• il y a 10 mois

Aujourd'hui dans "Punchline", Laurence Ferrari reçoit Noémie Halioua, journaliste sur i24 news et auteure du livre "la terreur jusque sous nos draps".
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Transcription
00:00 Punchline, 18h-19h, Laurence Ferrari sur CNews et Europe 1.
00:08 18h40 de retour dans Punchline sur CNews et sur Europe 1.
00:12 Noémie Alioa est notre invitée.
00:13 Bonsoir Noémie.
00:14 Vous êtes journaliste, vous êtes auteur aussi de ce livre "La terreur jusque sous nos draps,
00:19 sauver l'amour des nouvelles morales".
00:20 Aux éditions Plouf, c'est un livre absolument passionnant dont on va parler dans un instant.
00:24 Mais vous êtes aussi journaliste notamment pour Yvan 4 News.
00:26 Vous étiez en Israël en octobre et au mois de décembre et vous avez suivi de près ce
00:32 qui s'y passe.
00:33 J'aimerais juste qu'on regarde évidemment la pression que met en ce moment Israël pour
00:37 la libération des otages avant le ramadan.
00:39 On en parlait dans le petit JT il y a quelques instants avec évidemment la question de l'offensive
00:44 armée.
00:45 Explication Corentin Brouillaud et je vous passe la parole ensuite.
00:47 Un nouvel avertissement de la part d'Israël.
00:51 Si les otages israéliens détenus à Gaza ne sont pas libérés d'ici le début du ramadan,
00:56 l'armée continuera son offensive sur Rafa.
00:59 C'est ce qu'a déclaré Benny Gantz, membre du cabinet de guerre de Benyamin Netanyahou.
01:05 Le monde doit savoir et les dirigeants du Hamas doivent savoir que si d'ici au ramadan
01:10 les otages ne sont pas à la maison, les combats continueront partout, y compris dans la région
01:15 de Rafa.
01:16 Une menace qui plane au-dessus des presque un million et demi de personnes entassées
01:23 dans la ville de Rafa qui se trouve à la frontière fermée de l'Egypte.
01:27 La majorité des déplacés vivent dans des conditions très dures, comme l'explique
01:32 Sigrid Kaag, coordinatrice de l'aide humanitaire et de la reconstruction à Gaza.
01:37 Les conséquences potentielles d'une telle opération à l'heure actuelle seraient désastreuses.
01:46 Plus d'un million de personnes sont entassées à Rafa, qui n'est pas prévu pour un million
01:50 de personnes.
01:51 Dans les abris, dans des sortes de constructions aléatoires recouvertes de bâches en plastique,
01:56 les conditions sanitaires sont très préoccupantes.
01:59 Face à la pression diplomatique et internationale, le premier ministre israélien Benyamin Netanyahou
02:08 a affirmé que l'armée israélienne assurerait un passage sécurisé aux civils en cas d'assaut
02:14 sur la ville de Rafa.
02:15 Voilà pour la situation en Israël.
02:17 La société israélienne est déchirée par la question des otages.
02:20 Oui, elle est déchirée depuis le début de cette guerre.
02:23 Elle est traumatisée, même si une nation qui a été traumatisée depuis le 7 octobre
02:26 qui ne s'en remet pas.
02:27 Et lorsque vous allez sur place, vous vous en rendez compte.
02:30 Cette question des otages, elle est centrale depuis le début de la guerre et elle continuera
02:32 à l'être.
02:33 Israël ne renoncera pas à ses otages.
02:35 Une vie est une vie.
02:36 Et puis, on met toujours, si vous voulez, on pointe toujours la responsabilité d'Israël
02:40 dans cette situation qui s'envenime à mesure que le temps passe.
02:44 Mais je rappelle que si le Hamas libérait les otages du jour au lendemain, la guerre
02:48 s'arrêterait.
02:49 Absolument.
02:50 Et on a une question de la chaîne sur cette question de cette pression qui est mise jusqu'au
02:54 bout pour la libération de ces otages, dont on rappelle le nom chaque soir sur notre antenne.
02:57 Oui, et merci de le faire.
02:59 Une vie égale une vie.
03:02 Et après, il y a aussi une philosophie de vie en Israël qui est de ne rien céder sur
03:10 chaque vie humaine aussi.
03:12 Donc, il y a évidemment les familles, mais dans toute l'histoire de ce peuple-là,
03:21 l'individu aussi a un prix.
03:23 Et je crois que c'est une grosse différence aussi, ça, politiquement et philosophiquement.
03:30 Vous avez aussi été l'auteur, Noémie, de l'affaire Sarah Alimi et le nouvel antisémitisme
03:34 en France il y a quelques années.
03:35 Il existe ce nouvel antisémitisme, il est très présent.
03:38 Les chiffres des actes antisémites ont explosé dans notre pays.
03:41 Ça ne vous surprend pas, j'imagine ?
03:42 Ça ne me surprend pas.
03:44 Peut-être le premier à avoir vraiment dénoncé ça, c'est Georges Ben Toussaint, dans les
03:47 années 2000, avec les territoires perdus de la République.
03:49 Il parlait bien de ce nouvel antisémitisme, pas en ce qu'il était nouveau, mais en ce
03:52 qu'il était importé en France.
03:54 Pendant des siècles, il y avait une sorte d'antisémitisme chrétien lié à l'idée
03:59 du déicide.
04:00 Mais aujourd'hui, ce n'est plus du tout le cas.
04:02 On sait pourquoi Sarah Alimi a été assassinée, pourquoi Hélène Alimi a été assassinée,
04:05 pourquoi les Juifs ont été assassinés aussi à l'hyper-Kasher.
04:09 C'est à chaque fois cette idée d'un antisémitisme qui est importé, et très souvent, malheureusement,
04:16 au nom d'un islam dévoyé.
04:17 Joseph-Mathies Caron, est-ce que ça vous inspire ?
04:21 Oui, moi ça m'inspire beaucoup, parce qu'évidemment, on a raison de situer Ben Toussaint.
04:26 Moi, je pense à Pierre-André Taguieff, qui aussi a écrit "La nouvelle judéophobie".
04:30 Quand il l'a publié en 2002, 2003, si ma mémoire est bonne, qu'est-ce qu'on n'a
04:34 pas dit ?
04:35 Un procès en sorcellerie a été fait à son encontre.
04:38 Donc oui, bien sûr, moi, ce qui m'a toujours frappé réellement, c'est le monde qu'il
04:45 y avait après Carpentras et aussi après Alimi, l'absence, justement.
04:53 Il y avait trop d'absence, beaucoup trop d'absence.
04:56 La République a été absente, pour vous.
04:58 Ah oui, c'est-à-dire que lorsqu'il s'agissait de dénoncer l'extrême droite, la République
05:03 était là, et puis, lorsqu'on s'est aperçu progressivement que les choses étaient nettement
05:07 plus complexes, avec, en effet, les travaux de Ben Toussaint ou de Taguieff, alors là,
05:12 pour le coup, il y a beaucoup de gens qui étaient aux abonnés absents.
05:14 Et c'est là, je crois, enfin, vous connaissez mieux ça que moi, mais c'est là où on s'aperçoit
05:20 qu'il y a eu une sorte de cassure, c'est-à-dire qu'on a finalement accepté par petits bouts
05:26 des choses l'inacceptable, c'est-à-dire on a accepté la barbarie ordinaire.
05:31 Vous êtes d'accord avec ça, Noémie ?
05:32 Oui, avec cette idée que ce qui est très intéressant de dire, c'est que cet antisémitisme
05:36 qui s'attaque aux Juifs s'attaque aussi à la France.
05:38 Quelque part, la France et les Juifs sont dans le même bateau.
05:41 Et d'ailleurs, tous les musulmans aussi qui ne veulent pas de cette radicalité, si vous
05:45 voulez.
05:46 Il faut qu'on comprenne qu'on est tous ensemble contre la barbarie, contre la radicalité,
05:50 et donc on doit créer des alliances.
05:51 Et quand on entend le président Lula, le président brésilien, icône d'un certain nombre de
05:56 personnalités de gauche, comparer aujourd'hui les attaques menées par Israël à la solution
05:59 finale, il était au sommet de l'Union africaine qui se tenait à Bébar en Éthiopie, on se
06:05 dit que toutes les digues sautent, Jean-Sébastien Ferjou.
06:08 Oui, mais finalement, vous savez, c'est devenu un élément assez fondateur de la politique
06:12 des pays dits du Sud ou des BRICS.
06:15 Alors on pourrait rétorquer des tas de choses à monsieur Lula, déjà commencer par lui
06:18 poser des questions sur la manière dont le Brésil traite les peuples premiers qui vivent
06:22 toujours au Brésil.
06:23 Et vous pouvez regarder toutes les dictatures d'extrême gauche latino-américaine, elles
06:27 ont rarement, rarement respecté les droits des populations qui vivaient, je ne dis pas
06:32 que pré-colombiennes.
06:33 Oui, mais ce n'est pas neutre quand même, parce que ça montre bien l'hypocrisie absolue
06:36 du système international.
06:38 Après, moi ce que je voyais, c'est qu'il y a, pour la première fois aujourd'hui, un
06:42 responsable du Hamas a donné un nombre de morts de combattants du Hamas.
06:45 Et c'est très intéressant.
06:46 Alors, non pas le bilan global des victimes, mais le nombre de combattants morts.
06:52 Mais jusqu'à présent, le Hamas ne faisait jamais la distinction.
06:55 Donc à chaque fois qu'il communiquait sur le nombre de morts, on avait l'impression
06:57 que c'était 100% de morts civiles.
07:00 Là, il dit 6 000 morts combattants du Hamas.
07:04 Donc, même à supposer qu'on prenne les chiffres au premier degré, qu'ils ne soient pas minimisés,
07:09 ça montre bien qu'on n'est pas dans une politique de génocide, justement, parce que c'est
07:13 un ratio.
07:14 Alors, c'est atroce, c'est une tragédie pour les civils palestiniens.
07:16 Il y a bien d'autres gens, malheureusement, qui vivent des conflits ailleurs sur la planète.
07:20 C'est plus ou moins le ratio de ce qui s'est passé entre le nombre de morts combattants
07:23 et le nombre de morts civiles.
07:25 Par exemple, la Mossoul, quand la coalition occidentale s'est battue pour reprendre la
07:28 ville aux mains de l'État islamique.
07:30 Et c'est infiniment moins, par exemple, que le ratio de nombre de morts civiles en Syrie,
07:35 pour ne pas aller très loin d'Israël, quand Bachar al-Assad bombardait un certain nombre
07:40 de villes.
07:41 Donc, on peut évidemment poser des questions sur la stratégie menée par l'armée israélienne.
07:46 On peut évidemment se préoccuper de la tragédie que vivent les civils palestiniens.
07:49 Mais c'est très important parce que ça montre que toute cette rhétorique, qui s'installe
07:53 aussi en Europe, qui s'installe aussi en France, parce que c'est ce que les gens répètent
07:56 en permanence, Israël est en train de mener un génocide.
07:59 Non, on peut contester, on peut critiquer, on peut poser des questions sur la manière
08:03 dont se comporte l'armée israélienne.
08:05 Mais non, et vous parliez de la philosophie de la vie israélienne, non, il n'y a pas
08:09 d'intention génocidaire de l'armée israélienne à Gaza.
08:12 C'est toujours mieux de les dire.
08:13 Et les chiffres, justement, c'est triste d'en arriver là.
08:16 Vous avez évoqué ces chiffres.
08:17 Je vous ai demandé de venir pour ce livre, "La terreur jusqu'au sous-mes bras".
08:21 Alors, c'est un essai sur un féminisme totalitaire, dites-vous, actuel, qui entend réjonter notre
08:27 intimité, celle du couple en particulier, et diaboliser le masculin et victimiser le
08:31 féminin pour en finir avec la liberté d'aimer.
08:33 Qu'est-ce qui vous a poussé à faire ce constat ?
08:34 Alors, vraiment, que je crois que nous évoquons assez régulièrement dans cette émission
08:38 avec Rachel Kahn.
08:39 Écoutez, je suis tombée sur une interview des réalisateurs du dessin animé "Vayana",
08:45 donc du Disney "Vayana", et les réalisateurs étaient très fiers d'annoncer que ça allait
08:49 être la première princesse Disney sans histoire d'amour, et donc que ce serait le summum
08:53 du féminisme.
08:54 Donc, je me suis dit, qu'est-ce qui se passe ? Ça veut dire que pour être totalement
08:57 féministe, il faut être libérée de l'amour.
08:58 Ça veut dire que l'amour est un poids pour la femme.
09:00 Et donc, j'ai commencé à lire, si vous voulez, un petit peu toutes les théoriciennes
09:03 de cette idée-là chez les féministes dites radicales, qui s'attellent à attaquer ce
09:08 sentiment amoureux entre l'homme et la femme.
09:10 Et je me suis rendue compte que c'était tout à fait pensé, c'était tout à fait réfléchi,
09:14 et que cet amour-là, l'amour de la part de la femme, est considéré comme une servitude
09:20 et qu'il faut s'en libérer pour être totalement libre.
09:22 Et donc, je me suis dit, il faut sauver l'amour.
09:23 Un asservissement quasiment de la femme envers l'homme.
09:27 Et alors, la semaine dernière, on a évoqué Sandrine Rousseau, qui affirmait que dans
09:30 le combat contre les violences faites aux femmes, on ne pouvait compter sur aucun homme.
09:34 Quand elle dit "on ne peut compter sur aucun homme", la phrase est terrible.
09:38 Et c'est très intéressant, moi j'appelle ça le "Reductio ad porsum", j'ai créé
09:41 ce concept dans mon livre.
09:42 Vous savez, c'est le philosophe allemand Léostraus qui parlait de "Reductio ad hitlerum",
09:46 c'est un procès-derritorium qui consiste à disqualifier son adversaire en l'associant
09:50 à Adolf Hitler.
09:51 En gros, il s'agit de ne pas avoir à argumenter en l'associant directement au mâle.
09:56 Et bien, il me semble qu'aujourd'hui, on fait du "Reductio ad porsum", c'est-à-dire
09:59 qu'on réduit tous les hommes à des agresseurs sexuels, malheureusement.
10:02 C'est ce que fait exactement la députée écologiste Sandrine Rousseau, en expliquant
10:06 qu'en gros, il n'y a aucun homme qui pourrait se tenir aux côtés d'elle pour défendre
10:10 le féminisme.
10:11 Et donc, c'est mettre tous les hommes dans le même bateau et mettre en danger l'amour.
10:14 Absolument.
10:15 En danger l'amour, ça vous fait réagir.
10:17 Oui, j'adore.
10:18 Non mais merci pour ce...
10:20 Je trouve le concept génial.
10:22 Utilisez-le, il appartient à tout le monde maintenant.
10:24 Non, mais c'est surtout à quel point on a un degré de victimisation et de victimocratie
10:30 que même l'amour devient un instrument pour se victimiser.
10:35 Donc, on part dans des endroits là, au-delà du réel, à mon sens.
10:39 Et puis, toujours, de manière incessante, de mettre les personnes dans des cases, de
10:45 les déshumaniser.
10:46 Et ça, c'est le ressort d'à peu près tout aujourd'hui et qui nous pollue en réalité
10:50 et qui pollue l'ensemble de nos relations.
10:51 Alors, les hommes, ils disent quoi ? Joséphe-François Scarron, Jean-Sébastien Ferjou, accusé, répondez.
10:57 Non mais je trouve ça effectivement très intéressant.
11:00 Je pense que ça passerait mal.
11:01 Je vais laisser Jean-Sébastien d'abord répondre et après Joséphe.
11:03 Allez-y, Jean-Sébastien.
11:04 Je trouve ça très intéressant et surtout, ce qui est complètement vain, me semble-t-il,
11:07 dans les campagnes auxquelles on assiste à l'heure actuelle, c'est d'imaginer que ça
11:10 pourrait effectivement défaire les violences, enfin, nous permettre de vaincre la bataille
11:15 contre les violences sexuelles et sexistes.
11:17 Parce que oui, certainement, il y a des composantes culturelles.
11:20 On voit bien que d'ailleurs, certaines sociétés ou certaines cultures sont plus porteuses
11:23 d'une vision de la domination masculine ou d'une supposée infériorité féminine.
11:27 Mais au bout du bout, ça n'empêche pas qu'en tant qu'individus, ce qui est important, c'est
11:31 quand même d'armer les individus pour détecter les êtres pervers face à eux.
11:35 Il y a des hommes pervers, il y a des femmes pervers.
11:37 Oui, les femmes ne sont pas exemptes de perversité.
11:40 Quand on surpolitise tout, on élimine totalement la dimension.
11:44 Alors que ce que nous devons apprendre à nos enfants aussi, c'est que oui, le mal, ça existe.
11:49 Ça fait partie de la nature humaine.
11:50 Il faut apprendre à le détecter.
11:52 Parce que sinon, on a l'impression que c'est juste un système politique et que si on en est débarrassé,
11:56 c'est exactement les mêmes illusions que toutes celles des totalitarismes du XXe siècle.
12:00 Créer un homme nouveau.
12:01 Il a réfléchi.
12:02 Il a bien réfléchi.
12:03 Il va dire un truc absolument acceptable.
12:05 - À part l'anoïme. - Non, il y a un féminisme radical
12:10 qui a été, à mon sens, pollué par un lesbianisme radical.
12:16 - Ah, en route chose. - Qui fait que toute figure masculine doit être annihilée.
12:22 Tout ce qui représente l'homme doit être éradiqué systématiquement.
12:26 Et là, pour le coup, pardon de parler, je parle en tant que gay.
12:30 Parce que ça, également, les gays le vivent, cette situation.
12:33 Donc, il y a une sorte de...
12:36 Comment dire ?
12:37 Je ne sais pas, de pollinisation de la pensée radicale lesbienne
12:44 qui a touché le féminisme radical.
12:50 - D'accord. - Alors, ça a eu, à une époque,
12:52 - ça a eu des vertus. - C'est pas synonyme, d'accord.
12:53 Ça a eu des vertus.
12:54 C'est-à-dire, à la fin du XIXe, au début du XXe,
12:57 avec des poètes comme René Vivien ou autres, ça a eu des vertus.
13:00 Mais aujourd'hui, ça n'a plus du tout cet aspect-là.
13:02 Bon, vous êtes d'accord, Noemi Alioa, ou pas ?
13:04 C'est intéressant, mais ce n'est pas exactement mon point de vue.
13:07 C'est-à-dire que lorsque vous lisez les féministes radicales,
13:10 on sent qu'il y a une forme de romantisme rentré.
13:12 Elles affirment qu'elles haïssent les hommes, qu'elles veulent vivre sans eux,
13:16 mais quelque part, on lit entre les lignes une sorte d'amour déçu.
13:19 Il y a une sorte de passion triste, avec cet esprit revanchard
13:22 qui est très caractéristique de l'époque.
13:23 Donc, sans doute qu'il y a aussi ce que vous annoncez là.
13:26 - Mais moi, ce que je lis beaucoup, c'est... - Ah oui, c'est ce que je vois.
13:29 Une déception immense, en fait.
13:30 Une déception immense et faire de cas particuliers,
13:33 une généralité sur les hommes, et ça, c'est problématique.
13:35 Je ne crois même pas que sur une partie, justement, il n'y a pas de déception.
13:39 Il y a le fait de se dire, peut-être qu'on peut se passer carrément des hommes.
13:42 C'est pour argumenter, en tout cas, dans les ouvrages.
13:44 Dans votre livre, vous parlez de la déconstruction des comptes pour enfants.
13:47 C'est un peu ce que vous venez d'évoquer avec le petit film de Disney,
13:50 enfin, le grand film de Disney.
13:52 La fin de la galanterie, c'est terminé.
13:54 Quiconque est galant avec une femme est suspect, c'est ça ?
13:56 Oui, parce qu'on vous explique que la galanterie, si vous voulez,
13:59 c'est du sexisme bienveillant.
14:00 À partir du moment où vous tenez la porte d'une femme,
14:03 à partir du moment où vous l'invitez au restaurant,
14:05 là, c'est le début, si vous voulez, c'est le début de l'agression,
14:08 puisque, par exemple, l'actrice Isabelle Adjani
14:11 parle des 3G, galanterie, grivoiserie, goujaterie.
14:15 Donc, à partir du moment où vous ouvrez la porte à une femme,
14:17 vous êtes déjà presque...
14:18 Vous avez, en tout cas, l'ADN d'un violeur, malheureusement.
14:20 Et c'est vrai que ce continuum-là,
14:23 pour parler des violences qui partent de la galanterie
14:26 et qui va jusqu'au pire,
14:28 il faut casser ce continuum pour sauver l'amour
14:30 et, au contraire, pouvoir dénoncer beaucoup plus durement
14:34 les agresseurs qu'on appelle aujourd'hui les porcs,
14:37 depuis le mouvement "Balance ton porc".
14:38 Et vous dites aussi que l'amour est devenu l'emprise amoureuse.
14:41 En réalité, on ne le voit que par ce prisme-là, c'est ça ?
14:43 Oui, c'est ça. Et puis, il faut défendre une forme d'emprise.
14:47 Je m'explique, c'est un concept flou qui n'a pas de définition juridique.
14:50 L'emprise qui est utilisée à tort et à travers aujourd'hui
14:53 pour pathologiser et pour psychiatriser le sentiment amoureux.
14:56 Or, que disent les spécialistes à chaque fois qu'il est question d'emprise ?
14:58 Qu'il y a un rapport de subordination, d'asymétrie,
15:02 de vulnérabilité, d'inégalité.
15:04 Mais qu'est-ce que la passion amoureuse, si ce n'est un peu tout ça également ?
15:07 Donc, je ne dis pas que toutes les formes d'emprise sont défendables.
15:10 Je dis qu'il y a une différence de degré et non de nature
15:13 entre ces emprises qui sont dangereuses,
15:15 qu'il faut dénoncer, et ces emprises qui font partie du jeu amoureux,
15:18 qui font souffrir, mais qui doivent être défendues en tant que telles.
15:22 Et il y a aussi, dans ce recours permanent à l'emprise,
15:25 ça peut exister, bien sûr, une forme de déresponsabilisation.
15:27 C'est-à-dire ne plus assumer ses responsabilités.
15:30 Parfois, on fait des choix qui se révèlent être des erreurs.
15:32 Eh bien, oui, il faut savoir assumer ses erreurs
15:34 plutôt que de considérer que c'était forcément l'autre qui était en cause.
15:38 - Rachel Kahn ? - Non, mais quand je vous entends,
15:40 et notamment sur les portes, la galanterie,
15:42 parce qu'en fait, après, ça devient aussi le tremplin pour la goujaterie
15:46 et des mecs qui vous balancent la porte à la figure.
15:49 - C'est à dire, il vaut mieux qu'ils la tiennent plutôt qu'ils la regardent.
15:52 - Et je ne peux pas ne pas vous parler des femmes israéliennes
15:57 qui ont été prises en otage et ce qu'elles ont pu vivre.
16:00 Et effectivement, ce décalage entre les néo-féministes
16:04 qui n'arrêtent pas, justement, de sortir des tribunes sur les micro-agressions
16:10 et ce qui se passe dans le réel par rapport à ces femmes.
16:12 - Et leur silence assourdissant sur les massacres du 7 octobre.
16:15 - C'est ça. - Et le fait que les femmes yézidies...
16:17 - Les femmes yézidies, vous savez, cette même femme yézidie,
16:19 prise en otage, convertie de force par l'État islamique,
16:22 vous vous souvenez, à l'époque, des féministes occidentales...
16:26 - Familles iraniennes aussi, silence.
16:27 - Oui, exactement. - Afghanistan.
16:29 - Mais parce que les femmes victimes de l'Israël...
16:30 - Et rendons hommage aux familles iraniennes.
16:31 - Parce que malheureusement, le féminisme est instrumentalisé
16:34 politiquement, dans un certain sens,
16:37 et donc, il y a des affaires qu'on va plus mettre en avant,
16:39 comme l'affaire Depardieu,
16:40 et d'autres qu'on va un peu plus passer au silence,
16:42 malheureusement, comme l'affaire Miller.
16:43 Donc, vous avez une sorte de féminisme rouge qui va politiser
16:46 et qui va se servir de certaines affaires
16:48 et qui va essayer d'en passer d'autres sous silence.
16:51 Il faut dénoncer ça parce qu'évidemment,
16:52 ce n'est pas la question de la femme qui est défendue là,
16:55 c'est un objectif politique.
16:57 "La terreur jusque sous nos draps,
16:59 sauver l'amour des nouvelles morales",
17:00 formidable livre, aux éditions Plomb.
17:02 Merci beaucoup, Noemi Alioa, d'être venue ce soir
17:04 dans "Punchline" sur CNews et sur Europe 1.
17:06 Merci, Jean-Sébastien, Joseph et Rachel.
17:08 Dans un instant, sur Europe 1,
17:10 vous aurez le plaisir de retrouver Thomas Chenel
17:12 pour "Europe 1 Soir" et Christine Kelly pour "Face à l'info".
17:14 Bonne soirée sur nos deux antennes.
17:16 À demain.
17:17 18h-19h sur CNews et Europe 1.
17:20 Punchline. Laurence Ferrari.

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