Fonds Marianne / La gauche et la réforme des retraites / Prix de l'essence / Meloni

  • l’année dernière
Mettez vous d'accord avec Sophie De Menthon, Alexis Poulin et Lucas Jakubowicz

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##METTEZ_VOUS_D_ACCORD-2023-05-05##
Transcript
00:00 - Sud Radio, mettez-vous d'accord, 9h-10h, Valérie Exper.
00:06 - Avec vous sur Sud Radio, nous sommes le vendredi 5 mai.
00:09 Bonjour à toutes et à tous.
00:11 Mettons-nous d'accord aujourd'hui avec Sophie de Monton.
00:13 Bonjour. - Bonjour.
00:14 - Vous êtes chef d'entreprise et présidente du mouvement Éthique.
00:18 Alexis Poulin est avec nous. Bonjour Alexis.
00:20 - Bonjour.
00:21 - Directeur de la publication du Monde Moderne, éditorialiste politique sur Sud Radio,
00:25 les mercredis matins.
00:27 Et Lucas Jakubowicz, vous êtes journaliste politique, rédacteur en chef du magazine Décideur Magazine.
00:34 Et vous avez publié "Un animal pour les gouverner tous" aux éditions Arke.
00:38 Bonjour à vous. - Bonjour.
00:40 - On va revenir évidemment, vous l'avez entendu dans la matinale de Benjamin Gleize,
00:44 sur la polémique entre la France et l'Italie.
00:48 Gérald Darmanin qui attaque Madame Mélanie.
00:52 Pour mieux attaquer Marine Le Pen, est-ce un faux pas ?
00:56 L'Assemblée nationale qui vote la fin de l'obligation vaccinale pour les soignants,
01:00 avec tout de même cette curiosité.
01:02 Et les filles qui votent avec le Rassemblement national, c'est pour le moins baroque.
01:07 Et puis les Français soutiennent le mouvement de contestation contre la réforme des retraites.
01:11 55% des Français, selon notre baromètre IFOP Fiducial pour Sud Radio, soutiennent cette réforme.
01:18 Et puis l'essence qui baisse partout.
01:19 Un auditeur m'a envoyé une photo du prix en Espagne, 1,34€ pour le diesel,
01:29 ce qui est assez bas et en France ça ne baisse pas.
01:34 On commence avec ce qui a retenu votre attention aux uns et aux autres.
01:37 Alors Sophie, c'est l'actualité également.
01:40 - Également. Alors on va me traiter de bourgeoise, mais ça c'est bon, j'ai mis frais.
01:45 - Vous y êtes.
01:46 - J'avais un coup de cœur pour le couronnement du roi Charles III.
01:50 Alors c'est pas tellement pour le couronnement.
01:52 La royauté, c'est vrai britannique, moi j'ai des ascendances anglaises,
01:58 mais c'est un peu à socle pour l'Europe.
02:01 La reine d'Angleterre, ça a été une figure extraordinaire,
02:06 c'est une espèce de retour vers le passé positif.
02:10 Et mon coup de cœur, c'est pire que ça, c'est pour le protocole, figurez-vous.
02:14 Parce que je trouve que le protocole de cette cour,
02:18 qui peut être complètement désuet pour certains,
02:20 est une espèce de colonne vertébrale.
02:22 Les anglais se tiennent bien, on regarde ça, les anglais même...
02:26 - Pas les hooligans.
02:27 - Oui, il y a les hooligans, il y a les black box, d'accord.
02:29 On va oublier les hooligans pour le couronnement.
02:31 D'ailleurs à mon avis, ils ne seront pas là.
02:33 Je vous signale que la foule, je parie que la foule va se tenir extraordinairement bien,
02:38 que les gens sont habillés pour venir,
02:40 qu'il y en a qui ont passé la nuit, ça c'est encore une autre chose,
02:43 ce protocole, c'est une espèce de révérence,
02:48 et on a besoin de s'en inspirer.
02:50 Parce qu'à force de casser tous les codes, de ne plus en avoir du tout,
02:53 on finit par aboutir à un mal-être, à une mauvaise éducation partout.
02:59 Et je fais une petite parenthèse, hier il y avait le président de la République
03:01 qui parlait des lycées techniques, et on voyait, il parlait devant des lycées techniques,
03:05 et il y avait des jeunes derrière.
03:07 Et donc la caméra cadrée le président de la République et les jeunes derrière.
03:12 Et il y avait une gamine en particulier et son voisin,
03:15 qui levait les yeux au ciel, qui ricanait, qui montrait leur désapprobation.
03:19 Et ben non, ils se taisent.
03:21 D'accord, c'est pour eux qu'on le fait, même s'ils ne sont pas d'accord avec le président de la République,
03:23 on se tient bien.
03:24 Et le "on se tient bien", c'est quelque chose qui a disparu.
03:27 Et donc voilà, c'était un coup de cœur pour ce protocole qui, dans sa rigidité, a détint un peu.
03:33 Et demain on va avoir un spectacle incroyable,
03:35 comme celui de l'enterrement de la Reine d'Angleterre,
03:37 avec un peuple impeccable, bien habillé, qui se tient bien.
03:40 Pourtant Charles a cassé un peu le protocole.
03:43 Il a fait des économies, il y a moins d'invités, il réutilise un certain nombre de...
03:49 C'est pas le protocole qui va casser.
03:51 Son fils va quand même faire allergeance aux jeunes noataires.
03:54 Ils ont hésité, mais ça continue.
03:55 Mais pas les aristocrates, ce sera tous les britanniques qui pourront rendre...
03:59 Mais oui, mais c'est bien.
04:01 Mais pourtant, il y a un sondage qui dit que 41% des britanniques âgés de 18 à 25 ans
04:07 préfèreraient avoir un chef d'État élu.
04:09 Ils ont raison, il n'y a qu'à voir ce que ça donne ici !
04:12 Il est en constante augmentation.
04:14 Vous en pensez quoi, Lucas Jacques ?
04:16 En fait, ce que dit le sondage YouGov, sur les 41%,
04:20 c'est qu'on préférera avoir un chef d'État élu,
04:22 mais ça ne veut pas dire pour autant qu'on ne veut plus avoir de roi.
04:25 Et il y a un point sur lequel je ne suis pas tout à fait d'accord avec Mme de Menton,
04:28 quand elle dit "on va me traiter de bourgeoise",
04:31 mais en réalité, il suffit de connaître un petit peu l'Angleterre
04:34 pour savoir que la famille royale est très très appréciée dans toutes les classes sociales.
04:38 Je parlais de la France, on avait traité de bourgeoise.
04:40 En tout cas, en Grande-Bretagne, y compris dans les milieux populaires où immigraient,
04:44 la famille royale est très très respectée.
04:46 Et au contraire, quand on regarde qui sont "les républicains britanniques",
04:50 c'est moi de le dire un peu crûment,
04:52 mais c'est les bobos universitaires d'Oxford, de Cambridge, du centre de Londres, etc.,
04:57 qui ne sont pas du tout représentatifs de la population.
05:01 Alexis Poulin, le roi...
05:04 Mon cochise préférée !
05:07 Le roi ?
05:09 Non, la question c'est est-ce que vous êtes sensible à la monarchie britannique ?
05:15 C'est vrai qu'on en fait beaucoup, même en France.
05:18 Alors, moi j'ai travaillé pour les arts intrangères britanniques,
05:23 donc j'ai travaillé pour la couronne.
05:26 Et je connais l'amour qu'ont les Anglais pour cette institution,
05:31 pas forcément la famille royale, mais disons la figure du monarque,
05:34 et particulièrement la reine Elisabeth, qui avait une place de cœur dans le cœur de tous les Anglais.
05:40 Avec Charles, je pense que c'est assez différent,
05:42 parce qu'ils le connaissent depuis déjà des années,
05:45 en tant que "king in waiting", celui qui attend son heure,
05:49 qu'il n'a pas forcément la même image que sa mère.
05:53 Donc là, il y a déjà une société qui est plus divisée sur cette vision,
05:58 mais globalement, les Anglais restent attachés à la monarchie,
06:01 il n'y a pas de question là-dessus.
06:03 Et ils sont très contents d'avoir cette famille royale
06:07 comme symbole un peu de l'unité d'un pays...
06:10 - Mais je parlais du protocole, Alexis,
06:12 et de cette façon d'exiger de bien se tenir, etc.,
06:16 de faire très attention à tout un code.
06:18 - Oui, mais ça fait partie de ça.
06:19 Vous allez à la Tour de Londres, vous avez les "beef-eaters" qui sont là,
06:21 qui sont des gens qui ont fait une carrière dans l'armée,
06:24 il y a tout le décorum qui va avec.
06:26 Ils sont très soucieux, les Anglais, des traditions.
06:29 Et donc, bien s'habiller, les uniformes, les costumes,
06:34 et la couronne, ça fait partie de cette tradition ultime.
06:40 Donc ils la défendent évidemment, la majorité d'Anglais.
06:45 Vous trouverez des républicains aussi chez les Britanniques.
06:47 Mais voilà un peu ce que je peux dire.
06:51 Je ne pense pas qu'il y aura le même engouement qu'on a pu trouver
06:55 pour Charles que pour Elisabeth II.
06:58 Comme je le disais, parce qu'il est connu, parce qu'il a l'âge qu'il a, etc.
07:02 Les temps sont les temps aussi.
07:04 Donc ça risque d'être une cérémonie, oui, qui va intéresser peu de gens.
07:09 Après, moi ce qui me pose question, c'est effectivement les tonnes qu'on en fait,
07:13 en France, sur la monarchie anglaise,
07:15 comme si on regrettait d'une certaine façon d'avoir décapité Capet au 18ème.
07:22 - Oui, c'est partout dans le monde.
07:24 C'est un événement qui va être en mondo-vision.
07:29 - Coup de pied contre le franglais "My little French bank".
07:33 Parce que ça, la mode anglaise et la mode de l'anglais
07:36 est terrifiante quand elle remplace le français.
07:38 - Est-ce que vous connaissez le nom de la ministre de la francophonie ?
07:42 - Oh ben non !
07:44 - "My little French minister" ?
07:47 - Parce que je me suis, moi, indignée contre...
07:50 - Mais c'est qui ? - Faut que je recherche, parce que j'ai déjà oublié son nom.
07:54 Parce que je me suis indignée contre l'institut Paul Bocuse,
07:57 qui change de nom, ça fait trois fois que j'en parle,
07:59 mais je suis absolument choquée.
08:02 - C'est un acronyme anglais complètement dingue.
08:06 - Et je trouve ça complètement dingue.
08:09 Elle s'appelle Chrysoula Zaracopoulos,
08:13 et elle avait eu des ennuis, vous savez,
08:15 elle avait été attaquée, elle est médecin,
08:18 elle avait attaqué sa pratique en disant qu'elle faisait preuve de violence.
08:23 - Ah oui, génicologique !
08:25 - Mais cette femme, on n'en a pas entendu parler depuis,
08:28 on nous bassine chaque année avec le jour de la francophonie,
08:32 et gna gna gna, et gna gna gna,
08:34 on a eu des ministres qui ont existé quand même avec la francophonie,
08:37 c'est important la francophonie ? - Très !
08:39 - Eh ben non, eh ben voilà, donc voilà, je vous ai collé.
08:42 - C'est Marlène Schiappa qui l'a appelée la vedette.
08:45 - Pour le franglais, il y a un conte très intéressant
08:48 qui s'appelle Gallicagramme,
08:50 qui est un robot qui fait du big data sur les vieux journaux,
08:54 et qui compte les mots, etc.
08:56 Et avec ça, avec cet outil, on voit en fait la montée
08:59 de tous les anglicismes dans la langue française
09:02 à partir des années 60-70,
09:04 où il n'y avait pas du tout d'occurrence de mots
09:07 comme ce qu'on dit "life", machin...
09:09 - Ah oui, alors ça va s'appeler "Lion for Excellence",
09:12 mais pardon, merde, quand on a un nom comme celui de Paul Bocuse...
09:15 - Voilà un beau mot français !
09:17 - Et puis Paul Bocuse, qui est quand même une icône
09:20 de la cuisine française, je trouve ça, mais lamentable.
09:23 Donc je le redis pour la troisième fois cette semaine,
09:25 et je le redirai encore, "life"...
09:27 - Est-ce qu'ils peuvent changer ?
09:29 - J'en appelle à la ministre de la francophonie...
09:31 - Oui, de demander qu'on change.
09:33 - Non mais on n'a pas d'argent, on a des ministres
09:35 qu'on ne connaît pas, qui sont totalement transparents,
09:38 on l'a déjà dit ici, mais qu'a fait la ministre de la francophonie ?
09:41 A quel moment, je ne dis pas qu'il faut être dans les médias tout le temps,
09:44 mais à quel moment on a un bilan de ce qui a été fait par ces ministres ?
09:48 On cherche de l'argent, c'est des gens qui ont des chauffeurs,
09:50 qui ont des employés, qui ont des...
09:52 - Et elle est contente parce qu'on parle d'elle,
09:54 c'est la première fois depuis un an, ce matin.
09:56 - Voilà, voilà, Madame, je vous interpelle sur la francophonie,
10:01 et qu'on laisse effectivement My Little French Bank,
10:04 et tous ses anglicismes...
10:06 - Et qu'elle appelle Bocuse, on sait jamais.
10:08 - Absolument, l'Institut Paul Bocuse à Lyon.
10:10 Dans un instant, avec vous, on va parler du fond,
10:12 Marianne, Alexis Poulin, et puis on parlera évidemment politique
10:16 et réforme des retraites, à tout de suite.
10:19 Nous sommes ensemble jusqu'à 10h,
10:21 alors, juste pour continuer sur ma lancée,
10:23 je suis un petit peu énervée ce matin,
10:25 signaler quand même la déliquescence, une fois de plus, des services publics.
10:29 Une jeune journaliste ici, tout à l'heure, nous signalait
10:31 que ses voisins se battaient hier soir,
10:33 et qu'elle entendait des cris, elle a appelé la police,
10:35 et on lui a répondu "Ah bah non, on n'intervient pas,
10:37 tant que les gens n'ont pas appelé eux-mêmes".
10:39 Bon, voilà.
10:41 Alors évidemment, ils ne peuvent pas se déplacer à chaque fois qu'il y a une bagarre de couple,
10:45 mais je pense que quand on appelle et qu'on a le sentiment qu'il se passe quelque chose de grave,
10:49 on peut s'en inquiéter un peu,
10:51 et pareil, j'ai dû m'appeler la police hier pour un incident sur la route,
10:54 j'ai attendu un quart d'heure, on m'a répondu, on m'a dit "Oui, ne quittez pas",
10:57 et j'ai expliqué, et je suis toujours au téléphone à attendre.
11:01 Donc il y a un vrai problème aujourd'hui,
11:04 il y a un vrai problème dans ces services-là.
11:06 - On sait que la France dysfonctionne,
11:07 je trouve qu'on n'assiste pas assez, il y a une indifférence incroyable,
11:10 et ça, je veux dire, le chef d'entreprise que je suis est révolté,
11:14 parce qu'on ne supporte pas, dans une boîte on se débrouille,
11:17 il y a des absents, on fait face, un client, on lui répond.
11:21 - Oui, Lucas, vous voulez dire ?
11:23 - Non, mais toutes les anecdotes que vous racontez, on les connaît tous,
11:26 et j'imagine que les auditeurs peuvent en citer comme ça, trois spontanément,
11:30 et d'une certaine façon, alors c'est très très cynique,
11:33 mais ça prouve qu'on est dans un pays ultra-civilisé, ou ultra-soumis,
11:37 parce que quand on a une situation comme ça,
11:39 en principe les gens vont finir par se faire justice eux-mêmes.
11:43 - Vous ne trouvez pas que dans la rue, moi je ne les trouve pas très soumis,
11:46 j'ai trouvé insoumis, moi.
11:47 - Alexis, Kimon ?
11:48 - Ça dépend, quoi, mais globalement...
11:50 - Là-dessus ?
11:51 - Non, mais il y avait un article dans les Echos aujourd'hui,
11:53 sur le fait que les Français n'avaient pas l'impression que les impôts baissaient,
11:57 et surtout qu'ils étaient très mécontents sur l'utilisation de l'argent de ces impôts.
12:01 Et c'est vrai que le sentiment, ce n'est pas d'une baisse d'impôts,
12:04 ni d'une amélioration des services publics,
12:06 on a juste l'impression d'une gabegie géante organisée.
12:09 Enfin, on parlait de cette ministre de la Francophonie inconnue au bataillon,
12:13 voilà, à un moment on peut se demander,
12:15 qu'est-ce que c'est que cet état devenu totalement déconnecté,
12:19 qui fait un peu n'importe quoi, avec en plus le côté services publics
12:23 qui est en train de partir loin derrière,
12:25 avec ces maisons France Service,
12:28 puisque les mairies ferment, les centres des impôts ferment,
12:32 les boulangeries ferment, enfin,
12:34 il y a vraiment un sentiment de ruine.
12:38 Vous êtes de mauvaise foi, parce que le ministère de l'économie a lancé,
12:43 c'est ironique rassurez-vous,
12:45 puisqu'il y a ce site qui s'appelle "En avoir pour mes impôts",
12:48 où on vous explique comment est utilisé l'argent,
12:50 donc c'est un truc qui a dû faire travailler aussi des dizaines de personnes
12:54 pour mettre en place ce site.
12:56 Il y a une constante historique qui est hyper importante
12:59 et dont on ne parle jamais à propos de la bureaucratie,
13:02 c'est que plus un pays, une civilisation,
13:04 a un corps constitué et en déclin,
13:06 plus il a tendance à inventer des règles,
13:08 à imposer, à normer,
13:10 et il y a plein d'exemples historiques qui prouvent ça,
13:12 la Russie soviétique par exemple,
13:14 mais je pense aussi à la fin de l'Empire romain,
13:16 le Bain-Empire romain,
13:18 donc à partir de la dynastie Théodosienne,
13:20 le gouvernement, l'Empire était devenu incapable de protéger les frontières,
13:24 de garantir l'ordre intérieur,
13:26 la prospérité économique,
13:28 et pourtant, les règles, les taxes,
13:30 augmentaient, augmentaient, augmentaient,
13:32 à tel point qu'à la fin, les citoyens, les habitants,
13:34 préféraient être régi par ce qu'on appelait les barbares,
13:37 qui eux ne les imposaient pas et les protégeaient,
13:39 que par l'Empire,
13:41 mais la fin de l'Empire chinois c'était pareil,
13:43 la fin de l'Empire soviétique c'était pareil,
13:45 il y a un lien hyper fort entre la bureaucratie
13:47 et le déclin d'un pouvoir politique.
13:49 Je crois que c'est important de souligner ça
13:51 parce qu'aujourd'hui on voit une inflation bureaucratique,
13:53 notamment au niveau des instances européennes,
13:55 tout ce que fait l'Europe, c'est des règles,
13:57 c'est des règles de contraintes d'ailleurs,
13:59 et Thierry Breton en est très fier,
14:01 vous n'entendez parler de l'Europe que sur des règles de contraintes,
14:04 que sur des règles folles, par exemple sur le prix de l'énergie,
14:07 qui fait que l'essence est le plus cher en France,
14:09 c'est le dernier pays d'Europe où l'essence est aussi chère,
14:12 que l'électricité, malgré nos centrales,
14:14 reste encore plus chère en France que dans d'autres pays,
14:17 c'est exactement ce qui se passe avec la bureaucratie à Bruxelles,
14:20 c'est-à-dire c'est une sorte de système qui s'autant entretient
14:24 et qui n'existe que par la création de règles supplémentaires,
14:27 et des règles qui finalement ne rendent pas la vie meilleure,
14:31 on est là sur du délire idéologique
14:34 ou au moins de l'organisation, de la désorganisation
14:37 de concurrence libre et non faussée.
14:39 Pour être tout à fait précise,
14:41 Madame Crisoula Zakharopoulou,
14:44 elle est également chargée du développement
14:47 et des partenariats internationaux,
14:49 donc j'ai regardé,
14:51 elle a des rencontres au Parlement européen
14:53 sur les accords européens, etc.
14:56 Mais c'est vrai que le périmètre francophonie
15:00 me paraît un peu délaissé.
15:04 Alexis, ça va dans la ligne de ce qu'on est en train d'évoquer,
15:09 vous vouliez évoquer le fonds Marianne.
15:12 - Les suites du fonds Marianne ?
15:15 - Oui, le fonds Marianne, pour rappeler un peu,
15:18 c'était ce fonds qui avait été proposé par Marlène Schiappa
15:22 pour soutenir la lutte contre la radicalisation
15:25 suite à l'assassinat de Samuel Paty,
15:28 lutter contre le séparatisme en ligne,
15:30 et il se trouve que c'est plus de 2 millions
15:33 qui ont été alloués à des associations,
15:36 à des structures, qui ont fait quelques vidéos,
15:39 vues quelques dizaines de fois sur les réseaux sociaux,
15:41 et il y a eu des questions qui se sont posées,
15:43 et ça a été fait par Marianne, France Télé, Mediapart,
15:46 et les sénateurs se sont emparés du dossier,
15:49 ont voulu savoir où étaient allés ces fonds,
15:52 certains de ces fonds ont servi à financer des salaires
15:55 pour des dirigeants associatifs,
15:57 on a l'impression qu'il y a une gabegie,
15:59 et là, hier, le parquet national financier
16:02 a ouvert une information judiciaire
16:04 pour soupçons de détournement de fonds publics
16:06 dans cette fameuse gestion du fonds Marianne.
16:08 Alors, Marlène Schiappa se défend en disant
16:10 qu'elle n'a rien à voir là-dedans,
16:12 elle n'a pas donné d'argent à ses copains,
16:14 il se trouve que c'est quand même son directeur de cabinet
16:16 et trois membres de son cabinet qui décidaient
16:18 de qui recevait les fonds,
16:20 donc ça va être difficile de ne pas voir la main
16:22 de Marlène Schiappa derrière le choix
16:24 de son directeur de cabinet, quand même,
16:26 elle est ministre, mais comme beaucoup de ministres
16:28 ni responsables ni coupables, on connaît la chanson,
16:30 mais il se trouve que là, ça commence à devenir
16:32 de plus en plus sombre,
16:34 je ne pense pas que dans les mois qui viennent,
16:36 Marlène Schiappa fasse la couverture de lui,
16:38 d'entrevues ou de Playboy à nouveau,
16:41 elle va avoir à répondre à la justice,
16:44 ou peut-être du Financial Times,
16:46 ou plutôt de la chronique judiciaire,
16:48 parce que là, on est quand même
16:50 dans un cas grave
16:52 de non-contrôle finalement
16:54 de l'argent public.
16:56 - Il y a une enquête,
16:58 elle est présumée innocente pour l'instant,
17:00 - Elle est présumée innocente,
17:02 mais quand on regarde la face sonore...
17:04 - L'intitulé "Détournement de fonds publics par négligence",
17:06 le mot négligence, j'y crois,
17:08 mais le reste,
17:10 - C'est pas évident.
17:12 - Attention, parce que ce ne sont pas des fonds,
17:14 c'est une façon de détourner les règles des appels d'offres,
17:16 pour justement ne pas avoir à être soumis
17:18 à certaines contraintes
17:20 qui empêcheraient ce genre de pratique.
17:22 - Mais comment alors ? Moi, il y a quand même
17:24 quelque chose qui me stupéfie,
17:26 elle sait qu'elle va se faire piquer,
17:28 il y a une présomption d'innocence,
17:30 et j'ai toujours l'impression qu'ils ne sont pas coupables.
17:32 Mais il faut être complètement débile
17:34 pour, avec un directeur de cabinet,
17:36 le chef de cabinet au sein d'un ministère,
17:38 il faut penser qu'on est épiés,
17:40 qu'il y a une transparence, ce qui fait quand même
17:42 qu'on regarde ce que vous faites.
17:44 - Vous voulez qu'on parle de Jérôme Cahuzac ?
17:46 - Jérôme Cahuzac, c'est...
17:48 - Non mais quel est le rapport ?
17:50 - Il n'a pas détourné des fonds publics ?
17:52 - Non, non, je suis d'accord,
17:54 mais ce que je veux dire, c'est quand vous dites
17:56 comment on peut imaginer qu'avec la Transparence...
17:58 - Il a été pris dans un engrenage, d'abord.
18:00 - Non, mais ne parlons pas de Jérôme Cahuzac.
18:02 - Il n'a été pris dans un engrenage qui n'a rien à voir avec ça.
18:04 - Il a commencé la vie politique aussi.
18:06 - Ce que je veux dire, c'est quand vous dites...
18:08 - Aujourd'hui, elle est ministre, en vue,
18:10 déjà, arriver à se montrer comme ça,
18:12 à publier dans des journaux,
18:14 au moment où on sait qu'on est un peu...
18:16 parce que c'était déjà un peu évoqué, ça.
18:18 Donc, je veux dire, il y a une inconscience.
18:20 Mais la question, d'ailleurs, n'est pas
18:22 de l'honnêteté de Marilyn Schiappa,
18:24 la question est comment nomme-t-on ministre
18:26 une femme, tout à fait charmante d'ailleurs,
18:28 comme Marilyn Schiappa. Comment se retrouve-t-elle ministre ?
18:30 - On peut poser la question pour...
18:32 - Ah non, là, la réponse est assez facile.
18:34 Il faut remonter à 2017, où c'est vrai que...
18:36 - Lucas Jakubowicz.
18:38 - Au sein de la Macronie, il y avait peu de gens
18:40 qui "incarnaient" ou "imprimaient"
18:42 dans les classes populaires. Et donc, il y a eu des nouveaux visages
18:44 qui sont arrivés en 2017.
18:46 La plupart, on n'en a plus entendu parler.
18:48 Et la seule qui a peu près survécue,
18:50 c'était Marilyn Schiappa. Donc, c'est aussi pour ça
18:52 qu'elle a été mise au placard pendant 2-3 mois
18:54 et qu'elle est revenue. Après, pour l'affaire
18:56 du fond Marianne, moi, pour
18:58 paraphraser un peu Jacques Chirac, ça me...
19:00 Ça m'en touche une sans faire bouger l'autre
19:02 pour deux raisons. D'abord,
19:04 c'est cynique, mais 2 millions d'euros,
19:06 c'est des voleurs de poules par rapport à ce qui se faisait
19:08 à l'époque des années
19:10 Mitterrand, Chirac, où on piquait dans la formation
19:12 professionnelle, où ça se chiffrait en dizaines,
19:14 parfois centaines de millions d'euros.
19:16 Et ça passait crème.
19:18 Donc, ça prouve quand même que... - Oui, les choses ont changé.
19:20 - Qu'on devient quand même un peu plus
19:22 attentif à l'évolution des
19:24 données publiques. Et après, encore une fois,
19:26 c'est très cynique, mais bon,
19:28 une ministre qui arrose ses potes,
19:30 mais tous les pouvoirs politiques... - Elle ne l'a pas fait,
19:32 attention à ce que vous dites. - Oui, elle est soupçonnée.
19:34 - Elle dit qu'elle ne l'a pas fait. - Elle est soupçonnée d'arroser
19:36 ses potes. - Arroser, d'avoir favorisé.
19:38 - Ou d'avoir favorisé. - Parce qu'arroser, c'est quand même,
19:40 ça veut dire, je te donne... - Oui, mais
19:42 regardez les subventions.
19:44 C'est très rigolo. Regardez
19:46 les comptes rendus, par exemple, du
19:48 Conseil de la Ville de Paris.
19:50 Et regardez à qui la mairie de Paris
19:52 donne de l'argent.
19:54 Par exemple, à l'éditeur d'un
19:56 conseiller de Paris qui a édité
19:58 un livre qui s'est vendu à 80 exemplaires
20:00 et qui en échange a des subventions bien. - Mais là, c'est pas la même
20:02 chose. On ne va pas faire l'amalgame, dire que
20:04 Marlène Schiappa arrose... - Non, mais ce que je veux dire, c'est que c'est une constante dans
20:06 la vie politique d'utiliser son pouvoir
20:08 pour donner... - Bien sûr, bien sûr.
20:10 J'ai connu, moi, des appels d'offres dans le service public
20:12 de l'audiovisuel, où on connaissait le nom
20:14 du gagnant, enfin, je veux dire, de celui
20:16 qui allait remporter le marché. Donc, c'était des
20:18 appels d'offres totalement fictifs.
20:20 - Et en réalité, tout ça,
20:22 ça s'améliore de plus en plus. Il y a des règles,
20:24 il y a des lois. La population
20:26 avant n'était pas du tout au courant de ce qui
20:28 se passait. Maintenant, elle l'est. - Mais, enfin, ça, c'est pas...
20:30 - Je trouve, Alexis,
20:32 vous avez raison de pointer, moi, j'ai trouvé que
20:34 l'intitulé était quand même
20:36 par négligence. C'est quand même
20:38 très grave. - Très grave. - Par négligence.
20:40 - Est-ce que la négligence veut dire que... - Voilà, absolument.
20:42 - Non, moi, je trouve que la
20:44 négligence, c'est vrai que c'est coupable, mais
20:46 on peut pas accuser quelqu'un et le mettre devant
20:48 un tribunal pour négligence. Voilà. Il y a tout le monde.
20:50 Enfin, n'importe quel médecin. - Ah, ah, ah, ah.
20:52 - Il y a des médecins qui sont
20:54 devant les tribunaux pour ça. - Oui, les négligences,
20:56 tout le monde
20:58 en fait tous les jours. - En fait,
21:00 elle est dans une situation où elle va être perdante.
21:02 C'est exactement le même cas, si vous vous rappelez que
21:04 Jean-François Covet, à l'époque de l'affaire
21:06 Ping-Magnon, en fait, il a deux voix de défense. Soit dire,
21:08 en fait, vraiment, je savais
21:10 pas du tout ce qui se passait, mais ça veut dire qu'on contrôle
21:12 pas son administration, pas les comptes
21:14 de l'entité qu'on dirige, et c'est grave ?
21:16 - Non, c'était là, on l'empêchait.
21:18 Alors là, je connais l'histoire. Jean-François
21:20 Covet, pendant une campagne
21:22 électorale, il n'avait pas le droit, c'est pour ça qu'il a
21:24 été relâché immédiatement.
21:26 Il n'avait pas le droit de regarder les comptes de campagne
21:28 justement pour ne pas influer,
21:30 parce qu'on pourrait, pour le
21:32 candidat, détourner de l'argent, etc.
21:34 Il n'avait pas le droit d'y toucher. C'est le seul
21:36 qui... Ils ont même pas... Ils ont
21:38 regardé partout et il a même pas été
21:40 inculpé. - Bon, on va...
21:42 - Mis en examen. - Oui, mis en examen.
21:44 - C'est peut-être le cas pour Marlène Schiappa, peut-être qu'il n'y aura
21:46 rien du tout. - Pour l'instant, je rappelle qu'elle est
21:48 présumée innocente. Elle a dit qu'elle attaquerait
21:50 tous ceux qui la mettraient en doute. Maintenant, l'ouverture
21:52 de cette enquête ne
21:54 va pas forcément dans
21:56 le bon sens, mais on verra.
21:58 À suivre, dans un instant,
22:00 on va revenir sur
22:02 la polémique et le froid,
22:04 le très grand froid entre la France et
22:06 l'Italie, et puis l'Assemblée nationale
22:08 qui vote la fin de l'obligation vaccinale pour les soignants.
22:10 À tout de suite.
22:12 - Sud Radio, mettez-vous
22:14 d'accord. 9h10,
22:16 Valérie Expert.
22:18 - On est ensemble sur Sud Radio,
22:20 9h31, avec Alexis
22:22 Poulin, Lucas Jacubovitz et Sophie
22:24 de Menton. Alors Lucas, votre
22:26 coup de gueule
22:28 concerne la gauche. - Oui.
22:30 En fait, ils portent sur un sondage qui a été
22:32 publié avant-hier par Elab pour
22:34 BFMTV, un sondage qui est passé un peu inaperçu,
22:36 je trouve, qui a demandé aux Français
22:38 la question suivante. D'après vous, qui sort
22:40 gagnant de la séquence sur la réforme des retraites ?
22:42 En tête sort le Rassemblement
22:44 national, 32%, ensuite
22:46 les syndicats, 30%,
22:48 ensuite le gouvernement, un peu surprenant,
22:50 20%, et ensuite les
22:52 partis politiques de gauche, 12%.
22:54 Alors ce qu'il faut rappeler
22:56 quand même, c'est que la réforme des retraites, elle est majoritairement
22:58 rejetée par les Français.
23:00 Pendant des mois, les rues étaient pleines de monde,
23:02 notamment des sous-préfectures
23:04 ou ce qu'on appelle la France des Territoires.
23:06 C'est un boulevard pour la gauche
23:08 et en fait, il y a seulement 12% des Français
23:10 qui pensent qu'elle est sortie gagnant de la séquence.
23:12 Le coup de gueule, c'est comment
23:14 c'est possible
23:16 d'être aussi nul ? Comment c'est possible
23:18 d'avoir un
23:20 résultat aussi... - De ne pas avoir réussi
23:22 à tirer profit de ça ? - Oui.
23:24 - Comment vous l'expliquez ? - En un mot,
23:26 ou peut-être plutôt en trois lettres, à la fille.
23:28 A la fille, c'est-à-dire que la gauche française
23:30 est sous la coupe de la France insoumise,
23:32 qui a, et c'est ce qui a été dit par
23:34 les invités tout à l'heure, enfin dans l'émission d'avant,
23:36 - Eric Noulot et... - Qui ont parié
23:38 sur une stratégie populiste de
23:40 conflictualisation. - Absolument. - Le résultat,
23:42 c'est quoi ? C'est que, par exemple, concrètement,
23:44 sur la réforme des retraites, sur le fond,
23:46 ils ont fait de l'obstruction parlementaire,
23:48 ils n'ont même pas écouté
23:50 ce que demandaient les syndicats, c'est-à-dire
23:52 de faire moins d'amendements, etc.
23:54 Sur la forme,
23:56 évidemment, on se souvient des tenues
23:58 débrayées, des clashes, des insultes,
24:00 du coup de buzz permanent,
24:02 etc.
24:04 Mais ça n'a absolument pas du tout
24:06 rendu service à
24:08 la gauche, à ceux qui
24:10 appellent le camp des travailleurs. D'ailleurs,
24:12 même, je crois que c'était
24:14 Philippe Martinez, même Philippe Martinez
24:16 avait dit que la FI n'était plus dans le camp
24:18 des travailleurs. Donc, moi, je trouve
24:20 que c'est extrêmement préoccupant de
24:22 voir une gauche qui est devenue totalement
24:24 inutile au débat public,
24:26 pour la démocratie, c'est grave,
24:28 et le coup de gueule dans le coup de gueule, c'est qu'on
24:30 va se dire que ces gens-là sont quand même
24:32 des êtres dotés de raison,
24:34 et qu'ils auraient pu se dire, bon,
24:36 peut-être qu'on va changer d'approche, parce que
24:38 ça n'a pas marché. Et au contraire,
24:40 on voit qu'ils sont de plus en plus dans
24:42 la surenchère, dans le buzz, etc.
24:44 Il suffit de voir les casserolades,
24:46 en quoi les casserolades, ça va
24:48 aider, je ne sais pas moi,
24:50 la classe politique à
24:52 changer des choses concrètes.
24:54 - Alexis Poulin,
24:56 vous défendez quand même plutôt
24:58 LFI,
25:00 comment vous expliquez effectivement
25:02 ce sondage,
25:04 ce qui a l'air assez concret,
25:06 c'est-à-dire que tout s'approfite principalement
25:08 à Marine Le Pen. - Vous défendez LFI,
25:10 Alexis Poulin ? - Ça profite à Marine Le Pen, parce que
25:12 Marine Le Pen a su se cacher
25:14 et rester très loin,
25:16 finalement, du débat et de la rue.
25:18 Parce que, voilà,
25:20 c'est aussi sa façon
25:22 de faire, qui permet de dire, rendez-vous
25:24 en 2027, toute sa stratégie, c'est de
25:26 donner rendez-vous en 2027 et d'attendre
25:28 gentiment de récolter
25:30 les fruits de ce qu'elle
25:32 met en terre, on va dire,
25:34 avec cette stratégie quand même
25:36 d'aller de plus en plus
25:38 vers le monde du travail,
25:40 le 1er mai au Havre, c'était inédit,
25:42 du temps de Jean-Marie Le Pen, c'était sous la
25:44 statue de Jeanne d'Arc, etc.
25:46 Il y a aussi cette volonté
25:48 de renaissance, de
25:50 mettre Marine Le Pen comme l'adversaire permanente,
25:52 parce que c'est une sorte d'assurance,
25:54 d'un 2e tour aux gagnants,
25:56 quand on est face à Marine Le Pen, encore en France,
25:58 il y a toujours ce réflexe.
26:00 Pour ce qui est de la stratégie de la fille,
26:02 je crois que c'est la stratégie de Jean-Luc Mélenchon,
26:04 de la conflictualisation, tout conflictualisé,
26:06 arrivent évidemment
26:08 les casserolades.
26:10 Les casserolades, elles ont un but, c'est de dire
26:12 on ne va pas tourner la page. Macron voudrait,
26:14 parce qu'il a promulgué cette loi
26:16 en catimini dans la nuit,
26:18 qu'il a passée en force avec un 49.3,
26:20 etc., il voudrait passer à autre chose. Eh bien non,
26:22 les casseroles, ça permet de dire on ne passera pas à autre chose.
26:24 Vous ne pouvez pas vous déplacer,
26:26 vous ne pouvez pas continuer de faire des discours,
26:28 vous ne pouvez pas dérouler votre agenda,
26:30 on veut revenir sur cette réforme qui a été...
26:32 - C'est très démocratique pour un parti qui s'estime
26:34 défenseur de la démocratie.
26:36 - C'est totalement démocratique, parce que c'est demander davantage de démocratie en réalité.
26:38 Et ces casseroles, elles sont là pour dire
26:40 stop, on va s'arrêter parce que c'est du vol démocratique
26:42 ce qui se passe avec Renaissance.
26:44 Donc cette stratégie-là, elle a son intérêt,
26:46 elle a sa limite évidemment,
26:48 c'est de dire c'est une bordélisation,
26:50 c'est une bordélisation porterière. Mais derrière les casseroles,
26:52 il y a des revendications, il y a d'autres réformes,
26:54 des retraites possibles, et pas seulement la réforme
26:56 proposée par Emmanuel Macron. D'ailleurs,
26:58 des réformes portées par des syndicats réformistes
27:00 comme la CFDT ou autres. Donc ça permet
27:02 simplement de reprendre le temps politique
27:04 et de dire attendez, pas si vite,
27:06 une minute papillon, on va s'arrêter
27:08 au son des casseroles et on posera
27:10 les casseroles pour discuter, une fois que vous serez d'accord
27:12 pour discuter, puisque Emmanuel Macron et la discussion,
27:14 ça fait deux. - Vous savez très bien que personne
27:16 ne veut céder un pouce.
27:18 Le problème arrête-t-on de parler de discussion ?
27:20 Mais personne... Et quant à
27:22 voter, tout à l'heure on s'étonnait que
27:24 les filles votaient la même chose
27:26 que le Rassemblement National,
27:28 mais moi ce qui me sidère,
27:30 c'est que personne ne veuille voter quelque chose
27:32 dans lequel on croit,
27:34 sous prétexte que le parti d'à côté
27:36 veut le voter. Le problème aujourd'hui,
27:38 c'est la division !
27:40 - On va en reparler, mais
27:42 on va y revenir sur ce vote, mais
27:44 sur les casserolades,
27:46 quand on regarde les images,
27:48 il n'y a pas énormément de monde à chaque fois ?
27:50 Est-ce qu'il n'y a pas aussi un effet
27:54 médiatique sur ces casserolades ?
27:56 Bien que notre sondage
27:58 aujourd'hui,
28:00 "Il faut un fuit du ciel pour Sud Radio",
28:02 dit que les Français soutiennent...
28:04 - Il n'y a pas tant de monde,
28:06 et je pense que les gens qui sont
28:08 contre la réforme n'apprécient pas forcément
28:10 de voir leurs représentants
28:12 taper un coup de casserole et faire
28:14 obstacle à des déplacements de ministres,
28:16 et du reste,
28:18 le meilleur moyen d'atténuer
28:20 la réforme, ça aurait été d'être
28:22 constructif, par exemple,
28:24 en commission des affaires sociales, ce qui n'était pas forcément le cas.
28:26 Il faut juste voir une anecdote
28:28 pour les gens qui ne connaissent pas trop
28:30 le fonctionnement de l'Assemblée nationale.
28:32 Toutes les discussions se prenaient
28:34 au sein de la commission des affaires sociales.
28:36 En principe, c'est des députés qui sont censés être
28:38 spécialistes du sujet et qui discutent.
28:40 Il y a une règle,
28:42 qui n'a jamais été vraiment
28:44 prise en compte à l'Assemblée nationale,
28:46 qui dit que n'importe quel député
28:48 peut venir assister à la commission.
28:50 Dans les travaux de la commission, il y avait tous les députés
28:52 LFI qui n'étaient pas en commission,
28:54 qui venaient et qui faisaient "bouh bouh"
28:56 et qui criaient sur les députés
28:58 d'autres parties quand ils essayaient de défendre leurs amendements.
29:00 C'est dans la logique des casserolades,
29:02 mais est-ce que c'est vraiment démocratique ?
29:04 - Mais sur le point, sur le fait que
29:06 LFI ne récolte pas...
29:08 Les sondages, je vois nos auditeurs qui disent "oui, les sondages, c'est de la merde",
29:10 sauf que quand on dit que les Français soutiennent
29:12 le mouvement, vous êtes d'accord avec les sondages,
29:14 et quand un sondage
29:16 n'est pas dans ce sens-là,
29:18 vous dites "non, ça marche pas, c'est n'importe quoi".
29:20 - Sachant que pour les sondages,
29:22 LFI a une grande spécialité, c'est critiquer
29:24 les sondages, les médias, etc.,
29:26 quand les sondages sont mauvais.
29:28 - C'est ce qui se passe en ce moment,
29:30 quand vous avez évoqué ce sondage,
29:32 on nous dit "c'est n'importe quoi".
29:34 - On le voit très bien sur les réseaux sociaux, par exemple,
29:36 ça vaut ce que ça vaut, mais quand on relait
29:38 un mauvais sondage de Mélenchon, il y a tous les comptes
29:40 avec des tortues, des balais, etc.,
29:42 qui disent "oui, mais le propriétaire de tel
29:44 journal, c'est le neveu de Macron, et celui-là,
29:46 il a mangé avec Bruno Le Maire,
29:48 ils sont tous pourris", blablabla. Par contre, quand les sondages
29:50 sont bons ou pas trop mauvais, alors là,
29:52 tous les députés insoumis les font circuler
29:54 en masse sur leur réseau personnel en disant
29:56 "Mélenchon, président, blablabla".
29:58 - Mais Alexis,
30:00 sur le fait que la gauche
30:02 ne récupère pas, ne bénéficie pas ?
30:04 - Non, oui. Alors,
30:06 ce qui est intéressant, c'est de voir qu'il y a
30:08 aujourd'hui une dynamique de division
30:10 à gauche parce que les européennes arrivent
30:12 et la NUPES est fébrile. Il n'y aura pas
30:14 de liste commune, il y aura une liste commune,
30:16 les Verts ne veulent pas lâcher parce que les européennes,
30:18 c'est une rente électorale pour eux,
30:20 les communistes aussi se disent "bon, on a
30:22 une carte à jouer", donc si la NUPES arrive
30:24 en ordre dispersé aux européennes, c'est la fin, finalement,
30:26 de ce qu'aurait pu être une union de la gauche
30:28 pérenne. Et ça, c'est une dynamique terrible
30:30 parce que vous avez aussi l'EPS
30:32 qui est divisée en son sein, avec d'un côté
30:34 la branche case-neuve
30:36 d'ELGA qui voudrait être l'EPS
30:38 de gouvernement, etc. Et puis la ligne
30:40 de FORC qui veut tenir la NUPES jusqu'au bout.
30:42 Donc, déjà, la gauche
30:44 est dans une stratégie de défaite, de désunion
30:46 et de petits calculs politiques alors
30:48 que le moment est quand même assez historique
30:50 et qu'il n'y a pas grand-chose. Et le
30:52 problème de la gauche aujourd'hui,
30:54 c'est qu'il n'y a pas une figure comme Mitterrand qui est capable
30:56 de faire cette synthèse et d'emmener tout le monde
30:58 au présidentiel en disant
31:00 "ça suffit, on verra après,
31:02 on distribuera les ministères, mais on va gagner
31:04 et on y va tous ensemble".
31:06 Aujourd'hui, c'est chacun pour sa gueule, excusez-moi du terme,
31:08 et déjà les calculs sont en train
31:10 de se faire. Donc, la gauche a déjà perdu
31:12 parce qu'elle n'est pas dans une logique
31:14 d'union, elle n'est pas dans une logique de construction.
31:16 - En mettant la retraite à 60 ans,
31:18 Mitterrand ne risquait pas d'avoir des casseroles.
31:20 Elle était à 65, c'est lui qui a plongé la France
31:22 dans un désastre économique.
31:24 - Mais il a fait
31:26 ce qu'il a fait. Il est très vite revenu
31:28 d'ailleurs sur sa politique de gauche qui a duré seulement 2 ans.
31:30 - Oui c'est vrai. Mais de quoi plonger quand même bien ?
31:32 - De toute façon, c'est Fabius qui était Premier ministre
31:34 et puis après ça a été une cohabitation permanente.
31:36 Mais il était au pouvoir.
31:38 Si la gauche était dans une stratégie de prise de pouvoir,
31:40 elle serait dans une stratégie unitaire, coûte que coûte.
31:42 Et après,
31:44 il se chamaillerait une fois l'élection faite.
31:46 Là, c'est tout l'inverse.
31:48 Et je ne vois pas comment ça peut tenir
31:50 ou gagner quoi que ce soit avec autant
31:52 d'armes. Enfin, c'est une armée mexicaine
31:54 et autant de généraux qui sont dans des petits bataillons
31:56 pour essayer de gagner
31:58 qui les européennes, qui les sénatoriales.
32:00 C'est triste.
32:02 - On va parler dans un instant de ce vote LFI-RN
32:04 pour la réintégration des soignants.
32:06 Juste une information
32:08 qui m'a fait sourire ou pas,
32:10 je ne sais pas, comment les cardigans d'Elisabeth Borne
32:12 sont devenus le problème d'Agnès B.
32:14 Vous avez vu, c'est plutôt les femmes
32:16 qui vont réagir. Elisabeth Borne
32:18 porte des petits cardigans
32:20 - Avec des pressions, vous savez, c'est un gros moton.
32:22 - On peut refermer ou pas ?
32:24 Je ne sais pas si on entend tous les travaux à l'antenne.
32:26 - Non, pas du tout.
32:28 - On n'a pas fini encore.
32:30 - C'est juste pour savoir si à l'antenne, on entend les marteaux-piqueurs.
32:32 - Non, non.
32:34 Donc, Elisabeth Borne pose un problème
32:36 à Agnès B. avec ses petits boutons
32:38 avec ce gilet mythique des années 80.
32:40 - Oui, mais qui reste toujours
32:42 les jeunes de casse 16 ans
32:44 adorent ce gilet. C'est extraordinaire comme durée.
32:46 - Mais Agnès B. est plutôt de gauche.
32:48 Donc, ça la gêne.
32:50 - De gauche, Elisabeth Borne !
32:52 - Alexis, vous vouliez dire quelque chose ?
32:54 - Oui, je voulais dire,
32:56 il n'y a pas que ça. Je ne sais pas si vous avez vu
32:58 passer cette info dans la Dépêche.
33:00 Ce n'est pas un problème de cardigan, mais c'est...
33:02 Il y a un livre qui va sortir
33:04 sur Elisabeth Borne concernant sa vie privée.
33:06 Celui qu'elle présente comme son compagnon
33:08 est paxé avec une autre femme
33:10 depuis 2021.
33:12 - Oui, j'ai vu ça.
33:14 - Bon, ce n'est pas grave.
33:16 - Oui, ce n'est pas grave.
33:18 - Non, ce n'est pas grave, mais c'est juste que...
33:20 - Je veux dire, on se tait. Parce que c'est tellement compliqué.
33:22 Maintenant, c'est un argument politique
33:24 d'afficher sa tendance
33:26 sexuelle, si je peux dire.
33:28 Des coming-out, etc.
33:30 - Je ne suis pas sûre
33:32 qu'elle avait très envie que ça soit révélé
33:34 dans un livre.
33:36 Je ne vois pas très bien ce que ça apporte.
33:38 - C'est parce qu'apparemment, elle a menti pour
33:40 justifier quelque chose, je ne sais pas quoi.
33:42 Je ne m'intéresse pas. Donc, elle a menti
33:44 et ce n'est pas intéressant.
33:46 - Si, c'est intéressant, justement.
33:48 - On se retrouve dans un instant. Pause.
33:50 [Musique]
33:52 - Sud Radio, mettez-vous d'accord.
33:54 9h-10h, Valérie Exper.
33:56 - Avec Sophie de Menton, Alexis Poulin
33:58 et Lucas Jakubowicz. Sophie, vous vouliez dire
34:00 un mot sur le prix de l'essence. Parce que je rappelle
34:02 cet auditeur hier que je remercie
34:04 qui m'a montré les prix
34:06 en Espagne. Et c'est assez incompréhensible
34:08 de voir qu'il y ait une telle différence
34:10 entre un plein en Espagne,
34:12 le prix de l'essence,
34:14 1,39 pour le gasoil, contre
34:16 je ne sais pas... Enfin, je sais que le 95...
34:18 - 2 euros, en France.
34:20 - Le 95 est à 2 euros.
34:22 Et là, c'était un 40 à peu près
34:24 pour du 95.
34:26 - Là encore, il y a vraiment...
34:28 - C'est les taxes ? - C'est les taxes.
34:30 Avec des exigences. Nous avons ce qu'on appelle
34:32 les CEE certificats pour les économies
34:34 d'énergie. Et on demande aux distributeurs
34:36 de carburant une exigence
34:38 qu'on n'a nulle part au monde. Il faut
34:40 des carburants bio. C'est extraordinaire.
34:42 C'est comme les fruits et légumes, pratiquement, maintenant.
34:44 Et donc, il y a des bio à incorporer dans les carburants.
34:46 D'où cet écart de hausse.
34:48 Et puis, les taxes sont
34:50 invraisemblables. Les taxes de
34:52 gouvernement sont passées de 70
34:54 centimes à 1,15 euro
34:56 le prix du baril.
34:58 Donc, le prélèvement de l'État
35:00 fait que
35:02 l'essence coûte une fortune, sans compter
35:04 qu'il y a les marges de raffinage
35:06 aussi qui sont là et qui financent
35:08 les éoliennes, le solaire, etc.
35:10 Donc, on a
35:12 une porte-monnaie
35:14 ouverte. C'est comme on a annoncé
35:16 encore ce matin.
35:18 Je me suis réveillée. Quelle chance !
35:20 1 milliard d'euros pour subventionner les vélos.
35:22 Non mais, on est dans
35:24 un pays où la dépense publique
35:26 est un délire. Enfin, je veux dire
35:28 on est à un état panier percé.
35:30 - Oui, oui. Mais là, cet auditeur me dit
35:32 en plus c'est du premium, c'est de la
35:34 bonne qualité, contrairement...
35:36 Parce que l'argument des pétroliers
35:38 disent "notre essence est meilleure".
35:40 Mais je suis désolée.
35:42 Il m'a envoyé la photo.
35:44 C'est effectivement
35:46 le 95 est à
35:48 1,45 et le
35:50 gazole à 1,33. - Oui, mais nos exigences
35:52 sont supérieures à celles de l'Europe. On fait toujours
35:54 mieux que l'Europe, nous. Et en plus
35:56 de ça, on finance avec ces taxes
35:58 les éoliennes qui sont, à mon avis, dramatiques.
36:00 - Donc, il faut faire des économies, mais on a de l'argent.
36:02 - On a un vrai problème
36:04 de taxes en France. On a un vrai problème
36:06 de vernis bureaucratique.
36:08 C'est pas normal
36:10 que l'électricité soit la plus chère en France,
36:12 que l'essence soit la plus chère en France.
36:14 On a un vrai grave problème.
36:16 Au gouvernement, personne ne veut s'y atteler.
36:18 Alors, on règle le problème de manière très court-termiste
36:20 avec des chèques carburants,
36:22 avec des chèques énergie,
36:24 mais sur le long terme, on n'a aucune solution.
36:26 On est pris dans un système
36:28 de chat-doc
36:30 où c'est toujours plus, toujours plus cher pour un service
36:32 qui est le même. Il suffit de passer une frontière
36:34 et on se retrouve avec des prix qui n'ont rien à voir.
36:36 C'est grave parce que
36:38 c'est un secteur stratégique, celui de l'énergie.
36:40 Et là,
36:42 on va avoir encore, j'imagine,
36:44 de grandes discussions, des comités citoyens,
36:46 des trucs, mais plutôt que d'aller
36:48 directement sur pourquoi autant de taxes sur l'essence.
36:50 Pourquoi ? - Et puis pourquoi aussi une dérive ?
36:52 Pourquoi est-ce qu'on va financer
36:54 l'achat des vélos ?
36:56 Enfin, je suis désolée... - Mais si, si !
36:58 C'est les objectifs carbone.
37:00 Ça fait partie du délire bureaucratique européen.
37:02 Vous remplissez des cases.
37:04 Donc avec ça, vous avez votre objectif
37:06 2030, PID carboné, etc.
37:08 Là, Christophe Béchut veut nous
37:10 préparer à +4°C
37:12 d'ici la fin du siècle.
37:14 Et qu'est-ce qu'il va faire ? Bah tiens, une commission
37:16 d'enquête citoyenne, enfin, blabla quoi.
37:18 - Oui. Lucas, Jacobovit ?
37:20 - En fait, je pense que ce qui est très intéressant,
37:22 ce qu'il faut comprendre, c'est la composition
37:24 on va dire, socioprofessionnelle
37:26 des gens qui nous dirigent en France. - Oui.
37:28 - En France, en fait, on a deux grands types de gens qui nous dirigent.
37:30 On a à la fois des élus locaux
37:32 qui sont habitués en fait à subventionner
37:34 pour être élus, mais c'est
37:36 normal, ils sont élus locaux. - Oui. - Et puis après, on a des
37:38 technocrates qui ont une vision
37:40 effectivement héritée du gaullisme
37:42 avec des plans, des dépenses publiques, etc.
37:44 Ce qui explique en partie
37:46 notre propension à taxer et
37:48 nos déficits. Et si vous prenez
37:50 d'autres pays qui ont des budgets à l'équilibre,
37:52 je pense par exemple à la Suisse, aux Pays-Bas,
37:54 à l'Allemagne, la classe politique,
37:56 c'est beaucoup de gens qui sont... Déjà,
37:58 il y a beaucoup plus de profils scientifiques
38:00 et économiques que chez nous.
38:02 C'est des gens qui, quand ils dirigent, regardent
38:04 avant tout le budget, les KPI,
38:06 les ratios coûts-résultats.
38:08 Et donc, je pense que c'est dans la composition de notre
38:10 on va dire, de notre
38:12 classe politique et dirigeante
38:14 qu'on peut trouver les raisons
38:16 de toute cette gabégie financière.
38:18 Et juste pour être pessimiste, ça ne va pas s'arranger
38:20 parce que la plupart des dirigeants
38:22 viennent de Sciences Po, je sais très bien,
38:24 j'en viens moi-même, et on n'a
38:26 aucune culture économique et scientifique
38:28 et c'est de plus en plus le cas chez les jeunes
38:30 diplômés. - Et quand il y en a
38:32 et quand il y a des professeurs, ils voudraient mieux s'abstenir.
38:34 - Je ne sais pas
38:36 s'ils voudraient mieux s'abstenir. - Oui, franchement,
38:38 ce qu'on apprend par exemple aux enfants sur l'économie
38:40 au lycée, dans les collèges,
38:42 c'est extraordinaire, c'est le droit de grève, les syndicats,
38:44 c'est une hostilité quand même.
38:46 - Oui, par exemple, en première année de Sciences Po,
38:48 moi je sais que notre manuel d'économie
38:50 et c'est pas une blague, c'était Jacques Généreux
38:52 et Jacques Généreux, par exemple, c'est un économiste
38:54 qui a fait les programmes
38:56 de Mélenchon. Pourquoi pas ?
38:58 - Mais pourquoi on n'a pas un autre son de cloche
39:00 pour nous permettre d'avoir une idée un peu plus...
39:02 - Alors, moi je voudrais qu'on revienne
39:04 sur le vote. - Un autre son de cloche.
39:06 - Sur le vote hier à l'Assemblée
39:08 de réintégrer les soignants non vaccinés.
39:10 Je n'ai pas super envie
39:12 qu'on rentre dans ce débat
39:14 sur fallait-il ou pas,
39:16 encore que je vois que toute
39:18 la majorité de la communauté médicale
39:20 était contre cette réintégration.
39:22 Mais la question c'est comment est-ce que les LFIs...
39:24 - Il fallait bien les rater un jour.
39:26 - Bah non. - Oh quand même !
39:28 - On manque de soignants à un point !
39:30 - Mais ça représente 2000 personnes.
39:32 - 2000 c'est pas mal ! - Et c'est une négation
39:34 totale de la science, ça veut dire qu'on alimente
39:36 les antivaccs. - C'est vrai, ça vous intéresse.
39:38 - Mais Alexis, je sais que vous, vous étiez pour cette réintégration.
39:40 Ma question elle portait plus quand même
39:42 sur l'alliance avec le FN
39:44 des LFIs.
39:46 - Ils ont voté ensemble !
39:48 - On peut parler. - Ils ont voté ensemble !
39:50 Ils ont pas voté ensemble, ils ont eu une pour une fois, bravo !
39:52 Pour une fois,
39:54 ils ont voté en leur amie conscience.
39:56 Ils ont voté en leur amie conscience.
39:58 C'est formidable, c'est la première fois. - Sur l'amour, ça, vous savez,
40:00 ils sont censés être représentatifs,
40:02 on est dans la démocratie représentative.
40:04 Donc si vous avez des représentants qui ne représentent
40:06 pas une partie du peuple français, on a un grave problème.
40:08 Donc s'il se trouve que
40:10 vous avez d'un côté des
40:12 représentants qui vont voter la même chose
40:14 parce qu'ils représentent, eux, des électeurs,
40:16 ça me paraît tout à fait
40:18 normal. Et puis sur l'ERN,
40:20 vous avez Renaissance qui vote aussi avec eux.
40:22 Vous avez deux vice-présidents de l'Assemblée nationale
40:24 qui sont RN. Enfin, ce débat là...
40:26 - Ils ont pas réussi à voter ensemble
40:28 pour la motion de défiance.
40:30 Et là, ils votent sur un truc comme ça ?
40:32 - Parce que c'est autre chose. La motion de défiance,
40:34 c'est politique. - Ça c'est le sujet, c'est autre chose.
40:36 - C'est les oppositions qui désolent,
40:38 parce qu'effectivement, on peut se demander pourquoi là,
40:40 ça marche, pourquoi là, ça marche pas.
40:42 En tout cas, sur ce qui est de la réintégration
40:44 des soignants, elle était déjà
40:46 actée par la Haute Autorité de Santé.
40:48 Donc c'est pas ce vote là
40:50 qui le fait. Ce vote, c'était sur l'abrogation
40:52 de l'obligation vaccinale COVID.
40:54 Pour ce qui est des soignants. Parce qu'il faut savoir aussi
40:56 qu'il y a quand même, à la base,
40:58 c'était un message de la DGS
41:00 qui fait qu'il n'y avait plus
41:02 de recommandations en population générale
41:04 de ce vaccin COVID.
41:06 - Excusez-moi, je vous interromps, parce qu'il faut bien
41:08 comprendre, je ne savais pas. Vous voulez dire
41:10 que ce vote était à vote
41:12 pour l'abrogation d'obligation vaccinale.
41:14 - Oui. - Oui, mais ça c'est grave.
41:16 Je suis pas du tout d'accord là. - Et la réintégration des dons...
41:18 - Non mais la réintégration, on pourrait imaginer qu'on vote.
41:20 - La réintégration a été actée par la Haute Autorité de Santé.
41:22 - Mais c'est-à-dire que dorénavant,
41:24 les soignants n'auront aucune obligation
41:26 pour se vacciner. - Non.
41:28 Uniquement sur ce vaccin COVID
41:30 qui a montré ses limites, notamment
41:32 pour la transmission. - D'accord.
41:34 - Oui, mais enfin qui a protégé des formes graves.
41:36 Je sais qu'on ne sera pas d'accord sur le...
41:38 - Et ils sont obligés de se vacciner contre la grippe.
41:40 - Vous avez vu les chiffres en Guadeloupe aussi, où la mortalité
41:42 a dépassé le nombre des naissances, et ça c'est suite
41:44 évidemment au COVID, et suite au fait
41:46 qu'il n'y a pas eu de vaccination,
41:48 qu'il y a eu un refait total de la vaccination.
41:50 Et ça, c'est pas...
41:52 Enfin, c'est factuel.
41:54 - Ah oui, sur les chiffres, c'est factuel.
41:56 - Donc les gens qui ne sont pas vaccinés,
41:58 il y a eu plus de mortalité. - La vaccination a pu protéger,
42:00 évidemment, mais sur la vaccination
42:02 qui limitait la transmission, etc.,
42:04 les limites ont été montrées, et d'ailleurs
42:06 les autorités de santé l'ont acté.
42:08 - Et puis il a évolué, le virus, tout a évolué.
42:10 Donc c'est compliqué. - Même Didier Raoult,
42:12 aujourd'hui, dit que l'hydroxychloroquine ne fonctionne pas
42:14 sur Omicron. Alors là, j'avoue qu'il y a eu un...
42:16 - Et bien, le vaccin...
42:18 - C'est peut-être le truc le plus révolutionnaire.
42:20 - C'est le truc le plus révolutionnaire, je veux dire.
42:22 Et donc, oui, Omicron...
42:24 - Et le vaccin, aujourd'hui,
42:26 ne fonctionne que très peu,
42:28 je crois, sur le COVID.
42:30 - Oui. Pour peut-être
42:32 conclure,
42:34 une petite blague sur Internet, l'Assemblée nationale
42:36 vote la réintégration
42:38 des pizzas buttonnées.
42:40 C'est un peu ça, voilà.
42:42 - Polystyrme.
42:44 - Oui, mais pourquoi pas ?
42:46 Non, les gens... Enfin, bon, il faudrait refaire...
42:48 Moi, je serais d'avis de refaire une émission
42:50 avec des pour et des contre,
42:52 parce que les contre, en général, refusent de débattre
42:54 avec ceux
42:56 qui sont pour la vaccination du COVID.
42:58 - C'est un accent. - Oui, parce que
43:00 une auditrice me dit, elle n'a pas encore compris
43:02 qu'il ne protège pas de la transmission, donc ne sert à rien.
43:04 Peut-être pas de la transmission, mais des formes
43:06 graves, il a protégé.
43:08 - Valérie, faisons confiance
43:10 à la science.
43:12 Ce qui est terrible, c'est que tout le monde a un avis
43:14 sur le vaccin. Moi, je suis modeste,
43:16 il y a un moment où il y a des études
43:18 qui sont faites, le virus a évolué,
43:20 ça a été indispensable
43:22 de se vacciner, et bravo.
43:24 Il y a un moment où, apparemment, ça ne l'est plus.
43:26 Mais ce qui est très grave, c'est que
43:28 aujourd'hui, tout le monde discute et tout le monde
43:30 a un avis sur l'efficacité vaccinale.
43:32 Eh ben non. - Non, mais faisons un débat
43:34 avec des scientifiques.
43:36 - Il faudrait avec des... - Sauf que
43:38 les antivax refusent,
43:40 on a proposé plusieurs fois,
43:42 et ils refusent le débat avec...
43:44 - Mais il n'y a pas de scientifiques vraiment antivax
43:46 par principe ? - Bah, si, il y en a.
43:48 Il y en a,
43:50 professeur Raoult, il n'est pas contre
43:52 la vaccination, il n'est pas antivax,
43:54 mais il était contre cette vaccination-là,
43:56 précisément.
43:58 Donc, voilà. Mais je sais que
44:00 ça, c'était...
44:02 Mais c'est vrai que je vois les soignants qui, eux, se sont vaccinés,
44:04 ont fait le boulot, voire revenir,
44:06 et les gens, j'imagine qu'ils ne sont pas forcément...
44:08 - Moi, je suis contente. On va oublier, deux minutes,
44:10 on a 2000 personnes qui reviennent soigner les gens.
44:12 Allez, on va se réjouir. - C'est bien. - Oui, absolument.
44:14 - Merci, Sophie. - Bon, qu'est-ce qu'on peut
44:16 finir sur une note joyeuse ?
44:18 Non, on n'a plus de sujet.
44:20 - Ah bah si, il faut aller regarder la télé, il me refait
44:22 "Darmanin Meloni", un mot, Alexis.
44:24 - Ah si, si, un mot. - Quel honte !
44:26 - Enfin, il s'est pris les pieds
44:28 dans le tapis, non ?
44:30 - Vous vous rendez compte, l'italice qu'elle prend,
44:32 elle dit qu'il y a la réélection d'Emmanuel Macron,
44:34 on est d'incidents diplomatiques
44:36 en incidents diplomatiques avec nos voisins italiens.
44:38 C'est grave.
44:40 Alors, on nous sert des valeurs européennes,
44:42 etc., mais systématiquement,
44:44 on prend les Italiens en contre-exemple et on passe leur temps
44:46 à leur taper dessus. C'était le cas sur
44:48 l'accostage des bateaux
44:50 avec les rescapés en mer.
44:52 C'est le cas sur la politique migratoire.
44:54 Enfin, à un moment, je comprends
44:56 que les Italiens en aient ras-le-bol et disent "Non mais attendez,
44:58 qu'est-ce qui va pas, les Français ?
45:00 - Par contre, c'est marrant, on tape jamais l'Allemagne.
45:02 C'est comme si on est un peu le
45:04 caïd de la cour de récré qui s'attaque
45:06 à plus petit mais qui s'en prend pas à plus grand.
45:08 - Mais il y a beaucoup plus grave, c'est aller attaquer
45:10 un pays étranger pour la politique intérieure,
45:13 parce que ça, en douce,
45:15 c'est contre Marine Le Pen.
45:17 Enfin, c'est honteux !
45:19 - C'est indigne.
45:21 - C'est indigne d'aller attaquer la présidente
45:23 italienne, élue démocratiquement,
45:25 pour affaiblir en douce
45:27 Marine Le Pen qui inquiète le pouvoir.
45:29 - D'autant que Marine Le Pen et Georgia Mellonny
45:31 ne s'entendent pas franchement.
45:33 - Et qu'elles sont pas d'accord sur les mêmes choses.
45:35 - Mais l'unité de l'intérieur met en difficulté
45:37 la ministre des Affaires étrangères
45:39 qui devait recevoir
45:41 un italien,
45:43 je crois que c'est le ministre
45:45 du commerce,
45:47 et qui est obligé
45:49 d'annuler.
45:51 - Et tout ça pour l'immigration
45:53 parce qu'on n'ose pas faire la loi.
45:55 - Absolument, une loi qu'attendait les Français.
45:57 - Merci à tous les trois.
45:59 Dans un instant, on va traverser la France
46:01 avec Hervé Pochon et sa
46:03 balado, c'est passionnant,
46:05 c'est la diagonale du vide, est-ce que vous saviez que ça existait ?
46:07 Cette diagonale qui part
46:09 de la Meuse et qui arrive
46:11 dans les Landes, le territoire le moins
46:13 peuplé de France.
46:15 Et Hervé Pochon a décidé
46:17 de traverser cette France.
46:19 Et bien voilà, très bon
46:21 week-end à ceux qui doivent,
46:23 qui partent ou qui sont sur la route.
46:25 et à tout de suite.
46:26 Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org

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