• l’année dernière
Hervé Even était un jeune menuisier qui fabriquait des cercueils. Il aimait bien son métier, vivait heureux dans ce coin de Moselle qui l'avait vu naître et filait le bonheur parfait avec son épouse Michèle. Au début du printemps 1991, cet univers s'effondre. Le menuisier se retrouve accusé du meurtre sauvage de sa femme. Il nie. Mais dès lors le soupçon ne va cesser de lui coller à la peau. Les enquêteurs puis peu à peu sa belle-famille, vont le montrer du doigt comme un possible coupable.
Retrouvez tous les jours en podcast le décryptage d'un faits divers, d'un crime ou d'une énigme judiciaire par Jean-Alphonse Richard, entouré de spécialistes, et de témoins d'affaires criminelles.
Regardez L'heure du Crime avec Jean-Alphonse Richard du 27 juin 2024.

Category

🗞
News
Transcription
00:0014h30, 15h30, l'heure du crime sur RTL, Jean-Alphonse Richard.
00:08Un rebondissement dans le crime de Benestroff en Moselle, après une garde à vue de 48 heures,
00:14Hervé Even a été inculpé ce matin d'assassinat sur sa femme.
00:20Bonjour, Hervé Even était un jeune menuisier qui fabriquait des cercueils.
00:25Il aimait bien son métier, vivait heureux dans ce coin de Moselle qu'il avait vu naître
00:30et filait le parfait amour avec son épouse, Michèle.
00:33Au début du printemps 1991, cet univers s'effondre.
00:38Le menuisier se retrouve accusé du meurtre sauvage de sa femme, il nie.
00:42Mais dès lors, le soupçon ne va cesser de lui coller à la peau.
00:46Les enquêteurs, puis peu à peu sa belle famille, vont le montrer du doigt comme un possible coupable.
00:51Un réveil, un simple réveil, posé sur une table de nuit, va alors se retrouver au centre de l'affaire.
00:58Le sort judiciaire du mari va être suspendu à cette grande et à cette petite aiguille qui donne l'heure du crime.
01:06Pourquoi Hervé Even s'est-il retrouvé dans la peau du suspect numéro 1 alors qu'il n'était pas présent dans la maison du drame ?
01:13Qui a donc tué cette jeune femme qui vivait depuis quelques années dans la crainte ?
01:18Question posée à nos invités.
01:20L'affaire Michèle Even contre la montre pour un meurtre.
01:25Elle était en pyjama, un couteau dans le dos. Je me suis accroupi, je lui ai soulevé la tête.
01:30Son visage était couvert de sang.
01:32L'enquête de l'heure du crime, la seule émission radio 100% fait d'hiver.
01:35A tout de suite sur RTL.
01:49Dans l'heure du crime aujourd'hui, le meurtre plein de mystères de Michèle Even.
01:54Au début du printemps 91, le corps de cette jeune femme est découvert sans vie dans l'appartement qu'elle occupe avec son mari.
02:01On s'est acharné sur elle.
02:03Qui est entré dans la maison aux premières heures de la journée ?
02:07Samedi 9 mars 1991, autour de midi 10, Hervé Even, 25 ans, est de retour chez lui.
02:15Un appartement au rez-de-chaussée d'une maison au centre du petit village de Benestroff en Lorraine.
02:21Il a passé toute la matinée dans l'atelier de menuiserie où il est employé.
02:26Une fabrique de cercueils à racrange à 10 minutes de son domicile.
02:31C'est son beau-frère, Gilbert Potier, ouvrier dans le même atelier, qui le dépose sur le pas de la porte.
02:37Hervé Even sonne car son épouse Michèle a pour habitude de fermer la clé.
02:42Personne ne répond. Il se dirige alors vers une fenêtre, entrebâillé, et décide de l'escalader.
02:48Le beau-frère, qui s'apprêtait à repartir en voiture, raconte avoir entendu Hervé pousser en hurlement.
02:54Il s'est précipité.
02:56Les deux hommes découvrent Michèle Even allongée à plat ventre. Le corps entrave la porte de la cuisine.
03:02Il y a beaucoup de sang sur son pyjama.
03:04« Ma sœur avait un couteau dans le dos. Je me suis accroupi. Je lui ai soulevé la tête. »
03:09Son visage était ensanglanté, se souvient Gilbert Potier.
03:13Il décrit son beau-frère en état de choc. Les gendarmes locaux sont prévenus.
03:17La scène de crime n'est pas protégée. On va et vient sans précaution.
03:21Plus d'une heure plus tard, la section de recherche de Metz est enfin alertée.
03:26Au tribunal, le magistrat de permanence ne désigne pas de légiste.
03:30Il confie l'examen de la malheureuse au médecin du village, lequel omet de relever la température du corps,
03:36et ne donne aucun horaire pour le décès.
03:39Trois jours plus tard, le légiste de l'institut médico-légal sera lui aussi incapable de préciser l'heure de la mort.
03:47Le chef d'enquête, le colonel de gendarmerie Jean-Pierre Virolet, note la grande brutalité du crime.
03:53Michel Ewen a eu le crâne enfoncé avec une bûche de bois.
03:57On ne dénombre pas moins de 51 coups de couteau.
04:01Lequel couteau est normalement rangé dans un tiroir de la cuisine.
04:04La jeune femme a été égorgée puis poignardée.
04:07« C'est comme si quelqu'un avait voulu effacer son visage »,
04:10dira maître Bernard Jean, avocat de la famille de la victime.
04:14Une empreinte de pouce est relevée sur le manche du couteau.
04:17Des traces de sang sont détectées dans le siphon de la baignoire.
04:20Peut-être le meurtrier a-t-il tenté de nettoyer ses affaires ?
04:24Michel n'a pas été violé.
04:25Les gendarmes ne relèvent aucune trace d'effraction.
04:28Le seul trousseau de clé de la maison est sur la table de la salle à manger.
04:32Michel, méfiante, a-t-elle ouvert à une connaissance ?
04:35Ou bien son agresseur est-il entré et ressorti par cette fenêtre mal verrouillée ?
04:42Les enquêteurs interrogent les voisins.
04:44Tout le monde est abasourdi par cette histoire.
04:46Le jeune couple, elle, employée dans une fabrique de tuyaux en plastique à Morange.
04:50Lui à la menuiserie.
04:52Ce couple ne s'est jamais fait remarquer.
04:54Pas de ragots colportaient sur leur compte dans ce village de 500 habitants.
04:58Michel et Hervé, tous deux originaires du coin,
05:01se sont rencontrés deux ans auparavant dans un café.
05:04Mariés, ils menaient depuis une vie rangée, ils souhaitaient avoir des enfants.
05:08Les gendarmes vont chercher à savoir si la jeune femme avait un amant,
05:12sans jamais trouver qui que ce soit.
05:14Le matin du drame, personne n'a rien entendu, à l'exception de Gertrude Crémer, 67 ans.
05:20C'est la voisine du dessus.
05:22Elle raconte avoir été réveillée par un gros bruit,
05:25comme un tas de bois qui tombe, puis des cris et une plainte.
05:28Elle croit avoir reconnu la voix de Michel.
05:31Elle a descendu l'escalier, a frappé à la porte du couple.
05:35Un homme lui a répondu que tout allait bien et qu'elle pouvait aller se recoucher.
05:39Le vacarme a cessé. Gertrude Crémer est remontée chez elle.
05:42Elle est formelle sur l'heure, 6h05.
05:46Elle a regardé son réveil dans la chambre.
05:48A cette heure-là, la victime était donc seule chez elle.
05:51Son mari était parti au travail depuis une bonne demi-heure.
05:55Avec son beau-frère, il a effectivement pointé à la menuiserie à 5h53 précise.
06:03Et donc, si le crime a été commis à 6h05, 6h10,
06:07Hervé Ewen, le mari, ne pouvait pas matériellement, à cette heure-là, être auprès de son épouse.
06:13Il était lui déjà dans l'atelier qui fabrique des cercueils.
06:16À ce stade donc, il dispose d'un alibi en béton, comme on dit.
06:20C'est vraiment le meilleur alibi qu'il puisse avoir.
06:23Il était en plus avec son beau-frère.
06:25Tout le monde l'a vu dans cette menuiserie.
06:27Et les gendarmes vont douter,
06:29parce qu'ils ne croient pas tout à fait à ce que peut raconter le mari.
06:33Ils vont chercher des failles dans cette histoire.
06:35Ils estiment alors que le menuisier ne dit pas toute la vérité.
06:38Encore faut-il le prouver, mais on va voir ça dans la suite de l'heure du crime.
06:42Bonjour Kevin Gretten.
06:44Bonjour Jean-Alphonse.
06:45Merci infiniment d'être avec nous aujourd'hui au Téléphone de l'heure du crime.
06:49Alors, vous êtes journaliste à Ouest-France,
06:51mais à l'époque, vous avez enquêté sur cette affaire pour le Républicain Lorrain,
06:55qui est un des quotidiens de cette région.
06:57Et vous êtes auteur du livre « Affaires non élucidées aux éditions du quotidien »
07:01et vous racontez d'ailleurs un chapitre qui est consacré à cette affaire.
07:06Kevin Gretten, vous le connaissez bien ce dossier.
07:09Alors, on va faire un petit détour si vous voulez bien.
07:11On va retourner à Benestroff, dans ce village de 500 habitants,
07:15dans la Moselle, en pleine campagne.
07:18On n'a pas l'impression qu'il se passe grand-chose ici.
07:20Et c'est tout de suite la plus totale incompréhension dans ce village.
07:26Oui, Benestroff, c'est un gros bourg en Moselle-Est.
07:30500 habitants à l'époque, en effet.
07:32Ce n'est pas une commune où on a l'habitude, évidemment, de ce genre d'affaires.
07:37D'autant qu'on sait très rapidement les détails assez effroyables
07:41de la mort d'une habitante de cette commune.
07:43À l'époque, effectivement, en 1991, c'est une affaire qui a marqué le secteur.
07:47Les gendarmes, ils sont convaincus que...
07:50Alors, ils ne parlent pas encore du mari,
07:52mais ils sont convaincus que c'est un proche qui a fait le coup.
07:54Il fallait connaître cette maison, il fallait connaître cet endroit
07:56et les habitudes de la famille.
07:58Il y a plusieurs choses.
08:00Effectivement, il n'y a pas de traces d'effraction.
08:02Or, on sait que Michelle Evans est une jeune femme de 25 ans
08:06qui n'est pas du genre à ouvrir à n'importe qui.
08:09Donc, on imagine que c'est elle qui a ouvert et à quelqu'un qu'elle connaissait.
08:13Et puis, l'enquête de gendarmerie, finalement,
08:17s'est concentrée quasiment uniquement sur le mari
08:20parce que les gendarmes ne voyaient pas qui ça pouvait être d'autre, en fait.
08:23Il n'y a pas eu d'éléments qui les a guidés vers une personne étrangère.
08:26C'est concentré assez aveuglement sur le mari.
08:28Oui, il n'y a pas d'autres suspects.
08:30Donc, fatalement, le premier suspect, c'est le mari.
08:33Et c'est normal, c'est le plus proche de la victime.
08:36Ce n'est pas très étonnant dans ce genre d'enquête.
08:38Bonjour, Gilles Bertil.
08:39Bonjour.
08:40Merci infiniment d'être avec nous dans le studio de l'heure du crime.
08:44Je le précise, vous êtes ancien magistrat.
08:46On vous connaît bien dans diverses affaires,
08:48notamment le dossier Simon Weber que vous avez eu à traiter.
08:50Vous avez été juge d'instruction à Nancy.
08:52Et cette affaire, vous la connaissez parce que
08:54vous avez été, à un moment donné,
08:56substitut général à la cour d'appel de Metz.
08:58Et vous avez eu à traiter ce dossier.
09:00Vous allez nous dire dans quelles circonstances vous avez eu à l'approcher ce dossier.
09:03Je cite votre dernier livre,
09:05Tueur en série made in France,
09:07publié aux éditions Robert Laffont,
09:09lecture que je recommande pour l'été.
09:11C'est un livre formidable et où on apprend plein de choses
09:14sur plein plein d'histoires judiciaires.
09:16Gilles Bertil,
09:18le moins qu'on puisse dire, c'est que cette enquête,
09:20elle ne démarre pas très bien.
09:21Parce qu'on a l'impression que
09:23la scène de crime,
09:25on ne s'en préoccupe pas beaucoup.
09:27C'est un doux euphémisme de dire
09:29qu'elle ne se démarre pas très bien.
09:31Elle commence de manière catastrophique.
09:33C'est-à-dire que tous les fondamentaux
09:35de l'enquête qui auraient
09:37dû conduire
09:39les enquêteurs d'abord à préserver
09:41la scène de crime, qui est la
09:43cuisine, puisque c'est la seule pièce
09:45dans laquelle on va retrouver des
09:47traces sanglantes et où on va
09:49retrouver le corps, celle-là va être
09:51piétinée par les premiers intervenants
09:53et peut-être même après par les
09:55enquêteurs de la section des recherches de la
09:57gendarmerie de Metz qui leur ont
09:59succédé. Vous avez
10:01déjà pratiquement tout dit.
10:03Tout ce qui va manquer
10:05à cette
10:07enquête dès le départ, à savoir
10:09une heure au moins approximative
10:11du décès. Pour ce faire,
10:13il y a des moyens. Les moyens qui
10:15consistent à faire des
10:17constatations par un médecin légiste,
10:19par quelqu'un qui est habitué
10:21sur les lividités,
10:23sur les rigidités cadavériques.
10:25Tout ça ne sera pas fait puisque
10:27le substitut de permanence
10:29de Metz
10:31va faire appel à
10:33un médecin de campagne,
10:35en quelque sorte, qui a des qualités
10:37mais pas dans ce domaine
10:39spécialisé. C'est quand même une spécialité
10:41la médecine légale,
10:43qui ne prendra pas la température
10:45du corps, qui ne fera
10:47pas de constatations
10:49suffisamment performantes
10:51dans le domaine des lividités et des
10:53rigidités cadavériques, qui
10:55n'examinera pas l'humeur vitrée
10:57du cadavre. En fait, tous éléments
10:59qui auraient pu permettre d'éviter, après
11:01ce débat, est-ce que Mme Kramer
11:03que vous avez citée a vu
11:05la bonne heure, 6h05,
11:07ou est-ce qu'elle s'est trompée entre la petite
11:09et la grande aiguille ?
11:11Est-ce qu'il était en réalité
11:131h30
11:15ou 1h30 dans la nuit ?
11:17Déjà, ce qui nous
11:19échappe, et vous le racontez très très bien
11:21Gilles Bertil, c'est qu'effectivement, ce qui nous échappe, c'est
11:23simplement les éléments premiers,
11:25le socle qui fait une enquête.
11:27Le socle, c'est la préservation de la scène
11:29de crime et de faire les constatations
11:31médico-légales qui s'imposent.
11:33Là, on rate le départ,
11:35pas étonnant qu'à l'arrivée, on se retrouve
11:37en grande difficulté, et ça
11:39va laisser la porte ouverte à des
11:41tas de spéculations.
11:43On croit, on en déduit, mais
11:45on ne peut pas prouver, déjà,
11:47l'heure du décès, puisque comme vous
11:49l'avez indiqué, à
11:515h53 du matin,
11:53je suspect, Hervé Even
11:55pointe en compagnie de
11:57son beau-frère, donc le frère de
11:59la victime, Gilbert Potier,
12:01à l'entrée de son entreprise
12:03de cercueil. De l'atelier, effectivement, de
12:05menuiserie. Kevin Gretten, encore une question.
12:07La seule témoin, on l'a dit avec Gilles Bertil,
12:09c'est Gertrude Crémer, c'est la locataire
12:11du dessus. Qu'est-ce qu'elle dit, exactement ?
12:13Effectivement, c'est
12:15le seul témoin, témoin
12:17qui n'a rien vu, mais qui a entendu beaucoup de choses.
12:19Elle dit avoir la certitude
12:21d'avoir entendu des bruits
12:23de bagarre, ou en tout cas des
12:25bruits assez importants pour la réveiller,
12:27la faire se lever. Il est alors
12:29pour elle 6h05,
12:31elle est descendue, même devant la porte
12:33d'Even, elle, elle habitait juste
12:35au-dessus. Elle a demandé si tout
12:37allait bien, on lui a répondu
12:39à travers la porte que ça allait,
12:41et elle est repartie. Témoignage
12:43essentiel, parce qu'à 6h05,
12:45on sait que Hervé-Even
12:47n'est plus à la maison, mais travaille déjà
12:49dans sa société. Et oui, elle est importante
12:51cette heure du crime, un mari
12:53qui va se retrouver au cœur même du soupçon.
12:55L'affaire Michel-Even,
12:57contre la montre pour un meurtre.
12:59Elle redoutait une agression, elle se
13:01barricadait toujours plus, elle avait peur.
13:03L'enquête de l'heure du crime, on se retrouve dans un instant.
13:0714h30, 15h30, l'heure du crime
13:09sur RTL.
13:11Jean-Alphonse Richard.
13:1314h30, 15h30,
13:15l'heure du crime sur RTL.
13:17Heure du crime consacrée aujourd'hui
13:19au meurtre de Michel-Even.
13:21Cette jeune femme mariée a été découverte
13:23frappée, poignardée chez elle,
13:25tôt un matin du printemps 91.
13:27Son mari menuisier était déjà
13:29parti à son travail. Malgré
13:31ce parfait alibi, les enquêteurs
13:33vont s'intéresser à lui.
13:35Lundi 11 mars,
13:37sur l'endemain du meurtre de Michel-Even.
13:39Les gendarmes de Metz
13:41entendent Hervé-Even encore
13:43sous le choc. On interroge le mari
13:45pour savoir si Michel se sentait menacé.
13:47Il répond que lui et sa femme
13:49s'entendent bien, avec tout le monde
13:51ici à Benestroff.
13:53Il évoque toutefois un différent sérieux
13:55avec un garagiste du coin.
13:57Il y a deux ans, alors qu'il venait
13:59de rencontrer Michel, cet homme leur
14:01a vendu une voiture avec un
14:03compteur trafiqué. Le moteur
14:05a rapidement lâché. L'affaire
14:07s'est envenimée et a fini au tribunal.
14:09Le mécanicien a été condamné
14:11et a remboursé le couple. Il aurait
14:13gardé à leur égard une profonde
14:15rancune. L'homme est interrogé.
14:17Son alibi est irréfutable.
14:19Il est exclu de la liste des suspects.
14:21Le mari révèle encore
14:23des actes de vandalisme récents
14:25sur leur voiture, des pneus
14:27régulièrement crevés dans la nuit, des
14:29rayures sur la carrosserie, des phares
14:31cassés. Hervé et Michel ont signalé
14:33ces incidents à la brigade de gendarmerie.
14:35Mais le vandal
14:37n'a pas été identifié trois jours
14:39avant le crime. Il a récidivé.
14:41De quoi angoisser
14:43toujours plus Michel et Venne.
14:45Elles vivaient tout cela comme une forme
14:47d'agression. Elles se barricadaient toujours plus.
14:49Elle avait peur, indique le mari.
14:51Les gendarmes se penchent
14:53sur le couple Evenne. Pas si
14:55parfait que ça, en dépit des
14:57assurances. Hervé supportait
14:59mal l'autoritarisme de Michel.
15:01Elle lui donnait des ordres qu'il n'acceptait
15:03pas toujours. Notamment de participer
15:05à des tâches ménagères ou
15:07à l'entretien du jardin.
15:09Quatre jours avant le crime.
15:11Une grosse dispute a éclaté entre les époux.
15:13Le ton est monté de part et d'autre.
15:15Hervé s'est énervé. Il a
15:17jeté et brisé la télécommande de la télé.
15:19L'un des frères de Michel
15:21était présent. La propre
15:23mère d'Hervé ne semble rien ignorer
15:25de la tension qui existe dans le couple.
15:27Placée sur écoute, on l'entend
15:29dire que quand elle a appris la mort
15:31de sa belle-fille, elle s'est
15:33spontanément demandée s'il ne
15:35s'agissait pas d'une nouvelle dispute
15:37qui aurait éclaté. Les enquêteurs
15:39voient le mari comme un suspect.
15:41Il a pu frapper l'épouse dans un accès de rage.
15:43Pour les gendarmes, Gertrude
15:45Kramer se trompe sans doute
15:47sur l'heure de la bagarre. Elle est âgée.
15:49Elle a pris cette nuit-là un demi-comprimé
15:51de Temesta. Elle a pu être
15:53désorientée. Et si elle
15:55avait confondu la grande et la petite aiguille
15:57de son gros réveil de Marc
15:59Jappy ? C'est ça.
16:01Ce n'est pas 6h05
16:03qu'elle aurait dû lire sur les aiguilles,
16:05mais l'inverse, minuit et demi.
16:07Et à cette heure-là, le mari
16:09était chez lui.
16:11Mardi 19 mars, Hervé
16:13est en garde à vue à la gendarmerie
16:15de Metz. Il n'y embloque.
16:17Il reconnaît qu'il pouvait y avoir
16:19des disputes passagères dans le
16:21couple, mais rien de sérieux. Il tenait
16:23à Michel qu'il présente comme sérieuse
16:25et attentionnée. Il n'y avait
16:27aucune mésentente entre eux, aucune
16:29séparation en vue. Il n'a jamais
16:31levé la main sur elle.
16:33Après 48h de garde à vue, la juge
16:35chante à la ramée l'inculpe
16:37de meurtre. Le mari est incarcéré
16:39à la prison de Metz-Queleux.
16:41Son avocat demande sa remise
16:43en liberté. Après un mois de détention,
16:45le substitut général de la cour
16:47d'appel de Metz, Gilbert Hill,
16:49déplore un dossier
16:51parcellaire, sans preuve ni aveu.
16:5318 avril 1991,
16:55Hervé Even est donc
16:57libéré. Lors d'une reconstitution,
16:59la témoin, Gertrude Crémer,
17:01dit maintenant reconnaître la voix
17:03du mari derrière la porte.
17:05Cet homme qui lui avait dit la nuit du drame
17:07« C'est bon, vous pouvez aller vous recoucher. »
17:09Mais elle se trompe.
17:11Car à ce moment-là, lors de la reconstitution,
17:13c'est un gendarme qui vient
17:15de prononcer ses paroles. Pas de
17:17nom lieu pour le mari. Il reste
17:19inculpé et
17:21suspect.
17:23Un suspect libéré qui va
17:25se retrouver presque contre toute attente
17:27et contre vents et marées devant la cour d'assises.
17:29La juge ne croit pas
17:31à ces dénégations. Pour les enquêteurs, il n'existe
17:33pas d'autre suspect. Seul le mari
17:35a pu commettre le crime dans
17:37un accès de rage et puis il a camouflé son acte
17:39tout simplement en une scène de meurtre.
17:41Hervé Even va jouer très gros à ce procès
17:43parce qu'à l'époque, il y a un seul procès, donc c'est un peu
17:45quitte ou double. C'est soit
17:47il est acquitté, soit il est condamné à une peine
17:49qui peut aller jusqu'à la perpétuité
17:51mais qui atteindra au moins 30 ans.
17:53Gilles Bertil, vous êtes avec nous
17:55dans cette heure du crime et encore merci
17:57d'avoir accepté notre invitation.
17:59A l'époque, vous êtes juge, évidemment,
18:01vous êtes magistrat, ancien magistrat.
18:03A l'époque, je le disais, vous êtes substitut
18:05général à la cour d'appel de Metz.
18:07Cette affaire, elle vient devant
18:09à l'époque, la chambre
18:11d'accusation. On ne dit pas la chambre
18:13de l'instruction. Elle vient devant la chambre d'accusation
18:15parce que l'avocat, il demande
18:17la libération de son client. C'est comme ça que ça se passe.
18:19Et vous, vous allez avoir du côté du
18:21ministère public à examiner ce dossier.
18:23Quel est ce dossier que vous
18:25retrouvez ? Je rappelle que vous êtes censé
18:27porter l'accusation.
18:29Oui, je porte l'accusation, mais
18:31porter l'accusation, ça ne signifie pas
18:33de...
18:35ça ne signifie pas
18:37de rappeler des
18:39croyances en me disant, je pense
18:41que c'est monsieur un tel ou madame un tel
18:43qui a commis tel crime. Il y a quand même
18:45à ce stade, on est au début
18:47de l'instruction, un minimum
18:49d'éléments qui doivent être
18:51rapportés et qui vont à
18:53l'appui de la thèse selon
18:55qui ont valu
18:57la mise en examen.
18:59Je crois qu'on disait encore inculpé
19:01à l'époque
19:03de l'intéresser. Donc
19:05on constate tout de suite des
19:07lacunes particulièrement
19:09béantes au niveau des constatations
19:11des premiers intervenants
19:13au niveau de l'enquête
19:15de gendarmerie
19:17et puis après une garde
19:19à vue de 48 heures, on n'a
19:21strictement rien qui incrimine
19:23directement
19:25le mari. Alors, il y a
19:27ce problème de madame Crémer
19:29dont on dit que c'était une personne
19:31âgée, 67 ans
19:33bon, je sais bien, on est en
19:351991, mais après Jésus-Christ
19:37quand même, donc on n'est quand même
19:39pas dans un
19:41âge canonique. Puis surtout, ce qui
19:43me surprend, parce que la
19:45confusion entre la petite et la grande
19:47aiguille de la montre, ça peut
19:49toujours arriver pour quelqu'un qui est dans son
19:51sommeil, mais
19:53cette femme n'est pas restée
19:55dans son lit en se disant
19:57j'ai entendu des bruits
19:59elle bouge, elle se lève
20:01elle descend du
20:03premier étage de la maison où elle habite
20:05elle va taper à la porte
20:07du rez-de-chaussée des époux
20:09et veines et elle entend quelqu'un
20:11qui lui dit que tout va bien
20:13retournez vous coucher. Elle remonte
20:15et elle dira toujours
20:17si ma mémoire ne me trahit pas trop
20:19qu'elle a une nouvelle fois
20:21regardé l'heure quand elle s'est couchée et qu'il
20:23était 6h15.
20:25Elle est absolument
20:27formelle. Alors
20:29pour éventuellement
20:31démontrer que cette
20:33personne de parfaite bonne foi
20:35se trompe, encore
20:37eut-il fallu que l'on puisse dire
20:39eh bien
20:41madame
20:43Michelle Ewen
20:45népotier, elle est
20:47décédée à 3h ou à 4h
20:49le matin avec des constatations
20:51médico-légales sérieuses
20:53qui ont fait complètement
20:55défaut. C'est ça, elles ne sont
20:57pas dans le dossier ces constatations
20:59ce que vous nous dites
21:01Gilles Bertil, mais c'est important parce que c'est un tournant dans ce dossier
21:03vous nous dites que ce dossier
21:05est en désordre et que
21:07ça n'a pas été très sérieusement
21:09fait, c'est ça ?
21:11C'est un dossier
21:13ajouté. Et j'ajoute
21:15Gilles Bertil, on a l'impression que c'est un
21:17tissu d'impression, de sensation
21:19on estime que
21:21ça pourrait être comme ça. D'impression
21:23et surtout d'imprécision
21:25donc un dossier judiciaire
21:27doit obéir quand même à une certaine
21:29rigueur dans la démarche
21:31alors on ne peut pas toujours tout trouver
21:33parfaitement
21:35mais là c'est plus que
21:37du désordre, c'est du
21:39vide. Alors on peut penser
21:41tout le monde a le droit de penser ce qu'il
21:43veut, que c'est plutôt
21:45le mari qui a pu
21:47tuer son épouse parce que
21:49c'est quand même pas
21:51un événement
21:53totalement
21:55rare
21:57des épouses se disputent
21:59il y a ce que vous avez évoqué
22:01il y a quand même quelqu'un qui
22:03semble en vouloir
22:05au mari ou à la femme ou aux deux
22:07qui va dégrader cette voiture
22:09ces vérifications ne sont pas faites
22:11il va falloir pousser carrément
22:13les enquêteurs
22:15pour qu'ils les fassent et lorsque
22:17je suis saisi, moi je dois soutenir
22:19l'accusation, je suis saisi je ne sais plus
22:21si c'est sur un appel du
22:23mandat de dépôt
22:25criminel décerné par le juge
22:27ou si c'est à la suite
22:29d'un refus de mise en liberté
22:31je regarde un peu ce qu'il y a
22:33à l'intérieur de ce dossier et je ne vois
22:35rien qui puisse entraîner véritablement
22:37à ce stade la conviction
22:39qui puisse justifier
22:41la privation de liberté
22:43d'un homme, si ce n'est des affirmations
22:45dire ça ne peut être
22:47que lui, on ne
22:49raisonne pas par déduction
22:51ou par soustraction en matière judiciaire
22:53et donc vous dites ça ne marche pas
22:55Gréten, un mot justement sur
22:57ce que dit le juge Gilbertil
22:59il y a ces faits racontés
23:01par plusieurs personnes, des témoins, et on n'enquête pas
23:03trop sur le coup, c'est les dégradations
23:05sur la voiture du couple, on a l'impression que c'est
23:07une espèce de harcèlement permanent
23:09et plutôt sournois
23:11Oui, c'est une période où les
23:13vannes découvrent régulièrement
23:15leurs véhicules garés devant la maison
23:17esquintés, abîmés
23:19rayés, parfois les pneus
23:21crevés, ça a duré
23:23pendant quelques semaines
23:25effectivement, quand on regarde
23:27la vie de ce couple, c'est le seul
23:29élément un peu saillant qu'on peut trouver
23:31bizarre à l'époque
23:33Et on s'est concentré beaucoup sur le mari
23:35on vient de le dire et de le raconter
23:37c'est une espèce d'effet tunnel d'ailleurs, il n'y a que lui qui compte
23:39c'est le seul suspect, on a perdu du temps
23:41On peut
23:43imaginer parce que si on revient sur la scène de crime
23:45forcément
23:47on imagine que l'auteur a pu laisser
23:49des éléments derrière lui, il poignarde
23:51la jeune femme à 51 reprises
23:53il fracasse le crâne à coups
23:55de rondins de bois, il laisse derrière lui
23:57un couteau planté dans le dos
23:59on peut imaginer derrière
24:01qu'il y a des éléments à relever, ça n'a pas
24:03été possible, de façon
24:05positive en tout cas, parce que
24:07la scène n'a pas été préservée
24:09comme elle aurait dû l'être
24:11Le mari, ni avoir tué l'épouse
24:13il n'était pas dans la maison, il va toutefois
24:15être jugé
24:17L'affaire Michel-Évène, contre la morte
24:19contre la montre, pour un meurtre
24:21Je sais que vous voulez me faire dire
24:23qu'il était minuit et demi
24:25mais il était bien 6h05, je suis formel
24:27L'enquête de l'heure du crime, le mari
24:29est-il un froid calculateur, un manipulateur
24:31cynique, ou cherche-t-on
24:33à faire de lui l'auteur d'un carnage ?
24:35C'est à suivre dans un instant sur RTL
24:37L'heure du crime
24:39présenté par Jean-Alphonse Richard
24:41sur RTL
24:43L'heure du crime, Jean-Alphonse Richard
24:45jusqu'à 15h30 sur RTL
24:47Il n'y a même pas le moindre
24:49bribe d'indice à charge
24:51seulement l'idée peut-être d'un crime passionnel
24:53On est dans le conditionnel
24:55le plus parfait, c'est-à-dire
24:57qu'on part de thèses les plus hypothétiques
24:59pour le seul prétexte
25:01qu'il est le mari et que c'est un crime passionnel
25:03Au programme aujourd'hui
25:05de l'heure du crime, un meurtre en Moselle
25:07celui de Michel-Évène, 51 coups de couteau
25:09chez elle, au printemps 91
25:11le mari en menuisier est présenté
25:13comme le suspect numéro 1
25:15Pas de preuves contre lui, il nie
25:175 ans plus tard, il est jugé
25:19Lundi 25 mars 96
25:21R.V. Évène
25:2329 ans, se présente devant
25:25la cour d'assises de la Moselle à Metz
25:27Blouson de cuir noir, T-shirt noir
25:29Jeans, on l'a vu sortir
25:31ainsi peu auparavant du fourgon
25:33de gendarmerie, les poignets
25:35menottés, la salle d'audience
25:37s'écomble, tout le monde scrute ce visage
25:39encore juvénile qui ne livre que
25:41peu d'expressions, l'accusé apparaît
25:43noir et froid, lisse, désormais
25:45même sa belle famille, partie civile
25:47lui est hostile, le soupçon
25:49est dans toutes les têtes, sa belle-mère
25:51raconte, quand il a été relâché
25:53après un mois passé
25:55en prison, il a mangé pendant
25:57un mois chez nous, on a pensé
25:59qu'il allait lâcher quelque chose
26:01mais non, il n'a pas prononcé
26:03une seule fois le nom de Michel
26:05il n'avait pas de chagrin, c'est ça
26:07qui nous a fait changer d'avis, le beau-père
26:09ajoute qu'ils se sont discutés
26:11pour le partage des biens, le chef
26:13d'enquête, le colonel Virolet témoigne
26:15il ne reste comme
26:17suspect dans cette affaire que Hervé
26:19Even, certes nous n'avons pas d'aveu
26:21mais il n'a jamais voulu se confesser
26:23comme sa mère
26:25le lui proposait, affirme le gendarme
26:27l'avocat
26:29d'Hervé Even, maître Marc-Hélène Brand
26:31dénonce une enquête dans le
26:33désordre, absence de légiste, scène
26:35de crime pollué, pas de mobile
26:37heure de la mort introuvable, sur
26:39ce point, la témoin Gertrude
26:41Kramer, 73 ans
26:43assure avec force que c'est à 6
26:45heures 05 du matin qu'elle a
26:47entendu des cris chez les Even
26:49je sais que vous voulez me faire dire
26:51qu'il était minuit et demi, mais
26:53il était bien 6 heures 05
26:55je suis formel, affirme-t-elle
26:57elle ajoute qu'elle a toute sa tête
26:593 jours après le début du procès
27:01un homme qui souhaite garder l'anonymat appelle
27:03maître Hélène Brand pour dénoncer
27:05un ex-ami de Michel
27:07comme un possible coupable
27:09la cour ne donne pas suite
27:11à cette dénonciation anonyme
27:13samedi 30 mars
27:15Hervé Even est acquitté
27:17après 2 heures
27:19de délibéré
27:21et dans cette heure du crime on retrouve l'un de nos invités
27:23c'est Kevin Gretten, aujourd'hui journaliste
27:25à West France, à l'époque au républicain
27:27Lorrain
27:29lorsque vous avez fait une enquête
27:31quelques années plus tard sur cette affaire
27:33enquête qu'on peut retrouver dans votre livre
27:35comparue aux éditions du quotidien
27:37affaire non élucidée, Kevin Gretten
27:39qu'est-ce qui emporte ce verdict
27:41qui n'était pas vraiment écrit
27:43à l'avance, on pouvait hésiter
27:45ce qui est sûr c'est que le dossier
27:47s'est avancé aux assises
27:49assez fragiles
27:51pour l'accusation, la difficulté c'était
27:53le témoignage de la voisine du dessus
27:55les gendarmes, même à l'audience
27:57ont essayé de lui faire
27:59changer d'avis en disant que
28:01puisqu'elle prenait des médicaments pour dormir
28:03il était fort possible qu'elle se soit
28:05trompée d'heure, qu'il n'était pas 6h05
28:07mais qu'elle ait interverti la petite et la grande
28:09aiguille et du coup qu'il était 1h30
28:11du matin, ce qui évidemment a changé beaucoup de choses
28:13mais elle a tenu bon
28:15ça a été déterminant dans l'audience
28:17dans un élément à charge
28:19il a été acquitté
28:21sans l'ombre d'un doute
28:23mais selon l'évolution du dossier
28:25finalement ce n'est pas une grande surprise
28:27alors ce n'est pas une grande surprise
28:29quoique effectivement on peut s'interroger
28:31il s'intéresse bien des mystères dans cette affaire
28:33Gilles Bertil, à l'époque
28:35vous n'étiez plus d'ailleurs à la cour d'appel de Metz
28:37à l'époque
28:39quand l'affaire a été jugée, non, j'étais déjà
28:41à Paris
28:43moi j'ai connu ce dossier
28:45au tout début, j'étais depuis 2 mois
28:47à la chambre
28:49d'accusation, je soutenais
28:51l'accusation
28:53à la chambre d'accusation de la cour d'appel
28:55de Metz
28:57depuis 2 mois, après
28:59j'ai eu
29:01quelques comptes rendus de l'évolution du dossier
29:03alors l'évolution
29:05la plus significative
29:07c'est que
29:09en cours de route
29:11l'inculpation initiale
29:13d'assassinat, c'est à dire meurtre
29:15avec préméditation était abandonnée
29:17en meurtre tout court, je n'ai jamais pu
29:19comprendre sur quel élément
29:21reposait cette
29:23préméditation présumée dès le départ
29:25d'assassinat
29:27on a baissé, on a réduit
29:29un petit peu la voilure, mais sans apporter
29:31d'éléments complémentaires
29:33qui auraient pu justifier
29:35qu'on ne tienne pas
29:37vous l'avez dit, des raisonnements
29:39par défalcation
29:41en quelque sorte, ça ne peut
29:43qu'être lui
29:45on pense que c'est lui
29:47alors que la famille de la victime
29:49disent, on pense que c'est notre
29:51gendre parce qu'il ne nous parlait pas
29:53de notre fille disparue
29:55chez elle pendant le mois
29:57s'il est venu manger chez eux pendant un mois
29:59c'est qu'au moins pendant le premier mois
30:01et c'est le souvenir que j'en avais conservé
30:03la belle famille
30:05d'Hervé Even
30:07a commencé par son beau-frère
30:09qui l'avait accompagné
30:11ne l'accusait nullement
30:13ça change un peu de la psychologie
30:15mais en termes de dossier
30:17en termes de charge de la
30:19preuve, je crois d'ailleurs
30:21me souvenir, parce que j'ai suivi
30:23à travers la presse
30:25ces débats d'audience
30:27que l'avocat général qui a requis
30:29ne s'est pas véritablement
30:31expliqué sur la culpabilité
30:33qu'il fallait retenir
30:35donc pour condamner quelqu'un
30:37il faut déjà commencer par administrer
30:39la preuve et ça c'est le rôle
30:41de l'avocat général de la culpabilité
30:43de la personne
30:45on n'en était pas là quand j'ai eu ce dossier
30:47mais je me souviens que le fait d'avoir
30:49simplement requis la remise
30:51en liberté d'Hervé Ewen
30:53dans une affaire certes grave
30:55n'avait pas été forcément très
30:57apprécié par mes collègues
30:59qui disaient, t'es substitut général
31:01tu dois requérir
31:03la confirmation de l'ordonnance
31:05un peu comme un bourrin avec des œillères
31:07c'est pas ma conception des choses
31:09vous soulignez effectivement l'attitude
31:11de l'avocat général, qu'il faut souligner
31:13dans ce procès, c'est qu'effectivement il ne se prononce pas
31:15il reste au milieu du gai, c'est un peu
31:17je m'en lave les mains, il dit débrouillez-vous les jurés
31:19moi je ne demande pas de peine
31:21ce qui est quand même assez rare en la matière
31:23pourtant il ne s'appelait pas Salomon
31:25je ne lui dirai pas son nom
31:27l'histoire ne l'a pas retenu
31:29jusqu'à présent
31:31Kevin Gretten, la belle famille
31:33on vient de le dire, elle est en colère
31:35cette belle famille après le verdict
31:37parce qu'elle, elle attendait une condamnation
31:39ce qui est certain en tout cas
31:41c'est que l'avocat de la famille
31:43de Michel Ewen, une partie civile, maître Bernard Jean
31:45est resté même après pratiquement
31:47persuadé de la culpabilité
31:49pour lui il n'y avait aucun doute
31:51dans le dossier il y avait tout ce qu'il fallait pour
31:53le condamner
31:55l'histoire du témoin à décharge
31:57lui ne semblait pas tenir
31:59lui était sur la ligne des gendarmes
32:01et qu'elle avait très bien pu se
32:03tromper d'horaire
32:05mais en même temps dans ce dossier on ne leur a jamais proposé
32:07d'autres alternatives
32:09c'est presque par défaut
32:11finalement que malgré aucun
32:13élément de charge portant sur Hervé Ewen
32:15on n'a jamais creusé d'autres pistes
32:1724 ans après le meurtre
32:19le dossier est rouvert, un nouveau suspect
32:21questionné
32:23l'affaire Michel Ewen contre la montre
32:25pour un meurtre, il y a de nouveaux éléments
32:27on ne peut pas en rester là
32:29l'enquête de l'heure du crime, on se retrouve dans un instant sur RTL
32:3114h30
32:3315h30, l'heure du crime
32:35sur RTL
32:3714h30
32:3915h30, l'heure du crime
32:41sur RTL
32:43retour aujourd'hui
32:45dans l'heure du crime, sur le meurtre de Michel
32:47Ewen, 51 coups de couteau
32:49chez elle au printemps 1991
32:51son mari Hervé désigné
32:53comme le suspect numéro 1
32:55en dépit d'un solide alibi, il a été acquitté
32:57aux assises, 24 ans
32:59après le drame, nouveau suspect, le dossier
33:01va être rouvert
33:032014
33:05le journaliste du républicain Lorrain
33:07Kevin Gretten, qui enquête sur
33:09plusieurs affaires non résolues dans la région
33:11découvre un banal fait divers
33:13qui retient son attention, la condamnation
33:15d'un individu qui a vandalisé
33:17le véhicule d'une femme
33:19cet homme, âgé de 57 ans
33:21voulait attirer l'attention
33:23d'une collègue de travail, il l'a harcelé
33:25ses dégradations ressemblent
33:27à s'y méprendre à celles relevées
33:29sur le véhicule de Michel et Hervé
33:31et Ewen en 1991
33:33curieuse coïncidence
33:35l'homme habite dans un village
33:37proche de celui où vivaient les
33:39Hervé et Ewen, et il connaissait
33:41à l'époque Michel
33:43Hervé Ewen, qui a depuis refait sa vie
33:45est alerté de cette histoire
33:47son avocat Marc-Hélène Brandt dépose plainte
33:49contre X pour homicide volontaire
33:51été 2015
33:53le procureur de Metz, Christian
33:55Mercury, rouvre
33:57le dossier, Michel Ewen
33:59enquête préliminaire confiée au gendarme
34:01de Metz, de nouveaux éléments l'imposé
34:03on ne pouvait pas en rester là
34:05précise le procureur
34:07le profil du nouveau
34:09suspect est longuement étudié
34:11par les enquêteurs, il apparaît que cet homme
34:13marié avait déjà été
34:15condamné pour des dégradations chez une voisine
34:17il est connu dans sa commune
34:19comme étant un fouineur
34:21qui s'intéresse aux vies des uns et des autres
34:23il fait le tour des maisons au petit
34:25matin, suffisamment prudent pour
34:27ne jamais se faire surprendre
34:29il est entendu par les gendarmes
34:31il se dit victime de rumeurs
34:33il assure qu'il n'a rien à voir avec le meurtre de
34:35Michel Ewen à Benestroff
34:37ce jour-là, il était chez lui, avec son
34:39épouse, il est parti normalement
34:41au travail vers 7h30
34:43les vérifications ne vont pas plus loin
34:45décembre 2016, le procureur
34:47referme à nouveau
34:49le dossier
34:51et dans cette heure du crime, on retrouve l'un
34:53de nos invités, c'est bien sûr Kevin Gretten
34:55aujourd'hui journaliste à West France
34:57mais je le disais, à l'époque vous avez fait
34:59une grande enquête pour le républicain
35:01Lorrain et vous êtes à l'origine de ces révélations
35:03en tout cas de ce rebondissement
35:05dans cette affaire et de cette relance du dossier
35:07vous êtes l'auteur du livre Affaires Non Élucidées
35:09en Moselle, paru aux éditions
35:11du quotidien
35:13et évidemment vous consacrez un chapitre à
35:15toute cette affaire, alors c'est vous, je le disais
35:17qui avez révélé l'existence de ce nouveau témoin
35:19ou de suspect, comment
35:21est-ce que vous l'avez retrouvé cet homme, comment ça s'est passé ?
35:23Alors en fait
35:25ce qui s'est passé c'est qu'à l'époque je bosse beaucoup
35:27pour le républicain Lorrain sur des affaires
35:29non élucidées de Moselle
35:31et en publiant
35:33un ou deux articles
35:35certaines langues se délient
35:37et en fait on me parle de cet homme qui est dans l'entourage
35:39de la famille, cet homme
35:41n'est pas inconnu de la justice, c'est un ancien
35:43gendarme et il se trouve
35:45que dans les choses qu'on lui reprochait
35:47il y avait des
35:49vêtements lacérés, il y avait
35:51des gradations sur véhicule
35:53mis bout à bout je trouvais
35:55qu'il y avait des ressemblances avec ce que la famille
35:57avait pu vivre peu de temps avant
35:59la mort de Michel
36:01suffisamment en tout cas pour que j'en parle avec
36:03l'avocat de Hervé
36:05Even qui à l'époque était dans une
36:07démarche de trouver la vérité
36:09il a toujours espéré et jamais renoncé
36:11à trouver qui avait tué sa femme
36:13et ça a prospéré comme ça
36:15Alors effectivement
36:17du côté de l'avocat de
36:19Maître Ellen Brandt on a toujours continué à
36:21chercher et essayer de trouver des failles
36:23dans ce dossier pour voir qui
36:25pourrait être le meurtrier
36:27Qu'est-ce qu'il y a de plus optimaux Gilbert ?
36:29Sur ce rebondissement ?
36:31On rouvre le dossier, ça arrive, il y a des affaires
36:33et tant mieux d'ailleurs quand on rouvre
36:35pour des vérifications
36:37C'est quand même très curieux ces
36:39correspondances, cette espèce
36:41d'homme qui va
36:43dégrader des voitures de la même
36:45manière etc. Est-ce que ça
36:47peut être un élément important ou pas ?
36:49Les dégradations des voitures se produisent
36:51un peu toujours de la même manière
36:53on tord les essuie-glaces, on crève des pneus
36:55on perce le
36:57radiateur d'un véhicule
36:59de là à en faire un fil
37:01conducteur, un fil rouge pour
37:03rapprocher une affaire criminelle
37:05du comportement
37:07sans doute erratique de l'ancien gendarme
37:09que vous me
37:11citez là
37:13C'est normal que le procureur de la République de Maine s'y avait
37:15ouvert une affaire
37:17qui restait insatisfaisante puisque
37:19on avait un suspect qui
37:21contre lequel n'existait pas d'élément
37:23suffisant pour que la Cour d'Assise
37:25décide d'entrer en voie de condamnation
37:27Lui, que ce soit
37:29lui ou pas lui, la justice a
37:31dit que ce n'était pas lui, on ne peut pas
37:33revenir dessus, on ne peut pas revenir
37:35sur un acquittement, mais à partir du
37:37moment où la justice a dit ce n'est pas lui
37:39il n'est pas anormal que
37:41au moindre élément le
37:43procureur de la République de Maine s'est réouvert
37:45une information pour faire les vérifications
37:47qui, si je comprends bien
37:49parce que là je n'ai pas suivi cette
37:51séquence là, se sont révélées
37:53infructueuses, donc
37:55ça a permis de repousser un peu plus
37:57encore la date de prescription
37:59Il y a eu un an de vérification
38:01mais enquête rouverte, Kevin Gretten
38:03justement, enquête rouverte
38:05il faut dire que les faits étaient prescrits
38:07à l'époque, mais le procureur il a rouvert
38:09quand même le dossier, ça arrive
38:11Oui bien sûr
38:13parce que
38:15il avait été reçu à l'époque
38:17par le procureur de la République
38:19de Metz qui avait accepté de
38:21rouvrir une enquête en septembre
38:232015, si bien que
38:25les gendarmes de la section de recherche de Metz ont repris
38:27le dossier, je ne vais pas dire à zéro
38:29parce que malheureusement il n'y avait pas d'éléments
38:31matériels forts, mais
38:33ils ont entendu tout le monde, tous les protagonistes
38:35et
38:37les soupçons se sont portés quand même sur
38:39l'ancien gendarme
38:41proche de la famille Heaven
38:43ils sont allés au bout du bout, ça a duré un an
38:45voilà, un peu plus
38:47d'un an, l'espoir était là
38:49L'espoir était là, mais l'espoir n'a
38:51rien donné finalement, dossier clos
38:53les uns et les autres vont se replier sur leurs doutes
38:55L'affaire Michelle Heaven
38:57contre la montre pour un meurtre
38:59la pierre tombale ne porte pas son nom
39:01de femme mariée
39:03L'enquête de l'heure du crime, je vous retrouve tout de suite sur RTL
39:05L'heure du crime
39:07Jean-Alphonse Richard, jusqu'à 15h30
39:09sur RTL
39:11Jean-Alphonse Richard, jusqu'à 15h30
39:13sur RTL
39:15L'affaire Michelle Heaven, elle avait 25 ans
39:17en 1991
39:19quand elle a été tuée à coup de couteau
39:21chez elle. Son mari, longtemps
39:23seul suspect pour la justice
39:25a été acquitté. Dossier
39:27brièvement rouvert en 2015, puis refermé
39:29L'affaire reste donc
39:31non élucidée
39:33Hervé Heaven, le mari
39:35de Michelle, avait relancé l'affaire
39:37en 2015 avec son avocat
39:39il espérait que le profil d'un homme
39:41condamné pour des dégradations
39:43et qui n'avait pas pu être étudié à l'époque
39:45livre une nouvelle piste
39:47espoir déçu. L'ex-épouse
39:49est depuis repliée dans le silence
39:51Michelle Heaven
39:53repose dans un cimetière
39:55proche de Benestroff, le village
39:57où elle a été tuée. La pierre tombale
39:59ne porte pas son nom de femme mariée
40:01mais celui de Michelle
40:03Potier Steinmetz
40:051966-1991
40:071966-1991
40:09Il me disait même, dis que c'est toi, tu prendras 5 ans
40:11parce que tu diras que c'est toi
40:13tu prendras 5 ans et pas plus
40:15mais si tu avoues pas, tu prendras tes 20 ans
40:17ou 40 ans. Qu'est-ce que c'est ce bordel
40:19je vais quand même pas avouer un crime que je n'ai pas commis quand même
40:21mais j'ai arrêté jusqu'au bout
40:23Vous avez reconnu
40:25évidemment la voix d'Hervé Heaven, le mari
40:27de Michelle qui a toujours nié
40:29être impliqué dans ce crime
40:31c'était un document d'enquête criminelle
40:33qui avait été diffusé sur
40:35W9 Kevin Gretten
40:37journaliste, auteur du livre
40:39halluciné en Moselle
40:41qui est paru aux éditions du quotidien
40:43et dans lequel vous consacrez un chapitre
40:45à cette affaire. Hervé Heaven
40:47l'ex-mari, il a refait sa vie ?
40:49A l'époque, il prenait un petit peu
40:51la parole, un collègue du Républicain
40:53Laurent, je pense qu'il avait parlé à d'autres médias
40:55c'était un effort pour lui, sincèrement
40:57c'était un effort pour lui
40:59comme on disait, c'est quelqu'un de plutôt taiseux
41:01quelqu'un un petit peu de la campagne
41:03mais effectivement il a réussi
41:05à refaire sa vie, il s'était remarié
41:07sa nouvelle femme l'a accompagné
41:09complètement dans cette démarche de vérité
41:11mais voilà, il avait
41:13quand même basculé sur autre chose
41:15Alors c'est compliqué évidemment, je vais vous poser
41:17une question compliquée mais je vais la poser aussi
41:19au juge Gilles Bertil qui est notre invité
41:21aujourd'hui. Kevin Gretten, est-ce que
41:23après toutes ces années
41:25et après tous ces échecs, après cette enquête
41:27qui a fait flop, est-ce que la vérité
41:29peut jaillir ?
41:33Kevin Gretten
41:35On l'a perdu mais on va le retrouver dans un instant
41:37je vais poser la question au juge Gilles Bertil
41:39qui est avec nous dans le studio de l'heure du crime
41:41Gilles Bertil, on est là des années
41:43après, on voit bien que cette enquête a été malmenée
41:45que ça a été compliqué
41:47elle a été rouverte
41:49tout ça, les gens
41:51ont pris des coups, des témoins ont disparu
41:53la fameuse dame avec son réveil
41:55elle est décédée depuis
41:57est-ce que effectivement la vérité
41:59peut jaillir après toutes ces années ?
42:01Les choses paraissent
42:03on ne va pas tenir la langue de bois
42:05à ces compromises, on sait très bien que
42:07le temps qui passe
42:09c'est l'ennemi mortel des procédures
42:11néanmoins
42:13notamment par la création du pôle
42:15call case, où l'inscription des affaires
42:17obéit à un certain nombre de conditions
42:19on ne va pas y venir aujourd'hui
42:21permet à quelques magistrats
42:23spécialisés de
42:25réexaminer, je dirais presque à tête
42:27un peu reposé, puisque le temps
42:29est l'ennemi mortel des procédures
42:31quand
42:33on n'a pas trouvé tout de suite et qu'on n'a pas
42:35trouvé de si longtemps
42:37il faut essayer d'en faire un peu son allié
42:39et d'y consacrer tout le temps
42:41nécessaire pour explorer
42:43de nouvelles pistes
42:45alors ça se fait surtout dans le cadre
42:47des tueurs en série pour être sûr
42:49d'avoir fait le tour
42:51du sanglant
42:53de leurs activités
42:55il y a quelques autres affaires
42:57qui relèvent également de
42:59cette création
43:01relativement récente du pôle
43:03call case, où une demi-douzaine de
43:05magistrats a tout le temps pour
43:07reprendre les investigations
43:09ça démontre, ça c'est le point
43:11positif, que la justice ne
43:13renonce pas toujours
43:15je ne vais pas dire ne renonce jamais, parce que c'est
43:17faux, à un moment il faut arrêter
43:19il faut savoir arrêter un dossier
43:21elle est surchargée de travail donc
43:23à un moment, une affaire chasse
43:25une autre, mais néanmoins il y a cette
43:27volonté qui consiste à dire que
43:29même très ancienne, une affaire
43:31n'est jamais complètement
43:33clôturée
43:35elle peut toujours être ouverte sur un élément
43:37nouveau. Et d'ailleurs les américains
43:39ils ne ferment pas les dossiers
43:41on les laisse ouverts, ce sont des call case
43:43mais ils restent ouverts, et c'est d'ailleurs
43:45pas mal comme technique, ça permet d'avoir aussi
43:47pour les familles une espèce d'échappatoire
43:49d'espoir. Oui mais même à un moment il faut savoir
43:51s'arrêter, même dans ces systèmes là
43:53on ne va pas essayer
43:55de refaire
43:57après coup l'expertise mentale
43:59de Ravaillac pour savoir
44:01si on pourrait
44:03peut-être, on a bien refait
44:05dans l'affaire Even, une espèce de
44:07reconstitution
44:09de l'heure de la mort à partir
44:11des vidéos du corps. Donc
44:13le plus excentrique peut
44:15parfois être présenté comme
44:17une excellente volonté de parvenir
44:19à la manifestation d'une vérité
44:21qui vous a jusque là échappé.
44:23Kevin Gretten, justement on vous retrouve
44:25vous êtes là avec nous dans l'heure du crime.
44:27Je vous repose la question, est-ce que la vérité peut
44:29jaillir ?
44:31En ayant discuté avec pas mal de monde
44:33je suis assez persuadé que
44:35des gens sont au courant
44:37en tout cas j'imagine bien une personne être
44:39parfaitement au courant de ce qu'a pu faire
44:41le dernier suspect
44:43mais voilà
44:45ces personnes ont été entendues, ils ont
44:47nié ou en tout cas ils n'ont pas apporté
44:49d'éléments aux gendarmes.
44:51Aujourd'hui ça paraît totalement illusoire
44:53que ça puisse ressurgir.
44:55Juste un tout petit mot
44:57Gilles Bertil, on arrive au bout de l'émission.
44:59On est passé peut-être pas très loin de la résolution.
45:01On se dit toujours ça après mais
45:03Au petit mot c'est peut-être.
45:05Peut-être. Oui mais c'est un mot
45:07important parce qu'effectivement dans cette affaire
45:09c'est peut-être depuis le début. Peut-être il a fait
45:11ça, peut-être etc.
45:13Ça ne suffit pas.
45:15Et il est heureux que ça ne suffise pas
45:17parce que autrement c'est la porte ouverte
45:19pour toutes les dérives. Oui c'est ça.
45:21C'est ce que vous aviez dit d'ailleurs devant, à l'époque
45:23on le répète, la chambre de l'accusation.
45:25Kévin Gretten,
45:27encore une question parce qu'effectivement
45:29cette affaire on y revient sans arrêt.
45:31Notre émission s'appelle l'heure du crime
45:33mais elle n'a jamais été aussi bien nommée qu'aujourd'hui
45:35parce que tout tient à ce réveil
45:37ce petit réveil qui était posé
45:39sur la table de nuit
45:41de cette vieille dame, ce témoin
45:43qui a tout entendu. Et c'est ce
45:45simple réveil qui aura finalement
45:47décidé de la culpabilité
45:49ou non de Hervé Even, c'est ça ?
45:51Oui c'est vraiment l'élément
45:53déterminant. Sans ça,
45:55sans cet élément disculpant
45:57je pense qu'Hervé Even
45:59aurait été condamné malgré
46:01les minces éléments.
46:03Il n'y avait pas d'éléments si ce n'est que
46:05on ne voyait pas qui ça pouvait être d'autre.
46:07C'était une accusation par élimination
46:09à défaut de quelqu'un d'autre.
46:11On voulait que ce soit Hervé Even et c'est comme ça
46:13qu'il se retrouvait devant les assises de la
46:15demoiselle à l'époque. Et dans ces cas-là,
46:17c'est toujours difficile pour un innocent,
46:19parce que j'en suis persuadé,
46:21de se défendre.
46:23Et heureusement que la voisine
46:25a tenu bon face aux charges
46:27des gendarmes.
46:29Merci beaucoup Kevin Gretten et
46:31Gilles Bertil d'avoir été
46:33...
46:35en disant ça ne peut être que lui
46:37mais on ne prouve pas que ce soit lui.
46:39Merci beaucoup Gilles Bertil
46:41d'avoir été vous aussi l'invité de l'Ordre du crime.
46:43Merci à l'équipe de l'émission, rédactrice en chef
46:45Justine Vigneault, préparation Marie Bossard,
46:47Marie-Lou Goyer, réalisation
46:49en direct de Nicolas Godet.

Recommandations