Ukraine : le tournant dans la bataille ?

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ABONNEZ-VOUS pour plus de vidéos : http://www.dailymotion.com/Europe1fr Chaque matin, Vincent Hervouet nous livre son regard sur l'actualité internationale. Ce mardi, il s'intéresse à la situation en Ukraine où une percée des Russes pourraient bien faire basculer la guerre.   Retrouvez "L'édito international" sur : http://www.europe1.fr/emissions/vincent-hervouet-vous-parle-international LE DIRECT : http://www.europe1.fr/direct-video                                                                  Retrouvez-nous sur :                                 | Notre site : http://www.europe1.fr                                 | Facebook : https://www.facebook.com/Europe1                                 | Twitter : https://twitter.com/europe1                                 | Google + : https://plus.google.com/+Europe1/posts                                 | Pinterest : http://www.pinterest.com/europe1/

Transcript

00:00 - L'édito international, bonjour Vincent Herouette. - Bonjour Dimitri, bonjour Issa, bonjour à tous.

00:05 Donc à Edouard d'abord, et bienvenue à bord, et bonjour à Félicia aussi.

00:10 - Voilà, après tous ces bonjours. Depuis vendredi Vincent, l'armée russe est à l'offensive au nord de l'Ukraine, tout près de Kharkiv, deuxième ville du pays.

00:18 Cette bataille de Kharkiv, est-ce qu'elle prend des airs de tournant de la guerre Vincent ?

00:22 - Ça fait des semaines que les experts se demandaient où le Kremlin allait profiter de son avantage,

00:27 profiter de la fatigue ukrainienne après deux ans de combat, de l'épuisement des troupes,

00:32 et de l'impossibilité d'assurer leur relève, de la pénurie d'obus, de missiles de défense antiaérienne,

00:38 enfin promis mais toujours pas livré, des règlements de compte aussi au sommet de l'état ukrainien.

00:43 Et bien c'est au nord de la frontière, c'est au nord à la frontière russe, sur une bande de 70 km de large,

00:50 que les russes ont fait leur percée, c'est pas une avancée fulgurante, on parle de quelques kilomètres,

00:55 mais c'est un deuxième front qui vient de s'ouvrir, en plus d'Advinska, avec quelques kilomètres supplémentaires,

01:02 Kharkiv sera sous le feu des canons, 1 200 000 habitants mis en joue.

01:08 On imagine le dilemme de l'état-major ukrainien, devant le bac à sable,

01:12 30 000 soldats russes ont forcé la frontière sur deux axes, ce n'est pas assez pour reprendre et pour tenir Kharkiv,

01:20 mais s'ils avancent, ce sera bien suffisant pour leur faire subir le sort de Mariupol,

01:25 ce sera un coup fatal, notamment à l'économie, il faut donc défendre la ville,

01:30 et pour cela dégarnir d'autres secteurs sous pression, à moins qu'il s'agisse d'une diversion,

01:36 et que le véritable objectif soit à l'est, la ville de Kupyansk ou de Donetsk, qui serait prise ainsi en étau.

01:43 On y verra plus clair dans quelques jours, mais ce sera peut-être trop tard, cette semaine est décisive.

01:48 - Alors, le renseignement ukrainien savait que les russes allaient attaquer au nord,

01:51 mais la deuxième ville du pays n'était pas protégée.

01:54 - La zone frontalière n'était pas fortifiée, ni minée, et pour cause,

01:57 enfin, c'est Belgorod, la ville russe, la jumelle, placée presque en symétrie, à quelques dizaines de kilomètres,

02:04 c'est l'une des principales cibles des artilleurs ukrainiens,

02:07 c'est aussi par là que les miliciens anti-Poutine, des russes passés au service de l'Ukraine,

02:12 s'infiltrent pour démontrer que le Kremlin ne règne pas sur toutes les Russies.

02:17 C'est la propagande par l'action que cette guerre emploie massivement,

02:21 autant que les drones, c'est sa singularité.

02:24 Le président Zelensky a fait hier soir son apparition télévisée quotidienne,

02:28 toujours filmée en contre-plongée, ce qui renforce l'autorité que lui donne sa tenue kaki.

02:34 Il a annoncé le renforcement du secteur où la bataille est en cours,

02:38 des contre-attaques, la destruction de l'artillerie ennemie,

02:41 on frisait le communiqué de victoire.

02:44 Sauf que dans la foulée, le président a dénoncé les groupes de saboteurs en action dans les régions frontalières,

02:50 et cette traque de l'ennemi intérieur évoque toujours davantage la déroute que la victoire.

02:56 - Alors Vladimir Poutine lance cette offensive à Kharkiv, et il vient de remanier aussi son commandement.

03:00 - Il ne touche pas encore au chef d'état-major, le très méprisé général Gerasimov,

03:04 mais exite Sergei Shoigu, qui devient secrétaire du conseil de sécurité

03:09 au carrefour du renseignement et des questions de sécurité,

03:12 et puis entre en lice Andrei Beloussov, le nouveau ministre de la Défense,

03:16 un spécialiste d'économie, un choix logique à lui de veiller à ce que l'armée dispose des matériels et des hommes

03:23 dont elle a besoin. En temps de guerre, il faut un technocrate à la tête de la machine militaire,

03:28 pas un maréchal d'empire.

03:30 Beloussov est le plus compétent pour limiter l'effet des sanctions occidentales,

03:34 qui devraient commencer enfin à se faire sentir l'an prochain,

03:38 mais c'est aussi un partisan résolu du renforcement de l'État.

03:42 La Russie de Vladimir Poutine est bien en train de se reconstruire autour de la guerre en Ukraine.

03:49 Je ne sais pas s'il y a un tournant dans cette guerre,

03:52 mais ce que je vois, c'est Vladimir Poutine réélu et qui fonce tête baissée.

03:57 - Signature Europe 1, Vincent Hervoët. Merci beaucoup Vincent. Il est 7h46.

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