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00:00 Sur Arabelle.
00:02 [Musique]
00:04 Bonjour, bonjour à tous. Tout de suite les principaux titres de votre carrefour de l'information.
00:08 La grève du personnel de cabine de Brussels Airlines a débuté aujourd'hui et doit durer encore 3 jours.
00:13 Il s'agit d'une initiative du syndicat chrétien CNACV.
00:18 Le conflit social porte notamment sur l'aménagement du temps de travail et les conditions salariales.
00:23 La commémoration des 60 ans de l'immigration marocaine en Belgique.
00:27 C'était il y a quelques jours notre dossier, d'ailleurs aujourd'hui et demain.
00:30 Et aujourd'hui nous recevrons dans quelques instants Mohamed Azetraoui qui a travaillé en tant qu'interprète dans différentes organisations.
00:35 Appassionné on le sait de calligraphie, matière dont il se sert comme moyen pédagogique pour dresser les ponts entre les cultures.
00:42 Il sera avec nous dans quelques instants.
00:44 La suite, l'international. Macron n'exclut pas l'envoi de troupes en Ukraine.
00:48 Les Etats-Unis et les alliés européens de Kiev opposent une fin de non-recevoir au propos du président français.
00:54 Et puis en deuxième partie d'émission, comme tous les jours, direction le Maghreb,
00:57 notamment en Tunisie, la recrudescence de la violence et de la consommation de drogue dans les milieux scolaires.
01:02 Selon les données fournies par le directeur de la police de secours,
01:06 ces chiffres alarmants soulèvent des questions sur la sécurité et le bien-être des élèves.
01:11 Voilà pour l'essentiel du Carrefour de l'Information qui démarre dans une premiere minute.
01:22 Je vous le disais il y a quelques instants, en février 2024,
01:25 il y aura 60 ans que la Belgique et le Maroc ont signé un accord bilatéral de main-d'œuvre.
01:29 On sait d'importants liens économiques, culturels et humains ont été tissés au fil des années entre les deux pays.
01:35 De nombreuses collaborations en termes de recherche, d'enseignement existent entre, par exemple, les universités belges et marocaines.
01:41 De même que de nombreux partenariats se sont noués au niveau des institutions publiques, des entreprises, des associations.
01:47 Et puis pour notre invité aujourd'hui, pour son regard sur cette histoire toute particulière,
01:52 j'ai le plaisir de recevoir Mohamed Azetraoui. Bonjour.
01:55 Bonjour. Tout le plaisir est pour moi, sœur Amie.
01:57 Avec plaisir. Je rappelle que vous avez travaillé en tant qu'interprète dans différentes organisations,
02:02 conseiller musulman auprès de la direction de l'Aide à la jeunesse et passionné de la calligraphie.
02:06 On va voir tout cela ensemble si vous voulez bien dans quelques instants.
02:09 Mais d'abord, une carte de visite. Qui est un petit peu Mohamed Azetraoui, un petit peu son histoire, ses études et son parcours ?
02:15 D'accord. Merci de m'avoir invité. D'abord, je m'appelle Mohamed Azetraoui. Je suis un citoyen maroco-belge.
02:22 J'ai travaillé comme instite, j'ai été formé aussi à l'ERI, ça veut dire École régionale des instituteurs de Meknes.
02:31 Et j'ai travaillé 18 ans en classe. Donc j'avais un passé de 20 ans dans le cadre de l'enseignement.
02:39 Quelquefois, avec le temps, ça commence à peser et j'ai pensé aller ailleurs. Vu que j'ai visité la Belgique en 77, j'ai aimé ce pays.
02:48 Et puis les années 80, j'ai pensé m'installer définitivement. Comme vous l'avez signalé, j'ai travaillé comme interprète auprès de pas mal d'institutions,
02:56 entre autres le HCR, le commissariat des réfugiés et l'ISM, l'interprétariat social et médical.
03:03 Et puis en 97, j'ai suivi une formation avec l'arrivée du premier exécutif des musulmans de Belgique.
03:11 Donc en quelque sorte, je suis le premier conseil musulman à signer avec un organisme étatique.
03:17 Donc j'ai passé 25 ans en tant que conseil musulman. Par rapport à la calligraphie, c'était ma passion.
03:24 On va y arriver. Juste un mot aussi, vous avez travaillé beaucoup au niveau des IPPJ.
03:29 Oui, les IPPJ, c'est une abréviation des institutions publiques de protection de la jeunesse.
03:35 Donc il y en a cinq en Wallonie et cinq en Flandre. Nous dépendions de la direction de l'aide à la jeunesse de la fédération Wallonie-Bruxelles.
03:45 Donc ces institutions qui accueillent des minors d'âge qui sont placés par le juge, par les juges de la jeunesse.
03:53 Là, j'ai passé mes 25 ans, donc un quart de siècle dans ce domaine-là.
03:57 Alors, je le disais, vous le disiez aussi, vous m'avez un peu soufflé, passionné de la calligraphie.
04:02 Comment est né cet amour avec cet art de former les caractères de l'écriture ?
04:06 Oui, c'est pas simplement former les caractères. Les caractères sont déjà là.
04:12 Ça veut dire leur donner un look beaucoup artistique, parce que la calligraphie veut dire bien écrire un texte.
04:20 La calligraphie, quelle que soit la calligraphie, de n'importe quelle culture philosophique, c'est développé à partir d'un texte philosophique, un texte divin.
04:29 On voyait chez les chrétiens les paroles de la Bible ou de Jésus, ils essaient de les mettre en exergue de la meilleure des façons.
04:36 Les mêmes choses pour les hébreux, les chinois, japonais ou autres, et même chose pour l'islam.
04:42 Pour les musulmans, donc, le figuratif est interdit. Contrairement aux églises, on voit des icônes de Marie, de Jésus et des apôtres.
04:49 Non, le figuratif est interdit chez les musulmans. Donc, on met à la place du lieu de culte le verbe, la parole divine, la parole du Coran.
04:58 Et donc, la calligraphie s'est développée avec l'avènement du Coran, de l'islam.
05:04 Le dernier style qui est venu, c'est le style maghrébi. Je suis fier aussi de travailler avec ce style,
05:10 Al-Khatta al-Maghrébi, qui a vu son apogée à la présence d'arabes musulmans en Andalousie.
05:16 Et d'où venait cet amour depuis l'âge où j'étais instinctif, donc à l'école primaire, où on devait apprendre aussi à écrire.
05:24 Parce que je travaillais de tous les niveaux scolaires, surtout en 5e et 6e année primaire, mais on devait bien écrire.
05:29 À l'époque, il fut un moment où on écrivait avec la plume, on respectait les lignes et les encartelines.
05:34 - Et l'encrier. - Exactement, et l'encrier.
05:36 Et là, on a travaillé par des citations de sagesse sur les murs de la classe ou bien de l'école, et cet amour-là est né.
05:43 Et ici, je l'ai développé pour m'en servir aussi par rapport à mon travail de conseiller musulman pour transmettre des sagesses.
05:53 Et peu importe sa source, comme le disait le prophète Mohamed, il a dit "Prenez la sagesse, peu importe sa source".
06:00 "Khwadil hikm, wa laihum mou kamine aya'i wa'ayn'u khidata da hadid sa'id".
06:05 Donc n'importe qu'il s'agisse d'un philosophe ou d'un autre, si on sait l'utiliser dans le mode de vie, pourquoi pas ?
06:12 Et on le mettait en exergue avec une calligraphie arabe et tout le monde s'accrochait, que ce soit musulman ou pas,
06:18 que ce soit laïque, catholique ou autre.
06:21 Et même, quelquefois, s'allier de contact avec les parents des mineurs quand il a une coupure,
06:27 avec une carte calligraphiée pour les parents, ça les mettait encore ensemble.
06:32 C'était aussi un moyen, pour vous, un moyen pédagogique pour rapprocher aussi les différentes cultures.
06:37 Et bien c'est ça ce que je dis, peu importe la source, pour rapprocher dans les cultures.
06:41 Et j'ai donné cours, des cursus, dans différentes bibliothèques communales, ici à Bruxelles et ailleurs,
06:47 et des centres culturels, et je continue à le faire maintenant, ici à Lille ou en Flandre aussi.
06:53 On est arrivé d'aller là-bas en Flandre.
06:55 Alors vous continuez à travailler, on le voit, dans le milieu associatif et scolaire.
06:58 Nous venons à cet anniversaire, entre guillemets, il y a 60 ans, la Belgique et le Maroc signaient cette convention
07:04 d'occupation des travailleurs marocains.
07:06 C'était exactement le 17 février 1964.
07:09 C'est un accord qui allait, disons, poser les bases de l'immigration marocaine en Belgique.
07:13 Quel est votre regard, vous êtes ici depuis plusieurs générations,
07:18 justement sur cette histoire de l'immigration un peu marocaine en Belgique ?
07:21 Oui, la date que nous venons de commémorer, c'était un début d'un contrat signé entre les deux royaumes,
07:29 le royaume de Belgique et du Maroc.
07:32 Vu que tout le monde sait qu'après la seconde guerre mondiale, il y avait moins de main d'œuvre,
07:38 la guerre a vraiment bouffé pas mal d'hommes, surtout les hommes qui sont partis.
07:45 Alors, elle était en vue de construction, l'Europe était démolie, il y avait moins d'hommes,
07:49 alors elle est allée voir ailleurs pour chercher de la main d'œuvre qualifiée.
07:54 Pour les mines d'abord, pour la construction des tunnels de métro, pour la construction des bâtiments.
08:01 Et dans ce cas-là, elle s'est orientée vers la Turquie, vers l'Italie, entre autres, vers le Maroc.
08:07 Et le Maroc, les premiers arrivant dans ce cadre-là, mais l'immigration, si on peut dire, par exemple,
08:13 les Africains, les Maghrébins étaient ici même avant, même avant ça, pendant la seconde guerre mondiale.
08:22 On sait que le Maghreb et d'autres pays africains étaient colonisés par la France.
08:28 Donc les habitants de ces contrées-là étaient enrôlés dans la seconde guerre mondiale.
08:33 On sait que les goumiers, les tirailleurs ont participé avec l'armée française,
08:42 même en Vietnam, même en Indochine, la guerre d'Indochine.
08:47 Et donc avec, bien sûr, la seconde guerre mondiale, la Belgique en était moins d'un jambelou
08:53 des unités de tirailleurs qui étaient là pour stopper l'avancée de l'armée nazie, l'armée allemande.
09:00 Donc elles étaient là. Les arabo-musulmans, le Nord-Afrique et l'Isafrika,
09:06 ils ont donné leur sang pour la libération de cette terre dans laquelle nous vivons.
09:10 Et est venue par après cette migration qui était temporaire au début.
09:15 Les parents qui sont venus dans la première génération n'avaient pas l'idée de s'installer définitivement
09:22 ad vitam aeternam ici, mais ils se sont dit pourquoi pas, on va travailler un an ou deux,
09:28 le temps de faire un peu d'argent, ça peut les aider à relancer un petit projet dans le pays.
09:36 Alors c'est aussi une expérience humaine qui a été marquée par des défis et des sacrifices
09:41 pour toutes ces familles, tous ces mineurs, tous ces travailleurs.
09:44 Bien sûr, quand on est délogé, que ce soit avec notre propre gré,
09:50 ou bien poussé par une envie d'aller vers le mieux, ou bien quelquefois en dehors aussi de leur choix
09:59 quand ils sont enrôlés dans un mouvement économique ou autre.
10:04 C'est vrai, c'est un sacrifice de laisser ses enfants là-bas, ses femmes,
10:08 on laissait la femme généralement dans la maison de son père, ou bien la maison du père du mari, etc.
10:15 Les enfants, ils ont besoin de leur père, la femme, elle a besoin de son mari.
10:18 Ce qui a facilité aussi pour eux par rapport à l'État belge,
10:21 elle a pris ça avec un oeil de considération, elle a dit au lieu de perdre ses ouvriers
10:25 qui vont rentrer chez eux après un an ou deux, ramenez vos enfants, vos épouses,
10:29 vous serez bien installés. Et ils se sont installés, et maintenant, Dieu merci,
10:34 ils sont considérés comme citoyens à part entière, et surtout leurs enfants et leurs petits-enfants
10:39 qui sont maintenant responsables dans ce pays à tous les niveaux,
10:44 domaine politique, domaine de partenaires commerciaux, économiques et autres,
10:50 entre les deux pays, entre les deux royaumes, entre le royaume de Belgique et celui du Maroc.
10:55 – Alors Mohamed Azetraoui, pourquoi il est important justement de préserver
10:59 cette mémoire de l'immigration marocaine en Belgique ?
11:03 – Mais ce n'est pas que ça, il est très important de s'attacher à son histoire,
11:09 parce que vraiment c'est un tournant dans l'histoire des habitants du Maroc.
11:13 Il y a cette immigration, il n'y a pas qu'ici, il y a ailleurs.
11:16 Je trouve que c'est très important d'inculquer ça à sa proche naiture,
11:21 à ses enfants, pour savoir d'où ils viennent.
11:24 Comme on dit, celui qui ne sait pas d'où il vient, ne sait pas où aller.
11:27 Donc c'est très bien, il le faut, il le faut,
11:30 et leur inculquer les vraies valeurs de leur patrimoine,
11:34 les vraies valeurs de leur religion et de leur patrimoine aussi national,
11:39 en tant qu'aux Marocains.
11:41 – Alors il s'agit d'une commémoration et non pas d'une célébration de cet accord de 1964,
11:46 c'est une différence de taille quand même ?
11:49 – C'est une différence de taille dans la mesure,
11:51 quelquefois comme vous l'avez dit, c'est un sacrifice d'y aller.
11:55 Quelquefois ils se sont installés avec un chagrin de séparation,
12:00 mais ils ne vont pas fêter ça, ils ne vont pas fêter un chagrin,
12:05 quelquefois quelqu'un qui décède ou…
12:07 – Une déchirure.
12:08 – Une déchirure, etc. On la commémore pour ne pas oublier.
12:12 Voilà, pour passer un message à nos jeunes,
12:15 voilà comment votre grand-père s'est installé ici,
12:19 il faut qu'il sache d'où il vient,
12:21 d'où l'importance aussi de ne pas couper le lien avec la terre d'origine,
12:26 avec la culture d'origine, et participer activement pour ce pays,
12:31 il est leur nôtre, j'allais dire comme s'il était leur,
12:36 il est leur, c'est leur pays.
12:38 – Alors dans le contexte actuel, un constat à Mohamed Azetraoui,
12:43 le racisme, les stéréotypes, les discriminations font toujours partie
12:47 du quotidien de beaucoup de descendants d'immigrés marocains,
12:52 est-ce qu'on peut imaginer un avenir meilleur ?
12:55 – On a toujours l'espoir d'un avenir meilleur,
12:57 heureusement ce n'est pas l'État qui est raciste,
13:01 il y a des spécimens d'humains qui sont racistes, oui,
13:05 mais il faut le dire, ce qui est à Dieu est à Dieu,
13:09 ce qui est à César est à César, l'État belge est un État de droit,
13:12 dans la fonction publique, que ce soit un Africain ou un autre,
13:17 ou un Belge, ils sont sur le même statut, même rémunération, etc.
13:21 Mais dans la société, c'est vrai, il y a des mouvances d'extrême droite
13:25 qui ont un œil, une vision un peu dégradante par rapport à des personnes venues d'ailleurs,
13:32 mais il faut faire avec, mais Dieu merci, c'est pas tout le monde comme ça,
13:36 même moi en tant qu'adulte, j'ai vécu quelques situations,
13:39 mais quand je vois la majorité des citoyens belges,
13:42 le peuple belge il est formidable, mais il y a des petits esprits,
13:47 et partout, chez nous aussi, on n'est pas totalement blanc,
13:51 chez nous aussi il y a des regards quelquefois un peu discriminants de l'autre.
13:55 – Nous sommes en 2024, 60 ans sont déjà passés,
13:59 justement l'avenir de la relation entre les deux royaumes,
14:02 la Belgique et le Maroc ? – S'il vous plaît ?
14:05 – L'avenir, quel avenir ? – Oui, l'avenir s'annonce bien,
14:09 d'ailleurs le Maroc il a de meilleurs contacts avec la Belgique qu'avec l'Europe,
14:17 il a un statut de partenaire privilégié avec l'Europe entière et avec la Belgique,
14:23 il y a des partenariats dans l'éducation,
14:25 on sait très très bien que maintenant l'école Belge s'est implantée,
14:29 donc au Maroc… – Qui fait concurrence à la mission française.
14:32 – Exactement, exactement, et en plus, et maintenant,
14:37 on peut assister à une migration contraire,
14:41 beaucoup d'académiciens partent pour travailler au Maroc,
14:45 que ce soit d'origine du Maroc ou autre, et vice versa, et la relation continue,
14:50 et je trouve que les deux royaumes sont riches de valeurs,
14:54 et que les citoyens belgos, marocains ou marocos-belges,
14:58 aiment leurs deux pays et sont prêts à contribuer pour avancer dans plusieurs secteurs,
15:04 on sait que les citoyens d'origine marocaine,
15:07 ils sont des PDG de pas mal de sociétés,
15:10 il y a des médecins, des chercheurs, même au niveau médical,
15:14 au niveau de partenariats sociaux, culturels ou autres,
15:18 ils sont donc des plans sans dresser,
15:21 pour aboutir pour le mieux les citoyens des deux royaumes.
15:24 – Alors peut-être le temps passe très vite,
15:26 avant de nous quitter, Mohamed Azatraoui,
15:28 quelques conseils à donner, peut-être le message, le mot de la fin,
15:31 je pense notamment aux jeunes issus de l'immigration,
15:34 pour ne pas oublier l'histoire de ces aînés, c'est aussi l'avenir de demain.
15:39 – Oui, oui, mais moi je trouve qu'il faut cesser de nous voir en tant qu'immigrés,
15:44 moi je me vois déjà, moi je ne suis pas né ici, je suis venu adulte,
15:49 je dis que je suis maroco-belge, parce que je suis né là-bas,
15:53 j'ai vécu là-bas et je considère la Belgique comme mon pays,
15:56 ça je ne l'ai pas dit pour jeter les fleurs,
15:58 mais c'est un ressenti, parce que c'est un choix de venir ici,
16:02 donc j'ai senti un peu de monotonie dans le travail qu'ils exerçaient,
16:06 et Dieu merci, je me suis senti beaucoup mieux ici.
16:09 Pour ces gens-là, ils doivent savoir qu'ils sont chez eux,
16:12 et qu'ils le savent déjà, mais simplement pour accentuer
16:16 ce sentiment d'appartenance aussi.
16:19 Chaque terre qui t'ouvre ses portes, chaque pays qui t'ouvre ses portes,
16:24 ça devient ton pays où tu vis en sécurité.
16:27 Il y a un certain Abou El Aswad, je crois, Assekhilli, je ne sais pas de quelle origine,
16:37 Assekhilli ça devrait être un Sicile, parce que cette citation,
16:41 je l'ai lu sous d'autres nominations, il a dit "Ithaka n'asli min torab",
16:47 "fa kullu l'ardi biladi wa kullu l'alamin akaribi",
16:50 si mon origine est de terre, alors toute la terre est mon pays,
16:54 et tous les humains sont mes proches.
16:56 Ça veut dire là où l'être humain se sent bien, avec le contour, avec les autres,
17:01 et j'aime beaucoup, et c'est la Belgique que je disais souvent,
17:05 bien que la Belgique est très petite sur la carte, elle est très grande à l'intérieur.
17:10 Vous savez qu'il y a 184 nationalités qui vivent ensemble,
17:14 et je disais ça à mes élèves à l'EPPJ, vous savez si vous rentrez dans un jardin
17:19 que vous voyez devant vous que des tulipes jaunes, vous allez avoir marre de voir des tulipes jaunes,
17:24 mais quand vous rentrez dans un jardin que vous voyez des roses rouges, des bleuets,
17:29 des pacorettes, etc., waouh, c'est beau le jardin.
17:31 La Belgique c'est un jardin fleuri de différentes couleurs, de différents langages,
17:38 et ça qui fait le ciment de la Belgique, c'est diversité.
17:44 Cette diversité est très très utile pour ce pays-là et pour d'autres pays aussi.
17:50 Voilà, c'était donc la conclusion d'un homme passionné, Mohamed Azatraoui.
17:54 Je rappelle que vous avez travaillé en tant qu'interprète dans différentes organisations,
17:57 conseiller musulman auprès de la direction de l'aide à la jeunesse,
18:00 et aussi passionné de calligraphie.
18:02 Merci d'avoir fait le détour par Arabelle, merci beaucoup.
18:05 C'est moi qui vous remercie de cette invitation, d'avoir partagé avec vous ce moment agréable.
18:10 Merci beaucoup.
18:11 Avec plaisir. On se retrouve dans quelques instants pour la suite de votre Carrefour de l'Info.