• il y a 10 mois
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News
Transcription
00:00 Cette semaine, Michel Onfray, le Conseil d'Etat, a demandé à l'ARCOM, qui est le régulateur des médias,
00:05 de renforcer son contrôle sur CNews en partant d'une requête de reporters sans frontières
00:10 exigeant le pluralisme au-delà des seuls invités politiques.
00:14 Vous ne vous êtes pas encore exprimé sur cette décision, sur ce précédent. Comment réagissez-vous ?
00:19 Moi, je ne suis pas très étonné parce que ça fait quand même un petit moment que ça couvre tout ça.
00:22 C'est-à-dire que là, ça devient enfin visible.
00:24 Ça devient un peu visible, je dirais, grâce à CNews aussi.
00:26 C'est-à-dire que, comme vous concentrez un peu toutes les agressivités du pouvoir,
00:30 on voit comment ce pouvoir fonctionne depuis des années.
00:33 Si vous permettez que je parle de moi deux secondes, je suis interdit de service public depuis six ans.
00:37 Ça ne gêne pas ces gens-là de nous parler de la pluralité.
00:40 Quand on voit sur le fronton de Radio France, France Culture, l'esprit d'ouverture, on rêve.
00:46 Leur esprit est un esprit de fermeture.
00:49 Ils ont un cerveau walkiste et c'est vraiment...
00:52 Qui pense comme nous est le bienvenu, qui ne pense pas comme nous est à exclure.
00:55 Et à exclure et à stigmatiser.
00:57 C'est-à-dire à salir, à détruire.
00:59 On nous fait porter, ça a été mon cas, des uniformes nazis, militians, etc., fascistes.
01:05 On est traité de Marcel Déat, ça a été le cas.
01:07 Moi, j'ai été présenté comme un français qui a porté l'uniforme nazi sur le front russe.
01:12 Ça n'a gêné personne que Bernard Henri Lévy le dise,
01:15 que Jean-François Canne le dise dans "Mariane",
01:18 que Jacques Julliard le dise également dans "Mariane".
01:20 Ça n'a gêné personne, cette façon d'utiliser sans cesse la Shoah aussi.
01:24 Cette façon assez singulière d'imaginer qu'on pourrait utiliser la Shoah n'importe comment
01:28 et traiter tout le monde de Goebbels, d'Adolf Hitler.
01:32 Récupérer en permanence la Shoah, récupérer en permanence au radours sur glane
01:36 pour salir ceux qui ne pensent pas comme eux.
01:38 Et donc, je sais que ça fonctionne comme ça.
01:40 Sur le service public, on peut être interdit de parole.
01:42 Et ce sont ces gens-là qui nous parlent de liberté d'expression.
01:45 Je rappelle que quand je faisais mon cours à l'université populaire de Caen,
01:48 et que j'ai fait un cours sur Freud,
01:50 il y a des gens qui se sont manifestés, qui ont fait une pétition à France Culture
01:54 pour interdire la diffusion de mon cours, mais c'était formidable.
01:57 Ils interdisaient mon cours au nom de la liberté d'expression.
02:01 C'était quand même assez formidable, c'était très orwellien
02:03 d'imaginer qu'au nom de la liberté d'expression,
02:05 on pouvait interdire l'exercice de la liberté d'expression.
02:08 Je voudrais d'ailleurs saluer Olivier Poivre d'Arvor,
02:10 qui à l'époque était le patron de France Culture
02:12 et qui a refusé cette invitation qui était faite par un certain nombre de personnes,
02:15 notamment madame Rodinesco et d'autres.
02:18 Je me rappelle le sénateur Jean-Pierre Soir,
02:20 dont on a parlé récemment pour des histoires pas terribles,
02:23 dans le Canard Enchaîné, qui lui est intervenu auprès du président de région
02:26 pour faire supprimer la subvention qui permettait à l'université populaire d'exister.
02:30 - Donc dénigrement, à votre encontre, ostracisation.
02:34 - Bien sûr, monsieur Gérard Miller, dont on parle aussi récemment,
02:37 et pour de mauvaises raisons, qui lui aussi m'a sali au moment où mon Freud est paru,
02:41 parce qu'effectivement, je disais, quelle était la théorie de Freud sur l'argent ?
02:44 C'est lui qui la théorise, cette question de l'argent, de l'argent liquide,
02:48 de l'efficacité de la cure si vous payez seulement en argent liquide, etc.
02:51 Je rapprochais Freud de l'argent, j'étais donc un antisémite.
02:54 Et Le Monde et Libération reprenaient cette ancienne en disant,
02:57 "Regardez, Michel Onfray est un antisémite."
02:59 - Vous avez dit Orwellien, Michel Onfray.
03:00 Je voudrais préciser, pour en revenir précisément au Conseil d'État,
03:03 qu'il exige de l'Art Comme, par exemple, une nouvelle interprétation de la loi,
03:07 la loi de 1986 sur le pluralisme.
03:09 Est-ce que ça s'apparente de votre point de vue ?
03:11 Parce qu'on a beaucoup entendu ce mot, le fichage,
03:13 fichage des invités hors politique, chroniqueurs, voire journalistes.
03:17 Et vous-même, dans ce cas-là, comment vous étiquetez aujourd'hui ?
03:21 - Bien sûr, j'ai entendu que sur votre chaîne, notamment, Philippe de Villiers
03:25 a fait savoir que ça renvoyait à la question des fiches au moment de l'affaire Dreyfus.
03:27 Il a raison.
03:29 Mais je pèse mes mots, ça renvoie aussi à une époque où il existait des triangles
03:33 pour signifier qui étaient les gens, les triangles rouges pour les politiques.
03:35 - Est-ce que ça fait une comparaison avec cette période-là ?
03:37 - Écoutez, je suis désolé, mais quand on vous dit,
03:39 on va vous assigner à ce que vous êtes,
03:41 homosexuel, triangle rouge, rose, politique, triangle rouge,
03:45 je ne parle pas de l'étoile juive, je veux épargner mes amis juifs
03:51 et les amis juifs sur ce sujet.
03:52 Mais le violet aussi, si je me souviens bien pour la question des témoins de Jéhovah,
03:58 plus le vert pour les droits communs, etc.
04:00 Alors faudrait-il, pour que ce soit franchement clair,
04:02 que nous arrivions en arborant un triangle en disant,
04:05 ce monsieur est de quoi ?
04:06 Est de la France insoumise ?
04:08 - Mais n'est-ce qu'il n'y a pas un côté, une forme de paradoxe,
04:10 c'est-à-dire l'arbitraire au nom de l'État de droit ?
04:12 Au nom de l'État de droit, on vous assigne une identité politique ou idéologique,
04:16 est-ce qu'il serait possible alors de la contester ?
04:18 D'avoir une forme d'appel si vous ne vous reconnaissez pas
04:21 dans le fichage qu'on vous assignera ?
04:23 Donc j'imagine qu'on vous colle une étiquette, vous la contestez,
04:25 quelle est la suite ?
04:26 - Il faut demander à ces gens-là.
04:27 Mais moi je souhaiterais que si vraiment leur théorie fonctionne pour ces news,
04:30 ça puisse fonctionner partout.
04:32 Et qu'on puisse à ce moment-là faire ça sur toutes les chaînes,
04:34 sur toutes les radios, et qu'on puisse pour le coup savoir
04:36 qui travaille à France Culture, qui travaille à France Inter,
04:38 enfin ce que sont les positions politiques de ces gens-là.
04:40 - Et c'est faisable, Michel Onfray ?
04:42 - Bien sûr que non.
04:43 Sauf à avoir une société totalitaire dans laquelle, je vous le dis,
04:45 ce serait très visible.
04:46 Parce qu'en fait, ça peut vous choquer que je parle de ce triangle,
04:49 parce qu'effectivement on se dit, quand même c'est choquant,
04:52 je rappelle quand même que ces triangles, ils existeraient sur des fiches.
04:55 Vous auriez des fiches et on dirait Sonia Mabrouk, Elle est,
04:58 et puis on aurait quel type de triangle ?
05:00 Et pour dire quoi ? Peut-être même plusieurs triangles.
05:02 Vous auriez le droit d'être franc-maçon, d'être homosexuel,
05:07 d'être de droit commun, etc.
05:09 Et on fait comment ? On superpose le tout.
05:11 Et là, on dit, mais on va décompter sur quoi ?
05:13 Sur l'appartenance à la franc-maçonnerie, l'appartenance à la France insoumise ?
05:17 - Mais là, Michel Onfray, vous ciblez le pouvoir,
05:18 mais on parle d'une décision du Conseil d'État,
05:20 qui est quand même indépendant du pouvoir.
05:21 - Vous plaisantez ?
05:22 - Non, je plaisante pas.
05:24 - Non, je plaisante en disant que vous plaisantez.
05:25 - Non, le Conseil d'État est indépendant.
05:27 C'est une institution judiciaire.
05:28 - Non, ce ne sont pas des institutions indépendantes.
05:30 On ne choisit pas ces gens-là par hasard.
05:32 Eux aussi ont des triangles.
05:33 Et donc, on sait très bien quand...
05:34 - Pardon ?
05:35 - Ce monde-là défend à peu près le même monde.
05:37 On le sait très bien qu'aujourd'hui,
05:39 quand on vous fait savoir qu'il y a un cercle de la raison,
05:41 vous avez le droit d'être de droite ou de gauche,
05:43 pourvu que vous soyez dans le cercle de la raison.
05:44 C'est quoi, le cercle de raison ?
05:46 C'est défendre Maastricht.
05:47 Le tabou, c'est ça.
05:48 Il ne faut pas toucher à l'Europe de Maastricht.
05:50 Donc, à ce moment-là, vous avez le droit d'être de droite, d'être de gauche.
05:53 Il n'y a aucun problème.
05:54 Ça s'appelle être macronien.
05:55 Ça s'appelle être hollandiste ou hollandais.
05:57 Ça s'appelle être sarkoziste.
05:58 Enfin, je rappelle quand même qu'avec ce système qui verrouille le pouvoir
06:01 et qui fait de telle sorte que le peuple n'existe pas
06:03 ou n'existe plus ou soit méprisable,
06:05 depuis 1983, que Mitterrand a fait ce fameux virage de la rigueur
06:09 et qu'il s'est converti à l'Europe parce qu'il a laissé tomber le socialisme,
06:12 nous avons la même couleur politique au pouvoir.
06:15 On fait semblant d'imaginer que Sarkozy et Hollande,
06:17 ce n'est pas du tout la même chose.
06:18 D'imaginer que Macron et Fillon, ce n'est pas la même chose.
06:21 Mais ils sont tous dans la même logique de défendre cet Europlan en disant
06:24 la souveraineté française, la souveraineté nationale, c'est fini.
06:27 La souveraineté, elle est à Bruxelles.
06:29 Alors, une question sur le système de fichage.
06:30 Je me permets d'y revenir parce que ça me semble assez important.
06:32 François Jost, l'auteur du rapport à l'origine de cette démarche,
06:37 disait sur Sud Radio cette semaine, comment savoir si quelqu'un
06:42 est de gauche, de droite, d'extrême gauche, d'extrême droite ?
06:43 Et bien, ce n'est pas compliqué.
06:44 Si le monde le dit, alors nous le saurons.
06:47 Qu'est-ce que ça vous dit ?
06:47 Vous avez lu ce rapport, le rapport Jost ?
06:49 Je n'ai pas lu ce monsieur, sur le cas d'une plaie,
06:51 je veux dire, j'ai autre chose à faire que de lire ce genre de sottises.
06:53 Mais je veux dire que cette phrase suffit.
06:55 Ce personnage qui dit, moi, j'ouvre le monde et le monde dit la vérité.
06:58 J'ai connu, moi, dans ma ville, dans ma sous-préfecture argentan
07:03 pendant des années, des gens qui lisaient le monde des livres
07:05 et qui, le lendemain, étaient très savants après avoir lu le monde des livres
07:07 parce que c'était un catéchisme.
07:09 Ça, c'était un bon livre, ça, c'était un mauvais livre,
07:10 ça, c'était un livre ou un film dont on pouvait parler.
07:13 Ça, c'était une table qu'on pouvait pratiquer pour aller dans ce restaurant, etc.
07:16 Tous ces gens qui ont besoin d'ouvrir le monde pour savoir quoi penser
07:19 ou d'ouvrir libération ou d'ouvrir l'humanité en se disant,
07:23 je ne sais pas ce que je pense, mais je vais le savoir dans trois minutes,
07:25 laissez-moi le temps de finir la lecture de mon journal.
07:27 Et on sait très bien comment fonctionne le monde.
07:30 On sait bien comment fonctionne l'AFP,
07:31 qui ne sont pas des agences autonomes et indépendantes.
07:34 Ces gens-là sont nommés parce que le pouvoir les nomme,
07:37 parce qu'ils le verrouillent partout.
07:38 Je voudrais vous faire écouter la réaction à présent,
07:41 puisque vous parlez des journalistes.
07:43 Robert Ménard, qui était l'un des pères fondateurs,
07:45 Michel Onfray de Reporters sans frontières,
07:47 qui a interpellé l'actuel responsable,
07:49 le secrétaire général de RSF, Christophe Delors,
07:51 qui est aussi le délégué général des États généraux de l'information.
07:55 Écoutez-les.
07:57 Christophe, je suis atterré.
08:01 Je te le dis.
08:02 Quand on a créé Reporters sans frontières,
08:04 c'était exactement pour ne pas avoir cette attitude-là.
08:07 Je me contrefous de savoir si je suis d'accord ou pas d'accord
08:13 avec ce qui se passe à l'antenne de CNews.
08:15 Tu devrais être le premier à te réjouir
08:18 qu'un certain nombre de points de vue qui n'étaient jamais
08:22 entendus sur des médias et des télévisions en France
08:25 le sont grâce à CNews.
08:27 C'est ça, ton boulot.
08:28 Ton boulot, ce n'est pas de quoi.
08:30 Tu es l'arbitre des élégances, maintenant.
08:33 Tu vas nous dire ce qu'il convient de faire ou de ne pas faire.
08:36 Mais enfin, on se rend contrefous de ça.
08:39 Comment vous décryptez aujourd'hui aussi le rôle de RSF ?
08:41 C'est parti quand même d'une volonté de RSF.
08:44 Puis ensuite, le Conseil d'État a réagi.
08:46 J'aime bien les gens qui font de la sémiotique des images,
08:48 qui nous expliquent ce que l'image dit.
08:50 Vous pouvez dire une chose, mais l'image dit autre chose.
08:52 Ce type, il est habillé comme un militaire.
08:54 Vous avez vu la veste de Kaki ?
08:55 Ou un baroudeur.
08:56 Il manque plus que les épaulettes, qu'on aimerait savoir.
09:00 S'il est un officier supérieur du régime et du pouvoir.
09:02 Mais je crois que ce monsieur m'a contacté il y a quelques temps
09:05 pour me demander d'intervenir dans ces fameuses assises
09:09 qui consistent à dire aux enfants dans les écoles
09:11 comment on doit comprendre la presse.
09:13 Et c'était normalement Le Monde et Libération
09:15 qui étaient censés expliquer comment on doit lire la presse.
09:18 C'est formidable.
09:19 C'est une espèce de tautologie.
09:21 Vous avez été invité à participer ?
09:23 Je lui ai fait savoir que j'étais interdit de service public
09:25 depuis des années et que ça me paraissait très étonnant.
09:27 J'ai perdu un petit peu dans les méandres.
09:29 Ce serait intéressant que vous y participiez Michel Onfray.
09:30 Voilà donc une voix dissonante.
09:31 On ne participe pas à ce genre de choses.
09:32 On vous servait de prétexte.
09:35 Vous arrivez dans un endroit comme ça et on dirait,
09:36 je parle au conditionnel, il n'est pas question que j'y aille.
09:38 D'ailleurs, il ne devait pas savoir trop qui j'étais pour m'inviter.
09:40 On a dû lui dire, vas-y pour celui-ci.
09:42 Mais non, on ne va pas dans des endroits comme ça.
09:45 C'est le pâté d'alouette.
09:45 Vous êtes le prétexte.
09:46 Vous avez 99% des gens qui pensent la même chose.
09:49 1% qui va vous permettre de dire,
09:51 regardez, on a invité des gens qu'on aime.
09:53 C'est ce qui est reproché à CNews par exemple.
09:55 Oui, mais sauf que ce n'est pas pensable
09:56 parce qu'il suffit juste de chronométrer.
09:58 Il y a juste des gens.
09:59 Moi, je regarde régulièrement votre chaîne.
10:01 Le regretté Gérard Leclerc était un homme de gauche.
10:03 Il y a Paul Melun qui est un bon copain et qui est un homme de gauche.
10:06 Il y a un certain nombre de personnes...
10:09 Olivier d'Artigolle et d'autres, on ne va pas citer
10:10 parce que là, nous rentrerions aussi dans la même logique.
10:12 Vous avez raison.
10:13 Et bien voilà.
10:13 Alors après, on dit, ce sont des faire-valoir.
10:15 Non, le faire-valoir, c'est celui qui est la minoritaire.
10:17 Simplement, quand vous êtes en permanence
10:19 et qu'il y a des plateaux où en permanence,
10:21 vous avez un certain nombre d'individus qui peuvent s'exprimer,
10:23 y compris des gens de gauche.
10:24 On se dit, ça s'appelle le pluralisme.
10:26 Comment faire autrement ?
10:27 Je veux dire, sur France Inter, il n'y a pas ça.
10:29 Quand on leur a fait savoir un peu beaucoup, ils ont invité qui ?
10:33 Ils ont invité Natacha Polony et ils ont dit "esprit de contradiction",
10:37 je ne sais quoi, enfin en toute subjectivité.
10:38 En toute subjectivité.
10:39 En toute subjectivité.
10:40 Mais ça devrait être le slogan de France Inter, en toute subjectivité.
10:44 Ça devrait être le slogan de France Culture,
10:47 qui ne devrait pas être l'esprit d'ouverture,
10:48 mais en toute subjectivité.

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