• il y a 8 mois
A 77 ans, elle porte le surnom de Ma Dalton. Héroïne de bande dessinée au caractère bien trempé, explosif et hors la loi. La réputation qui colle désormais à la peau de Marie-Thérèse Garcia. Une grand-mère soupçonnée d'être impliquée dans un assassinat vieux de presque trente ans. Celui à l'été 1995 d'une jeune mère de famille, Corinne Di Dio, retrouvée découpée dans une malle flottant dans la scène. Le mobile serait une jalousie sentimentale, cuite et recuite, qui ne se serait jamais effacée.
Retrouvez tous les jours en podcast le décryptage d'un faits divers, d'un crime ou d'une énigme judiciaire par Jean-Alphonse Richard, entouré de spécialistes, et de témoins d'affaires criminelles.
Regardez L'heure du Crime du 06 mars 2024 avec Jean-Alphonse Richard.

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Transcription
00:00 14h30, 15h30, l'heure du crime sur RTL.
00:05 Jean-Alphonse Richard.
00:06 Elle s'est mise au bout de la table.
00:08 J'ai parlé de Corinne Didiot.
00:09 Et elle m'a regardée, moi dans les yeux,
00:12 et elle m'a dit "tu vois, là où tu es là, exactement là où tu es".
00:16 C'est là où elle a été étranglée et en a eu du mal.
00:18 Bonjour, à 77 ans, elle porte le surnom de Madalton,
00:24 une héroïne de bande dessinée au caractère bien trempée,
00:27 explosif et hors la loi.
00:29 Réputation qui colle désormais à la peau de Marie-Thérèse Garcia,
00:32 une grand-mère soupçonnée d'être impliquée
00:34 dans un assassinat vieux de presque 30 ans.
00:37 Celui d'une jeune mère de famille, Corinne Didiot,
00:40 retrouvée découpée dans une malle flottant sur la Seine,
00:43 le mobile serait une jalousie sentimentale,
00:46 cuite et recuite, qui ne se serait jamais effacée.
00:50 Dans cette affaire, qui a brutalement resurgi
00:53 dans les premières semaines de 2023,
00:55 les enquêteurs vont découvrir le parcours caché
00:57 et insoupçonnable de cette grand-mère si tranquille
01:00 en apparence des secrets de famille,
01:02 où elle apparaît comme une femme puissante, déterminée,
01:05 qui, pour certains, ne supporterait pas qu'on lui barre la route.
01:09 Cette sombre réputation, ses accusations, ses rumeurs,
01:13 suffisent-elles à faire de cette femme
01:14 une tueuse glaciale et impitoyable ?
01:17 Question posée aujourd'hui à nos invités.
01:19 L'affaire Marie-Thérèse Garcia,
01:22 les secrets inavouables du pavillon de Saint-Hilarion.
01:25 Pour moi, c'est une fugue.
01:27 Sans doute Corinne avait envie de se ressourcer ces derniers temps,
01:30 elle était fragile.
01:31 L'enquête aujourd'hui de L'Heure du Crime,
01:33 la seule émission radio 100% fait divers
01:35 en partenariat avec Enquête Criminelle sur W9.
01:39 A tout de suite sur RTL.
01:41 L'Heure du Crime, présenté par Jean-Alphonse Richard sur RTL.
01:45 Que vous ayez envie d'un store-bann grand ou très grand,
01:53 d'une pergola à lame ou à toile,
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02:11 14h30, 15h30, Jean-Alphonse Richard sur RTL.
02:15 L'Heure du Crime.
02:18 Dans L'Heure du Crime aujourd'hui, l'affaire Marie-Thérèse Garcia.
02:20 Au début de l'été 95, le nom de cette quinca génère
02:23 au gros caractère va se retrouver citée dans
02:26 La Disparition d'une Femme, tuée et dépecée.
02:29 Lundi 19 juin 1995, en fin de journée,
02:34 Corinne Didiot, 37 ans, commercial chez Bouygues,
02:37 en poste à Guyancourt dans les Yvelines,
02:39 s'apprête à quitter son bureau.
02:41 La journée s'est déroulée sans incident,
02:43 Corinne a enchaîné les rendez-vous,
02:44 ses collègues n'ont rien noté de particulier.
02:47 La jeune femme, cheveux blond, visage rond, bien dessinée,
02:50 "Salut tout le monde", puis s'achemine vers le parking,
02:53 monte dans sa Peugeot 205 et disparaît du paysage.
02:57 Ce soir-là, elle ne rentre pas chez elle,
03:00 dans les jours qui suivent, elle ne donne aucune nouvelle.
03:02 Personne ne sait où elle est passée.
03:04 Aucune trace non plus de la Peugeot 205.
03:07 La gendarmerie émet un avis de recherche
03:10 pour disparition inquiétante et commence à faire le tour des proches.
03:14 Corinne est alors séparée d'un certain Antonio Marquez,
03:18 ressortissant espagnol.
03:20 Avec lui, elle a eu un petit garçon romain, 10 ans.
03:23 Peu avant de disparaître, Corinne avait confié le petit garçon
03:26 à une de ses amies, Marie-Thérèse Garcia.
03:29 Deux mois après la disparition, Marie-Thérèse, 49 ans,
03:33 est convoquée à la gendarmerie de Rambouillet.
03:35 Elle a du mal à expliquer l'absence de Corinne, dit "idiot".
03:38 "Pour moi, c'est une fugue",
03:40 sans doute avait-elle envie de se ressourcer,
03:42 indique Marie-Thérèse,
03:43 qui laisse entendre que la jeune femme était ces derniers temps fragile,
03:46 un peu dépressive.
03:48 Le petit romain a depuis été confié à Antonio Marquez, le papa.
03:52 L'enquête ne va pas plus loin.
03:54 1997, deux ans après la disparition,
03:57 la brigade criminelle de Versailles passe en revue
04:00 les affaires non résolues des Yvelines.
04:02 Pour Corinne, dit "idiot",
04:04 les enquêteurs font le lien avec une malle sanglante
04:07 qui avait été découverte à l'époque, le 28 juin 95,
04:10 information qui n'avait pas été transmise à la PJ.
04:14 La malle s'était échouée dans un bras de la Seine,
04:17 aux Andelies, dans l'heure, à l'intérieur.
04:19 La brigade fluviale avait découvert le corps d'une femme,
04:22 sans tête ni main, frappée de 14 coups de couteau.
04:26 Le bagage conservé sous le scellé est expertisé.
04:29 L'ADN de Corinne, dit "idiot", est présent.
04:31 L'enquête repart.
04:33 Et les soupçons se portent tout de suite sur l'ancien compagnon,
04:36 Antonio Marquez.
04:37 Profil peu recommandable de braqueur,
04:40 de voyou impliqué dans des trafics de stupes.
04:42 Il était prêt à tout pour récupérer son fils
04:45 après la séparation avec Corinne.
04:47 Il l'avait même kidnappé l'enfant une fois,
04:50 à une sortie d'école pour l'emmener en Espagne.
04:52 Cet homme est alors recherché, mais il reste introuvable.
04:56 Les policiers s'intéressent aussi au profil de Marie-Thérèse Garcia,
05:00 qui connaissait très bien Corinne, dit "idiot",
05:02 et pour cause, elle était en couple avec Francisco Marquez,
05:06 le frère d'Antonio.
05:07 Il y a quelques années, on l'a surnommé "Madalton",
05:10 au début des années 80, elle avait été mise en cause
05:13 dans le braquage d'un bureau de poste des Yvelines.
05:16 Elle avait bénéficié d'un non-lieu.
05:17 Marie-Thérèse certifie qu'elle avait de bonnes relations avec Corinne.
05:21 Elle adorait son fils, le petit Romain,
05:24 avec qui elle jouait les grands-mères
05:26 dans le pavillon de Saint-Hilarion, à une heure de Versailles.
05:29 Ici, les enfants la surnommaient "Mamie Trésor".
05:34 "Madalton" ou "Mamie Trésor", les enquêteurs vont devoir choisir.
05:38 Entre les différents visages de Marie-Thérèse Garcia,
05:42 simple témoin d'une disparition qui cachait un crime brutal,
05:45 mais qui va bientôt être accablée
05:49 par des témoignages spectaculaires,
05:50 dont celui d'une de ses filles,
05:52 mais on va voir ça dans la suite de l'heure du crime.
05:55 Nous sommes aujourd'hui en partenariat avec Enquête Criminelle sur W9,
05:58 qui diffuse ce soir un épisode consacré à cette affaire.
06:03 Ça sera à 21h05.
06:05 On est avec nous dans le studio RTL de l'heure du crime,
06:08 avec Charlotte Durand. Bonjour Charlotte.
06:10 - Bonjour.
06:11 - Merci infiniment d'être avec nous dans l'heure du crime.
06:14 Vous êtes journaliste, police, justice, réalisatrice,
06:16 et vous avez réalisé l'épisode de W9,
06:19 qui est diffusé ce soir sur cette affaire Didiot.
06:23 Il y a cette disparition, Charlotte, il faut y revenir,
06:27 de Corinne Didiot, elle a 37 ans,
06:30 et c'est une femme, on va se dire tout de suite,
06:32 c'est une femme qui a une vie privée qui est un peu agitée, c'est ça ?
06:36 - Oui, Corinne Didiot est quelqu'un qu'on peut qualifier d'un petit peu rebelle,
06:40 et de son plus jeune âge,
06:42 elle a fréquenté des personnes qui étaient un petit peu en marge de la société,
06:45 on dit qu'elle aimait les mauvais garçons,
06:48 elle gravitait un petit peu dans ce milieu du grand banditisme parisien.
06:52 - Oui, c'est ça.
06:53 Et donc le premier suspect, on peut le dire comme ça,
06:57 c'est naturellement, c'est le compagnon, ou l'ancien compagnon,
07:01 on s'y perd un petit peu, qui de toute façon est trouvable à cette époque-là,
07:04 c'est Antonio Marques.
07:05 - Antonio Marques, oui, qui est son ancien compagnon,
07:07 et qui est surtout le père de son fils Romain,
07:10 et avec qui elle a déjà eu des conflits,
07:12 puisqu'il avait kidnappé l'enfant Romain en 1987,
07:16 il avait été condamné à un an de prison d'ailleurs, pour ces faits,
07:20 mais récemment, ils avaient repris contact au début de l'année 95,
07:23 et ça faisait en fait plusieurs mois.
07:24 - Ça allait mieux, c'est ça ?
07:25 - Ça allait mieux, visiblement entre eux, ils se revoyaient pour le bien de leur fils,
07:29 et c'était une demande aussi de Romain, qui avait envie de revoir son papa.
07:32 - Donc lui, à l'époque, il n'y a pas de réponse, parce qu'il n'est pas là,
07:34 on sait pas où il est.
07:35 - Alors, à l'époque, il est en Espagne, avec Romain, on le sait,
07:39 c'est ce que dit aussi Marie-Thérèse Garcia d'ailleurs,
07:41 mais il est en Espagne avec son fils,
07:43 qu'il a récupéré quelques jours après la disparition de Corinne.
07:47 - Bonjour Maître Joseph Cohen-Saban.
07:49 - Oui, bonjour.
07:50 - Merci infiniment d'être avec nous aujourd'hui,
07:52 également dans le studio de l'Heure du Crime,
07:54 vous êtes avocat au barreau de Paris,
07:56 et dans cette affaire, vous défendez la famille de Corinne Didiot.
08:00 Avec vous, Maître Cohen-Saban, il y a ce corps de Corinne qui est découvert,
08:05 il est totalement dépecé, sur le coup, on ne sait même pas qui c'est,
08:08 puisqu'il n'y a pas la tête, il n'y a pas les mains.
08:10 - Et ça mettra du temps.
08:11 - Voilà, et on peut dire que c'est un assassinat d'une grande barbarie.
08:15 - À 14 coups de couteau, c'est déjà une certaine volonté,
08:18 une certaine détermination.
08:20 Le découpage post-mortem est pas beau, c'est pas beau, c'est moche.
08:25 Mais les faits qui ont précédé sont déjà en eux-mêmes détestables,
08:33 c'est violent, ça comporte une part de haine.
08:37 Et ça, il faudra bien sûr qu'on en reparle, je pense, parce que...
08:41 - On s'est acharné, c'est ça, de toute façon on s'est acharné.
08:44 - Voilà, au niveau des éventuels mobiles, les deux suspects majeurs
08:47 que sont Antonio Marquez et Marie-Thérèse Garcia,
08:51 sont des gens qui ont de bonnes raisons, semble-t-il,
08:56 en ce qui concerne Antonio, c'est l'évidence.
08:58 Mais même en ce qui concerne Marie-Thérèse,
09:00 ce sont des gens qui ont de bonnes raisons,
09:02 ou qui pouvaient avoir de bonnes raisons,
09:04 de détester copieusement Corinne Didion.
09:08 - Que dit la famille, à ce moment-là, quand on leur apprend ?
09:11 Parce que la nouvelle, effectivement, de la découverte du corps,
09:13 elle est tardive, ça a traîné beaucoup.
09:15 Qu'est-ce que dit la famille, à ce moment-là ?
09:17 Ils tombent des nues ? Ils comprennent pas ?
09:20 - Non, tout le monde savait bien sûr qu'elle avait disparu.
09:23 On n'avait même pas retrouvé sa voiture, je le précise,
09:25 on ne l'avait jamais retrouvée.
09:26 - Exactement, la Peugeot 205.
09:28 - Ils savent, ils se doutent qu'elle est morte.
09:31 Ils savent également, et ça ils ont été les témoins vivants,
09:35 qu'à peine quelques jours,
09:38 et le corps de Corinne devait être encore chaud,
09:40 à peine quelques jours plus tard, après sa disparition,
09:44 Marie-Thérèse et Antonio se préoccupent de récupérer
09:48 le passeport du petit, le carnet de santé,
09:51 tous les documents.
09:52 Ils vont d'ailleurs voir la sœur de Corinne qui les détient.
09:57 Ils les prennent sans autre forme de discussion.
09:59 - Oui, donc ça attire l'attention fatalement de cette famille.
10:02 Bonjour Maître Damien Legrand.
10:04 - Bonjour.
10:05 - Merci infiniment d'être également vous aussi dans le studio de l'heure du crime.
10:08 Aujourd'hui tout le monde est là,
10:09 vous êtes avocat au barot de Paris et de Lille,
10:11 et dans cette affaire, vous êtes l'avocat de Marie-Thérèse Garcia,
10:16 je le précise avec maître Najwa El Haïté.
10:19 Marie-Thérèse Garcia, au début, votre cliente,
10:25 lorsqu'on retrouve cette disparition de Corinne Didiot,
10:30 elle va dire "elle n'est pas très bien, elle a disparu".
10:33 Elle a toujours dit ça, non ? Au début ?
10:35 - Oui, c'est-à-dire que c'est une des, effectivement,
10:38 premières personnes qui est interrogée au sujet du devenir d'une copine.
10:41 - Ce qui est normal.
10:42 - Ce qui apparaît normal.
10:43 Et elle va être, c'est la grande particularité de ce dossier
10:47 qui est en cour depuis 28 ans.
10:49 - Oui.
10:50 - Joseph Cohen-Samon vient de le dire,
10:52 elle a été l'une des premières à être suspectée.
10:55 Et c'est la grande particularité de ce dossier
10:57 qui n'a véritablement jamais vraiment évolué au sens probatoire du terme.
11:01 Il y a eu deux ordonnances de non-lieu qui ont été rendues au fil des années.
11:05 Et notamment cette théorie selon laquelle Marie-Thérèse Garcia
11:09 aurait eu des raisons d'en vouloir à Corinne Didiot
11:12 va être battue en brèche par plusieurs éléments du dossier.
11:15 L'un des éléments les plus essentiels que vous venez d'évoquer,
11:18 c'est tout simplement que Corinne Didiot lui avait confié son fils,
11:21 son propre fils Romain.
11:23 - Mais pourquoi elle dit ça ?
11:24 Pourquoi elle dit Corinne Didiot, elle est dépressive, ça ne va pas très bien ?
11:28 Elle a ce sentiment à l'époque ?
11:30 - Non.
11:31 - Parce qu'elle ne l'a plus redit depuis.
11:32 - Je pense qu'à l'époque, tout le monde cherche une raison à cette disparition
11:37 puisqu'effectivement, il faudra deux années pour identifier le corps de Corinne Didiot.
11:44 Donc il y a toute cette étape durant laquelle,
11:46 durant des années, on ne sait pas véritablement ce qui lui est arrivé.
11:49 Et je pense qu'elle cherche à ce stade, un peu comme tout le monde,
11:52 des explications au fur et à mesure où elle est interrogée,
11:55 parce qu'elle va l'être très souvent.
11:57 - Elle dira qu'elle est touchée, attristée par cette disparition ou pas du tout ?
12:01 - Je pense que sans, dans un premier temps, savoir ce qui lui est arrivé,
12:05 elle se pose, comme tout le monde, la question de savoir
12:07 si c'est une disparition volontaire ou si on peut l'imputer à quelqu'un.
12:11 - Un mot très court, Charlotte Durand.
12:13 "Madalton", c'est son surnom, parce qu'elle a un gros caractère, c'est ça, cette femme ?
12:18 - C'est un surnom qui lui a été donné par certains membres de sa famille,
12:21 notamment son ancien beau-fils, l'ancien compagnon de sa fille.
12:24 Forcément, ça fait référence à la matriarche dans la saga Lucky Luke.
12:28 Donc oui, c'est une femme autoritaire qui mène un petit peu son monde à la baguette.
12:32 C'est comme ça qu'elle est perçue.
12:34 - La police judiciaire va continuer son enquête discrète, accumulant les témoignages.
12:39 L'affaire Marie-Thérèse Garcia, les secrets inavouables du pavillon de Saint-Hilarion.
12:43 Tu vois où tu te trouves, c'est exactement là qu'on a étranglé Corinne,
12:48 et ça n'a pas été simple.
12:50 L'enquête de l'heure du crime, on se retrouve dans un instant sur RTL.
12:55 - 14h30, 15h30.
12:57 - L'heure du crime sur RTL.
12:59 - 14h30, 15h30.
13:03 - L'heure du crime sur RTL.
13:05 - Heure du crime en partenariat aujourd'hui avec Enquête Criminelle sur W9,
13:10 consacrée à l'affaire Marie-Thérèse Garcia, cette grand-mère au passé judiciaire chargée.
13:16 Interesse la police dans une affaire de meurtre en 1995,
13:20 celui d'une femme retrouvée découpée dans une malle.
13:23 Une preuve, 9 ans après un témoignage, la câble.
13:26 Lundi 23 août 2004, Nancy, l'une des deux filles de Marie-Thérèse Garcia,
13:33 se présente à la police judiciaire de Versailles.
13:36 Elle indique vouloir témoigner dans l'affaire du meurtre de Corinne Didiot.
13:40 Aux enquêteurs, elle fait savoir qu'elle est là pour se décharger d'un poids sur sa conscience.
13:45 Ses déclarations sont spectaculaires.
13:47 Nancy explique s'être un jour retrouvée en tête à tête avec sa mère
13:51 dans le salle à manger du pavillon familial de Saint-Hilarion.
13:55 La conversation apportée sur Corinne Didiot, sa mère lui aurait déclaré
13:59 « Tu vois où tu te trouves, c'est exactement là qu'on a étranglé Corinne »
14:05 et ça n'a pas été simple.
14:07 Nancy croit savoir que la jeune femme aurait été démembrée dans le garage du pavillon.
14:12 Trois hommes auraient participé à cette macabre opération.
14:15 Antonio Marques, l'ex-conjoint de la jeune femme,
14:18 l'ancien compagnon et un individu chargé du dépeçage.
14:21 Nancy explique en substance que le crime profitait à l'ancien conjoint,
14:25 il détestait Corinne, il voulait garder son fils avec lui,
14:28 mais profitait aussi à sa mère.
14:30 Car Marie-Thérèse Garcia n'aurait jamais supporté que neuf ans auparavant,
14:35 Corinne Didiot ait eu une liaison avec son compagnon de l'époque,
14:39 Francisco, le frère d'Antonio.
14:42 Elle aurait donc participé à cette exécution par jalousie.
14:46 Les policiers ne prennent pas pour argent comptant cette confession.
14:50 Ils savent que les rapports entre Nancy et Marie-Thérèse sont orageux.
14:54 La fille aurait-elle voulu nuire à sa mère ?
14:57 Francisco Marques, ancien compagnon de Marie-Thérèse,
15:00 lui aussi en guerre contre cette femme,
15:03 assure que celle-ci lui a dit un jour en parlant de Corinne
15:07 « Je me suis enfin vengé d'elle ».
15:11 Mars 2007, la police judiciaire de Versailles débarque à Saint-Hilarion,
15:14 chez Marie-Thérèse Garcia, habitation fouillée de fond en comble.
15:18 Marie-Thérèse est placée une première fois en garde à vue.
15:21 Elle répète qu'elle avait de très bonnes relations avec Corinne Didiot,
15:24 pour preuve, quand Antonio Marques a kidnappé son fils en 1987,
15:29 c'est elle-même qui était intervenue pour qu'il le rende à sa mère.
15:34 Au sujet des déclarations de sa fille Nancy,
15:37 elle explique que c'est un tissu de mensonge destiné à lui nuire,
15:40 pas de preuve contre Marie-Thérèse, relâchée, enquête mise en sourdine.
15:45 Mercredi 11 janvier 2023, presque 28 ans après le meurtre de Corinne Didiot,
15:52 revoilà Marie-Thérèse Garcia, dans le cadre d'une toute autre affaire,
15:57 la disparition très médiatisée dans le marais Poitvin du couple Kevin Trompa-Leslie Orelbeck.
16:04 Marie-Thérèse Garcia est, par le plus grand des hasards, la grande-tante de Leslie.
16:10 Elle a participé aux recherches, sur une écoute,
16:13 elle dit au papa de Leslie, à propos de ceux qui auraient pu enlever le couple,
16:17 "il vaut mieux qu'on les chope avant qu'on sache qui c'est,
16:20 parce que moi, je vais les emmener en morceaux dans une valise, en tout petits morceaux,
16:25 parce que moi, je suis capable de te faire un grand sourire
16:28 et en même temps, je te plante un couteau dans le dos."
16:31 L'allusion aux morceaux dans une valise, le sort qui avait été réservé à Corinne Didiot,
16:36 va éveiller tout de suite la curiosité des enquêteurs de la PJ de Versailles.
16:40 Et des enquêteurs qui vont relancer la machine des investigations,
16:44 et cette fois présentée contre Marie-Thérèse Garcia, des indices, des preuves,
16:48 selon eux, notamment de nouveaux éléments ADN.
16:51 On va évoquer ce rebondissement dans la suite de l'heure du crime.
16:54 Il faut revenir sur ces années, avec ce témoignage,
16:58 ces déclarations spectaculaires de Nancy.
17:01 C'est l'une des deux filles de Marie-Thérèse, maître Joseph Cohen-Saban.
17:06 Vous êtes avec nous dans cette heure du crime.
17:08 Avocat depuis 28 ans de la famille de Corinne Didiot.
17:12 Je le précise parce que ça veut dire que vous avez la mémoire totale de ce dossier.
17:16 Lorsque Nancy fait ces déclarations, et d'ailleurs les policiers sont prudents là-dessus,
17:20 ils ne vont pas tout de suite, pour vous c'est un bouleversement dans le dossier ?
17:25 C'est un bouleversement que j'apprendrai avec un certain recul,
17:29 mais que je ne prendrai pas avec du recul, pourquoi ?
17:32 C'est qu'une fille qui envoie sa mère aux assises,
17:38 qui envoie sa mère aux assises pour qu'elle y finisse ses jours,
17:42 c'est difficile de venir dire juste qu'elle ne s'entende pas,
17:46 qu'elle se déteste par rapport à un problème de SCI que sais-je.
17:50 Quand de surcroît, l'ancien petit ami qui aurait eu des relations avec Corinne,
17:56 vient dire la même chose, avec des détails différents,
18:00 mais je vais s'ajouter peut-être, désolé si j'anticipe, sur un autre développement que vous aurez,
18:05 quand une des nièces est entendue sur une écoute téléphonique qui ne concerne pas notre affaire,
18:11 cette nièce va dire "quand j'avais 9 ans j'ai assisté à des choses horribles,
18:16 elle va mourir dans un accident de voiture, je ne fais aucun complotisme, c'est vraiment le hasard, hélas".
18:23 Elle va faire allusion au dépeçage.
18:25 Et quand on a tout ça, plus des éléments techniques qui vont se rajouter,
18:32 moi je prends ça comme un élément majeur.
18:34 Maître Damien Legrand, vous êtes avocat avec maître Najwa El Haïté,
18:40 de Marie-Thérèse Garcia qui, elle, tout de suite nie absolument ce scénario,
18:44 elle dit "ma fille raconte n'importe quoi, c'est fantasmatique",
18:48 mais la fille dit quelque chose d'intéressant,
18:50 elle dit "c'est une vengeance presque amoureuse qui a été ressassée pendant des années".
18:54 Oui, alors ce qu'il faut préciser d'abord, c'est que les déclarations d'Annecy n'ont jamais permis à la justice,
18:59 et n'ont jamais servi à la justice, j'allais dire, de motif de certitude
19:04 en ce qui concerne l'implication de Marie-Thérèse Garcia,
19:06 en dépit de ces déclarations réitérées de la part d'Annecy et précises,
19:11 la justice a rendu, je disais tout à l'heure, deux ordonnances de non-lieu.
19:16 Pourquoi ? D'abord parce qu'il y a effectivement cette idée que,
19:19 même si on ne s'entend pas, et même on l'apprendra par la suite,
19:23 si elle a, en quelque sorte, piqué le petit ami de sa maman,
19:27 ça peut être tout de même assez gravissime que de considérer qu'une fille accuse sa mère.
19:32 Ce qui va surtout être amené à considérer que c'est insuffisant,
19:35 c'est que tout ce qu'elle dit, en termes de détails,
19:38 vous avez expliqué tout à l'heure, elle l'étrangle par exemple,
19:40 - Elle raconte tout, c'est très détaillé.
19:42 - Les enquêteurs vont surtout constater que ça n'est pas confirmé
19:46 par les éléments probants d'enquête.
19:48 Elle dira par exemple que la voiture est enterrée dans le jardin,
19:51 elle dira par exemple qu'on l'a étranglée, on constatera qu'elle a été poignardée.
19:54 Enfin, tout ce qu'elle affirme comme détail a été vérifié
19:58 et s'est avéré en contrariété avec les éléments objectifs du dossier.
20:02 C'est pour ça que ce témoignage a été écarté.
20:04 Ce n'est pas tellement parce que c'est sa fille
20:06 et qu'on considère que c'est un témoignage fort.
20:09 Les raisons d'être, c'est que ça n'est pas cohérent avec les éléments du dossier.
20:13 - Charlotte Durand, vous êtes journaliste et réalisatrice
20:17 du documentaire de l'épisode de W9 d'Enquête Criminelle
20:22 qui est diffusé ce soir à 21h05 et qui va parler de cette affaire.
20:26 Je voudrais que vous nous parliez, Charlotte,
20:30 de cette écoute dans le dossier Kevin Trompa-Leslie Orelbeck.
20:34 Vous savez, c'est ce couple qui a été horriblement assassiné
20:36 dans des conditions épouvantables en Vendée.
20:40 Qu'est-ce qu'elle dit, Marie-Thérèse, sur cette écoute
20:44 pour qu'elle attire autant l'attention ?
20:46 Elle fait allusion à une valise, c'est ça ?
20:48 - Oui, c'est ça. En fait, elle est sur écoute.
20:50 Elle n'est absolument pas au courant à ce moment-là.
20:52 Et elle dit au papa de Leslie,
20:54 les policiers ont intérêt à choper rapidement les coupables
20:57 de la disparition de Leslie, sous-entendu,
20:59 puisque sinon je le ramène en morceau dans une valise.
21:02 Donc, c'est des propos qui, tout de suite,
21:06 dans la tête des policiers, font référence à ce qui est arrivé à Corinne.
21:09 - Un mot là-dessus, Maître Cohen-Saban,
21:12 sur cette écoute, l'allusion à la valise.
21:14 On en a beaucoup parlé, entre nous,
21:17 ça veut tout dire et rien dire, cette histoire.
21:20 Parce qu'elle peut très bien dire ça sur un coup de colère.
21:24 - Bien sûr, mais la référence, elle n'a pas dit
21:26 "je le ramène avec la tête au bout d'une pique".
21:29 "Je le ramène dans une valise coupée en rondelles".
21:32 Et elle ajoute, qu'elle est du genre
21:36 à avoir la mémoire longue,
21:38 elle peut sourire devant et planter un coup de couteau dans le dos derrière.
21:42 Ça y ressemble quand même.
21:44 Il va de soi que je n'établirai pas,
21:47 et je n'ai pas l'intention de le faire d'ailleurs,
21:49 je n'établirai pas et jamais
21:51 la culpabilité de qui que ce soit sur un propos.
21:54 C'est en revanche un indice.
21:56 - Mais elle dit qu'elle était en colère.
21:58 - Oui, elle l'était, c'est sûr.
22:00 - Damien Legrand, vous êtes son avocat,
22:02 à Marie-Thérèse Garcia,
22:04 à partir de ce moment-là, cette écoute fait beaucoup parler.
22:06 Même si, encore une fois, je pense,
22:08 elle ne veut pas dire forcément grand-chose.
22:10 Elle n'est pas très précise, etc.
22:12 Ça peut être effectivement un énervement passager.
22:14 Mais à partir de là,
22:16 les projecteurs sont vraiment braqués.
22:18 - Oui, d'ailleurs...
22:20 - Marie-Thérèse Garcia devient la suspecte numéro un.
22:22 - D'ailleurs, on peut considérer de manière même juridique
22:24 que c'est cet élément-là,
22:26 et non pas des éléments matériels,
22:28 et j'allais dire évidents,
22:30 qui vont relancer l'enquête.
22:32 C'est ce qui va faire dire aux enquêteurs
22:34 qu'on a quelque chose d'extraordinaire entre les mains.
22:36 Et comme vous le savez, il faut des charges nouvelles,
22:38 des éléments nouveaux pour revenir sur ce dossier.
22:40 Et c'est ça, en réalité,
22:42 qui va justifier que l'enquête va être relancée.
22:44 C'est dire, d'ailleurs,
22:46 s'il y a assez peu de choses tangibles,
22:48 je dirais, dans ce dossier,
22:50 parce qu'effectivement, Marie-Thérèse Garcia dira
22:52 "C'est pas parce que je dis ça
22:54 que, nécessairement, ça doit être mis en rapport
22:56 avec ce qui aurait été fait à l'époque."
22:58 D'ailleurs, on ne peut pas en conclure
23:00 bien davantage d'autres choses, si ce n'est qu'effectivement,
23:02 on parle d'un cas de figure
23:04 avec un mode opératoire identique.
23:06 Mais il y a des expertises
23:08 qui sont en cours, et notamment sur le terrain
23:10 psychologique, psychiatrique, pour déterminer
23:12 si, par exemple, c'est une femme
23:14 qui est énervée, qui est capable de dire
23:16 des choses comme ça sans vraiment les penser,
23:18 et si c'est en conformité avec son trait de personnalité.
23:20 - C'est des expertises qui sont en cours.
23:22 - Qui sont en cours, oui.
23:24 Bon, ça, c'est...
23:26 Enfin, ça, c'est secret de l'instruction.
23:28 - Pour l'instant, vous ne pouvez pas en parler, mais enfin...
23:30 - Mais elle est rentrée.
23:32 - Et s'il y a un procès aux assises, évidemment,
23:34 que ces expertises viendront sur la table
23:36 à ce moment-là.
23:38 L'enquête Corinne Didiot repart sur les chapeaux de roue.
23:40 Madd Alton va être interpellé.
23:42 L'affaire Marie-Thérèse Garcia,
23:44 les secrets inouïs,
23:46 inavouables du pavillon
23:48 de Saint-Hilarion.
23:50 - Je vis avec les morceaux de Corinne depuis 28 ans.
23:52 28 ans qu'on me la rabâche.
23:54 28 ans que je vis avec Corinne dans ma tête.
23:56 L'enquête de l'heure du crime.
23:58 Du sang dans la cave
24:00 et deux cheveux vont-ils faire tomber la grand-mère?
24:02 - 14h30, 15h30,
24:04 l'heure du crime sur RTL.
24:06 Jean-Alphonse Richard.
24:08 - L'heure du crime.
24:10 Jean-Alphonse Richard.
24:12 - Jusqu'à 15h30 sur RTL.
24:14 - Marie-Thérèse Garcia ignore
24:16 qu'elle est sur écoute à ce moment-là.
24:18 - Et que dit Marie-Thérèse Garcia?
24:20 - Elle dit,
24:22 moi si je les retrouve, ceux qui ont fait ça,
24:24 je les découpe en morceaux,
24:26 je les mets dans une balise.
24:28 - Au programme, aujourd'hui de l'heure du crime,
24:30 l'affaire Marie-Thérèse Garcia,
24:32 soupçonnée d'avoir participé au meurtre en 95
24:34 de Corinne Didiot, une mère de famille
24:36 qu'elle connaissait bien longtemps suspecte,
24:38 presque 28 ans plus tard,
24:40 printemps-été 2023,
24:42 elle est interpellée.
24:44 Lundi 22 mai 2023,
24:46 Marie-Thérèse Garcia, 77 ans,
24:48 est à nouveau en garde à vue pour l'affaire Corinne Didiot.
24:50 A propos de l'écoute téléphonique
24:52 interceptée 4 mois plus tôt dans le dossier
24:54 Leslie et Kevin, et dans laquelle
24:56 elle fait allusion à un corps en petits morceaux
24:58 dans une valise, elle dit,
25:00 c'est mon vocabulaire, je suis virulente
25:02 quand je parle, mais uniquement quand je parle.
25:04 Je vis avec les morceaux de Corinne
25:06 depuis 28 ans, 28 ans
25:08 qu'on me le rabâche,
25:10 28 ans que je vis avec Corinne dans ma tête,
25:12 ajoute-t-elle.
25:14 Les policiers l'interrogent sur le meurtre de Corinne Didiot,
25:16 ils avaient déjà le témoignage accablant
25:18 de sa fille Nancy,
25:20 ils disposent également d'une écoute téléphonique
25:22 sur laquelle une des petites filles de Marie-Thérèse,
25:24 Béthina, croit avoir assisté,
25:26 toute petite, à une scène
25:28 de dépeçage dans la maison,
25:30 la grand-mère nie en bloc ses affabulations.
25:32 Deux mois
25:34 avant l'interpellation, les enquêteurs se sont rendus
25:36 dans le pavillon de Saint-Hilarion,
25:38 grâce à un nouveau produit, le Blue Star Magnum,
25:40 ils ont détecté deux traces
25:42 de sang ancienne dans la buanderie
25:44 et l'escalier qui mène au sous-sol,
25:46 trop dégradé, pour savoir s'il s'agit
25:48 de sang humain ou animal. Par ailleurs,
25:50 les experts ont retrouvé dans la malle
25:52 où se trouvait le corps découpé
25:54 de Corinne Didiot, trois cheveux,
25:56 un appartenant à la victime,
25:58 deux autres, chatins clairs et
26:00 chatins foncés, qui pourraient être
26:02 ceux de Marie-Thérèse, ou à une
26:04 personne issue de sa
26:06 lignée maternelle. La grand-mère
26:08 dit que Corinne était fréquemment chez elle,
26:10 ses cheveux ont pu être transportés,
26:12 elle est mise en examen
26:14 pour le meurtre et incarcérée.
26:16 Et dans cette heure du crime,
26:18 on retrouve l'une de nos invités, c'est Charlotte Durand,
26:20 journaliste réalisatrice et qui réalise
26:22 le numéro d'enquête
26:24 criminelle ce soir à 21h05,
26:26 et consacrée à cette affaire.
26:28 Alors,
26:30 effectivement, Marie-Thérèse Garcia,
26:32 elle est en garde à vue,
26:34 on va lui présenter les traces de sang
26:36 qui ne semblent pas menées, qui ne sont pas
26:38 très importantes, parce qu'on ne sait pas trop si c'est du sang animal,
26:40 du sang humain, mais il y a les cheveux,
26:42 il y a ses cheveux, qu'est-ce qu'elle dit là-dessus,
26:44 Marie-Thérèse Garcia ? - Alors, concernant
26:46 les cheveux, Marie-Thérèse Garcia va expliquer
26:48 non seulement que bien comme elle fréquentait
26:50 Corinne, ses cheveux ont pu être
26:52 transportés, par l'intermédiaire de Corinne
26:54 ou par l'intermédiaire de Romain, et elle va aussi
26:56 faire remarquer que la couleur
26:58 de ses cheveux, qui sont chatins clairs
27:00 pour l'un, chatins un peu plus foncés pour l'autre,
27:02 ne correspond pas à sa couleur de cheveux de l'époque,
27:04 elle avait une chevelure noire-crobeau
27:06 au moment des faits. - Maître
27:08 Damien Legrand, vous défendez, je le rappelle,
27:10 avec un nageois, elle a hitté
27:12 Marie-Thérèse Garcia, qui est aujourd'hui
27:14 incarcérée,
27:16 il y a ces cheveux-là,
27:18 ce sont les premières preuves
27:20 matérielles qu'on a contre cette femme.
27:22 - Oui, alors ce qui est intéressant... - Et ça paraît un peu
27:24 accablant quand même. - Ce qui est intéressant de faire observer,
27:26 c'est que ça n'est pas du tout un élément nouveau,
27:28 contrairement à ce qu'on laisse entendre parfois,
27:30 dès 2017, dès 2018,
27:32 nous avions des éléments là-dessus. - D'accord.
27:34 - C'est en réalité la juge
27:36 qui a fait préciser
27:38 ces éléments ADN, on va dire,
27:40 pour tenter de démontrer qu'ils pouvaient
27:42 être éventuellement attribués à
27:44 Marie-Thérèse Garcia, parce que les expertises
27:46 de 2017 étaient
27:48 en réalité assez générales, ils disaient qu'on avait
27:50 retrouvé de l'ADN, mais sans autre forme de
27:52 précision, et c'est la raison
27:54 pour laquelle cet expert
27:56 qui va être amené à préciser
27:58 ses conclusions des années auparavant,
28:00 va dire ce que vous venez d'expliquer,
28:02 c'est-à-dire que ce n'est pas de l'ADN nucléaire,
28:04 il ne peut pas être rattaché à une personne,
28:06 on ne peut pas affirmer que ce soit l'ADN
28:08 de Marie-Thérèse Garcia, c'est ce qu'on appelle l'ADN
28:10 mitochondrial, donc rattaché
28:12 à une lignée. Est-ce que c'est
28:14 tel, est-ce que c'est quelqu'un de sa lignée maternelle,
28:16 on ne sait pas, on connaît le contexte,
28:18 vous l'avez indiqué tout à l'heure, avec sa fille
28:20 qui la câble, etc. Donc il y a
28:22 effectivement des choses qui ont
28:24 dû être faits vérifiées par le juge
28:26 d'instruction, mais de notre point de vue,
28:28 étant entendu, encore une fois,
28:30 que c'est le juge qui le fait vérifier, ça n'est
28:32 pas du tout un élément capital, loin de là.
28:34 - Alors je pense que maître Joseph
28:36 Cohen-Savant n'a pas le même avis
28:38 sur cette question, vous êtes, vous, l'avocat
28:40 de la famille de Corinne Didiot, et cela
28:42 depuis maintenant 28 ans, c'est-à-dire
28:44 depuis qu'elle a disparu, cette femme,
28:46 cet ADN, il est
28:48 important dans le dossier ? - Pour moi, il est capital,
28:50 il est naturel que mon confrère vous dise
28:52 qu'il ne l'est pas, moi je trouve tout à fait
28:54 naturel de dire qu'il l'est, et je vais vous expliquer
28:56 pourquoi je le dis.
28:58 D'abord parce que
29:00 la distinction
29:02 ADN mitochondrial,
29:04 ADN nucléaire,
29:06 si elle existe, je ne le conteste pas,
29:08 renvoie, pour le cas
29:10 où c'est du nucléaire,
29:12 du mitochondrial, pardonnez-moi,
29:14 renvoie à quelqu'un de la lignée
29:16 maternelle de Marie-Thérèse.
29:18 Donc, soit sa soeur,
29:20 soit sa tante,
29:22 soit ses filles.
29:24 Aucune, aucune d'entre elles
29:26 n'a jamais été suspectée
29:28 d'être dans le périmètre
29:30 lorsque les faits se sont produits.
29:32 Donc, il n'y a même pas d'enjeu
29:34 là-dessus. Pour moi,
29:36 et les experts qui ont examiné
29:38 ça sont de vrais professionnels,
29:40 c'est les meilleurs, qui nous conduisent
29:42 à Marie-Thérèse, ils nous conduisent à Marie-Thérèse.
29:44 Point. Et à personne d'autre.
29:46 - De sa prison, la grand-mère
29:48 va continuer à clamer son innocence.
29:50 L'affaire Marie-Thérèse Garcia,
29:52 les secrets inavouables
29:54 du pavillon de Saint-Hilarion.
29:56 C'était une jolie femme qu'on remarquait
29:58 qui dégageait quelque chose.
30:00 L'enquête aujourd'hui de l'heure du crime,
30:02 en partenariat avec Enquête Criminelle sur W9.
30:04 On se retrouve dans un instant sur RTL.
30:06 Retour aujourd'hui dans l'heure du crime
30:20 sur l'affaire Marie-Thérèse Garcia.
30:22 Au printemps 2023, cette grand-mère a été
30:24 incarcérée pour le meurtre d'une jeune femme
30:26 commis 28 ans plus tôt.
30:28 Des témoignages et deux cheveux
30:30 dans une malle sanglante l'accusent, elle nie.
30:32 Incarcérée à la maison
30:34 d'arrêt de Versailles, Marie-Thérèse Garcia
30:36 ne cesse de répéter qu'elle n'a rien à voir
30:38 dans la mort atroce de Corine Didiot.
30:40 Une femme dont elle n'était pas jalouse,
30:42 même si celle-ci aurait eu une aventure
30:44 avec son compagnon de l'époque.
30:46 Marie-Thérèse n'avait jamais
30:48 toléré cette histoire d'adultère.
30:50 Interrogée par la juge,
30:52 Marie-Thérèse Garcia indique
30:54 "Francisco a peut-être couché
30:56 avec, ça, je n'en sais rien,
30:58 mais connaissant Corine, je n'y crois
31:00 pas un instant." Elle ajoute que Corine n'était
31:02 pas une aguicheuse. C'est une jolie
31:04 femme qu'on remarquait, qui dégageait
31:06 quelque chose, en aucun cas, elle aurait
31:08 cherché à lui faire du mal.
31:10 Lundi 12 février 2024,
31:12 les avocats de Marie-Thérèse Garcia,
31:14 Maître Najwa El Haïté et Damien Legrand,
31:16 adressent une requête à la Cour
31:18 d'appel de Versailles pour que le dossier soit
31:20 entièrement réexaminé.
31:22 Ils estiment que de nombreuses pistes
31:24 n'ont pas été explorées. Ils mettent en avant
31:26 le témoignage posthume d'un ancien
31:28 braqueur violent, Jean-Jacques Maurice.
31:30 Ce dernier a été à une époque
31:32 l'amant de Corine Di Dio,
31:34 avant de lui vouer une haine féroce
31:36 en juin 97.
31:38 Alors que le corps découpé
31:40 de la jeune femme était identifié, Maurice
31:42 était retrouvé pendu.
31:44 Il avait laissé un mot qui revendiquait
31:46 le crime.
31:48 Un crime qu'il aurait commis
31:50 juste avant de se donner la mort.
31:52 Et dans cette
31:54 heure du crime, on retrouve Maître Damien
31:56 Legrand, je l'ai dit, qui défend avec
31:58 Maître Najwa El Haïté,
32:00 Marie-Thérèse Garcia. Pourquoi
32:02 Damien Legrand, pourquoi demander la
32:04 relecture du dossier, le
32:06 réexamen de tout le dossier ?
32:08 28 ans, je le répète, à 28 ans
32:10 d'enquête, le dossier il est peut-être
32:12 en ordre. - Non, c'est justement
32:14 la seule manière, j'allais dire, de les
32:16 contraindre, ces magistrats, à lire
32:18 vraiment le dossier et à ne pas recopier
32:20 presque servilement ce que le juge d'instruction
32:22 leur sert. Depuis tout à l'heure,
32:24 on débat, mais c'est compliqué parce qu'il y a
32:26 de multiples éléments qu'il faudra évoquer
32:28 et qui sont aujourd'hui couverts par le secret de l'instruction.
32:30 C'est une procédure qui a été prévue
32:32 après l'affaire Doutreau.
32:34 Et qui permet au juge de la chambre de l'instruction
32:36 de se saisir de tout le dossier.
32:38 Parce qu'aujourd'hui, il ne le voit qu'à travers le
32:40 prisme de la détention. Et donc, ils écrivent
32:42 que la détention est nécessaire parce qu'elle est
32:44 nécessaire et ils écrivent même qu'ils n'ont pas besoin
32:46 de dire si elle est innocente ou coupable.
32:48 Et, souvenez-vous, à l'époque,
32:50 les parlementaires qui s'étaient
32:52 justement penchés sur cette
32:54 désastreuse affaire avaient constaté ça.
32:56 Les gens restaient en prison en dépit de
32:58 l'absence de preuves et les magistrats
33:00 disaient "Nous, on n'a pas besoin de lire le dossier, la loi
33:02 ne nous l'impose pas et donc nous, ce que nous demandons
33:04 à la chambre de l'instruction de la Cour d'appel,
33:06 c'est justement de tout lire.
33:08 Et nous avons démontré dans cette requête
33:10 que tout ce qu'ils écrivent pour justifier
33:12 aujourd'hui la détention de Marie-Thérèse Garcia
33:14 est inexact. Et donc, j'espère
33:16 évidemment qu'il y aura une audience.
33:18 Pour l'instant, nous n'avons pas encore de réponse
33:20 à ce sujet. - Ça peut retarder la marche du dossier.
33:22 - Non, non, mais moi,
33:24 ce que je veux, c'est qu'on sache enfin
33:26 l'évité et qu'on arrête d'écrire n'importe quoi.
33:28 C'est sur tout ça qu'il est nécessaire.
33:30 - Charlotte Durand, c'est vous qui avez réalisé
33:32 l'enquête criminelle ce soir sur
33:34 W9 à 21h05
33:36 consacrée à cette affaire. On est en partenariat
33:38 aujourd'hui dans cette histoire.
33:40 Il y a la piste du fameux Jean-Jacques
33:42 Maurice. Alors, Jean-Jacques Maurice, il faut nous dire
33:44 deux mots là-dessus, parce que c'est un truand,
33:46 ça a été un amant de la victime de
33:48 Corinne Didiot. - Oui, Jean-Jacques Maurice, c'est
33:50 un ancien compagnon de Corinne Didiot.
33:52 Il se trouve qu'ils ont eu une
33:54 séparation plus que conflictuelle.
33:56 Jean-Jacques Maurice, en fait, suspectait
33:58 Corinne de l'avoir dénoncée lors
34:00 d'un de ses braquages. Il a été arrêté
34:02 en sortant d'un commerce. Il pensait
34:04 que c'était Corinne qui avait averti
34:06 les forces de l'ordre. Donc, il y avait
34:08 un conflit entre eux.
34:10 Il a avoué à un moment, par écrit,
34:12 avoir commis le meurtre de
34:14 Corinne Didiot. Mais il s'est suicidé
34:16 peu de temps après, en prison.
34:18 - Il avait laissé une lettre, quand même. - Il avait laissé une lettre.
34:20 Une lettre qui a été retrouvée par son père
34:22 à son domicile, que le papa de Jean-Jacques
34:24 Maurice a transmise aux enquêteurs.
34:26 Mais cette lettre, elle n'était pas vraiment circonstancié. C'était des
34:28 aveux très vagues et donc
34:30 très imprécis, qui n'ont pas permis
34:32 aux enquêteurs d'affirmer que c'était
34:34 de réels aveux. - Maître Joseph
34:36 Cohen-Saban, vous êtes avec nous dans l'ordre du climat.
34:38 - Oui, sous le titre épiné. - Avocat
34:40 de la famille de Corinne
34:42 Didiot. Peut-être qu'on n'a pas
34:44 examiné toutes les pistes, finalement.
34:46 - Bien sûr que oui. - Regardez la piste de Jean-Jacques
34:48 Maurice, elle apparaît comme ça. - Elle apparaît
34:50 comme ça, mais justement,
34:52 entre le moment où il fait cette lettre
34:54 et le moment où il se suicide,
34:56 il va parler avec des gens.
34:58 Et notamment avec son père.
35:00 En disant "tout ce que j'ai écrit là, c'est des conneries".
35:02 "C'est pas vrai du tout".
35:04 - Avant de se donner la mort.
35:06 Il n'écrit pas ça. - Il ne l'écrit pas, il le dit à son père
35:08 qui en témoigne. Son père, qui est un ancien
35:10 policier de haut rang, etc.
35:12 qui est suspecté de rien.
35:14 Et il va dire à son père qui en témoignera
35:16 que ce qu'il a écrit là
35:18 ne tenait pas debout et quelqu'un d'autre
35:20 semble avoir dit, mais ça je ne peux pas
35:22 être trop précis pour l'instant,
35:24 semble avoir dit qu'il l'avait fait à la
35:26 demande de Marie-Thérèse.
35:28 - Ça c'est autre chose.
35:30 On verra dans le dossier.
35:32 - Si vous me permettez...
35:34 - Allez-y.
35:36 - La thèse de Jean-Jacques Maurice a été
35:38 avancée par la défense de Marie-Thérèse.
35:40 Elle, par l'ancienne défense
35:42 de Marie-Thérèse, puisque mon confrère
35:44 est rentré récemment dans le dossier.
35:46 Cette piste a fait flop.
35:48 Shit.
35:50 Ensuite, l'ancienne
35:52 défense de Marie-Thérèse va s'en prendre
35:54 à l'ancien mari de Marie-Thérèse
35:56 qui est parti civil
35:58 et dont j'assure la défense.
36:00 En disant "c'est bizarre, il est allé
36:02 ceci, on devrait s'intéresser à lui".
36:04 Ça a été abandonné.
36:06 - Encore un petit mot,
36:08 il y a Antonio Marquez, c'est l'ancien
36:10 compagnon de Corinne.
36:12 Longtemps le suspect numéro un.
36:14 Il va parler en Espagne en 2017.
36:16 Il est en prison, on va aller le voir
36:18 là-bas, c'est ça le policier français ?
36:20 - Il va nous servir un morceau
36:22 de Flûte Enchantée.
36:24 Le problème c'est qu'il y a aussi son ADN
36:26 qui parle un peu.
36:28 Pour moi, ce n'est pas un ancien
36:30 suspect numéro un,
36:32 c'est pour moi un suspect très présent
36:34 et je considère moi,
36:36 c'est ma subjectivité peut-être,
36:38 mais je considère moi que dans ce dossier,
36:40 il mériterait largement d'être
36:42 assis au banc de la cour d'assises
36:44 avec Marie-Thérèse. - Si on le retrouve ?
36:46 - Si on le retrouve, sinon le défaut
36:48 criminel ça existe.
36:50 - La grand-mère est à ce jour
36:52 pour la justice, l'unique suspect
36:54 du meurtre de Corinne Didiot.
36:56 L'affaire Marie-Thérèse Garcia,
36:58 les secrets inavouables du pavillon
37:00 de Saint-Hilarion, la justice
37:02 est injuste quand elle est rendue
37:04 avec acharnement. L'enquête aujourd'hui
37:06 de L'Heure du Crime en partenariat avec
37:08 Enquête Criminelle sur W9, je vous retrouve
37:10 tout de suite sur RTL.
37:12 L'Heure du Crime, présentée par Jean-Alphonse Richard sur RTL.
37:22 Dans L'Heure du Crime aujourd'hui, l'affaire Marie-Thérèse Garcia,
37:24 cette grand-mère surnommée
37:26 Madalton est en prison depuis mai
37:28 2023 pour le meurtre
37:30 commis 28 ans auparavant de
37:32 Corinne Didiot. Elle conteste
37:34 avec véhémence toutes les
37:36 accusations.
37:38 Depuis l'incarcération de Marie-Thérèse Garcia,
37:40 ses avocats ont adressé
37:42 deux courriers à la maison d'arrêt de Versailles
37:44 pour dénoncer les conditions de détention
37:46 de leur cliente. Ils s'inquiètent
37:48 de son état de santé. La détenue
37:50 a fait plusieurs AVC, elle a perdu
37:52 11 kilos. L'objectif,
37:54 c'est clairement de la faire craquer,
37:56 alors qu'elle a toujours clamé son innocence,
37:58 indique maître Najwa El Haïté.
38:00 La justice est injuste
38:04 quand elle est rendue avec
38:06 acharnement. C'est ce que répète
38:08 depuis plusieurs semaines Marie-Thérèse
38:10 Garcia à ses avocats.
38:12 - Ils attendent quoi ?
38:14 Que ma grand-mère ressorte entre 4 planches ? Non, ça je ne le
38:16 comprends pas. Je peux vous dire que si elle ressort entre 4 planches,
38:18 moi j'attaque tout le monde. Ma grand-mère sera plus
38:20 là, mais eux ils ne seront pas tranquilles non plus, je vous le dis.
38:22 - La voix de Jessica,
38:24 la petite-fille de Marie-Thérèse Garcia
38:26 dans "Enquête criminelle" diffusée
38:28 ce soir sur W9. Nous sommes en
38:30 partenariat aujourd'hui avec
38:32 "Enquête criminelle" sur W9.
38:34 Maître Damien Legrand,
38:36 on vous retrouve dans cette heure du crime.
38:38 Je l'ai dit, vous êtes avocat de Marie-Thérèse
38:40 Garcia avec maître Najwa El Haïté.
38:42 Comment est-ce qu'elle va,
38:44 Marie-Thérèse Garcia ? Pas très bien
38:46 d'après ce que vous dites dans les médias.
38:48 - C'est le moins qu'on puisse dire. D'ailleurs, il y a un élément
38:50 que vous n'avez pas indiqué, c'est
38:52 qu'elle a entamé il y a un peu plus de 3 semaines de ça
38:54 une grève de la faim. - Vraiment ?
38:56 - Elle refuse de s'alimenter
38:58 et d'ailleurs ça donne lieu à quelque chose
39:00 assez cocasse, c'est que le juge d'instruction se fait
39:02 apparemment communiquer chaque matin
39:04 un petit billet pour savoir
39:06 combien de grammes elle a perdu la veille.
39:08 Bon, mais ça ne semble à vrai dire
39:10 sensibiliser personne d'autre que nous.
39:12 Et bien sûr que vous avez cité
39:14 les phrases qu'elle prononce, en fait il y a quelque chose
39:16 d'assez effrayant à détenir cette femme
39:18 de 77 ans pour un crime
39:20 qu'elle dit ne pas avoir commis
39:22 et dont il n'est pas démontré qu'elle l'ait fait.
39:24 28 ans après
39:26 l'effet,
39:28 c'est plus qu'injuste,
39:30 c'est totalement incompréhensible
39:32 et moi je crains, pour l'avoir visitée
39:34 encore récemment,
39:36 qu'elle ne décède en détention.
39:38 Et il y a quelque chose dans cette
39:40 volonté de ne pas voir de la part de la justice,
39:42 de fermer les yeux,
39:44 que ce soit d'ailleurs la juge ou la cour d'appel,
39:46 tout le monde est sensibilisé, on a le sentiment
39:48 que tout le monde s'en fout. - Ce que vous demandez c'est sa libération.
39:50 - Sa libération. - Dans l'attente d'un procès.
39:52 - Évidemment, je veux dire, je ne vois pas
39:54 en quoi cette détention provisoire
39:56 28 ans après l'effet
39:58 est nécessaire à quoi que ce soit, si ce n'est
40:00 et nous l'avons dit à plusieurs reprises
40:02 et je pense que c'est la raison d'être de cette
40:04 détention provisoire, de la faire avouer,
40:06 de la faire craquer, ou peut-être même
40:08 qu'il lui arrive quelque chose, mais en tout état
40:10 de cause, j'avoue que j'ai du mal
40:12 à comprendre la motivation
40:14 exacte de ce qui est en train de se dérouler
40:16 notamment sur la mise en danger actuelle
40:18 de Marie-Thérèse Garcia.
40:20 - Maître Joseph Cohen-Saban, alors vous, vous êtes
40:22 l'avocat de la famille de Corine Didiot, alors
40:24 c'est une famille qui attend depuis 28 ans
40:26 des réponses à une question simple
40:28 qui a tué Corine
40:30 et pourquoi un tel acharnement, pourquoi une telle
40:32 cruauté, vous nous l'avez dit au début
40:34 de cette émission. Avec vous, on répertorie
40:36 un petit peu les charges contre Marie-Thérèse Garcia.
40:38 Selon vous, le dossier, il est loin
40:40 d'être vide, même si elle est seule
40:42 sans doute à être renvoyée aux Asies.
40:44 - Elle ne sera pas seule, encore
40:46 une fois, puisqu'il y a, sauf ailleurs
40:48 de ma part, un mandat d'arrêt qui va être pris
40:50 contre
40:52 Antonio Marques, parce que... - Ça c'est important.
40:54 - C'est important, ça sent l'importance. - Ça veut dire que
40:56 vous êtes les deux ensemble, c'est ça ? - Oui, oui.
40:58 C'est la thèse qui est avancée
41:00 et qui ne me paraît pas incohérente.
41:02 Les charges qui pèsent
41:04 sur Marie-Thérèse, on vient de les
41:06 énumérer.
41:08 - Ennumérer, oui.
41:10 - Il y en a d'autres.
41:12 Elle a sa défense.
41:14 Elle ne reconnaît pas
41:16 les faits, et de vous à moi, il serait bien bête
41:18 de les reconnaître. Car
41:20 précisément, si elle les reconnaît,
41:22 elle finit sa vie en prison, c'est l'évidence.
41:24 Donc, elle ne les
41:26 reconnaîtra jamais. Puis c'est pas le genre
41:28 à reconnaître qu'elle ne veut pas.
41:30 Elle ne les reconnaîtra jamais.
41:32 Donc, l'institution
41:34 judiciaire dans son entier, n'est pas
41:36 assez naïve pour croire
41:38 que maintenir quelqu'un en détention
41:40 fera qu'elle se fera à Rackyrie
41:42 pour se condamner à perpétuité.
41:44 Par contre, à perpétuité relative
41:46 à son âge. Moi, en tant
41:48 que défenseur des partis civils,
41:50 je n'ai pas à me mêler
41:52 de la détention provisoire. C'est un principe.
41:54 Je ne m'en mêle pas, d'ailleurs, je ne me présente
41:56 pas aux audiences de la Chambre de l'Instruction.
41:58 Ça, c'est l'affaire de... - Vous laissez faire la justice là-dessus ?
42:00 - Là, je les laisse faire là-dessus.
42:02 Et chaque fois qu'on fait un mémoire, on dit
42:04 qu'on s'en rapporte à la décision de la justice.
42:06 Il est vrai que quand vous lisez
42:08 les 29 pages ou les 30 pages
42:10 de l'arrêt, du dernier arrêt de la Chambre
42:12 de l'Instruction de Versailles,
42:14 et quand vous collationnez
42:16 les noms des magistrats
42:18 qui ont déjà été amenés à statuer,
42:20 que ce soit au niveau du tribunal de Versailles,
42:22 il n'y a plus de place pour personne d'autre.
42:24 Ils ont tous vu le dossier.
42:26 - Charlotte Durand, c'est vous qui réalisez
42:28 ce soir l'épisode d'enquête criminelle
42:30 qui est diffusé sur W9.
42:32 Je le répète, c'est à 21h05 sur cette affaire.
42:34 Il y a beaucoup de témoignages.
42:36 Il faut absolument regarder cet épisode
42:38 qui est très bien fait.
42:40 Derrière tout ça, il y a une famille qui est déchirée.
42:42 Là, on a entendu la petite-fille
42:44 qui prend la défense de sa grand-mère.
42:46 Mais avec véhémence, elle parle presque comme sa grand-mère.
42:48 Et puis, il y a la fille aussi
42:50 qui a trahi,
42:52 qui a dit
42:54 "Maman est une tueuse".
42:56 - Il y a deux clans,
42:58 c'est une guerre des clans dans cette famille.
43:00 Il y a deux clans totalement opposés,
43:02 avec d'un côté la fille née Cathy
43:04 et sa fille Jessica qui est très proche de sa grand-mère
43:06 et qui, elles, sont prêtes à tout
43:08 pour voir Marie-Thérèse Garcia être libérée.
43:10 Et puis de l'autre côté, il y a Nancy
43:12 qui, elle, continue d'accuser sa mère
43:14 et dit qu'elle souhaite que la vérité
43:16 éclate dans ce dossier pour la mémoire de Corinne.
43:18 - Donc c'est cette famille déchirée qui peut-être
43:20 un jour sera présente aux Assises.
43:22 - Peut-être qu'elle sera.
43:24 - S'il y a un procès aux Assises, parce qu'on n'en est pas encore là.
43:26 L'enquête n'est pas terminée, on vient de le dire.
43:28 Merci infiniment, Charlotte Durand,
43:30 Maître Damien Legrand et Maître
43:32 Joseph Cohen de sa bande d'avoir été
43:34 les invités de l'heure du crime sur RTL.
43:36 Merci à l'équipe de l'émission. Rédaction en chef
43:38 Justine Vignaud, préparation Marie Bossard,
43:40 Priscille Degeffier, réalisation Nicolas Godet.
43:42 - Jean-Alphonse Richard sur RTL.
43:44 - L'heure du crime.
43:46 L'heure du crime.

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