• il y a 10 mois

Category

🗞
News
Transcription
00:00 [Générique]
00:09 Bonjour, bienvenue sur InvestirTV dans notre émission Business Angels où les Business Angels viennent nous partager leur expérience d'investissement dans le site de l'Early Stage.
00:19 Aujourd'hui c'est Vanessa Dorian-Proust que nous accueillons. Vanessa bonjour.
00:24 Bonjour Stéphane.
00:25 Eh bien peut-être commençons deux mots sur votre brillant parcours avant de parler de votre expérience Business Angel.
00:31 Alors moi effectivement avant d'être Business Angel j'ai travaillé dans un cabinet de conseil donc j'étais associée dans un cabinet de conseil et d'audit.
00:40 Je conseillais principalement les compagnies d'assurance et les banques. C'est à ce moment-là que j'ai commencé un peu à investir mais là c'était plutôt anecdotique avec des copains qui me transmettaient des dossiers.
00:53 Après j'ai commencé un peu plus à investir tout en étant associée dans ce cabinet tout simplement parce que je me rendais compte que ça apportait de la valeur à mes clients et que ça permettait d'avoir de bonnes conversations.
01:06 Et puis après j'ai attrapé le virus de l'investissement et c'est pour ça qu'ensuite j'ai décidé de quitter cette carrière pour me dédier totalement à l'investissement Early Stage.
01:15 D'accord, là vous êtes devenue donc plus que Business Angel, Investor en Early Stage professionnel.
01:19 Exactement.
01:20 Alors depuis combien de temps vous vous êtes vraiment mise à l'investissement dans les startups et dans combien de startups vous avez déjà investi ?
01:27 Alors j'ai commencé il y a 10 ans mais c'est vrai que j'y suis à plein temps depuis à peu près 2 ans maintenant.
01:34 D'accord.
01:35 J'ai investi dans une cinquantaine de startups.
01:38 C'est beaucoup.
01:39 Voilà oui c'est beaucoup.
01:41 Donc j'ai commencé on va dire qu'il y a 4-5 ans c'était plutôt anecdotique donc 3-4 startups par an et c'est vrai que depuis 2 ans c'est un peu plus intense.
01:51 Voilà parce qu'en fait vous fédérez des clubs d'élus et je crois que vous avez une espèce de communauté de 300 Business Angel.
01:56 Exactement.
01:57 Oui alors en fait moi au tout départ.
01:59 Alors justement qu'était votre motivation au départ ? Vous l'avez plus ou moins un peu abordé mais…
02:04 Oui c'est vrai qu'au départ c'était d'apporter de la valeur aux clients corporate que je conseillais.
02:09 Ensuite pourquoi j'ai décidé de poursuivre c'est que j'ai trouvé que les entrepreneurs étaient des personnes vraiment exceptionnelles, totalement polyvalentes, hyper engagées.
02:20 Elles ont souvent un projet et une ambition qui est très forte.
02:24 Elles ont des motivations importantes donc en fait c'est ça qui me plaisait c'était d'être aux côtés de ces entrepreneurs et de pouvoir commencer à les suivre.
02:32 Et après pourquoi j'ai décidé de le faire beaucoup plus ? Parce que je me rendais compte qu'en investissant dans plusieurs sociétés on pouvait apporter de l'expérience mais de façon totalement empirique.
02:42 C'est qu'une startup en early stage elle est un peu comme un embryon.
02:47 Il va se passer la même chose, elle va avoir des difficultés à recruter, parfois ça va mal se passer avec certains salariés, il va y avoir des cycles de vente très long, elle va avoir du mal à contractualiser avec des clients.
02:57 Et en fait finalement en tant qu'investisseur on a pas mal de valeur à apporter parce que tout simplement on a déjà vécu ces expériences.
03:03 D'accord, alors avant de vous impliquer donc apparemment dans les startups mais juste vos critères de sélection et d'utilité moyen que vous déconcentrez ?
03:10 Alors les critères de sélection, moi je suis assez agnostique en termes de secteur parce que de toute façon il faut diversifier.
03:15 Après il faut que la startup porte un projet qui a un véritable impact, qu'il soit une solution à un vrai problème qui se pose.
03:25 Après j'évite d'aller dans des secteurs que je ne comprends pas, en tout cas si j'y vais il faut que je sois à côté de quelqu'un qui comprend.
03:32 Mais voilà globalement c'est quand même assez agnostique parce que je suis très curieuse donc j'aime bien aller un peu partout dès lors que l'équipe me convainc.
03:42 Et les tickets moyens, pour moi à titre personnel c'est entre 20 et 60 000 euros.
03:51 D'accord, c'est assez conséquent pour Business Angel. Comment vous les sourcez ?
03:56 Alors ça c'est la question fondamentale, c'est la qualité du deal flow parce qu'en fait quand on est Business Angel et qu'on a un travail à côté
04:04 où du moins on ne le dédie pas à 100% de son temps, on a du mal à trouver les dossiers de bonne qualité.
04:10 La plupart des dossiers de bonne qualité sont préemptés par les fonds.
04:15 Ceux qui s'y consacrent pleinement, donc à full time.
04:17 Qui sont totalement dans l'écosystème. Donc en fait souvent on a quand même les startups qui ont un peu du mal à lever au tout départ.
04:23 Donc le deal flow est hyper important. Donc moi ce que j'ai fait, comme j'ai compris ça assez rapidement, souvent on learne by mistakes.
04:31 Donc je me suis connectée aux incubateurs, aux accélérateurs, à certaines directions innovation de grands groupes, direction marketing aussi.
04:41 En fait les utilisateurs des startups pour soit essayer d'avoir les meilleurs projets, soit les projets avec lesquels ils travaillaient le plus et qu'ils étaient le plus satisfaits.
04:53 Donc j'essaye d'avoir un deal flow propriétaire. Le mieux c'est d'avoir la super startup qui a réussi à avoir pas mal de contrats et qui n'est pas encore enlevée.
05:00 Parce que là on arrive à lui parler et à être les premiers à lui parler. Donc c'est une grosse partie de mon temps le deal flow.
05:06 Alors on a compris que vous cherchez à vous impliquer, pas seulement donc mettre de l'argent et puis d'attendre que ça tombe.
05:11 Donc de quelle manière vous impliquez dans la vie des startups que vous financez ?
05:15 Alors souvent, notamment avec les club deals, il y a systématiquement une place au board qui est prise.
05:21 Parce que quand on fait un club deal, quand on structure un véhicule où on va mettre admettons une quinzaine de business angels,
05:28 j'essaye de prendre entre 5 et 10% du capital de la société au départ. Donc c'est ça qui permet ensuite d'avoir...
05:36 D'avoir votre voie au chapitre.
05:37 Voilà exactement. Et donc je vais participer au comité d'investissement. Je vais aussi faire en sorte de mobiliser les business angels en fonction des thématiques
05:46 pour qu'ils puissent aider les startups. Parce qu'en fait, des business angels qui ont de l'expérience, en une ou deux heures du temps,
05:53 ils peuvent faire gagner trois semaines d'exécution à une startup. Donc c'est assez fondamental de leur permettre d'échanger ensemble.
06:00 Il faut trouver les bons moyens.
06:01 Éviter les pièges et puis leur donner les bons tips.
06:03 Après, j'ai une communauté aussi sur Slack. Slack, c'est comme un team. Et donc là, l'ensemble des startups et des fondateurs de startups sont invités.
06:12 Il y a plusieurs thématiques, RH, business, vie. Et donc là, ils échangent leurs bons plans aussi pour les bureaux, les CV.
06:21 Donc j'essaie aussi de créer la communauté parmi les 50 participations pour qu'il y ait une transmission de bonne pratique.
06:29 C'est très carré. Alors en termes de performance, c'est peut-être un peu jeune parce que c'est des investissements longs, les startups.
06:36 Mais je crois que vous avez un bel exit, une faillite et puis le reste, comment se comportez-vous ? Vous souffre ou ça va ?
06:43 Non, alors effectivement, super exit à plus de x100. Donc là, c'est assez exceptionnel pour le coup. Mais c'était super et c'est ça qui permet aussi en partout.
06:53 En combien de temps ? En x100, en combien de temps ?
06:56 Non, en 5 ans, 6 ans. Donc il faut quand même être un peu patient. Et puis en plus, surtout là, on écrit l'histoire par la fin parce qu'effectivement, x100, c'est super.
07:05 Mais c'est vrai que c'est les montagnes russes. Et d'ailleurs, ce qui fait la performance d'une startup, ça va être la résilience de l'entrepreneur.
07:11 Tout repose en fait sur la qualité de l'équipe et sa résilience. Et après, effectivement, j'ai eu aussi un fail, mais foudroyant, en moins d'un an.
07:20 C'était une société à impact. Et donc c'est pour ça que c'est assez dommageable quand il y a des faillites, parce que notamment quand la mission et le projet plaient,
07:31 on est triste effectivement d'avoir peut-être perdu sa mise, mais on est aussi triste que le projet n'ait pas pu réussir.
07:38 Et puis après, en fait, le reste du portefeuille, on va dire que moi, j'ai sur les 50, j'en ai un peu moins de 10 qui surperforment.
07:46 Ça veut dire qu'ils ont excédé leur business plan. Il y en a une qui a fait x10 en termes de croissance du chiffre d'affaires sur une année.
07:52 C'est énorme. Après, on va avoir celle qui respecte leur business plan, qui font du x2, x3. Donc c'est quand même énorme pour ce type de société.
08:04 Et puis il y en a qui vivotent un peu. Mon tierce 3. C'est pour ça que c'est vrai qu'il faut lisser les points.
08:12 Donc il faut investir régulièrement chaque année, diversifier aussi et en avoir suffisamment pour le prendre avec philosophie quand ça se passe mal.
08:21 Parce que finalement, quand ça se passe mal, on ne perd qu'une fois. Si on a mis 1000 euros, on perd 10 000.
08:27 Et c'est vrai que quand ça se passe bien et qu'on fait un x10, x15, ça compense largement.
08:32 C'est pour ça qu'il faut en avoir suffisamment.
08:34 C'est assez mathématique. Indépendamment du côté financier, est-ce que vous avez connu des satisfactions ou des déceptions,
08:42 et puis à contrario, des satisfactions plutôt sur le plan humain, relationnel avec les entrepreneurs ?
08:45 De toute façon, la raison pour laquelle j'ai investi, c'est que vraiment j'adore les entrepreneurs, la prise de risque qu'ils prennent, la passion, l'engagement qu'ils ont.
08:53 Tous les business enjeuners, c'est plutôt angel que business. On aime bien gagner de l'argent, mais ce n'est pas la première motivation.
09:03 C'est vrai que de toute façon, tout dépend de l'équipe.
09:08 Parce qu'en amorçage, quand une société fait 100 000, 200 000 euros de chiffre d'affaires, tout va dépendre de l'entrepreneur.
09:16 Ça va dépendre de son engagement, de l'ego qu'il va avoir. À un moment donné, il faut quand même savoir pivoter.
09:23 Il ne faut pas être trop fier. Il faut penser à la société avant de penser à lui-même.
09:28 C'est vrai que c'est ça qui est dur et qui a énormément de pression sur les entrepreneurs, parce que la réussite dépend en grande majorité d'eux.
09:34 Alors que sur des sociétés qui sont plus établies, avec une vraie image de marque, un vrai produit, une vraie reconnaissance,
09:40 les comportements un peu plus moyens peuvent passer. Mais là, chez eux, c'est fatal.
09:45 - Qui vous a déçu ? - J'en ai qui m'ont impressionné.
09:55 Ils sont passionnés par leur métier et ils sont hyper organisés.
10:00 Rien n'est laissé au hasard. Ce que je vois, c'est qu'il y a énormément de travail.
10:04 J'ai toutes les semaines au téléphone, je suis leur évolution.
10:09 Je vois aussi qu'à un moment donné, je me disais qu'ils ont atteint leur plafond de verre.
10:13 En fait, ils l'explosent. C'est incroyable à voir.
10:17 En tout cas, j'en ai plusieurs dans mon portefeuille. Je suis vraiment ravie d'être à leur côté, de voir la société réussir.
10:24 Après, il y en a qui m'ont un peu déçue, parce que finalement, pas hyper résilients.
10:29 Il y a aussi autre chose, c'est que c'est facile de bien se comporter quand tout se passe bien, au moment de lever des fonds.
10:35 On voit les vraies valeurs humaines quand ça ne se passe pas bien.
10:39 On voit aussi la manière dont les entrepreneurs traitent leurs premiers investisseurs.
10:45 Souvent, les fonds ont été perçus, c'est un peu silence radio.
10:51 C'est très décevant pour un investisseur.
10:55 Il y a aussi des cas où la société va hyper bien et va faire entrer des fonds à des levées de fonds, à des tours ultérieurs.
11:04 Parfois, ils traitent mal les investisseurs historiques.
11:08 Les premiers de Corse sont un peu mis de côté.
11:10 Oui, c'est très illiquide pour un business angel. Quand ça se passe mal, parfois, on peut avoir des déconvenues.
11:14 Il y a eu des déceptions humaines là-dessus. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle j'ai créé les Club Deals.
11:19 Cela permet de protéger les business angels.
11:23 Les petits investisseurs du début.
11:25 Voilà, exactement.
11:26 Hormis les startups, dans quel autre type d'actifs vous placez votre patrimoine ?
11:30 C'est vrai que c'est assez diversifié. Beaucoup investis en obligations, pas mal d'immobiliers également, des produits structurés aussi.
11:39 L'investissement en startup n'est pas que ma seule poche de revenus.
11:44 Je suis encore heureuse parce que ça reste un investissement qui est très risqué.
11:48 Donc oui, pas mal de choses.
11:51 Pour conclure, comment fait-on pour vous contacter, pour vous soumettre son projet ?
11:57 Pour me contacter, vous pouvez me souhaiter sur LinkedIn. Je réponds très souvent.
12:01 J'ai un outil, Shareable, qui me permet de mieux analyser mon deal flow.
12:08 Mais c'est moi qui enverrai les liens sans aucun problème. Donc LinkedIn, avec grand plaisir.
12:12 Voilà, un grand merci.
12:14 Merci.
12:15 Merci à tous de nous avoir suivis. Je vous donne rendez-vous très vite sur Investisseur TV avec de nouveaux business angels.
12:21 [Musique]
12:30 [Silence]