Le discours poignant de Judith Godrèche aux Césars

  • il y a 7 mois
Avec Emmanuelle Dancourt, présidente de #MeTooMédia.

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##C_EST_DANS_L_ACTU_4-2024-02-24##

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Transcript
00:00 (Générique)
00:02 Et nous aurons le bonheur de retrouver Nathalie Schein-Guillermat pour ses salles à France demain,
00:06 comme tous les dimanches à 13h30, mais, mais, mais, mais, mais,
00:09 en direct du Salon de l'Agriculture.
00:11 On espère qu'elle y sera mieux accueillie que le Président de la République qui est en ce moment,
00:14 malgré les colibés et les sifflets des manifestants qui sont entrés de force dans le salon,
00:19 franchissant les barrières, franchissant le cordon de sécurité.
00:24 Bon, le Président a priori a l'air en sécurité,
00:26 malgré tout c'était important de le dire.
00:27 Revenons sur une des actualités de ce samedi matin,
00:31 et c'est ce qui s'est passé hier,
00:33 la cérémonie des Césars,
00:35 avec ce discours très attendu de l'actrice Judith Gaudrech.
00:39 Écoutez.
00:40 Ça ne ferait pas mal, je vous promets,
00:42 juste une égratignure sur la carcasse de notre curieuse famille.
00:46 C'est tellement rien comparé à un coup de poing dans le nez,
00:49 à une enfant prise d'assaut comme une ville assiégée
00:52 par un adulte tout puissant sous le regard silencieux d'une équipe,
00:56 à un réalisateur qui, tout en chuchotant,
00:59 m'entraîne sur son lit sous prétexte de devoir comprendre
01:02 qui je suis vraiment.
01:04 C'est tellement rien comparé à 45 prises
01:07 avec deux mains dégueulasses sur mes seins de 15 ans.
01:10 Voilà ce qui s'est passé hier à la cérémonie des Césars.
01:15 L'actrice Judith Gaudrech qui dénonce
01:18 les violences sexistes et sexuelles qu'elle a elle-même subies
01:21 dans l'omerta manifestement du monde du cinéma,
01:25 qu'elle a également dénoncée.
01:27 On en parle avec notre invité Emmanuelle Dancourt.
01:29 Bonjour à vous.
01:30 Bonjour.
01:31 Soyez la bienvenue sur Sud Radio.
01:33 Vous êtes la présidente de MeToo Media.
01:36 Alors on a eu MeToo Media, on a eu MeToo Théâtre,
01:39 et on a l'impression que finalement on a MeToo Cinéma en France aujourd'hui
01:43 avec l'affaire Depardieu, avec l'affaire Jaco,
01:46 avec les autres affaires.
01:48 Pourquoi le cinéma si tard ?
01:51 Parce que c'est une grande famille et que les familles ça se protège.
01:57 Ils le disaient eux-mêmes, qu'ils sont une grande famille,
02:01 une grande famille qui accepte en son sein
02:03 beaucoup d'attitudes insupportables,
02:07 beaucoup de personnes qui ne devraient plus travailler,
02:10 qui mettent en danger les actrices et aussi les acteurs,
02:14 puisqu'on voit Aurélien Vick qui a lancé hier MeToo Garçons,
02:17 un comédien qui a démarré enfant.
02:20 Donc, tient-on, la France est toujours très en retard sur ces questions-là,
02:22 il faut quand même se le dire.
02:24 Elle est très en retard.
02:25 Qu'est-ce que vous avez pensé de ce discours de Godrej ?
02:29 Il était formidable.
02:33 Le discours, il était sans faute.
02:35 Elle a dit beaucoup de choses très très fortes.
02:39 Elle a dit notamment que l'image de nos pères idéalisés s'écorche.
02:45 Alors on sait que dans son cas, elle parle de Jeanne Doyon,
02:49 elle parle de Benoît Jacot,
02:51 mais moi je ne peux pas m'empêcher de penser à Gérard Depardieu,
02:55 dont certaines actrices pensent encore qu'il est leur père spirituel
02:59 et qu'il ne faut pas y toucher.
03:00 Et là je pense très fort à celles qui sont invisibles aujourd'hui,
03:03 celles qui ont lancé MeToo en France.
03:05 Je pense notamment à Charlotte Arnoux pour Gérard Depardieu,
03:09 je pense à Florence Pourcel pour PPDA,
03:12 Sophie Péterson, Sandro Van Roy, Adèle Hénel.
03:16 Toutes ces femmes qui ont accusé de viol des hommes célèbres.
03:21 On a l'impression que c'est un schéma qui se répète concrètement.
03:24 Des femmes, des jeunes femmes, plus ou moins célèbres d'ailleurs,
03:27 qui accusent de viol ou d'agression sexuelle ou de harcèlement sexuel
03:31 des hommes que toute la France connaissait,
03:33 qui sont des hommes qui étaient en position de pouvoir.
03:36 C'était dans les médias, c'était dans le théâtre, c'était dans le cinéma.
03:39 Concrètement, est-ce que c'est toujours le même schéma ?
03:42 Oui, c'est toujours le même schéma et ça, il faut arriver à le regarder en face.
03:48 Elle l'a très bien dit, Judith Gaudrech, elle a eu cette phrase,
03:50 "Serait-il possible que nous puissions regarder la vérité en face ?"
03:54 Mais il faut, parce que la vérité nous rendra libres.
03:58 Sauf que le cinéma est encore très en retard et elle l'a très bien dit.
04:02 "Je parle, je parle, mais je ne vous entends pas ou à peine.
04:05 Où êtes-vous que dites-vous ?"
04:07 Et ce qui est assourdissant, je pense, dans le cinéma,
04:09 c'est le temps où des hommes, comme Cédric Kahn,
04:12 Charmaine Vanhoenacker, qui est mal à l'aise avec ce qui se passe dans le cinéma français,
04:17 qui n'est pas pour la mise au pilori,
04:19 et ils sont nombreux à penser comme lui.
04:22 Ils ont des siècles de retard.
04:24 Eux, ils sont bien payés, ils n'ont pas eu, pour la plupart, à subir ça.
04:27 Si ça avait été un problème d'hommes, il aurait été réglé il y a bien longtemps.
04:31 Donc, où êtes-vous les hommes ? On vous attend.
04:33 Effectivement, c'est ce qu'a dit en tout cas hier Judith Gaudrech.
04:37 Est-ce qu'il y aura un après-cérémonie des Césars pour vous ?
04:40 Ah !
04:42 Pour moi, l'acte II de #MeToo en France, il a démarré conjointement à un jour d'écart
04:48 entre la mise en examen de Patrick Poivre d'Arvor, affaire dans laquelle je suis plaignante,
04:52 et Emmanuel Macron qui a soutenu Gérard Depardieu.
04:55 Ça a donné lieu à une lettre ouverte dans le journal Le Monde,
04:57 le #MeToo Media, qui a recueilli plus de 7000 signatures.
04:59 Ensuite, il y a eu la fameuse bataille des tribunes.
05:01 Il a commencé là, l'acte II.
05:03 Mais c'est sûr qu'une actrice aussi emblématique que Judith Gaudrech, connue en plus,
05:08 s'empare du sujet, qu'on voit Anna Mouglalis, Montéo Créneau, Anouk Grimbert qui sont là,
05:14 et la petite Charlotte Darnoud qui ne lâche rien depuis 2018.
05:19 Oui, clairement, on est passé à l'acte II de #MeToo en France.
05:22 Voyons comment le cinéma le reçoit.
05:23 Parce que je ne sais pas si vous avez vu, mais hier,
05:25 il a fallu que Diane Kruger se lève pour qu'enfin la salle se lève.
05:29 Il a fallu que Bérenice Béjot et Audrey Diwan en reparlent encore derrière.
05:34 J'ai trouvé la salle assez frileuse malgré tout.
05:36 Ça veut dire quoi ? Ça veut dire que le public des Césars était mal à l'aise face à ce discours ?
05:41 Non.
05:42 On est toujours mal à l'aise quand on vous demande de regarder là où ça fait mal,
05:47 puisque tout le monde a été plus ou moins complice de ce qui est arrivé à Judith Gaudrech,
05:51 mais pas qu'à elle, parce que derrière Judith Gaudrech, c'est une armée d'actrices et d'acteurs
05:55 qui ont fait un discours qui a été mal à l'aise.
05:59 Et c'est un discours qui a été mal à l'aise,
06:01 parce qu'il y a eu des gens qui ont été mal à l'aise,
06:03 et qui ont été mal à l'aise, et qui ont été mal à l'aise.
06:05 Et c'est un discours qui a été mal à l'aise,
06:07 parce qu'il y a eu des gens qui ont été mal à l'aise,
06:09 et qui ont été mal à l'aise.
06:10 Et c'est un discours qui a été mal à l'aise,
06:12 parce qu'il y a eu des gens qui ont été mal à l'aise,
06:14 et qui ont été mal à l'aise.
06:15 Et c'est un discours qui a été mal à l'aise,
06:16 parce qu'il y a eu des gens qui ont été mal à l'aise,
06:18 et qui ont été mal à l'aise.
06:19 Et c'est un discours qui a été mal à l'aise.
06:21 Et c'est un discours qui a été mal à l'aise.
06:23 Et c'est un discours qui a été mal à l'aise.
06:25 Et c'est un discours qui a été mal à l'aise.
06:27 Et c'est un discours qui a été mal à l'aise.
06:29 Et c'est un discours qui a été mal à l'aise.
06:31 Et c'est un discours qui a été mal à l'aise.
06:33 Et c'est un discours qui a été mal à l'aise.
06:35 Et c'est un discours qui a été mal à l'aise.

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