LENGLETC-CO - Grosses tensions sur l'uranium : la conséquence du renouveau du nucléaire
Regardez Lenglet-Co du 01 mars 2024 avec François Lenglet.
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00:02 RTL Matin
00:06 Il est 7h38, Langley Co avec vous François Langley. Bonjour à tous. Le cours de l'uranium alors s'envole littéralement. Oui après de
00:13 100 dollars la livre, le cours de ce métal radioactif a quasiment doublé dans les dernières semaines et il n'a pas été élevé,
00:20 pas été aussi élevé depuis 17 ans. Alors quelle est l'origine de cette flambée ?
00:27 Le fait déterminant c'est le retour en grâce du nucléaire depuis la crise énergétique.
00:31 L'uranium c'est bien sûr le combustible des réacteurs civils qui produisent de l'électricité.
00:36 Il y a plus de 60 réacteurs en construction dans le monde, plus de 100 en projet,
00:42 principalement en Chine d'ailleurs, et 300 qui sont à l'étude. C'est la World Nuclear Association qui nous dit ça. En fait
00:48 le parc mondial pourrait doubler parce que si on rapporte tous ces projets à l'existant, on est à peu près sur les mêmes volumes,
00:55 il y a aujourd'hui 436 réacteurs existants.
00:58 Qui produit l'uranium ? Les trois premiers pays producteurs,
01:03 c'est le Kazakhstan, en Asie centrale, c'est une ex-république soviétique, le Canada et l'Australie. L'Australie qui posséderait
01:10 les réserves les plus importantes au monde, près de 30% du total.
01:14 Les autres c'est le Niger, la Nabibi et les Etats-Unis. Alors nous en France,
01:18 où est-ce qu'on s'approvisionne pour alimenter nos 56 réacteurs ? Je le rappelle,
01:23 premier fournisseur c'est le Kazakhstan, mais on achète aussi au Niger et au Canada.
01:28 Nos achats se font pour beaucoup via une entreprise française de 17 000 salariés, Orano.
01:33 Orano qui a repris certains actifs d'Areva, vous vous souvenez, Areva et sa faillite calamiteuse.
01:39 Orano possède des participations importantes dans des mines dans ces pays, et la France avec plus de 7 000 tonnes d'uranium par an,
01:48 est l'un des plus gros consommateurs au monde, bien sûr parce qu'on a le deuxième parc nucléaire sur la planète,
01:55 derrière les Etats-Unis. - Il n'y a pas de risque sur notre approvisionnement ?
01:58 - Vous savez c'est exactement comme le pétrole, on n'en a pas. On est donc réduit à
02:03 négocier des partenariats de long terme avec les pays producteurs et à investir chez eux. C'est ce que fait Orano justement.
02:10 Mais il y a quelques fois des pépins, au Niger par exemple, Orano a dû arrêter sa production après le coup d'état
02:17 en septembre dernier, et la production n'a repris qu'il y a quelques jours. - Ça veut dire qu'on est en risque en quelque sorte ?
02:23 En risque de manque ? - Écoutez, il y a d'abord des stocks importants, plusieurs années,
02:28 et puis il y a plusieurs pays fournisseurs, donc on tente de rééquilibrer, mais c'est vrai que avec la montée en puissance du nucléaire chez nous,
02:35 on prévoit 6 à 14 nouvelles centrales, il va falloir s'équiper en diversifiant.
02:40 C'est l'une des raisons de la visite d'Emmanuel Macron en Mongolie, figurez-vous, et du voyage de son homologue
02:46 mongol à Paris, il y a quatre mois. Orano a alors signé un partenariat pour exploiter une mine là-bas.
02:52 Le vrai sujet de dépendance pourtant, il tient plus au retraitement qu'aux minerais lui-même, parce que là,
02:58 c'est la Russie qui est le premier acteur mondial. - Oui, et les liens avec la Russie sont évidemment rompus à cause de la guerre.
03:02 - Eh ben pas du tout. - Ah bon ? - Pas du tout, c'est surprenant.
03:05 Mais la France continue à commercer avec Rosatom, l'opérateur russe, pour des montants modestes, et plus encore les États-Unis, ça c'est incroyable !
03:12 Les Occidentaux, quand ils ont décidé de sanction contre la Russie, ils ont bien pris soin de détourer, d'exclure les contrats d'uranium.
03:19 En 2022, ce business a rapporté un milliard et demi d'euros à Moscou.
03:25 Business qui est d'autant plus au gros nu après les déclarations de Vladimir Poutine hier,
03:30 qui nous annonce une guerre nucléaire avec l'Occident. - Merci beaucoup François Lelguev aux chroniques.
03:36 Sont à retrouver sur RTL.
03:38 [SILENCE]