:02 de cette histoire qu'on qualifiait d'invraisemblable.
01:00:04 Il y a un instant, en juillet dernier,
01:00:06 que nos téléspectateurs comprennent bien.
01:00:08 Une patiente qui souffre de trisomie 21,
01:00:10 qui a un début d'Alzheimer, aurait été victime
01:00:12 d'une agression sexuelle de la part
01:00:14 d'un autre patient dans un hôpital psychiatrique.
01:00:16 Une plainte, c'est déjà évidemment insupportable.
01:00:18 Une plainte a été déposée par la famille.
01:00:20 Et sept mois plus tard,
01:00:22 cet auteur présumé,
01:00:24 l'auteur présumé de cette agression,
01:00:26 il est toujours, comme sept mois auparavant,
01:00:28 dans le même hôpital que la victime,
01:00:30 à quelques chambres d'écart seulement.
01:00:32 Expliquez-nous un petit peu cette situation
01:00:34 et la maman de cette femme
01:00:36 sera notre témoin dans une seconde.
01:00:38 Bonsoir madame, je vous salue d'ores et déjà.
01:00:40 Merci d'être avec nous et on vient vers vous dans une minute.
01:00:42 Donc oui, alors l'effet ça remonte au 27 juillet.
01:00:44 Vous avez effectivement un membre du personnel
01:00:46 de l'hôpital qui voit que la porte
01:00:48 d'une chambre est fermée. En principe,
01:00:50 quand une porte est fermée, c'est qu'il y a un soin en cours.
01:00:52 Donc elle ouvre la porte
01:00:54 et en fait, il n'y avait pas de soin dans cette chambre.
01:00:56 Il y avait la patiente,
01:00:58 donc comme vous l'avez dit, qui souffre de trisomie,
01:01:00 qui a un début d'Alzheimer,
01:01:02 qui était entièrement dénudée sur son lit,
01:01:04 qui n'avait même plus sa couche, puisqu'elle porte des couches,
01:01:06 et à côté, ou même en face
01:01:08 sur le lit, il y avait un patient d'une autre
01:01:10 chambre qui était lui aussi nu
01:01:12 face à elle. Donc aussitôt,
01:01:14 effectivement, le personnel de l'hôpital
01:01:16 s'est dit qu'il y avait probablement eu une agression
01:01:18 sexuelle. La mère de la patiente,
01:01:20 la patiente qu'on va appeler Anita,
01:01:22 a aussitôt été prévenue.
01:01:24 L'hôpital a fait remonter quand même
01:01:26 l'information.
01:01:28 C'est d'ailleurs ce qu'a révélé le Médiaphactuel,
01:01:30 je précise, et en fait,
01:01:32 la mère qu'on va avoir tout à l'heure,
01:01:34 a porté plainte le 24 octobre
01:01:36 dernier, mais elle a aussi
01:01:38 porté plainte contre l'hôpital le 5 décembre,
01:01:40 quelques mois plus tard. Pourquoi ? Eh bien,
01:01:42 parce que rien ne bougeait, effectivement.
01:01:44 L'agresseur présumé de sa fille est toujours
01:01:46 dans l'hôpital, dans le même couloir. Parfois,
01:01:48 elle le croise lorsqu'elle va voir sa fille, ça c'est quand même fou.
01:01:50 Alors, elle a eu un entretien
01:01:52 avec l'hôpital en août
01:01:54 dernier, donc quelques mois après l'effet,
01:01:56 et ce que lui a expliqué la direction de l'hôpital,
01:01:58 puisqu'elle a enregistré cet entretien,
01:02:00 c'est que le médecin lui a
01:02:02 expliqué qu'il ne voulait à la fois pas changer
01:02:04 l'agresseur présumé pour ne pas le dépayser,
01:02:06 alors il est connu... - Ah non, il ne faudrait pas le perturber.
01:02:08 - Il est connu, si vous voulez, comme étant plutôt
01:02:10 agressif sur le plan notamment sexuel,
01:02:12 pas physiquement, mais au moins verbellement.
01:02:14 Mais voilà, il a des troubles
01:02:16 psychiatriques, il est marié, mais sa femme ne peut pas s'en occuper,
01:02:18 donc on ne veut pas le changer de place, et la victime,
01:02:20 il a dit "bah pareil". Donc, en fait,
01:02:22 finalement, la situation est totalement
01:02:24 dingue, c'est-à-dire que, finalement, cet homme,
01:02:26 il peut récidiver en permanence depuis des mois.
01:02:28 Vous allez le voir, le témoignage,
01:02:30 mais cette pauvre Anita
01:02:32 ne parle plus, en plus, donc elle ne peut pas
01:02:34 dire ce qu'elle vit, et
01:02:36 les conséquences sont dramatiques pour sa famille.
01:02:38 - Bonsoir, madame. Pour
01:02:40 des raisons que l'on peut
01:02:42 comprendre, nous vous appellerons Christina
01:02:44 ce soir. Merci beaucoup
01:02:46 d'être notre invitée.
01:02:48 Je vais vous poser une question très simple, là
01:02:50 encore. Pour quelles raisons est-ce que
01:02:52 vous acceptez de témoigner ce soir ?
01:02:54 - Bonsoir.
01:02:56 Et surtout, merci de
01:02:58 me recevoir, parce que
01:03:00 c'est
01:03:02 assez important pour nous de voir qu'il y a
01:03:04 des gens qui réagissent à notre
01:03:06 souffrance, et surtout à la souffrance de ma
01:03:08 fille. Donc,
01:03:10 euh...
01:03:12 Monsieur, excusez-moi, répétez la
01:03:14 question, je ne sais plus. - Je comprends très bien que vous soyez
01:03:16 un petit peu émue, et il n'y a aucun problème,
01:03:18 soyez détendu,
01:03:20 nous sommes vraiment avec vous,
01:03:22 et il n'y a aucun problème. Je vous demandais pourquoi
01:03:24 est-ce que vous voulez témoigner ce soir, justement ?
01:03:26 Pourquoi est-ce que vous décidez de prendre le pas
01:03:28 de médiatiser cette affaire ? Qu'est-ce qui vous
01:03:30 motive ?
01:03:32 - Qu'est-ce qui me motive ? C'est
01:03:34 premièrement pour un peu
01:03:36 accélérer les choses.
01:03:38 Ça fait sept mois que ma fille
01:03:40 elle a été violée, on parle d'agression
01:03:42 sexuelle. En réalité, c'était
01:03:44 un flagrant délit de viol.
01:03:46 Mais je sais que
01:03:48 ces mots-là, on n'aime pas
01:03:50 les entendre.
01:03:52 Mais excusez-moi, je le dis tel
01:03:54 que ça s'est passé,
01:03:56 et que ça m'a été relaté.
01:03:58 Donc, d'abord,
01:04:00 je porte plainte pour que
01:04:02 tout le monde comprenne
01:04:04 notre problème.
01:04:06 Notre fille, elle est hospitalisée.
01:04:08 Hôpital à laquelle
01:04:10 nous l'avons confiée pour des soins,
01:04:12 sur lesquels je tiens quand même
01:04:14 à dire que nous sommes contents
01:04:16 des soins médicaux,
01:04:18 de l'attention que son médecin
01:04:20 traite la traite,
01:04:22 de ça nous sommes contents.
01:04:24 Mais en même temps,
01:04:26 cet espace,
01:04:28 cet espace est un espace
01:04:30 que nous considérons qu'il est
01:04:32 sécurisé, que notre fille
01:04:34 est en sécurité là.
01:04:36 Et ce n'est pas vrai.
01:04:38 Cette sécurité,
01:04:40 les soins c'est bien, mais où est
01:04:42 la sécurité ? Sécurité individuelle,
01:04:44 là je parle de ma fille,
01:04:46 mais aussi la sécurité collective.
01:04:48 Ma fille a été agressée par
01:04:50 cet individu,
01:04:52 mais il y a d'autres personnes
01:04:54 sur le même étage,
01:04:56 de grandes fragilités,
01:04:58 beaucoup plus âgées que ma fille,
01:05:00 et je m'interroge
01:05:02 où est la sécurité ?
01:05:04 - Comment elle va
01:05:06 Madame ? Comment elle va votre fille
01:05:08 aujourd'hui ? Est-ce qu'elle a des séquelles ?
01:05:10 J'ai cru comprendre qu'elle ne s'exprimait
01:05:12 pas. Est-ce qu'elle s'exprimait ?
01:05:14 Elle s'exprimait avant
01:05:16 cette agression ?
01:05:18 Elle s'est laissée de s'exprimer ou vous aviez
01:05:20 déjà un souci pour
01:05:22 communiquer avec elle avant ?
01:05:24 - On avait
01:05:26 disons que ma fille ne s'exprimait
01:05:28 pas couramment plus,
01:05:30 je vais dire. Elle ne s'exprimait
01:05:32 plus de la même manière
01:05:34 depuis à peu près
01:05:36 deux ans, on va dire.
01:05:38 Mais vous avez cela
01:05:40 une question qui m'oblige,
01:05:42 excusez-moi,
01:05:44 j'ai un peu refait dans ma tête
01:05:46 l'historique.
01:05:48 Ce problème c'est qu'il a été
01:05:50 attrapé
01:05:52 en flagrant délit
01:05:54 le 27 juillet.
01:05:56 Mais en me
01:05:58 mémorant et en
01:06:00 me voyant comme un film,
01:06:02 ma fille est plus
01:06:04 que seulement dans ma tête.
01:06:06 Je me rends compte
01:06:08 et je l'ai exprimé ça au médecin.
01:06:10 Je crois que ces
01:06:12 viols ont commencé bien avant.
01:06:14 Et depuis ce moment,
01:06:16 je pense, mais maintenant,
01:06:18 ayant
01:06:20 connaissance par eux-mêmes
01:06:22 de ce qui s'est passé, ça m'explique
01:06:24 beaucoup, beaucoup des choses
01:06:26 par rapport au changement
01:06:28 d'état de ma fille.
01:06:30 Elle ne parle plus,
01:06:32 elle ne marche plus,
01:06:34 elle ne réagit plus.
01:06:36 Voilà.
01:06:38 - On a bien compris, Amaury nous l'a expliqué il y a un instant,
01:06:40 l'hôpital qui dit que cet homme
01:06:42 est toujours présent
01:06:44 parce qu'il faut préserver
01:06:46 son équilibre et que lui aussi
01:06:48 est un patient atteint de troubles
01:06:50 psychiatriques.
01:06:52 Mais chacun autour de cette table,
01:06:54 et je pense que tous les gens qui nous regardent devant leur télévision
01:06:56 se disent "mais ils ne peuvent pas
01:06:58 être dans la même aile, ils ne peuvent pas être à quelques
01:07:00 chambres d'intervalle, cet homme a agressé
01:07:02 sexuellement cette jeune femme, il l'a traumatisé
01:07:04 durablement, et quand vous êtes en
01:07:06 face à face avec la direction de
01:07:08 l'hôpital, on arrive à vous regarder
01:07:10 dans les yeux et à vous dire "Madame,
01:07:12 c'est comme ça, cet homme va rester
01:07:14 à quelques mètres de votre fille, que ça vous plaise
01:07:16 ou non ?"
01:07:18 - Non, monsieur, non.
01:07:20 Vous avez
01:07:22 l'enregistrement, certes, il est long,
01:07:24 mais
01:07:26 si vous écoutez
01:07:28 l'enregistrement,
01:07:30 ils disent clairement
01:07:32 que...
01:07:34 - Alors l'enregistrement, parce que nos téléspectateurs ne savent pas de quoi
01:07:36 on parle, l'enregistrement c'est un entretien que vous avez
01:07:38 eu avec la direction de l'hôpital, hein ?
01:07:40 - En août. - En août dernier.
01:07:42 - C'est ça. - Pardon de vous avoir coupé, je vous laisse poursuivre.
01:07:44 - Avec trois
01:07:46 personnes, j'ai été convoquée
01:07:48 initialement, j'ai eu
01:07:50 connaissance que je dois voir
01:07:52 un médecin,
01:07:54 je me suis dit "bon, je vais voir un médecin"
01:07:56 et au final,
01:07:58 cinq minutes presque avant
01:08:00 que je rentre dans
01:08:02 l'hôpital pour cet entretien,
01:08:04 je viens d'apprendre qu'en fait, ils sont trois
01:08:06 et qu'en fait
01:08:08 c'est une directrice d'hôpital
01:08:10 plus encore une personne,
01:08:12 je me rappelle plus sincèrement,
01:08:14 de Ambroise Paré.
01:08:16 Et dans ce moment,
01:08:18 ça a été un instinct de survie
01:08:20 ou quelque chose,
01:08:22 peut-être l'expérience, je me suis dit
01:08:24 "mais pourquoi je ne suis pas venue,
01:08:26 pourquoi ils ne m'ont pas dit, pourquoi je ne suis pas
01:08:28 accompagnée par quelqu'un ? Je suis
01:08:30 une femme qui a
01:08:32 au-dessus et au-delà de 70 ans,
01:08:34 j'ai aussi mes maladies
01:08:36 et ma souffrance
01:08:38 et donc j'ai essayé
01:08:40 d'enregistrer, je n'étais même pas sûre
01:08:42 de ce que je fais, je n'étais pas sûre que ça va rentrer.
01:08:44 Quoi qu'il en soit, dans cet
01:08:46 enregistrement,
01:08:48 durant cette réunion,
01:08:50 j'apprends que cette personne,
01:08:52 on m'a parlé
01:08:54 plus de cette personne que de ma fille.
01:08:56 Et donc,
01:08:58 il vient de Chardon-Lagage,
01:09:00 d'un hôpital psychiatrique,
01:09:02 il souffre de tous
01:09:04 les troubles psychiatriques
01:09:06 et en fait,
01:09:08 ce qui m'a été dit, c'est que
01:09:10 il est désinhibé.
01:09:12 - Désinhibé, oui.
01:09:14 - Voilà.
01:09:16 Et on m'apprend
01:09:18 par ailleurs
01:09:20 que ma fille n'est pas
01:09:22 sa première supposée
01:09:24 victime. - Incroyable.
01:09:26 - Il y a deux autres, il y a eu
01:09:28 dans le temps, deux autres
01:09:30 victimes supposées,
01:09:32 mais rien n'a été
01:09:34 probante. Voilà. - Qu'est-ce que vous
01:09:36 attendez de la justice ou de l'hôpital
01:09:38 à présent ? En quelques mots, madame, si je peux me permettre.
01:09:40 - S'il vous plaît.
01:09:42 La première des choses, c'est
01:09:44 de faire leur devoir
01:09:46 premier, de protéger
01:09:48 ma fille. De protéger en éloignant
01:09:50 définitivement l'agresseur,
01:09:52 pas sur un autre
01:09:54 étage, parce que lui, il peut se déplacer
01:09:56 comme moi, comme vous.
01:09:58 Donc,
01:10:00 et deuxièmement, faire
01:10:02 reconnaître quelque part, c'est pour ça que
01:10:04 je vous remercie de m'avoir
01:10:06 invitée, de faire reconnaître
01:10:08 qu'une femme handicapée mentalement
01:10:10 reste quand même
01:10:12 une femme qui ressent
01:10:14 elle aussi, pareillement, une agression
01:10:16 sexuelle. Ce n'est pas
01:10:18 parce qu'elle est handicapée, elle n'est pas
01:10:20 une plante, elle ne végète pas, même
01:10:22 si elle ne parle pas. - Bien sûr.
01:10:24 - Donc, de la laisser
01:10:26 continuer sa petite...
01:10:28 Excusez-moi, misérable vie.
01:10:30 On essaie de la remonter.
01:10:32 Et puis, reconnaître
01:10:34 surtout, puisqu'on parle des lois
01:10:36 et des justices, reconnaître aussi
01:10:38 son état de choc post-traumatique.
01:10:40 Parce qu'on a la tendance
01:10:42 de me dire, "Madame, vous savez,
01:10:44 si elle est comme ça, c'est parce
01:10:46 que sa maladie a progressé
01:10:48 certainement. Donc,
01:10:50 tout est mis sur le dos. Or,
01:10:52 là, on est dans un choc
01:10:54 post-traumatique."
01:10:56 Et je le fais aussi, pas seulement
01:10:58 pour elle, je le fais aussi pour toutes
01:11:00 les femmes handicapées et les hommes aussi,
01:11:02 il ne faut pas croire, hospitalisés
01:11:04 ou en structure d'accueil.
01:11:06 Et puis, ce que j'attends
01:11:08 de l'hôpital, l'hôpital,
01:11:10 j'ai vraiment une réponse.
01:11:12 Est-ce qu'il y a... Moi, je suis...
01:11:14 Vous m'entendez, je...
01:11:16 Voilà. Je ne lis pas
01:11:18 la presse, mais est-ce que l'hôpital...
01:11:22 Selon moi, l'hôpital n'a
01:11:24 pas vocation de se
01:11:26 substituer aux prisons.
01:11:28 Voilà. Parce que dans
01:11:30 cette situation, on dit
01:11:32 que s'ils le mettent
01:11:34 dehors, il va arriver en prison.
01:11:36 Leur certitude.
01:11:38 Quel est le problème ?
01:11:40 C'est terrible. C'est terrible la situation
01:11:42 que vous vivez et on comprend
01:11:44 le dépit qui est le
01:11:46 vôtre et cette grande colère
01:11:48 que l'on ressent à travers aussi
01:11:50 cette grande émotion qu'il y a dans votre
01:11:52 voix. Merci beaucoup, madame. Vraiment, on suivra
01:11:54 attentivement et on reste en contact. On suivra
01:11:56 attentivement la situation
01:11:58 parce que c'est insupportable
01:12:00 d'entendre la façon dont
01:12:02 votre fille est traitée et que
01:12:04 si peu de choses soient faites pour
01:12:06 l'éloigner de ce danger imminent que
01:12:08 représente cet individu.
01:12:10 Merci beaucoup.
01:12:12 Merci beaucoup. Bonne soirée. Merci, madame.
01:12:14 Et vraiment, on restera en contact et
01:12:16 on prendra de vos nouvelles sur l'antenne de CNews
01:12:18 dans le soir. Il n'y a pas grand-chose
01:12:20 à dire si ce n'est que c'est inadmissible, que c'est
01:12:22 insupportable, que en effet,
01:12:24 et c'est très important, je trouve, les derniers mots
01:12:26 qu'elle a eus, cette dame. Ce n'est pas
01:12:28 parce que vous êtes handicapé, ce n'est pas parce que vous êtes
01:12:30 d'une manière ou d'une autre
01:12:32 en marge d'une société
01:12:34 qu'il faut être traité de la sorte.
01:12:36 C'est aberrant et ça rend
01:12:38 fou. Et pardon,
01:12:40 la psychiatrie française et la cinquième roue
01:12:42 du carrosse, ça, on ne l'apprend pas ce soir.
01:12:44 Malheureusement, non. Et puis, c'est
01:12:46 le combat, c'est l'humanité, effectivement.
01:12:48 On est vraiment dans la racine de l'humanité.
01:12:50 C'est-à-dire que tout le monde a sa place
01:12:52 et c'est un combat noble parce que,
01:12:54 comme la dame disait, elle a déjà les
01:12:56 mamans et c'est vrai que c'est affreux de voir que son enfant
01:12:58 qui est victime, vive avec son
01:13:00 bourreau. C'est insupportable.
01:13:02 Et en plus, on la force. C'est le système
01:13:04 qui la force à vivre avec son bourreau,
01:13:06 en disant que de toute façon, il faut s'occuper du bourreau
01:13:08 aussi parce que lui aussi,
01:13:10 il est en souffrance. Alors, on peut comprendre
01:13:12 qu'on est dans... C'est un peu Volodzyna, nid de coucou.
01:13:14 C'est vrai que c'est difficile à comprendre
01:13:16 mais en même temps, on peut le déplacer.
01:13:18 On n'est pas obligé de faire vivre les
01:13:20 personnes avec leur
01:13:22 bourreau. C'est insupportable.
01:13:24 Et c'est vraiment un chemin de vie
01:13:26 terrible mais qui, en même temps,
01:13:28 va peut-être pouvoir aussi
01:13:30 faire... justement,
01:13:32 prendre conscience qu'il y a des cas comme ça
01:13:34 et que justement, la médecine doit évoluer.
01:13:36 On a un ministre
01:13:38 de la Santé qui vient d'arriver.
01:13:40 À lui de prendre aussi
01:13:42 les affaires en main et changer les choses.
01:13:44 Voilà, ça, c'est sa mission lui aussi.
01:13:46 - Non mais le plus incroyable, vous avez
01:13:48 remarqué que la mère de la victime a un accent.
01:13:50 En fait, elle vient de Roumanie
01:13:52 et elle a fui la Roumanie
01:13:54 parce que sa fille était handicapée et qu'à
01:13:56 l'époque, il y avait un mauvais traitement
01:13:58 des handicapés. Donc, elle est arrivée finalement en
01:14:00 France, justement pour sa
01:14:02 fille qui était handicapée. - Elle veut des leçons au reste
01:14:04 du monde. - Exactement. - Qu'on apprenne peut-être
01:14:06 à protéger
01:14:08 les personnes les plus fragiles dans notre
01:14:10 pays. Transition délicate, mais pour
01:14:12 les cinq dernières minutes, sujet quand même un poil
01:14:14 plus léger.
01:14:16 Vous savez que les riverains
01:14:18 au nord de la capitale doivent supporter
01:14:20 tous les jours, ou presque en tout cas
01:14:22 des drogués, des marginaux,
01:14:24 des migrants illégaux
01:14:26 et l'insécurité dans les quartiers nord
01:14:28 de Paris, de Stalingrad, à Porte de la Chapelle.
01:14:30 Situation invivable,
01:14:32 effrayante. On en parle régulièrement sur
01:14:34 CNews pour ceux qui sont obligés de les
01:14:36 côtoyer et de vivre au quotidien à leur proximité.
01:14:38 Annie Dalgot, la maire de Paris, estime
01:14:40 que le travail a été fait, a même été
01:14:42 très bien fait.
01:14:44 Vous vous souvenez, on parlait de ce quartier
01:14:46 comme d'une logo zone.
01:14:48 Ça nous avait amené d'ailleurs à réagir assez
01:14:50 violemment parce que tout ça n'était pas
01:14:52 non plus très
01:14:54 juste
01:14:56 vis-à-vis des habitants. Mais nous nous sommes
01:14:58 engagés à faire changer les choses
01:15:00 et aujourd'hui nous avons
01:15:02 la démonstration que le changement
01:15:04 est possible. - Madame la maire, vous avez
01:15:06 utilisé une belle expression. Il fallait
01:15:08 que ce quartier, ces Champs-Elysées,
01:15:10 sa tour Eiffel, son symbole. On peut revenir
01:15:12 là-dessus ? Parce que je trouvais l'expression très jolie.
01:15:14 - Ah oui, d'ailleurs
01:15:16 les gens nous ont pris un peu pour des fous
01:15:18 quand on a, avec
01:15:20 Éric, dit
01:15:22 la Porte de la Chapelle, la rue de la
01:15:24 Porte de la Chapelle, ça sera comme
01:15:26 les Champs-Elysées, ça doit être très très
01:15:28 beau. Certains n'y croyaient pas du tout.
01:15:30 On s'est beaucoup fait moquer aussi
01:15:32 sur ces expressions. Et en fait
01:15:34 aujourd'hui, moi je suis tellement heureuse
01:15:36 quand j'entends les habitants eux-mêmes le dire.
01:15:38 - Je vais vous dire, elle a fait rire tout
01:15:40 le monde. Mais elle a fait rire tout le monde, sauf
01:15:42 ceux qui habitent Porte de la Chapelle.
01:15:44 Je voudrais juste, Alexandre, vous proposer
01:15:46 deux images pour qu'on comprenne bien. - Elle a fait 20%
01:15:48 la présidence. - Je voudrais juste, Alexandre, avant que
01:15:50 vous preniez la parole, qu'on comprenne bien à quel point
01:15:52 les Champs-Elysées et la Porte de la Chapelle
01:15:54 en effet se ressemblent et peuvent
01:15:56 jouir du même prestige. - C'est une ironie.
01:15:58 - Alors où sont les Champs-Elysées ? J'ai du mal à savoir. Où sont les
01:16:00 Champs-Elysées et où est la Porte de la Chapelle ?
01:16:02 - Les Champs-Elysées. - Non, aidez-moi.
01:16:04 J'ai du mal à trouver si
01:16:06 c'est l'image de droite ou l'image de gauche, les
01:16:08 Champs-Elysées. - Peut-être qu'elle veut dire que
01:16:10 les Champs-Elysées... - Il y a vraiment une confusion là. - ... un jour
01:16:12 ça va ressembler à la Porte de la Chapelle.
01:16:14 - Non mais je crois que... - Il y a quand même
01:16:16 des gens qui ont le talent de se raconter des histoires.
01:16:18 - Je crois qu'Anne Hidalgo, à l'époque,
01:16:20 avait les peintres surréalistes, elle vit dans le
01:16:22 surréalisme permanent. Je me rappelle
01:16:24 quand elle avait rencontré Klitschko, le maire de Kiev,
01:16:26 en lui disant qu'après les bombardements russes
01:16:28 quand on reconstruirait, l'urgence était de faire
01:16:30 des pistes cyclables, ce qui est quand même
01:16:32 quelque chose de surréaliste quand une ville est sous
01:16:34 les bombes. Je pense qu'on est d'accord là-dessus.
01:16:36 - Écoutez les habitants de la Porte de la Chapelle qui disent
01:16:38 merci à Madame Hidalgo.
01:16:40 - Je suis arrivée il y a une semaine, du coup,
01:16:42 et je suis arrivée,
01:16:44 j'ai vu le quartier, j'ai vu les lieux,
01:16:46 j'ai vu les tentes
01:16:48 dans la rue, j'ai vu un SDF sur le
01:16:50 pas de ma porte en caleçon qui m'a
01:16:52 empêché d'ouvrir la porte. J'ai donné
01:16:54 mon préalable le lendemain. - Présence policière,
01:16:56 oui, elle est là.
01:16:58 Tous les jours.
01:17:00 Mais c'est simplement pour l'arène.
01:17:02 - C'est pas pour... - Ça rassure un peu
01:17:04 les riverains, bien sûr, mais le but
01:17:06 c'est d'arriver dans le cas terme
01:17:08 pour les JO. Point à la ligne.
01:17:10 Tout ce qui est fait, aujourd'hui, c'est pour les JO.
01:17:12 - Et ce sera pire après
01:17:14 les JO. Pourquoi est-ce qu'elle va pas vivre à
01:17:16 N'Halgo, Porte de la Chapelle, si c'est le nouvel édorado ?
01:17:18 - C'est un loyer trop cher peut-être là-bas.
01:17:20 - Non mais c'est... - D'ailleurs, on va
01:17:22 leur ajouter Monopoly.
01:17:24 - Là, on n'est plus dans le déni.
01:17:26 C'est incroyable. - C'est de la folie.
01:17:28 - C'est un monde parallèle.
01:17:30 - Quand on entend la vie des riverains... Alors oui, il y a des choses
01:17:32 qui ont été faites, on va pas donner les chiffres.
01:17:34 Il y a eu beaucoup de contrôles.
01:17:36 Il y a peut-être un petit peu moins de dealers
01:17:38 dans certains quartiers.
01:17:40 On a bien su cacher la misère, en effet,
01:17:42 pour ce qui arrive dans six mois.
01:17:44 On pourrait avoir un petit peu plus d'humilité.
01:17:46 Surtout quand on entend la vie
01:17:48 de ces riverains. Le premier avis
01:17:50 qu'on a entendu, cette jeune femme qui est venue s'installer
01:17:52 une semaine plus tôt, qui au bout d'une semaine a envoyé
01:17:54 son préavé au propriétaire tellement
01:17:56 elle était dégoûtée de la situation.
01:17:58 - L'humilité, ça n'est sans doute pas ce qui caractérise
01:18:00 le plus Anne Hidalgo. Ça, on l'a bien remarqué
01:18:02 depuis quelques années maintenant.
01:18:04 Mais ce qui est frappant et ce qui caractérise Paris,
01:18:06 en revanche, c'est la dégradation de cette ville.
01:18:08 Mais pas seulement du quartier
01:18:10 de la Porte de la Chapelle. Si on parle des Champs-Élysées
01:18:12 qui sont censées être la plus belle
01:18:14 avenue du monde ou représenter
01:18:16 vraiment la beauté de Paris, etc.
01:18:18 - Ah c'est dans ce sens-là qu'elle a voulu dire.
01:18:20 - Mais c'est ce que je disais, oui.
01:18:22 - C'est que les Champs-Élysées ressemblent
01:18:24 de plus en plus à la Porte de la Chapelle.
01:18:26 - C'est ça. - D'accord. Alors là, oui. Merci, madame.
01:18:28 - Il suffit d'aller sur les Champs-Élysées pour voir
01:18:30 qu'il y a des pickpockets un peu partout
01:18:32 venus des pays de l'Est, que les forces de l'ordre
01:18:34 connaissent évidemment bien puisque ce sont toujours
01:18:36 les mêmes, des mineurs isolés, etc.
01:18:38 - Il n'y a pas pour autant de drogués,
01:18:40 de dealers de crack.
01:18:42 Les Champs-Élysées, ce n'est pas encore ça, soyons honnêtes.
01:18:44 - Non, mais aller sur les Champs-Élysées
01:18:46 à 3h du matin un week-end, c'est de prendre un risque.
01:18:48 Et je ne suis pas certain
01:18:50 qu'il y ait beaucoup de femmes seules qui s'aventurent
01:18:52 sur les Champs-Élysées un soir ou la nuit très tard.
01:18:54 - Et puis nettoyer la Porte de la Chapelle,
01:18:56 c'est bien, mais si c'est pour que ce soit
01:18:58 200-300 mètres plus loin... Je vais vous dire,
01:19:00 hier j'étais, pour des raisons privées
01:19:02 qui n'intéressent personne, du côté de la Porte de la Villette.
01:19:04 J'ai encore des flashs
01:19:06 dans les yeux de ce que j'ai vu
01:19:08 sous les ponts, sous le périph' Porte de la Villette.
01:19:10 C'est la cour des miracles.
01:19:12 C'est insupportable pour les gens
01:19:14 qui vivent au quotidien là-bas.
01:19:16 - Moi, les collègues qui bossent tout le temps, je peux vous dire que c'est compliqué.
01:19:18 Moi, dans ma carrière,
01:19:20 j'ai travaillé la goutte d'or dans le 18ème.
01:19:22 Et on allait faire des sécurisations
01:19:24 en Porte de la Chapelle. Ça a toujours été
01:19:26 des endroits pas très sûrs, on va dire.
01:19:28 Mais il y a quelque temps, on nous a dit aussi
01:19:30 que le 93, c'était la Californie.
01:19:32 D'ailleurs, les Américains étaient jaloux parce qu'on a une chose
01:19:34 qu'eux n'avaient pas, c'était le RER.
01:19:36 Et ça, pour eux, c'est "Waouh, le RER, c'était fantastique".
01:19:38 Non, mais blague mise à part,
01:19:40 c'est vrai que c'est...
01:19:42 C'est quand même fou d'essayer
01:19:44 de faire croire aux gens qu'en fait,
01:19:46 ils ont la chance d'habiter là et que c'est
01:19:48 extraordinaire et que c'est...
01:19:50 Voilà. - Je vais vous dire, on va...
01:19:52 - On va se régaler dans six mois.
01:19:54 Tous les gens qui veulent quitter Paris,
01:19:56 mais restez ! Restez !
01:19:58 Ça va être génial ! C'est Anis Dago qui le dit !
01:20:00 Alors croyez-la, écoutez !
01:20:02 - On va vivre ensemble.
01:20:04 Paris va être magnifique.
01:20:06 Ne partez pas, c'est Td !
01:20:08 Ne partez pas, c'est Ricco Daly !
01:20:10 Restez ! Ça va être absolument
01:20:12 incroyable, si vous allez le dire.
01:20:14 - Oui, en plus, on a acheté des places à 30 000 euros
01:20:16 pour la finale du 100 mètres, donc on va se régaler !
01:20:18 Ça va être super ! - Merci, les amis.
01:20:20 On n'a plus le temps.
01:20:22 C'était... Non, mais on voulait se faire plaisir
01:20:24 avec Madame Hidalgo. Merci d'avoir été
01:20:26 avec nous. Soir Info qui revient, évidemment,
01:20:28 demain soir. L'édition de la nuit,
01:20:30 ce soir, c'était en compagnie de Miquel Dos Santos.
01:20:32 Je rappelle, oui, cette information extrêmement
01:20:34 importante avec ce QR code qui va
01:20:36 s'afficher sur votre
01:20:38 écran. Je rappelle que
01:20:40 tous les programmes, les infos, les chroniques
01:20:42 sont à retrouver sur l'appli CNews, pour ceux qui
01:20:44 ne l'auraient pas encore téléchargé. Donc, le QR code
01:20:46 qui s'affiche le permet à l'aide de
01:20:48 votre Smart Mode. Faites-le
01:20:50 et comme ça, on sera avec vous 24 heures
01:20:52 sur 24. Merci.
01:20:54 [Musique]

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