• il y a 9 mois
De Virginie Bluzet, il ne reste que quelques photos, le visage parfaitement dessiné d'une jeune femme blonde au regard volontaire et une poignée de mensonges qui entourent sa disparition et sa mort, à l'hiver 1997 en Bourgogne. De longues investigations au cours desquelles les enquêteurs ont souvent eu le sentiment qu'ils touchaient à la vérité. Avant que celle-ci leur glisse entre les doigts. Vingt-six ans après, le dossier entre au pôle des cold case à Nanterre. S'approche-t-on de la fin d'un secret que certains semblent depuis longtemps connaître ?
Retrouvez tous les jours en podcast le décryptage d'un faits divers, d'un crime ou d'une énigme judiciaire par Jean-Alphonse Richard, entouré de spécialistes, et de témoins d'affaires criminelles.
Regardez L'heure du Crime du 04 mars 2024 avec Jean-Alphonse Richard.

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Transcription
00:00 14h30, 15h30, l'heure du crime sur RTL.
00:05 Jean-Alphonse Richard.
00:06 C'est un pêcheur qui le matin avait découvert ce corps.
00:09 Nous les enquêteurs, nous allons chercher et savoir qui est cette femme.
00:12 Et très vite, dans l'après-midi, le commissariat de police de Beaune nous contacte,
00:15 il nous dit "voilà, on a une disparition inquiétante depuis le 7 février,
00:19 d'une jeune femme qui s'appelle Virginie Bluzé".
00:21 Bonjour, de Virginie Bluzé, il ne reste que quelques photos.
00:27 Le visage parfaitement dessiné d'une jeune femme blonde, au regard volontaire,
00:31 disparue et assassinée à l'hiver 1997 en Bourgogne.
00:35 Et le souvenir de longues investigations au cours desquelles les enquêteurs ont souvent eu le sentiment
00:40 qu'ils touchaient à la vérité, avant que celle-ci leur glisse systématiquement entre les doigts.
00:46 Cette nuit-là, Virginie est très certainement montée dans une voiture, mais avec qui ?
00:51 Un caïd local qui tournait autour d'elle et se présentait comme son petit ami,
00:55 un tueur en série nommé Michel Fourniret, qui connaissait bien le coin,
00:59 ou encore Pascal Jardin, un autre prédateur qui venait de violer et de tuer une autre jeune femme,
01:05 à seulement quelques kilomètres de là.
01:07 La justice a fini par se perdre dans ce jeu d'ombre, de mensonges et de non-dits,
01:12 même si le papa de Virginie, lui, n'a jamais cessé de se battre pour que le dossier reste ouvert.
01:17 26 ans après, le dossier entre au pôle des Colquets, à Nanterre,
01:23 s'approche-t-on de la fin d'un secret que certains semblent connaître depuis si longtemps ?
01:28 Question posée, aujourd'hui, à nos invités.
01:31 Virginie Bluzé, la fausse noyée du hameau du petit Chauve-Or.
01:35 C'était un petit bout de chou, sympathique, toujours souriante.
01:39 Elle venait pratiquement tous les soirs. On n'a pas vu quand et avec qui elle est partie.
01:45 L'enquête, aujourd'hui, de L'Heure du Crime, la seule émission radio 100% fait divers.
01:48 À tout de suite, sur RTL.
01:50 L'Heure du Crime, présenté par Jean-Alphonse Richard sur RTL.
01:54 14h30, 15h30, Jean-Alphonse Richard sur RTL.
01:59 L'Heure du Crime.
02:01 Dans L'Heure du Crime, aujourd'hui, le meurtre non résolu de Virginie Bluzé.
02:05 À l'hiver 1997, cette jeune femme, 21 ans, quitte le domicile familial à Beaune pour rejoindre des amis.
02:12 Elle va brutalement disparaître.
02:15 Samedi 1er mars 1997, le journal Le Bien Public publie un avis de recherche concernant la disparition d'une habitante de Beaune.
02:24 Virginie Bluzé, 21 ans, 1,55m pour 45kg, cheveux blonds et yeux bleus.
02:31 Elle pourrait être vêtue d'une veste en jean et d'un débardeur blanc.
02:34 Une photo récente sur laquelle la jeune femme porte des boucles d'oreilles et joint à la vie.
02:39 Virginie a alors disparu depuis trois semaines.
02:42 Son grand-père, Michel et Nicole Bluzé, à la tête d'une famille nombreuse, 11 enfants au total, n'ont pas signalé immédiatement sa disparition.
02:50 Virginie est une fille libre qui sort beaucoup.
02:53 Elle a arrêté l'école à 16 ans et enchaîne les petits boulots dans des commerces ou au restaurant de l'aire d'autoroute Beaune-Thailly, toute proche.
03:01 La disparition remonte en fait à trois semaines.
03:04 Au vendredi 7 février, exactement ce soir-là, à 21h15,
03:09 Virginie Bluzé, que tous ses amis surnomment Pépette, a quitté vers 21h15 le domicile familial de l'avenue du maréchal Delattre de Tassigny.
03:17 Elle est partie à pied, 1,5km de marche jusqu'à la place Madeleine, pour retrouver des amis, dans un bar où elle a ses habitudes.
03:26 Les enquêteurs ont confirmation que ce 7 février au soir,
03:30 Virginie Bluzé a été vue dans deux cafés proches du centre-ville L'Union et le 33.
03:36 L'un des serveurs, qui la connaît bien, la décrit comme un petit bout de chou.
03:40 "Sympathique, toujours souriante, elle venait pratiquement tous les soirs, vers 18h30, 19h00", confirme l'employé.
03:46 Ce soir-là, il n'a pas vraiment fait attention aux allées et venues de Virginie, il n'a pas noté si elle était accompagnée ou pas.
03:53 "On n'a pas vu quand et avec qui elle est sortie", précise le témoin.
03:58 Les policiers établissent toutefois qu'autour de 22h30, Virginie s'est rendue rue de Lorraine, pour y retrouver sa meilleure amie, Akila, qui l'accompagne dans toutes ses sorties.
04:08 Elle n'était pas là.
04:09 Elle a ensuite frappé à la porte d'une de ses connaissances, Pascal D, pour savoir si Akila était là.
04:15 L'homme donne aux enquêteurs un détail intriguant.
04:18 Selon lui, Virginie est repartie en montant dans une voiture, une Renault 19 ou 21, de couleur grise ou bleu métallisé.
04:26 Vers 23h30, la jeune femme est passée chez la sœur d'Akila, Naima.
04:32 Elle a sonné à l'interphone en disant qu'elle était avec un homme, un pigeon a-t-elle dit, et elle demandait où était Akila.
04:40 Par la suite, plus aucune trace de Virginie.
04:43 Les blusés, désespérés, vont consulter des voyants, des magnétiseurs, sans résultat.
04:48 Lundi 17 mars, un mois et dix jours après la disparition, un homme qui se promène avec son chien le long des rives de la Saône,
04:55 dans le hameau du petit Chauvort, à une vingtaine de kilomètres de Beaune, tombe sur un corps en décomposition.
05:02 C'est celui de Virginie Blusé.
05:04 Le fleuve en décru a rejeté sur la berge la dépouille de la jeune femme à demi dévêtue.
05:09 Elle a été baillonnée avec un morceau de tissu blanc qui provient d'une taie d'oreiller.
05:13 Ses poignées sont attachées dans le dos par des menottes qu'on trouve facilement dans le commerce.
05:18 Les légistes sont incapables de révéler les causes du décès et dire si la victime a subi des violences sexuelles.
05:24 Elle pourrait avoir été jetée entravée dans la Saône, mais il y a trop peu d'eau dans les poumons pour certifier qu'il s'agit d'une noyade.
05:33 Elle était sans doute morte quand on s'est débarrassé d'elle.
05:36 On distingue un hématome en plein milieu du front, résultat d'un coup porté sans doute par une grosse bague de type chevalière.
05:46 Le corps de Virginie Blusé retrouvée donc presque un mois et demi après la disparition.
05:51 Une autopsie qui, hélas, ne semble pas apporter d'éléments significatifs pour éclairer les enquêteurs.
05:56 Seule certitude, la jeune femme a été attaquée.
05:59 Elle a subi des violences, sans doute un viol, et elle est vraisemblablement morte sous les coups.
06:05 C'est un homicide, il n'y a aucun doute là-dessus.
06:08 On va voir dans la suite de l'émission qu'un suspect va s'imposer et faire beaucoup parler de lui.
06:14 Pour l'instant, on rejoint l'un de nos premiers invités dans cette heure du crime, c'est Thomas Juchor.
06:19 Bonjour Thomas.
06:20 Bonjour.
06:21 Merci infiniment d'être avec nous au Téléphone de l'heure du crime.
06:24 Vous êtes journaliste au journal de Saône et Loire.
06:27 Vous avez beaucoup travaillé sur cette affaire parce que vous êtes l'auteur récemment d'une longue enquête
06:32 qui est disponible sur le site de votre journal, jsl.com.
06:36 "Affaire Virginie Blusé, un âme en trouble dans une nuit de mensonges".
06:41 C'est effectivement un titre qui résume assez bien cette histoire.
06:43 Parce que des mensonges, il y en a tout au long de ce dossier.
06:48 Thomas Juchor, cette disparition va mettre du temps à être déclarée par les parents de la jeune femme.
06:57 D'ailleurs, le papa va regretter d'avoir perdu autant de temps au tout début de l'affaire ?
07:03 Oui, en effet.
07:05 Il s'est passé au moins deux jours avant que Michel Blusé commence à s'alerter sur le fait que Virginie n'ait pas rentré à leur domicile.
07:17 Il faut savoir que Virginie, c'était fréquent qu'elle ne rentre pas chez elle les soirs.
07:23 Elle dormait souvent chez sa meilleure amie, Akila.
07:26 Et en échange, elle appelait tous les deux jours pour donner des nouvelles.
07:31 Au bout de deux jours, Michel Blusé se rend compte qu'elle ne revient pas.
07:36 Et à partir de ce moment-là, il va commencer à faire des recherches et à prévenir la police de Beaune.
07:43 Donc on peut dire que l'enquête pour la disparition de Virginie ne commence qu'au bout de quelques jours.
07:49 Et puis dans la presse, on aura un appel à témoin qui ne sort plus que trois semaines plus tard.
07:55 Effectivement, ce papa ne s'inquiète pas.
07:58 Vous l'avez dit, cette jeune femme, Thomas Juchor, est libre.
08:02 Elle sort souvent, mais elle rentre toujours trois ou quatre jours après.
08:07 Juste un petit mot encore, Thomas Juchor, c'est qui Virginie Blusé ?
08:10 Elle est indépendante, elle travaille sur une aire d'autoroute, c'est ça ? Un restaurant ?
08:15 Oui, Virginie, c'est une jeune femme très libre dans sa manière d'être.
08:22 C'est une jeune femme qui ne fait que des petits boulots,
08:26 qui a travaillé notamment sur cette aire d'autoroute de Beaune Tailly.
08:31 C'est une jeune fille qui aime beaucoup sortir, être avec ses amis.
08:36 Elle a une personnalité très libre, très indépendante.
08:39 Elle a aussi ses secrets, elle ne dit pas tout.
08:43 D'où les difficultés futures des enquêteurs à retracer son parcours
08:48 et à trouver des solutions dans son entourage.
08:53 Effectivement, parce que les parents vont apprendre des choses sur leur fille.
08:56 Mais ça, c'est assez fréquent qu'une fille, un enfant, un garçon, une fille ne raconte pas tout à ses parents.
09:03 Bonjour Maître Didier Seban.
09:05 Bonjour.
09:06 Merci infiniment d'être avec nous dans le studio de l'Or du crime.
09:08 Vous êtes avocat au Barreau de Paris et dans cette affaire, vous êtes l'avocat de Michel Bluzet.
09:13 C'est le papa de Virginie qui depuis 26 ans se bat pour connaître la vérité.
09:18 Vous l'épaulez dans ce combat.
09:20 Il y a quelque chose d'étonnant, qui m'a beaucoup surpris dans ce dossier, Maître Seban.
09:24 C'est que le dossier est loin d'être vide.
09:26 Dès le début, il y a plein de témoignages.
09:29 On la voit souvent, cette jeune femme.
09:31 On la suit même dans les rues de Beaune.
09:33 On sait exactement où elle est allée.
09:35 Et puis d'un seul coup, elle s'évanouit. C'est ça ?
09:38 Oui, c'est ça.
09:39 On a beaucoup de relations, beaucoup de personnes qui disent l'avoir croisée, l'avoir vue à tel endroit.
09:44 Au point que notre souhait était que le juge, les enquêteurs en tout cas, fassent un tableau avec les horaires,
09:52 avec les combinaisons pour vraiment s'assurer de son emploi du temps.
09:56 On a beaucoup de témoignages au départ.
09:58 Ce n'est pas quelqu'un qui disparaît dans l'air comme ça sur la dernière nuit ou la dernière soirée de Virginie.
10:06 Après, ce qui s'est passé entre le moment où elle a disparu et la découverte de son corps, on n'a évidemment rien.
10:12 Mais sur sa dernière nuit, ses fréquentations, ses liaisons, avec qui elle parle, avec qui elle est en discussion,
10:21 on a beaucoup, beaucoup, beaucoup d'éléments.
10:24 Maître Marina Lali, bonjour.
10:26 Bonjour.
10:27 Merci infiniment d'être, et vous aussi, dans le studio de l'Heure du Crime.
10:30 Vous êtes avocate avec maître Didier Seban de Michel Bluzet.
10:35 Il y a quelque chose d'étonnant, maître Seban en parlant à l'instant,
10:40 cette profusion de témoignages qui sont immédiats, ça va très vite.
10:43 On localise presque cette jeune femme, on la suit presque à la trace.
10:47 Il y a cette fameuse Renault grise ou bleue, on ne sait pas trop, qui est aperçue.
10:51 On sait qu'elle est montée dans une voiture, mais on ne sait pas vraiment laquelle à ce moment-là.
10:56 Effectivement, on a énormément de témoignages, des centaines de témoignages,
10:59 parce que madame Bluzet était connue de tout le monde à Beaune,
11:03 donc tout le monde la connaissait, tout le monde l'a vue à différents moments de la soirée,
11:06 à différents endroits, et on arrive à retracer comme ça un petit peu son parcours.
11:10 Et effectivement, tout d'un coup, elle montrait dans une voiture,
11:13 et on a des descriptions différentes de cette voiture selon les témoins,
11:16 et on a aussi des horaires différents, donc ça rend compliqué de savoir à quel moment précisément elle disparaît.
11:22 - Encore un mot, puis on parlera peut-être de la découverte du corps dans la suite de l'heure du crime,
11:26 parce que c'est important, mais encore un mot là-dessus, il y a ces paroles entendues dans l'interphone.
11:31 Elle est avec la sœur d'Akila, c'est sa meilleure copine, qu'elle ne trouve pas cette nuit-là.
11:36 Elle est avec Naïma, elle dit "je suis avec quelqu'un, je suis avec un homme, je suis avec un pigeon".
11:41 Ça veut dire quoi ce mot étrange ?
11:44 - Alors on aimerait bien le savoir en détail, ce qui se dégage, c'est qu'apparemment,
11:49 de temps en temps, elle rencontrait des hommes avec lesquels elle essayait de soutirer de l'argent,
11:54 mais on n'a pas de précision au-delà de ça.
11:57 On ne sait pas si elles l'ont fait plusieurs fois, si elles l'ont fait une fois, si c'était la première fois,
12:03 et c'est vraiment un point ouvert du dossier sur lequel on demande des investigations sérieuses
12:09 pour essayer de comprendre les activités qu'elle pouvait avoir et ce qui s'est passé ce soir-là.
12:13 - Une jeune femme assassinée, mais pourquoi et par qui ? Un petit ami peu fréquentable va intéresser les enquêteurs.
12:20 Virginie Bluzet, la fausse noyée du hameau du petit Chauveur, elle est passée devant moi et m'a saluée.
12:26 Elle suivait un homme costaud, elle a jeté son sac dans la voiture comme si elle était en colère.
12:30 L'enquête aujourd'hui de l'heure du crime, on se retrouve dans un instant sur RTL.
12:35 L'heure du crime, Jean-Alphonse Richard, jusqu'à 15h30 sur RTL.
12:39 14h30, 15h30, l'heure du crime sur RTL.
12:44 Au programme aujourd'hui de l'heure du crime, le mystère Virginie Bluzet, cette jeune femme de 21 ans disparue en février 1997 à Beaune,
12:51 a été retrouvée assassinée un mois et demi plus tard. Le profil d'un de ses proches retient tout de suite l'attention.
12:59 Lundi 5 mai 1997, trois mois après la disparition de Virginie Bluzet, un homme surnommé Didi, 32 ans, marié, père de deux enfants,
13:08 est interpellé par les gendarmes de la section de recherche de Dijon.
13:11 Alors même que le corps de la jeune femme n'avait pas été retrouvé, deux témoins, Jocelyne M. et sa fille Laetitia, se sont manifestés auprès des enquêteurs.
13:20 Les deux femmes ont certifié avoir vu le 7 février au soir, vers 23h30, 23h40,
13:26 Virginie en train de quitter la place Madeleine en compagnie d'un homme plutôt costaud.
13:31 Laetitia a parfaitement reconnu Virginie car elle la connaît.
13:35 Quand celle-ci est passée devant elle, elle lui a dit bonjour.
13:38 Elle l'a ensuite vue monter dans la Jeep Cherokee conduite par l'homme.
13:43 Elle a balancé son sac à l'intérieur comme si elle était irritée. L'homme a aussitôt démarré.
13:48 L'individu en question est facilement identifié comme étant le fameux Didi.
13:53 A l'époque, il est présenté comme le compagnon habituel de Virginie, un individu connu à Beaune comme le loup blanc.
14:01 C'était le caïd de Beaune, une brute, tout le monde savait qu'il dealait, raconte le père de Virginie au journal de Saône-et-Loire.
14:08 Le suspect ne nie pas avoir été dans le coin le soir de la disparition.
14:12 Il jouait au billard avec des amis au bar le 33.
14:15 Il a bien aperçu Virginie, mais elle n'est pas montée dans sa voiture.
14:19 Il l'a vue, lui, dans une autre auto, une R21 bleue, dont le chauffeur serait un certain shérif.
14:26 Didi raconte qu'il est parti en boîte de nuit avec des copains, récit difficile à vérifier, bourré de contradictions, de témoignages divergents.
14:33 Après 48 heures de garde à vue, le suspect est mis en examen pour assassinat et écroué.
14:39 Mardi 30 septembre 1997, quatre mois après sa mise en examen, Didi est conduit menotté jusqu'à la place Madeleine pour une reconstitution.
14:49 Son Jeep Cherokee a été amené sur place.
14:52 Le suspect dément depuis le début, être parti avec Virginie Bluzé le 7 février au soir, lors de ses interrogatoires.
14:59 Il a répété qu'il n'avait aucune raison d'en vouloir à la jeune femme, pour preuve.
15:04 Après la disparition, Didi s'est même présentée chez les Bluzés en leur certifiant qu'ils feraient tout pour retrouver leur fille et faire payer celui qui oserait lui faire du mal.
15:13 Un témoin, entendu par les gendarmes, assure que Didi pouvait être violent avec Virginie.
15:19 Ses sœurs avaient constaté qu'elle portait des coups.
15:22 Elle n'était pas grosse et pas haute, mais quand il fallait se défendre, elle se défendait.
15:26 Virginie avait du caractère, peut-être trop.
15:29 « C'est peut-être pour ça qu'elle est partie malheureusement », va déclarer le papa, Michel Bluzé.
15:35 Vendredi 16 janvier 1998, après 8 mois de détention provisoire, Didi est placée sous contrôle judiciaire.
15:42 Ses démentis, constance et déclarations sur une possible piste italienne n'a manquent que fréquenterait Virginie, entretiennent le doute.
15:50 18 jours après la disparition, la mère a effectivement reçu l'appel d'un homme qui s'exprimait avec un fort accent italien.
15:57 La présence constante dans le dossier de la fameuse Renault, dans laquelle pourrait être montée Virginie,
16:02 et des témoignages en faveur de Didi, achèvent de semer le trouble.
16:06 Le dossier s'enlise.
16:07 6 novembre 2002, la cour d'appel de Dijon confirme le non-lieu en faveur de Didi.
16:12 « Les preuves manquent. Quand j'ai lu l'ordonnance, je n'en croyais pas mes yeux.
16:16 Je me suis tourné vers le juge et je lui ai dit « Ce n'est pas possible », dira le major de gendarmerie, Claude Jean-Guenin, qui menait alors l'enquête. »
16:25 Des gendarmes et aussi la famille Bluzet qui avaient la certitude que ce suspect était le bon, mais ce n'est pas le cas.
16:32 Non-lieu pour cet homme. D'autres pistes vont devoir être creusées. On va en parler dans la suite de l'heure du crime.
16:39 Avec nous dans le studio RTL de l'heure du crime, Maître Didier Seban, avocat de Michel Bluzet, le papa de Virginie Bluzet.
16:47 Maître Seban, je voudrais qu'on revienne juste sur la découverte du corps de Virginie Bluzet.
16:52 Qu'est-ce qu'elle apporte cette autopsie ? Elle a l'air assez sommaire. On ne sait pas trop de quoi est morte cette jeune femme.
16:59 On ne sait pas. C'est plus d'un mois après, presque un mois et demi, qu'on retrouve le corps de Virginie dans l'eau, dans un état de décomposition avancée.
17:11 Parce que, évidemment, la mort remonte à longtemps. On ne sait pas la daté. Est-ce que c'est du jour de sa disparition ou est-ce que c'est postérieur à sa disparition ?
17:21 A-t-elle été séquestrée ? Elle a effectivement été baillonnée. Elle est menottée, baillonnée avec une tée d'oreiller.
17:32 On note, comme vous l'avez dit, des traces de violence. Maintenant, les constatations sont malgré tout limitées.
17:40 C'est des autopsies comme on en faisait à l'époque où on ne pousse pas les investigations au maximum, alors qu'un corps, normalement, même dans cet état, ça peut parler, ça peut dire des choses.
17:52 On peut penser, à l'époque, qu'on considère qu'elle n'a pas été noyée, qu'elle a été jetée morte dans la saône.
18:02 Et ce qu'on peut dire, c'est que cette piste que vous avez décrite de ce Didi, son petit copain de l'époque, était malgré tout une piste très sérieuse,
18:12 puisque des témoins l'ont vu monter juste avant sa disparition dans le véhicule de cet homme.
18:19 C'est une piste qui a été beaucoup fouillée. Il reste des doutes. Le papa est convaincu de sa culpabilité.
18:27 Nous pensons qu'à force de se concentrer sur lui, on n'a pas regardé ailleurs, on n'a pas porté le regard ailleurs.
18:34 Vous nous en parlez de cela de temps en temps, dans cette heure du crime, Didier Seban, c'est l'effet tunnel.
18:38 On se concentre sur une option et on ne sort pas, parce que cette option paraît idéale.
18:43 Thomas Juchor, on vous retrouve, journaliste au journal de Sauné-Loire et auteur d'une longue enquête dans votre journal sur cette affaire Virginie Bluzé,
18:50 une enquête qu'il faut lire, parce qu'il y a beaucoup de choses dans votre article.
18:53 Effectivement, Didier Seban, c'est le suspect parfait, parce qu'il y a deux témoins dignes de foi qui le voient.
19:01 Et puis, sur l'emploi du temps, ces déclarations le sont très flottantes à cet homme.
19:06 Oui, toute la question sur Didier Seban, c'est finalement de savoir pourquoi il ment.
19:14 Pour les enquêteurs de l'époque, c'est assez clair, c'est qu'il a quelque chose à se reprocher.
19:20 Malgré tout, ils ne pourront jamais le prouver.
19:23 Ils ne sauront jamais pourquoi Didier a menti, s'il a bien menti.
19:28 Ce qui fait de lui le suspect, c'est le témoignage des deux femmes, avant tout.
19:34 C'est un témoignage qu'elles ont donné à plusieurs reprises, qu'elles ont confirmé à plusieurs reprises, notamment lors de la reconstitution.
19:42 Et pour les enquêteurs, c'est les seuls témoins qui sont formels, qui sont fiables.
19:50 Et donc, à partir de là, Didier devient le suspect numéro un, d'autant qu'il y a d'autres éléments qui viennent étayer cette hypothèse.
19:58 On en a parlé des violences dont il pouvait faire preuve envers Virginie, notamment.
20:05 Et puis, son emploi du temps, en effet, qui est très trouble.
20:10 On a beaucoup de témoignages, ça va un petit peu dans tous les sens.
20:14 Et on n'arrive pas vraiment à savoir ce qui s'est passé après ce départ de la place Madeleine, après ce départ des bars.
20:20 Donc, ça fait de Didier le suspect numéro un, dans un premier temps.
20:24 Aujourd'hui, on reste encore avec des doutes.
20:28 On a que des doutes, Thomas Jucheur, mais Marina Lally, vous êtes avocate avec Didier Seban dans ce dossier, avocate de Michel Bluzet, le papa de Virginie Bluzet.
20:38 Des doutes, mais il y en a un en lieu.
20:41 Pourquoi en a un en lieu ? Parce qu'il y a assez rapide, d'ailleurs, qui arrive, parce qu'il n'y a pas assez d'éléments pour incriminer cet homme, c'est ça ?
20:47 Oui, c'est ça, Didier paraît le coupable idéal dans un premier temps.
20:50 Bon, c'est le petit copain, ce n'est pas étonnant qu'on s'intéresse beaucoup à lui.
20:53 Il est connu un peu comme être le caïd du coin.
20:56 Il n'a pas très bonne réputation.
20:58 Il n'a pas bonne réputation, exactement.
21:00 Mais finalement, à part ces deux femmes qui disent avoir vu Virginie monter dans la voiture de Didier, ça s'arrête là.
21:08 Et on n'a aucun autre élément jusqu'à aujourd'hui contre cette personne pour le mettre en cause davantage et savoir ce qui est arrivé à Virginie après l'avoir vue.
21:20 Il ressort du dossier, il a fait un petit peu de détention, mais ce n'est pas très long.
21:23 Didier Seban, c'est toujours un coup de poignard pour les familles en non-lieu qui tombe assez vite d'ailleurs.
21:30 Je ne sais pas si aujourd'hui on y irait aussi vite, pas sûr ?
21:34 Il faudrait déjà commencer par changer le nom.
21:36 Non-lieu, vous savez, dans l'imaginaire des familles, c'est comme si ça n'avait pas eu lieu.
21:41 C'est ce que ça veut dire, étymologiquement, on y est.
21:44 Virginie est morte, assassinée par un homme ou par plusieurs hommes, on n'en sait rien, mais elle est morte et donc ça a eu lieu.
21:53 Donc dire non-lieu, c'est dire finalement que ça ne s'est pas passé.
21:57 Et puis il y a ce sentiment et cette espèce de contradiction.
22:01 On affirme à la famille, les gendarmes lui disent "c'est lui, on a l'auteur, il est en prison, il va être jugé".
22:10 Et puis la justice dit quelques mois après "c'est pas lui".
22:15 Et puis c'est difficile parce que c'est pas lui.
22:19 Après pour faire revenir sur une décision de ce genre, il faut apporter des éléments nouveaux,
22:24 il faut quasiment faire une enquête pour arriver à démontrer à la justice qu'elle s'est trompée.
22:29 Alors je ne viens pas dire c'est lui, il y a ces deux témoignages qui sont troublants,
22:33 il y a le rapport à Virginie qui est troublant, il y a les convictions des enquêteurs de l'époque.
22:38 Mais malheureusement, comme vous l'a dit Marina Lally, il n'y a pas d'autre chose contre Didi
22:45 qui permette de dire de manière certaine "c'est lui".
22:48 Juste un mot avec vous Thomas Juchor, vous l'avez interviewé,
22:51 d'ailleurs Claude Jean-Guenin, c'était le gendarme qui menait l'enquête,
22:54 lui il n'a pas du tout compris ce non-lieu.
22:57 Il est complètement effondré parce qu'il était persuadé que Didi c'était lui.
23:01 Oui, en effet, il avait cette conviction que Didi était sans doute le coupable.
23:09 En effet, ça a beaucoup surpris ce non-lieu,
23:14 parce qu'à la lecture de l'ordonnance, il y a tout un tas d'éléments qui...
23:20 Oui, c'est ça, qui vont dans le sens d'une incrimination de ce personnage.
23:25 Et d'ailleurs, vous le racontez très très bien dans votre journal, le journal de Saône-et-Loire.
23:30 18 ans de silence, puis deux tueurs et pas des moindres vont entrer en scène.
23:36 Virginie Bluzet, la fausse noyée du hameau du petit Chauveur.
23:40 On n'a pas écarté leur présence sur le lieu du crime, donc l'hypothèse reste ouverte.
23:44 L'enquête aujourd'hui de l'heure du crime, Pascal Jardin, Michel Fourniret,
23:48 deux tueurs qu'on a trop vite mis entre parenthèses ?
23:52 Eh bien c'est à suivre dans un instant sur RTL.
23:55 14h30, 15h30, l'heure du crime sur RTL.
24:00 L'heure du crime, Jean-Alphonse Richard, jusqu'à 15h30 sur RTL.
24:05 Pourquoi il aurait tué Virginie Bluzet ?
24:07 Alors, moi je peux comprendre que la famille cherche absolument qui a tué Virginie Bluzet.
24:12 N'importe qui peut le comprendre.
24:14 Maintenant, il n'y a pas de mobile chez notre client. Il n'y a pas de raison.
24:18 Retour aujourd'hui dans l'heure du crime sur la disparition à Beaune en février 1997
24:24 avec la mort de Virginie Bluzet, 21 ans.
24:27 L'enquête s'est focalisée pendant 5 ans sur le petit ami de la victime,
24:31 mise en examen, puis bénéficiaire d'un non-lieu en 2002.
24:34 18 ans plus tard, deux assassins attirent l'attention.
24:38 Mercredi 16 décembre 2020, alors que le dossier allait être refermé,
24:42 la Cour d'appel de Dijon ordonne de nouvelles investigations dans l'affaire Virginie Bluzet.
24:47 Les avocats de la famille qui demandaient des vérifications ADN sur deux criminels notoires
24:52 ont eu gain de cause. Le premier est Pascal Jardin.
24:55 En 2017, cet homme a été condamné à la perpétuité pour le meurtre de Christelle Blétry,
25:00 une jeune femme violée et tuée à une soixantaine de kilomètres de Beaune,
25:04 quelques semaines seulement avant la disparition de Virginie.
25:08 Lors de son procès, Jardin avait affirmé que c'est Christelle qui l'avait abordée
25:13 en frappant au carreau de sa voiture.
25:15 Fait pour le moins troublant, Jardin raconte qu'une autre jeune femme l'avait abordée de la même façon.
25:21 Il livre un prénom, une certaine Virginie.
25:24 On n'a pas écarté la présence possible de Pascal Jardin sur les lieux du crime de Virginie Bluzet,
25:29 c'est donc une hypothèse qui reste ouverte, indique alors maître Didier Seban.
25:34 L'avocat note encore que le restaurant de l'ère Bontailly où travaillait la victime
25:39 était livré en surgelé par une entreprise qui emploie Pascal Jardin,
25:43 lequel aurait pu alors y croiser Virginie.
25:47 Le deuxième suspect qui fait l'objet de vérification de la part de la PJ de Dijon
25:51 n'est autre que Michel Fourniret, 54 ans au moment de la disparition de Virginie Bluzet.
25:56 Impossible de savoir si l'ogre des Ardennes se trouvait dans cette région à cette époque,
26:01 même si maître Seban n'exclut pas dans le dossier Bluzet un crime à caractère sexuel
26:06 qui ressemblerait à du Fourniret très semblable par exemple à celui de Johanna Parrish,
26:11 jeune Anglaise retrouvée nue dans une rivière en Bourgogne.
26:15 De longues analyses ADN sont conduites dans la camionnette du tueur jusqu'en juin 2023,
26:20 mais aucune trace génétique de Virginie Bluzet.
26:25 Et dans cette heure du crime, on vous retrouve justement maître Didier Seban,
26:29 vous êtes l'un de nos invités, vous défendez avec maître Marine Alali
26:33 la famille de Virginie Bluzet dans ce dossier.
26:36 Alors il y a deux pistes qui apparaissent et qu'on a peut-être trop longtemps négligées,
26:40 vous nous parliez tout à l'heure de l'effet tunnel, on s'est focalisé sur "Le Petit Ami",
26:45 deux pistes, la première j'ai envie de dire c'est Pascal Jardin qui a déjà tué,
26:52 elle est particulièrement intéressante cette piste.
26:55 - Oui, vous savez on a eu une série de meurtres en Saône-et-Loire
26:59 qui a abouti à la création de l'association Christelle.
27:02 L'association Christelle c'est une association qui regroupe des familles
27:07 de jeunes femmes assassinées en Saône-et-Loire.
27:10 - Avec la maman de Christelle.
27:11 - Avec la maman de Christelle, oui, donc il y a eu Nathalie Maire, Sylvie Aubert, Vanessa Thielon,
27:16 ou encore une autre affaire qui a été jugée Anne-Sophie Girolet.
27:19 Et ce qui nous frappe dans cette affaire d'abord c'est qu'on retrouve le corps de Virginie
27:26 dans la Saône, il y a plusieurs affaires où on retrouve les corps de jeunes femmes dans la Saône,
27:33 qu'on la retrouve avec des menottes, ça n'est pas courant malgré tout l'utilisation de ces menottes,
27:39 on l'a vu par exemple dans le cas de Michel Fourniret, ces menottes,
27:43 qu'on la retrouve aussi avec ce lien qui l'empêche de parler, cette tée d'oreiller,
27:52 enfin une série d'éléments qui nous font penser aux autres meurtres de Saône-et-Loire
27:56 et qui nous font dire que les enquêteurs à l'époque s'intéressent à la proximité de la victime
28:01 mais ne s'intéressent pas à un tueur de passage ou à un tueur qui peut résider.
28:05 Et donc on réinterroge qui peut résider à un temps dans le coin, et donc on réinterroge ces affaires.
28:12 Et c'est vrai que Pascal Jardin, pour nous, enfin tous les experts qui l'ont vu,
28:17 ont dit de lui qu'il avait le profil d'un tueur en série, il voyageait beaucoup, il était verpé,
28:22 il voyageait le soir, il a abordé Christelle qui est rentrée chez elle,
28:28 donc ça aurait pu être parfaitement le cas de Virginie.
28:31 Et je dirais que le fait qu'il ait, lors de l'audience d'Assise, parlé d'une Virginie,
28:38 ce n'est pas un prénom si courant, évidemment ça nous a immédiatement attiré l'oreille
28:43 et on a demandé à ce qu'on s'intéresse à lui.
28:47 C'est troublant et ça attire l'attention.
28:48 Thomas Juchor, vous êtes en ligne avec nous dans l'heure du crime, journaliste au journal de Saône-et-Loire
28:52 et vous connaissez bien cette affaire, vous avez fait un long article sur cette affaire.
28:56 Pendant ce temps de silence, il y a eu ce non-lieu pour le petit ami,
29:02 puis ensuite il y a ces enquêtes qui partent dans plusieurs directions,
29:06 notamment celle de tueur en série.
29:07 Le papa de Virginie, il n'a jamais baissé les bras ?
29:11 À l'annonce du non-lieu, il était quand même découragé,
29:15 il n'avait plus l'envie de se battre, il a perdu sa femme dans le même temps.
29:22 Il a retrouvé cette envie quand l'association Christelle l'a contactée
29:32 et c'est à partir de ce moment qu'il s'est remis à se battre.
29:36 Aujourd'hui il y croit plus que tout.
29:38 Maître Marine Alaly, vous défendez vous aussi la famille de Virginie Bluzet,
29:43 juste un petit mot, les vérifications ADN n'ont rien donné,
29:46 que ce soit pour Fourniré ou pour Jardin ?
29:49 Pour l'instant les scellés qui nous restent n'ont pas parlé,
29:52 et les scellés qu'on a dans les autres dossiers n'ont plus.
29:55 Après il y a encore de l'ADN en cours et ce n'est pas terminé sur ce plan-là du tout.
29:59 Il faut dire aussi qu'il y a beaucoup de scellés qui ont été détruits ?
30:02 Il y a des scellés qui ont été détruites,
30:03 mais dans ce dossier-là on a la chance d'en avoir encore,
30:05 notamment les menottes, et on a espoir qu'elles parlent un jour.
30:08 Avec les nouvelles techniques ?
30:10 Avec les nouvelles techniques, et elles n'ont pas été exploitées d'après nous jusqu'au bout.
30:13 Et juste ce que je voulais rajouter, qu'on n'a pas dit depuis le début,
30:16 c'est que c'est un meurtre qui a une connotation sexuelle quasi-certaine.
30:19 On sait que l'autopsie n'a pas révélé de plaies sexuelles manifestes
30:24 du fait du prolongement du corps dans l'eau,
30:26 mais elle a été retrouvée entièrement dénudée en bas.
30:29 Donc elle n'a que ses vêtements en haut,
30:30 elle est dénudée en bas et a des menottes dans le dos.
30:32 Donc ça ressemble quand même à un crime sexuel d'une violence particulière
30:35 qui peut faire penser à un tueur en série du type Pascal Jardin ou Michel Fourniré.
30:39 Dossier menacé de fermeture, mais qui va prendre finalement la direction du pôle d'école Keyes.
30:44 Virginie Bluzet, la fausse noyée du hameau du petit Chauveur.
30:48 Depuis le temps qu'on attendait ça, je suis content,
30:51 même si je sais que ça va être long encore.
30:53 L'enquête de l'heure du crime, on se retrouve dans un instant sur RTL.
31:10 - Le jour du crime aujourd'hui, la longue enquête pour retrouver le meurtrier de Virginie Bluzet,
31:14 21 ans, disparue à Beaune en février 1997, retrouvée assassinée un mois et demi plus tard.
31:19 Un suspect écroué, puis écarté de l'enquête.
31:23 La piste des tueurs en série examinée, un dossier menacé de fermeture.
31:28 Mercredi 28 juin 2023, la cour d'appel de Dijon examine la demande de la famille de Virginie Bluzet
31:34 et de son avocat de confier le dossier au pôle d'école Keyes à Nanterre.
31:39 Seule possibilité selon Michel Bluzet pour que l'affaire reste ouverte.
31:43 En novembre 2002, le non-lieu prononcé par le juge d'instruction avait plongé le papa de Virginie
31:48 dans le plus sombre des désespoirs.
31:50 "Je n'ai plus envie de me battre, j'ai eu envie de tout abandonner", confiera-t-il au journal de Soneloir.
31:56 Son épouse Nicole, dévastée par la tragédie et le chagrin, mourra deux ans plus tard.
32:01 Mercredi 13 septembre 2023, 26 ans après la mort de Virginie Bluzet,
32:06 les juges de Dijon autorisent le transfert du dossier Bluzet au pôle d'école Keyes.
32:11 Celui-ci ne sera donc plus refermé, il va bénéficier d'une nouvelle lecture.
32:16 "Depuis le temps qu'on attendait ça, je suis content, même si je sais que ça va être long encore",
32:21 réagit alors Michel Bluzet.
32:23 Les parcours du premier suspect, Didi, et du meurtrier Pascal Jardin,
32:27 dont le mot d'opératoire pourrait correspondre au cas Bluzet, pourraient être réexaminés.
32:34 "Et pour l'instant on n'en est pas là, parce qu'au pôle judiciaire des col-keys,
32:37 on vient tout juste de recevoir le dossier Bluzet, il faut du temps pour que la machine judiciaire se mette en place.
32:42 Maître Didier Seban, avocat au barreau de Paris, est dans cette affaire où vous défendez la famille de Virginie Bluzet,
32:48 avec maître Marine Allaly, qui est également l'une de nos invitées aujourd'hui dans le studio de l'heure du crime.
32:52 C'est assez long la mise en route, alors on est très heureux que le pôle des col-keys soit là,
32:58 pour reprendre ces dossiers qui autrefois étaient complètement abandonnés, mais ce n'est pas encore chose faite.
33:04 Virginie Bluzet, on n'a pas encore fait d'acte là-dessus."
33:07 "Non, non, c'est vrai que c'était des dossiers qui étaient en bas de l'armoire,
33:10 de chez un juge qui n'avait pas le temps de s'en occuper à Châlons, ou en tout cas qui ne prenait pas le temps de le faire.
33:16 Maintenant, c'est un des 30 dossiers d'une juge d'instruction totalement dédiée aux col-keys.
33:21 Ça change évidemment le regard. Il lui faut du temps pour le renumériser, pour le retravailler, pour le lire,
33:28 pour décider d'orientation d'enquête. Nous allons l'aider, nous l'avons aidé d'ores et déjà en faisant une demande,
33:35 notamment de travail sur les scellés ou de travail sur les pistes de tueurs en série.
33:40 Je crois qu'on est sur la bonne voie de retravailler ces dossiers-là,
33:47 en les mettant en perspective avec d'autres affaires criminelles en France.
33:52 Notre inquiétude, c'est que c'est peut-être un des derniers dossiers acceptés par le Pôle, on y reviendra...
33:58 Oui, parce qu'ils ne sont pas assez nombreux, tout simplement.
34:01 Ils sont trois, c'est ça, Maître Marina Lally ? Il y a trois juges d'instruction ?
34:06 Oui, il n'y a que trois juges d'instruction, et ce dossier est un des derniers arrivés au Pôle,
34:09 et pour l'instant peut-être le dernier pour un certain temps, puisque les juges n'acceptent plus de nouveaux dossiers,
34:14 leur charge de travail étant suffisante et déjà très importante.
34:18 Ce dossier est en cours de relecture maintenant au Pôle, on en est trop heureux pour ce dossier,
34:23 et évidemment on ne peut pas oublier les autres dans ces moments-là.
34:26 Bien sûr, et ce qui serait bien, c'est qu'il y ait un quatrième juge d'instruction,
34:30 effectivement je crois que la demande vous l'avez faite auprès du Garde des Sceaux ?
34:33 Oui, le Garde des Sceaux nous l'avait promis, il n'est pas arrivé.
34:36 Le Garde des Sceaux nous écoute, et il faut absolument un quatrième juge à ce Pôle judiciaire.
34:40 Vous vous y êtes engagé, il faut nommer un quatrième juge au Pôle des Colcais.
34:44 Thomas Juchor, vous êtes journaliste au journal de Saône-et-Loire et vous connaissez bien cette affaire.
34:48 Je voudrais que vous nous disiez un mot des enquêteurs de l'époque, ils ont tout fait,
34:52 là vous parliez de ce gendarme dans votre article, vous le citez longtemps, vous l'avez rencontré,
34:58 aujourd'hui encore il a la mémoire complète et détaillée de l'affaire.
35:04 Oui, il se souvient assez bien en effet de l'affaire.
35:08 Ils ont tout fait à l'époque, ils ont fait le maximum de son point de vue.
35:14 Après, il le dit, s'ils n'ont pas réussi à trouver la vérité, c'est qu'il leur a manqué quelque chose.
35:22 Évidemment, l'affaire n'est pas résolue, donc c'est qu'il manque quelque chose.
35:28 Notamment, on parlait tout à l'heure des pigeons, on ne sait pas trop ce qu'il en est.
35:32 Par exemple, c'est un point, à l'époque, je ne suis pas sûr qu'ils aient beaucoup investigué là-dessus.
35:36 Qu'est-ce qu'il vous dit, ce gendarme ?
35:40 Selon lui, qu'est-ce qu'on a raté et quelle piste devait être à nouveau creusée ?
35:44 La piste du petit ami qui devrait être réinterrogée, c'est ça ?
35:48 S'il le savait, mais il ne le sait pas.
35:52 Sur le petit ami, pour lui, il faudrait reprendre tout l'entourage,
35:57 il faudrait réinterroger tout le monde pour avoir une chance de trouver quelque chose,
36:01 s'il y a quelque chose à trouver sur ce petit ami.
36:04 Le dossier est sauvé, il est au Paul Colquez. Un indice, finira-t-il par parler ?
36:10 Virginie Bluzet, la fausse noyée du hameau du petit chauveur, peut-être qu'ils vont trouver la faille.
36:15 Pour cela, il faudra sans doute que quelqu'un parle.
36:18 L'enquête de l'heure du crime, je vous retrouve tout de suite sur RTL.
36:20 L'heure du crime.
36:22 Jean-Alphonse Richard, jusqu'à 15h30 sur RTL.
36:26 On vous a dit que Darty faisait aussi des cuisines ?
36:28 Promis, ce mois-ci, on change de cuisine.
36:30 Et pour l'installation ?
36:31 Promis, ce n'est pas moi qui m'en occupe.
36:33 L'installation de votre cuisine, c'est Darty qui s'en charge.
36:36 En plus, jusqu'au 31 mars, la pause est offerte.
36:39 Prise de rendez-vous et conditions en magasin est sur cuisine.darty.com.
36:42 Darty, concepteur cuisine. Un choix incomparable de cuisine et d'électroménager.
36:46 L'heure du crime.
36:48 Jean-Alphonse Richard, jusqu'à 15h30 sur RTL.
36:52 Dans l'heure du crime, aujourd'hui, nous revenons sur la disparition et l'assassinat de Virginie Bluzet à l'hiver 97 à Beaune.
36:58 Affaire jamais résolue malgré de nombreux témoignages et une série d'indices.
37:03 26 ans après, le dossier est au pôle des Colcais.
37:06 Ultime espoir pour la vérité.
37:08 L'affaire Virginie Bluzet est le cinquième dossier des crimes inexpliqués de Saône et Loire à être transmis au pôle des Colcais.
37:16 Après les cas de Sylvie Aubert, Nathalie Maire, Carol Soltysiak et Vanessa Thielon.
37:22 L'occasion pour l'avocat Didier Seban de demander que de nouveaux moyens soient déployés pour aider à la résolution de ces mystères.
37:29 Michel Bluzet, 75 ans, garde toujours l'espoir de savoir qui a tué sa fille Virginie.
37:34 Peut-être qu'ils vont trouver la faille.
37:36 Pour cela, il faudra sans doute que quelqu'un parle.
37:40 On n'a toujours pas arrêté le vrai assassin.
37:42 Et donc, moi maintenant, ça commence à devenir long parce que mon épouse est décédée.
37:46 Moi, je devais bien savoir la vérité envers mon épouse.
37:49 J'ai tout le temps dit que je me battrais jusqu'au bout.
37:52 Heureusement qu'il y a eu l'association pour bien se battre avec eux.
37:54 Tout ça ne serait pas été facile pour moi.
37:56 La voix de Michel Bluzet, c'est évidemment le papa de Virginie.
38:00 C'était dans l'émission "Au bout de l'enquête" sur France 2.
38:03 On retrouve l'un de nos invités dans cette heure du crime.
38:05 C'est maître Didier Seban, avocat de la famille de Virginie Bluzet avec maître Marine Alali, qui est également dans le studio aujourd'hui de RTL.
38:14 Maître Didier Seban, dans le cas Bluzet.
38:18 C'est paradoxal cette histoire.
38:20 Je reviens sur ce qu'on disait au début.
38:22 On a beaucoup de choses, mais on ne sait rien.
38:25 Presque le dossier peut être encore vivant et réveillé.
38:29 Oui, on a beaucoup d'éléments, beaucoup de témoignages un peu contradictoires sur l'emploi du temps de Virginie.
38:35 Mais évidemment, on n'a pas ce moment où tout va basculer.
38:40 Les éléments sur le crime, son organisation.
38:45 Les éléments sur l'auteur.
38:48 Donc au fond, on sait presque tout de sa dernière soirée, sauf le moment de sa disparition.
38:54 Presque toutes ses fréquentations, pas forcément tout.
38:57 Et on ne sait pas à quel moment les choses ont pu se jouer.
39:01 Qui l'a enlevé ?
39:03 Qui a pu la violenter de cette manière-là ?
39:06 Cette scène horrible qui aboutit à cette découverte dans la rivière.
39:11 Au fond, tous les dossiers de Soneloir 2 ont été résolus, dans ce que vous citiez.
39:16 Il en reste 5 qui ont tous été transmis au Paul Colquist.
39:20 Il y a sûrement quelque part un secret ou plusieurs secrets en Soneloir qui vont nous permettre de découvrir la vérité.
39:27 On en est convaincus en s'y consacrant.
39:29 Je peux vous dire qu'il y a des enquêteurs maintenant de la section de recherche de Dijon qui sont dédiés à cette affaire.
39:35 Ceux qui ont élucidé l'affaire Estelle Mouzain.
39:39 Donc des enquêteurs impliqués, sérieux, engagés.
39:43 Moi je crois vraiment qu'on doit pouvoir trouver la vérité.
39:46 J'ai promis à Michel, j'ai promis aux frères et sœurs de Virginie qu'on leur donnerait la vérité.
39:53 Je pense que là les moyens sont mis.
39:56 Et que sur à la fois les aspects de police scientifique mais aussi d'interrogatoire,
40:00 il faut aussi s'interroger sur ce qu'est devenu Didier.
40:05 Est-ce qu'il a été impliqué dans d'autres affaires ?
40:07 Est-ce qu'il a été impliqué dans le parcours des uns et des autres ?
40:11 Mais ça c'est très important et je suis heureux de vous entendre dire qu'on va trouver et que vous avez cet optimisme.
40:15 Ce n'est pas toujours le cas avec vous Maître Seban.
40:17 C'est pour ça que je le dis, il y a une espèce d'impulsion qui est optimiste et c'est très bien.
40:25 Thomas Juchor, on vous retrouve journaliste au journal de Saône et Loire.
40:28 Lors de votre enquête sur cette affaire, enquête des années après évidemment,
40:32 et vous avez recueilli beaucoup de témoignages.
40:35 Qu'est-ce qui se dit sur place ? On pense à quoi ? Quelles sont les pistes qui ont émergé ?
40:42 C'est difficile à dire. Il y a 27 ans après, les mémoires sont parfois éteintes.
40:56 Les témoins de l'époque ne veulent pas toujours se manifester.
41:01 C'est un mystère complet.
41:05 Est-ce que comme le dit Maître Seban, il y a une espèce d'optimisme ?
41:09 On se dit que ce n'est pas possible, la personne va être retrouvée.
41:12 Elle est peut-être d'ailleurs encore là, dans la ville, pourquoi pas ?
41:15 C'est peut-être quelqu'un du coin ?
41:17 Ce qui est certain, c'est qu'il y a matière à faire des recherches dans cette affaire.
41:23 On parlait tout à l'heure de la connotation sexuelle du meurtre.
41:27 On a encore vu récemment au Pôle Colcaise une affaire Caroline Marcel,
41:33 où quelqu'un a été interpellé et écroué.
41:38 Ça peut tout à fait être le cas dans l'affaire Virginie Bluzet.
41:42 Il y a des matières à rechercher, c'est certain.
41:45 Maintenant, il faut mettre les choses en place pour que ça soit fait.
41:49 Maître Marine Alali, on vous retrouve dans cette heure du crime.
41:52 On entend ce que dit Thomas Juchor, évidemment, il faut continuer à creuser.
41:56 Notamment cette piste, vous me l'avez dit tout à l'heure, du meurtre à connotation sexuelle.
42:00 Une piste qui est importante, ça veut dire quoi ?
42:02 Ça veut dire qu'un témoignage est toujours possible aujourd'hui ?
42:05 Bien sûr, un témoignage est toujours possible.
42:07 Il y a beaucoup de témoignages, mais il manque peut-être le témoin
42:10 qui apporterait le dernier élément pour pouvoir réunir l'intégralité du puzzle
42:13 et le déroulement de la soirée de Virginie.
42:16 C'est un dossier sur lequel on est particulièrement optimiste
42:19 parce qu'il reste plein de choses à faire qui n'ont pas été faites.
42:21 C'est déjà des grosses pistes de travail pour les enquêteurs.
42:25 Et même dans le dossier, il y a énormément d'informations
42:28 qui n'ont pas été exploitées justement peut-être par trop d'inv...
42:32 Des fois on fait beaucoup de travail, mais il faut traiter ce travail,
42:35 l'organiser, mettre les choses en perspective les unes avec les autres.
42:38 Et là on a des milliers de témoignages et finalement on se perd dans ces témoignages.
42:41 - Qu'on a empilés aussi. - C'est ça, on les lit un par un et on se perd.
42:44 Et finalement c'est pas si facile que ça de savoir où étaient Virginie et quand,
42:48 de savoir le déroulement exact de la soirée
42:50 et peut-être de mettre en exergue quelqu'un qui aurait menti
42:53 justement qui démontrerait que Virginie n'a pas pu être là
42:58 où il dit l'avoir vue ou des choses comme ça.
43:00 Et ça, ça n'a jamais été fait.
43:02 - La piste "Pascal Jardin", elle est toujours ouverte ?
43:06 - Elle est toujours ouverte à notre sens.
43:08 - Parce que moi elle me paraît intéressante.
43:10 - Elle paraît très intéressante parce qu'il a le profil,
43:13 qu'il était particulièrement agissant à ce moment-là,
43:15 vu qu'il dit qu'il était dans une période de crise particulière,
43:18 vu qu'on est que quelques semaines après le meurtre de Christelle Bléry.
43:22 Donc évidemment c'est quelqu'un qu'on doit,
43:24 une piste qu'on doit exploiter et qu'on doit exploiter jusqu'au bout,
43:26 ce qui n'a toujours pas été fait.
43:28 - Maître Didier Seban, je vais terminer cette émission avec vous.
43:31 Il faut saluer le courage de vos clients,
43:34 Michel Bluzet, les sœurs aussi de Virginie
43:37 qui depuis toutes ces années se battent en famille
43:40 pour que la vérité triomphe.
43:42 Et il faut leur rendre hommage parce que c'est aussi grâce à cette famille
43:45 que le dossier finalement n'a pas été fermé,
43:47 en tout cas qu'il a continué à vivre.
43:49 - Oui, je dis toujours que Michel Bluzet m'émeut à chaque fois
43:53 et le client pour lequel j'ai une tendresse pour tous mes clients,
43:58 mais une tendresse particulière parce que cette volonté de savoir,
44:02 cet engagement de cet homme,
44:05 ça touche le cœur et on a envie pour lui de lui donner les réponses.
44:10 - Merci infiniment Maître Didier Seban, Maître Marine Alali
44:14 et puis Thomas Juchor d'avoir été les invités de l'heure du crime.
44:18 Merci à l'équipe de l'émission, rédactrice en chef Justine Vignaud,
44:21 préparation Marie Beaussard, Priscille de Guéphier, réalisation Nicolas Godet.
44:25 Jean-Alphonse Richard sur RTL.
44:28 Et l'heure du crime.

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