• il y a 8 mois
Dr. Kierzek parle aujourd'hui des greffes d'organes. Les chiffres ont malheureusement baissé avec le confinement et le Covid-19.  

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Transcription
00:00 - Docteur Kierzek, bonjour. - Il est là.
00:01 - Vous voulez nous parler des chiffres dans votre chronique santé,
00:04 ceux des grèves d'organes et le bilan 2023, ce n'est pas fameux.
00:07 - Non, ce n'est pas fameux.
00:08 Ça va mieux quand même dans les dons d'organes,
00:09 parce que ça a été une cata avec le confinement, avec l'année 2020.
00:14 On donne plus ses organes et il y a des malades de l'autre côté qui attendent des organes.
00:18 Et quand on regarde les chiffres clés, il y a plus de 5600 grèves qui ont été réalisées.
00:22 C'est un peu mieux qu'en 2022, mais 36% d'opposition, c'est-à-dire de familles qui refusent.
00:28 Et on voit que ces refus, ils augmentent.
00:30 Et c'est ça qui est inquiétant et qui inquiète l'Agence de biomédecine,
00:33 qui est l'autorité qui régule et qui organise.
00:35 Et 823 patients décédés en liste d'attente parce que la conséquence, elle est là.
00:39 Elle est des malades, des hommes, des femmes de tous âges qui sont en attente d'organes,
00:44 de reins, de cœurs, de poumons.
00:46 Et il y a des organes qui sont disponibles liés à des accidents.
00:49 Et malheureusement, les familles refusent ou donnent un avis contraire au prélèvement.
00:55 Et quand on regarde la liste d'attente, il y a quasiment 22 000 patients qui sont en attente de grève.
01:00 C'est énorme. Et cette tendance, malheureusement, des refus, elle augmente.
01:05 Et quels sont les organes dont les patients ont le plus besoin ?
01:08 C'est le rein essentiellement. C'est l'organe, la première grève qui est réalisée.
01:13 Alors heureusement, grâce au rein, il y a la dialyse.
01:15 Donc ce n'est pas une histoire de vie ou de mort, mais c'est vraiment une histoire à long terme.
01:19 En revanche, quand on a besoin d'un cœur ou quand on a besoin d'une grève de foie,
01:22 là, le pronostic vital est engagé. Et c'est pour ça que cette liste d'attente,
01:26 c'est des patients qui, faute d'organes, malheureusement, ne vont pas pouvoir attendre très longtemps.
01:31 Mais alors, parce que concrètement, on est tous donneurs.
01:33 Alors concrètement, on est tous donneurs. Les refus dont on parlait, ils sont grandissants.
01:37 Et ça, c'est une des premières raisons. La deuxième raison, c'est quand même la crise de l'hôpital aussi.
01:40 On sait que l'organisation ou plutôt la désorganisation va provoquer ce manque d'organes.
01:47 On est tous donneurs. Oui, ça, c'est la loi. Ça, c'est la théorie.
01:49 C'est ce qu'on appelle le consentement présumé. Les dons, évidemment, ils sont anonymes, ils sont gratuits.
01:54 Et on a le consentement présumé. Ça veut dire que toutes celles et ceux qui nous regardent,
01:58 adultes de plus de 18 ans, on est tous donneurs. Sauf si de notre vivant, on a exprimé un refus.
02:04 Et pour ça, il faut qu'on s'inscrive sur un registre qui s'appelle le registre national des refus.fr.
02:10 On peut s'y inscrire. Et à ce moment-là, les équipes de prélèvement, de réanimation
02:14 ou les équipes chirurgicales regarderont si vous êtes inscrit sur ce registre-là et si vous êtes inscrit.
02:19 Évidemment, vous ne serez pas prélevé. Mais dans la pratique, parce que ça, c'est la théorie,
02:23 évidemment que les équipes de réa, les chirurgiens demandent l'avis du défunt via la famille.
02:29 Et c'est là où ça coince. Parce que d'abord, on n'en parle pas. Il y a une enquête intéressante.
02:34 80 % des Français sont favorables aux dons d'organes après leur mort.
02:38 93 % pensent qu'il est important que leurs proches connaissent leur décision.
02:43 Mais un sur deux n'en a jamais parlé. Et c'est ça.
02:46 S'il y avait un seul message à retenir, c'est parlez-en à votre entourage de façon à ce que les choses soient claires.
02:52 Et on espère évidemment que ça n'arrivera jamais. Mais si ça arrive, au moins votre entourage peut donner votre consentement,
02:58 peut donner votre avis. Vous êtes positionné. Finalement, c'est le meilleur moyen.
03:02 Il y a toujours la carte. Alors oui, mais cette carte n'a pas de valeur légale.
03:05 C'est-à-dire que si vous avez cette carte, vous pouvez être un ambassadeur.
03:08 Donc évidemment, si on trouve cette carte, on va pouvoir discuter avec la famille en disant
03:11 "attendez, le défunt avait cette carte, c'est qu'il était pour etc."
03:14 Donc cette carte, ça peut être une bonne idée de la voir, mais c'est pas parce que vous avez la carte que vous êtes...
03:18 Enfin, ça n'a pas de valeur médico-légale.
03:21 D'accord. Donc par exemple, concrètement, demain je meurs, c'est déjà un drame national.
03:26 Mais si jamais je meurs et que je n'ai rien dit de mon vivant et que je ne l'ai pas...
03:29 On va poser la question à votre famille, est-ce que vous êtes opposé de votre vivant ?
03:34 Mais c'est toujours le problème dans ces circonstances qui sont dramatiques.
03:37 C'est-à-dire que la famille, on leur demande l'avis du défunt.
03:39 Et très souvent, l'avis du défunt, ça devient l'avis de la famille.
03:43 Merci beaucoup, docteur Kiersegg. Parlez-en autour de vous.
03:47 Exactement.
03:48 Ça vous dirait d'aller prendre l'air ?

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