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AmusantTranscription
00:00 à toutes et à tous.
00:02 [Musique]
00:04 19h20, Place Publique sur Arabelle.
00:08 [Musique]
00:11 Bonsoir, bonsoir à toutes et à tous.
00:13 Nicolas de Wallens avec vous.
00:15 Heureux de vous retrouver.
00:17 Soyez les bienvenus dans Place Publique
00:19 chaque mercredi entre 19h et 20h.
00:21 Nous nous intéressons aux grandes questions politiques et sociétales.
00:24 Les loyers grimpent partout en Belgique,
00:27 surtout à Bruxelles.
00:29 Le niveau de loyers a augmenté en 2023,
00:31 tant en Wallonie qu'en Flandre,
00:33 mais il atteint un niveau record à Bruxelles.
00:35 Je lis vos SMS au 0488 106 800
00:39 et je reçois vos appels au 078 077 088.
00:44 Est-il encore possible de se loger à Bruxelles ?
00:47 C'est la question que je vous pose.
00:49 C'est aussi la question que je pose à mes invités.
00:52 Sont avec nous Place Publique ce soir
00:54 Martin Cazier, député au Parlement Bruxelles
00:56 ou à membre de la Commission Logement
00:58 et vice-président de la Fédération Bruxelloise du PS.
01:01 Bonsoir.
01:02 - Bonsoir.
01:03 - Pierre-Yves Lux, député au Parlement Bruxellois
01:05 et au Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles.
01:07 Bonsoir.
01:08 - Bonsoir.
01:09 - Mounir Larissi-Echefin, les engagés à JET
01:11 étaient également prévus ce soir.
01:13 Il a annulé sa participation quelques minutes
01:16 avant cette prise d'antenne.
01:18 Soyez les bienvenus.
01:19 Place Publique commence maintenant.
01:21 Jusqu'à 20h, Place Publique sur Arabesque.
01:27 - Je vous le disais, le prix moyen des loyers a augmenté en 2023
01:33 tant en Wallonie qu'en Flandre
01:35 et atteint un niveau record à Bruxelles.
01:37 C'est ce qui ressort du baromètre annuel de FEDERIA,
01:40 la Fédération des agents immobiliers francophones de Belgique.
01:44 Dans la capitale, il faut désormais dépenser en moyenne
01:47 800 euros par mois pour louer un studio,
01:50 soit quasiment autant qu'une maison mitoyenne de deux façades.
01:54 En Wallonie, Martin Casier, que vous inspirent ces chiffres ?
01:58 - La situation est particulièrement grave
02:01 et malheureusement, ce n'est pas des chiffres nouveaux.
02:03 Sur les 20 dernières années, le loyer a augmenté de 20%
02:07 au-delà de l'indexation.
02:09 Evidemment, les loyers évoluent avec l'indexation
02:11 mais ils ont dépassé de 20% l'indexation.
02:13 Il y a encore quelques années,
02:15 le Conseil économique et social de Bruxelles,
02:17 c'est-à-dire pas tout à fait un organe d'extrême gauche,
02:20 évoquait qu'on avait entre 10 et 20% de loyers
02:23 qui étaient des loyers abusifs, c'est-à-dire des loyers
02:25 qui dépassaient largement aussi la valeur intrinsèque du bien.
02:28 Donc la situation est grave à Bruxelles.
02:31 Elle est grave pour la classe la plus précaire
02:33 mais elle est grave aujourd'hui aussi très largement
02:35 pour la classe moyenne.
02:37 Et pour les jeunes qui veulent s'installer à Bruxelles,
02:40 on est dans une situation très difficile.
02:42 C'est pour ça qu'on a, sous cette législature,
02:44 je suppose qu'on y reviendra par la suite,
02:46 beaucoup de nouveaux outils en place.
02:48 On doit bien constater quand même malheureusement
02:50 que Défi, l'EMR et les parties de droite en général
02:53 ne nous ont pas permis d'aller au bout des choses.
02:55 Mais on a évidemment essayé de prendre le taureau à bras-le-corps
02:59 et on doit continuer, surtout dans la législature prochaine.
03:02 Et on ne s'en sortira pas, pour le dire simplement,
03:05 si on ne va pas vers un encadrement des loyers du secteur privé.
03:07 On doit pouvoir fixer des maximums
03:09 en fonction de la typologie des logements,
03:11 de leur localisation, pour protéger tout simplement
03:13 la classe moyenne, la classe la plus précaire,
03:15 pour permettre aux jeunes de se loger à Bruxelles.
03:17 N'ayons pas peur de le dire, et mettons les pieds dans le plat,
03:20 vous parlez de classe moyenne.
03:22 Avec ces chiffres, avec ces conclusions,
03:24 est-ce qu'il existe encore la classe moyenne à Bruxelles
03:26 pour se loger ?
03:28 Est-ce qu'il n'y a pas une classe ouvrière ?
03:31 Et puis les riches, comme on dit ?
03:33 C'est clair qu'aujourd'hui, avec un prix en loyer moyen
03:36 de 1250 euros par fédéréat,
03:39 on se rend bien compte qu'une maman seule
03:42 ou un papa seul, par exemple, avec un enfant
03:44 en a besoin d'un appartement, deux chambres,
03:46 mais 1250 euros, ce sont des montants
03:48 qui représentent largement plus que 50%
03:50 de leur salaire dans les meilleurs des conditions.
03:53 Et donc oui, ici, bien sûr, c'est toute la difficulté,
03:55 c'est la fuite des classes moyennes de Bruxelles.
03:58 C'est aussi pour ça, vous savez, qu'on essaye
04:00 de développer beaucoup de solutions
04:02 qui leur est strictement destinée, mais je le dis,
04:04 et je pense qu'il va falloir que chaque partie
04:06 prenne ses responsabilités, pour leur permettre
04:09 de rester à Bruxelles, pour permettre de loger
04:11 l'ensemble des Bruxellois, il va falloir
04:13 parler de l'enquêtement des loyers
04:14 sous la législature prochaine.
04:15 Il n'y a pas d'alternative à cette situation.
04:17 – J'ai dit que vous étiez vice-président
04:19 de la Fédération bruxelloise du PS,
04:21 j'ai oublié de dire que Pierre-Yves Lux
04:23 est député au Parlement bruxellois
04:25 et au Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles,
04:27 mais qu'il est écolo, voilà.
04:29 Qui est dit, justement, Pierre-Yves Lux,
04:31 que vous inspirent ces conclusions de Federia ?
04:34 – Alors, ça n'est pas normal,
04:38 dans un pays aussi riche que le nôtre,
04:41 dans une ville région aussi riche que la nôtre,
04:44 que le droit au logement ne soit pas effectif
04:47 pour toutes les Bruxelloises et tous les Bruxellois.
04:50 Ça n'est pas normal, et donc on ne peut pas
04:52 accepter cet état de fait.
04:54 Je vais rappeler avant de commencer
04:57 que le droit au logement, c'est un droit fondamental.
05:01 Le logement, c'est un bien de première nécessité.
05:04 Le logement, c'est la base de tout.
05:07 Et toutes les personnes qu'on peut rencontrer
05:10 le disent et le redisent.
05:13 Et malheureusement, aujourd'hui, le logement,
05:16 il est encore trop souvent considéré comme étant un bien
05:20 sur lequel on peut faire de l'argent,
05:23 et parfois beaucoup d'argent.
05:25 Alors, à Écolou, on n'a pas de problème avec les bailleurs,
05:29 on n'a pas de problème avec les investisseurs.
05:32 On pense qu'il est nécessaire de faire investir le privé
05:36 dans la recherche de solutions abordables de logement.
05:40 Mais par contre, on a un problème avec celles et ceux
05:43 qui se foutent royalement du droit au logement
05:46 et qui font de l'argent sur la misère des gens.
05:49 Et on l'observe dans le segment inférieur des logements
05:57 et des personnes qui sont les plus précarisées,
06:00 qui ont des logements qui sont très chers en regard
06:03 pour leur taille et des défauts qui les caractérisent.
06:06 Un chiffre qui est intéressant et qui a été régulièrement rappelé,
06:09 c'est qu'aujourd'hui, la majorité des ménages bruxellois
06:13 ont accès à moins de 20% du parc,
06:16 donc plus de 50% des ménages bruxellois ont accès à moins de 20%,
06:19 et je crois que je suis encore optimiste,
06:22 du parc locatif privé.
06:24 C'est évidemment tout à fait questionnant,
06:27 puisque la majorité des bruxellois va devoir se partager
06:30 un parc qui est bien insuffisant par rapport à leurs besoins.
06:36 Et donc dire, parce que je pense que c'est un vrai enjeu
06:39 et c'est une forme de bataille culturelle qui doit être menée,
06:43 on n'est pas dans une crise du logement.
06:45 Il y a, et l'OCDE le rappelait, assez de logements
06:49 par rapport au nombre de ménages en région bruxelloise.
06:52 À peu près 600 000 logements,
06:54 moins de 600 000 ménages en région bruxelloise.
06:56 On est par contre dans une crise d'accès à un logement
06:59 abordable, on est dans une crise où une série de ménages,
07:03 classe ouvrière, classe moyenne, n'a plus les possibilités
07:06 aujourd'hui de se loger décemment, sans devoir consacrer
07:09 jusqu'à 50, 60, 70% parfois des revenus du ménage,
07:14 alors qu'on considère, et je terminerai ce premier tour
07:17 de parole par là, qu'il est raisonnable de consacrer
07:20 30% des revenus du ménage aux frais liés à son logement,
07:25 parce que quand on doit dépenser plus,
07:27 ce sont des frais aussi indispensables que ceux de la santé
07:31 qui passent à la trappe, et ça c'est tout à fait intolérable.
07:34 Est-il encore possible de se loger à Bruxelles ?
07:36 C'est la question que je vous pose ce soir.
07:39 Sont avec nous Place Publique, Martin Casier-Pez,
07:42 Pierre-Yves Lux, Écolo. Je lis vos SMS au 0488 106 800
07:47 et je reçois vos appels au 078 077 088.
07:51 Quelles sont vos difficultés pour accéder au logement
07:54 en tant que locataire ? Vous souhaitez accéder à la propriété
07:57 d'un appartement ou d'une maison à Bruxelles
07:59 et vous n'y arrivez pas ? Dites-le nous, 0488 106 800.
08:04 Je lis vos SMS dans un instant. A tout de suite.
08:21 Est-il encore possible de se loger à Bruxelles ?
08:24 C'est la question que je vous pose ce soir.
08:27 La hausse des loyers à Bruxelles a atteint 8,6% en 2023,
08:32 après une augmentation déjà significative de 3,9% l'année précédente.
08:37 Cela représente donc en un an près de 100 euros de plus par mois,
08:42 précise la Fédération des agents immobiliers francophones de Belgique.
08:46 Sont toujours avec nous Place Publique ce soir,
08:48 le président de la Fédération des agents immobiliers francophones
08:51 de Belgique, Pierre-Yves Luxe.
08:53 Pierre-Yves Luxe, ça devient un luxe de se loger à Bruxelles ?
08:57 Oui, malheureusement, ça devient un luxe.
09:00 Comme je le disais, c'est un droit fondamental
09:02 et ça ne peut pas être un luxe de devoir se loger.
09:06 En tant que pouvoir public, nous avons effectivement
09:09 la responsabilité de protéger celles et ceux
09:13 qui en ont le plus besoin, les plus fragiles de notre société
09:17 pour pouvoir se loger décemment.
09:20 Le gouvernement, dans le cadre de cette législature,
09:23 n'a pas démérité, il faut pouvoir le dire.
09:25 Une série de mesures ont été prises, tant en matière
09:29 de logement public qu'en matière de logement privé.
09:33 Et l'arrivée prochaine, suite au vote de l'ordonnance
09:36 de la Commission paritaire locative, qui intègre non seulement
09:40 un lieu de concertation et de conciliation entre les propriétaires
09:44 et les locataires pour pouvoir identifier si un loyer
09:48 est effectivement trop élevé, et qui intègre aussi
09:50 la notion particulièrement importante de loyer abusif
09:54 en regard d'une grille qui aujourd'hui n'est encore qu'indicative,
09:58 mais abusif en regard de cette liste, de cette grille.
10:01 C'est évidemment un élément important.
10:03 Il faudra néanmoins aller plus loin.
10:05 Martin Cazier l'a précisé d'emblée.
10:08 Nous ne pourrons pas, dans le contexte qui est le nôtre,
10:11 et je peux y revenir sans aucune difficulté,
10:13 mais notamment en regard de l'état des finances publiques
10:16 en région bruxelloise et plus largement en Belgique,
10:18 nous ne pourrons pas faire l'économie de travailler
10:22 sur le segment locatif privé pour permettre à toutes les bruxelloises
10:26 et à tous les bruxellois de se loger décemment.
10:30 Martin Cazier, PS, ça devient un luxe de se loger à Bruxelles ?
10:34 Oui, mais je crois que ce qu'a dit Pierre-Yves est très très juste.
10:37 En fait, si on veut réussir à s'occuper de cette problématique,
10:41 d'abord, Pierre-Yves a eu raison de rappeler dans son introduction
10:44 que la crise du logement à Bruxelles, ce n'est pas une crise du logement.
10:47 C'est une crise du logement abordable.
10:49 On construit beaucoup de logements et on sera étonné de savoir même
10:52 qu'il y a aujourd'hui plus de logements sur le marché
10:54 que de familles bruxelloises allogées.
10:56 Donc a priori, ça veut dire que ça devrait fonctionner.
10:59 Or, on constate que ce n'est pas le cas. Pourquoi ?
11:02 Parce qu'en fait, le marché du logement lui-même
11:04 n'arrive pas à offrir des logements au prix
11:07 pour lequel les bruxellois et les bruxelloises sont capables de payer.
11:10 Donc ça veut dire que si on veut s'attaquer à cette problématique,
11:13 on doit s'attaquer sous deux axes.
11:15 On doit s'attaquer, il faut continuer à construire du logement public.
11:18 Et on a sous cette législature, plus que jamais sur ces dernières dizaines d'années,
11:23 développé plus de 2000 nouveaux logements sociaux,
11:28 plus de 1900 nouveaux logements publics et à finalité sociale dans les projets.
11:32 On a aussi développé une allocation loyer pour aider les bruxellois
11:35 et les bruxelloises à se loger dans le privé.
11:37 C'est aujourd'hui 10 500 bruxellois et bruxelloises, familles,
11:41 qui touchent une allocation loyer qui va de 180 à 250 euros
11:47 avec des extraits en fonction des situations familiales.
11:50 Et donc on a mis en place tout un système, construction, aide au logement.
11:55 Et puis, comme je le disais en introduction tout à l'heure,
11:58 on doit s'attaquer au loyer abusif.
12:00 Donc on doit s'attaquer au marché privé qui, aujourd'hui,
12:04 il y a énormément de bailleurs qui sont évidemment tout à fait corrects
12:07 dans le loyer qu'ils pratiquent.
12:08 Ce n'est pas ça la question.
12:10 Mais il y a un certain nombre de logements qui pratiquent des loyers abusifs,
12:13 qui parfois d'ailleurs sont des logements qui sont en très mauvais état.
12:16 Et pourquoi ? Thierry l'a rappelé tout à l'heure.
12:18 Quand vous avez 50 % des bruxellois qui ne peuvent s'attaquer qu'à 20 % du marché,
12:22 ça veut dire qu'à chaque offre, il y a le choix des locataires.
12:25 Et donc certains propriétaires, face à cette situation de rapport de force,
12:28 ils peuvent choisir finalement le loyer qu'ils mettent.
12:31 Et c'est pour ça qu'on doit à la fois construire du logement,
12:34 à la fois aider les gens avec des allocations loyers,
12:36 mais aussi nous devons aller vers l'encadrement des loyers,
12:39 vers la mise en place d'un outil pour contrôler les loyers abusifs.
12:42 C'est la commission paritaire locative qui vient d'être discutée.
12:45 C'est un travail qu'on a mené avec Ecolo, avec tous les partis de la majorité,
12:48 pendant plus de huit mois de négociations au Parlement.
12:51 L'ordonnance a été votée il y a un an, elle entre maintenant petit à petit en vigueur.
12:55 Et cette commission paritaire locative, elle va bientôt pouvoir traiter des premiers dossiers.
12:59 Et ça va être quoi ? Ça va être un endroit où les locataires vont pouvoir venir et dire
13:03 "moi je crois que mon loyer est abusif par rapport à la qualité de mon logement"
13:06 et demander une révision de leur loyer qui sera traitée dans une commission
13:10 composée par des bailleurs et des locataires,
13:12 et donc dans une discussion paritaire entre les deux acteurs.
13:15 Parce que ce qu'on veut ici, c'est pas de pointer du doigt les uns ou les autres.
13:19 On veut réussir à structurellement changer cela.
13:21 Il faut aussi développer plus de logements à finalité sociale dans les grands projets immobiliers.
13:27 Vous savez aujourd'hui, quand un promoteur développe un grand projet,
13:30 et bien il paye ce qu'on appelle des charges d'urbanisme,
13:33 qu'il peut traduire en "nature" pour mettre des logements à destination sociale.
13:39 Mais demain, il sera obligé au-delà de 3500 m²,
13:42 on l'espère en tout cas, à développer 25% à finalité sociale dans son projet.
13:47 C'est aussi une manière à la fois de bien répartir les logements à finalité sociale,
13:51 et puis surtout de permettre à tout ce qui est construit,
13:53 finalement, d'être aussi une réponse aux Bruxellois et aux Bruxelloises.
13:56 Donc oui, c'est une question de luxe aujourd'hui,
13:58 mais on est en train de changer la donne.
14:00 Malheureusement, c'est vrai que ce sont des modifications qui prennent du temps à changer sur le territoire,
14:04 mais on a sous cette législature énormément travaillé,
14:07 et il faudra continuer ce travail sous la prochaine.
14:09 Et si vous me le permettez, puisqu'on parle de luxe,
14:13 il y a un vrai enjeu, et je ne voudrais pas qu'on passe à côté de cet enjeu-là.
14:17 Cette crise d'accès aux logements, et l'a expliqué, on en a déjà un peu en partie parlé,
14:22 le fait que les logements sont dans le cadre d'un marché qui est totalement dérégulé,
14:26 totalement libre, alors avec quelques règles encore faut-il qu'elles puissent être contrôlées
14:30 en termes de hausse des loyers.
14:32 Mais on est aussi face à une précarisation croissante de la population,
14:36 particulièrement région bruxelloise, avec 30% des citoyennes et des citoyens
14:41 qui vivent sous le seuil de pauvreté.
14:44 Et donc il y a de toute façon un vrai enjeu de s'attaquer à l'ensemble des causes
14:50 de la pauvreté des bruxelloises et des bruxellois, et de l'ensemble des belges.
14:55 Je l'ai dit, nous sommes dans un État qui est riche, nous sommes dans une région
14:58 qui génère le plus de richesses du Royaume, mais qui est très mal répartie.
15:02 Et cet enjeu de la lutte contre la pauvreté, elle se fait évidemment au niveau régional,
15:07 mais elle doit se faire aussi au niveau fédéral.
15:10 Et il y a là une série de pistes pour lesquelles nous partageons,
15:13 le Parti Socialiste et Écolo, une série d'éléments en matière de revalorisation
15:16 des salaires minimums, revalorisation des allocations sociales,
15:21 en matière d'automatisation des droits.
15:24 J'ai un chiffre récent en tête, c'est 50% des personnes qui peuvent bénéficier
15:29 du revenu d'intégration sociale qui n'en bénéficient pas.
15:32 Il y a effectivement un travail à faire de ce côté-là.
15:35 Et puis, et je terminerai là-dessus, la question du statut de cohabitant
15:39 qui doit absolument être supprimé pour permettre à chacun de percevoir,
15:44 quelle que soit sa situation de ménage, les allocations auxquelles il est à la droite.
15:50 Donc on va continuer à parler logement, mais on ne peut pas ne pas parler logement
15:53 sans parler de la précarisation croissante de la population belge et bruxelloise.
15:58 – On continue d'en parler dans un instant, juste après quelques secondes de pause.
16:02 À tout de suite.
16:03 [Musique]
16:08 19h20, Place publique sur Arabelle.
16:15 – Si vous venez de nous rejoindre sur Arabelle, vous êtes dans Place publique.
16:18 Ce soir, on s'intéresse à la crise du logement à Bruxelles.
16:21 Est-il encore possible de se loger à Bruxelles ?
16:24 Je lis vos SMS au 0488 106 800 0488 106 800.
16:32 Marco, jeune artisan bruxellois, nous dit "il est de plus en plus difficile
16:36 de se loger à Bruxelles avec le prix des loyers.
16:39 Pleins d'espaces sont vides et ne demandent qu'à être occupés,
16:43 même des endroits de personnes décédées depuis des années.
16:47 Les dossiers traînent, pourquoi ?
16:49 Si on peut trouver une solution pour accélérer les démarches,
16:51 pour libérer les espaces inoccupés et proposer un tarif spécial,
16:55 par exemple pour celles et ceux qui en ont besoin, est-ce possible ?
17:00 Martin Casier ?
17:01 – Oui, c'est une super bonne question et il a tout à fait raison.
17:04 Il y a aujourd'hui des logements vides, il y a aujourd'hui des bureaux inoccupés
17:09 et tout ce qu'on évoque ici, les différentes mesures, je vais y répondre,
17:13 ont intégré un grand plan qu'on a appelé le plan urgence logement
17:17 et son objectif c'était de s'attaquer à tout en parallèle.
17:21 Parce que vous l'avez compris, si on veut régler la question du logement,
17:23 en fait on doit faire énormément d'actions en parallèle.
17:25 Et la place des logements inoccupés, des bureaux vides,
17:28 elle était au cœur du plan urgence logement.
17:31 On a pour la première fois à Bruxelles une étude enfin réalisée
17:35 qui nous permet de savoir qu'il y a en moyenne 10 000 logements vides à Bruxelles.
17:39 C'est énorme.
17:40 Alors on a cette étude, maintenant on sait, on ne s'est pas contenté de ça,
17:44 sous cette législature on a mis en place une solution pour répondre à Marco
17:48 qui s'appelle la gestion publique.
17:50 Et l'idée c'est de pouvoir en fait récupérer ces biens par l'autorité publique
17:55 de manière beaucoup plus simple qu'auparavant,
17:57 aussi parce que si un logement est vide et en mauvais état,
18:00 souvent le propriétaire l'a laissé dans cet état, il a une responsabilité.
18:04 Par rapport à cela, s'il ne veut pas prendre sa responsabilité en main,
18:07 et bien ce sera l'État, la région bruxelloise qui la prendra à travers un fonds
18:11 qui va permettre à la fois de récupérer ce bien, de le rénover s'il faut,
18:15 et de le remettre sur le marché avec des prix sociaux, à finalité sociale.
18:19 Et donc on aura là une réponse très très concrète à la question de Marco.
18:23 C'est prévu, on l'a mis en place, on a dégagé des moyens très importants pour ça.
18:27 Chaque commune maintenant a des référents qui sont payés par la région
18:30 pour s'occuper de ces logements vides, parce que c'est bien d'avoir la liste,
18:33 mais il y en a tous les jours, donc il faut se balader sur le terrain,
18:36 aller regarder, chercher, regrouper par rapport à la domiciliation,
18:39 est-ce que des gens bougent, bref, ça change tout le temps.
18:41 Et donc on a mis des moyens humains et financiers pour pouvoir faire face à ça,
18:45 et ça c'est une mesure qui est toute récente,
18:47 qui a été mise en place sous cette législature,
18:49 et qui va porter ses fruits dans les mois qui viennent.
18:51 - Pierre-Yves, Lux et Colo, une réaction au message reçu de la part de notre auditeur Marco ?
18:58 - Ah ben je le rejoins parfaitement, c'est un scandale, pur et dur,
19:02 et ça ne sont pas que des bailleurs privés, il y a aussi des bailleurs publics
19:06 qui doivent pouvoir faire preuve d'exemplarité,
19:09 et de pouvoir valoriser leurs espaces vides.
19:12 C'est notamment le cas, et je donne un petit exemple,
19:14 pour les sociétés de logement social, qui ont parfois un certain nombre de logements
19:17 qui sont vides en attente de rénovation.
19:20 Et on a aujourd'hui un guichet d'occupation temporaire
19:23 qui permet de stimuler l'occupation temporaire, comme son nom l'indique,
19:28 de ces espaces qui parfois doivent rester vides assez longtemps,
19:31 compte tenu des délais de travaux.
19:34 Mais donc, les choses bougent, les choses évoluent.
19:38 Il y a effectivement à Bruxelles à peu près 1 million de mètres carrés de bureaux qui sont vides,
19:42 j'ai des chiffres un peu plus élevés que ceux de Martin,
19:45 entre 17 et 26 000 logements présumés vides suite à l'étude.
19:49 C'est évidemment énorme, mais ça bouge.
19:52 Et nous sommes tout à fait fiers, au sein d'Ecolo en tout cas,
19:55 à la fois d'avoir un dispositif qui a été poussé par le gouvernement
19:58 et la secrétaire d'Etat Nawal Benhamou,
20:01 et la mise en œuvre de ce droit de gestion publique,
20:03 pour une grande première à XL, sous l'initiative d'Anaïs Camus,
20:06 et Chvine Ecolo du logement,
20:08 et qui effectivement va mettre en œuvre ce droit de gestion publique.
20:12 Et ça n'est qu'une mise en œuvre maintenant,
20:14 mais je pense qu'il faut accélérer le mouvement,
20:17 voir que ça fonctionne, accélérer le mouvement,
20:19 pour remettre en location, à destination des publics
20:23 qui en ont le plus besoin, je continue à le répéter,
20:25 parce que ça me semble fondamental, des logements de qualité.
20:29 – Elle sera contente que vous l'ayez saluée,
20:31 si elle nous écoute visiblement.
20:33 Les loyers grimpent à Bruxelles,
20:35 la hausse des taux d'intérêt ne permet plus à certains ménages
20:38 d'acquérir un bien immobilier.
20:40 Le gouvernement bruxellois ne peut rien faire
20:43 pour réguler le marché de l'immobilier bruxellois.
20:45 Martin Cazier ?
20:46 – Ah si, si, mais donc, on a parlé jusqu'à présent
20:48 de la question de la location, c'était un sujet,
20:50 ici la question que vous évoquez, c'est la question de l'acquisition.
20:53 – Exactement.
20:54 – Alors sur la question de l'acquisition,
20:56 si d'abord la région bruxelloise fait des choses,
20:58 vous savez qu'on a des droits d'enregistrement qui sont réduits
21:02 pour les bruxellois qui achètent un appartement
21:05 ou une maison dans laquelle ils vont habiter,
21:07 avec certains plafonds, mais qui sont fortement réduits,
21:09 ça permet de limiter cela, mais surtout,
21:11 on développe et on construit du logement via des opérateurs,
21:14 comme Citidef par exemple, mais ce n'est pas le seul,
21:16 qui construit du logement, qui va être subsidié par la région bruxelloise
21:20 et qui va permettre à la classe moyenne d'acheter un logement.
21:24 Mais c'est vrai que sur le marché acquisitif,
21:26 c'est plus compliqué de réguler les prix,
21:29 parce que sur la location, on peut le faire dans le cadre
21:31 d'une réglementation bruxelloise, sur le marché de l'acquisition,
21:35 c'est un contrat entre vous et moi, si nous voulons acheter,
21:38 c'est plus compliqué, mais c'est pour ça qu'on doit la continuer
21:41 à construire nous-mêmes du logement public et puis le revendre,
21:44 avec un subside qui permet d'être en dessous des prix du marché,
21:47 c'est ce qu'on fait, Citidef développe plusieurs centaines
21:50 de logements par an, qui sortent et qui sont sur le marché,
21:54 donc ça permet de faire cela, c'est aussi la question
21:56 des droits d'enregistrement pour un certain nombre de Bruxellois
21:59 plus précarisés, sur lequel on doit continuer à avancer,
22:01 donc oui, oui, ce n'est pas seulement la location
22:03 sur laquelle on travaille, mais on travaille sur la location
22:05 et sur l'acquisition, parce qu'on sait qu'en Belgique,
22:07 les Bruxellois et les Belges ont la brique dans le ventre,
22:09 et donc il y a une obligation publique à être attentif à cela,
22:12 c'est une évidence.
22:13 Est-ce que c'est suffisant ?
22:14 Ah bah écoutez, si c'était suffisant, on ne serait pas
22:16 dans la situation dans laquelle on est, donc on doit,
22:18 et puis vous savez, moi en politique, je pense que des gens
22:21 qui vous disent, des politiciens ou des politiciennes
22:23 qui vous diraient que tout ce qu'ils ont fait est parfait,
22:25 que ça suffit et que toutes les promesses qu'ils vont faire
22:27 vont régler tous les problèmes, je pense que c'est un mensonge,
22:30 ça n'existe pas. La situation, elle est particulièrement compliquée,
22:33 il y a énormément d'opérateurs, on fait aussi face,
22:35 et c'est normal, à un droit essentiel de notre Constitution,
22:38 c'est le droit à la propriété privée, c'est un droit qui est consacré
22:41 par la Constitution, et nous sommes des démocrates,
22:44 Pierre-Yves et moi, on veut respecter aussi le droit des propriétaires,
22:48 donc c'est toujours un dialogue et des compromis.
22:50 Non, nous n'avons pas encore fait assez, mais on n'a jamais autant fait
22:54 sous cette législature, et je vous dis, par exemple,
22:57 si on reprend l'exemple de tout à l'heure, les 10 500 ménages
22:59 qui aujourd'hui touchent une allocation loyer tous les mois
23:01 de 180 à 250 euros sur leur compte, et bien c'est quand même
23:05 une vraie avancée, très concrète, je prends celle-là par hasard,
23:08 mais il y en a évidemment d'autres, les centaines de ménages
23:11 qui cette année ont pu acquérir un logement grâce à Citidev,
23:13 c'est aussi très concret.
23:15 Pierre-Yves Lux, Ecolo, vous répond dans un instant,
23:18 vous m'envoyez aussi vos SMS au 0488 106 800 0488 106 800,
23:25 Place Publique revient dans un instant, juste après, Maître Gims.
23:30 [Musique]
23:42 Cité Yamos et Tegims et Maluma.
23:45 Jusqu'à 20h, Place Publique sur Arabe.
23:50 Est-il encore possible de se loger à Bruxelles, c'est la question
23:56 que je vous pose par SMS au 0488 106 800 et en studio avec
24:01 Martin Casier, député au Parlement bruxellois, PS,
24:04 membre de la Commission Logement et vice-président de la Fédération
24:07 bruxelloise du PS, et Pierre-Yves Lux, Ecolo, député au Parlement
24:11 bruxellois et au Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles.
24:15 Pierre-Yves Lux, vous êtes d'accord avec ce que disait
24:18 Martin Casier juste avant la pause, il faut construire plus
24:21 de logements publics pour les bruxellois et les bruxelloises ?
24:25 Alors je suis en partie d'accord avec ce qu'il disait,
24:27 mais je vais apporter quelques nuances.
24:29 On parlait essentiellement de la question des aides à l'acquisition.
24:32 Chez Ecolo, nous sommes convaincus que l'acquisition de son propre
24:37 logement est une étape intéressante et importante pour une série
24:42 de ménages parce qu'elle permet d'apporter de la sécurité,
24:45 notamment par rapport à l'avenir, et qu'elle permet d'être une source
24:52 d'émancipation individuelle et sociale.
24:54 Et donc nous devons effectivement continuer à soutenir l'acquisition
24:59 des ménages, jeunes et moins jeunes, des ménages fragilisés
25:04 de classe moyenne au sein de notre région bruxelloise.
25:09 Alors pour cela, il y a évidemment des enjeux de fiscalité,
25:12 notamment sur la question des droits d'enregistrement.
25:14 Il y a des dispositifs qui sont aujourd'hui prévus.
25:17 Nous sommes demandeurs de pouvoir mener une réflexion qui va plus loin
25:21 par rapport aux droits d'enregistrement, qui pourraient être réduits
25:24 encore pour la première acquisition, qui devraient être en fonction
25:29 de la valeur du bien et aussi des revenus des ménages.
25:33 Il nous semble normal, dans une société telle que la nôtre,
25:36 qu'une solidarité puisse avoir lieu et que celles et ceux qui ont
25:39 la possibilité, de par leurs revenus, voire leur patrimoine,
25:42 de contribuer davantage, et celles et ceux qui ont moins de possibilités
25:46 de contribuer de manière moindre.
25:49 Ça c'est la première chose et une petite parenthèse sur la question
25:52 des droits d'enregistrement. Nous plaidons pour une portabilité
25:55 des droits d'enregistrement, ce qui permettrait, quand on rachète
25:58 un bien parce qu'on change de composition de ménage, parce qu'on veut
26:01 aller dans un autre quartier, de conserver le bénéfice de ce qu'on a déjà payé
26:06 à la collectivité par le biais de ces droits d'enregistrement
26:09 et de ne payer éventuellement que la différence, ce qui permet
26:12 de faciliter le changement de résidence, pour autant que ça ne soit pas
26:15 un bien qu'on mette en location derrière.
26:17 Troisième élément, Martin Cazier parlait de Citidev et du Fonds du Logement.
26:21 Nous soutenons le développement du Fonds du Logement, en tout cas,
26:25 pour l'aide à l'acquisition des ménages, et en particulier des ménages
26:29 qui n'ont pas facilement accès au marché privé.
26:33 Par contre, nous pensons qu'il est dans la situation actuelle,
26:39 notamment des finances régionales, qu'il n'est plus normal que,
26:43 dans le cadre de Citidev, on ait une réduction et donc en fait
26:47 une forme de subvention qui vaut à peu près 30% de la valeur du bien
26:51 qu'on acquiert et qu'on garde ad vitam aeternam,
26:54 on doit rester 20 ans dans le bien, mais derrière,
26:57 les propriétaires font ce qu'ils veulent.
26:59 Il nous semble logique qu'il y ait une forme de retour vers la collectivité.
27:03 Un ménage a été aidé au moment de l'acquisition, et bien il nous semble
27:07 normal qu'un retour puisse être fait au moment, par exemple,
27:11 de la mutation, c'est-à-dire de la revente du bien,
27:14 qu'un retour sur cette subvention puisse avoir lieu.
27:16 Et le dernier élément, et je ne l'aborderai pas en profondeur maintenant,
27:19 mais j'espère qu'on aura l'occasion d'en discuter davantage un peu plus tard,
27:23 c'est les nouvelles formes de propriétés, notamment via les coopératives d'habitat.
27:29 C'est la constitution de groupes, de citoyennes et de citoyens,
27:32 qui décident de s'emparer de la question du logement
27:36 et de développer un projet de rénovation ou de construction de logement.
27:41 Et ils ne sont plus propriétaires de briques,
27:44 ils sont propriétaires de parts de la société coopérative,
27:47 et ont le droit d'habiter dans un des logements de la société coopérative,
27:51 et par ailleurs avec toute une série de plus-values sociales
27:54 en matière de gestion collective, en matière d'accueil de projets très spécifiques,
28:00 de publics les plus précarisés ou d'espaces de travail associatifs ou culturels par exemple.
28:07 C'est, je crois, une vraie solution d'avenir
28:10 pour le développement de logements abordables en région bruxelloise.
28:14 Et ce n'est pas un rêve, puisque ça existe déjà de manière très conséquente,
28:18 en partie en Belgique, mais l'un des pays les plus à la pointe aujourd'hui
28:21 est sans doute la Suisse, avec une part des logements totaux,
28:26 qui est très importante pour le logement coopératif.
28:29 Mais peut-être qu'on aura l'occasion d'en reparler.
28:31 Martin Cazier, PSU, une réaction à ce que vous venez d'entendre ?
28:34 Oui, écoutez, c'est ce que je disais tout à l'heure.
28:37 Faire résoudre la crise du logement, qu'elle soit acquisitive ou locative,
28:40 ça ne se fera pas avec une seule solution, ça se fera avec énormément de solutions.
28:45 Ce qu'évoquait M. Lux ici sur la question par exemple des coopératives de logement,
28:49 des nouvelles formes d'achat de logement, par exemple celle où on dissocie le sol de la brique,
28:55 ce qu'on appelle des amphithéos, c'est-à-dire plutôt que d'acheter le terrain.
28:58 Vous n'achetez pas le terrain, mais vous achetez vos briques
29:01 et vous avez le droit d'être sur ce terrain pendant 99 ans par exemple.
29:04 Très mathématiquement, ça veut dire que vous ne payez pas le terrain,
29:07 vous le payez beaucoup moins cher, ça permet de rabaisser les prix du logement.
29:11 Il y a des magnifiques acteurs là-dedans qui sont le CLTB, le Committee Land Trust,
29:15 Brussels comme on l'appelle, il y a aussi le Fairground,
29:17 il y a plein de nouvelles coopératives qui se mettent en place.
29:19 Donc tout ça sont des solutions que l'on doit mettre en place.
29:22 Ce qu'on doit encore malheureusement constater, c'est que ces solutions innovantes
29:25 qu'on évoque ici, elles sont encore à beaucoup trop petite échelle,
29:28 elles ne permettent pas de résoudre la crise du logement acquisitif comme on l'évoquait.
29:31 Donc on doit évidemment les aider à se développer et en parallèle,
29:34 on doit continuer à travailler de manière très forte sur la construction
29:37 de logements publics avec Citidev.
29:39 On doit aussi continuer à travailler sur les droits d'enregistrement.
29:42 Pierre-Yves parlait de la question de la portabilité, bien sûr.
29:45 Il y a la question tout simplement aussi de l'or diminution
29:48 pour un premier achat quand on veut y habiter.
29:51 Tout ça fait partie d'un package, le plan urgence logement,
29:54 ce sont plus de plusieurs cinquantaines, maintenant j'ai un doute sur le nombre,
29:57 mais une cinquantaine de mesures qui sont prévues et qu'on a menées en parallèle
30:02 et qui touchent toute cette vie du logement.
30:05 Donc je pense qu'il faut que tout le monde prenne la mesure du droit au logement
30:10 qui aujourd'hui n'est pas rempli.
30:12 Et ça, vous savez, si on regarde à l'autre bout de la chaîne,
30:16 aujourd'hui, malheureusement, en une dizaine d'années,
30:18 le nombre de sans-abri est passé de 700 à 7000 à Bruxelles.
30:22 De 700 à 7000.
30:24 7000 personnes aujourd'hui sont à Bruxelles sans toi, sans chez soi.
30:28 Je pense que ça, ça doit nous mobiliser de manière absolument absolue sur cette question-là.
30:34 Ça doit être un signal d'alerte.
30:36 Et donc on doit maintenant faire respecter le droit au logement,
30:39 on doit le faire respecter de manière efficace, efficiente.
30:43 Les partis de gauche sont les seuls à être touchés par le sans-abrisme,
30:46 par le fait qu'il y ait des gens qui ne sachent pas accéder au logement ?
30:50 Non, je ne le pense pas. Je crois simplement qu'on n'est pas toujours d'accord sur les solutions.
30:54 Et vous savez, quand on évoque par exemple la solution d'encadrement des logements, des loyers, pardon...
30:58 On y viendra.
30:59 C'est une mesure qui n'est absolument pas soutenue par la droite,
31:03 parce qu'elle estime qu'il ne faut pas qu'on aille interférer dans le marché locatif.
31:08 Ce que nous constatons, c'est qu'aujourd'hui, le marché ne répond pas aux besoins des Bruxellois et des Bruxelloises.
31:12 Et donc on ne veut pas, évidemment, tout foutre en l'air.
31:15 On veut simplement ramener du rationnel et ramener la capacité pour les Bruxellois et les Bruxelloises de se loger sur leur territoire.
31:22 Merci d'écouter Place Publique ce soir.
31:24 Merci aussi pour vos messages que vous m'envoyez au 0400 88 100 et 6 800.
31:28 On revient dans une poignée de secondes. A tout de suite.
31:43 Bienvenue. Si vous venez de nous rejoindre sur Arabelle, vous êtes Place Publique et vous êtes bien Place Publique,
31:48 comme tous les mercredis entre 19h et 20h.
31:50 Ce soir, on s'adresse à la crise du logement.
31:53 Éric nous écoute à Charleroi.
31:55 Il devient de plus en plus difficile de pouvoir se loger à Bruxelles.
31:59 Comment allez-vous concrètement aider les Bruxellois à se loger ?
32:02 C'est une question posée par Éric, peut-être bruxellois, mais en tout cas qui nous écoute ce soir à Charleroi.
32:07 Pierre-Yves Lux et Colau, une réponse à notre auditeur ?
32:11 Oui, bien sûr. Je ne connais pas la situation à Charleroi,
32:13 mais je ne doute pas que dans une grande ville, la difficulté soit également présente.
32:18 Comment aider les Bruxellois et les Bruxellois à se loger ?
32:22 Il y a évidemment la question du logement public et singulièrement du logement social.
32:27 Je pense qu'il est de notre responsabilité, je le disais, que les pouvoirs publics
32:30 travaillent au droit au logement de celles et ceux qui en sont les plus éloignés.
32:35 Je pense que le logement social est celui en matière publique qui répond le mieux.
32:39 Soyons conscients de deux choses, néanmoins, à cet égard.
32:41 La première, c'est que le parc actuel de logement social nécessite encore de lourdes, de très lourdes rénovations.
32:50 On a souffert ces dernières années, et on essaye de rattraper le retard,
32:53 mais d'un désinvestissement pendant des décennies, avec des logements qui sont, dans certains cas, insalubres.
32:59 Il faut pouvoir le dire. Il y a des budgets importants qui ont été mis sur la table pour procéder aux rénovations.
33:05 On doit les poursuivre, indéniablement. Ça doit être la priorité, singulièrement parce que
33:10 ce sont les plus précaires qui sont les plus victimes, en réalité, de logements qui sont insalubres
33:17 et qui sont aussi des passoires énergétiques. Faut-il le rappeler.
33:21 Et donc, on a le logement public, avec des budgets qui sont limités.
33:27 On n'a plus l'opportunité de faire l'économie, de travailler sur d'autres ressources.
33:33 Et c'est la raison pour laquelle on doit travailler sur l'encadrement du marché privé.
33:37 Ça me semble évident. On ne pourra pas répondre à la crise d'accès au logement avec du logement social,
33:42 tant par rapport au budget que par rapport à la vitesse de développement de ce parc.
33:47 Et donc, il faut que les loyers soient accessibles.
33:49 Et puis, dernier élément, c'est la mise en œuvre de dispositifs innovants en matière d'accès au logement.
34:00 Je parlais des coopératives d'habitat, qui sont des moyens qui fonctionnent pour mobiliser
34:07 l'épargne et l'investissement des citoyennes et des citoyens, et parfois aussi de fonds d'investissement
34:13 plus larges, mais qui ont une volonté éthique dans leur investissement, qui sont prêts à avoir
34:19 des rendements inférieurs à ceux qu'ils auraient s'ils ne se préoccupaient pas du tout du droit au logement.
34:24 Et ces coopératives doivent pouvoir être soutenues par les pouvoirs publics dans leur mise en œuvre.
34:30 On doit pouvoir soutenir la création de coopératives.
34:34 Elles doivent pouvoir être soutenues par les pouvoirs publics via la mise à disposition de sol,
34:39 de terrain ou de bâtiments à rénover, de terrain ou construire ou de bâtiments à rénover.
34:45 Et elles doivent être soutenues par les pouvoirs publics pour pouvoir fonctionner,
34:50 notamment en permettant aux personnes qui souhaiteraient investir dans une coopérative
34:56 mais qui n'ont pas les moyens de prêter de l'argent pour acquérir des parts et non pas des briques.
35:02 Et aujourd'hui c'est compliqué parce que ça n'est pas dans les mentalités.
35:05 – Martin Casier, PS, vous êtes d'accord avec ce que vous entendez ?
35:09 Il n'y aura pas assez de logements publics et sociaux pour tout le monde ?
35:14 Il faut stimuler le marché privé à Bruxelles ?
35:16 – Oui, oui, c'est une évidence. C'est pour ça qu'on doit trouver cet équilibre dont je vous parlais.
35:21 Croire aujourd'hui qu'on va être en capacité de construire…
35:24 Vous savez combien il y a de personnes sur la liste d'attente dans le logement social ?
35:28 – Des gens qui attendent pendant des années avant d'en avoir un ?
35:31 – Exact, quand on attend en trois chambres aujourd'hui ou en quatre chambres,
35:34 on attend presque 30 ans, ce sont des chiffres délirants.
35:36 Il y a 50 000 ménages qui sont en liste d'attente dans le logement social, pour vous dire.
35:40 Et il n'y a que 45 000 logements sociaux aux régions bruxelloises.
35:43 Donc l'enjeu il est énorme. Donc bien sûr qu'il faut construire, rénover,
35:47 qu'il faut aller récupérer les logements vides, qu'il faut rénover du bureau vide.
35:51 Vous savez chaque année, depuis 5 à 6 ans maintenant,
35:54 c'est plusieurs millions de mètres carrés de bureaux qu'on a transformés en logements.
35:58 Mais évidemment qu'on va devoir le faire main dans la main avec les opérateurs privés aussi,
36:02 parce que tout seul nous n'y arriverons pas quand on voit l'enjeu face à nous.
36:05 C'est une évidence, c'est pour ça que je vous parlais tout à l'heure
36:08 de l'obligation dans un projet d'un promoteur immobilier de prévoir 25% de logements socialisés.
36:15 C'est pour le faire main dans la main avec les promoteurs, avec les développeurs de la ville.
36:19 On va devoir se mobiliser toutes et toutes, l'État bien sûr, la région donc,
36:23 mais aussi les promoteurs, et on va le faire en s'accompagnant mutuellement.
36:27 C'est aussi par exemple la question du conventionnement.
36:29 Imaginez vous avez un appartement, vous le louez, et vous investissez pour le rénover énergétiquement.
36:36 Et pour ce faire, vous allez bénéficier de primes, des primes rénolution.
36:39 Et c'est une excellente nouvelle, parce que vous allez participer à l'amélioration du bâtiment au Célois,
36:44 vous allez diminuer l'émission de CO2 de votre habitation,
36:47 et puis vous allez permettre de faire baisser les charges de loyer, les charges d'énergie de vos locataires.
36:53 Mais si par exemple, 5 ans plus tard, vous augmentez votre loyer de manière très importante,
36:57 finalement l'argent public, il aura aussi accéléré l'augmentation des loyers.
37:02 Donc nous on veut aller vers la logique de conventionnement.
37:04 C'est quoi le conventionnement ? C'est de dire que si vous bénéficiez d'aides publiques,
37:08 vous allez devoir accepter de pratiquer des loyers raisonnables.
37:12 Ça ne veut pas dire des loyers qui ne sont pas sous le marché,
37:15 ça veut dire des loyers qui correspondent à votre bien,
37:17 et de ne pas participer à cette folle croissance des loyers.
37:21 Et donc de conventionner entre la région et les propriétaires, les gens qui bénéficient d'argent public.
37:25 C'est aussi quelque chose de super important, de pouvoir mettre derrière tout ça un fonds d'assurance,
37:30 de protéger les propriétaires contre les dégâts qu'ils peuvent y avoir dans leur logement.
37:34 Ça arrive aussi, il faut dire les choses, il y a parfois des locataires qui mettent les logements
37:37 dans des situations très abîmées à la fin de leur location, ça met les propriétaires dans la barre.
37:43 Aussi d'assurer une assurance aux locataires, parfois on a des aléas de la vie, on ne sait pas payer un loyer.
37:48 On doit vraiment mettre tout un système de conventionnement avec un fonds assurantiel
37:51 pour protéger les propriétaires et les locataires, mais tout ça sur base de loyers raisonnables.
37:56 C'est vraiment essentiel en région bruxelloise.
37:58 – Je lis vos messages au 0400 88 106 800, je vous invite d'ailleurs à les signer.
38:04 Le message d'un de nos auditeurs nous dit "Bonsoir, quel parti de gauche ?
38:10 Il n'y a pas de gauche idéologique et innovatrice, seuls deux petits partis politiques font la loi.
38:16 Il faut écouter les ASBL qui s'occupent de l'immobilier et diminuer les budgets de consultation et tout ira mieux.
38:24 Une réaction Pierre Yvelux, écolo ?
38:27 – Alors je ne sais pas quels sont les petits partis qui font la loi.
38:30 En tout cas ce qui est certain c'est qu'il y a…
38:32 – Moi je lis sur mon écran des petits partis de gauche.
38:34 – Ce qui est certain c'est qu'il y a deux parties de gauche autour de la table
38:37 qui prennent leurs responsabilités, les écologistes et les socialistes.
38:40 Nous sommes dans ce gouvernement et nous avons eu la volonté d'aller le plus loin possible
38:46 pour effectivement atteindre ce droit au logement pour toutes et pour tous.
38:50 Il se fait que nous ne sommes pas allés aussi loin que ce que nous souhaitions,
38:54 notamment en matière d'encadrement du marché privé.
38:59 Nous votons dans quelques mois, nous devrons négocier un accord de gouvernement.
39:05 Je le disais, compte tenu du contexte, compte tenu de la crise d'accès à un logement abordable,
39:11 nous ne pourrons pas faire l'économie de discuter de l'encadrement des loyers
39:17 et du soutien aux initiatives privées.
39:21 Mais je reviens sur ce que vous disiez tout à l'heure, pas n'importe quel marché privé,
39:26 celui qui est éthique, celui qui acceptera de jouer le jeu du droit au logement
39:31 et donc qui acceptera en réalité d'avoir un rendement qui est sans doute un peu inférieur
39:35 que celui qu'il pourrait avoir en développant des projets dans un marché totalement débridé.
39:42 Je pense que c'est vraiment important de ne pas faire le jeu en entretenant le discours
39:46 de ceux qui non seulement vivent, ça ne nous pose aucun problème en tant qu'écologistes,
39:51 comme je le disais au début, mais qui s'enrichissent sur le dos d'un droit au logement qui est bafoué.
39:57 On marque une pause avec Loïc Noté, Million Eyes, et on poursuit cette émission Place publique
40:03 concernant la crise du logement juste après. A tout de suite.
40:12 Million Eyes, c'était Loïc Noté sur Arabelle dans Place publique.
40:16 Jusqu'à 20h, Place publique sur Arabelle.
40:22 Nous nous intéressions ce soir à la crise du logement à Bruxelles.
40:28 Martin Casier-Pesce et Pierre-Yves Luxe-Ecolo sont toujours avec nous.
40:33 Respectivement, vous souhaitez la fin du statut de cohabitant.
40:37 Pour quelles raisons, Pierre-Yves Luxe ?
40:40 Alors, pour trois raisons. La première, c'est parce qu'il est injustifié,
40:44 enfin, il est injustifié ce statut de cohabitant.
40:47 Il ne tient pas compte des nouvelles évolutions sociétales et familiales,
40:52 et ça nous semble complètement anachronique.
40:56 Ensuite, parce qu'il est injuste.
40:58 C'est injuste parce que ça concerne surtout, en majorité, les femmes,
41:04 et les femmes qui se rendent dès lors dépendantes de leur statut de cohabitation
41:11 ou leur statut marital.
41:13 Et enfin, parce que c'est un dispositif qui est absurde,
41:16 parce qu'il bloque toute une série d'initiatives en matière d'habitat différents.
41:21 La colocation, les habitats partagés, les habitats même parfois kangourous,
41:26 c'est-à-dire entre une personne plus âgée et une personne plus jeune,
41:29 et donc elle est à ce titre-là absurde.
41:31 Et pour ces trois raisons, nous souhaitons, les écologistes,
41:34 supprimer ce statut de cohabitant et garantir une individualisation des droits.
41:38 – Martin Casier, PS.
41:40 – Oui, parce que, d'abord, peut-être juste rappeler,
41:43 pourquoi est-ce qu'on parle de cela maintenant ?
41:45 Parce que c'est vrai que les parties droites nous disent souvent,
41:47 ah ben si, il y a un problème de loyer, c'est pas un problème de loyer,
41:50 c'est un problème de revenu.
41:52 Et c'est aussi vrai, c'est vrai,
41:54 on a besoin d'augmenter les revenus à Bruxelles,
41:56 et pour augmenter ces revenus, malheureusement,
41:58 on est aussi souvent un peu seul,
42:00 parce que ça veut dire qu'il va falloir moins taxer les gens,
42:03 c'est aussi au cœur de notre programme,
42:05 on veut offrir 300 euros de plus au petit salaire par mois mensuel, donc net,
42:09 et on veut effectivement supprimer le statut de cohabitant,
42:11 parce que le statut de cohabitant, ça veut dire qu'aujourd'hui,
42:14 on a imaginé deux jeunes qui habitent ensemble,
42:16 qui prennent un logement ensemble,
42:18 et bien en fait, s'ils bénéficient d'aides sociales,
42:21 ils vont avoir moins d'aides sociales,
42:23 alors qu'ils ont fait l'effort d'essayer de trouver une solution à deux,
42:26 juste parce qu'ils sont cohabitants.
42:28 C'est injuste, c'est profondément injuste,
42:30 ça ne permet pas par ailleurs aux gens de trouver un logement à Bruxelles,
42:33 c'est pour ça qu'on s'y oppose,
42:34 et on espère que l'ensemble des partis
42:36 y rejoindront cette proposition,
42:37 parce que ça, c'est aussi une manière de faciliter l'accès au logement à Bruxelles.
42:40 C'était Place Publique, une émission à retrouver sur arabelle.fm
42:43 et sur les plateformes habituelles.
42:45 Merci d'avoir été avec nous,
42:47 merci à mes invités, Martin Cazier, PS, Pierre-Yves, Lux, Ecolo,
42:52 merci à vous, évidemment, de nous écouter comme chaque mercredi soir.
42:57 Rendez-vous mercredi prochain, 19h,
42:59 je vous laisse avec l'appel à la prière,
43:01 sans oublier de vous souhaiter une joyeuse Saint-Valentin
43:04 à tous les amoureux de la vie,
43:06 et évidemment, comme chaque semaine,
43:08 je vous souhaite une excellente fin de semaine
43:10 et un magnifique week-end.
43:12 Merci, bonne soirée à tous.