Robert Ménard : "Aujourd'hui, Reporters sans frontières est l'ennemi du pluralisme !"

  • il y a 7 mois
Avec Robert Ménard, maire de Béziers et fondateur de Reporters sans frontières (RSF).

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Transcript
00:00 Ici Sud Radio, les français parlent au français, les carottes sont cuites, les carottes sont cuites.
00:14 Sud Radio Bercov dans tous ses états.
00:17 Liberté, liberté chérie, que de tartuferies on commet en ton nom.
00:24 Vraiment intéressant en ce moment.
00:26 Je ne parlerai pas du fronton de toutes les mairies, de liberté, égalité, fraternité.
00:34 Je ne parlerai pas effectivement de ces appels magnifiques.
00:37 Mais si, comme Paul-Éluard disait, liberté j'écris ton nom, on l'écrit drôlement peut-être en écriture inclusive en ce moment.
00:45 Mais pourquoi je vous parle de tout ça, auditeur résistant de Sud Radio ?
00:49 Parce que, saisi par l'association Reporters Sans Frontières, le Conseil d'État a jugé que pour apprécier le respect par une chaîne de télévision,
00:58 quel qu'elle soit du plurisme de l'information, l'Arkum doit prendre en compte, l'Arkum c'est la haute autorité de l'audiovisuel sous laquelle nous sommes aussi,
01:08 enfin sous l'influence dans laquelle nous sommes, doit prendre en compte la diversité des courants de pensée et d'opinion
01:15 représentées par l'ensemble des participants aux grammes diffusés, y compris les chroniqueurs, animateurs et invités,
01:22 et pas uniquement le temps d'intervention des personnalités politiques.
01:25 Ça veut dire que tout invité présentant une opinion, quelle qu'elle soit, devra être compté dans le temps de parole politique.
01:33 Alors, ceci est intéressant et pourquoi j'ai demandé, je suis heureux de recevoir Robert Ménard. Bonjour Robert Ménard.
01:43 Bonjour André. Vous êtes maire de Béziers et surtout, je le dis, je le rappelle, vous êtes fondateur de l'association Reportage Sans Frontières
01:53 que vous avez dirigée pendant longtemps et s'il y a quelqu'un qui peut parler de liberté, c'est notamment vous.
02:00 Je voudrais avant, Robert Ménard, vous faire réagir à, justement, Christophe Deloire était l'invité de Pascal Praud sur CNews
02:10 pour le moment, ça se passe sur CNews, mais ça peut concerner tous les médias, tous les médias, tous les porte-parole, tous les haut-parleurs. Écoutez.
02:20 À CNews, on aime parler de la demande réelle ou supposée des Français. Il y a une demande très forte des Français sur les questions de pluralisme.
02:32 Ça, les sondages l'établissent. Moi, avec Reportage Sans Frontières, on a fait un tour de France l'an dernier
02:38 dans un bus pour le droit à l'information, on a organisé des assemblées citoyennes et dans les trois demandes des Français,
02:44 on est perdu dans ce flot informationnel, la fatigue, etc. Il y en avait une deuxième qui était une demande d'indépendance des médias et de transparence.
02:53 Il y avait une troisième qui est "parlez-nous de la réalité, de toute la réalité". Il y a une demande très forte en matière d'indépendance éditoriale.
03:01 Indépendance, pluralisme, ça vous fait réagir comment, Robert Ménard ?
03:10 Écoutez, je suis à... comment dire ? J'essaie de trouver le bon mot, vous avez compris. Je suis abasourdi.
03:19 Abasourdi sur le fond, d'abord, parce que je ne sais pas si vous imaginez ce que ça veut dire.
03:24 Ça veut dire que demain, chaque fois que vous recevrez quelqu'un, vous me recevez moi, vous me recevez à quel titre ?
03:30 Parce que je suis le maire de Béziers, je suis divers droits, je suis l'ancien patron de Robert Sans Frontières.
03:36 Il va falloir que vous preniez chacun et vous le mettez dans une case politique.
03:39 Mais ça n'existe pas, ce n'est pas la vie. Il y a des gens, moi je peux être sur un truc d'accord avec le gouvernement,
03:45 sur un autre sujet, contraire à ce même gouvernement. C'est-à-dire, d'abord, il y a ça, ça me semble une folie à l'état pur.
03:54 Une folie à l'état pur. Et une volonté de... oui, encore une fois, de classer tout le monde, d'étiqueter tout le monde,
04:04 de choisir que les uns et les autres sont dans tel ou tel camp, on n'est pas tout le temps...
04:09 C'est-à-dire, Robert Ménard, de choisir, on n'existe que par son étiquette politique au front, c'est ça ?
04:16 Oui, exactement. Alors ça, je trouve ça sidérant. Ça, c'est ma première.
04:20 L'un deuxième, Romain, pardon de... je dois être naïf ou malicieux, vous choisissez comme vous voulez, André,
04:26 comme par hasard, ça tombe sur CNews. C'est-à-dire que c'est à CNews le seul endroit où il y a un problème.
04:34 Qui peut le penser sérieusement ? CNews, c'est quoi ? C'est 3% dans les bons jours de l'ensemble des auditeurs français de télévision.
04:46 Alors ces 3% qui sont "oui, oui, la télé est plutôt de droite". Quoi ? On n'a pas assez de médias de gauche
04:54 pour une fois qu'on a un média qui donne la parole à d'autres gens, comme vous le faites vous,
04:58 on se connaît, vous savez ce que j'en pense. C'est quoi ça ? Il faut le montrer du doigt ?
05:03 Il faut dire que ce n'est pas supportable. Pour un certain nombre de gens, ces 3 petits pourcent, André Verhoeff,
05:08 ils sont insupportables. Insupportables. Troisième remarque, alors là, elle est plus personnelle.
05:14 Vous l'avez dit, j'ai créé avec trois autres journalistes, reporters sans frontières, il y a presque 40 ans,
05:20 il y aura 40 ans l'année prochaine. Vous croyez que je l'ai fait pour faire ça ? Vous croyez que je l'ai fait
05:25 pour montrer du doigt tel ou tel ? Vous croyez que je l'ai fait pour embrigader les gens ?
05:32 Vous croyez que je l'ai fait pour limiter la liberté d'expression ? Mais moi j'ai défendu pendant plus de 20 ans
05:39 dans le monde entier. Je suis allé sortir de prison des gens. André Verhoeff dont je n'avais pas un mot en commun avec eux.
05:48 Je n'en pensais sur le fond que du mal. Mais la liberté de la presse c'est ça André Verhoeff.
05:53 La liberté de la presse c'est pour tes copains, il n'y a aucun effort à faire. Moi je suis plutôt co...
05:58 Je l'estime pour vous, le jour où vous avez des emmerdes, je vous défendrai. Le problème c'est défendre celui dont vous n'avez...
06:04 avec qui vous n'avez aucune sympathie. Avec qui vous ne partagez rien. C'est ça la liberté de la presse.
06:10 Ce pays se veut volterien, vous savez la poète Voltaire, je ne partage pas tes idées mais je me battrai pour les défendre.
06:17 Sauf qu'au quotidien c'est exactement le contraire. Dernier point, parce que je connais l'actuel patron de reporters sans frontières.
06:25 Comment vous dire ? Il est le symptôme des rapports, comment vous dire, incestueux entre les organisations de défense droite de l'homme et la gauche.
06:36 Moi quand j'étais le patron de reporters sans frontières, les gens n'imaginaient même pas que j'étais de droite.
06:40 C'est pas possible, vous avez compris, si tu es de droite, c'est que tu n'aimes pas la liberté, tu n'aimes pas l'égalité, tu n'aimes pas les pauvres.
06:46 Il n'y a pas de droite, il y a extrême droite.
06:49 Voilà, c'est ça. Aujourd'hui on a ça à faire, c'est-à-dire qu'on a des gens, la reporters sans frontières, je lui ai dit tout à l'heure à Christophe à l'antenne, je ne sais pas ce qu'il y a de pro,
07:01 je lui ai dit, il y a 15 ou 16 ans que j'ai quitté reporters sans frontières, je n'ai jamais eu un mot sur reporters sans frontières même quand j'étais en désaccord.
07:10 Parce que je ne voulais pas, vous avez compris, j'ai tellement été heureux à la tête de cette organisation, je ne voulais pas.
07:16 Pas aujourd'hui. Aujourd'hui c'est un reniement, c'est une trahison.
07:21 Aujourd'hui la liberté de la presse, elle n'a pas besoin de ça. La liberté de la presse, elle a besoin justement d'entendre des voix différentes.
07:27 Quand j'entends Sud Radio, je n'entends pas RMC, quand j'entends RMC, je n'entends pas Europe 1, quand j'entends Europe 1, je n'entends pas le service public.
07:35 C'est de ça que j'ai envie, moi comme auditeur, comme citoyen, je n'ai pas envie que tout le monde dise la même chose.
07:41 Voilà, et ça, aujourd'hui se joue ça là.
07:44 Comment vous expliquez Robert Ménard ? Là-dessus je sais, je crois que, on va reparler de reporters sans frontières et comment on en arrive là.
07:51 Mais enfin, quand on sait ce qui se passe, allez je ne veux pas, sur le service public où chacun sait la pluralité totale, comme chacun sait.
07:59 Et quand on entend Delphine Ernotte, présidente, PDG de France Télévisions dire "Nous ne voulons pas parler de la France telle qu'elle est, nous voulons parler de la France telle que nous souhaitons qu'elle soit."
08:10 Elle l'a dit, texto. Deuxièmement, est-ce qu'on va parler de telle ou telle chaîne, on ne va même pas les nommer.
08:15 Ou quand vous entendez "Russie-Ukraine", mais enfin c'est une, c'est un seul voix, c'est monocorde, c'est monotone, je veux bien.
08:23 Mais ce qui est intéressant c'est que, ah, comme par hasard, comme vous disiez aussi, c'est CNews.
08:29 Demain ça peut être Sud, alors que nous avons une pluralité, nous de la, mais vraiment des invités totale, totale.
08:36 Mais qu'est-ce que ça veut dire, et franchement je reviens à ça, Robert Ménard comment, alors que l'Arkom n'était pas d'accord, "Reporter sans frontières", je retrouve le titre, il est fabuleux.
08:47 "Reporter sans frontières", ça veut dire "sans frontières intellectuelles, sans frontières mentales, sans frontières idéologiques", ça veut dire tout ça, pousse, est allé recourir au Conseil d'État.
08:58 Et je vous dis que simplement c'est pas parce que c'est Deloar que vous connaissez, il a tweeté "une grande victoire pour RSF, mais surtout une décision historique pour la démocratie et le journalisme".
09:11 Voilà ce qu'il a retweeté Christophe Deloar. Mais qu'est-ce que ça veut dire, mais on va vers où, qu'est-ce qui se passe là, vraiment je, je comprends pas.
09:19 Écoutez, moi malheureusement je comprends, et je m'inquiète parce que ce même garçon et le responsable vous rappelait des états généraux de la presse, de l'information qui sont en cours.
09:30 Et oui, ça va déboucher sur quoi André, ça va déboucher sur quoi ?
09:36 Mais écoutez, malheureusement je vais quand même vous dire quelque chose, c'est qu'il est un peu à l'image d'une grosse partie de la profession.
09:43 Attendez, rappelez-vous, quand le JDD change de propriétaire, mais vous vous rappelez les grilles d'orfraie de la profession ?
09:51 Enfin attendez, quand c'est un propriétaire de gauche, là il n'y a pas de problème, quand c'est un propriétaire de droite, la liberté est menacée.
09:59 Aujourd'hui quoi, le JDD il est indigne, le journal du dimanche c'est indigne, c'est insupportable.
10:04 Il y a trois journaux, le dimanche, le Parisien, la Tribune, la Céline, le Bagnon, le JDD, mais tant mieux, on en a trois.
10:17 Vous choisissez celui que vous voulez, l'air du temps y compris dans la presse.
10:22 Moi longtemps, j'ai été 40 ans journaliste, la profession elle était massivement, peut-être qu'elle est un peu moins maintenant, massivement à gauche.
10:32 Je connaissais tout un tas de journalistes qui n'osaient pas dire un certain nombre de leurs points de vue dans leur rédaction.
10:39 Où il y avait une espèce, attendez je ne dis pas le goulag, il ne faut pas dire de conneries, mais où il y avait une espèce d'air du temps,
10:46 il faut penser à peu près dans tel ou tel sens, et au fond, Christophe Deloyer, il ne fait que traduire ça.
10:53 Il y a encore une fois un certain nombre de journalistes qui ont une espèce d'urticaire quand ils écoutent un certain nombre de chaînes de télé.
11:02 Mais c'est comme ça, il y a un certain nombre de points de vue que vous ne pouviez pas entendre il y a 10 ans.
11:09 Je ne suis pas un perdre de l'année, j'ai plus de 70 ans, je la connais la presse.
11:12 Il y a 10 ans, il n'y avait pas une chaîne de télé qui aurait dit ce qu'on entend.
11:16 Je prends toujours Cénis parce que c'est eux qui sont dans le collimateur.
11:19 Oui, vous avez raison de préciser, ça pourrait être d'autres que demain.
11:23 Voilà ce que je veux dire, ce que j'espère au fond, c'est que les journalistes, qu'ils aiment ou qu'ils n'aiment pas ces news,
11:34 qu'ils soient de droite ou de gauche.
11:36 Mais ça concerne toute la profession, ça concerne toute la profession, évident.
11:40 Il ne faut pas laisser passer ça, il ne faut pas laisser passer ça.
11:43 Il peut se dire, attendez, ça c'est sur les principes, dans la pratique, bonjour les dégâts,
11:48 parce que j'attends que vous me fassiez une classification précise, politique, de tous vos invités.
11:54 Je ne sais pas comment vous allez me regarder, chacun ses soucis.
11:57 Robert Ménard, vous savez quand j'ai vu ça et que j'ai réagi, je me dis demain je vais amener quelqu'un sur le harcèlement sexuel.
12:04 Je vais lui faire préciser avant si elle est de gauche ou de droite, ou si elle appartient à un parti,
12:08 sinon je la reçois ou je ne la reçois pas et c'est décompté.
12:12 C'est franchement, ça veut dire quoi ? Mais soyons clairs, ça veut dire la censure.
12:17 On renvoie la censure, on envoie la censure.
12:20 C'est ça que ça veut dire et ça veut dire que c'est extraordinaire, vous me parlez justement de ces news,
12:24 mais on ne dit rien sur un certain nombre, encore une fois, de médias.
12:30 Et résultat, vous savez ce que ça va être ? Ça va être Robert Ménard.
12:34 C'est que les gens pour le meilleur et pour le pire vont se ruer encore plus sur les réseaux sociaux
12:38 parce qu'il y a une marge de manœuvre sur les réseaux sociaux, où il y a beaucoup de choses,
12:42 beaucoup de cloaques, mais il y a aussi beaucoup de choses formidables.
12:45 Et regardez ce qui s'est passé, et je voudrais vous faire réagir sur cet exemple,
12:49 moi j'étais très frappé, si "Reportage sans frontières" c'est "Reportage sans frontières",
12:54 ils auraient évidemment porté plainte contre Elon Musk et X,
12:58 parce que Tucker Carlson est allé interviewer Poutine, ce Hitler.
13:02 Si j'interview quelqu'un, c'est-à-dire que je suis d'accord avec lui, c'est extraordinaire quand même ça.
13:07 C'est intéressant cette évolution.
13:11 Mais en même temps André, en même temps, les gens ont changé.
13:16 Les gens, c'est plus le temps de l'ORTF où tu pouvais faire entendre la même voix à tout le monde.
13:20 Regardez le succès d'Assetto Moro de médias dont vous, c'est la preuve qu'il y a une envie d'écoute
13:27 de choses différentes, d'un son de cloche différent, d'une information différente.
13:32 Tenez, moi je ne veux pas avoir à choisir, je ne donne pas des bons points ou des mauvais points aux uns et aux autres.
13:37 Je constate juste que le pluralisme, on y est fondamentalement attaché.
13:42 Et "Reportage sans frontières" qui a été créé, enfin j'en sais quelque chose,
13:45 qui a été créé pour défendre le pluralisme, aujourd'hui c'est un ennemi du pluralisme.
13:51 Et là il y a un renversement des valeurs que je trouve, en tout cas que je vis mal personnellement,
13:57 parce que c'est, pardon de vous dire, un peu mon histoire, y compris mon histoire.
14:00 Je comprends. Merci Robert Ménard, merci de vos éclaircissements.
14:04 Merci Robert Ménard d'avoir été avec nous. Je rappelle que vous êtes maire de Béziers, fondateur de "Reportage sans frontières".
14:10 On se retrouve dans un instant après cette courte pause avec les perles, les huées, les bravos d'André Bercoff.
14:15 Et après ce sera bien sûr le face à face avec vous au 0826 300 300. A tout de suite sur Sud Radio.
14:22 Sud Radio Bercoff, dans tous ses états, midi 14h. André Bercoff.

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