La mort de Brice Louge, 30 ans, ouvrier agricole dans une petite commune de Haute-Garonne, a tout d'un suicide. Le geste désespéré d'un jeune homme empêtré dans une histoire d'adultère et qui aurait vu soudain le fil d'une vie tranquille se dérober. Pourtant, depuis le début de l'affaire, les enquêteurs ont bien du mal à savoir ce qui est arrivé cette nuit de février 2022 quand l'employé a été surpris dans les bras de sa patronne. Mais que s'est-il donc passé cette nuit-là derrière les murs de cette ferme plongée dans la pénombre ?
Retrouvez tous les jours en podcast le décryptage d'un faits divers, d'un crime ou d'une énigme judiciaire par Jean-Alphonse Richard, entouré de spécialistes, et de témoins d'affaires criminelles.
Regardez L'heure du Crime du 25 mars 2024 avec Jean-Alphonse Richard.
Retrouvez tous les jours en podcast le décryptage d'un faits divers, d'un crime ou d'une énigme judiciaire par Jean-Alphonse Richard, entouré de spécialistes, et de témoins d'affaires criminelles.
Regardez L'heure du Crime du 25 mars 2024 avec Jean-Alphonse Richard.
Category
🗞
NewsTranscription
00:00 14h30, 15h30, l'heure du crime sur RTL.
00:05 Jean-Alphonse Richard.
00:06 Ses parents, sans nouvelles de leur fils, redoutent un règlement de compte.
00:10 La dernière fois que Brice a été aperçu, c'était au lit avec sa patronne, dont le mari était absent.
00:15 Surpris par le fils de la dame qui s'est fâché, Brice a ensuite disparu, son véhicule également.
00:20 Bonjour, la mort de Brice Louge, 30 ans, ouvrier agricole dans une petite commune de Haute-Garonne,
00:28 à tout d'un suicide, le geste désespéré d'un jeune homme empêtré dans une histoire d'adultère
00:33 et qui aurait soudainement vu le fil de sa vie tranquille se dérober à un tragique et simple scénario.
00:41 Pourtant, depuis le début, les enquêteurs ont bien du mal à savoir ce qui s'est passé cette nuit de février 2022,
00:47 où il a été surpris dans le lit de sa patronne.
00:50 Si les témoignages des uns et des autres concordent, les investigations, elles, hésitent.
00:56 Aucune certitude sur la noyade du jeune homme, pas d'explication sur les chocs nombreux
01:01 constatés sur la carrosserie de sa voiture et la position de la victime dans l'habitacle.
01:06 La famille ne croit pas au suicide, elle n'exclut pas un autre scénario, criminel, une expédition punitive,
01:13 une course-poursuite, un homicide.
01:15 Une dernière expertise relance et conforte ses doutes.
01:19 Mais que s'est-il donc passé cette nuit-là, derrière les murs d'une ferme plongée dans la pénombre ?
01:25 Question posée aujourd'hui à nos invités.
01:27 Brice Louges, une mort en eau trouble.
01:30 Je suis entré dans la chambre, je l'ai surpris endormi avec ma mère, il était entièrement nu.
01:36 L'enquête, aujourd'hui de l'heure du crime, la seule émission radio 100% fait d'hiver à tout de suite sur RTL.
01:43 14h30, 15h30, l'heure du crime sur RTL.
01:47 14h30, 15h30, l'heure du crime sur RTL.
01:53 Jean-Alphonse Richard.
01:55 Dans l'heure du crime, aujourd'hui, la mort inexpliquée de Brice Louges à l'hiver dans un village de Haute-Garonne,
02:01 une nuit de 2022, cette ouvrie agricole âgée de 30 ans disparaît subitement du paysage, introuvable.
02:09 Une fuite incompréhensible qui cache un scénario inattendu.
02:13 Dimanche 20 février 2022, au matin, Annie et Michel Louges, qui habitent la petite localité de la Barthe-Rivière,
02:21 à 10 minutes de Saint-Gaudens, sont surpris de trouver la chambre de leur fils vide.
02:26 Brice n'est pas rentré de la nuit.
02:28 Sa voiture, une Renault Clio Campus grise, n'est pas garée devant la maison.
02:33 Rien qui ne ressemble à ce fils de 30 ans, célibataire discret, qui vit chez ses parents retraités.
02:39 Ils tentent de le joindre sur son portable, mais tombent sur la messagerie.
02:43 Personne n'a vu le jeune homme et personne n'a croisé sa voiture.
02:47 On imagine tout de suite un accident, mais rien n'a été signalé aux pompiers.
02:51 Les hôpitaux de la région n'ont enregistré aucun blessé à ce nom.
02:54 Les gendarmes de Saint-Gaudens sont alertés, les parents entendus.
02:58 Michel Louge explique que son fils a passé la journée de samedi à la chasse,
03:03 avec des amis, dans le Piémont pyrénéen, une région qu'il connaît comme sa poche.
03:07 Ils ont tiré des chevreuils et des sangliers.
03:10 Le soir, il est rentré à la maison de la Barthe.
03:12 Il avait laissé son équipement de chasseur, gilet fluo et fusil dans sa voiture.
03:17 Il a dîné avec son père. Il allait très bien.
03:20 Il était heureux après sa journée de chasse. Il n'a pas fait état de problème ou de souci.
03:24 Il est sorti sans dire où il allait et à quelle heure il comptait rentrer,
03:28 indique Michel Louge aux enquêteurs.
03:31 Lundi 22 février, les recherches battent leur plein autour de la Barthe-Rivière,
03:36 village où tout le monde connaît les Louges.
03:38 Brice, qui a fait des études de plombier-chauffagiste, a finalement choisi d'être ouvrier agricole.
03:44 Depuis 10 ans, il travaille dans une ferme toute proche, tenue par un couple, Nadine P et Pierre C.
03:50 Tous ses amis décrivent un garçon sérieux, simple, des lunettes posées sur le bout de son nez,
03:57 grand et mince, toujours souriant. Il chasse et il joue au foot.
04:00 Personne ne le décrit comme dépressif.
04:02 « On l'aime beaucoup, Brice ! Il fait partie de notre vie ! »
04:05 Il faut le retrouver, confie un ami à la dépêche du midi.
04:08 Des battus s'organisent. Le proche canal de Camon est inspecté, tout comme la Garonne.
04:14 Mais pas de trace du jeune homme ni de sa Renault Clio.
04:17 Au moment de sa disparition, il portait un pantalon de jogging noir, une polaire bleue,
04:22 des baskets bleues et ses inséparables lunettes de vue.
04:26 Les gendarmes s'attachent à reconstituer la soirée du samedi 19 février.
04:30 Ils apprennent que ce soir, la Brice Louge a quitté sa maison pour se rendre à la ferme de ses employeurs.
04:35 Il y a retrouvé sa patronne, Nadine P, 52 ans, par ailleurs conseillère municipale à la Barthe-Rivière.
04:42 Leur liaison durait depuis six mois. Nadine est entendue au titre de témoin.
04:47 Le soir de la disparition, elle était seule à la ferme.
04:50 Son compagnon était parti chasser avec des amis à plus de 600 km de là,
04:55 sur le domaine de Chambord, dans le Loir-et-Cher.
04:58 Autour de 23h, Pierre a tenté d'appeler Nadine pour savoir si tout allait bien.
05:03 Mais le téléphone de la compagne sonnait dans le vide.
05:06 Il s'est inquiété, il a contacté son fils, Bastien, 24 ans.
05:11 Il habite à une cinquantaine de kilomètres de l'appart.
05:14 Le fils est arrivé à la ferme familiale autour de minuit.
05:17 Il n'est pas entré par la porte principale, mais par la porte-fenêtre qui s'ouvre sur la chambre des parents.
05:23 Il a surpris sa mère et Brice Louge, entièrement nu, endormi dans le lit.
05:28 Le fils s'est mis en colère, l'ouvrier agricole a déguerpi aussitôt.
05:32 Tous les témoins de la scène, la mère, le fils et une grand-mère qui couchait à l'étage,
05:36 ont dit qu'il n'y a eu aucun geste de violence à l'encontre de Brice Louge.
05:41 Et ces témoignages vont évidemment se préciser, s'affiner.
05:44 Ils vont décrire un moment de panique pour Brice Louge, surpris dans le lit de sa patronne.
05:49 Scène qui, comme ça, peut ressembler à un vaudeville campagnard.
05:53 Mais il y a cette disparition inquiétante, troublante de l'un des acteurs, c'est-à-dire Brice Louge, l'ouvrier agricole.
06:00 Bien des mystères vont suivre, on va en parler dans le prochain chapitre de l'heure du crime.
06:04 On retrouve notre premier invité, c'est Rémi Buagiar. Bonjour Rémi.
06:08 Bonjour.
06:09 Merci infiniment d'être avec nous en direct au téléphone depuis Toulouse.
06:14 Vous êtes journaliste à la dépêche du midi et vous connaissez parfaitement cette affaire que vous suivez depuis le début.
06:20 Alors il y a cette disparition, Rémi Buagiar, il faut en dire un mot,
06:24 elle est extrêmement choquante, presque troublante, parce que dans ce village de l'Abarte, tout le monde se connaît.
06:31 Et jamais on n'aurait imaginé que ce garçon, même s'il est timide et parfois même un peu effacé, aurait pu disparaître comme ça d'un seul coup.
06:40 Ce qui est troublant, c'est surtout le fait qu'il disparaisse après avoir été surpris au lit avec sa maîtresse par le fils de cette dame.
06:47 À partir du moment où cette information commence à être connue, tous les gens pensent qu'il s'est passé quelque chose.
06:57 Parce qu'au départ, quand il ne donne pas signe de vie, des gens pensent qu'il est parti à la chasse, qu'il a pu se réfugier ailleurs, qu'il a pu partir parce qu'il aurait honte.
07:11 Parce qu'il ne se sentait peut-être pas bien après avoir été surpris dans ce lit, ce qui serait tout à fait logique et normal.
07:17 Les recherches, elles ne donnent rien, Rémi ?
07:20 Les recherches ne donnent rien, mais en même temps, pour en avoir parlé avec plusieurs membres de la justice en charge de dossier ou des enquêteurs,
07:30 elles ne donnent rien parce qu'ils ne savent pas où ils vont.
07:33 Ils multiplient les actes, ils ne savent pas s'il est parti loin, s'il est toujours aux alentours, s'il est dans un bois, s'il a eu un accident.
07:43 Ils survolent des zones et ils ne savent pas trop où chercher, quitte à avoir manqué des indices importants parce qu'ils n'ont pas été attentifs sur ce qui se passait à côté de la ferme, etc.
07:58 Les recherches durent très longtemps et arrivées avant le mois d'août, beaucoup pensaient qu'on ne les retrouverait jamais.
08:05 C'est ça, c'est toujours le problème des disparitions, c'est très compliqué de rechercher.
08:10 Effectivement, vous avez bien raison de le souligner, Rémi Béagéard, c'est les directions d'enquête qui souvent manquent au début.
08:15 Et ça, c'est extrêmement complexe pour les policiers ou les gendarmes d'ailleurs.
08:19 Bonjour Maître Morer.
08:20 Bonjour.
08:21 Merci infiniment d'être en direct aujourd'hui dans l'heure du crime depuis le bureau RTL de Toulouse.
08:27 On salue Patrick Tégéraud qui assure cette liaison et qui est à vos côtés.
08:32 Maître Morer, vous êtes l'un des avocats d'Annie et Michel Louge, ce sont les parents de Brice.
08:37 Alors Brice a disparu, on est là au début, avec sa voiture, ce qui n'est pas banal.
08:42 Personne ne croit à un coup de tête parce que ce garçon, j'ai envie de dire, il a la tête sur ses épaules.
08:48 Oui, exactement, personne ne croit à cette hypothèse au début.
08:52 Avant de retrouver Brice, ils en ont parlé entre eux, mais personne ne pouvait l'envisager.
08:58 Brice, c'était quelqu'un d'être très inséré, il était actif dans le village, notamment dans le cadre de l'association de la chasse.
09:05 Il était surtout très fusionnel avec ses parents et surtout il ne serait jamais parti sans donner de nouvelles.
09:10 Les parents en sont persuadés depuis le début.
09:13 Depuis le début, ils ressentent en eux qu'il y a quelque chose de grave qui s'est passé.
09:18 Allez-y, allez-y maître.
09:20 On a les amis qui se sont très mobilisés dès le début de la matinée.
09:24 Ils se sont rendus aux différentes caches connues des chasseurs, aux différents endroits des forêts plutôt cachées d'ailleurs,
09:30 qu'eux seuls connaissent. On a une zone qui est ratissée, des abords du canal qui sont vérifiés.
09:35 Tout le monde a été extrêmement actif dès le début de ce dossier.
09:38 Oui, c'est ça. Et vous avez raison de le souligner, le pressentiment parfois, ou même le sentiment des parents,
09:43 c'est quelque chose qui compte parce qu'ils connaissent leur fils et là ils ne comprennent pas du tout.
09:47 Justement, les parents sont au vac' nous aujourd'hui dans l'heure du crime.
09:50 Bonjour Annie et Michel Louge.
09:52 Bonjour monsieur Richard.
09:54 Merci infiniment d'être avec nous aujourd'hui dans l'heure du crime.
09:58 On en parlait avec l'un de vos avocats, Maître Moret. Annie Louge, je commence par vous.
10:03 Est-ce qu'il est fragile psychologiquement, Brice ? Parce qu'on va entendre ça dans cette affaire.
10:08 Fragile au point qu'il aurait fait peut-être n'importe quoi, parce qu'il serait parti comme ça, d'un seul coup, sur un coup de tête.
10:14 En fait, Brice n'était pas dépressif. Il n'avait jamais eu de traitement médical.
10:19 Il n'avait jamais manqué un jour de travail. Son caractère, il était discret, mais jovial et convivial.
10:25 Il était passionné par l'agriculture, la chasse. Il aimait la nature.
10:30 En fait, c'était quelqu'un de simple. Il aimait les repas avec les copains.
10:33 C'est vrai qu'il est parti le soir de sa disparition souriant, après un bon repas en famille et une belle journée de chasse.
10:41 Et ça, effectivement, pour vous, on ne peut pas l'admettre, mais on comprend. On se met à votre place.
10:46 Les parents, c'est terrifiant. Bonjour Maître Loga.
10:49 Bonjour.
10:50 Merci infiniment Camille Loga. Vous êtes également avocate des parents de Brice Louge.
10:56 On en parlait un instant avec votre confrère Joris Morer. Il y a cette voiture qu'on va retrouver bien plus tard dans le canal.
11:04 Est-ce qu'on a fouillé ce canal ? Parce que c'est assez troublant qu'on retrouve cette voiture aussi tard.
11:10 Alors, ça a été effectivement une des premières interrogations de la famille et source d'incompréhension, vous vous en doutez.
11:17 Bien sûr.
11:18 Et effectivement, ce qui interpelle d'autant plus, c'est que le canal avait déjà fait l'objet d'investigation.
11:24 Et la théorie qui sera mise en avant pour justifier le fait que l'on n'ait rien trouvé, ce sera l'utilisation d'un sonar plus puissant.
11:33 Oui.
11:34 Dans un deuxième temps.
11:35 Mais effectivement, on est passé à côté, en tout cas, de cette voiture si elle était là à ce moment-là.
11:39 Maître Morer, il y a les premières déclarations, elles sont importantes, Nadine P, de son fils Bastien.
11:45 Eux, ils sont formels, il n'y a pas de violence qui a été commise sur Brice Louge.
11:49 Alors déjà, il faut quand même rappeler que l'instruction est toujours en cours.
11:52 Oui.
11:53 Ça, c'est important de le dire.
11:54 Oui, et que donc, ça peut évoluer évidemment, les déclarations des uns des autres.
11:57 Ce qui est sûr, c'est qu'en l'état actuel des dossiers, les parents de Brice, ils sont vraiment très dubitatifs.
12:02 Après, il faut aussi s'entendre par ce qu'on entend exactement par violence.
12:06 Voilà.
12:07 Étant donné le contexte que vous avez rappelé tout à l'heure en introduction, on peut aisément comprendre que ce moment-là n'était pas...
12:13 Bien sûr.
12:14 N'était pas dans un climat de sérénité.
12:16 Vous venez de rappeler qu'il y a bien eu de la violence sur le mur, sur la porte.
12:20 Mais moi, ce que je veux quand même dire, parce que c'est important, c'est que parfois, la colère, vous savez, ça peut être une courte folie qui ne se maîtrise pas.
12:27 La colère, elle peut s'exprimer de façon vraiment très cruelle.
12:29 Tout est possible.
12:30 Et on va y revenir, Maître Morer, à effectivement cet accès de colère dans cette chambre.
12:35 Juste un petit mot avec vous, Rémi Buagillard.
12:37 Les témoins, ils racontent qu'ils le voient en partie, à partir en voiture, Brice, ou pas du tout ?
12:42 Est-ce qu'on le voit bien ? Est-ce qu'on le voit pas ? Il disparaît comme ça dans la nuit ?
12:44 Finalement, il n'y a pas trop de témoins, si ce n'est Bastien et Nadine qui sont sur place.
12:51 Eux, ils disent qu'il est parti de la maison, puis il serait revenu pour chercher des chaussures, puis il serait reparti.
12:58 Finalement, personne ne sait vraiment où il est allé.
13:01 Le canal en question, où il sera retrouvé six mois plus tard, est quand même situé à 200 mètres de la propriété.
13:09 Juste à côté.
13:10 En pleine nuit, une voiture qui potentiellement a fait l'étonnement, puisque les expertises imaginent ça, ça fait du bruit.
13:17 J'imagine que si vraiment il est allé dans ce canal après un accident, on l'entend.
13:24 On l'aurait entendu.
13:26 Il va falloir entendre presque six mois pour que le corps et la voiture soient retrouvés.
13:30 Brice Louges, une mort en haut trouble.
13:32 Sors d'ici, sors de nos vies, ne reviens plus jamais, tu es viré.
13:35 L'enquête, aujourd'hui, de l'or du crime.
13:37 On se retrouve dans un instant sur RTL.
13:39 14h30, 15h30, l'or du crime sur RTL.
13:44 Jean-Alphonse Réchat.
13:46 14h30, 15h30, l'or du crime sur RTL.
13:50 L'or du crime consacré aujourd'hui à la disparition et la mort de Brice Louges en février 2022 en Haute-Garonne.
13:56 Cet ouvrier agricole, 30 ans, ne donne plus de signe de vie depuis qu'il a été surpris dans le lit de sa patronne et s'est enfui.
14:03 Prix de remords et gagné par la honte, se serait-il suicidé ?
14:08 Jeudi 7 avril 2022, après un mois et demi d'absence de Brice Louges,
14:13 le procureur de Saint-Gaudens, Christophe Amuzantegui, ouvre une information judiciaire pour disparition inquiétante.
14:20 Une juge d'instruction est désignée.
14:22 Le procureur se pose les mêmes questions que la famille Louges.
14:25 Brice a-t-il eu un accident ? A-t-il été victime d'une tierce personne qui lui voulait du mal ?
14:29 Est-il parti volontairement ?
14:31 Au fil des semaines, les gendarmes continuent d'étudier les circonstances de la disparition.
14:36 Aucune garde à vue. Bastien, qui avait découvert Brice au lit avec sa mère, est entendu comme simple témoin.
14:43 Il assure n'avoir fait aucun mal à Brice, même s'il a explosé de colère.
14:48 Dans la chambre, il lui aurait lancé ces mots "sors d'ici, sors de nos vies, ne reviens plus jamais, tu es viré".
14:53 Il aurait également insulté sa mère.
14:55 Bastien a encore donné un coup de poing dans un mur de la chambre et a fait un trou.
14:59 La marque est visible.
15:01 Les gendarmes ont retrouvé quelques gouttes de sang dans la pièce.
15:04 Il s'agit bien de celui du fils de la famille, qui s'est blessé en cognant la cloison, pas de celui du disparu.
15:11 D'après Bastien, mais aussi sa mère et sa grand-mère, Brice Louges a quitté précipitamment la ferme, sans demander son reste.
15:18 Avant cela, il a enfilé à la hâte son pantalon de jogging.
15:22 Le fils, en colère, a alors tout de suite essayé de le joindre sur son portable.
15:26 Il voulait avoir des explications.
15:28 Il était minuit cinquante, mais Brice n'a pas répondu.
15:31 Ce dernier serait pourtant réapparu quelques minutes plus tard, semble-t-il, pour récupérer ses baskets qu'il avait oubliées.
15:38 Il s'est chaussé à la va-vite, puis est ressorti.
15:40 À une heure zéro deux, Bastien s'est appelé son compagnon, un gendarme.
15:45 Il voulait qu'il le rejoigne, car il était choqué par cette histoire et avait besoin de son soutien.
15:50 À une heure zéro six, le portable de Brice Louges a cessé d'émettre.
15:55 Le compagnon de Bastien est arrivé une demi-heure plus tard.
15:58 Les deux hommes ont longuement discuté, au frais, sur la terrasse de la maison,
16:02 avant de quitter la Barthe-Rivière autour de deux heures trente du matin.
16:06 « Il y a beaucoup de fantasmes autour de cette disparition, parce qu'il y a une histoire d'adultère »,
16:10 commente le procureur.
16:12 « Nous n'avons pas confirmation à ce stade d'un scénario macabre.
16:16 Aucun élément n'a mis en évidence une quelconque fragilité psychologique du disparu ou des tendances suicidaires.
16:22 La piste de l'homicide n'est pas complètement fermée », conclut le magistrat.
16:28 Mardi 2 août 2022, presque six mois après la disparition,
16:31 la Renault Clio Campus gris-bleu de Brice Louges est repérée par cinq mètres de profondeur
16:37 dans les eaux boueuses du canal de Camon.
16:39 Le corps de l'ouvrier agricole se trouve dans la voiture.
16:42 Ce même canal avait pourtant été exploré par les enquêteurs.
16:46 Dans l'habitacle, il y a le téléphone de Brice, la carte grise de la Renault,
16:49 un peu d'argent liquide, le fusil et plusieurs couteaux que la victime utilisait pour la chasse.
16:54 L'autopsie ne révèle aucune blessure par balle, fracture ou strangulation.
16:59 Impossible de dire pour l'heure comment est mort Brice Louges.
17:03 La juge d'instruction demande toute une série d'expertises complémentaires prévues pour de longues semaines.
17:09 Brice Louges a-t-il volontairement versé dans le canal ou bien s'agit-il d'une mise en scène pour cacher un crime ?
17:15 Question que se posent alors les enquêteurs.
17:19 Et question que se posent évidemment les parents du jeune ouvrier agricole.
17:24 On va voir dans la suite de l'émission que cette scène d'accident va donner quelques réponses parcellaires mais pas vraiment définitives.
17:33 Alors le malheureux Brice Louges était finalement à une poignée de kilomètres de chez lui,
17:38 mort manifestement juste après la soirée du 19 au 20 février.
17:43 Et cette soirée elle est importante et on en parle avec l'un de nos invités.
17:46 C'est que l'on rejoint au téléphone de l'heure du crime depuis Toulouse avec maître Joris Morère.
17:52 Vous êtes l'un des avocats de la famille de Brice, les avocats des parents de Brice Louges.
17:57 Maître Morère c'est un peu compliqué mais finalement on ne peut compter que sur les témoins de cette nuit-là pour savoir ce qui s'est passé.
18:04 Personne d'autre a vu ce qui s'est déroulé dans cette chambre.
18:07 Le contexte de cette disparition est délicat, vous venez de le dire.
18:11 C'est d'ailleurs comme ça dans tous les dossiers où une personne disparaît.
18:14 Là il faut quand même garder à l'esprit que la scène elle se déroule à huis clos, à la campagne.
18:18 Il y a peu, voire personne autour, surtout pendant la nuit.
18:21 Évidemment bien sûr je profite de cette audience pour dire que si quelqu'un n'a pu entendre quelque chose, il faut absolument qu'il se manifeste.
18:27 C'est important de le dire.
18:28 Évidemment, c'est vrai que tout témoignage est très bienvenu et recevable.
18:32 Et effectivement si vous avez vu quelque chose dans cette histoire, n'hésitez pas à vous manifester auprès de la gendarmerie ou de la police.
18:37 Pour le moment, le travail autour des auditions, des personnes présentes comme vous le rappelez, il est absolument indispensable.
18:44 On démarre toujours de là.
18:46 Après nous, on pense, nous qui est dont les parents, on pense que le mensonge c'est un lourd fardeau.
18:51 Et assumer un mensonge ça nécessite souvent d'en inventer 20 autres derrière pour pouvoir le tenir.
18:56 Et c'est pour ça que les enquêteurs doivent creuser, c'est pour ça qu'ils doivent vérifier.
19:00 Et d'ailleurs, les parents de Brice qui parlent par notre biais aujourd'hui n'ont pas compris pourquoi cette instruction judiciaire a été ouverte quelques semaines après les faits.
19:08 Ça fait partie des éléments qui sont difficiles pour accepter.
19:11 Mais on comprend très bien d'ailleurs parce qu'il y a beaucoup de retard dans cette affaire.
19:15 Il y avait peut-être des vérifications à faire, etc.
19:17 Parfois, on a l'impression qu'on critique beaucoup les enquêteurs, mais il y a parfois plein de choses à faire.
19:21 Au passage, Rémi Buagiar, vous êtes journaliste à la dépêche du midi.
19:24 Vous suivez cette affaire pour votre journal.
19:26 Il y a quelque chose qui m'a beaucoup troublé dans cette histoire, c'est que le témoignage du fils de la famille qui a retrouvé Brice Louges au lit avec sa mère,
19:36 qui a eu cet accès de colère, il y a tout un scénario qui est un peu bizarre.
19:40 Brice Louges s'en va, il revient, il reprend ses chaussures, on essaie de lui téléphoner.
19:45 Pour moi, ce n'est pas très clair, mais peut-être que c'est beaucoup plus clair pour vous, Rémi Buagiar.
19:49 Non, le problème, c'est que c'est clair pour personne.
19:51 Je crois qu'il y a eu un accès de colère, donc ce coup de poing sur le mur avec des projections de sang.
19:58 Et puis, en fait, ils ont peut-être essayé de justifier un retour de Brice parce que peut-être que la téléphonie a montré qu'il avait bougé à ce moment-là.
20:08 On ne sait pas trop, mais le scénario est bizarre.
20:11 Et puis, on peut s'imaginer qu'à partir du moment où il est si en colère qu'il frappe dans un mur et que son poing est en sang,
20:19 il ne va peut-être pas laisser partir l'amant de sa mère tranquille.
20:23 Il va peut-être se mettre à sa poursuite.
20:25 Tout ce scénario, finalement, a trop d'incohérences pour être vrai.
20:31 Il mérite d'être affiné.
20:33 Maître Camille Loga, vous aussi, vous défendez les parents de Brice Louges.
20:38 Il y a quelque chose d'étonnant dans ce que dit Rémi Blager, parce qu'effectivement, par exemple, il y a aussi autre chose.
20:44 C'est un chasseur, Brice Louges.
20:46 S'il avait voulu se suicider, on peut penser qu'il aurait utilisé son fusil, tout simplement, puisqu'il l'avait avec lui dans la voiture.
20:51 Ça, c'est une interrogation que l'on peut avoir.
20:55 Mais nous, en tant qu'avocat des parents, ils ont à cœur de savoir ce qui s'est passé.
20:59 Bien sûr.
21:00 De ne pas répondre à des hypothèses, mais seulement savoir la vérité.
21:03 Et c'est l'objet de l'instruction qui est en cours.
21:05 Après, évidemment, c'est un élément qui interpelle parmi d'autres.
21:09 Ça, c'est certain.
21:10 Est-ce que vous savez, Maître, peut-être que vous ne pouvez pas répondre à cette question, mais si quelqu'un d'entre vous peut répondre,
21:15 est-ce que quelqu'un était au courant de cette liaison entre Brice et sa patronne ou pas du tout ?
21:20 Ça, c'est un élément qui n'est pas tout à fait clair.
21:25 Ce n'est pas très clair.
21:26 Rémi Blager, vous confirmez ? Ce n'est pas très clair, cet élément ?
21:29 Oui, ce n'est pas très clair.
21:30 Certains pensent que… savaient qu'il avait quelqu'un, parce qu'il s'en était confié, il disait qu'il avait rencontré quelqu'un.
21:38 Mais personne, je pense, à ma connaissance, ne savait que sa maîtresse était la femme de son employeur.
21:47 Bien sûr.
21:48 A moins qu'il y ait eu… révélations dans les prochains jours, on n'a jamais entendu que les gens étaient au courant autour de lui.
21:55 Oui, c'est ça. Même dans un petit village, parfois, effectivement, les gens parlent beaucoup, etc.
22:00 Michel Louge, vous êtes le papa de Brice Louge et vous êtes avec nous, avec votre épouse Annie, dans cette heure du crime.
22:07 Après tout, votre fils, il a peut-être eu de la honte après ce qui s'est passé d'être découvert dans le lit de sa patronne.
22:16 Il a peut-être eu peur de vous faire de la peine à la famille.
22:18 C'est plausible aussi qu'il soit parti comme ça, peut-être avec l'intention de se jeter dans ce canal ?
22:24 En fait, Brice, c'était notre fils, il savait qu'on l'aimait plus que tout. On l'aurait toujours soutenu.
22:32 Nous ne comprenons pas pourquoi lui n'est pas rentré à la maison. Est-ce qu'il a été empêché ? Est-ce qu'il a été poursuivi ?
22:40 Comment et pourquoi n'était-il pas rentré à la maison ce soir-là ?
22:44 C'est la grande question que se posent toujours les enquêteurs et que se pose la famille.
22:49 Avec des analyses, des expertises qui continuent, la thèse du suicide va être un temps privilégié puis abandonné.
22:56 Brice Louges, une mort en eau trouble, qu'a-t-il fait pendant 1h30 ?
23:01 Un délai qui semble étrange pour prendre la décision de se suicider.
23:04 L'enquête de l'heure du crime, peut-on vraiment exclure un geste criminel ou une macabre mise en scène ?
23:10 C'est à suivre dans un court instant sur RTL.
23:13 L'heure du crime, Jean-Alphonse Richard jusqu'à 15h30 sur RTL.
23:18 Le corps de l'ouvrier agricole a été retrouvé dans sa voiture tombé dans un canal.
23:28 L'autopsie devrait permettre de clarifier l'origine du décès.
23:31 Un décès qui apparaît pour le moment comme le résultat d'un accident ou d'un suicide compte tenu des chocs constatés sur la Renault Clio.
23:39 Au programme aujourd'hui de l'heure du crime, la mort mystérieuse de Brice Louges en février 2022 dans un village de Haute-Garonne.
23:45 Cet ouvrier agricole, 30 ans, a été surpris dans le lit de sa patronne.
23:48 Il s'est enfui. Presque 6 mois plus tard, son corps découvert dans un canal.
23:53 Accident ? Suicide ? Noyade ou pas noyade ?
23:57 Fin août 2022, 3 semaines après la découverte du corps de Brice Louges dans un canal d'irrigation,
24:02 une première expertise indique que le jeune homme est très certainement mort noyé.
24:07 Les avocats de la famille estiment cette conclusion hâtive.
24:10 Selon eux, la piste criminelle a été trop vite écartée.
24:13 Les avocats s'interrogent sur la découverte très tardive de la Renault Clio au fond du canal.
24:18 Ils n'excluent pas que le véhicule ait été placé là entre la première et la deuxième campagne de fouilles.
24:25 La position du corps de Brice Louges à l'arrière de la voiture est elle aussi intrigante.
24:30 Sur ce point, le parquet de Saint-Gaudens aurait indiqué à la famille que Brice aurait peut-être voulu sortir par la vitre arrière.
24:39 Lundi 12 septembre 2022, une nouvelle expertise de la police scientifique de Toulouse indique que la noyade n'est plus certaine.
24:46 Le corps de Brice Louges présente bien des diatomées, ces algues microscopiques qui témoignent généralement d'une asphyxie par immersion.
24:54 Mais celles-ci sont trop abondantes, elles auraient pu pénétrer le corps resté des mois dans l'eau par 5 m de fond de façon passive.
25:03 Les soupçons de la famille sont renforcés.
25:05 L'un de ses avocats, Maître Joris Morer, s'interroge.
25:09 Le téléphone de Brice a cessé toute activité à 1h06 du matin, puis a arrêté de borner vers 2h30.
25:15 Qu'a fait Brice pendant toute cette heure 30, tout ce temps pour prendre une décision de se suicider ?
25:22 C'est un avocat qui s'interroge et ils sont avec nous aujourd'hui les avocats de la famille de Brice Louges,
25:29 les avocats des parents Annie et Michel Louges, qui sont également avec nous dans cette heure du crime.
25:35 Maître Camille Loga, vous êtes donc l'une des avocates de la famille Louges.
25:40 La noyade, où est-ce qu'on en est de façon très précise ? Elle n'est plus du tout sûre au moment où nous parlons, c'est ça ?
25:47 De manière pragmatique, vous l'avez rappelé, il y a eu une analyse par rapport au diatomée
25:53 qui permet d'essayer de comprendre quelles sont les causes du décès de Brice.
25:57 Dans ce type de dossier, nous sommes toujours dans le cadre d'une instruction,
26:01 ce qui signifie qu'à ce jour, nous n'avons pas identifié la cause du décès de Brice.
26:06 Et toute la difficulté, c'est qu'il faut garder à l'esprit que le corps ayant séjourné dans l'eau un certain temps,
26:13 les analyses sont encore plus délicates à mettre en œuvre et les conclusions qui peuvent être prises sont également à prendre avec précaution.
26:20 Et c'est par rapport à ça qu'à ce jour, la noyade, non, on ne peut pas l'affirmer de manière péremptoire.
26:25 Et l'instruction se poursuit.
26:27 Bien sûr, bien sûr, et c'est très important. Mais effectivement, on avance un petit pas dans cette histoire.
26:31 Rémi Buager, vous êtes journaliste à la Dépêche du Midi et également notre invité en direct depuis Toulouse.
26:36 Il y a la téléphonie, c'est souligné par l'un des avocats, par maître Joris Morer, qui en dira un petit mot,
26:40 mais la téléphonie, il y a un trou d'une heure trente, finalement, entre le fait que le téléphone s'éteigne et puis voilà ce qui s'est passé.
26:48 On ne sait pas trop. Il y a ce espèce d'espace-temps qui est bizarre.
26:52 Oui, c'est un espace-temps qui est assez bizarre.
26:56 Les gendarmes l'expliquent en disant que même s'il ne bornait plus, comme le téléphone était dans l'eau,
27:03 il est resté activé un certain temps jusqu'à ce qu'il soit obsolète.
27:07 Mais on peut imaginer qu'il s'est passé autre chose entre le temps où il n'y a plus de signal et deux heures et demie.
27:17 Maître Joris Morer, c'est vous qui avez souligné cet espèce d'une heure et demie qui s'est déroulée.
27:24 On ne sait pas trop ce qui s'est passé. Vous vous attachez à savoir ce qui s'est passé dans cette affaire ?
27:29 C'est surtout les parents de Bruce qui s'y attachent parce qu'on sait très bien que dans ce type de dossier,
27:33 la téléphonie est le premier élément qui est étudié avec précision par les enquêteurs.
27:37 Après, ça fait partie des actes qui nous dépassent, nous, en partie civile.
27:41 Ce sont les enquêteurs qui travaillent dessus.
27:43 Mais il faut absolument, et on est certain sur ça, qu'il y ait des réponses adaptées, des réponses très claires sur tout ça.
27:49 Tout à fait, oui, effectivement. Et cette téléphonie, elle est importante.
27:52 Michel Louge, vous êtes le papa de Bruce Louge.
27:55 Une question pour vous parce que je sais que vous êtes dans la peine et le malheur, évidemment.
27:59 Depuis deux ans, vous cherchez la vérité.
28:01 C'est ce que disent vos avocats. Ils le répètent aujourd'hui dans l'heure du crime.
28:05 Il y a quelque chose qui vous a beaucoup blessé aussi.
28:07 Vous l'avez dit déjà, mais je voudrais vous entendre là-dessus.
28:10 Ce qui vous a étonné, c'est l'attitude de la famille des patrons de Bruce.
28:14 Parce qu'ils ne sont pas venus vous voir, c'est ça ?
28:17 Voilà, oui. Mais bien sûr, ça fait deux ans depuis la disparition de Bruce.
28:22 Notre vie, c'est un enfer.
28:24 Donc, nous, on veut savoir la vérité.
28:27 On veut savoir ce qui s'est passé, puisque la famille n'a jamais dédaigné de nous dire quoi que ce soit.
28:33 Elle n'est jamais venue nous voir, hormis le soir où le fils et le père sont arrivés en me disant
28:39 « Tu sais ce que Bruce a fait ? Il a couché avec Nadine et je l'ai licencié. »
28:44 Donc, voilà tout ce qu'on a su.
28:46 Et évidemment, ils n'ont jamais eu d'empathie.
28:49 Et votre explication ?
28:53 De nouvelles expertises vont fragiliser la thèse du suicide.
28:57 Brice Louges, une mort en haut trouble.
28:59 La voiture aurait pu avoir un accident, faire des tonneaux avant de plonger dans le canal.
29:03 L'enquête de l'heure du crime, on se retrouve dans un instant sur RTL.
29:06 Retour aujourd'hui dans l'heure du crime sur l'affaire Brice Louges.
29:19 Un jeune homme disparu en Haute-Garonne après avoir été surpris dans le lit de sa patronne.
29:23 Retrouvé mort dans un canal.
29:25 La thèse de la noyade est remise en cause.
29:27 Et un nouveau rapport décrit des chocs sur sa voiture.
29:31 Janvier 2023, la dépêche du midi révèle l'expertise de l'IRCGN, les experts de la gendarmerie,
29:38 sur la voiture dans laquelle le corps de Brice Louges a été retrouvé.
29:43 Des chocs sur la carrosserie indiquent que la Renault Clio a pu très bien avoir un accident avant de plonger dans le canal.
29:50 Elle aurait pu faire des tonneaux.
29:52 Les experts ne sont pas unanimes à propos de cette hypothèse.
29:54 Certains estiment que la force du courant au fond du canal, située à proximité d'une centrale hydroélectrique,
30:00 aurait pu causer de sérieux dommages à la carrosserie.
30:04 Au fil des semaines, les experts élaborent un nouveau scénario qui, selon eux, serait cohérent.
30:09 La Clio aurait été accidentée mais a pu être ensuite déplacée par quelqu'un pour finir dans le canal.
30:16 Selon la dépêche, la troisième vitesse était enclenchée.
30:19 Lorsque le véhicule a été repêché, Brice Louges roulait sans doute à une vitesse supérieure à 50 km/h.
30:26 Les spécialistes s'interrogent sur cette vitesse.
30:28 Ils estiment que la victime n'avait aucune raison de circuler aussi vite à cet endroit.
30:34 Il semble improbable que la voiture ait plongé dans le canal à une telle vitesse.
30:39 Scénario qui conforte les doutes de la famille et des avocats.
30:43 Expertises qui ne sont pas terminées et pourraient être bouclées à la fin 2024.
30:48 Et voilà, ça c'est un vrai rebondissement.
30:51 Et c'est le journal La Dépêche du Midi qui a révélé toute cette histoire de possible accident.
30:56 Rémi Buagillard, vous êtes journaliste à La Dépêche du Midi.
30:59 Et vous connaissez bien ces dernières expertises qui rentrent dans le dossier.
31:03 Vous en avez fait état il y a quelques jours encore dans le journal La Dépêche du Midi.
31:07 Alors ça c'est un scénario qui est spectaculaire.
31:10 Mais là on va vers l'option criminelle j'ai envie de dire.
31:14 Je résume en deux mots.
31:16 Brice Louges a été retrouvé au lit avec sa patronne.
31:20 Il a disparu. Il a sans doute pris sa voiture.
31:23 Et là il allait trop vite. Il a fait des tonneaux.
31:26 Mais quelqu'un aurait mis la voiture dans le canal, c'est ça ?
31:28 Non, c'est pas tout à fait ça.
31:30 Pour être allé sur les lieux, il faut savoir que c'est un chemin assez étroit.
31:34 La route le long de ce canal, c'est presque un chemin piétot.
31:38 On ne peut pas rouler très vite, c'est ça ?
31:41 On ne peut pas rouler très vite.
31:43 Il est possible que Brice ait roulé vite pour partir.
31:47 Et qu'il se soit lui-même après avoir effectué une série de tonneaux immergés.
31:53 Sauf que le problème c'est que dès le lendemain ou le surlendemain,
31:57 les gendarmes, les primo-intervenants qui viennent enquêter sur la disparition de Brice
32:03 passent à côté de ce canal.
32:05 Ce canal qui est à 200 mètres de la maison.
32:07 Et ils ne trouvent aucune trace.
32:09 Ce qui veut dire que même si Brice a effectué des tonneaux et a fini sa course dans l'eau,
32:14 les traces qui auraient été présentes sur place,
32:17 parce que forcément qu'il y a des tonneaux, il y a au moins des traces de freins.
32:20 Sachant qu'on est en février, que la terre est plutôt molle
32:24 parce que c'est des endroits qui sont assez humides, où il fait froid.
32:27 Ces traces-là n'existent pas.
32:30 Donc on part du principe que soit l'accident a eu lieu ailleurs.
32:34 Sachant que vous parliez tout à l'heure du bornage du téléphone.
32:38 Il y a un moment dans l'enquête, un téléphone qui borne à 6-7 kilomètres de là.
32:44 Les gendarmes imaginent que c'est sûrement du lestage.
32:48 Ça arrive des fois quand ils font des expertises sur le téléphone.
32:51 On peut borner sur d'autres bornes loin, mais c'est une erreur.
32:54 Mais on ne peut pas écarter à 100% cette hypothèse.
32:58 - Allez-y Rémi.
33:00 - Je tiens à préciser qu'à ce jour, il n'y a aucun expert qui a indiqué si oui ou non,
33:07 l'eau pouvait déformer la carrosserie.
33:12 Nous, on avait interrogé une personne du CNRS, mais à titre informatif,
33:17 l'expertise doit justement avoir lieu d'ici quelques temps.
33:20 Et ça sera déterminant.
33:22 - Camille Loga, vous êtes l'une des avocates de la famille Louge.
33:25 Où est-ce qu'on en est de ces expertises ?
33:27 Elles vont continuer dans le temps ?
33:29 C'est pas fini du tout cette histoire de voiture ?
33:31 Il y a un mystère là-dessus ?
33:33 - Comme vous vous en doutez, le véhicule, c'est forcément un élément central dans le dossier.
33:37 Mais la difficulté, je le rappelais tout à l'heure, c'est qu'il était émergé dans l'eau
33:41 pendant une durée quand même considérable.
33:44 Et que ça rend les investigations d'autant plus délicates.
33:47 Pourtant, on a nécessairement besoin de poursuivre les investigations.
33:51 Ce d'autant que, vous l'avez dit, Brice était à l'intérieur du véhicule.
33:55 Donc on espère que le véhicule permettra d'apporter des éléments de réponse.
34:00 Et forcément, son état, vous l'avez dit, mais l'état du véhicule interpelle énormément.
34:06 Les parents attendent des réponses sur tous ces éléments-là.
34:10 Après, l'instruction étant en cours, les actes vont se poursuivre.
34:13 - Bien sûr. Maître Morer, un mot là-dessus.
34:15 Est-ce que vous saviez si Brice Louges était vivant ou mort lorsqu'il est entré dans l'eau,
34:20 lorsque la voiture est tombée dans le canal ?
34:22 - Si vous avez la réponse, on la veut bien.
34:24 - Ah mais non, on ne l'a pas.
34:26 - Parce que justement, ça c'est un élément qui est absolument central.
34:30 Et les parents de Brice, ils attendent énormément de la justice sur cette question.
34:35 Et la justice, elle ne doit pas se manquer.
34:37 La justice doit apporter des réponses à ça.
34:39 Elle a les moyens de le faire.
34:40 Elle peut commettre des experts, on fait des demandes d'actes.
34:43 On fait aussi des demandes d'expertise.
34:46 Donc tout ça doit être fait de manière collégiale.
34:49 Mais en tout cas, il nous faudra des réponses à tout ça.
34:51 - Annie Lou, justement, vous êtes la maman de Brice Louges.
34:54 Et vous êtes avec nous dans l'heure du crime.
34:55 Pour vous, on le comprend, avec votre mari, vous y croyez ?
34:58 Vous pensez que la piste criminelle, vous la privilégiez cette piste ?
35:02 - Nous, on se bat pour la vérité. Voilà.
35:05 Ce qu'on a besoin de savoir, c'est pourquoi et comment notre fils unique est mort.
35:09 On demande à nos avocats de faire tout le nécessaire possible sur l'enquête en cours
35:14 pour obtenir toutes les informations nécessaires.
35:17 On pense donc que la piste criminelle doit être étudiée.
35:21 Et ce qu'on trouve, c'est qu'il y a beaucoup de zones d'ombre.
35:24 Et les résultats des dernières expertises demandées
35:27 laissent encore place à un doute qui doit être levé.
35:30 - Des expertises contradictoires, l'attente de la vérité pour la famille.
35:35 Un dernier rapport qui renforce les doutes.
35:38 Brice Louges, une mort en haut trouble.
35:40 Pour nous, ces criminels, on se battra pour savoir ce qui s'est passé.
35:43 L'enquête de l'heure du crime, je vous retrouve tout de suite sur RTL.
35:46 Dans l'heure du crime, aujourd'hui, la disparition et la mort mystérieuse de Brice Louges
36:01 en février 2022 en Haute-Garonne.
36:03 Le jeune ouvrier agricole est décédé après avoir été surpris dans le lit de sa patronne.
36:07 Il aurait décidé de se suicider.
36:09 Ses parents et tous ses amis n'y croient pas.
36:11 Une dernière expertise renforce les doutes.
36:14 Dimanche 19 février 2023, 350 personnes participent à une marche silencieuse
36:20 dans les rues de la Barthe-Rivière, le village où vivait Brice Louges.
36:24 Un an après sa mort, ses habitants sont venus soutenir ce jour-là la famille.
36:29 Les parents de Brice Louges sont formels.
36:32 À ce jour, on ne sait pas ce qui lui est arrivé.
36:34 Pour nous, c'est criminel, Michel Louges ajoute dans la dépêche du midi.
36:38 Ma femme et moi, on se battra pour savoir ce qui s'est passé.
36:42 Moi, je suis désolée qu'on réduise Brice à son histoire d'amour avec sa patronne.
36:48 Il y a autre chose chez Brice qui n'est pas souvent évoquée.
36:50 C'était un garçon très servilable, d'une gentillesse à toute épreuve.
36:55 C'est la voix de Chantal, la tante de Brice, qui parlait effectivement
37:00 après cette marche blanche qui s'est déroulée dans ce petit village
37:04 où on soutient beaucoup la famille Louges.
37:07 Maître Maurer, on vous retrouve, Joris Maurer, dans cette heure du crime.
37:11 Vous êtes en direct depuis le bureau RTL de Toulouse avec Patrick Tejero.
37:15 Vous êtes l'un des avocats des parents de Brice Louges.
37:19 Alors évidemment, l'enquête, vous nous l'avez dit, elle est toujours en cours.
37:23 Est-ce qu'il y a eu, selon vous, il faut parler franchement,
37:25 est-ce qu'il y a eu des retards dans cette enquête ?
37:27 Au début, est-ce qu'on n'a pas perdu beaucoup de temps ?
37:31 Nous, avocats Parti Civil, on n'a pas à critiquer une enquête.
37:35 Nous, on est persuadés...
37:37 Ce n'est pas de la critique, mais vous pouvez estimer qu'effectivement,
37:40 on aurait peut-être dû un peu plus précipiter sur d'autres pistes tout de suite.
37:44 Nous, on est juste persuadés qu'il faut travailler de manière collégiale.
37:48 Par contre, les parents de Brice, comme je l'ai expliqué tout à l'heure,
37:51 ils ne comprennent pas pourquoi l'instruction judiciaire s'ouvre plusieurs semaines après
37:54 et ils ne comprennent pas pourquoi il faut attendre plusieurs mois pour trouver la voiture
37:59 alors qu'elle se situe à 50 mètres du lieu.
38:02 Ça, ça fait partie des choses qui sont très difficiles à accepter pour la famille de Brice.
38:07 Et c'est des bonnes questions que pose la famille.
38:10 Effectivement, on les comprend, on l'a dit, ils sont dans le malheur
38:12 et ils sont avec nous dans cette heure du crime.
38:13 On les remercie d'avoir accepté notre invitation.
38:16 Encore une question, Maître Morer.
38:18 Qu'est-ce qu'il y a à faire comme expertise aujourd'hui ?
38:21 Quelles sont les choses urgentes selon vous ?
38:24 Alors, la famille de Brice nous demande, à nous, avocats, de déposer des actes.
38:28 C'est ce qu'on fait.
38:29 C'est d'ailleurs pour la quasi-totalité accepté par la juge d'instruction.
38:33 Donc c'est encore en cours.
38:35 Il y a, comme l'a dit Maître Logat tout à l'heure, des recherches autour de la voiture,
38:38 autour du canal, autour de l'eau, autour de la puissance de ce canal.
38:41 Il faut à tout prix clarifier tous ces éléments.
38:44 Et nous avons bonne foi que tout va être fait.
38:47 Donc oui, effectivement, vous avez espoir que les choses avancent.
38:51 Rémi Buagéard, vous êtes journaliste à La Dépêche du Midi,
38:53 et c'est vous qui connaissez le mieux cette affaire.
38:55 Vous l'avez traité depuis le début,
38:57 et vous êtes au courant de l'avancée de ces investigations.
39:00 Il n'y a eu aucune garde à vue dans cette affaire, Rémi Buagéard ?
39:03 Alors, ce qui est étonnant, justement, c'est que dans cette affaire,
39:06 on avait quand même à peu près tout pour ouvrir aux criminels, ce qu'on appelle.
39:10 C'est-à-dire qu'il y avait un mobile de disparition,
39:12 puisqu'il y a eu cette découverte de Brice avec sa maîtresse.
39:15 Il y avait du sang, il y a eu une voiture qui est partie,
39:19 il y a un bournage qui s'arrête mystérieusement.
39:22 Et malgré ces éléments, le parquet a décidé de ne pas ouvrir aux criminels,
39:27 parce que de son expérience, le procureur estime que ces éléments
39:34 ne permettent pas de l'ouvrir pour le criminel.
39:37 Et donc, aucune garde à vue n'a eu lieu.
39:40 Il y a eu des auditions, mais à ce stade, malgré les circonstances,
39:44 il n'y a pas de garde à vue.
39:45 Ce qui est étonnant, parce que pour des affaires mineures,
39:48 vous prenez un vol de téléphone, je caricature,
39:51 mais il y a des gardes à vue.
39:53 Et on parle de la disparition d'un homme,
39:55 on parle de présence de sang, d'un mobile,
39:57 et à ce stade, personne n'a été confronté à un interrogatoire
40:01 sous le régime de garde à vue.
40:03 Juste encore un mot, Rémi Buagéard, le mobile, ça serait quoi ?
40:06 Une vengeance ? Un coup de colère ?
40:10 Si c'était criminel, je dis bien, je viens de dire que c'était criminel.
40:13 Je ne sais pas si c'est criminel.
40:15 Moi, comme je suis allé sur les lieux,
40:17 j'ai fait une enquête qui est assez longue sur ce thème-là.
40:21 Tout à fait.
40:22 Ce que j'imagine, après, il y a beaucoup de doutes,
40:25 de toute façon, je ne suis pas enquêteur,
40:27 donc je n'ai pas tous les émeurs,
40:28 mais j'imagine que Brice Louge a dû partir à toute vitesse de la maison
40:32 et que potentiellement, il a été poursuivi
40:34 et que la voiture a fini dans le fossé
40:37 et que les traces de tonneaux éventuels ont disparu.
40:42 Est-ce qu'on peut parler d'un crime ou pas ?
40:44 Est-ce qu'on peut parler d'une non-assistance à personne à danger ?
40:47 Moi, c'est plutôt sur ça que je mise.
40:49 Après, j'ose espérer que les enquêteurs ont fait tout leur possible
40:55 pour savoir s'il y avait quelque chose de criminel derrière.
40:58 Bien sûr, et les enquêteurs, ils continuent à travailler de manière intensive.
41:02 Camille Loga, vous êtes l'autre avocate de la famille Louge.
41:07 On n'a pas beaucoup parlé dans cette histoire,
41:09 mais il y a l'ADN aussi.
41:10 Je sais qu'on avait essayé de retrouver des traces ADN sur la voiture, etc.
41:13 Ça, c'est important, parce que l'ADN, on peut le retrouver parfois
41:16 des mois ou des années après.
41:19 Oui, effectivement.
41:20 Alors, on rappelle qu'on est toujours dans le cadre de l'instruction,
41:22 donc c'est délicat pour nous de répondre à cette question.
41:25 Mais effectivement, l'ensemble des investigations ont été mises en œuvre
41:29 et également sur le véhicule, oui.
41:31 Tout à fait.
41:32 Donc ça, effectivement, ça a bien été fait et ça continue d'être fait.
41:34 Il faut dire que, vous faites bien de le souligner, Maître Loga,
41:37 l'enquête, elle continue.
41:38 Il y a encore des expertises qui continuent aujourd'hui.
41:41 Michel et Annie Louge, vous êtes les parents de Brice Louge.
41:45 Alors, je vais terminer cette émission avec vous.
41:47 Vous faites tout pour qu'on n'oublie pas cette histoire.
41:49 Et d'ailleurs, on est là aujourd'hui pour vous aider,
41:52 pour relayer votre parole.
41:54 Merci à vous de parler de Brice, quoi.
41:59 Parce que c'est quelqu'un qui le mérite, c'est sûr,
42:02 qu'à 30 ans, et le bon garçon que c'était, quoi.
42:06 En fait, ça ne mérite pas ce qui s'est passé.
42:08 Franchement, ça ne mérite pas ce qui s'est passé.
42:10 Et j'espère que la famille aussi a du remords
42:14 et quand même qu'il ne soit jamais venu nous voir, quoi.
42:17 C'est aussi quelque chose qu'on n'atteint pas.
42:20 C'est notre voie de vivre et sans lui, évidemment,
42:23 c'est plus pareil.
42:25 Merci beaucoup.
42:26 Merci.
42:27 C'est nous qui vous remercions, Annie et Michel Louge,
42:30 en espérant que vous aurez la vérité, que cette vérité éclatera.
42:33 Merci Maître Camille Loga, Maître Joris Morer et Rémi Buagillard
42:37 d'avoir été les invités de L'Heure du Crime.
42:39 Merci à l'équipe de l'émission, rédaction en chef Justine Vignaud,
42:42 préparation Marie Bossart, réalisation Jonathan Griveaux
42:45 et Patrick Tégéraud à Toulouse pour la liaison technique.
42:48 On le remercie.
42:49 L'heure du crime, présenté par Jean-Alphonse Richard sur RT.