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00:00 Des médicaments vendus sous le manteau, aujourd'hui.
00:02 Dans certains quartiers de Paris, mais aussi à Toulouse, à Marseille, ça existe et on en trouve de plus en plus.
00:08 C'est un trafic qui rapporte énormément.
00:10 Selon Interpol, c'est 10 à 20 fois plus que l'héroïne.
00:14 4 personnes sont jugées aujourd'hui pour avoir volé 60 000 euros de médicaments et ces procès se multiplient.
00:20 Evidemment, ces médicaments sont détournés de leur usage thérapeutique.
00:23 Ce n'est pas pour se soigner, c'est plus comme le Lyrica, un anti-épileptique, on ne connaît pas tous.
00:28 Les effets secondaires peuvent être similaires à celui de la drogue, un effet euphorisant.
00:32 Et c'est ça qu'on se refile à la sauvette.
00:34 Vous allez voir avec cette séquence en caméra cachée qui a été tournée par Julie Roser et Chloé Giroux dans le nord de Paris
00:40 qu'en fait, c'est simple, c'est facile de s'en procurer pour quelques euros.
00:45 - Vous voulez des médicaments ? - Des médicaments ?
00:49 - L'hyrica ? - L'hyrica, oui.
00:51 - Combien ? - 500 euros.
00:53 - La police ? - De quoi ?
00:56 - La police. - Moi, la police ?
00:58 - Oui. - Ben non.
00:59 - Non, voilà la police. - Pourquoi la police ?
01:01 - Pourquoi ? Tu ne connais pas, tu as bien compris.
01:04 - Je ne connais pas toi ? - Bien sûr.
01:06 - C'est bon ça, c'est bon ça.
01:09 - Non, mais tu es bien âgé, mon frère, tu es bien âgé.
01:12 - Non, non, non, non, non, non.
01:14 - C'est la police. - Ah, la police.
01:17 - C'est la police, c'est la police.
01:19 - Il y a une descente de police juste après, mais les revendeurs reviennent un quart d'heure plus tard.
01:24 Le l'hyrica dont on parlait, en pharmacie, il est vendu en grosse boîte d'une cinquantaine de comprimés à 23 euros.
01:29 Ça fait 50 centimes le cachet.
01:31 Il est revendu dans la rue à 2 euros.
01:33 Donc, ça veut dire une boîte achetée 23 euros, revendue 100 euros.
01:36 On voit le bénéfice.
01:37 Mais alors la question, comment les revendeurs se sont-ils procurés ces médicaments exactement ?
01:41 Tous les téléspectateurs ce matin se demandaient, ça vient d'où ces médicaments ?
01:44 Il y a plusieurs moyens.
01:45 Vous allez voir, soit grâce à de fausses ordonnances, soit en se servant carrément dans les entrepôts.
01:49 Là, ça s'appelle du vol.
01:51 - Il y a une affaire qui concerne une usine à Saint-Ouen.
01:55 Et moi, je salue le travail de la police nationale, en particulier du 10-18e, qui a fait ce travail de remontée.
02:00 On avait quelques employés véreux qui détournaient des médicaments à leur profit.
02:04 Plus de 60 000 euros.
02:06 Un, c'était acheter une voiture avec le produit de ce trafic.
02:09 On fait ce travail-là également aussi avec les professionnels,
02:12 sur parfois le vol d'ordonnanciers auprès de médecins, auprès aussi des hôpitaux.
02:17 Et puis aussi, c'est une minorité, mais quelques-uns parfois, nous avons des médecins, des pharmaciens,
02:22 qui sont aussi complices de ces trafics-là.
02:24 - Combien de cachets saisis par la police ?
02:27 - 35 000 l'année dernière, mais c'est en très forte hausse.
02:30 Une hausse de 175 % sur deux ans.
02:32 Et évidemment, c'est un préjudice très important pour l'assurance maladie.
02:36 Au moins 8 millions d'euros.
02:39 Au moins, parce qu'il y a des anticancéreux qui se revendent comme ça dans la rue.
02:42 Et certains de ces médicaments coûtent plusieurs milliers d'euros.
02:45 8 millions et demi, c'est le chiffre qui a été repéré par l'assurance maladie,
02:48 ce qui a été détecté comme fraude et stoppé.
02:51 Alors que faire ? Comment lutter contre ces trafics ?
02:53 Écoutez ce pharmacien, il y a plusieurs solutions.
02:56 - On a trois choses.
02:57 L'ordonnance numérique, avec un code unique, infalsifiable.
03:01 Le deuxième élément, recherche des atypies.
03:04 Et ça, ça a été mis dans la loi de finance et sécurité sociale l'an dernier.
03:07 C'est-à-dire que l'assurance maladie regarde les profils atypiques
03:10 de médecins ou de pharmaciens qui sont...
03:12 Et troisièmement, nous avons des sanctions.
03:15 Nous sommes sur ces sujets impitoyables
03:18 par rapport aux gens qui trompent en fait
03:21 à la fois les patients, la profession et le public.