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Jeudi 15 février 2024, SMART JOB reçoit Thibaut Guilluy (directeur général, France Travail)

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00:00 [Musique]
00:12 Smart Job, le débat et un grand entretien aujourd'hui avec le directeur général de France Travail, feu Pôle Emploi,
00:18 directeur général de France Travail, bonjour Thibault Guillouis, rache de vous accueillir.
00:22 Ce studio vous le connaissez bien parce que presque tous les mois pendant presque un an vous êtes venu nous parler
00:27 et bien de vos engagements, de votre bataille pour l'emploi et faire se rencontrer...
00:30 - Et les entreprises s'engagent. - L'offre et la demande et les entreprises s'engagent, c'est un sujet d'ailleurs qui vous tient très à coeur
00:35 et le mécénat qui est un autre sujet important. Aujourd'hui directeur général de France Travail,
00:40 on va revenir sur les annonces de Gabriel Attal lors de son discours de politique générale,
00:45 mais d'abord un petit mot j'allais dire presque au chef d'entreprise qui pilote 55 000 collaborateurs.
00:50 France Travail c'est 55 000 femmes et hommes engagés pour réduire le nombre de demandeurs d'emploi.
00:57 Comment vous pilotez cette gigantesque paquebot ?
01:01 - Bon écoutez d'abord ça fait que cinq semaines que je suis à la tête de cette magnifique institution.
01:09 D'abord c'est un établissement qui est très bien organisé, qui est implanté dans tous les territoires.
01:16 Il y a 896 agences donc c'est très en proximité. Je pense que ce qui est important c'est d'abord de partager le sens.
01:25 Donc c'était aussi l'intérêt de passer des mois et des mois avec les équipes de France Travail,
01:31 mais aussi avec tous les autres acteurs de l'insertion de la formation et de l'emploi pour se dire face au constat,
01:37 quel est le plan d'action, quels sont les leviers qu'on va pouvoir mobiliser collectivement pour faire ça.
01:42 - Un mot, parce qu'il y a un travail de DRH c'est intéressant, on parle beaucoup au DRH.
01:46 Engager ça veut dire les convaincre de créer ce portail unique, de créer des liens avec des acteurs avec lesquels ils n'avaient pas forcément l'habitude de travailler.
01:55 - Vous savez moi je crois beaucoup à une phrase qu'on m'avait dit, c'est pas que les hommes n'aiment pas changer, c'est qu'ils n'aiment pas qu'on les change.
02:02 Et donc je ne pense pas que c'est en tirant sur la tige qu'on fait pousser plus vite des fleurs.
02:09 Et donc ce qui est important c'est qu'on partage un cap et des valeurs, et qu'on le co-construise ensemble avec les collaborateurs et puis avec l'ensemble des acteurs.
02:19 Et ensuite qu'on soit en proximité, parce que le défi de France Travail c'est d'être au plus près des demandeurs d'emploi,
02:27 et de répondre à la demande de chaque demandeur d'emploi.
02:29 J'ai pour habitude de dire que c'est du sur-mesure, c'est de la haute couture souvent, mais il faut pouvoir le faire pour des centaines de milliers de personnes.
02:36 Et ce qui est vrai pour les demandeurs d'emploi est aussi vrai pour les entreprises.
02:40 Et donc c'est d'être sur le terrain, de s'assurer que la promesse est tenue, et de voir comment lever les freins, apporter les ingrédients qui vont permettre à ces 55 000 collaborateurs de rendre le meilleur service possible à l'emploi.
02:55 Vous parlez aux chefs d'entreprise là sur ce plateau, et évidemment aussi aux demandeurs d'emploi, comment vous pouvez les convaincre de la puissance de l'outil France Travail ?
03:03 Parce que c'est vrai que beaucoup critiquaient pour l'emploi compliqué, lourd, l'offre et la demande ne se rencontraient pas forcément.
03:09 Et il y a encore aujourd'hui beaucoup de demandeurs d'emploi qui ne trouvent pas d'emploi, et pourtant la liste du nombre de salariés recherchés dans les entreprises est gigantesque.
03:17 En quoi l'outil France Travail va être plus puissant ?
03:20 Écoutez, déjà, on ne parle pas de rien, loin de là, parce que ça fait quand même quelques années, et on a accéléré les choses avec Jean Basser ces derniers temps, pour améliorer le service.
03:36 Et d'ailleurs, ce n'est pas à nous de le dire, c'est aux demandeurs d'emploi, ils sont 85% à se satisfaire des services et des réponses apportés par les équipes de France Travail.
03:47 C'est 86% des entreprises qui plébiscitent aussi la qualité des services de France Travail.
03:53 Alors, c'est quand même 14% et 15% qu'il faut aller conquérir, et on a encore tout un tas de marges de progrès, c'est absolument indéniable.
04:02 Simplement, ce qui est important, c'est qu'aujourd'hui, par exemple, il y a plus de 70% des entreprises qui n'utilisent pas les services.
04:09 C'est quand même dommage de faire autant d'heureux, mais de laisser 7 entreprises sur 10 ne pas se saisir de ça.
04:16 Vous allez leur rendre compte, vous leur expliquez les outils, vous envoyez de l'humain leur parler ?
04:20 Parce que c'est vrai que les chers entreprises sont souvent un peu réticents à se tourner vers Pôle emploi.
04:24 D'abord, c'est un peu l'esprit de France Travail, c'est de travailler en raison.
04:28 Et que parfois, c'est mieux qu'une entreprise parle à une autre entreprise que nous-mêmes de nos propres services.
04:34 Et donc, j'étais pas plus tard que la semaine dernière avec Patrick Martin pour signer un partenariat avec le MEDEF.
04:42 Mais on travaille évidemment très bien avec l'UDPL, le CPME, les chambres consulaires, les branches professionnelles.
04:50 L'idée, c'est de faire équipe ensemble pour apporter le meilleur service, les meilleures options possibles à chaque entreprise.
04:56 Et notamment les toutes petites et moyennes entreprises qui recrutent, mais qui ont parfois des difficultés à accéder, à bénéficier de nos services.
05:04 Donc c'est à vous d'aller au plus près des entreprises et ne pas à des entreprises qui viennent à vous.
05:08 La prospection, c'est aussi une des priorités de France Travail que j'avais proposé dans le rapport.
05:15 Et on est déjà en train de s'organiser dans un certain nombre de territoires pour aller prospecter, aller à la rencontre des entreprises.
05:23 Pourquoi pas frapper à la porte dans les rues commerçantes, dans les zones d'activité.
05:30 S'organiser pour qu'il n'y ait plus une seule entreprise en France qui ne sache pas d'abord qu'on est son meilleur ami RH.
05:37 Et que nous sommes là avec les autres acteurs pour faire en sorte de recruter plus, de recruter mieux.
05:44 Et que ce soit un bonheur à la fois pour les salariés, les candidats et pour les entreprises.
05:50 Ça c'est un punchline. France Travail, le meilleur ami RH des entreprises. C'est ça que vous dites là.
05:55 Écoutez, vous savez la formule, ça je la laisse aux médias. Moi ce qui est important c'est que ce soit plutôt...
06:02 L'efficacité.
06:03 Et que à la fin ce soit surtout les verbatimes des entreprises. J'étais il n'y a pas très longtemps à l'invitation de Thierry Marx qui préside l'UMI, les hôteliers restaurateurs.
06:14 Et vous savez, France Travail a mis en place des plans d'action spécifiques dans les métiers du bâtiment, dans les métiers du soin et dans l'hôtellerie-restauration.
06:24 Ça fait 2-3 ans qu'on a amplifié un petit peu les services, qu'on a aussi appris à mieux se connaître.
06:31 Et au congrès, c'était les restaurateurs eux-mêmes qui disaient "Mais franchement, moi j'avais encore une vision un peu passéiste".
06:39 Surpris de la modernité.
06:41 Surpris du fait que c'est pragmatique. On fait des immersions, on fait des méthodes de recrutement par simulation.
06:46 On finance aussi de la formation à l'embauche pour faciliter la prise d'embauche.
06:50 Ça c'est nouveau quand même Thibaut Guillou. Il y a quand même une touch, Guilloui, je ne veux pas que vous comparez, on ne fait pas du benchmark.
06:55 Mais Jean Basser avait une autre méthode, une autre façon d'être. Vous avez décidé quand même d'entrer un peu plus dans la lumière.
07:01 Pas vous, mais l'institution.
07:03 Alors, on a clairement en commun et avec les 55 000 collaborateurs, et ce n'est pas à mettre à mon crédit, le pragmatisme.
07:12 Le pragmatisme des solutions pragmatiques.
07:15 Maintenant, c'est vrai que maintenant que ça marche, qu'on a trouvé des solutions qui fonctionnent,
07:21 ce qui est important c'est de le faire savoir et de faire en sorte que chaque demandeur d'emploi en puisse lui apporter la bonne solution
07:28 et chaque entreprise évidemment puisse se saisir de ses opportunités.
07:31 France travaille sur le terrain au contact des entreprises et puis il y a quand même des sujets politiques.
07:35 Le discours de politique générale de Gabriel Attal, il a quand même annoncé pas mal de choses.
07:39 La semaine des quatre jours, un tour de vie sur l'assurance chômage et la SS.
07:43 Alors ça c'est intéressant parce que ce dossier il est sur votre bureau.
07:47 La SS a été créée en 1984, c'était des demandeurs d'emploi en fin de droit.
07:52 300 000 qui n'ont plus de droit vont être basculés, on est bien d'accord, au RSA.
07:57 Donc ça vient grossir le nombre d'allocataires RSA.
08:01 Comment vous gérez cet arrivé et comment surtout vous les accompagnez pour leur faire reprendre le chemin du travail ?
08:08 Sur cette annonce je pense qu'il y a évidemment des discussions qui se conduisent,
08:15 qui doivent se conduire entre les départements de France,
08:18 qui sont pour moi l'échelon avec lequel d'ailleurs on construit la réforme France travaille
08:24 parce que c'est la collectivité qui veille finalement à ce qu'on ait un dispositif de solidarité
08:31 et d'accompagnement des personnes qui sont les plus éloignées de l'emploi.
08:34 De sorte que les trappes à inactivité dont parlait le Premier ministre,
08:39 les phénomènes d'exclusion durable qu'on a pu observer ces 30 dernières années, on puisse y mettre fin.
08:46 Donc c'est main dans la main entre l'État, France Travail et les départements qu'on va pouvoir gagner cette bataille-là.
08:51 Rien n'est calé pour l'instant, en tout cas l'annonce a été faite.
08:54 Reste maintenant à savoir comment vous les accompagnez, c'est ça le sujet ?
08:58 Exactement, le principal sujet c'est celui-ci.
09:01 Vous savez que vous soyez à l'ASS à 535 euros par mois ou au RSA à 607 euros,
09:10 dans les deux cas c'est des personnes qui se retrouvent durablement éloignées de l'emploi
09:16 et en difficulté pour revenir à l'emploi.
09:18 Et les difficultés c'est que ce n'est pas juste de connecter à des offres d'emploi,
09:22 mais souvent c'est des problèmes de formation, parfois de garde d'enfants, de mobilité, de logement
09:28 et parfois même de situations personnelles ou familiales un petit peu compliquées.
09:34 Et pour pouvoir affronter ça, c'est ce qu'on a commencé à faire depuis un an, main dans la main avec les départements.
09:39 On a 18 départements qui ont accepté de tester, d'essuyer les plâtres…
09:44 Et bientôt quelques autres en plus.
09:46 D'essuyer les plâtres avec nous il y a un petit peu plus d'un an, avec déjà des premiers résultats très probants.
09:51 La première des choses c'est que quand on s'organise ensemble, qu'on s'outille ensemble,
09:56 là où on mettait 5 mois entre l'inscription au RSA et le premier rendez-vous avec un conseiller à France Travail,
10:03 c'est passé à moins de 15 jours.
10:05 Ça change tout pour la personne.
10:07 Vous imaginez, il demande son allocation, il a de suite le jour même un rendez-vous
10:12 avec aussi autre chose qui change, pas ou le conseiller de France Travail ou le travail social du département,
10:19 mais les deux en même temps.
10:21 Et donc les deux en même temps ça permet d'apporter l'ensemble des solutions nécessaires au même moment,
10:25 sinon on est renvoyé d'un guichet à un autre.
10:27 Vous n'avez pas de logement, vous ne pouvez pas avoir de travail, vous n'avez pas de travail, vous ne pouvez pas avoir de logement.
10:31 Et donc c'est à cette quadrature du cercle qu'il faut répondre en faisant preuve de pragmatisme
10:36 et de coopération entre les départements et les acteurs de l'insertion et de l'emploi.
10:40 Remettons quand même dans le contexte avec un taux de chômage qui a baissé très nettement,
10:44 mais qui aujourd'hui connaît une légère réaugmentation, on est à 7,4, avec un enjeu pour vous,
10:50 il faut rappeler votre mission Thibaut Guillou,
10:52 et ça vous le portez bien avant votre arrivée à France Travail,
10:55 c'est d'aller vers le plein emploi.
10:57 La ministre du Travail, Elisabeth Borne, qui n'était pas encore Première Ministre,
11:01 nous avait expliqué que c'était l'objectif.
11:03 Vous y allez ou pas ? Est-ce que c'est plus compliqué que vous l'imaginiez, ce chemin vers le plein emploi ?
11:09 Écoutez, le plein emploi c'est la priorité du gouvernement
11:16 qui est portée depuis le départ par le Président de la République.
11:20 C'est pour la simple raison que le travail c'est quand même le socle
11:26 sur lequel on peut construire son autonomie, sa dignité, pouvoir envisager l'avenir pour les personnes.
11:33 C'est aussi ça qui permet aussi de garantir la protection de notre modèle social.
11:38 Plus on a de personnes qui travaillent, évidemment, et plus on protège notre modèle social.
11:43 Sur les six dernières années, on a créé près de 2 millions d'emplois.
11:47 Et on en a encore créé 200 000 l'année dernière et 36 000 le trimestre dernier.
11:53 Pour tous les cassandres qui sont en train de toujours parler des chiffres qui ne vont pas,
11:58 moi ce que j'observe c'est qu'il y a 200 000 familles de plus qui ont eu accès à un emploi sur la dernière année.
12:10 Maintenant, plus on se rapproche du plein emploi et plus effectivement l'enjeu est différent
12:15 parce que la formation, le logement, la mobilité, tout ça s'est éparpillé dans tout un tas de responsabilités d'acteurs.
12:22 Et aujourd'hui on inflige cette complexité aux demandeurs d'emploi, aux entreprises.
12:27 Avec France Travail, l'idée c'est finalement d'organiser un petit peu le travail en réseau
12:32 pour à chaque fois, quel que soit le territoire, quelle que soit la situation de la personne, apporter la bonne solution au bon moment.
12:38 Deux sujets rapidement. Un chiffre sur la smicardisation en France, c'est un vrai débat.
12:44 17,3% c'est la proportion des employés de secteurs privés non agricoles rémunérés au smic au 1er janvier 2023,
12:51 c'est un peu plus de 3 millions de salariés.
12:54 Alors vous allez me dire, moi ma mission c'est de faire baisser le nombre de demandeurs d'emploi,
12:58 mais il y a aussi la qualité de l'emploi à laquelle on accède.
13:00 C'est quelque chose qui vous traverse, qui vous interpelle, sur lequel vous avez vous aussi une mission ?
13:06 Évidemment. D'abord il y a une corrélation assez forte entre le niveau de chômage et la qualité de l'emploi.
13:15 On l'a bien vu, dans cette période où on a fait baisser le chômage, évidemment, et c'est quasiment de bon sens,
13:21 on peut plus facilement bouger d'un emploi à l'autre.
13:26 Et donc de mettre finalement un petit peu sous tension les employeurs qui n'auraient pas compris
13:30 qu'eux aussi doivent travailler sur leur attractivité.
13:33 On l'a vu sur la diminution des contrats courts, on l'a vu sur la réduction du temps partiel subi.
13:40 On le voit d'ailleurs aussi dans l'augmentation des salaires ou l'adaptation des conditions de travail.
13:48 Parce qu'évidemment il y a eu un mouvement avec ce choc de l'inflation qu'on a pu connaître il y a deux ans,
13:54 mais qui a été rattrapé et les salaires ont progressé plus rapidement.
13:58 Et alors là, le président du Medef annonçait déjà qu'en 2024, ça allait se prolonger
14:04 et qu'il y avait une anticipation d'une augmentation des salaires supérieure à l'inflation.
14:09 Un peu plus faible, on avait annoncé 4, ça sera 3,6 en moyenne d'augmentation.
14:12 Juste un mot avant de nous quitter, parce qu'il y a un autre sujet, et celui-ci avait suscité la polémique.
14:18 Certains partis politiques étaient montés au créneau sur ce fameux stage des allocataires du RSA.
14:24 On en est où exactement sur cette idée intéressante d'embarquer un allocataire qui auparavant ne faisait pas grand chose
14:32 et de le mettre dans une entreprise, une institution ?
14:35 Les fameuses 15 heures, on en est où concrètement ?
14:38 En fait c'est presque la philosophie du projet que porte le gouvernement
14:43 et qu'a voulu le président de la République avec France Travail.
14:47 D'abord je pense que c'est de reposer finalement le contrat.
14:51 Le meilleur système de protection contre le chômage, c'est de permettre aux gens de retrouver le plus vite possible un travail.
14:57 Qu'il y ait un filet de sécurité financier.
15:00 Le temps qu'on retrouve un emploi c'est une chose, mais ce n'est pas un droit à une indemnisation,
15:06 c'est d'abord la possibilité d'avoir un accompagnement.
15:09 J'ai compris la philosophie. Concrètement aujourd'hui est-ce que les entreprises disent "Banco, on accueille des allocataires du RSA pour leur donner ces 15 heures ?"
15:15 De plus en plus, il en faut plus.
15:18 Pour pouvoir faire ces 15 heures, parce que vous savez c'est des immersions d'entreprise,
15:22 c'est des stages, c'est de la formation pour apprendre un métier,
15:27 c'est une remise à niveau si nécessaire, passer un permis de conduire,
15:30 parfois aussi prendre le temps de lever des difficultés de mobilité ou de garde d'enfants.
15:35 Tout ce qui va faire que chaque jour qui passe soit consacré à pouvoir se rapprocher
15:41 ou améliorer ses chances de retrouver un emploi.
15:43 Mais pour ça, ça suppose effectivement que les entreprises s'engagent.
15:47 On les sent assez réticentes pour être honnête.
15:49 Alors, moi ce n'est pas ce que je constate.
15:52 Ce n'est pas ce que je constate, même si de la même manière qu'il y a un choc de l'accompagnement,
15:57 il faut un choc de mobilisation des entreprises.
16:00 Pour qu'il y ait ce choc de mobilisation, il faut quand même qu'on leur facilite la vie.
16:03 Et que d'abord on leur améliore les services.
16:06 Qu'on soit au rendez-vous et que France Travail et ses partenaires et son réseau soient impeccables
16:11 pour pouvoir mieux répondre aux sourcines des candidats, à l'accompagnement des...
16:15 C'est évident.
16:16 À l'accompagnement des entreprises.
16:18 En revanche, le chemin de l'emploi se fait à deux.
16:22 Un candidat, une entreprise.
16:24 Et ça, il ne faut pas l'oublier, l'entreprise a aussi son chemin à faire.
16:27 Donc on l'outille, je pense par exemple à l'immersion professionnelle.
16:31 On en a fait 220 000 l'année dernière.
16:33 Ça augmente considérablement les chances de retrouver un emploi.
16:37 Mais 220 000, ce n'est pas assez.
16:38 Il faut qu'on passe à 300 000, 400 000, 500 000.
16:41 Peut-être, pourquoi pas, 1 million.
16:43 Donc si vous voulez donner la possibilité un jour, une semaine, un mois, de se rendre compte,
16:48 vous cherchez quelqu'un, vous êtes boulanger, vous cherchez quelqu'un,
16:52 peu importe l'entreprise, testez-vous, j'ai envie de dire, entre le candidat.
16:59 Et souvent, ça marche.
17:01 C'est concret, c'est simple, et il faut le déployer fortement.
17:06 Évidemment pour ça, ça suppose aussi que les entreprises ouvrent leurs portes.
17:09 Et c'est ça, c'est la recherche du plein emploi.
17:11 Plus on ne peut plus se contenter des stéréotypes et du recrutement sur CV,
17:15 il faut ouvrir les chakras et s'ouvrir à tous les talents.
17:18 Merci, Thibault Guilhuis, de nous avoir rendu visite dans un emploi du temps chargé,
17:21 parce que ça fait cinq semaines que vous êtes à la tête de France Travail.
17:24 Et c'est vrai que la mission est copieuse.
17:27 Vous êtes évidemment à Paris et beaucoup sur le terrain,
17:29 parce que je constate que vous avez gardé ce rythme d'aller à la rencontre
17:33 des collaborateurs, des managers et de tous les cadres de France Travail.
17:37 On termine notre émission avec Fenêtre sur l'emploi et j'accueille mon invité.

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