Il y a longtemps que les Russes manipulent les médias

Europe 1

ABONNEZ-VOUS pour plus de vidéos : http://www.dailymotion.com/Europe1fr Chaque matin, Vincent Hervouet nous livre son regard sur l'actualité internationale. Ce jeudi, il s'intéresse à la stratégie de communication de la Russie.   Retrouvez "L'édito international" sur : http://www.europe1.fr/emissions/vincent-hervouet-vous-parle-international LE DIRECT : http://www.europe1.fr/direct-video                                                                  Retrouvez-nous sur :                                 | Notre site : http://www.europe1.fr                                 | Facebook : https://www.facebook.com/Europe1                                 | Twitter : https://twitter.com/europe1                                 | Google + : https://plus.google.com/+Europe1/posts                                 | Pinterest : http://www.pinterest.com/europe1/

Transcript

00:00 mais d'abord l'édito international sur Europe 1.

00:02 Bonjour Vincent Herwouet.

00:04 - Bonjour Dimitri.

00:05 - Vous revenez maintenant ce matin sur les dernières révélations

00:08 concernant des opérations russes de désinformation massive.

00:11 Il y a longtemps que les russes manipulent les médias, notamment en Europe 1.

00:15 - Oui mais cette semaine c'est le grand retour des espions russes,

00:18 ils sont partout, ils sont à craindre, ils sont là.

00:21 Les ministres français des Affaires étrangères et de la Défense

00:24 viennent de dévoiler l'existence de trois réseaux de portails internet

00:28 créés par le Kremlin pour diffuser des contenus manifestement inexactes ou trompeurs

00:34 sur l'opération spéciale en Ukraine.

00:36 Allez regarder de plus près, il y a peu de chances d'être trompé,

00:39 cette propagande russe c'est comme le port salut, c'est marqué dessus.

00:42 Le premier réseau s'appelle Pravda,

00:45 il est destiné aux Européens qui savent depuis toujours que Pravda,

00:48 ça veut dire la vérité, mais qu'il n'y en a aucune dans le journal du même nom.

00:52 Le deuxième réseau se nomme News.ru, comme Russie,

00:57 et ils visent les Ukrainiens qui savent par cœur comment pensent et parlent les habitants du Kremlin.

01:01 Et le troisième réseau date de l'avant-guerre, autrement dit la préhistoire.

01:04 Le Quai d'Orsay, à beau parler de dispositif de guerre informationnelle,

01:09 on peine à trembler, on comprend surtout que Paris prend la pause face au Kremlin,

01:13 la guerre de l'information ne réclame ni missiles, ni obus, ni chéracanons,

01:18 elle nous convient mieux que les tranchées du Donbass.

01:20 – Vous ne croyez pas Vincent à la désinformation russe ?

01:22 – Au contraire, les communistes ont inventé, et le mot est la chose,

01:26 c'est l'art de faire exister un monde virtuel.

01:29 La désinformation a tellement ébloui les intellectuels français

01:33 que pendant 60 ans ils n'ont pas vu le goulag,

01:35 elle a fait passer Staline se boucher pour le petit-père des peuples,

01:39 et aujourd'hui la guerre en Ukraine pour une bataille contre le nazisme.

01:42 Après ces décennies d'illusions savantes,

01:46 le Kremlin est entré de plein pied dans l'ère numérique,

01:48 et ils s'y sont très à l'aise,

01:50 multipliant les opérations de guerre hybride,

01:52 les piratages de médias et toutes sortes de cyberattaques,

01:55 la France en a fait les frais, notamment au Sahel.

01:57 Bref, personne ne sous-estime la capacité de nuisance des services russes,

02:03 et moins que jamais ce matin, après les révélations de L'Express.

02:06 – Ah oui, parce que cette semaine, l'hebdomadaire raconte

02:08 que l'ancien patron de sa rédaction était un agent soviétique de première appartenance,

02:13 c'est une bombe hein ?

02:14 – Philippe Grimbach était une vedette de la presse écrite,

02:17 pendant 40 ans il a vécu en première classe,

02:20 intime de Giscard autant qu'on peut l'être, ou qu'on pouvait l'être,

02:24 familier de Mitterrand, proche de Mindest France,

02:26 mais toujours aux ordres du KGB.

02:29 Il était libéral et travaillait dans un hebdo furieusement pro-américain,

02:33 mais il servait l'Union soviétique.

02:35 Il a livré à ses maîtres du renseignement politique,

02:38 il a aussi mené pour eux des opérations d'influence

02:41 et de déstabilisation au cœur de l'oligarchie.

02:45 Cette vérité stupéfiante reposait dans les archives Mitrokhin,

02:50 la documentation laissée par un transfuge au Royaume-Uni,

02:53 les confrères qui ont connu Philippe Grimbach au temps de sa gloire sont sidérés,

02:58 il va falloir réécrire l'histoire politique de la Ve République,

03:02 surtout qu'à la même époque, le rédacteur en chef du Canard Enchaîné,

03:06 lu religieusement par tous les confrères le mercredi,

03:09 était un espion au service des Tchèques,

03:11 et l'éditorialiste qui pontifiait tous les jours à la Une du Monde,

03:16 un agent payé par l'Albanie.

03:18 On peut se rassurer en se disant que tous ces traîtres

03:21 n'ont pas changé le cours de l'histoire,

03:23 que les services russes n'ont pas empêché le mur de tomber.

03:26 On peut aussi nourrir un peu de scepticisme, bienvenue,

03:31 face aux journalistes en meute qui se croient dépositaires de la vérité

03:35 et gardiens des libertés, qu'ils soient ou non reporters,

03:39 avec ou hier, ou sans frontières.

03:41 - Voilà, petite leçon de journalisme signée ce matin, Vincent Erwouet.

03:45 On reparlera de cette affaire Grimbach dans l'Express tout à l'heure,

03:48 dans la revue de presse d'Olivier Delagarde,

03:49 parce que comme je vous le disais, c'est une bombe cette histoire, c'est une bombe.

03:52 Merci beaucoup Vincent.

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