Elle a 18 ans et c'est une de nos chances de médailles aux Jeux Olympiques de Paris cet été (26 juillet-11 août), c'est une prodige de l'escalade : Oriane Bertone, championne de France et vice championne du monde, est l'invitée de RTL.
Regardez L'invité de RTL Soir du 13 février 2024 avec Julien Sellier.
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00:04 Julien Celié, Isabelle Choquet, RTL Bonsoir.
00:08 Allez RTL, bonsoir.
00:10 La deuxième heure, on s'occupe de vous jusqu'à 20h avec Isabelle, avec Valentin, avec Alex Vizorek.
00:15 Nous accueillons maintenant notre grande invitée.
00:17 Elle a 18 ans, c'est l'une de nos chances de médaille aux Jeux Olympiques.
00:21 C'est une prodige de l'escalade, c'est un peu le sport de tendance en ce moment avec 2 millions de grimpeurs.
00:25 En France, n'en déplaise à Alex qui conteste mes chiffres.
00:28 Tant que je reste en bas.
00:30 Bonsoir Oriane Merton.
00:32 Bonsoir.
00:33 Quand on lit la presse, on remarque vos surnoms Oriane.
00:35 La femme araignée, la jeunesse au sommet.
00:37 Vous les méritez ces surnoms, votre palmarès est déjà très fourni.
00:40 Vous êtes championne de France, vice-championne du monde.
00:43 Vous rêvez de Marseillaise aux Jeux Olympiques.
00:45 On va vous découvrir ce soir et découvrir votre sport.
00:48 Déjà, parlez-nous de la rencontre avec l'escalade.
00:50 Il paraît que vous avez 8 ans, vous êtes au centre aéré et c'est le coup de foudre.
00:54 Mais vous savez déjà tout.
00:56 Les auditeurs ne savent pas.
00:58 Justement, vous avez tout dit.
01:00 C'était en centre aéré, donc ça a été un coup de foudre.
01:03 J'ai fait beaucoup de sport avant ça.
01:05 J'ai fait de la lutte, j'ai fait principalement des sports de combat.
01:08 J'ai toujours adoré ça.
01:10 Mais finalement, ce n'était pas si mal l'escalade.
01:13 J'en fais plus sérieusement depuis environ 9-10 ans.
01:18 Ça commence à faire un petit moment déjà.
01:20 Mais c'est le grand amour et je pense que ça va rester mon grand amour pendant un moment.
01:24 Vous avez grandi sur l'île de La Réunion.
01:27 Vous avez appris à grimper où ? Parce qu'il y a les salles d'escalade.
01:30 Et puis, il y a la grimpe à l'extérieur, sur des parois naturelles.
01:34 À l'époque où j'ai commencé l'escalade, en tout cas sur l'île de La Réunion,
01:38 c'était quand même relativement développé.
01:41 Dans le sens où on n'avait pas beaucoup de salles d'escalade en Indore.
01:44 Et ça a été vite avec mon papa, qui a commencé avec moi, qui m'a bien initiée.
01:49 Ça a été d'abord de la grimpe dehors.
01:52 Et ensuite, petit à petit, avec le développement des salles,
01:55 j'ai commencé à ramener un peu des copains avec moi.
01:58 Ça aide un petit peu à la motivation.
02:00 Mais j'ai commencé petit à petit l'intérieur et ça m'a amenée aussi aux compétitions plus tard.
02:04 Ça change quoi d'ailleurs ? C'est très différent j'imagine, l'intérieur ou l'extérieur ?
02:07 Ça n'a rien à voir.
02:09 Surtout de nos jours, dans le sens où tu peux être grimpeur d'extérieur et ne jamais aller en intérieur.
02:16 Comme tu peux être grimpeur d'intérieur qui vient de découvrir l'escalade en intérieur
02:19 ou qui en fait depuis quelques années déjà, et n'être jamais allé dehors.
02:22 Parce que c'est deux pratiques à part entière.
02:25 Et les sensations sont différentes ?
02:27 Pareil, rien à voir. Dans le sens où ça reste de l'escalade,
02:30 l'objectif reste le même, être en haut, monter en haut du caillou ou du bloc.
02:34 Mais t'es dehors ou dedans.
02:37 Donc c'est sûr que ça reste assez différent.
02:40 Les préhensions sont aussi très différentes.
02:42 C'est pas artificiel.
02:44 C'est un peu différent.
02:46 Vous préférez quoi vous ?
02:48 C'est une question de deux côtés.
02:50 Personnellement, s'il n'y avait pas eu toute cette partie compétition
02:55 qui me fait me sentir vivante, je pense que je préférerais l'extérieur.
03:00 Après, c'est sûr qu'actuellement je suis dans un projet
03:04 où j'ai envie de m'épanouir aussi en compétition.
03:07 Donc c'est un peu compliqué de choisir.
03:11 C'est un petit mix des deux. J'aimerais bien plus faire d'extérieur.
03:14 Mais là, en ce moment, plutôt la compétition.
03:16 A 12 ans, c'était hier, il y a 6 ans seulement,
03:20 vous êtes devenue la plus jeune athlète à avoir gravi une voie 8B+.
03:24 Nous, on ne sait pas ce que ça veut dire, les auditeurs non plus.
03:27 Mais est-ce que ça veut dire que c'était très compliqué ?
03:29 Alors, ça veut dire que c'était très compliqué.
03:32 Ça veut dire qu'aussi, quand on se dit que c'était un record du monde à l'époque,
03:35 c'est pas un record du monde facile à battre.
03:37 Parce qu'il y avait beaucoup de grimpeurs d'extérieur,
03:40 déjà à l'époque où j'ai réalisé ce record.
03:43 Donc, c'est une très belle performance.
03:46 Et je suis très fière de mon passé de grimpeuse en naturel.
03:50 Je compte bien le reprendre un peu plus tard.
03:52 Parce que c'est vraiment très gratifiant aussi personnellement.
03:55 En tout cas, c'est une jolie performance.
03:58 Expliquez justement votre sport à nos auditeurs.
04:01 Parce que les compétitions se déroulent, vous l'avez dit, en salle,
04:04 sur des murs artificiels.
04:06 Certains ne sont jamais allés dans des salles d'escalade.
04:08 Est-ce que vous pouvez leur expliquer à quoi ça ressemble ?
04:10 Est-ce qu'il y a des prises et on doit grimper d'un point à un point ?
04:13 Pas des prises électriques.
04:15 Non, effectivement, c'est un mur qui est une structure en bois.
04:19 La forme varie beaucoup, ça dépend des endroits et des salles.
04:24 Et dessus, il y a des petites boules de couleurs
04:27 qui peuvent aussi avoir des formes assez différentes.
04:30 Et donc, en gros, c'est des parcours qui sont proposés environ par profil.
04:34 Donc le profil, en termes de longueur, ça doit faire 5 à 6 mètres.
04:38 6, 7 mètres en longueur, pas en hauteur.
04:41 Et donc, il y a plein de parcours différents qui sont posés.
04:44 Et l'objectif, c'est classé par couleur.
04:47 Et l'objectif, c'est de partir du bas, sur la prise de départ, et d'arriver en haut.
04:50 Vous avez deux spécialités qui sont combinées aux Jeux Olympiques.
04:53 Le bloc et la difficulté. Le bloc, c'est quoi exactement ?
04:56 C'est justement ce que je viens d'expliquer.
04:58 C'est quand même relativement court.
05:00 C'est-à-dire que le mur fait 4 à 5 mètres.
05:02 Il y a environ un maximum 6 ou 7 mouvements.
05:05 Donc il y a une prise de départ, une prise de zone et une prise d'arrivée.
05:08 La prise de zone sert à départager en cas d'égalité, forcément, pour qu'il soit un peu plus détaillé.
05:14 Éviter les ex-echos.
05:15 Mais voilà, il y a plusieurs parcours qui sont proposés par compétition ou par tour.
05:19 En qualification 5, en demi-finale 4 et en finale 4.
05:22 Et c'est celui qui en fait le plus qui gagne.
05:24 Et les épreuves de difficulté, ça ressemble à quoi ?
05:26 Alors c'est ça, c'est difficulté.
05:28 C'est beaucoup plus long.
05:30 C'est un mur qui est entre 15 et 16 mètres.
05:32 En général, il y a moins de parcours, surtout par tour.
05:35 Il y en a en qualification 2, en demi-finale 1 et en finale 1.
05:40 Et donc c'est très long.
05:42 C'est-à-dire que ça fait entre 40 et 50 mouvements.
05:45 Donc tu as une corde, un boudrier, tu es assuré.
05:47 Et il y a un seul essai.
05:48 Et il y a un seul essai, exactement.
05:50 C'est plus stressant pour moi, je trouve.
05:52 Parce qu'il y a un seul essai, donc c'est moins dur, forcément.
05:55 Mais c'est long, donc c'est sur des qualités différentes.
05:59 Et vous, quand vous arrivez, vous découvrez complètement le parcours ?
06:01 Totalement.
06:02 Donc il y a des ouvreurs, on en parlait un peu tout à l'heure.
06:04 Mais c'est des gens qui...
06:06 La structure ne bouge pas.
06:07 La structure en bois derrière n'est pas du tout différente.
06:10 En tout cas, elle reste sur la compétition la même.
06:12 Et les ouvreurs vont poser et fixer des prises, des petites boules de couleurs.
06:16 Et donc ça va être des parcours qui sont vraiment très différents.
06:19 Il y a tellement de marques de prises différentes, de formes différentes.
06:22 On appelle ça le grain, mais au toucher aussi, c'est très différent.
06:26 Donc c'est impossible de...
06:29 On ne s'ennuie jamais en quelques sortes.
06:30 Exactement, c'est très varié.
06:31 Et c'est très complet comme sport.
06:32 Qu'est-ce qui travaille ?
06:33 Les pieds, les abdos, les bras ?
06:34 Parce que quand on regarde vos vidéos,
06:36 et les auditeurs ont peut-être tapé "Oriane Berton" sur internet,
06:38 vous êtes sur des parois complètement...
06:40 Vous allez trouver pas mal de trucs.
06:41 Des vers complètement dingues parfois.
06:43 Physiquement parlant, l'obligation, ça reste quand même le gainage.
06:47 Dans le sens où physiquement, on est tendu comme des arbalètes.
06:51 On dit ça un peu dans le milieu.
06:52 Parce qu'en fait, c'est tout en gainage, tout en force.
06:55 Et c'est un sport aussi beaucoup de poids.
06:58 Donc physiquement parlant, on va être très longilignes.
07:00 Et pour moi, je trouve que c'est un sport qui est très esthétique aussi à regarder.
07:05 Parce que justement, c'est tout le corps.
07:07 On bouge vraiment dans l'entièreté.
07:10 Un peu comme les fléchettes, Alex.
07:13 Ce que j'étais en train de me dire...
07:15 Déjà, c'est pas très comparable.
07:17 On est plus proche d'un jeu ici.
07:18 Il y a vraiment un truc, je pense, de dépassement de soi-même.
07:21 C'est que, moi, vous êtes la première que je rencontre.
07:24 Et c'est rare un sport où je ne peux pas citer une personnalité importante marquante du sport.
07:28 Donc il y a des gens...
07:29 Vous pourrez me citer moi maintenant !
07:31 Mais justement, c'est important qu'il y ait des gens référents.
07:35 Des représentations.
07:36 Et c'était quoi vos référents à vous ?
07:38 Il y a des noms qui sont des évidences de l'escalade ?
07:40 Oui, alors des évidences de l'escalade, il y en a un grimpeur qui est tchèque, Adam Ondra.
07:44 C'est un grimpeur qui est sur le circuit depuis très longtemps.
07:48 Donc il n'est pas très vieux.
07:49 Parce que l'escalade, ça reste un sport qui est quand même assez...
07:53 C'est le Zidane de l'escalade.
07:55 Disons !
07:56 Voilà, disons.
07:57 Après, c'est un peu différent dans le sens où, comme je disais, c'est un sport qui est assez nouveau.
08:01 Donc on n'a pas non plus...
08:03 Après, il y a peut-être plus de légendes à l'extérieur, en quelque sorte.
08:06 Je pense à Alex Honnold, ça ne vous dit peut-être pas rien.
08:09 Alex, mais c'est quelqu'un d'extrêmement connu.
08:11 Il a le même prénom que vous, en plus.
08:13 Et c'est quelqu'un qui grimpe...
08:15 Il a fait Free Solo, ce film-là.
08:17 Des parois.
08:18 Il y a un film qui raconte sa montée de El Capitan,
08:20 qui est une paroi incroyable dans le parc Yosemite aux Etats-Unis,
08:23 qui fait, je crois, 900 mètres.
08:25 Et il y va sans être assuré.
08:27 Ça, c'est pas bien.
08:28 C'est-à-dire que s'il tombe...
08:29 Ne faites pas ça chez vous.
08:30 Il meurt.
08:31 C'est pour ça qu'il y a aussi des légendes dans l'escalade.
08:33 Et ça, vous fêchette, il y a beaucoup moins de décès.
08:34 C'est vrai.
08:35 Il y a quelques accidents, parfois.
08:36 Il y a quelques yeux qui...
08:37 Bon, voilà.
08:38 On en a parlé, c'est très physique, comme ça.
08:41 Mais il y a aussi la tête qui travaille, on réfléchit beaucoup.
08:43 On est stressé aussi, parfois.
08:45 Vous avez un préparateur mental, peut-être ?
08:47 Oui, j'ai une préparation mentale qui est quand même...
08:50 J'ai commencé récemment,
08:53 parce que je n'ai jamais vraiment approfondi de ce côté-là.
08:56 Après, j'ai atteint un niveau où progresser devient quand même compliqué,
09:01 dans le sens où c'est à la répétition.
09:04 C'est au travail, et tu te lèves le matin, t'as pas envie, tu y vas quand même.
09:07 Et vous travaillez combien d'heures par jour ?
09:08 Vous grimpez combien d'heures par jour ?
09:09 Entre 5 et 8 heures.
09:11 Donc c'est quand même assez conséquent.
09:13 Et puis, ça ne s'arrête pas là.
09:14 Tu te lèves, tu dois te concentrer sur ce que tu manges,
09:16 parce qu'il faut de l'apport, mais pas grossir.
09:18 Puis le midi, pareil.
09:20 Et t'arrives le soir, pareil, t'es fatigué, t'as envie de te manger un gâteau au chocolat.
09:23 Tu ne peux pas manger ton gâteau au chocolat.
09:25 Il faut que tu t'en prépares un, mais tu manges la part.
09:27 Donc tu dors, escalade, tu te couches tôt, tu te lèves le matin,
09:30 t'as pas forcément envie d'y aller, tu y vas quand même.
09:32 C'est pas juste le boulot.
09:34 C'est aussi tout ce qui est autour.
09:36 Et donc, en fait, c'est difficile.
09:39 Après, c'est notre vie, on l'a choisi, mais c'est pas évident.
09:42 Il faut une énorme, énorme détermination.
09:44 Visiblement, vous l'avez, parce que vous, pour arriver,
09:47 l'objectif, c'est les JO, en Paris entier.
09:49 Pour y arriver, vous avez tout laissé à 16 ans,
09:52 papa, maman, à la Réunion, et vous êtes venue.
09:54 Ici, à Paris, vous êtes moche.
09:56 J'étais morte de faim.
09:58 Honnêtement, j'avais envie de faire des belles choses,
10:02 et je sentais que j'en étais capable.
10:04 Et j'ai aussi senti mes limites.
10:06 Si je restais là-bas, j'aurais pu faire de belles choses aussi.
10:08 Mais ça aurait été différent.
10:10 Et je ne regrette pas, en tout cas, d'avoir fait ça.
10:13 Et puis, pour en revenir à la prépa mentale,
10:16 c'est tellement difficile de garder le cap,
10:20 qu'en fait, ça devient impératif.
10:22 Et moi, je sens vraiment les effets positifs de cette préparation.
10:25 - Auriane Bertone, vous restez avec nous,
10:26 vous êtes la grande invitée de RTL Bonsoir dans cette deuxième heure.
10:29 Vous la grimpeuse qui vise une médaille, on l'a compris,
10:31 en escalade aux JO à seulement 18 ans.
10:34 La deuxième heure qui continue dans quelques secondes.
10:36 On va parler de l'engouement assez dingue autour de ce sport.
10:38 C'est vraiment le sport à la mode.
10:40 On va convaincre Alex, juste après ça.
10:42 - Julien Célier, Isabelle Choquet, RTL Bonsoir.
10:46 - RTL Bonsoir, la deuxième heure.
10:52 Auriane Bertone est notre grande invitée.
10:55 Ce soir, elle a 18 ans, elle est vice-championne du monde d'escalade.
10:58 C'est l'un des visages français à suivre aux JO cet été.
11:01 - Et on l'a dit, l'escalade, c'est devenu le sport à la mode.
11:03 2 millions de pratiquants, 260 salles désormais partout en France.
11:07 Des salles qui poussent comme des champignons.
11:09 Comment vous expliquez ce succès, cette mode ?
11:12 - Mode, effectivement, forcément.
11:15 C'est sûr que, comme vous dites, les salles poussent beaucoup.
11:19 Surtout à Paris, honnêtement.
11:21 Moi qui suis arrivée il y a seulement 2 ans,
11:23 il y en a déjà beaucoup qui ont ouvert.
11:25 Alors qu'honnêtement, il n'y avait pas non plus beaucoup de possibilités.
11:29 - Avant, c'était difficile de trouver ?
11:31 - Non, pas quand je suis arrivée.
11:33 Après, je suis arrivée il y a 2-3 ans.
11:35 - Il y a eu une explosion sur les 3-4 dernières années.
11:38 - Exceptionnel.
11:40 Et je pense que c'est le fait que ce soit aussi facile d'accès.
11:43 Dans le sens où, tu as un jour le libre, tu te dis
11:45 "Je vais aller faire de l'escalade".
11:47 Tu arrives dans une salle, tu loues tes chaussons,
11:49 tu prends de la magnésie liquide et tu peux grimper.
11:51 Avec tes potes, n'importe qui.
11:53 - Une question que je voulais vous poser, pas de gants ?
11:55 - Tu peux, mais nous on n'utilise pas de gants.
11:58 Pour les sensations, c'est un peu différent.
12:00 Mais c'est facile d'accès.
12:03 C'est super fun.
12:05 - C'est super cool.
12:07 - Je suis avec quelqu'un de mille fois plus fort que toi dans le même profil.
12:09 Parce que dans un profil, il y a 9 parcours différents, de niveaux différents.
12:14 Donc tu peux croiser des sportifs de très haut niveau comme nous,
12:19 dans une salle en vrac à Paris.
12:21 - C'est ça.
12:23 C'est vraiment un sport pour tous, parce que Valentin et moi, on s'y est mis.
12:25 Donc ça veut dire que c'est vraiment un sport pour tous.
12:27 - Et puis il me disait qu'il m'avait croisée l'autre jour à Montmartre.
12:30 - Il y a quelques jours, effectivement, dans la salle qui est en bas de chez moi.
12:34 - Vous discutez avec des amateurs, des gens comme nous, des grimpeurs du dimanche ?
12:38 - Bien sûr. Moi, c'est ce que j'aime le plus dans ce sport.
12:41 C'est le facile.
12:43 Tu peux vraiment croiser tout le monde.
12:45 Et tu n'es pas dans ton monde.
12:47 Tu es super ouvert.
12:49 Moi, je suis quand même assez extravertie.
12:51 J'adore parler, j'adore donner des conseils.
12:53 Pour moi, ça fait vraiment partie des points positifs du jour.
12:57 - Est-ce que vous pouvez expliquer ?
12:59 - Qu'est-ce qui se passe ?
13:01 - Qu'est-ce qui se passe ce soir, Alex ?
13:03 - Je vous ai déjà proposé.
13:05 Il proposait d'aller boire des coups.
13:07 Et là, il y a moins de problèmes.
13:09 Mais explique-lui pourquoi c'est si chouette.
13:12 Pourquoi il doit venir avec nous.
13:14 - J'avoue, je ne sais pas.
13:16 Je dirais que, comme je l'ai dit, c'est quand même assez sympa.
13:19 Si tu veux aller grimper avec eux, tu peux y aller n'importe quand.
13:22 - Je peux le dire entre nous, c'est humainement, je n'ai pas envie de voir.
13:25 Déjà, je me l'école à la radio toute la journée.
13:29 Du coup, j'ai inventé que je n'aimais pas l'escalade.
13:31 - Je peux t'amener, moi. Je t'amène si tu veux.
13:34 Franchement, c'est super.
13:36 C'est assez...
13:38 Je trouve que c'est assez familial.
13:40 - Je l'ai dit, je vais voir venir.
13:42 Ils ont l'air épanouis.
13:44 Ils ont l'air d'avoir fait un bon temps.
13:46 - Vous êtes de bonne humeur. - Ce n'est pas le cas, tous les jours.
13:48 - Quand il revient de l'escalade, il est de bonne humeur.
13:50 - Voilà, c'est un signe.
13:52 Il faut que tu essayes l'escalade, c'est pour ça.
13:54 - Il y a d'ailleurs une très bonne humeur aussi dans les salles.
13:56 On discute beaucoup ensemble.
13:59 Vous faites 1,64 m?
14:01 - 1,67 m.
14:03 J'ai évolué depuis.
14:05 - Est-ce que quelqu'un de très grand, de 1,90 m,
14:07 ce n'est pas mon cas, mais de plus grand que moi,
14:09 monte différemment que vous?
14:11 - Il monte différemment, c'est sûr.
14:13 - Mieux, pas forcément.
14:15 - Non. En général, ça dépend vraiment du parcours.
14:17 Après, c'est sûr qu'on a des profils super différents aussi en équipe de France.
14:21 Je vous donne un exemple hyper concret.
14:23 C'est Paul Gemft.
14:25 Il fait 1,88 m.
14:27 Il a des très grands bras.
14:29 Quand tu le vois sur des compétitions,
14:31 il y a des moments où tu te dis
14:33 "Lui, il a fait un truc qu'un grimpeur japonais d'1,64 m n'a pas pu faire".
14:37 - Parce que c'est un poulpe.
14:39 - Exactement.
14:41 Après, de là à dire que c'est plus facile, je ne pense pas.
14:43 Je pense que ça varie beaucoup en fonction du parcours.
14:45 Mais tu peux être tout petit et monter bien mieux qu'un grand,
14:48 comme le contraire.
14:50 Ça dépend de la qualité de grimpe aussi.
14:52 - Vous tombez beaucoup?
14:54 - Oui. 98 % du temps, on tombe.
14:56 C'est un sport de vie.
14:58 - Vous dites ça tranquillement?
15:00 - Bien sûr.
15:02 Il faut assumer dans le sens où 98 % c'est des échecs.
15:04 Le sport de haut niveau,
15:06 peu importe ce que tu veux faire en haut niveau,
15:08 il faut échouer pour progresser.
15:10 Et si tu n'échoues pas, tu ne progresseras jamais.
15:12 - Et vous n'avez jamais le vertige.
15:14 On avait le débat dans le bureau cet après-midi.
15:16 Isabelle, on ne peut pas l'emmener.
15:18 Elle refuse et nous dit que je ne pourrai jamais faire ça.
15:20 - J'ai commencé l'escalade et j'avais très peur de la chute.
15:22 - C'est vrai?
15:24 - Oui, c'est vrai.
15:26 C'est toujours un vrai calvaire.
15:28 J'ai quand même pas mal évolué de ce côté-là.
15:30 Mais ça a été un problème pendant très longtemps.
15:32 On peut passer par-dessus,
15:34 mais c'est pas très agréable.
15:36 Il faut le vouloir.
15:38 - C'est quoi la paroi la plus haute
15:40 que vous avez grimpée?
15:42 - Je n'ai pas fait du tout de free solo
15:44 comme a pu faire Alex Sonold.
15:46 Je ne suis pas une très grande fan de la hauteur.
15:48 Donc j'avoue que ça n'a jamais été
15:50 plus de 50 mètres.
15:52 - C'est déjà pas mal!
15:54 - Disons qu'il y en a qui font des hautes voies
15:56 et ça va jusqu'à la Capitane.
15:58 C'est 1 km de haut.
16:00 Donc à un moment,
16:02 il ne faut pas avoir peur,
16:04 il faut oser.
16:06 Et moi, je suis un peu une pétoche.
16:08 Donc j'avoue que je ne fais pas trop ça moi.
16:10 - Juste à 18 ans, l'escalade,
16:12 on l'a compris, c'est votre vie désormais.
16:14 Et les études alors?
16:16 Parce que je crois que vous avez deux parents professeurs.
16:18 Ils vous surveillent?
16:20 - Ils m'ont beaucoup surveillée.
16:22 Dans le sens où j'ai commencé
16:24 une scolarité "normale"
16:26 à l'école en direct.
16:28 Et j'ai arrêté
16:30 quand je suis passée en 5ème.
16:32 J'ai fait l'école à la maison, le CNED.
16:34 Et ça s'est très bien passé
16:36 toutes les premières années jusqu'à la terminale.
16:38 Et à partir du moment où je suis entrée
16:40 en cadette, cadette 1,
16:42 c'est à dire je pense vers
16:44 peut-être 16 ans.
16:46 16 ans ou peut-être un peu avant,
16:48 15 ans. Et j'ai compris
16:50 que je ne pouvais pas faire les deux.
16:52 - Donc vous avez reporté le bac?
16:54 - J'ai reporté le bac. J'adore le travail
16:56 bien fait. Je sais que si je m'étais investie
16:58 à 100%, j'aurais
17:00 pu le passer sans aucun souci.
17:02 Mais je n'aime pas vraiment faire les choses à moitié.
17:04 Donc je n'avais pas envie de faire
17:06 un peu un mixé de. - Médaille d'or 2024
17:08 et mention 2025.
17:10 - Exactement.
17:12 Et permis aussi 2025.
17:14 - C'est ça ma question.
17:16 Est-ce qu'à l'heure où on se parle,
17:18 le seul objectif c'est l'or ?
17:20 Ou vous dites une médaille c'est bien, ou le top 5.
17:22 Je ne me rends pas compte de la concurrence
17:24 que vous avez dans votre... - Les gens disent
17:26 le seul objectif c'est l'or, mais mon objectif c'est pas forcément
17:28 l'or. Dans le sens où je...
17:30 - Vous seriez déçue si vous n'aviez pas de médaille par exemple.
17:32 - Mais je serais déçue si je
17:34 ne gagnais pas. Après,
17:36 je serais déçue que je fasse
17:38 3ème, 2ème, 5ème
17:40 ou 22ème. C'est la même chose pour moi.
17:42 Soit tu gagnes et t'es bien,
17:44 soit tu perds et c'est tout. - L'important
17:46 c'est de finir devant les Belges.
17:48 - Mais non, ça n'a rien à voir.
17:50 Disons qu'en tant que sportive de haut niveau,
17:52 on se bat pour la
17:54 gagne forcément. On est obsédé
17:56 par ça et c'est la seule
17:58 sensation qui peut calmer nos
18:00 envies de tuer des gens, c'est ça.
18:02 Donc voilà, disons que
18:04 je m'entraîne pour ça.
18:06 - Faut gagner. Auriane Martin, vous restez
18:08 avec nous RTL. Bonsoir, la deuxième heure se
18:10 poursuit. Voulavise, championne du monde
18:12 d'escalade, chance de médaille d'or
18:14 aux Jeux Olympiques. Vous êtes notre
18:16 grande invitée. La suite, c'est la musique,
18:18 la playlist de Steven Bellery. Bonsoir, Steven.
18:20 - Bonsoir à tous. - Le menu
18:22 de pop star qui, elle aussi, rêve de conquérir
18:24 le monde encore et encore. On va écouter
18:26 deux nouvelles chansons de Beyoncé et une petite
18:28 news sur Taylor Swift. Et puis la cuisine,
18:30 la guinguette d'Angèle fait remarque. Salut Angèle,
18:32 qu'est-ce qu'on mange ? - Ce soir, je vous fais
18:34 une petite soupe potimarron
18:36 coco. - Hum, bien bien. A tout de suite.
18:38 Julien Célier, Isabelle Choquet,
18:40 RTL Bonsoir.
18:42 Merci à tous !