Entendez-vous dans nos campagnes

  • il y a 8 mois
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Chaque matin dans son édito, Alexis Brezet, directeur des rédactions du Figaro, revient sur l'actualité politique du jour. Ce jeudi 22 février, il revient sur la rogne des campagnes françaises contre le gouvernement.
Retrouvez "L'édito politique" sur : http://www.europe1.fr/emissions/l-edito-eco
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Transcription
00:00 7h-9h, Europe 1 matin.
00:02 8h-10, Lionel Gougelot, c'est l'heure de l'édito politique sur Europe 1 avec le Figaro.
00:08 - Bonjour Alexis Vraisel. - Bonjour Lionel, bonjour à tous.
00:10 - Alors en dépit des nouvelles mesures annoncées hier par Gabriel Attal, l'attention demeure dans les campagnes.
00:15 Vous pensez Alexis qu'elle peut retomber d'ici l'ouverture du Salon de l'agriculture ce samedi ?
00:18 - Bah vous savez, le malaise est si profond, il vient de si loin et d'ailleurs il s'exprime partout,
00:24 en Belgique, en Grèce, en Allemagne, en Espagne,
00:27 qu'il aurait fallu un miracle pour qu'il s'apaise en un mois et en politique les miracles n'arrivent pas souvent.
00:33 Alors on peut pas reprocher à l'exécutif de prendre l'affaire à la légère,
00:38 Emmanuel Macron et Gabriel Attal se donnent beaucoup de mal pour répondre aux paysans et aux syndicats.
00:43 Peut-être effectivement parce que le chef de l'État se demande avec inquiétude comment il va être accueilli ce samedi.
00:49 Mais ils ne peuvent donner que ce qu'ils ont et apparemment ils n'ont pas grand chose.
00:53 Peut-être parce que les centres de décision désormais sont surtout à Bruxelles.
00:57 Prenez la grande affaire de l'inscription du concept de souveraineté alimentaire dans la loi.
01:02 C'est très sympathique la souveraineté alimentaire, personne ne peut être contre.
01:05 Mais enfin il n'y a qu'en France qu'on croit qu'on a résolu un problème
01:09 parce qu'on a gravé dans le marbre une belle phrase qui n'a strictement aucune portée juridique et aucun caractère d'obligation.
01:15 Et la loi Egalim 3, promise pour cet été, fort bien là encore !
01:19 On ne peut qu'applaudir à l'idée d'imposer à l'échelle européenne des règles équitables en matière de partage de la valeur.
01:25 Mais en vérité, comment fait-on ?
01:27 Un Egalim français, c'est déjà pas simple à mettre en oeuvre, on l'a vu.
01:31 Mais alors un Egalim européen, à 27, par quel tour de magie serait-il simplement adopté ?
01:37 - Bref, vous êtes en train de nous dire Alexis que les paysans ne sont pas convaincus, tout simplement.
01:41 - Comment le serait-il quand ils constatent chaque jour que dans leur vie rien ne change ?
01:45 Regardez cette question toute bête du curage des fossés qui a pris valeur de symbole.
01:50 Emmanuel Macron, au début de la crise, s'est indigné de la réglementation kafkaïenne
01:54 qui transforme cette nécessité évidente, si on ne cure pas un fossé, il déborde, en cauchemar administratif.
02:00 Christophe Béchut, le ministre de l'Environnement, a promis de changer la règle.
02:03 Gabriel Attal a dit "on le fait".
02:05 Mais dans la réalité, on en est toujours au même point.
02:08 Un agriculteur qui cure son fossé sans autorisation et se fait prendre reste passible des tribunaux.
02:13 Autre exemple, le fameux principe excellent du "pas d'interdiction sans solution" qu'on nous serigne trois fois par jour.
02:20 Savez-vous Lionel, que pas plus tard que cette semaine, le gouvernement a annoncé que,
02:24 conformément aux prescriptions de Bruxelles, on allait interdire en France la bain-fluraline,
02:31 cet herbicide qui paraît-il, d'après les professionnels, est indispensable
02:35 et n'a pas de substitut pour la culture des endives et de la chicorée.
02:39 Mais comment voulez-vous après cela que les paysans n'aient pas le sentiment d'être floués ?
02:43 - Et donc vous pensez qu'ils vont chahuter Emmanuel Macron quand il visitera après-demain le Salon de l'Agriculture ?
02:48 - C'est pas impossible. Les agriculteurs ne sont pas des bouts de feu,
02:51 ne sont pas des casseurs, ne sont pas des révolutionnaires professionnels,
02:54 ils n'ont pas envie par principe de gâcher la fête.
02:57 En même temps, comme dirait l'autre, ils savent qu'ils ont le soutien de l'opinion.
03:00 91% des Français, selon un sondage d'Oxfam Backbone par le Figaro,
03:04 sont derrière eux, un chiffre en hausse de 2 points depuis le mois de janvier.
03:07 Et ils se disent qu'ils ne trouveront pas de sitôt une telle occasion.
03:11 Vous savez Lionel, ce qu'on entend dans les campagnes, ce n'est pas un ras-le-bol comme on dit,
03:15 ce ne sont même pas des revendications, c'est une colère.
03:21 Et on n'apaisera pas cette colère par des concessions, ni par des subventions,
03:26 et moins encore, n'est-ce pas Gabriel Attal, par des manœuvres de diversion.
03:31 Les paysans n'attendent pas qu'on leur sacrifie on ne sait quel bouc émissaire de la grande distribution,
03:36 ils attendent tout simplement, tout bêtement, qu'on leur donne, qu'on leur rende,
03:42 les moyens de travailler pour gagner leur vie.
03:44 - Le juste prix comme on entend aussi beaucoup dans les campagnes.
03:47 Merci Alexis Brézé.

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