Binder Talent - Gael AYMON

  • il y a 7 mois
Binder vous présente @gaelaymon auteur d’albums et de romans pour un public à partir de 5 ans jusqu’aux jeunes adultes.

Issu du cours Florent ( @coursflorentofficiel ), Gaël est d’abord comédien puis scénariste et réalisateur.
Ses premiers ouvrages pour la jeunesse sont publiés en 2010. Ses livres ont obtenus de nombreuses récompenses et ont été traduits dans 8 pays et même en braille.

Il nous parle aujourd’hui de ses romans « Silent boy » et « Ma réputation » et nous donne son avis sur le sexisme et le harcèlement qui s’en découle.
Transcript
00:00 [musique]
00:04 Hello Dailymotion, je suis Gaël Emond, je suis écrivain pour la jeunesse
00:08 et je vais vous parler de mes romans "Ma réputation est Silent Boy".
00:12 Je suis Gaël Emond, je suis écrivain pour la jeunesse,
00:15 alors j'ai tendance à dire "et adulte consentant"
00:18 et j'écris pour les jeunes depuis 2010.
00:22 Alors pourquoi me spécialiser dans l'écriture jeunesse et pour ados ?
00:27 Parce qu'il s'est trouvé que les premières histoires que j'avais en tête
00:31 ressemblaient à des contes et que je me suis retrouvé embarqué dans un milieu
00:35 que j'ignorais. En fait, maintenant, je pense que l'idée ne me serait pas venue
00:38 d'écrire pour les adultes. J'ai tendance à répondre,
00:42 parce que c'est une question qui revient très souvent quand on écrit pour la jeunesse,
00:44 j'ai tendance à répondre qu'on questionne beaucoup moins la vocation d'un pédiatre.
00:48 On ne lui demande pas pourquoi il ne veut pas soigner des vraies malades,
00:51 intéressant avec des vraies maladies.
00:55 Et c'est vrai qu'en jeunesse, on nous demande facilement "mais pourquoi ?"
00:58 comme si c'était à défaut. Et non, ce n'est pas à défaut.
01:01 Moi, je n'ai pas envie du tout d'écrire pour les adultes, ça ne m'intéresse pas.
01:04 Pourquoi écrire sur le harcèlement des ados et entre ados ?
01:07 Alors, "Ma réputation" c'est mon premier roman ado.
01:11 Ce n'était pas le premier que j'écrivais, c'était le deuxième.
01:15 Donc j'avais déjà écrit un roman qui s'appelle "Oubliez Camille" qui est sorti juste après.
01:19 Et je voulais avoir une héroïne,
01:23 j'avais parlé d'un garçon dans le roman précédent.
01:27 Et j'ai juste repensé à une jeune fille qui était en 6e et en 5e dans le même collège que moi,
01:33 qui avait passé ces deux années-là toute seule.
01:36 Et je dis souvent que mon travail, c'est de faire l'inverse des adultes en général.
01:40 C'est-à-dire que quand on est adulte, la première chose qu'on fait en quittant l'adolescence,
01:44 c'est de mettre son adolescence sous le tapis et de surtout plus y penser parce que c'est vraiment trop la honte.
01:49 Moi, je dois faire le contraire. Je soulève le tapis, je regarde bien dedans.
01:52 La question de cette fille qui était toute seule et qui m'avait travaillé pendant plusieurs années est revenue.
01:58 Et après, pour parler de "Silent Boy" concernant le harcèlement,
02:04 là, moi, j'avais comme idée de parler des garçons en fait,
02:07 et de la construction de ce que c'est que d'être un garçon aujourd'hui,
02:10 et de beaucoup de garçons que je rencontre toute l'année dans les collèges et lycées,
02:14 à qui on va reprocher de ne pas lire alors qu'en fait on n'écrit pas pour eux.
02:17 Donc quelque part, ça se mord un peu la queue.
02:20 Et je me suis dit qu'ils ne sont pas très représentés,
02:25 j'aimerais bien parler de ces garçons-là, et pas un garçon qui va être un garçon modèle fait pour plaire à la lectrice type.
02:31 Donc un garçon qui pourra déplaire, qui pourra se dire "ah, j'ai pas grand-chose en commun".
02:36 Moi, ce qui m'intéresse, c'est que dans la littérature, on peut trouver les similitudes au-delà des différences,
02:42 puisqu'on est à l'intérieur du personnage.
02:45 Et donc, étant donné que je voulais parler de testostérone et de masculinité un peu toxique parfois,
02:52 ou en tout cas compliquée, j'ai placé mon personnage principal dans un internat de lycée difficile de campagne,
03:00 et à partir de là, je ne voulais pas traiter du harcèlement en tant que tel,
03:05 mais il ne pouvait ne pas y en avoir en fait un tout petit peu.
03:09 Est-ce que c'est compliqué d'écrire en langage ado ?
03:12 Non, parce que déjà c'est mon métier, justement, et que mon métier n'est pas d'écrire comme au XIXe siècle.
03:17 Il est fait de plein de types d'écriture et d'expression possibles.
03:21 Si on n'écrivait que dans un langage correct, il n'y aurait pas Voyage au bout de la nuit,
03:25 il n'y aurait pas plein de best-seller ultra-connus.
03:29 Moi, je trouve que c'est important justement que la littérature contemporaine soit faite par des auteurs contemporains,
03:36 pour des lecteurs contemporains, et donc qu'on leur parle d'eux aussi, et pas uniquement d'un monde fantasmé.
03:41 Il y a 13 ans, quand j'ai commencé dans ce métier, on m'a beaucoup dit
03:45 « il faut arrêter de se dire humaniste, parce que c'est une manière de ne pas mettre en lumière le féminisme,
03:50 de continuer à dire qu'il est démodé, et que c'est un faux problème,
03:56 et que finalement il suffit de penser au bonheur de tout le monde pour résoudre les ennuis qu'il y a. »
04:03 Moi, je me méfie beaucoup maintenant de… j'ai tendance à dire
04:07 que je partage un maximum de valeurs avec un maximum de gens,
04:12 et j'essaye d'avoir d'abord le focus sur les valeurs que je partage avec les gens,
04:20 avant de m'étiqueter et de me séparer de ceux qui n'ont pas la même étiquette.
04:27 Merci Dailymotion, merci de m'avoir écouté, vous pouvez retrouver tous mes livres dans les bonnes librairies.
04:32 [Musique]

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