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Jean-Philippe Tanguy, député RN de la Somme, était l’invité de BFM Politique de ce dimanche 8 septembre.

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Transcription
00:00— Et vous venez de suivre le discours de rentrée de Marine Le Pen en direct depuis Hénin-Beaumont.
00:05Son fief tout de suite, c'est BFM Politique, le rendez-vous incontournable de vos dimanches.
00:10Bonjour Jean-Philippe Tanguy. — Bonjour.
00:12— Merci d'avoir accepté notre invitation. — Merci à vous.
00:15— Bonjour aussi à Amandine Attalaya, éditorialiste politique à BFM TV. — Bonjour.
00:20— Lucie Roquin, directrice des rédactions de La Tribune, puisque cette émission vous est proposée
00:24en partenariat avec La Tribune Dimanche. Et si tout se passe bien, amis téléspectateurs,
00:28s'affiche à la droite de votre écran – donc jusqu'ici – un QR code qui va vous permettre d'interpeller
00:35notre invité tout au long de l'émission. Vous flashez de chez vous avec votre téléphone,
00:39et nous relayons vos questions. Quel Premier ministre sera Michel Barnier ?
00:43Quelques indications, Jean-Philippe Tanguy, ont été données à l'occasion des prises de parole
00:47ces derniers jours de Michel Barnier. Il a indiqué qu'il aurait beaucoup de respect
00:51pour toutes les forces politiques représentées au Parlement. Le Rassemblement national en fait partie.
00:56Il a annoncé d'ailleurs s'entretenir prochainement avec Marine Le Pen et rejeter toute forme de sectarisme.
01:01Est-ce que ces premiers mots vous font regretter le jugement définitif que vous aviez émis à son égard
01:08juste avant sa nomination ? Vous l'aviez qualifié de fossile à qui on essaye de redonner vie.
01:14Vous avez dit également que c'était l'un des hommes politiques les plus stupides, je vous cite,
01:17de la Ve République. — Non, c'est de regretter ces mots. C'est dans l'absolu. Je n'aurais pas dû
01:23m'exprimer ainsi envers un autre homme politique ou une femme politique, envers d'ailleurs n'importe qui.
01:28C'est pas des mots dignes d'un représentant des Français. Donc je m'en suis excusé tout de suite.
01:34Le fait de respecter le Rassemblement national, ses électeurs, de respecter d'ailleurs tous les électeurs,
01:38mais aussi ceux qui n'ont pas voté, qui sont encore nombreux malgré l'élan populaire des dernières législatives,
01:44c'est le moins qu'on puisse demander à un Premier ministre de la France. Si M. Barnier peut diminuer,
01:49voire clore cette séquence épouvantable du macronisme qui a consistué à opposer les Françaises et les Français
01:55les uns contre les autres, à être en l'arrogance et la vanité permanente, tant mieux. C'était en tout cas
02:01le premier critère donné par Jardin Bardella et Marine Le Pen pour exercer ses responsabilités,
02:08et en tout cas pour accepter que nous ne censurions pas M. Barnier.
02:11— Ce qui rend, pour revenir un instant sur vos propos précédents, mais d'autant plus étonnant le fait
02:15que vous ayez pu les tenir, puisque vous demandez à vos adversaires de vous respecter, vous dites vous-même
02:21que vous avez a priori manqué de respect, mais vous êtes venu à cette conclusion vous-même
02:24ou c'est parce que Marine Le Pen vous a rabroué et vous a dit de vous comporter plus élégamment ?
02:29— Non, j'en suis venu à cette conclusion moi-même. Je connais suffisamment Marine Le Pen pour savoir
02:35qu'elle ne pouvait pas cautionner les propos que j'ai tenus à ce moment-là. Pourquoi je les ai tenus ?
02:39Et peut-être, d'ailleurs, c'est une piste de réflexion pour M. Barnier. Moi, je me suis excusé
02:43pour les propos que j'ai tenus. Je les ai tenus parce que, profondément dans mon engagement politique,
02:48tout ce qu'a représenté M. Barnier jusqu'à présent, aussi bien au niveau français qu'au niveau européen,
02:52a mené partout en France et dans mon territoire à des situations humaines épouvantables.
02:57— C'est-à-dire ? Qu'est-ce que vous lui reprochez, fondamentalement politiquement, cette fois, alors ?
03:01— Peut-être que M. Barnier, dans le discours de politique général qu'il a fait, devrait, lui, penser
03:06c'est une succession à s'excuser envers les milliers de pêcheurs qui ont dû envoyer leur bateau à la casse
03:12parce que toute la politique qu'il a menée a mené cette profession qui travaille dure à la misère sociale
03:17et à la désespérance. Peut-être qu'il devrait penser...
03:19— Je rappelle que pour tous les spectateurs, M. Barnier a été ministre de l'Agriculture et de la Pêche.
03:22Il a aussi été commissaire européen. C'est sans doute à cela que vous faites référence.
03:26— Et négociateur du Brexit où il n'a pas été capable de défendre l'intérêt de nos pêcheurs.
03:30Ce sont des milliers de vies brisées par cette attitude. Il devrait peut-être s'excuser envers les centaines
03:35de milliers d'agriculteurs qui ont disparu et des exploitations qui ont été entrées en faillite
03:40depuis 40 ans qu'il fait de la politique. Il devrait peut-être s'excuser dans la région des Hauts-de-France.
03:43C'est tellement important envers les millions d'emplois industriels qui ont disparu à chaque fois
03:49que des emplois disparaissent. Ce sont des familles qui sont brisées.
03:53— Vous l'entenez seul responsable, Jean-Philippe Tanguy ? Je vous répète la question.
03:55— Il est responsable comme l'ensemble d'une certaine classe politique. Lui a d'éminentes responsabilités.
04:01Vous savez, il a été deux fois commissaire européen. La France a eu deux puis un commissaire européen par mandat.
04:08Donc c'est un poste extrêmement important avec des pouvoirs conséquents. Et il les a exercés,
04:12il faut bien le dire, contre les intérêts de la France, mais surtout contre les intérêts des Français.
04:17Et moi, avec l'âge que j'ai, toute ma vie politique, je n'ai vu que la disparition des usines
04:22des Hauts-de-France et de France. Que la disparition des agriculteurs.
04:25Donc oui, je n'aurais pas dû m'exprimer ainsi. Mais il faut aussi comprendre que je suis élu d'un territoire
04:30qui a été mis, il faut bien le dire, dans une situation sociale et économique gravissime
04:34parce que des personnes politiques comme M. Barnier, même s'il n'est pas le seul responsable,
04:39ont pris des décisions extrêmement graves pour les Français.
04:42Ça n'excuse pas mon propos, mais je veux quand même dire que ça l'explique.
04:46Et vous avez présenté, vous renouvelez vos excuses à l'instant. Marine Le Pen est censée le rencontrer
04:50dans les prochains jours. Est-ce que la date de cet entretien, à votre connaissance, a déjà été fixée ?
04:55Non, elle n'est pas encore fixée. Marine Le Pen a indiqué à la raison qu'il est normal que M. Barnier
04:59rencontre déjà les forces politiques qui sont susceptibles d'être dans son gouvernement
05:03et ensuite le principal parti d'opposition, ce qui confirme, parce que j'ai vu que la gauche
05:07essayait d'intoxiquer les Français avec cette fausse information, évidemment,
05:11nous ne participerons pas à un gouvernement de M. Barnier. M. Barnier, je crois que je l'ai fait comprendre,
05:16n'est pas de notre famille politique. Bien sûr, on dira non.
05:20On espère que M. Barnier va changer de logiciel, mais il n'est pas issu du Rassemblement national.
05:27Même s'il vous appelle pour des sujets qui vous tiennent à cœur, vous dites non.
05:30Non, mais moi, je ne me suis pas engagé en politique et je ne crois personne au Rassemblement national.
05:34Pour un poste, nous, on s'est engagé sur un programme de rupture, de redressement national.
05:39M. Barnier, je le souhaite, pourrait peut-être être le début du redressement national,
05:43mais en attendant son discours de politique générale, il peut encore être l'artisan du syndicat de faillite de la Macronie.
05:49Mais dans la mesure où vous voulez être constructif, s'il entend porter certains de vos projets,
05:54certaines de vos mesures, il n'y a pas une logique pour vous à les porter au gouvernement ?
05:59Non, au gouvernement, en tout cas si vous êtes correcte, je crois que M. Barnier m'appelle.
06:04Mais je pense que la solidarité gouvernementale, ça a du sens.
06:08On ne va pas dans un gouvernement pour faire le malin, pour jouer sa propre partition égoïste.
06:12Ça, on le laisse aux autres. Nous, Rassemblement national, on est un collectif,
06:16derrière Marine Le Pen, derrière Jordan Bardella, pour appliquer une politique cohérente.
06:20Une fois plus, on sera constructif. Moi, à la Commission des finances, je pense qu'on en parlera.
06:25Je serai toujours prêt à faire des propositions d'économie, des propositions de meilleure gestion,
06:29une façon d'améliorer la justice fiscale pour que ce ne soient plus les classes populaires
06:33et les classes moyennes qui paient les cadeaux fiscaux très généreux que M. Macron a fait depuis 7 ans
06:38et qui nous ont mis dans de grandes difficultés. On sera toujours une force de proposition,
06:42mais on ne va pas être une force de compromission.
06:44Lucie, Marine Le Pen, dans la Tribune dimanche ce matin, indique que le Président de la République
06:49a tenu compte des critères du Rassemblement national pour nommer son Premier ministre.
06:53Est-ce que vous assumez d'avoir joué un rôle dans la nomination de Michel Barnier ?
06:56Est-ce qu'on peut vous considérer comme le DRH d'Emmanuel Macron ?
06:59Non, nous n'avons pas du tout été le DRH. Nous avons été les représentants,
07:03et Marine Le Pen et Jordan Bardella en premier lieu, des 11 millions d'électeurs
07:06qui nous ont fait confiance aux élections législatives. 37% de ceux qui sont allés voter,
07:12mais aussi des 8 millions d'électeurs aux élections européennes.
07:15Il ne faut pas l'oublier parce qu'il y a eu une double sanction de la politique d'Emmanuel Macron.
07:18Il y a une sanction contre la politique intérieure, gravissime,
07:21mais aussi une sanction contre ce qu'incarne comme Emmanuel Macron depuis ces temps.
07:24Il le revendique lui-même, cette construction européenne fédérale, ultra-libérale, mondialiste,
07:29qui affaiblit la France face à la mondialisation au lieu d'être une barrière, au lieu d'être une protection,
07:34qui oppose les Européens les uns contre les autres, comme M. Macron oppose les Français les uns contre les autres,
07:40au lieu d'en faire une force face à nos adversaires chinois, russes, ou à notre concurrent américain.
07:47Bref, ils n'entendent plus parler, et j'ai entendu Marine Le Pen, il faut-il quand même le redire,
07:52cette sanction du modèle européen, il faut en tenir compte.
07:55Il faut totalement réorienter la construction européenne pour que cela renforce enfin la France,
08:00comme on avait promis aux Français lors des différents votes depuis 1992,
08:05et que ce soit plus, si vous voulez, une faiblesse qui expose nos outils industriels
08:12et notre force agricole à la concurrence déloyale.
08:14J'insiste sur la question de Lucie. Marine Le Pen dit dans un tribune dimanche
08:18que le Président de la République a tenu compte de nos critères.
08:20C'est gênant pour vous qu'on dise que Michel Barnier, finalement, a été nommé avec votre assentiment ?
08:25Vous ne souhaitez avoir aucune responsabilité dans cette nomination ?
08:28Non, mais ce n'est pas du tout gênant, et d'ailleurs, c'est quand même assez triste pour M. Macron,
08:33puisque cela révèle le mensonge avec M. Attal qu'ils ont fait, et toute la macronie,
08:38aux Français aux élections législatives, prétendant que le Rassemble national était infréquentable,
08:42que nos électeurs avaient tort, et en fait, non, nos électeurs sont parfaitement fréquentables,
08:46nos représentants et Marine Le Pen sont parfaitement fréquentables.
08:51Nous n'aurions pas dû faire face à un barrage républicain, puisqu'on voit bien qu'après l'élection,
08:55ils ont besoin de nous pour que la France soit gouvernable.
08:59Et sans nous, la France est ingouvernable, puisque les alliés de circonstance de M. Macron,
09:03à savoir les insoumis ou les écologistes, passent leur temps à mettre de l'huile sur le feu,
09:07à alimenter des situations de chaos et à vouloir rejouer les élections en permanence
09:11quand ils les ont perdues. Donc il y a quand même eu un mensonge des forces de gouvernement
09:15très grave contre la démocratie, parce que faire aller... Moi, je pense aussi aux électeurs
09:19qui sincèrement ont cru le président de la République, ont cru M. Attal, ont cru les forces de gauche
09:23en disant que le Rassemble national n'est pas une force républicaine, il faut lui faire barrage,
09:27et qui voient que deux mois après, non seulement il ne fallait pas nous faire barrage,
09:30mais qu'on ait reçu, comme n'importe quelle autre force politique, et en l'occurrence,
09:33la première force politique de France.
09:35Marine Le Pen utilise beaucoup l'expression, Jordan Bardet là aussi, de Michel Barnier,
09:39qui serait un gouvernement sous surveillance. Elle prête un peu à confusion cette expérience,
09:44parce qu'on y décède une forme de chantage éventuel, de menace.
09:48Qu'est-ce que vous voulez dire exactement avec un gouvernement sous surveillance ?
09:52Mais M. Barnier ne l'a pas nié, puisqu'il a lui-même dit qu'il était sur surveillance
09:55de tous les Français.
09:56Ce qui est très différent, parce qu'il laisse entendre que les Français du centre
09:59et les Français de gauche ont aussi le droit d'être entendus.
10:02Bien sûr, mais nous l'avons dit, je l'ai dit dans mon propos introductif,
10:05quand on respecte les électeurs du Rassemblement National,
10:07ce n'est pas pour mépriser les électeurs du Nouveau Front Populaire ou du centre.
10:13Il faut respecter tous les Français, même ceux qui n'ont pas voté et mettent sur surveillance,
10:17Mme Attalaya, c'est le rôle du Parlement.
10:19C'est vrai que M. Macron n'a pas l'habitude des contre-pouvoirs.
10:22Il méprise le Parlement, il faut bien le dire, il peut toujours faire sans les corps intermédiaires,
10:27en particulier les syndicats, mais le rôle du Parlement, c'est de surveiller le gouvernement,
10:31c'est même de le contrôler.
10:33Donc ce n'est pas seulement d'avoir un regard critique sur ce qu'il fait,
10:35c'est de vérifier que les informations qu'il nous donne sont vraies,
10:38c'est le cas échéant de pouvoir le sanctionner,
10:40et le pouvoir de censure est un pouvoir essentiel du Parlement.
10:44Le Parlement, ce n'est pas des godillots qui sont désignés
10:47et qui attendent sur leur siège de voir les trains passer.
10:49Nous avons un pouvoir de surveillance et nous avons un pouvoir de sanction
10:52si M. Barnier n'est pas à la hauteur des promesses qu'il a faites aux Français,
10:56qui sont très importantes.
10:58Et on peut en venir sur les mesures qui seraient pour vous des lignes rouges,
11:01mais quand Michel Barnier en est pour l'instant à la composition de son gouvernement,
11:05il a dit que ce ne serait pas un gouvernement de droite,
11:07il cherche éventuellement des figures de gauche,
11:09vous voyez ça d'un mauvais œil, vous vous dites,
11:11il faut rassembler, on le comprend.
11:13Non mais ça dépend des figures qu'il appelle au gouvernement,
11:15il y a des personnes compétentes à gauche,
11:18d'ailleurs Marine Le Pen elle-même, quand elle avait songé au gouvernement
11:20qu'elle aurait pu proposer aux Français,
11:22si elle avait été élue présidente de la République,
11:24mentionnait des personnalités qui peuvent venir de la gauche.
11:27À l'époque, Mme Le Pen parlait de Arnaud Montebourg
11:30qui, sur les questions de l'industrie, de la défense de la souveraineté nationale,
11:33ont toujours été très fortes.
11:35Fut un temps où M. Chevènement, qui venait de la gauche,
11:37avait des positions semblables au rassemblement national.
11:41Moi par exemple, mon suppléant, il ne vient pas de la gauche,
11:44mais il a été président d'un syndicat ouvrier pendant plus de 20 ans,
11:47donc on prend les meilleurs.
11:48Si Michel Barnier appelle Arnaud Montebourg,
11:50vous applaudissez les deux mains, c'est ce que je comprends.
11:52Il fait partie des figures de gauche que vous souhaiteriez voir dans un gouvernement,
11:55y compris si ce n'est pas un gouvernement dirigé par les vôtres.
11:58C'est sûr que je préférerais voir M. Montebourg
12:00qu'un tenant du macronisme à l'économie.
12:04En tout cas, on ne peut pas faire pire que M. Le Maire.
12:06Vous aviez indiqué le dépôt immédiat d'une motion de censure
12:08si des ministres insoumis étaient appelés dans un gouvernement de gauche.
12:11Y a-t-il une règle similaire si des ministres du gouvernement attal
12:14étaient reconduits ?
12:16Écoutez, Marie Le Pen a fait comprendre, je crois,
12:19dans votre interview, sans vouloir en faire l'exégèse,
12:22que le respect qu'on attendait du Premier ministre,
12:24on l'attend de tous les ministres.
12:26Ça n'aurait pas de sens que M. Barnier dise
12:28qu'il faille respecter tous les partis politiques
12:31et les électeurs du RN ou nos amis avec Éric Ciotti
12:35et qu'il nomme un ministre qui nous a insultés
12:37ou qui, par exemple, ait fait des bras d'honneur
12:39à trois reprises à l'Assemblée nationale.
12:41Vous pensez à Éric Dupond-Moretti, là ?
12:42Oui, mais voilà, je donne cet exemple à bon escient
12:44parce que vous savez qu'on a un tel niveau...
12:45Éric Dupond-Moretti ne peut pas être reconduit pour vous.
12:47C'est pas à moi de décider, mais je donne un exemple flagrant.
12:49Vous dites que vous censurez s'il est au gouvernement.
12:51C'est à lui que je pense spontanément, même si c'est pas à moi de décider
12:54puisque, au-delà des élections, quand vous avez quand même le garde des Sceaux,
12:58une des fonctions les plus anciennes de notre pays,
13:01qui existait même sous les Capétiens,
13:04qui, face au Parlement, fait trois fois un bras d'honneur,
13:07d'ailleurs pas à nous, au LR, à Olivier Marlex,
13:10en l'occurrence président du groupe Les Républicains à l'époque.
13:13Le fait que M. Macron n'ait pas sanctionné un tel individu immédiatement
13:17qui fait un bras d'honneur aux représentants des Français,
13:19c'était tellement le symbole de la délicatessence du macronisme.
13:22Je précise tout de même, histoire d'être parfaitement complète,
13:25qu'Éric Dupond-Moretti, à l'époque, s'était expliqué en disant
13:28que ce n'était pas aux parlementaires qu'il indiquait le geste,
13:30mais qu'il leur indiquait qu'ils ne respectaient pas eux-mêmes l'État de droit
13:33et que ce qu'ils critiquaient, c'était davantage leur attitude, qu'il les insultait.
13:36Je précise tout de même parce qu'il se donnait la parole à tout le monde.
13:39Oui, la différence, c'est que moi, quand je fais une bêtise,
13:42j'essaie de m'excuser sans trouver d'excuses vaseuses.
13:45Bon, l'explication que je viens de vous donner,
13:47il a fait un vrai donneur au Parlement, c'était inacceptable,
13:49et toute explication est vaine.
13:51Est-ce que le RN acceptera que Xavier Bertrand rejoigne le gouvernement Barly ?
13:55Écoutez, ça me paraît compliqué par rapport aux critères que j'ai donnés,
13:58mais ce n'est pas à moi de le décider.
14:00Moi, je fais partie d'un collectif, c'est peut-être aussi la différence
14:03que le Rassemblement National est différent des autres partis politiques,
14:07c'est qu'on est un groupe uni, cohérent, qui se concerte,
14:11et une fois qu'une décision a été prise, on l'applique collectivement.
14:15Mais les critères qui ont été donnés me semblent très compliqués pour M. Bertrand.
14:18Mais voyez M. Bertrand, je vais vous donner un exemple.
14:20Quand il a gagné les élections, il a dit
14:22« j'ai brisé la mâchoire du RN »
14:25dans une région où le RN est souvent très en tête
14:29et qui a élu Marine Le Pen deux fois aussi bien en 2017 qu'en 2022
14:33avec une large majorité, si elle avait été la seule à voter.
14:36On ne parle pas comme ça des gens quand on a une victoire électorale.
14:38Moi, quand j'ai gagné dans ma circonscription, à ma petite échelle,
14:41j'ai adressé un courrier à celui que j'ai battu,
14:45un courrier républicain, pour saluer le travail qu'il avait fait,
14:48même si je n'étais pas d'accord avec lui.
14:50Je ne lui avais pas dit que je lui avais brisé la mâchoire.
14:52Dans les médias, ces propos venant de vous, même si vous venez de vous excuser,
14:54peuvent être perçus avec un certain sourire,
14:56dans la mesure où vous avez tenu des propos parfaitement irrespectueux
14:59à l'encontre de Michel Barnier.
15:01Juger les gens sur leurs propos passés peut paraître étonnant.
15:04Moi, je me suis excusé, pas six ans après, mais six heures après.
15:09Je veux bien encore m'excuser.
15:11Je ne suis pas étouffé comme M. Bertrand par un gouâtre d'orgueil
15:15qui m'empêche de reconnaître quand je me suis trompé.
15:17Je me suis trompé, je ne me suis pas défaussé,
15:20je n'ai pas cherché à fuir cette erreur.
15:22Après, il n'y a pas non plus de quoi se rouler par terre.
15:25Pour parler du fond, sur ce que vous avez entendu pour l'instant
15:28de la part de Michel Barnier, est-ce que vous êtes plutôt confiant
15:32sur le fait qu'il soit un Premier ministre autonome ?
15:35On sait que l'Elysée, par exemple, a décidé qu'il n'y aurait plus
15:37de conseillers communs entre l'Elysée et Matignon.
15:39Michel Barnier n'a pas remercié, par exemple, Emmanuel Macron
15:42lors de la passation de pouvoir pour l'avoir nommé.
15:44Il compose seul son gouvernement.
15:46Est-ce que, dont acte, ça vous rassure sur la façon dont Emmanuel Macron
15:49se met en retrait aujourd'hui ?
15:51Si c'est vrai, tant mieux.
15:53On jugera sur pièce, par exemple.
15:55Le fait, si j'ai bien lu les informations de BFM TV,
15:57que M. Barnier ait choisi le directeur de cabinet sortant de Bruno Le Maire
16:01qui a mis notre pays dans une situation de quasi faillite budgétaire
16:05n'est pas très rassurant.
16:06Je pense qu'il y a dans la haute fonction publique
16:08aussi bien d'actives que de non-actives,
16:12des personnalités très qualifiées qui auraient pu mieux faire
16:15que le cabinet sortant de M. Le Maire.
16:17C'est un mauvais signal.
16:18Une hirondelle ne fait pas le printemps,
16:20mais on va voir ce qu'il en est.
16:22J'avoue que j'ai été très surpris par ce choix
16:24puisque ce sont des sujets qui m'intéressent
16:26et j'ai du mal à comprendre comment on peut choisir
16:28une personnalité qui, de toute évidence,
16:30a endossé la très mauvaise gestion des fonds publics de M. Le Maire.
16:33D'ailleurs, pour vous, la leçon des élections,
16:35c'est qu'Emmanuel Macron doit se tenir à distance.
16:37Vous lui demandez désormais de renoncer à l'hyper-présidence,
16:40au Jupiter, tous les termes que l'on a vu fleurir
16:42au cours des dernières années ?
16:44Mais bon, pour le coup, M. Barnier l'a dit.
16:46Il a dit que le président doit présider,
16:48donc ça impose une certaine prise de hauteur.
16:50Est-ce que vous demandez à Emmanuel Macron
16:52désormais de laisser faire le Parlement ?
16:54Il faut que M. Macron remplisse son rôle constitutionnel,
16:57donc veiller au bon ordre des institutions,
17:00présider, être garant de la cohésion nationale.
17:03Être moins interventionniste ?
17:05Ce n'est pas être moins interventionniste,
17:07c'est faire le contraire de ce qu'il a fait depuis 7 ans,
17:09une fois de plus, sur la cohésion nationale.
17:11M. Macron, quand il prend la parole,
17:13au-delà d'ailleurs des électeurs du Rassemblement national,
17:15c'est au-delà des partis politiques,
17:17met de l'huile sur le feu en permanence,
17:19oppose les gens à un espèce de plaisir sadique,
17:22à agresser les plus fragiles des Françaises et des Français.
17:25Tout ça, c'est fini. J'espère que tout cela est derrière nous.
17:28Je suis assez sceptique compte tenu de la personnalité de M. Macron.
17:31J'ai du mal à croire qu'il va vraiment se mettre en retrait.
17:34Il l'a promis à de maintes fois.
17:36Je me souviens de l'élection présidentielle de 2022.
17:38Il avait entendu les Français, il avait écouté tout le monde,
17:40il avait compris. Il serait différent.
17:42Mais je crois que M. Macron, plus il consulte les gens,
17:44plus il est en fait d'accord avec lui-même.
17:46L'avenir nous le dira.
17:48Le Rassemblement national défendait une opposition constructive
17:50avec les gouvernements précédents.
17:52Est-ce que votre positionnement sera totalement identique
17:54avec le gouvernement Barney ?
17:56Oui, tout à fait.
17:58C'est vrai que depuis deux ans et même avant,
18:00mais depuis que nous avons un groupe parlementaire,
18:02on fait sans cesse des propositions.
18:04Il nous est même arrivé de mettre des textes.
18:06Vous savez que chaque année, chaque groupe parlementaire
18:08a le droit à une journée où c'est lui qui décide
18:10de l'ordre du jour et de l'assemblée nationale.
18:12Ce sera le 31 octobre et on va y revenir.
18:14Puisque vous proposez d'approcher la réforme des retraites,
18:16je vous propose qu'on en parle dans quelques instants.
18:18Dans le passé, on avait mis des textes.
18:20Ils avaient été votés par d'autres forces politiques
18:22et les autres ne voulaient pas voter leurs propres textes.
18:24Quand on mettait un texte qui venait de la gauche
18:26ou un texte qui venait du centre, qu'ils avaient eux-mêmes voté,
18:28ils le rejetaient parce que c'était le Rassemblement national
18:30qui le proposait cette fois.
18:32Je pense que cette attitude énerve vraiment
18:34une grande majorité de Français et nous, on ne l'aura jamais.
18:36Sur quel point est-ce que vous comptez être constructif ?
18:38Est-ce que vous lui proposerez,
18:40au-delà de la réforme des retraites,
18:42un certain nombre de textes à voter ?
18:44Est-ce que vous avez déjà des textes sur la table ?
18:46Le texte sur l'immigration qui reprenait
18:48un nombre considérable de mesures
18:50de Marine Le Pen et de Jordan Bardella,
18:52même s'il ne venait pas de nous,
18:54on l'avait voté.
18:56Et puis M. Macron s'est organisé
18:58des propositions sur l'immigration,
19:00des propositions de meilleure gestion des finances publiques,
19:02vous l'avez dit sur la niche abrogation
19:04de la réforme des retraites, en amendement
19:06sans doute des propositions complémentaires.
19:08Vous savez, on a été un des groupes
19:10les plus actifs au Parlement
19:12et je crois aussi que ce que les Français,
19:14quand ils ont voté massivement pour le Rassemblement national
19:16en juin, c'est qu'ils étaient d'accord
19:18avec la ligne de Marine Le Pen au Parlement,
19:20des propositions radicales à Emmanuel Macron
19:22mais aussi des propositions constructives
19:24et ne jamais faire la politique du pire
19:26parce que, une fois plus, nous sommes
19:28souvent élus au Rassemblement national de territoires
19:30qui ont beaucoup souffert des erreurs politiques
19:32des cinquante dernières années et moi,
19:34quand je rentre dans la Somme, je ne suis pas là
19:36pour mettre de l'huile sur le feu, je suis là pour essayer
19:38de proposer des solutions à celles et ceux
19:40qui m'ont élu et qui nous ont fait confiance.
19:42Sur ce que peut faire Michel Barnier
19:44dans l'immédiat, pour essayer de comprendre
19:46quelles seraient vos urgences
19:48ou vos priorités ? Si on regarde
19:50les textes qui, pour l'instant, sont
19:52en suspens, il y a par exemple
19:54la loi sur la fin de vie, la loi d'orientation
19:56agricole, la création du délit
19:58d'homicide routier, la réforme du brevet
20:00des collèges, la suppression du droit du sol à Mayotte,
20:02qu'est-ce qui doit être repris,
20:04examiné le plus vite selon vous ?
20:06L'urgence, par exemple, c'est
20:08la situation agricole. Nous avons
20:10dans cette rentrée de très mauvaises récoltes
20:12sur le blé,
20:14sur d'autres récoltes,
20:16le colza, parfois ça va, parfois ça va pas.
20:18Il y a un double problème, c'est la quantité
20:20de céréales qui est récoltée par nos agriculteurs,
20:22mais c'est aussi leur qualité, ce qui fait
20:24qu'une part considérable du blé,
20:26par exemple, pourrait ne pas être qualifiée pour
20:28l'alimentation humaine, ce qui ferait des baisses de revenus
20:30considérables. Or, dans le reste du monde,
20:32les récoltes sont plutôt bonnes, ce qui fait
20:34que les cours mondiaux des céréales vont
20:36rester à un niveau assez bas et que les agriculteurs
20:38ne pourront pas récupérer par
20:40le prix ce qu'ils ne pourront pas faire par les quantités.
20:42Donc là, il y a une urgence à revoir
20:44totalement cette loi d'orientation agricole
20:46qui est une loi très faible, qu'on n'avait pas soutenue.
20:48Toutes ces mesures concrètes, par exemple, passent avant une mesure
20:50plus politique comme la proportionnelle.
20:52Ce n'est pas l'urgence, ça, vous le concédez.
20:54Il est évident que, par exemple, la situation des agriculteurs,
20:56des paysans français, ou,
20:58d'une manière générale, des salariés français,
21:00passent avant la proportionnelle.
21:02Mais l'un n'empêche pas l'autre. Vous savez,
21:04nous avons le temps de voir plusieurs textes.
21:06À l'Assemblée nationale, nous avons huit commissions
21:08permanentes qui peuvent travailler parallèlement,
21:10puis des commissions extraordinaires.
21:12Mais, par exemple, si on nous faisait travailler
21:14sur une loi sur la fin de vie, que moi, je voulais voter,
21:16donc ce n'est pas une opposition personnelle,
21:18avant le problème des agriculteurs,
21:20avant le pouvoir d'achat des Français,
21:22avant des lois sur l'immigration, on serait totalement en décalage.
21:24Il faut la faire quand même, la loi sur la fin de vie ?
21:26Vous demandez à Michel Barnier de la reprendre ?
21:28C'est une volonté des Français de légiférer,
21:30donc il n'y a pas de raison de s'opposer à ce que ces lois
21:32reviennent un jour sur le bureau du Parlement.
21:34Mais ce n'est pas la priorité au quotidien des Français.
21:36Moi, je n'ai, même si ça touche beaucoup de familles,
21:38évidemment, et beaucoup de soignants dans notre pays,
21:40par exemple, à l'hôpital, on l'a bien vu hier
21:42avec la visite de M. Barnier, ce que les soignants ont demandé
21:44à M. Barnier, c'est des moyens humains,
21:46des moyens matériels, une meilleure organisation
21:48avant la loi sur la fin de vie.
21:50Donc, effectivement, il y a beaucoup d'urgence dans notre pays.
21:52J'espère qu'il choisira les bonnes.
21:54Lucie, vous aviez une question sur la motion de censure.
21:56Oui, le Rassemblement national a indiqué
21:58que Michel Barnier serait jugé
22:00sur son discours de politique générale.
22:02Quels sont les éléments de son discours
22:04qui feront que vous soutiendrez
22:06ou que vous rejetterez la censure ?
22:08Finalement, c'est assez simple.
22:10Est-ce que M. Barnier a compris le vrai sens
22:12des élections européennes
22:14et législatives ? Il va savoir que les Français
22:16veulent un changement total de logiciel,
22:18qu'on change totalement de cap,
22:20qu'on rompt totalement
22:22avec le macronisme, finalement.
22:24Donc, est-ce que M. Barnier, sur l'immigration,
22:26va vraiment appliquer, par exemple, les mesures
22:28qu'il avait promises lors de la primaire
22:30des Républicains, il y a seulement trois ans ?
22:32Vous préconisez le retour de ce moratoire de trois ans sur l'immigration ?
22:34Sur un moratoire sur l'immigration,
22:36sur la reprise en main
22:38de nos aides de protection sociale pour prioriser
22:40les Français et les étrangers
22:42en situation régulière qui ont travaillé
22:44depuis plusieurs années sur notre territoire,
22:46aux clandestins, aux personnes qui ne devraient pas
22:48être sur notre territoire,
22:50sur la valorisation du travail. Il a eu des mots,
22:52on va voir si ça se concrétise, sur la justice
22:54fiscale. Moi, j'ai été très attentif
22:56à cette question. Est-ce qu'effectivement,
22:58on va cesser de privilégier une toute
23:00petite minorité, même pas 1%
23:02des Français,
23:04pour faire payer la facture
23:06à l'essentiel des classes moyennes
23:08et des classes populaires ? Je pense par exemple
23:10au poids de la TVA et de la fiscalité
23:12sur le carburant, sur l'électricité, sur le gaz,
23:14bref, toutes ces dépenses contraintes
23:16qui font, j'ai vu une étude de l'IFOP en début de semaine,
23:18que vous avez près de la moitié des Français
23:20qui, au 10 du mois,
23:22ont moins de 50 euros et un quart
23:24des Français, en particulier ceux qui ont entre 40 et 60 ans,
23:26c'est-à-dire ceux qui ont fait leur carrière,
23:28qui ont installé leur famille, vous avez un quart
23:30de ces personnes qui sont à découvert
23:32le 10 du mois. Le 10 du mois,
23:34il n'y a plus 1 euro pour pouvoir se payer
23:36peut-être un petit restaurant en famille
23:38ou juste avoir
23:40un petit plaisir pour ses enfants.
23:42Est-ce qu'il va entendre ces difficultés
23:44criantes du pays qui se sont exprimées
23:46ou est-ce qu'il va continuer
23:48le mauvais chemin qui a été pris par
23:50lui et ses prédécesseurs ? Mais si je comprends bien ce que vous êtes en train
23:52de nous dire, vous allez lui laisser quand même un peu de temps. Ce n'est pas
23:54le discours de politique générale. On attend de voir s'il agit.
23:56Pour agir, ça veut dire qu'il faut
23:58qu'il s'inscrive dans la durée. Dans un discours de politique
24:00générale, on voit déjà ce qui va arriver. Je me souviens,
24:02vous m'aviez interviewé à l'époque juste après le discours de Gabriel Attal,
24:04vous m'aviez trouvé dur quand je
24:06vous avais dit qu'il n'avait rien annoncé à part
24:08des détails insignifiants, que ça n'allait rien changer.
24:10Bon, ça n'avait rien changé.
24:12On peut imaginer pas de censure par exemple avant
24:142027 ? Non,
24:16ça dépend des circonstances. Mais de toute façon,
24:18il va y avoir un lit de justice
24:20qui va arriver très vite, c'est le budget.
24:22Il se trouve, quand M. Attal avait été nommé,
24:24il restait 9 mois pour le prochain budget,
24:26même si on a demandé des comptes en juin dernier,
24:28des comptes qu'on n'a jamais eus.
24:30Mais là, le budget, il commence le 1er octobre,
24:32et donc le vote de budget aura lieu avant les Fêtes,
24:34avec, s'il y a un 49.3,
24:36ça veut dire que si M. Barnier
24:38est fait comme Mme Borne avant lui,
24:40c'est-à-dire ne pas être
24:42capable de faire un budget de consensus,
24:44de faire des réformes, de redressement
24:46des finances publiques, et qu'il doit utiliser le 49.3,
24:48je pense qu'il aura de très grandes difficultés
24:50avec nous, s'ils veulent faire payer une fois plus.
24:52Moi, je vois ce qui arrive, parce que je connais ce qu'il y a
24:54sur le bureau du ministre de l'Economie
24:56sortant M. Le Maire, et du ministre de l'Economie
24:58qui va arriver, c'est toujours
25:00les mêmes projets de réformes qui viennent
25:02de Bercy, qui consistent à faire
25:04payer toujours les mêmes, par exemple,
25:06là, j'ai vu, ils veulent augmenter
25:08les taxes sur les poids lourds français.
25:10Donc, est-ce qu'on veut déjà que,
25:12comment dire, les poids lourds, le secteur du transport français
25:14a déjà été dévasté, avec M. Barnier
25:16à l'époque, il faut le dire, par la concurrence déloyale
25:18des conducteurs polonais,
25:20de tous les conducteurs des pays de l'Est
25:22qui sont exploités, qui sont traités comme des
25:24quasi-esclaves, et qui ont miné
25:26le transport de marchandises
25:28français, donc est-ce qu'on continue à toujours frapper
25:30ceux qui font de la richesse en France, ceux qui travaillent en France
25:32pour privilégier nos concurrents,
25:34ou est-ce qu'on change avec ce genre de logique ?
25:36Un exemple parmi d'autres, de ce qu'on attend
25:38de M. Barnier, en tout cas,
25:40on sera extrêmement exigeants, et de toute façon,
25:42s'il ne prend pas très rapidement les mesures
25:44de redressement nécessaires au pays,
25:46on va vraiment avoir des situations très difficiles.
25:48Du budget, j'en fis.
25:50Vous évoquiez juste sur le budget, le 49-3,
25:52est-ce que vous demandez à M. Barnier d'y renoncer ?
25:54Bien sûr, je ne vois pas comment.
25:56Il peut utiliser dans les circonstances
25:58qu'on a, le 49-3, qui consiste à dire
26:00je n'écoute pas le Parlement une nouvelle fois.
26:02Or, depuis deux ans,
26:04plus il y a eu des 49-3 sur le budget,
26:06moins les comptes sont bien gérés. C'est-à-dire que
26:08quand on centralise la gestion du budget
26:10à Bercy dans les mains de technocrates,
26:12ils font n'importe quoi, et le déficit public
26:14est totalement dans le décor. Donc on en revient
26:16non pas à l'unique surveillance
26:18dont vous parliez tout à l'heure, mais au contrôle
26:20du budget, au contrôle du gouvernement
26:22par le Parlement sur le budget, c'est indispensable.
26:24On ne va pas faire un 49-3
26:26pour régler une crise budgétaire,
26:28c'est la Cour des comptes qui le dit, qu'on n'a jamais vécu
26:30depuis 1945.
26:32Tanguy, via le QR code
26:34qui s'est affiché il y a quelques instants,
26:36on a une question d'Éric, un de nos
26:38téléspectateurs, qui vous demande si vous
26:40envisagez d'abroger
26:42la réforme des retraites.
26:44Il me semble que ce sera proposé le 31 octobre,
26:46c'est ça ? Proposer d'abroger, ça veut dire
26:48revenir au système d'avant ? Absolument, nous allons
26:50proposer de revenir
26:52à 42 annuités de cotisation
26:54et à 62 ans pour
26:56l'âge de départ à la retraite, car aujourd'hui
26:58cette réforme a deux problèmes
27:00très importants, c'est une injustice sociale,
27:02c'est qu'une fois plus, ceux qui travaillent dur,
27:04ceux qui ont des métiers pénibles, qui payent
27:06la facture, aussi bien financièrement
27:08avec une baisse des pensions quand on n'arrive pas à cet âge
27:10ou quand on n'arrive pas à atteindre cette annuité
27:12parce que la vie a été trop difficile,
27:14mais aussi
27:16une réforme qui coûte aujourd'hui de l'argent.
27:18On a l'impression que la réforme des retraites
27:20rééquilibre le système, elle ne le rééquilibre pas.
27:22Donc c'est à la fois une réforme
27:24qui est injuste socialement
27:26et qui est inefficace économiquement.
27:28Donc il faut évidemment la remettre
27:30totalement à plat. Alors j'ai vu que M.
27:32Barnier était prêt à travailler cette réforme,
27:34tant mieux, mais il faut qu'il entende qu'aujourd'hui
27:36ce n'est pas la même chose
27:38d'être aide-soignante entre
27:4019 et 64 ans,
27:42d'avoir un travail très difficile,
27:44de s'occuper des gens, d'avoir des horaires difficiles
27:46et d'être comme moi privilégié.
27:48J'ai eu la chance de faire des études
27:50que je voulais, de travailler
27:52dans des circonstances faciles.
27:54Je n'ai pas la même difficulté au quotidien
27:56que les personnes qui travaillent durs.
27:58Je ne peux pas être capable, parce que M. Barnier a le même parcours
28:00que moi en l'occurrence, de reconnaître
28:02qu'on est des privilégiés et que c'est trop facile
28:04de taper sur ceux qui ont moins de chance que nous.
28:06Moi je ne le supporte pas.
28:08Parlons un peu finance. La réforme que vous
28:10préconisez coûtera 30 milliards d'euros
28:12à l'État, au bas mot. Est-ce qu'à force
28:14de défendre le système des retraites, vous ne craignez pas
28:16de le mettre en faillite ?
28:18Non mais pas du tout. Nous on a un chiffrage et d'autres instituts
28:20comme l'IFRAP le font, de 10 milliards
28:22d'euros. Mais imaginons
28:24que la réforme puisse coûter un peu plus cher
28:26même que ce que nous pensons nous.
28:28Pour le moment, sur les analyses financières
28:30et économiques, je suis désolé, Marine Le Pen qui a été beaucoup critiquée,
28:32les faits lui ont toujours donné raison.
28:34Nous ce qu'on critique au-delà de ça,
28:36c'est cette gestion permanente de la pénurie.
28:38Les femmes et les hommes politiques
28:40sortant du système, qui ont échoué
28:42sur la politique économique, la politique industrielle, la politique
28:44agricole, la politique commerciale,
28:46font payer aux travailleurs français et aux entrepreneurs
28:48leur échec. Ils n'envisagent
28:50jamais de rétablir, par exemple, la productivité
28:52du travail et des moyens de production.
28:54C'est-à-dire qu'avec les mêmes personnes,
28:56vous créez plus de richesses
28:58comme ce qui s'est passé pendant l'électroglorieuse.
29:00Et pour ça, il faut travailler aussi plus longtemps, on sait.
29:02Non, ça c'est pas la productivité, ça c'est la quantité de travail.
29:04La productivité, par exemple, aux États-Unis, aujourd'hui,
29:06les gains de productivité sont les doubles que les gains
29:08de productivité en France et en Europe.
29:10Prenez un exemple, la recherche,
29:12les budgets, par contre, de recherche et développement.
29:14Ça fait dix ans qu'au Rassemblement national,
29:16on demande qu'il soit porté à 3%
29:18du PIB pour qu'on puisse innover, pour qu'on ait
29:20les moyens aussi de réindustrialiser
29:22avec de l'automatisation,
29:24avec des robots qui, contrairement à ce que certains
29:26croient, créent des emplois. On le voit bien
29:28en Corée, au Japon, en Allemagne,
29:30plus vous avez une automatisation
29:32des chaînes de production, plus vous pouvez garder
29:34des usines et créer des emplois d'ouvriers
29:36parce que vous n'êtes plus en concurrence avec les pays
29:38à bas coût, comme la Chine ou l'Asie.
29:40Nous avons pris beaucoup de retard. De la même façon,
29:42dans la réforme de Marine Le Pen et Jordan Bardet,
29:44qu'est-ce qu'on propose ? D'encourager
29:46les jeunes à travailler plus tôt
29:48puisque s'ils commencent à travailler plus tôt, ils pourront
29:50partir plus tôt et cela créera
29:52beaucoup de richesses et ça résoudra des problèmes.
29:54Moi, j'ai souvent le débat avec la gauche sur la transition
29:56écologique. La gauche nous dit toute la journée
29:58il faut faire la transition écologique, ils ont raison,
30:00notamment, rénover les bâtiments.
30:02Pour rénover les bâtiments, vous avez besoin
30:04d'artisans qualifiés
30:06qui savent bien travailler
30:08comme on sait le faire en France. Pour ça,
30:10il ne faut pas faire des études qui font
30:125 ans et qui ne vous apportent
30:14pas grand-chose. Il faut refaire
30:16l'apprentissage qualifié.
30:18Vous dites que les étrangers doivent travailler plus tôt ?
30:20Travailler dans le bâtiment,
30:22faire la transition écologique et énergétique,
30:24avoir des emplois bien payés parce qu'on peut
30:26être bien payé dans ces secteurs-là,
30:28ça financera les retraites.
30:30Les Français doivent travailler plus tôt, ils doivent aussi
30:32travailler plus tard. On sait que la France
30:34est l'un des pays qui travaille le moins longtemps dans le monde.
30:36En fait, on est en retraite 23 ans
30:38après l'âge de départ légal
30:40en France. C'est un record mondial.
30:42On devrait en être fiers, Madame, de pouvoir profiter
30:44de la retraite. Ce n'est pas mentir aux Français de leur dire
30:46qu'ils sont mal payés en matière de retraite.
30:48Le but d'un système de retraite, c'est que les gens soient tellement fatigués
30:50qu'ils n'en bénéficient pas. Effectivement,
30:52je ne fais pas partie de cette philosophie politique.
30:54Vous voyez ce renversement
30:56que je trouve tragique qu'on assiste
30:58en Europe et en France. C'est qu'on consiste
31:00à dire que visiblement, pouvoir profiter
31:02de la retraite, ce serait un crime.
31:04Mais on en profite déjà largement.
31:06Est-ce qu'il y a vraiment besoin de revenir sur cette retraite ?
31:08Vous et moi, on en profitera sans doute largement si on a la chance
31:10d'être en bonne santé. Moi, je peux vous présenter
31:12beaucoup de gens qui n'en profitent pas beaucoup, non seulement parce qu'ils ont
31:14des petites pensions, mais aussi parce qu'ils sont abîmés par la vie.
31:16Et quand vous dites, par exemple, que
31:18travailler plus longtemps
31:20permet de financer
31:22notre protection sociale, ce n'est pas totalement vrai.
31:24Parce que quand on voit la réforme Fillon et le bilan
31:26de la réforme Fillon, il y a tellement de coûts
31:28pour des gens qui sont en invalidité,
31:30en situation de handicap,
31:32en maladie chronique, parce qu'ils se sont abîmés
31:34au travail. Quand vous vous blessez
31:36à 62 ans au travail, ça n'a pas la même conséquence
31:38que quand vous vous blessez à 21 ans.
31:40Il y a des blessures à 62 ans qui sont définitives
31:42alors que vous pouvez vous rétablir
31:44quand vous êtes plus jeune.
31:46Et donc aujourd'hui, vous avez des gens qui s'abîment
31:48très durement au travail, et à 62 ans,
31:50quand vous avez le dos cassé, vous ne profitez pas
31:52beaucoup de votre retraite.
31:54Si cette réforme des retraites revient à l'Assemblée,
31:56ce sera la quatrième depuis qu'Emmanuel Macron
31:58est au pouvoir. Est-ce que ce n'est pas la preuve
32:00que la classe politique s'intéresse uniquement
32:02aux personnes âgées, qui votent beaucoup, on le sait.
32:04On n'entend pas beaucoup parler d'éducation,
32:06d'innovation, d'emploi. Est-ce qu'il ne faut pas
32:08aller chercher la cause
32:10du faible vote des jeunes ?
32:12Nous, vous savez, on fait de scores
32:14importants chez les jeunes.
32:16Parce qu'on parle de ces sujets.
32:18Qui, à part Marine Le Pen, depuis le début de son engagement
32:20politique, a dénoncé la baisse du niveau
32:22à l'éducation nationale, en particulier dans l'école publique ?
32:24Moi, je ne fais que ma scolarité dans l'école publique.
32:26Je dois tout à l'école publique.
32:28Je sais ce que je lui dois et je sais ce que j'aurais pu
32:30ne pas pouvoir faire, la chance de pouvoir
32:32faire dans ma vie, si je n'avais pas eu une bonne école publique
32:34et des très bons enseignants. Aujourd'hui,
32:36je pense que je ne pourrais pas avoir le parcours que j'ai eu
32:38d'éducation, parce que le système scolaire
32:40s'est considérablement affaibli.
32:42En demandant toujours moins,
32:44notamment aux classes populaires, on les laisse
32:46en situation de grande difficulté.
32:48Une école exigeante, qui enseigne
32:50des savoirs verticaux,
32:52où on apprend aux enfants à écrire,
32:54à compter, à connaître leur histoire,
32:56à apprendre le civisme, ça permet à tout le monde
32:58de réussir et ça permet la méritocratie
33:00à tous les échanges de la société, alors que
33:02le laxisme qu'on voit depuis 20 ans,
33:04ça n'a fait qu'aggraver les problèmes.
33:06Vous dites qu'il y a, d'une certaine façon,
33:08un certain nombre de privilégiés qui ont connu des carrières
33:10qui, au final, ne les ont pas abîmées.
33:12Vous dites qu'il faut favoriser les jeunes.
33:14Quand on regarde aujourd'hui les calculs
33:16faits par les économistes,
33:18le travail est, par exemple, beaucoup
33:20plus taxé, mais beaucoup plus taxé
33:22que les retraites, que les rentes
33:24issues de l'investissement ou de l'héritage.
33:26Ce que l'on voit actuellement à l'antenne,
33:28ça dit qu'en fait, quand l'employeur vous donne 100 euros
33:30et que vous êtes
33:32un employé, il vous en reste en réalité 54 en poche.
33:34En revanche, quand vous héritez
33:36de 100 euros, il vous en reste 94
33:38en poche et quand vous êtes
33:40à la retraite et que vous avez 100 euros
33:42de retraite, il vous en reste 86
33:44en poche. Est-ce qu'il faut
33:46désindexer les pensions
33:48des retraites sur l'inflation, pas celles
33:50de tout le monde, celles des plus aisées ?
33:52Il y a une proposition en ce sens de dire que les 20%
33:54qui touchent les plus hautes retraites
33:56n'est pas obligé de revaloriser leurs pensions
33:58de retraite chaque année.
34:00Le problème de ce système, c'est que
34:02quand vous commencez à rentrer là-dedans,
34:04et je pense que beaucoup de Français et des Français qui nous regardent le savent,
34:06c'est qu'on dit oui, on va désindexer
34:08les retraites des plus aisées et puis en fait,
34:10on désindexe les pensions de toutes les classes moyennes.
34:12Donc vous êtes contre. Mais je suis contre parce que
34:14je n'ai pas confiance dans ce genre de proposition. Je sais d'où elles viennent.
34:16Je sais les services du ministère de Bercy
34:18qui font ces propositions et en fait,
34:20ce qu'ils disent à l'antenne, ce qu'ils disent
34:22dans les médias ne correspond pas à la mesure qui se passe.
34:24Souvenez-vous de François Hollande
34:26qui est revenu au Parlement grâce à monsieur
34:28Mélenchon et à monsieur Wauquiez
34:30qui avaient fait la même chose pendant la campagne électorale.
34:32Mon ennemi, c'est la finance. Il n'y a que les plus riches
34:34des riches qui vont payer la facture.
34:36Au final, ça a été la plus grosse hausse d'impôts
34:38sur les classes moyennes françaises.
34:40Je n'ai pas confiance dans ces gens et par ailleurs,
34:42mon but dans la vie, si vous voulez, ce n'est pas de taxer autant
34:44les retraités. Ce n'est pas parce qu'on taxe trop le travail
34:46qu'il faut taxer tout le monde.
34:48Ce n'est pas une philosophie. On en revient à l'idéologie
34:50de la pénurie qui m'inspire.
34:52Le vrai problème, et c'est une fois de plus, désolé,
34:54on le dit avec Marine Le Pen depuis des années,
34:56c'est la trappe à bas salaire.
34:58Monsieur Barnier va-t-il rompre avec
35:0040 ans de politique qui ont fait qu'aujourd'hui,
35:02vous êtes coincé au SMIC parce que
35:04l'organisation des cotisations, des exemptions
35:06de cotisations est tellement mal faite
35:08qu'effectivement, augmenter un salarié
35:10au SMIC qui travaille bien et à qui
35:12vous voulez reconnaître ses mérites,
35:14pour l'augmenter de 100 euros de pouvoir d'achat,
35:16ça vous coûte 500 euros
35:18entre le délai sur les retraites
35:20et la prime pour l'actualité.
35:22Vous savez que Michel Barnier ne veut pas l'abrogation de la réforme
35:24des retraites, mais qu'il a suggéré des améliorations
35:26possibles. Est-ce que si, par exemple,
35:28il fait des gestes sur les carrières longues,
35:30sur la pénibilité, ça vous satisfera ?
35:32C'est un premier pas
35:34dont acte et vous avancerez
35:36avec lui ?
35:38Moi, je pense qu'il est beaucoup plus simple d'abroger cette réforme
35:40et de refaire une autre réforme.
35:42On verra.
35:44Il y a quand même, pour le coup, en tant que représentant
35:46entre les députés du NFP
35:48et les députés du RN,
35:50une très forte part des Français
35:52qui ont élu des députés pour revoir totalement
35:54cette réforme des retraites.
35:56Le problème aussi de la bureaucratie française, Mme Taillat,
35:58c'est qu'on fait un système qui ne fonctionne pas
36:00et au lieu d'avoir le courage de le remettre à plat
36:02et de repartir à zéro, on fait des exceptions,
36:04des trous dans le système, le trou dans la raquette
36:06et plus personne ne comprend rien. Vous savez, moi, dans mes permanences
36:08à Corbie, dans ma circonscription,
36:10j'ai un rendez-vous sur dix,
36:12c'est une personne qui vient me voir avec
36:14son parcours professionnel pour avoir sa retraite
36:16et qui ne comprend rien,
36:18et moi non plus d'ailleurs au passage,
36:20à quelle pension elle va toucher tellement le système est compliqué.
36:22Donc, moi, je veux bien qu'on refasse encore
36:24un système où on fait des trous, des exceptions,
36:26des modifications. Tout ça coûte de l'argent
36:28parce que plus vous faites de modifications, plus vous font
36:30des fonctionnaires, les pauvres, pour vérifier
36:32que tout ça fonctionne ou ne fonctionne pas
36:34d'ailleurs. Donc, ce système illisible
36:36qui fait d'ailleurs que quand vous travaillez, vous ne savez pas
36:38où vous en êtes, vous ne savez pas quelle retraite
36:40vous allez toucher à la fin de votre vie,
36:42c'est tout si vous êtes dans des zones un peu d'ombre, par exemple
36:44compagnes d'artisans,
36:46femmes des réculteurs, j'en ai beaucoup évidemment
36:48dans ma circonscription. Vous avez des personnes
36:50qui ne savent même pas et l'administration n'est pas capable de leur dire
36:52où ils en sont. Donc, faisons aussi des choses
36:54simples et ce genre de promesses
36:56qui consiste à garder ce qui ne marche pas
36:58et essayer d'améliorer un peu par des exceptions,
37:00moi, je le dis totalement à l'inverse.
37:02Repartons à zéro.
37:04Pendant la campagne des législatives, Jordan Bardella
37:06avait dit qu'il reportait la réforme des retraites dans un second temps,
37:08le temps de mener un audit
37:10des finances publiques. Aujourd'hui, vous en faites
37:12un texte prioritaire. Finalement, le sérieux
37:14budgétaire, c'est juste pendant les campagnes électorales.
37:16Pas du tout, c'est la même date. On avait dit
37:18qu'on reverrait la réforme des retraites
37:20à l'automne 2024.
37:22Il n'y a pas eu d'audit, t'as la raison.
37:24Malheureusement, l'audit a été en cours.
37:26Néanmoins, vous mettez les retraites en haut de la pile.
37:28On avait dit que la réforme des retraites serait
37:30à l'automne 2024 dans le programme
37:32présenté par Jordan Bardella. Notre niche,
37:34vous l'avez dit mademoiselle Matrousse, c'est le 31 octobre
37:362024. Donc je crois que le 31 octobre,
37:38on est en plein dans l'automne.
37:40Donc on fait exactement ce qu'on avait annoncé
37:42en l'occurrence. Il n'y a pas eu l'audit.
37:44Mais je le regrette. Mais excusez-moi, on nous a dit
37:46le Rassemblement national ment.
37:48En l'occurrence, soi-disant, je mentais
37:50sur vos plateaux, ça m'a été reproché à plusieurs reprises.
37:52On sait très bien ce qui se passe dans les finances publiques.
37:54Je vous ai dit, c'est pas vrai. La Cour des Comptes
37:56et Bercy nous disent qu'il faut ouvrir le capot.
37:58On ne comprend pas la dérive des dépenses.
38:00Deux mois plus tard, on apprend que le déficit public
38:02sera 50% supérieur à ce qui a été promis.
38:04Donc moi, j'appelle ça une dérive des dépenses.
38:06Et aujourd'hui encore, quand vous lisez la presse économique
38:08et je sais, madame, que vous y êtes très attentive,
38:10il y a très peu de gens qui sont capables
38:12de nous expliquer comment on se retrouve dans cette situation
38:14ubuesque où Bercy
38:16n'arrive plus à savoir où va l'argent.
38:18Monsieur Jean-Philippe Tanguy, est-ce qu'il y a une possibilité
38:20que le budget 2025 ne soit pas un budget
38:22de l'armée de sang ? 20 milliards d'économies
38:24à faire pour l'année prochaine.
38:26Il faudra en faire 100 d'ici 2027.
38:28Mais on garde le premier président
38:30de la Cour des comptes.
38:32Non mais, l'armée des sangs, c'est pure chilien.
38:34Ça renvoie à une période de guerre.
38:36Alors, je dis à monsieur Barnier,
38:38la France n'est pas en guerre.
38:40Nous avons la chance d'être en paix
38:42et nous pouvons faire des réformes qui ne demandent
38:44ni l'arme, ni sang.
38:46Ce sera un budget difficile, quoi qu'il en soit.
38:48Non mais, ce qui est difficile, c'est d'affronter aujourd'hui
38:50l'État mammouth, l'État obèse,
38:52cette bureaucratie que les gouvernements
38:54français ont créé d'année en année
38:56entre la France et l'Union Européenne.
38:58Avec un millefeuille administratif.
39:00Aujourd'hui, pareil, quand vous habitez
39:02dans la Somme, vous ne savez même pas
39:04de quelle intercommunalité
39:06vous relevez. Vous avez les cantons
39:08qui sont différents de la circonscription.
39:10Vous avez un syndicat des eaux. Vous avez un syndicat des ordures.
39:12Bref, plus personne ne comprend rien
39:14à ce millefeuille territorial.
39:16Cela coûte des milliards d'euros.
39:18Il faut avoir le courage
39:20de supprimer des gestions administratives,
39:22de remettre de la rationalité.
39:24Aujourd'hui, je vois, en Picardie,
39:26des fonctionnaires méritants
39:28qui sont coincés dans des bureaux préférés
39:30être sur le terrain au service des gens.
39:32Dans le monde rural, on a supprimé par exemple
39:34tous les gardes champêtres pour créer des services
39:36de communication dans les intercommunalités.
39:38Les gens, je crois, majoritairement
39:40préféraient avoir des gardes champêtres
39:42ou des gens qui sont capables de venir vérifier
39:44leur consommation d'eau quand ça déraille.
39:46Soyons très concrets, Jean-Philippe Tanguy.
39:48À quels ministères ont réduit
39:50les crédits et pour lesquels
39:52augmente-t-on les crédits ?
39:54Par exemple, la transition écologique doit perdre
39:563 milliards l'an prochain. Est-ce que c'est légitime
39:58compte tenu du réchauffement climatique ?
40:00L'argent ne va pas là où il faut.
40:02Prenons l'exemple de la transition.
40:04Nous subventionnons depuis plusieurs années
40:06des voitures électriques.
40:08Quelques années plus tard, on se rend compte
40:10que les planifications industrielles de ces voitures
40:12ne fonctionnent pas, que tous les industriels
40:14nous disent que ça a été fait en dépit du bon sens.
40:16Les consommateurs ont de très mauvais retours
40:18parce qu'on a subventionné massivement
40:20avec l'argent des Français des modèles qui ne fonctionnaient pas.
40:22On a fait ça n'importe comment.
40:24On aurait investi davantage
40:26dans la recherche et le développement
40:28plutôt que de faire des chèques aux constructeurs
40:30qui ne servaient à rien. On n'aurait pas dépensé
40:32de l'argent n'importe comment. Dans la rénovation
40:34thermique, on se rend compte qu'on a mis beaucoup d'argent
40:36mais comme on n'a pas forcément les artisans
40:38et les compétences, qu'il y a beaucoup de travail détaché
40:40des pays de l'Est au lieu d'engager
40:42ou de former des personnes en France,
40:44cet argent est mal utilisé.
40:46En même temps,
40:48vous préconisez de baisser
40:50la TVA sur les énergies.
40:52Le prix de l'essence n'a jamais été aussi bas.
40:54L'inflation est enfin passée sous les 2 %.
40:56Est-ce que c'est vraiment la priorité ?
40:58Ça coûte des fortunes. Est-ce que c'est la priorité ?
41:00Est-ce que c'est comme ça qu'on va redresser les comptes publics ?
41:02Vous voyez dire que le carburant
41:04n'a jamais été aussi bas.
41:06Il est très haut
41:08et on veut habituer
41:10M. Macron et ses amis
41:12ont voulu habituer les Françaises et les Français
41:14à avoir un carburant très élevé
41:16au-dessus d'1,50€ de manière structurelle
41:18et bientôt au-dessus de 2€.
41:20Nous, on ne considère pas que ce soit normal parce que
41:22l'énergie, ce n'est pas un bien comme un autre,
41:24c'est un bien de première nécessité. On ne peut pas vivre
41:26dans beaucoup de territoires en France
41:28si on ne peut pas faire le plein de sa voiture.
41:30On ne peut pas vivre si on n'a pas
41:32l'électricité pour se chauffer et pour faire à manger.
41:34Donc la baisse de la TVA, vous allez proposer dans le prochain budget.
41:36Oui, on continuera à proposer
41:38ce genre d'économie très importante
41:40pour les Français, ce retour de pouvoir d'achat
41:42et nous, on proposera des réformes
41:44structurelles de l'État.
41:46Si on compare la France
41:48à nos voisins européens, nous avons plus de 55%
41:50de PIB en dépenses publiques
41:52pour un service public qui ne satisfait aujourd'hui personne.
41:54Je voyais encore, j'écoutais encore
41:56les dirigeants de la Macronie qui eux-mêmes disaient
41:58même nos électeurs disent qu'ils n'en ont pas pour leur argent.
42:00C'est le moins qu'on puisse dire. Donc il y a de toute évidence
42:02et d'ailleurs c'était le cri du cœur des Gilets jaunes
42:04à l'époque, où va l'argent ?
42:06Et on doit comprendre où va l'argent des Français.
42:08De toute évidence, il n'est pas bien
42:10utilisé dans les services publics.
42:12Sur la situation politique aujourd'hui,
42:14Jean-Philippe Tanguy, Marine Le Pen
42:16dit qu'elle pense qu'il
42:18peut y avoir une élection présidentielle
42:20anticipée.
42:22Qu'est-ce qui vous fait penser cela
42:24et à quelle échéance ?
42:26L'échéance,
42:28nous, on ne lit pas dans le mar de
42:30café ou ailleurs ce que
42:32dit Marine Le Pen, qu'elle avait dit avant
42:34les élections législatives. Le président
42:36de la République a trois instruments
42:38pour régler des crises politiques. Il y a
42:40le référendum. Il a toujours refusé
42:42de l'utiliser. Il a la
42:44dissolution. Il vient de l'utiliser en créant
42:46avec des alliances
42:48contre nature avec la gauche
42:50une situation très difficilement gouvernable, on verra.
42:52Et il lui reste quoi aujourd'hui ? Qu'avait utilisé le général De Gaulle ?
42:54La démission.
42:56Ce n'est pas qu'on souhaite sa démission. À plusieurs
42:58reprises, on se fait interpeller, vous demandez la démission.
43:00On ne demande pas la démission du président de la République
43:02mais il peut apparaître une situation politique
43:04où l'évidence, c'est que
43:06vous dites que c'est par exemple la prochaine étape
43:08si Michel Barnier chute à cause
43:10d'une motion de censure. Quelle issue vous voyez
43:12derrière ? Pour vous il n'y a plus que la possibilité
43:14de la démission d'Emmanuel Macron ?
43:16Ce n'est pas tant la chute du gouvernement Barnier que par exemple
43:18l'incapacité de réussir un budget
43:20de faire voter ou d'adopter un budget
43:22de redressement national.
43:24Ça pourrait être une cause de crise
43:26très importante pour le pays. Ce n'est pas les États-Unis
43:28ce qu'on appelle le shutdown où il n'y a plus d'argent pour payer
43:30les fonctionnaires. Rassurons les Françaises et les Français
43:32ça n'existe pas en France contrairement à ce
43:34qu'il y a de faire croire la Macronie pour faire peur aux gens.
43:36Mais s'il n'y avait pas de budget de redressement des finances publiques
43:38ce n'est pas les fonctionnaires français qui ne seraient pas payés
43:40c'est les marchés financiers qui attaqueraient
43:42la France et ce serait encore...
43:44C'est que la responsabilité du vote se pose sur votre député aussi.
43:46On ne va pas faire du chantage.
43:48Il y a 50 ans de déficit, ça fait 50 ans
43:50que nos opposants mettent la France
43:52en déficit public. Ce n'est quand même pas eux qui vont nous donner
43:54des leçons de bonne gestion.
43:56Et vous reviendrez nous parler du budget évidemment.
43:58Jean-Philippe Tanguy, merci d'avoir accepté
44:00l'invitation de BFM politique.

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