Loi sur les dérives sectaires : le débat scientifique en danger ?

  • il y a 7 mois
Avec Brigitte Liso, députée Renaissance du Nord, Rapporteuse du projet de loi visant à renforcer la lutte contre les dérives sectaires et George Fenech, auteur de “Santé, Bien-être : Gare aux gourous - Enquête sur les dérives thérapeutique aujourd’hui” (Editions du Rocher)

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00:00 Vérissure, le numéro 1 des alarmes en France.
00:02 Rendez-vous sur verissure.fr pour votre demande de vie gratuite.
00:06 Vérissure présente...
00:08 Sud Radio, parlons vrai chez Bourdin, 9h10, Jean-Jacques Bourdin.
00:13 - À l'Assemblée Nationale, aujourd'hui, examen du projet de loi sur les dérives sectaires.
00:20 Alors, nous avons la chance d'avoir avec nous Brigitte Liseau, qui est députée Renaissance du Nord,
00:24 et rapporteuse, rapporteur...
00:27 - Rapporteur avec un E. - Oui, je préfère.
00:29 - Je vois, mais je préfère rapporteur. - Moi aussi.
00:31 - Du projet de loi visant à renforcer la lutte contre les dérives sectaires.
00:36 Donc merci d'être avec nous. Et Georges Fenech, qui est avec nous également,
00:40 ancien magistrat, très connu, auteur d'un livre à lire, aux éditions du Rocher,
00:47 "Santé, bien-être, gars ou gourou, enquête sur les dérives thérapeutiques".
00:54 Et les dérives thérapeutiques, évidemment, font partie des dérives sectaires.
00:58 Alors, grand débat ouvert à l'occasion de ce projet de loi.
01:02 Est-ce que le débat scientifique est en danger ?
01:05 J'ai vu que beaucoup disent "attention, à cause de ce projet de loi, nous ne pourrons plus débattre
01:10 de la science, des avancées de la science, nous ne pourrons plus apporter de contradictions".
01:14 Alors, je vous pose la question, Brigitte Liseau.
01:20 Est-ce que le débat scientifique est en danger ?
01:22 - Rien dans ce projet de loi ne met en danger le débat scientifique, bien évidemment.
01:28 Pour quelle raison voudriez-vous que nous nous mettions un frein au débat scientifique ?
01:33 Non, ce projet de loi, il est là pour protéger les victimes, pour créer des délits,
01:38 qui sanctionnent les gourous, et point, je dirais.
01:42 Et je pense que ça suffit largement à ce qu'il soit étudié et voté.
01:49 - Georges Fenech ? - Pour être vraiment transparent,
01:52 la première mouture du texte pouvait laisser craindre effectivement un danger pour la liberté d'expression.
02:01 - Oui, oui. - Mais le texte tel qu'il a été revu et corrigé par vous-même,
02:05 ne présente plus aucun danger. - Aucun danger.
02:07 - C'est-à-dire que ce qu'on incrimine, c'est le fait qu'un individu, qu'un gourou, disons,
02:13 amène un individu en particulier, donc en dehors d'un débat général,
02:18 un individu particulier, a abandonné ses soins pour suivre une méthode non éprouvée
02:24 qui pourra lui causer un grave préjudice.
02:26 C'est la relation entre un gourou et son adepte, son "patient", qui est incriminé.
02:32 Ça n'est plus le débat, c'est bien cela. - Bien sûr.
02:34 - Alors, l'article 1 du projet de loi prévoit de punir de 3 ans d'emprisonnement et 375 000 euros d'amende,
02:42 le fait de placer ou maintenir une personne dans un état de suggestion psychologique ou physique
02:48 ayant notamment pour effet de causer une altération grave de la santé physique ou mentale.
02:53 Explication, Georges Fenech.
02:55 Ça veut dire ? Ça veut dire...
02:57 Et le fait de placer ou maintenir une personne, donc c'est un gourou qui déciderait,
03:03 avec l'altération du discernement de la personne, qui déciderait finalement de sa vie,
03:09 de l'avenir de cette personne.
03:11 - Oui, c'est ce qu'on appelle plus communément l'emprise mentale.
03:14 - C'est l'emprise mentale.
03:15 - C'est la manipulation, on n'aime pas le terme manipulation, c'est l'emprise mentale.
03:19 Le fait de mettre quelqu'un sous suggestion psychologique, ce qui était déjà dans le texte de la loi Abou-Picard de 2001,
03:26 pour effectivement l'amener à des actes qui lui sont préjudiciables.
03:30 - Suggestion psychologique, vous avez des exemples, vous avez rencontré plein d'exemples.
03:36 - Mais bien sûr, ça fourmille malheureusement d'exemples et de drames.
03:41 - Oui.
03:41 - Et de drames, que je cite dans mon livre, je rappelle, et qui sont rappelés régulièrement par l'ami Vidlude
03:48 et les grandes associations comme Lunette Fille.
03:50 Vous avez des femmes qui... Je dis des femmes, mais ça concerne tout le monde.
03:53 Parce que j'ai des capricies en tête qui abandonnent leur chimiothérapie pour un cancer du sein,
04:00 qui vont être soignées avec du jus de citron et qui vont mourir dans des conditions atroces.
04:04 Des jeunes mères de famille qui auraient pu être soignées.
04:07 C'est des cas comme ça, malheureusement, on en a.
04:10 - Alors, on a des cas comme ça, jusqu'à maintenant, si j'ai bien compris,
04:15 ceux qui les conseillaient n'étaient pas punis par la loi.
04:21 Ce qui va changer, c'est qu'ils vont être poursuivis et punis, c'est cela Brigitte Lizeau ?
04:27 - Alors, ce délit a été créé justement pour renforcer l'arsenal juridique.
04:33 Jusqu'à maintenant, on parlait volontiers d'abus de faiblesse.
04:37 Mais c'est au-delà de l'abus de faiblesse. Et là, on est véritablement dans le domaine...
04:41 - C'est criminel ! C'est criminalisé en fait !
04:44 - C'est un délit, absolument. - C'est un délit.
04:46 - Et bien sûr, jusqu'à maintenant, on s'est contenté de l'abus de faiblesse.
04:50 Mais moi, je peux vous dire qu'il y a 15 condamnations par an en France.
04:54 - 15 condamnations par an en France ?
04:57 - Parce qu'il n'y a pas justement un arsenal juridique suffisant.
05:00 Donc, avec ce nouveau délit et l'aggravation également de ce nouveau délit,
05:06 je pense que les gourous, peut-être, réfléchiront.
05:09 Ou en tout cas, si ce texte a une vertu, c'est aussi qu'on en parle,
05:13 qu'on parle des dérives sectaires et peut-être mettre en garde.
05:16 - Les dérives sectaires sont en augmentation aujourd'hui ?
05:19 Elles n'ont jamais été aussi hautes, je crois.
05:23 Enfin, depuis la crise Covid, ça s'est accéléré.
05:26 Il faut bien comprendre une chose dans ce débat, il est essentiel.
05:30 C'est une question de santé publique.
05:33 On a à peu près 40% des signalements à la mission interministérielle Vigilance
05:38 contre les dérives sectaires, qui sont relatifs à la santé.
05:41 Donc, comprenez bien qu'aujourd'hui, il y a une crise de confiance
05:46 dans la médecine conventionnelle.
05:48 - Dans la science, généralement ?
05:50 - Dans la science.
05:51 C'est accentué avec la crise du Covid,
05:53 on voyait des experts se chamailler entre eux.
05:57 Et donc, là, vous avez ce que j'appelle moi des "dérapeutes"
06:02 qui vont s'infiltrer dans ces débats
06:07 et proposer d'autres solutions clés en main
06:10 pour soigner même des pathologies lourdes.
06:14 Et on a évidemment beaucoup d'exemples dramatiques,
06:16 je vous le disais à l'instant,
06:18 ça concerne 60% je crois des personnes atteintes du cancer
06:22 qui font appel à ces méthodes qui ont pignon sur rue,
06:25 qui sont internet, vous prenez le site...
06:27 - Ce qu'on peut appeler la méthode alternative,
06:29 ou la médecine alternative ?
06:32 - Attendez, tout n'est pas à jeter.
06:33 - Tout n'est pas à jeter, justement !
06:35 - Vous avez des pratiques qui peuvent apporter un réconfort,
06:39 qui viennent en complément,
06:41 mais en aucun cas qui se substituent,
06:43 notamment pour soigner des pathologies lourdes.
06:46 C'est ça que nous dénonçons à travers le texte que porte Brigitte Liseau.
06:50 C'est-à-dire que ce sont des charlatans qui vont vous amener à rompre finalement avec le soin,
06:54 avec une chimiothérapie par exemple,
06:56 pour des pratiques qui n'ont jamais été...
06:59 - Oui, Brigitte Liseau, Georges Fenech,
07:01 je vous entends,
07:02 mais j'entends aussi le patient,
07:04 la patiente qui souffre d'un cancer
07:07 et qui cherche tous les moyens pour essayer...
07:11 pour trouver une voie pour peut-être un jour guérir,
07:15 ou être soigné,
07:16 et qui...
07:17 Oui, il y a la médecine,
07:21 et puis il y a aussi d'autres chemins.
07:25 Et on ne peut pas non plus interdire tous les chemins.
07:29 Vous comprenez ?
07:30 - Je dirais même que c'est tentant.
07:32 - Oui, c'est tentant.
07:34 - Quand on est dans un état de vulnérabilité tel
07:37 qu'on nous annonce un cancer,
07:38 qu'on a plusieurs déjà...
07:42 eu des séances de chimio,
07:43 c'est difficile, c'est lourd,
07:45 c'est pas toujours visible la progression.
07:48 Et puis quelqu'un vous dit
07:50 "il y a une autre possibilité,
07:52 ça tu devrais arrêter,
07:54 et je te propose cette méthode."
07:56 - On peut peut-être préciser justement,
07:58 concrètement, pardon, je ne sais pas...
08:00 ce type de méthode,
08:01 notamment la plus grave, la plus dangereuse,
08:03 qui est la méthode de déconnage biologique,
08:06 qui était la méthode du médecin allemand Reich Hammer,
08:09 qui est décédé aujourd'hui,
08:11 qui disait quoi ?
08:11 Il disait que le cancer était le résultat d'un choc psychologique.
08:15 Donc avec sa méthode de psychothérapie,
08:17 on allait identifier le choc,
08:19 l'origine de ce choc,
08:20 et renvoyer d'un nouveau message,
08:22 recoder en quelque sorte le cerveau,
08:24 et automatiquement le cancer va disparaître.
08:27 Et vous avez à peu près 2000 praticiens aujourd'hui
08:30 qui sont...
08:31 - Encore ?
08:32 - Oui, oui,
08:33 et qui ne le disent pas haut et fort bien sûr,
08:35 mais qui sont adeptes de la méthode Hammer,
08:37 la méthode dite de biologie totale,
08:39 qui a été épinglée par le groupe d'appuis technique
08:45 à l'époque au ministère de la Santé,
08:46 comme étant extrêmement dangereuse.
08:48 On ne soigne pas le cancer avec une psychothérapie,
08:51 ça n'existe pas.
08:52 Et pourtant, c'est ce qui se passe.
08:54 - Oui, comme on ne soigne pas le cancer avec des plantes.
08:56 - Voilà, alors maintenant après qu'il puisse y avoir
08:59 des méthodes de Reiki pour apporter soulagement,
09:03 ou quoi que ce soit,
09:03 mais en aucun cas de substitution.
09:05 - Oui, oui, de complément quoi.
09:07 Sur des méthodes de complément.
09:08 - Le placebo.
09:09 - Alors justement, est-ce que vous n'allez pas interdire
09:12 les méthodes de complément ?
09:13 - Non, absolument pas.
09:15 - Non, à aucun moment ?
09:17 Alors après, quelle est la méthode de complément ?
09:19 Il faut aussi peut-être l'identifier.
09:21 - Oui, évidemment.
09:23 - Si c'est remplacer un traitement par un autre, non.
09:25 - Est-ce que vous avez constaté l'émergence,
09:27 l'apparition ces derniers, avec le Covid,
09:31 j'imagine, l'apparition de gourous en tout genre,
09:34 qui fleurissent, si je puis dire, sur les réseaux sociaux ?
09:41 - Je me base sur les signalements à la Mivilude,
09:44 donc c'est la mission interministérielle de lutte
09:48 et de vigilance contre les dérives sectaires,
09:50 qui ont explosé après le Covid.
09:53 Et parmi tous ces signalements,
09:57 il y a 40% qui concernent la santé.
10:00 Donc il était vraiment, vraiment urgent de légiférer sur ce sujet.
10:04 - Bien, alors l'article 4,
10:06 on va parler de l'article 4,
10:08 qui crée le délit de provocation à l'abandon de soi.
10:11 C'est cela ?
10:13 - C'est cela, Georges l'a très bien décrit tout à l'heure.
10:16 - Bien.
10:17 Oui, mais ce débat autour de la privation de liberté,
10:24 certains le jugent attentatoire à nos libertés,
10:29 et notamment la liberté des débats scientifiques.
10:32 Je vais y revenir dans deux minutes.
10:34 Un peu de pub et à tout de suite.
10:36 - Vérissure, le numéro 1 des alarmes en France.
10:38 Rendez-vous sur verissure.fr pour votre demande de vie gratuite.
10:42 Vérissure présente...
10:44 - Sud Radio, parlons vrai chez Bourdin, 9h10, Jean-Jacques Bourdin.
10:49 - Alors, le Sénat ne veut pas de l'article 4,
10:51 qui est au cœur de ce projet de loi.
10:53 Nous allons essayer de débattre,
10:55 mais vous me racontiez pendant la pub,
10:57 vous voyez, on dit clairement les choses, Georges Fenech,
10:59 Steve Jobs est tombé dans une dérive sectaire.
11:04 - Bien sûr, ceux qui nous écoutent doivent savoir que ça n'arrive pas qu'aux autres,
11:07 ça peut arriver à n'importe qui.
11:09 Et l'homme le plus génial de notre génération, Steve Jobs, fondateur d'Apple,
11:14 qui était atteint d'un cancer du pancréas,
11:17 qui était une forme de cancer, d'après son biographe,
11:20 qui était opérable,
11:22 avait une sainte horreur de se faire ouvrir le corps,
11:25 il est tombé entre les mains d'un pseudo-chirurgien californien,
11:29 enfin, médecin,
11:31 qui l'a convaincu de ne pas se faire opérer,
11:34 il se soignait avec des jus de citron,
11:36 on le voit, d'ailleurs, il était très maigre à la fin sur scène,
11:38 et sa femme, Lorraine, ses amis,
11:41 l'ont prié de se faire opérer,
11:43 9 mois plus tard, il est métastasé,
11:45 il est obligé de se faire opérer,
11:47 mais c'était trop tard,
11:49 - Et son médecin s'est enrichi, j'imagine.
11:51 - Oui, ça peut arriver à n'importe qui.
11:53 - J'imagine que...
11:55 - Oui.
11:57 - Parce qu'aussi, il y a une question d'enrichissement.
11:59 Derrière, il y a toujours une question d'argent,
12:01 - Toujours.
12:03 - Dans ces dérives sectaires.
12:05 - Toujours.
12:07 - Mais vous ne pouvez pas imaginer,
12:09 elles sont des masses d'argent,
12:11 elles sont des milliards qui sont drainées.
12:13 Allez faire le salon de Versailles
12:15 sur les pratiques non conventionnelles,
12:17 les médecines complémentaires,
12:19 vous allez voir des appareils absolument extraordinaires,
12:21 sophistiqués, de médecine quantique,
12:23 qui vous sont vendus à prix d'or,
12:25 ce sont des marchés colossaux,
12:27 contre ce que fait actuellement le Parlement,
12:29 avec Brigitte Liseau sur ce truc,
12:31 parce que ça met en cause des intérêts très importants.
12:33 - Bah oui, évidemment.
12:35 Alors, pourquoi est-ce que le Sénat ne veut pas
12:37 de cet article 4 ?
12:39 Je rappelle, je rappelle,
12:41 c'est pas compliqué,
12:43 l'article 4 crée le délit de provocation
12:45 à l'abandon de soins.
12:47 Hein ? Trois ans...
12:49 - Alors, nous avons écouté le Sénat,
12:51 qui dans sa grande sagesse,
12:53 moi je dis toujours que les sénateurs sont de grands sages.
12:55 Et cet article 4 a été réécrit,
12:57 avec plus d'équilibre,
12:59 effectivement,
13:01 donc on a pondéré un peu
13:03 l'alignéa qui causait problème,
13:05 mais c'est aussi,
13:07 surtout que c'est très cadré.
13:09 Vous me parliez tout à l'heure de quelqu'un qui pourrait dire
13:11 "arrête ton traitement", est-ce qu'il serait
13:13 sous le coup de la loi ?
13:15 Non ! Parce qu'effectivement,
13:17 il faut plusieurs choses. Il faut, bon,
13:19 que la personne soit malade, il faut que
13:21 l'incitation à prendre une thérapeutique
13:23 soit intentionnelle,
13:25 et réitérée.
13:27 Il faut qu'il y ait un danger
13:29 pour la santé,
13:31 ou une conséquence grave pour la santé.
13:33 On parle de mort, hein ?
13:35 On ne parle pas... C'est bien beau de dire
13:37 jus de citron, jus d'orange,
13:39 tous les jus que vous voulez,
13:41 mais quand on arrête son traitement
13:43 de chimiothérapie, on risque la mort.
13:45 - "Jugez attentatoire aux libertés",
13:47 disent les sénateurs.
13:49 Enfin, pas tous les sénateurs.
13:51 - Je veux répondre clairement à votre question.
13:53 Si, par exemple, le débat qu'on a eu
13:55 et qu'on a encore sur le vaccin
13:57 anti-Covid, il peut continuer
13:59 à avoir lieu. On peut contester
14:01 tel ou tel vaccin, Pfizer ou autre,
14:03 on ne tombe pas sous le coup de la loi pénale.
14:05 - Oui, je comprends, oui.
14:07 - Vous comprenez ? - Donc le débat scientifique est possible.
14:09 - Le débat scientifique, il est totalement préservé.
14:11 Ce que vit cette loi, c'est
14:13 vraiment le charlatan cupide
14:15 qui essaye de mettre sous emprise,
14:17 qui met sous emprise son patient
14:19 qui devient un adepte,
14:21 pour lui soutirer de l'argent
14:23 et le convaincre que sa thérapie est la seule.
14:25 Voilà, c'est ça qui est visé
14:27 dans ce texte. Mais pas le débat scientifique.
14:29 On peut évidemment débattre
14:31 scientifiquement. La médecine n'est jamais
14:33 une science totalement exacte et précise.
14:35 Il y a toujours eu des débats dans la médecine.
14:37 - Oui, oui, toujours. - Brigitte Nizot,
14:39 j'imagine que vous recevez une avalanche
14:41 de messages sur Twitter,
14:43 sur tous les réseaux sociaux,
14:45 vous insultant,
14:47 vous...
14:49 On crie, évidemment,
14:51 à la privation de liberté.
14:53 - Alors après, c'est des mots
14:55 qui ont du sens dans l'absolu,
14:57 mais en particulier là, non.
14:59 Je vous dirais que ça ne me dérange pas,
15:01 cette avalanche. Parce qu'en fait, je me dis que
15:03 si cette loi dérange autant,
15:05 c'est qu'elle est utile. - Oui, mais l'exercice
15:07 illégal de la médecine, ça existe déjà.
15:09 Donc pourquoi
15:11 avoir voulu en plus
15:13 cette loi ? - Parce que ça n'est pas
15:15 exactement la même chose.
15:17 On n'atteint pas les mêmes personnes. - Oui.
15:19 Oui, on n'atteint pas les mêmes personnes.
15:21 C'est-à-dire que, exercice illégal,
15:23 quoique,
15:25 vous avez des médecins,
15:27 des professeurs, je pense à un professeur
15:29 en particulier,
15:31 qui pense,
15:33 qui recommande
15:35 des traitements qui ne sont
15:37 pas reconnus
15:39 par la médecine, mais qui sont
15:41 tout de même médecins. - Il y en a plus
15:43 qu'on en croit. - Et il y en a plus qu'on ne croit.
15:45 - Oui. Et qui pratiquent
15:47 notamment, sans le dire, la médecine
15:49 anthroposophique, par exemple. - Mais ça veut dire quoi ?
15:51 Ça veut dire que l'ordre des médecins
15:53 ne fait pas son travail, Georges Fesnet ? - Il ne le fait pas suffisamment.
15:55 Alors, il est intégré
15:57 dans ce projet de loi. - Oui.
15:59 - C'est intéressant. En titre d'information,
16:01 ils sont informés, maintenant. - C'est ça.
16:03 - Mais l'ordre des médecins a toujours été un peu gêné
16:05 dans ces affaires-là. - Oui. - Ça va en cause, quand même.
16:07 - Il y a combien de médecins qui sont radiés ? Il y en a très très peu.
16:09 - Il y en a qui se font radier eux-mêmes.
16:11 - Qui se font radier eux-mêmes. - Pour pouvoir mettre une plaque de naturopathes.
16:13 - Oui. - Ça existe aussi.
16:15 C'est une minorité, bien entendu.
16:17 - Est-ce que c'est une science ?
16:19 La naturopathie, oui ou non ?
16:21 - Non, je ne pense pas. On ne peut pas dire que la naturopathie
16:23 soit une science.
16:25 Il y a des naturopathes qui apportent un soulagement,
16:27 effectivement,
16:29 à leurs patients.
16:31 Et puis vous en avez d'autres. - Mais pour vous, ce n'est pas une science ?
16:33 - Non, ce n'est pas une science.
16:35 - Que met-on derrière ce terme ?
16:37 - Je ne sais pas moi. - Mais toute la difficulté, là.
16:39 - On met une plaque, déjà.
16:41 Oui. - Oui, mais ce qui est embêtant,
16:43 c'est que vous avez des facultés de médecine,
16:45 aujourd'hui, qui délivrent des unités de valeur
16:47 pour la naturopathie ou la kinesiologie.
16:49 C'est ça qui... Le vrai scandale
16:51 de santé publique, c'est ça.
16:53 C'est que là, on est en train
16:55 de légiférer et tout, mais si on commençait à mettre
16:57 de l'ordre, déjà, auprès des administrations,
16:59 du ministère de l'Éducation nationale,
17:01 de l'Université, pratiquement dans toutes les facultés
17:03 de médecine, on délivre des diplômes, aujourd'hui,
17:05 des diplômes, des unités de valeur,
17:07 de kinésiologue, de naturopathe,
17:09 et que sais-je encore ? - C'est quoi un kinésiologue ?
17:11 Rappelez-le, parce que les auditeurs
17:13 ne sauraient pas. C'est quoi un kinésiologue,
17:15 d'ailleurs ? - C'est une façon holistique
17:17 de traiter la personne.
17:19 - Le corps et l'esprit.
17:21 - Le corps et l'esprit, oui.
17:23 - On retrouve aussi, évidemment,
17:25 l'argent, ça c'est le maître mot.
17:27 - On traite l'hologramme de la personne, quoi.
17:29 - Et on retrouve aussi
17:31 beaucoup de termes très
17:33 ésotériques, l'équilibre
17:35 des valeurs,
17:37 - Il y a 400 pratiques à peu près.
17:39 - Reprendre son corps en main,
17:41 enfin, tout ça. - On a
17:43 repertorié à peu près 400
17:45 pratiques non conventionnelles.
17:47 - Oui, 400 pratiques non conventionnelles.
17:49 - Bien sûr, bien sûr, vous les avez,
17:51 je les ai publiées dans mon livre, et vous les avez...
17:53 - Oui, oui. - L'ami Villeux les publie régulièrement, aussi.
17:55 - Oui, oui. - C'est très fluctuant.
17:57 - Vous dites, dans votre
17:59 livre, "La France
18:01 compte 90 diplômes universitaires
18:03 relatifs aux médecines alternatives". - Oui,
18:05 c'est ça, le vrai scandale, il est là.
18:07 - Dont les deux tiers sont proposés
18:09 au sein même des facultés de médecine. - Et pourquoi
18:11 elles le font ? Parce qu'encore une fois,
18:13 c'est rémunérateur. - Eh oui, ça coûte cher.
18:15 - Et pourquoi les
18:17 hôpitaux de la PHP aussi laissent rentrer
18:19 des
18:21 horiculteurs, des, comment on appelle ça,
18:23 des "mésothérapeutes", pourquoi ?
18:25 Ce sont des pratiques qui ne sont
18:27 pas reconnues, et pourtant les hôpitaux
18:29 font rentrer
18:31 l'horiculothérapie et la mésothérapie
18:33 aujourd'hui, alors que même
18:35 le mystère d'un médecin soulève
18:37 les dangers que peuvent présenter ces méthodes.
18:39 Vous voyez, il y a un discours, et puis
18:41 il y a ce qui se fait en réalité. - Oui, mais Georges Fenech,
18:43 je regardais, vous redonnez
18:45 un autre chiffre, qui date de 2017,
18:47 "Le marché mondial des médecines
18:49 complémentaires et alternatives a été estimé
18:51 à 316 milliards
18:53 d'euros." - Oui, c'est ce que je vous disais tout à l'heure.
18:55 - 316 milliards d'euros en 2017.
18:57 Maintenant, ça doit être
18:59 500 milliards, pas loin.
19:01 Non mais c'est démentiel !
19:03 - Vous comprenez la difficulté
19:05 que vous avez, à vous battre.
19:07 - Ah ben oui, bien sûr.
19:09 - Vous avez reçu des menaces ? - Non.
19:11 - Non, quand même pas ? - Non, mais je me préserve,
19:13 je ne lis pas jusqu'au bout. - C'est-à-dire ?
19:15 - Je sais qu'il y a beaucoup, beaucoup
19:17 de messages négatifs, mais...
19:19 - Puis il y a eu quand même quelques
19:21 exemples dans l'actualité,
19:23 comme ça, mais il y a eu quand même
19:25 quelques condamnations récentes
19:27 dans l'actualité, hein,
19:29 pas de médecins, mais
19:31 d'hommes ou de femmes qui recommandent
19:33 des régimes particuliers.
19:35 - Oui, bien sûr, il y a eu des mises en examen
19:37 des "crus d'ivore" ou je sais pas quoi.
19:39 - Crudivore. Crudivoriste.
19:41 - Oui, crudivoriste, oui, c'est ça.
19:43 - Pour manger cru, hein, on mange cru.
19:45 C'est-à-dire qu'on mange que des légumes crus, quoi.
19:47 - Et on se... - Des légumes ou des fruits.
19:49 - Et on meurt, quoi.
19:51 Au bout d'un moment. - Non, mais...
19:53 - Non, mais il y a des nutritionnistes
19:55 qui peuvent causer des dégâts, hein.
19:57 - Ah, oui. - C'est sûr.
19:59 - Ça aussi, ça entre dans les dérives.
20:01 - Bien sûr.
20:03 - La personne à laquelle vous faites allusion
20:05 a été condamnée
20:07 pour le coup,
20:09 pour exercice illégal de la médecine.
20:11 - Pour exercice illégal de la médecine.
20:13 - Il y a des millions de followers.
20:15 - Mais il est encore actif,
20:17 on le sait.
20:19 - Il est encore actif ? Bah alors,
20:21 comment faire pour ne pas le rendre actif ?
20:23 Comment faire ? - Bah, il y a un texte,
20:25 aujourd'hui, qui se prépare avec...
20:27 - Ah ! - Bah, j'espère. - Il aurait été
20:29 condamné par ce texte,
20:31 effectivement. - Il y a un texte qui est en préparation ?
20:33 - Bah, celui-ci, l'article 4.
20:35 - Grâce...
20:37 - Si ce texte... - Oui.
20:39 - Il aurait été plus lourdement condamné.
20:41 - Il aurait été plus lourdement condamné. - Absolument.
20:43 - Bon. Et donc,
20:45 il ne pourrait plus exercer,
20:47 ou ne pourrait plus exercer son influence ?
20:49 - Après, il travaille
20:51 beaucoup sur Internet, donc...
20:53 - Mais oui. Et si je vous pose cette question,
20:55 c'est parce que c'est l'un des problèmes.
20:57 - Après... - Internet, les réseaux sociaux...
20:59 - C'est un problème, mais il est condamné,
21:01 il passe par
21:03 un autre biais, et il sera condamné
21:05 une autre fois. - Oui. - Mais, au moins,
21:07 il y a maintenant un texte. - Oui.
21:09 Merci à tous les deux, hein, d'être
21:11 venus nous voir pour parler de ce sujet, évidemment,
21:13 qui fait réagir, j'imagine,
21:15 j'imagine, beaucoup d'auditeurs et d'auditrices.
21:17 Nous allons suivre
21:19 avec attention cette discussion
21:21 aujourd'hui à l'Assemblée Nationale.
21:23 Il est 9h56, vous êtes sur Sud Radio.
21:25 Merci de nous accompagner le matin.
21:27 Vous êtes toujours de plus en plus nombreux,
21:29 ça me fait vraiment, vraiment plaisir.
21:31 Dans un instant, Valère Exper,
21:33 Gilles Ganzmann, recevront l'animatrice
21:35 Julia Vignali,
21:37 puis la journaliste Anne Toulouse.
21:39 A tout de suite.
21:41 - Sud Radio,
21:43 parlons vrai chez Bourdin,
21:45 9h10, Jean-Jacques Bourdin.
21:47 - Avec Vérissure, le numéro 1
21:49 des alarmes en France. Rendez-vous sur
21:51 verissure.fr pour votre demande
21:53 de devis gratuits.

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