Arthur de Watrigant, directeur de la rédaction l'Incorrect, au sujet du droit de grève : «Tout ce qui est légal et constitutionnel n’est pas forcément légitime».
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00:00 Plusieurs choses, il y a un, déjà tout ce qui est légal et constitutionnel n'est pas forcément légitime.
00:04 J'entends que le droit de grève est constitutionnel, il est légal, tout ça, très bien,
00:07 mais il faut voir la légitimité.
00:09 Quand on sait que depuis 1947, il n'y a pas eu une année sans grève de la SNCF,
00:13 on peut se demander si ce n'est pas devenu un hobby.
00:15 Ensuite, on est tellement habitué, si vous voulez, au calendrier des grèves
00:20 qu'on a besoin de déposer un praline.
00:22 Il faut juste regarder le calendrier des vacances scolaires,
00:23 généralement c'est Noël et l'Èle à Toussaint qui sont préemptés d'office.
00:27 On ne peut pas faire confiance à la SNCF aujourd'hui, c'est une réalité.
00:31 Il faut regarder ce qui est intéressant, c'est les doléances,
00:33 parce qu'on dit qu'il y a toujours une grève depuis 1947,
00:36 il peut y avoir des bonnes raisons, parfois d'autres mauvaises.
00:37 Les trois doléances aujourd'hui sont un, l'accompagnement dans la pénibilité du travail.
00:43 C'est un peu compliqué de faire entendre ça aux gens après les grèves,
00:46 avec la Cour des agriculteurs, l'hôpital, la police,
00:49 quand vous avez un taux de démission qui est de 1% à la SNCF,
00:52 on dit que le travail ne doit pas être si pénible que ça.
00:55 Ensuite, la deuxième doléance, c'est la hausse des salaires.
00:57 Depuis 2020, il y a une hausse des salaires entre 17 et 21%.
01:02 La moyenne nationale, c'est entre ces 13% à peu près.
01:05 Et enfin, la troisième doléance, c'est le partage des profits,
01:09 parce que la SNCF, il fallait annoncer qu'elle allait dégager un profit de 2 milliards.
01:12 Sauf qu'il faudrait rajouter, c'est que profit de 2 milliards,
01:15 en ajoutant la subvention de l'État de 25 milliards et le rachat de la dette à 35 milliards.
01:19 Or, ces 25 plus 35, ce sont évidemment les contribuables,
01:23 donc évidemment les cheminots, mais aussi tous les Français qui payent.
01:26 Donc la question, c'est est-ce que ces doléances-là sont-elles légitimes aujourd'hui ?
01:30 Au vu des données, je n'ai pas l'impression.
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