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00:00 L'invité du CISS9 de France Bleu Bourgogne ce matin à 7h45 avait Adrien Berria.
00:06 Bonjour Adrien.
00:07 Bonjour Charlotte.
00:08 C'est la ministre aux personnes âgées, aux personnes handicapées, Fadila Katabi, confirmée
00:11 au gouvernement le 8 février dernier, après 28 jours d'attente, mais avec un ministère
00:17 élargi.
00:18 Elle vient à Dijon aujourd'hui accompagner une aide à domicile, une infirmière libérale,
00:22 dans sa tournée quotidienne.
00:23 On évoquera avec elle les enjeux du maintien à domicile des personnes dépendantes et
00:27 d'autres aussi, d'autres sujets.
00:28 Fadila Katabi, cette semaine votre agenda de ministre c'est un peu "Vis ma vie" ?
00:32 Oui c'est un peu cela, mais en même temps ça ne me dérange pas dans la mesure où
00:36 j'aime beaucoup être sur le terrain.
00:37 En fait justement c'est la réalité.
00:40 Vous étiez dans la Sarthe, je dis ça parce que vous étiez dans la Sarthe, pour livrer
00:43 un repas avec une factrice.
00:45 Aujourd'hui une tournée avec une aide à domicile.
00:46 Des métiers difficiles dans l'aide à domicile, c'est pour mieux vous en rendre compte ?
00:50 C'est des métiers qui sont pourtant indispensables puisqu'on est dans l'humain et indispensables
00:56 parce que nous le savons, nous allons faire face à un choc démographique très important
01:00 où nous allons avoir de plus en plus de seniors dépendants en perte d'autonomie qu'il va
01:05 falloir accompagner.
01:07 Juste un chiffre, d'ici 2050, c'est-à-dire demain, nous allons avoir 4 millions de nos
01:14 concitoyens sur le territoire national qui vont être dépendants et donc auront besoin
01:19 d'un accompagnement.
01:20 Sur l'aide à domicile, on a entendu ce matin sur France Bleu Bourgogne le témoignage de
01:22 Sylvie, 25 ans de carrière.
01:24 Elle a décidé de changer de métier, trop épuisant, elle nous dit, les trajets, les
01:28 horaires, l'amplitude.
01:29 Quelles mesures pour rendre ce métier d'aide à domicile plus attractif ?
01:32 Alors bien sûr, la question qui revient très souvent, c'est la revalorisation salariale.
01:37 Nous avons fait un effort notamment avec le tarif plancher à 23,50 euros qui sera revalorisé
01:43 en fonction de l'inflation.
01:45 C'était l'engagement qui avait été pris par le précédent gouvernement.
01:47 Il nous faut aussi, c'est vrai, ce sont des métiers de l'humain et je sais que je fais
01:52 confiance aujourd'hui à la jeunesse qui doute mais qui a besoin aussi de donner du sens
01:58 à ce qu'elle fait.
01:59 Et donc, c'est des métiers très intéressants.
02:01 C'est un secteur vieillissant, 45% des salariés ont plus de 50 ans, 11% ont plus de 60 ans.
02:07 Il y a urgence à recruter.
02:08 Tout à fait, urgence à recruter et c'est la raison pour laquelle je le dis très librement
02:13 sur le projet de loi immigration.
02:16 J'étais favorable à la régularisation des personnes en situation irrégulière sur notre
02:22 territoire.
02:23 Il y a beaucoup de dames qui me contactent qui n'ont pas de papier et qui souhaitent
02:26 travailler justement chez ces personnes.
02:28 Une voix pas facile à faire entendre au sein de la majorité.
02:30 Pas facile parce qu'en même temps c'est un texte équilibré.
02:33 Le conseil constitutionnel a délibéré en retirant tout ce qui était inconstitutionnel.
02:38 Ferme aussi bien sûr avec celles et ceux qui ne doivent pas rester sur notre territoire
02:43 et donc c'est pour moi très important parce que, vous l'avez dit, nous avons des problèmes
02:47 de recrutement.
02:48 - Fadila Katabi, ministre déléguée aux personnes âgées et aux personnes handicapées,
02:52 l'invité de France Bleu Bourgogne ce matin.
02:54 - Le ministre de l'économie Bruno Le Maire vient d'annoncer un plan d'économie de 10
02:57 milliards d'euros.
02:58 C'est énorme dans tous les secteurs.
03:00 Comment financer ces mesures pour les aides à domicile ?
03:03 - Le secteur n'est pas touché, n'est pas concerné.
03:07 - Par capillarité, on voit bien qu'on est dans un contexte de restriction.
03:09 - Je pense que les Français comprennent ce qui se passe.
03:13 Nous avons élaboré le budget en fonction d'un taux de croissance de 1,4 de croissance.
03:20 Or aujourd'hui le taux de croissance est à 1, donc ça veut dire des recettes moindres
03:25 et nous ne pouvons pas continuer de creuser la dette qui est déjà colossale, 3 000
03:30 milliards et donc nous sommes un gouvernement responsable et Bruno Le Maire a pris ses
03:35 responsabilités et tous les ministères devront faire des efforts et c'est l'État en priorité,
03:41 pas les collectivités ni les Français.
03:43 - Je reviens sur les aides à domicile.
03:44 Le sujet de votre visite aujourd'hui à Dijon, Fadila Katabi, une nouveauté, elles vont
03:48 être rémunérées 2 heures pour des heures de convivialité.
03:51 - Oui, alors nous sommes en train de mettre ces 2 heures pour créer du lien social.
03:56 Elles ont un travail à faire mais aussi quand on est une personne âgée, on a besoin aussi
04:01 d'échanger, de présence humaine, donc c'est important.
04:04 Il y a aussi les 3 heures qualité sur lesquelles on travaille.
04:07 - La qualité c'est quoi ?
04:08 - C'est-à-dire de faire des propositions en plus de ce qui existe actuellement, un
04:14 projet innovant pour accompagner justement les personnes en situation de dépendance.
04:19 Donc on est en train de revaloriser, on est en train de travailler avec le secteur mais
04:23 je le dis, j'aime bien rendre à César ce qui appartient à César, nous devons aussi
04:26 avoir un dialogue constructif avec les départements.
04:29 Je rappelle que l'État prend sa part de responsabilité.
04:31 - 100 millions d'euros pour le secteur ?
04:33 - Tout à fait.
04:34 - 500 000 personnes dans ce secteur-là, j'ai fait un calcul, ça fait à peu près 170 euros
04:38 par aide à domicile.
04:39 - Il y a un effort et nous devons avoir un dialogue de gestion également avec les départements,
04:42 je le dis puisque nous partageons cette compétence avec les départements.
04:45 - François Sauvadet qui est le président du département de la Côte d'Or mais aussi
04:47 des départements de France, que vous connaissez bien, dit qu'il faut arrêter les mesures
04:51 non financées et non finançables.
04:53 Qu'est-ce que vous lui répondez ?
04:54 - Justement, nous avons entendu justement les doléances du président Sauvadet puisqu'il
04:59 est président de l'ADF et c'est ainsi qu'on a mis un fonds d'urgence pour accompagner
05:03 les départements qui sont en difficulté, notamment certains EHPAD qui sont en grande
05:06 difficulté financière.
05:08 - Et aussi des associations, on a vu l'exemple de la FAE d'Aussade à Dijon, ces associations-là
05:12 ont de plus en plus de mal non seulement à recruter mais également à survivre et ça
05:15 concerne toutes les personnes, les Côtes d'Orient, les Dijonais qui veulent rester
05:18 à domicile.
05:19 - Bien sûr.
05:20 - Surtout avec le scandale hors PA des EHPAD, on n'a plus trop envie d'aller à l'EHPAD
05:22 aujourd'hui.
05:23 - Oui, l'EHPAD c'est vraiment la dernière étape, j'allais dire, du parcours de vie.
05:27 Les EHPAD aujourd'hui sont de plus en plus médicalisés et c'est pour ça que la question
05:33 de la gouvernance se pose.
05:34 Est-ce qu'in fine les départements doivent continuer à gérer des EHPAD qui sont médicalisés ?
05:41 La question se pose, est-ce que le virage domiciliaire serait plutôt, ferait partie
05:46 d'une compétence des départements ? Donc tout ce discours, ce dialogue autour de la
05:52 gouvernance, clarifier les compétences des uns et des autres s'impose aujourd'hui.
05:55 - Qui fait quoi et qui paye ? 95% des personnes qui travaillent dans l'aide à domicile sont
05:59 des femmes.
06:00 - Tout à fait.
06:01 - Comment attirer les hommes vers ces métiers ? Parce qu'il y a une pénurie de main d'oeuvre,
06:04 les hommes pourraient aussi s'y mettre ?
06:05 - J'appelle les hommes bien sûr, il y a quelques hommes qui travaillent.
06:07 - Pourquoi 95% ? C'est énorme.
06:08 - Vous savez, on a souvent des métiers qui sont cantonnés aux femmes et dans le social
06:14 c'est généralement, et malheureusement j'ai envie de dire, ce sont des femmes avec
06:18 une amplitude horaire compliquée.
06:20 C'est vrai que c'est très difficile.
06:22 - Quand on parle d'amplitude horaire compliquée, c'est le matin, le réveil, le lever, le petit
06:27 déjeuner, le soir, le repas, le dîner.
06:29 - Vrai.
06:30 Donc il nous faut contribuer à rendre attractifs ces métiers.
06:32 J'étais avec le président de la Mayenne, M. Richefou, qui lui par exemple a pris l'initiative
06:37 de mettre une flotte, acheter une flotte de véhicules, 400 véhicules, qu'il va mettre
06:43 à disposition des aides à domicile.
06:46 Ça permettra pour elles, en tous les cas, d'améliorer leur pouvoir d'achat puisque
06:52 aujourd'hui il y a une part très significative des dépenses qui sont liées, j'allais dire,
06:57 au trajet, au carburant.
06:58 Donc là il y a une très belle initiative qu'il faut saluer et donc effectivement si
07:02 on veut rendre attractif le métier, il y a la partie rémunération mais il y a également
07:06 certains avantages en nature qui pourraient être faits.
07:09 - C'est un sujet dont on n'a pas fini de parler, l'aide à domicile, vous allez suivre
07:13 une tournée aujourd'hui.
07:14 Adi Jean, merci.
07:15 Fadila Katabi.
07:16 - C'est moi qui vous remercie.
07:17 - Dernière question avant que vous partiez.
07:18 Quand vous reviendrez dans ce fauteuil en 2026, ce sera en tant que candidate à la
07:21 mairie de Dijon ?
07:22 - Cette question, écoutez, moi je suis aujourd'hui ministre, ravi d'être ministre, d'avoir
07:28 un super portefeuille qui concerne les personnes handicapées et les personnes âgées.
07:33 Je suis déjà ministre à temps plein.
07:35 Après Dijon, effectivement, j'aime cette ville, j'ai eu un coup de cœur quand je
07:38 suis arrivée après le bac et bien sûr je ne quitterai jamais ma ville.
07:41 - On vous retrouvera dimanche en politique à 11h10 sur France 3 Bourgogne.
07:45 Merci beaucoup Fadila Katabi.
07:46 - C'est moi qui vous remercie.
07:47 l'application ici sur France Blue.