Audrey Régnier promue Chevalier de l’Ordre national du Mérite

  • il y a 7 mois
Dirigeante de Bohin France dans l'Orne à Saint-Sulpice-sur-Risle, Audrey Régnier a été promue au grade de chevalier dans l’ordre national du Mérite. Une fierté et une responsabilité pour celle qui dirige la dernière usine de fabrication d’aiguilles et d’épingles en France.

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00:00 France Bleu Normandie
00:02 Dirigeante de Beauhain France près de l'Aigle à Saint-Sulpice-sur-Ile,
00:06 Audrey Régnier vient d'être promue au grade de chevalier dans l'ordre national du mérite.
00:11 Elle est notre Normande formidable aujourd'hui. Bonjour Audrey.
00:14 Bonjour.
00:14 Merci d'être là ce matin sur France Bleu et France Froid Normandie. Félicitations.
00:18 Merci.
00:19 Comment est-ce qu'on vous l'a annoncé et comment est-ce que vous avez reçu cette information ?
00:23 Alors j'ai reçu un sms de
00:25 l'ancien sous-préfet de Martinique Perche qui m'a félicité puisqu'il l'a vu dans le journal officiel.
00:30 Donc c'est là où je l'ai découvert. J'avais pas du tout postulé, j'avais rien fait pour l'avoir en fait.
00:35 Et donc ça a été une belle surprise qui m'a été annoncée en juin dernier.
00:38 Et on a fait la cérémonie la semaine dernière.
00:40 Elle ressemble à quoi cette médaille ?
00:42 Elle est avec un ruban bleu, elle est argentée,
00:44 elle est épinglée aussi. Voilà, ça tient par des épingles donc ça rappelle aussi un peu le métier.
00:49 C'est ça. Il épingle beauhain France ou pas ?
00:51 J'ai un doute. J'allais les voir pour leur demander.
00:55 Il faut leur dire.
00:57 Cette récompense a pour vocation de mettre en avant les mérites distingués, d'encourager les forces vives du pays.
01:02 Rien que ça, il faut la faire plaisir.
01:04 Ça fait très plaisir et surtout c'est une médaille aussi partagée avec les collaborateurs
01:08 puisque ça fait six ans que j'ai racheté l'entreprise avec mon mari.
01:11 Et quand on l'a racheté, on a vécu drame sur catastrophe.
01:14 Donc toute l'équipe s'est mobilisée pour sauver l'entreprise,
01:17 sauver la production aussi.
01:19 Et puis aussi modifier l'image de l'entreprise.
01:22 On était un petit peu has-been dans l'esprit des gens.
01:25 Et aujourd'hui on est certainement la marque la plus fraîche et dynamique de la mercerie.
01:29 Donc en six ans c'est un sacré challenge.
01:31 Et surtout l'entreprise est très saine et sereine pour l'avenir.
01:34 C'est ce que j'allais vous demander.
01:35 Dernière usine de fabrication d'aiguilles et d'épingles en France.
01:38 Elle se porte bien l'usine Beauhain France aujourd'hui ?
01:40 Oui, elle se porte très bien et surtout on a une base très saine.
01:43 On a vraiment retravaillé les relations avec les clients, avec les fournisseurs,
01:46 les salariés aussi qui sont très importants au quotidien.
01:48 Donc l'entreprise se porte vraiment bien.
01:51 On reste toujours très attentifs, surtout dans des crises comme aujourd'hui,
01:55 en termes de consommation partout.
01:57 Mais voilà, je suis plutôt sereine et je me sens accompagnée.
02:01 Et puis j'ai une nature à voir le verre toujours à moitié plein.
02:04 C'est votre mission aussi en tant que dirigeante de Beauhain France de maintenir ce savoir-faire.
02:08 Est-ce qu'il y a une pression aussi quand on sait que c'est la dernière en France ?
02:11 C'est la dernière en France et surtout on n'est que cinq au monde à détenir ce savoir-faire.
02:15 Donc j'ai tendance à dire toujours, sans aiguilles nous serions tous tous nus.
02:19 Donc s'il n'y a plus d'aiguilles, il n'y a plus de vêtements.
02:22 Et plus de vêtements, on n'a plus de vêtements.
02:24 Donc oui, c'est une sacrée pression.
02:26 C'est vrai que ce n'est pas évident parce que nos machines ont entre 150 et 200 ans.
02:29 Et puis finalement, avec beaucoup d'audace, de l'inventivité
02:33 et puis mettre les mains dans le corbeau quand il faut les mettre, on y arrive.
02:36 Vous êtes Normande Formidale parce que vous êtes aussi présidente du réseau Femmes & Challenge.
02:41 C'est pour développer l'entrepreneuriat féminin ?
02:44 Exactement, c'est pour un peu casser les clichés.
02:47 C'est aussi pour booster et donner des rôles modèles auprès des femmes
02:52 pour se lancer à l'entreprenariat ou tout simplement prendre des responsabilités dans les entreprises.
02:55 Est-ce que c'est encore aujourd'hui le cas ?
02:57 Est-ce que c'est plus difficile d'être à la tête d'une entreprise quand on est une femme ?
03:00 C'est surtout que les gens spontanément vont plutôt se diriger vers l'homme
03:04 quand on arrive en rendez-vous que vers la femme.
03:06 Je ne dirais pas que c'est plus difficile en soi parce que quand on sait où est-ce qu'on va,
03:10 moi je n'ai aucun problème de légitimité avec mon poste.
03:12 Mais c'est plutôt le regard de la société.
03:16 Aujourd'hui, ils sont plus habitués à avoir des hommes chez l'entreprise que des femmes.
03:19 Donc c'est à nous aussi de modeler des nouvelles mentalités et changer tout ça.
03:23 Ça vous arrive quand vous avez des rendez-vous et il y a un homme à côté de vous
03:27 qui vous accompagne et la personne croit que c'est lui le patron et pas vous ?
03:31 C'est d'abord l'homme le plus âgé qui est salué en premier.
03:36 Après c'est l'homme le plus jeune.
03:38 Et puis après quand ils comprennent que non, c'est moi.
03:43 Plus maintenant parce qu'on commence à bien me connaître.
03:46 Mais au tout début quand on en a repris, ça m'arrivait assez régulièrement.
03:49 Avec le réseau Femmes et Challenge, l'idée c'est quoi ?
03:53 Ce réseau-là appartient au CCI de Normandie.
03:57 C'est développer l'économie sur un nouveau modèle d'entreprenariat au féminin.
04:02 C'est inspirer, permettre aux femmes de se retrouver,
04:07 d'avoir aussi une zone de confiance pour pouvoir grandir.
04:10 C'est un réseau qui est vraiment apprenant et qui est sur l'exemplarité,
04:14 qui est aussi sur l'audace et l'ambition pour aller plus haut, plus loin.
04:18 Revenons à l'entreprise Boin France, ensemble Audrey Régnier.
04:22 Il y a une braderie qui arrive au mois d'avril prochain, le samedi 13 avril,
04:26 de 10h à 18h. On va y découvrir quoi ?
04:29 On va y découvrir plein de produits Boin qui sont déréférencés chez nos clients.
04:33 Ce qui est assez fou, c'est que ça nous coûte plus cher d'ouvrir des paquets
04:38 et de les reconditionner plutôt que de les jeter.
04:40 Ce qui est une aberration écologique.
04:42 On se refuse à faire ça, on les garde de côté.
04:46 Là, c'est la première fois qu'on ouvre un bâtiment qui n'est jamais visitable au grand public.
04:51 On aura des produits qui sont tout à fait corrects et en parfait état,
04:55 mais avec des packagings soit anciens, soit d'anciennes collections qui ont été déréférencées.
04:59 Et puis on aura un petit peu de mobilier industriel, puisqu'on a fait du tri aussi dans tous nos bâtiments.
05:03 J'ai vu qu'il y a des réductions pouvant aller jusqu'à -80% ?
05:06 Oui, vraiment. Ce sera juste le coût du produit, mais il n'y aura pas le coût de la manœuvre ni du packaging.
05:10 On est vraiment dans une démarche de ne pas jeter et pouvoir offrir aux personnes des produits
05:16 sans perdre au moins le prix d'achat, mais sans rien d'autre.
05:19 BoinFrance, boin.com pour retrouver toutes ces infos.
05:23 On a pris rendez-vous le samedi 13 avril à Saint-Sulpice-sur-Ile.
05:26 On est là près de l'Aiguille dans l'Orne. On en reparlera avec grand plaisir de cette braderie sur France Bleu Normandie.
05:31 Merci Audrey Régnier.
05:32 Merci beaucoup. C'est très gentil.
05:33 Vous avez été notre invitée ce matin. Vous êtes une vraie normande. Formidable.
05:36 Et encore bravo pour cette médaille au grade de chevalier dans l'ordre national du mérite.
05:42 Merci beaucoup.
05:43 Il faut le noter sur le CV celui-là.
05:44 Et en plus je dis que je suis une chevaleresse.
05:46 Chevaleresse. Très bien. Merci beaucoup Audrey.
05:50 Merci beaucoup.
05:51 A bientôt une interview à retrouver sur Francebleu.fr

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