L’ultra fast-fashion : Un député veut créer un malus en fonction de l’impact environnemental des marques

  • il y a 7 mois

Chaque jour, Céline Géraud et ses invités font un point complet sur l'actualité.
Retrouvez "Europe 1 13h" sur : http://www.europe1.fr/emissions/europe-1-midi3
Transcript
00:00 -Europe 1, le journal permanent.
00:02 -Avec vous, Céline Giraud, sur Europe 1.
00:05 -Distribution gratuite de produits laitiers
00:07 au pied de la Tour Eiffel et rassemblements devant les invalides.
00:11 Une centaine de producteurs battent le pavé parisien.
00:14 Ils réclament une revalorisation du prix du lait de 12 centimes.
00:17 Des jours après la levée des blocages
00:20 et à moins de 2 semaines du salon de l'agriculture,
00:23 la FNSEA et les jeunes agriculteurs sont attendus à Matignon.
00:26 Les 2 principaux syndicats agricoles
00:28 sont le Premier ministre, Gabriel Attal.
00:31 Pagaille en perspective au coeur des vacances d'hiver.
00:34 La SNCF attend 1 million de voyageurs.
00:36 Sudrail et la CGT prévoient 60 à 95 % de grévistes,
00:40 selon les régions.
00:41 Les contrôleurs sont appelés à débrayer.
00:44 Ils réclament des augmentations.
00:46 Elle revient au Palais-Bourbon.
00:48 Elisabeth Borne retrouve l'Assemblée nationale.
00:51 Elle siégera comme simple députée de la majorité
00:54 aux côtés de 8 autres anciens ministres de retour sur les bancs.
00:57 Le taux de chômage est resté stable au 4e trimestre.
01:00 2023 à 7,5 %,
01:02 selon les chiffres publiés aujourd'hui par l'INSEE.
01:05 Et puis le début, ce soir,
01:07 des huitièmes de finale de la Ligue des champions.
01:09 Manchester City se déplace à Copenhague.
01:13 Le Real Madrid reçoit de son côté l'Aipsy.
01:15 Demain, le PSG affronte au Parc des Princes la Real Sociedad.
01:19 Merci de nous rejoindre.
01:21 C'est 13h32 et vous écoutez Céline Giraud sur Europe 1.
01:24 C'est une information qui vous a peut-être échappée.
01:27 Si vous avez l'habitude d'acheter des vêtements tendance,
01:31 très bon marché, sur des plateformes de vente en ligne,
01:34 un député LR, Antoine Vermorel-Marques,
01:37 dépose aujourd'hui une proposition de loi
01:40 à l'Assemblée nationale pour taxer la fast fashion.
01:43 Il veut instaurer un malus sur les vêtements achetés en ligne
01:46 via de grandes plateformes comme Chine.
01:49 Et pour communiquer sur cette idée,
01:51 le député s'est amusé à imiter les influenceurs
01:53 sur les réseaux sociaux.
01:55 Oui, monsieur Vermorel-Marques reprend les codes de communication
01:58 de la fast fashion ou mode jetable
02:00 en dénonçant ses effets sur l'environnement.
02:02 Les vêtements viennent de loin, ne durent pas dans le temps
02:04 et ses effets sur la santé.
02:06 Dans une vidéo sur TikTok, on le voit déballer des colis
02:09 commandés en ligne. Il les présente à sa communauté
02:12 à la manière des influenceurs qui font la promotion de ses produits.
02:15 On commence. C'est des chaussures trop canon, trop classe.
02:18 Trop canon, très classe.
02:19 Elles ont été traitées au phtalate,
02:21 une substance qui est un perturbateur endocrinien
02:23 qui peut tous nous rendre stériles.
02:25 Voilà, il donne plein d'autres exemples.
02:27 Son idée ? Instaurer un malus de 5 euros
02:29 pour tout achat de ce type de vêtements en ligne
02:31 et un bonus sur les produits plus vertueux.
02:34 Ça concerne l'ultra fast fashion,
02:35 donc c'est ces sites en ligne comme Shein ou d'autres
02:38 qui mettent en ligne plus de 7000 nouveaux produits par jour
02:41 pour inciter à la surconsommation et donc à la surproduction
02:44 sans aucun critère environnemental et sanitaire.
02:46 L'idée, c'est que l'argent qu'on va récupérer sur ce produit
02:50 qui ne respecte pas nos normes,
02:51 on puisse l'injecter sur le produit qui, lui, respecte nos normes.
02:54 C'est le principe du bonus malus.
02:55 On l'avait créé, nous, à droite, avec Jean-Louis Borloo sur les voitures.
02:58 Moi, je propose qu'on l'applique aussi aux vêtements désormais.
02:59 Et le député espère un examen de son texte
03:02 dans l'hémicycle avant l'été.
03:03 Louise Salé pour Europe 1.
03:05 Bonjour, Marion Bouchu.
03:07 Bonjour, merci de me recevoir.
03:08 Merci beaucoup à vous,
03:09 directrice associée des Affaires publiques, c'est Chine.
03:12 Alors, votre parole est rare, on peut le dire,
03:14 et je vous remercie vraiment d'avoir choisi Europe 1
03:16 pour réagir justement sur ce sujet sensible,
03:19 parce qu'on l'a compris, la philosophie de cette proposition de loi
03:22 est de sanctionner les achats des Français en matière de fast fashion.
03:25 Est-ce que vous comprenez cette démarche ?
03:27 Est-ce qu'il ne faut pas nous rendre déplacés,
03:29 finalement, le fait de consommer low cost ?
03:33 Alors, moi, aujourd'hui, je ne suis pas là
03:34 pour commenter des travaux parlementaires en cours,
03:38 mais plutôt pour expliquer, vraiment, à vos auditeurs
03:41 et puis aux Français en général, qui on est, comment on fonctionne,
03:45 qu'est-ce qu'on fait ?
03:46 Alors, qui est Chine et comment elle fonctionne, justement ?
03:49 Et déjà, je pense que la première chose
03:51 que j'aimerais préciser, on parle beaucoup de fast fashion,
03:53 voire même d'ultra fast fashion, ce n'est pas notre modèle,
03:57 ce n'est pas comme ça qu'on fonctionne.
03:59 Historiquement, vous avez des retailers
04:01 qui fonctionnaient avec un système de collection,
04:03 printemps-été, automne-hiver,
04:05 que certains acteurs ont déjà révolutionné
04:08 en multipliant le nombre de collections,
04:10 donc plusieurs par saison, puis par mois, voire par semaine.
04:14 Nous, nous ne fonctionnons pas sur un système de collection.
04:18 Oui, c'est ça, pour vous, vous produisez, quoi,
04:20 en moyenne, combien de modèles par jour, par semaine ?
04:22 Alors, pour chaque item qu'on souhaite lancer,
04:26 qui ne sera pas forcément lancé, c'est bien là toute la différence,
04:29 on produit entre 100 et 200 exemplaires,
04:32 pour le monde entier, sachant qu'on livre dans 150 pays.
04:36 Je vous laisse faire le calcul, c'est très peu.
04:38 D'accord, donc c'est quoi, c'est des produits d'appel ?
04:40 Non, non, non, on pré-teste, si vous voulez, des modèles,
04:43 mais lorsque la production est effectivement décidée et lancée.
04:47 Grâce à notre site Internet et le fait, effectivement,
04:49 qu'on ne vende pas dans des magasins en physique,
04:52 on peut pré-tester l'intérêt de certains produits,
04:54 grâce à des signales d'appétence de l'audience,
04:58 donc effectivement, mettre un article dans un panier,
05:01 cliquer, aller voir les photos, le transmettre à un ami, voilà.
05:04 Donc ça, c'est des signaux pour nous d'appétence,
05:06 et c'est en fonction de ça qu'on décide de lancer la production.
05:11 Et pareil, en fonction des réactions des consommateurs sur le site Internet,
05:14 on est capable de décider d'augmenter la production,
05:18 de la ralentir, voire de la stopper.
05:20 - Alors, on va quand même resituer un petit peu le débat.
05:23 Une marque de prêt-à-porter traditionnelle
05:25 sort en moyenne 250 modèles par an, c'est les chiffres que nous avons.
05:29 Chine, vous sortez à peu près 8000 vêtements par jour,
05:33 donc là, on peut parler de fast fashion quand même.
05:35 Est-ce que ça a du sens de proposer autant de modèles, en fait ?
05:38 - Alors justement, mais je pense qu'il y a déjà une très grosse méconnaissance,
05:41 parce que ce n'est pas...
05:42 Alors effectivement, vous voyez beaucoup de modèles en ligne,
05:45 mais ces modèles ne se sont pas nécessairement produits,
05:47 de une, et puis on est sûr en tout cas que ce qu'on produit
05:52 est acheté et consommé.
05:53 Alors que les acteurs traditionnels du retail, si vous voulez,
05:56 vous avez un certain nombre d'items,
05:58 pour une collection banale par exemple,
06:00 vous avez, allez, on va dire 5 articles pour du S,
06:03 5 articles pour du M, 5 articles pour du L.
06:05 Que vous multipliez par le nombre de boutiques dans Paris,
06:07 que vous multipliez par le nombre de villes en France où cette marque...
06:11 - On parlait de stock, là. - Voilà, absolument.
06:13 Et ça, c'est un énorme problème.
06:15 Pourquoi ? Parce que c'est ça qui est à l'origine de la plus grosse...
06:19 Enfin, c'est le plus gros problème environnemental de l'industrie de la mode.
06:24 Nous, avec ce système de production en petits lots,
06:26 on a solutionné finalement ce problème.
06:28 On est à des niveaux de stock et d'invendus qui sont bien inférieurs à 10%,
06:32 alors que les acteurs traditionnels sont entre 20 à 40%.
06:35 - Marion Boucher, directrice associée des affaires publiques chez Chine,
06:38 est avec nous dans le studio Europe 1,
06:39 on la remercie de réagir à ce sujet.
06:41 Mais d'où viennent les produits que vous achetez,
06:43 qu'on achète nous sur Chine ?
06:44 Combien de kilomètres parcourent-ils ?
06:46 Ça aussi, on parle d'impact environnemental.
06:49 - Bien sûr, et ça, c'est un sujet très important
06:51 et auquel l'ensemble des acteurs de l'industrie du textile doit faire face.
06:55 Effectivement, vous le dites, le transport des matériaux.
06:58 Alors, beaucoup de gens ne savent pas,
07:00 mais on produit effectivement en Chine, mais aussi au Brésil et en Turquie.
07:03 Ça, je pense que la majorité des auditeurs ne le savent pas.
07:06 Et on a tout à fait conscience que ça, c'est un challenge,
07:10 c'est un défi qu'on doit relever.
07:13 Et donc, on travaille à l'amélioration de ce,
07:14 et surtout à des projets d'initiative en ce sens.
07:19 J'insiste, Chine n'est absolument pas une entreprise parfaite.
07:23 - Mais vous ne revendiquez pas le statut de fast fashion ?
07:27 - Absolument, on ne rentre pas dans cette catégorie-là.
07:31 - Et pourtant, c'est bien vous que vise cette proposition de loi,
07:34 en tout cas, déposée aujourd'hui.
07:36 C'est des plateformes telles que vous, mais vous n'êtes pas seul.
07:37 Il y a Temu, il y en a d'autres,
07:39 Baptiste Morin, chef du service économie d'Europe 1,
07:41 qui est avec nous dans le studio.
07:42 - Il y a Alibaba aussi, qui est cité par beaucoup de députés,
07:45 beaucoup d'élus.
07:47 Comment vous arrivez à faire tomber les prix ?
07:48 Parce que c'est pour ça aussi que Chine attire autant,
07:51 c'est qu'on peut avoir un pantalon, je regardais, pour moins de 10 euros.
07:54 Comment, alors que vous n'avez pas de production massive,
07:56 vous arrivez quand même à faire tomber les prix ?
07:58 - Bien sûr, je comprends que ce soit difficile à comprendre,
08:01 surtout si vous n'avez pas justement les informations.
08:03 Et là, je suis là aussi pour ça, pour faire de la pédagogie,
08:06 pour expliquer comment on fonctionne.
08:08 Alors déjà, je casse un premier préjugé.
08:11 Tout, chez Chine, ne coûte pas très peu cher.
08:15 On a effectivement des basiques qui sont à des prix tout à fait abordables,
08:18 mais vous pouvez aussi trouver des pulls, des robes,
08:20 qui sont à 50, 70 euros.
08:22 Donc déjà, c'est une première idée qui n'est pas vérifiée.
08:26 Ensuite, comment on peut effectivement proposer des prix si bas ?
08:30 C'est grâce déjà à la flexibilité et l'agilité de notre supply chain
08:34 qui nous permet, comme je le disais,
08:36 de produire uniquement 100 à 200 modèles initialement
08:38 et d'adapter la production en fonction de cette demande.
08:43 Et il faut savoir que sur les acteurs traditionnels de l'industrie du textile,
08:48 c'est ça, c'est les stocks et les invendus qui sont le plus gros poids financier.
08:52 - C'est tout ce qui, physiquement, prend de la place.
08:54 - Et donc, on doit se protéger finalement de ces vêtements qui ne seront pas vendus.
08:59 C'est aussi pour ça que les soldes existent.
09:00 Voilà, première chose.
09:01 Ensuite, non négligeable, il y a le fait qu'on n'a pas de magasin en propre.
09:06 C'est vrai, c'est un poids financier qui est énorme.
09:09 Ça suppose pas d'assurance, pas de staffing, pas de location.
09:13 Voilà, donc ces deux choses avec d'autres éléments aussi
09:16 font qu'on est capable de, justement, ces économies,
09:18 on peut les répercuter sur nos consommateurs
09:21 en proposant des prix bien plus bas que beaucoup d'acteurs.
09:24 - Marion Bouchut, directrice associée des affaires publiques chez Chine,
09:28 avec nous en direct dans le studio.
09:30 Yanis, auditeur d'Europe 1, nous appelle pour réagir.
09:33 Il nous écoute en Bourgogne, Franche-Comté.
09:35 Bonjour, Yanis.
09:37 - Bonjour. - Merci d'être avec nous.
09:39 Alors, est-ce que vous-même ou vos proches
09:41 êtes consommateurs de cette plateforme,
09:43 par exemple de vêtements de chez Chine ?
09:46 - Alors, moi, j'ai mes trois petites sœurs
09:49 qui aiment bien acheter des fois des bracelets.
09:53 Alors, question de vêtements...
09:55 En fait, moi, c'est plus les vêtements qui me...
09:58 Moi, je n'achète pas déjà sur Chine,
09:59 en sachant que le respect de l'environnement,
10:04 il est catastrophique.
10:05 En sachant que les émissions de CO2,
10:09 pareil, il est à 12 % en France,
10:12 il représente au moins 12 %.
10:14 Et puis, sachant que la marque, par exemple,
10:18 comme Chine, c'est une marque qui a accusé
10:21 de participer à l'exploitation des populations ouïghours,
10:24 opprimée par le régime chinois,
10:26 et l'impact environnemental, lui aussi, il est catastrophique.
10:29 - D'accord. Donc, ce que vous dites,
10:31 c'est que vous, vous n'achetez pas, mais vos petites sœurs, oui ?
10:33 - Non, après, sachant que je ne peux pas acheter de vêtements.
10:36 La plupart de leurs vêtements, déjà, c'est du bas de gamme,
10:40 parce que c'est fabriqué à partir du polystyrène,
10:43 qui coûte moins cher que le coton.
10:45 Donc, c'est normal que... Voilà.
10:47 Mais je ne peux pas acheter sur des marques
10:51 qui sont accusées d'oppression, de... Voilà.
10:55 Je ne peux pas respecter mon environnement.
10:57 - Merci beaucoup, Yanis.
10:59 On entend, effectivement, que vous avez un peu de défiance
11:01 par rapport à cette plateforme.
11:03 Alors, je vais vous laisser, évidemment, Marion Boucher,
11:05 directrice associée des Affaires publiques chez Chine,
11:08 répondre à notre auditeur, Yanis.
11:11 - Bonjour, Yanis. Merci pour votre question.
11:14 Ravi d'avoir un auditeur qui vient de la Franche-Comté,
11:16 qui est une région que j'affectionne particulièrement.
11:18 - De hasard.
11:20 - Écoutez, je pense, encore une fois, malheureusement,
11:21 qu'il y a beaucoup d'incompréhensions
11:24 et de méconnaissances sur la marque.
11:26 Là, vous avez évoqué beaucoup de choses.
11:28 Premièrement, la qualité.
11:29 C'est vrai qu'il y a un préjugé dans l'imaginaire de beaucoup de gens
11:33 que Chine, ce n'est pas top, que la qualité n'est pas bonne.
11:35 Bon.
11:37 Moi, je vous invite, la prochaine fois,
11:38 à aller visiter l'un de nos pop-up stores.
11:41 Je ne sais pas encore où est-ce qu'on va en ouvrir prochainement, mais...
11:43 - Ça veut dire que ça, c'est une information ?
11:45 C'est-à-dire que vous allez ouvrir des pop-up stores ?
11:47 - Alors, on ouvre régulièrement des pop-up stores, éphémères.
11:49 Éphémères, pardon. J'aurais dû préciser ça, effectivement.
11:51 Éphémères.
11:54 Il y a quelque chose qui se passe à chaque fois que je trouve assez magique.
11:56 En tout cas, moi, je m'en réjouis.
11:57 Très souvent, on voit des adolescentes ou des jeunes femmes
12:00 qui viennent avec parfois leurs fiancées,
12:03 leurs mamans, des petits frères, des petites sœurs.
12:05 Et ces personnes qui, comme vous, Yanis,
12:07 sont en général assez défiantes par rapport à la marque,
12:09 qui se laissent convaincre de venir visiter le pop-up store,
12:12 me disent toujours, parce que moi, en général, je suis là,
12:15 "C'est dingue, je suis quand même très agréablement surprise
12:18 par les vêtements que je découvre."
12:20 Je pensais que de une, ça allait être effectivement de très mauvaise qualité,
12:24 et de deux, il y a aussi un préjugé comme quoi on va retrouver des vêtements
12:28 qui ne sont pas conformes à ce qu'on voit en ligne.
12:30 Voilà. Donc ça, on me le dit tout le temps.
12:32 Et heureusement pour nous, c'est aussi comme ça
12:35 qu'on gagne de nouveaux clients
12:37 et qui ne sont pas, finalement, initialement dans notre cœur de cible,
12:39 donc les jeunes. On a de plus en plus de mamans et des hommes,
12:42 parce que très peu de gens savent qu'on fait aussi des vêtements pour les hommes.
12:45 - C'est vrai qu'on le sait moins. - Voilà.
12:46 - Baptiste Morin ? - Oui, j'avais une question.
12:48 On vient de traverser une crise du monde agricole
12:51 qui a montré que notamment les Français avaient peut-être les mauvais repères
12:54 en termes de ce que doit coûter un aliment quand on l'achète.
12:56 On a été habitués à des prix très bas.
12:58 Est-ce que de la même façon chez Chyyne,
13:00 il y a la réflexion de se dire peut-être que notre modèle
13:02 de proposer des prix très bas
13:04 est un peu en décalage par rapport à une prise de conscience plus générale ?
13:07 Il y a beaucoup de Français qui se sont tournés,
13:09 qui ont enlevé Chyyne, Temu ou que ce soit Alibaba,
13:12 même parfois Amazon, en se disant "moi, je ne veux plus acheter là-bas",
13:16 et ils se tournent vers du responsable, de l'éco-vêtement.
13:19 Est-ce qu'il y a une réflexion chez Chyyne pour peut-être adapter le modèle ?
13:22 Ouvrir des pop-up stores il y a quelques années,
13:25 vous n'auriez jamais fait ça.
13:26 Là, vous le faites régulièrement.
13:28 Est-ce que le modèle est en train de se modifier ?
13:31 La réponse de Marion Bouchut, directrice associée des affaires publiques chez Chyyne.
13:35 Alors déjà, je voudrais juste préciser,
13:36 parce que là, vous citez plusieurs plateformes.
13:39 On est très différents des plateformes que vous avez citées,
13:41 notamment Amazon, Temu, ce sont des marketplaces
13:46 qui reposent vraiment sur un modèle extrêmement différent d'une autre.
13:49 Première chose.
13:50 Ensuite, comme je vous le disais tout à l'heure,
13:53 on a tout à fait conscience que Chyyne n'est pas une marque parfaite
13:56 et qu'il y a beaucoup de choses à faire,
13:58 notamment sur les sujets environnementaux.
14:00 Mais ce business model, en tout cas,
14:03 solutionne une première partie du problème.
14:05 Ensuite, comme je vous le disais, on travaille sur beaucoup d'initiatives,
14:09 aussi bien sur des actions de circularité,
14:12 d'éducation du consommateur,
14:14 parce qu'on a aussi une responsabilité à ce niveau-là,
14:17 de l'amélioration des techniques de production,
14:19 sur le traitement des matières, sur le recyclage, etc.
14:23 Ce qu'on a fait, notamment aux États-Unis,
14:26 c'est de lancer l'initiative Chyyne Exchange,
14:28 qui est une plateforme de revente, si vous voulez,
14:31 absolument, de nos items.
14:35 Puisque, et ça, en fait, on l'a décidé,
14:36 parce qu'on a identifié auprès de nos consommateurs
14:39 un réel besoin et une envie de faire ça.
14:41 D'ailleurs, si vous allez sur Vinted,
14:42 vous voyez qu'il y a beaucoup de vêtements Chyyne.
14:44 Donc, ça prouve, encore une fois, que ce sont des vêtements qui durent
14:47 et que les gens souhaitent finalement revendre aussi.
14:51 Et donc, ce projet-là, on aimerait le développer
14:55 dans trois pays pilotes en Europe dans les mois qui viennent.
14:58 Donc, ça, c'est une initiative parmi d'autres.
15:00 On a développé aussi une initiative d'impression thermique,
15:06 qui n'utilise pas d'eau, par exemple,
15:07 pour imprimer tout ce qui est motif sur les vêtements.
15:10 Et ça, je pourrais vous en parler pendant encore des heures.
15:12 Il y a plein de choses qu'on fait.
15:14 Mais voilà, ça, c'est un projet de longue durée.
15:16 Et je serais ravie d'en parler plus longuement avec vous à un autre moment.
15:20 - En tout cas, merci beaucoup, Marion Woufff,
15:22 directrice associée des affaires publiques chez Chyyne,
15:24 d'être venue dans le studio d'Europe 1
15:26 et d'avoir choisi Europe 1 pour vous exprimer et réagir
15:28 à ce projet de loi qui est déposé aujourd'hui à l'Assemblée nationale
15:31 pour taxer la fast fashion.
15:33 On suivra ça, évidemment, sur Europe 1 et ce soir à 19h avec Hélène Zellani.
15:37 Merci beaucoup à Baptiste Morin, le chef du service économie,
15:39 et à Louise Salé, spécialiste éducation et environnement à Europe 1.
15:43 Et nous, on se retrouve dans quelques instants
15:44 pour parler justement des voitures les plus volées.
15:46 On va changer de registre.
15:47 Voilà, les Renault, la Clio notamment.
15:50 On sera avec, justement, le directeur d'Argos
15:53 pour réagir à tout de suite sur Europe.
15:55 - Vous écoutez Céline Giraud de 13h à 14h.
15:57 À tout de suite.

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