Pierre Palmade pourrait être condamné pour homicide : toutes les informations

  • il y a 6 mois
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00:00 Énorme rebondissement, hier le parquet de Molins a réclamé un procès pour homicide et blessure aggravée involontaire et non pas pour blessure involontaire, ce qui aggraverait fortement la peine encourue.
00:11 Gilles vous allez nous expliquer, on peut faire rentrer des invités d'ici, d'ici, de l'autre côté ? Merci, Gilles Vardès va parler.
00:16 Ce serait 10 ans au lieu de 7 ans et puis surtout c'est cette réflexion que maître Mourad Batik, donc l'avocat des victimes, voulait induire, c'est le statut du fœtus,
00:25 puisque le statut du fœtus est au cœur de tout et si on considère que cet enfant en quelque sorte a une personnalité réelle,
00:34 et bien à ce moment-là c'est une condamnation qui pourrait avoir lieu pour homicide involontaire, ça change tout.
00:41 Franchement c'est toute la jurisprudence française qui est remise en question par ce qui pourrait advenir.
00:46 Encore faut-il que le juge, la juge d'instruction confirme et qu'il soit réellement jugé pour ça.
00:51 C'est un rebondissement totalement inattendu Cyril.
00:53 Alors on a également les auditions des 5 proches de Pierre Palmade qui ont été auditionnés, dont sa sœur et sa mère, c'est un truc de fou.
01:01 Alors Gilles, oui ?
01:03 C'est un rapport incroyable. C'est la juge d'instruction qui mandate tout simplement un enquêteur de personnalité.
01:11 Donc d'abord l'enquêteur de personnalité, il commence par aller voir Pierre Palmade, c'est le 3 mars 2023, Palmade est à l'hôpital,
01:18 et Palmade lui dit "dans ma vie j'ai eu 10 grands amours masculins et j'ai couché avec 4000 garçons".
01:28 Et ensuite l'enquêteur ne se contente pas de ça et il va interroger tous les gens qui ont compté dans la vie de Pierre Palmade, 8 personnes, dont 5 femmes.
01:38 Sa mère, sa sœur, son ancienne assistante.
01:41 On va vous dire ce qu'elles ont dit.
01:42 Absolument.
01:43 Alors justement merci Michel Marie et merci Andréa d'être avec nous, Andréa qui revient de nouveau.
01:46 Merci Andréa d'être là.
01:48 Michel Marie, juste on va revenir sur cette affaire.
01:51 Donc homicide pour Pierre Palmade, c'est chaud.
01:56 Alors oui mais c'est un qualificatif quasiment impossible à faire tenir.
02:01 Il y a eu une petite jurisprudence, il y a eu un cas d'un chauffard qui avait renversé une femme enceinte avec sa voiture
02:11 et il avait été condamné, poursuivi et condamné pour homicide involontaire.
02:16 Et la loi normalement prévoit que pour qu'il y ait homicide, il faut que la victime soit née.
02:25 Et on avait ce fameux problème de cet enfant qui est mort in utero, ce qui veut dire qu'il est sorti par césarienne, mort.
02:35 Là où le procureur de la République de Mau qui est parfaitement conscient des règles de droit,
02:44 il argumente en disant que cet enfant, s'il n'y avait pas eu l'accident, serait né.
02:51 Et il serait né dans des conditions normales.
02:54 Et donc il n'est pas complètement fou de vouloir poursuivre Pierre Palmade pour homicide et blessure involontaire
03:06 parce que cet enfant serait né s'il n'y avait pas eu cet accident.
03:10 Et d'ailleurs les experts sont formels, ils disent que cet enfant, le poids il pesait 900 grammes,
03:20 il était enceinte de 27 semaines et 5 jours et qu'il était parfaitement viable.
03:27 Donc la causalité entre l'accident et la mort de cet enfant ne fait pas l'ombre d'un doute.
03:32 Donc intellectuellement en tout cas c'est possible d'exercer une poursuite judiciaire avec la qualification homicide involontaire.
03:41 – Alors Andrea, tu étais très proche de Pierre, tu étais là avec lui lors de cette soirée,
03:48 puisque tu es partie avant, ce que tu nous avais expliqué,
03:51 c'est que vous étiez disputée et que tu es partie avant le drame.
03:55 – Oui tout à fait.
03:57 – C'est ça.
03:58 Alors je ne sais pas si tu as vu dans la presse,
04:00 mais le procurant de Melun souhaite que Pierre Palmade soit jugé pour homicide involontaire
04:04 pour qu'il rappelle que sans l'accident, la dame qui a été victime n'aurait pas perdu son bébé,
04:08 ce que nous disait Michel il y a un instant.
04:10 Alors, juste, comment tu réagis à ça ?
04:15 – Déjà je me mets à la place de la famille, je comprends que j'ai vu leur témoignage à eux.
04:24 – Oui.
04:25 – Moi je ne suis pas juge, tout ce que je sais c'est que Pierre était exténué et drogué,
04:32 qu'il a une conduite irresponsable en prenant la route,
04:37 et qu'il doit assumer ses responsabilités maintenant.
04:41 – Pour vous, sa place elle en prison ?
04:46 – Je ne suis pas juge, mais je pense que si la justice décide qu'il aille en prison,
04:54 c'est qu'il y a de bonnes raisons.
04:56 – Et puisque vous y étiez, pourquoi vous ne lui avez pas dit de ne pas prendre le volant ?
04:59 – Je lui ai dit de ne pas prendre le volant.
05:01 – Vous lui avez dit quoi ?
05:03 – Je lui ai dit de se reposer, de dormir, de prendre des cachets et de dormir.
05:07 – Il allait où là quand ils sont partis ? Ils allaient où en fait ?
05:10 – À la pharmacie.
05:11 – Faire quoi ?
05:13 – Surement acheter des seringues.
05:15 – Ah ouais, parce que quoi, ils avaient de la drogue mais ils n'avaient pas de seringues ?
05:18 – Il faut les renouveler les seringues.
05:21 – Ah ouais ? Et donc ils vont acheter des seringues, et ça se vend comme ça en pharmacie les seringues ?
05:25 – Oui bien sûr, ça s'appelle les "sterebox".
05:28 – D'accord, donc il voulait absolument l'acheter les seringues, vous le saviez ça ?
05:31 – J'avais l'habitude d'aller avec lui en pharmacie, oui.
05:34 – Parce qu'au départ il nous avait dit qu'il devait aller au supermarché, acheter des piques, je ne sais pas quoi.
05:39 – Je ne sais pas ce qu'il est allé faire avec les autres garçons,
05:42 ce qu'il est allé faire avec les autres garçons,
05:44 mais ce que je sais c'est que plusieurs fois on est allé à la pharmacie ensemble, acheter des seringues.
05:48 – Alors excusez-moi, moi je n'ai pas l'habitude, qu'est-ce qu'on met dans les seringues ?
05:52 – On met de l'eau, et on met de la poudre qu'on mélange, qu'on dilue avec de l'eau.
05:57 – De la poudre de quoi ?
05:58 – Cocaïne, 3MC.
06:00 – Ah ouais ? Et quoi, on se fait des piqûres ?
06:03 – On se fait une piqûre ?
06:04 – Oui, après on se fait une injection.
06:05 – Ah ouais ? Comment ils sont injectés par soirée comme ça ?
06:10 – Combien ?
06:11 – L'injection ?
06:12 – Je ne sais pas, 40, 50 ?
06:15 – Non, 40, 50 quoi, en combien de jours ?
06:18 – En 2, 3 jours.
06:21 – Ah ouais, et vous aussi ?
06:23 – Je suis passée par là, oui.
06:25 – Et comment on se sent ?
06:28 – On se sent surpissante, on se sent excitée.
06:33 – Ah ouais ?
06:35 – Mais à la fin, on se pique pour rester consciente.
06:40 – Ah ouais ?
06:42 Et on ne peut pas conduire quand on a ça, c'est quoi ?
06:45 – Non, ce n'est pas possible.
06:46 – Quoi, vraiment ?
06:47 Et c'est lui qui a conduit ? Pourquoi il a insisté pour conduire ?
06:51 – Ça, je ne sais pas, je n'étais plus là au moment des faits.
06:54 – Mais je sais qu'il a insisté pour conduire, c'est ça ?
06:57 – Oui, je sais qu'il a insisté.
06:59 – Est-ce qu'il conduisait tout le temps d'habitude ?
07:01 – Non, il prenait toujours des taxis d'habitude.
07:03 – Ah, d'accord.
07:04 – Là, c'est très, très mal tombé.
07:05 – Et là, quand on est dans cet état, conduire, pourquoi c'est compliqué ?
07:09 On est dans quel état ?
07:10 – Il y a la drogue et il y a les médicaments.
07:12 – Donc quoi, on est comment ?
07:15 – On est comme un zombie.
07:17 – Ah, vraiment ?
07:18 – Oui, on est HS.
07:19 – On se rend compte qu'on est comme un zombie et qu'on est HS ?
07:21 Non, visiblement.
07:22 – Non.
07:23 – On se rend compte qu'on est fatigué, mais on n'y pense plus.
07:25 On ne pense qu'à aller se recharger.
07:28 – Est-ce que c'est une drogue qui donne un sentiment de toute puissance ?
07:31 C'est-à-dire, je suis comme je suis, mais je vais y aller, je vais conduire, je m'en fous de tout.
07:35 – Les deux premiers jours, oui.
07:36 Après, non.
07:38 Après, on est trop fatigué et on pense qu'en allant rechercher des seringues,
07:45 on va se remettre en forme, mais on va juste tenir debout, à peine.
07:50 – Mais justement, on avait dit ça la dernière fois quand vous étiez venu face à nous.
07:55 C'est vrai que Pierre Palmade, on le sait, quand Pierre Palmade s'endrogue,
08:00 c'est le garçon le plus adorable du monde.
08:02 – Ouais.
08:03 – Non mais c'est vrai, moi je l'adore.
08:05 J'étais très fan de Pierre Palmade en plus, moi, je vous le dis,
08:08 j'allais voir ses spectacles, etc.
08:10 C'est vrai que c'est un garçon adorable.
08:11 Moi, je l'ai reçu sur mes émissions, il était bien.
08:15 C'est un amour de mec, c'est vraiment un mec qui rigole.
08:17 Et c'est vrai qu'on a l'impression que ça lui a gâché sa vie, ça.
08:20 Il était comment ?
08:22 Est-ce que vous l'avez déjà vu, vous, normal ?
08:26 – Oui, à plusieurs reprises.
08:28 On est allé à un anniversaire de Christine Bravo, sur sa page.
08:30 – J'adore Christine, ouais.
08:32 – Il était sobre, il m'a une fois invité aussi à un spectacle, à son théâtre.
08:39 Mais aussi, il était sobre et c'était pas du tout le même homme.
08:42 – Aujourd'hui, franchement, cette histoire, c'est 40 injections en 3 jours,
08:49 c'était le rituel à chaque fois ?
08:51 – 40 injections, facile.
08:53 – Facile ? – Oui.
08:55 – C'est-à-dire 40 injections, c'est-à-dire quoi ?
08:56 Toutes les heures, vous faisiez une injection ?
08:58 – Plusieurs fois par heure.
08:59 – Et partout sur le corps, le visage ?
09:01 – Oui, là, on peut trouver des veines.
09:03 – Mais 40 injections par personne ?
09:06 – Ça peut être, ça oui.
09:08 Pierre, moi et les autres garçons, on était dans ces tranches d'injections.
09:15 – C'est… Vous voulez dire quelque chose, Michel ?
09:19 – Oui, je voulais revenir sur la qualification juridique.
09:22 En fait, souvenez-vous, le procureur de la République
09:25 avait à deux reprises tenté de faire incarcérer Pierre Palmade.
09:30 Et à chaque fois, les différentes juridictions avaient décidé de le soigner.
09:37 Donc, en fait, il poursuit dans sa trajectoire d'une sévérité que je peux entendre.
09:44 Mais une dernière chose, c'est que lui demande à ce que Pierre Palmade
09:49 soit renvoyé devant le tribunal correctionnel pour homicide et blessure involontaire.
09:54 Mais en définitive, c'est le juge d'instruction
09:57 qui prendra la décision finale de la qualification.
10:01 – Alors, Pierre Palmade a confié, lorsqu'il était à l'hôpital,
10:03 avoir couché avec 4000 garçons et n'avoir eu que 10 grands amours dans sa vie.
10:07 Est-ce que vous pensez que vous en faites partie, Andrea ?
10:11 – J'ai eu beaucoup d'affection pour lui et je sais qu'il a eu l'affection pour moi.
10:14 Après, je sais qu'il avait plusieurs relations en même temps.
10:18 – D'accord.
10:19 – Donc c'est difficile pour moi de me situer là-dedans.
10:21 – Vous étiez amoureuse de lui ou pas ?
10:23 – Il y a un moment où j'ai eu des sentiments amoureux pour lui, oui.
10:27 – Vous avez pensé un jour, un moment, à faire une histoire avec lui ?
10:30 – Non, mais en fait, quand on est drogué, on ne pense pas trop à ce genre de choses.
10:35 Les sentiments sont exacerbés en continu.
10:39 Et on se croit amoureux, mais en fait, on ne l'est pas.
10:43 – Vous étiez quatre à cette soirée, c'est ça ?
10:45 – Quatre, oui.
10:46 – Vous étiez quoi ? Il y avait deux autres garçons ?
10:49 – Il y avait deux garçons, il y avait moi et Pierre.
10:51 – D'accord.
10:52 – Ceux qui sont montés dans la voiture, les deux autres.
10:54 – Exactement.
10:55 – Eux aussi, ils étaient piqués ?
10:57 – Oui, eux aussi, oui.
10:58 – Donc vous étiez quatre zombies dans la maison ?
11:00 – On peut dire ça.
11:02 – Mais vous faisiez quoi, alors ?
11:04 – On couchait, on faisait des jeux, on discutait, on se disputait.
11:08 – Pourquoi ? Parce que la drogue, ça vous mettait dans un état…
11:11 – Après plusieurs jours, on se disputait, on ne sait même pas pourquoi.
11:14 – Ah oui ?
11:15 – Non.
11:16 On débricole, on devient parano aussi.
11:20 – Et donc, ces deux garçons et Pierre Palmat prennent la route, comme on dit,
11:24 parce que là, ça va être jugé pour homicide.
11:28 – Homicide involontaire.
11:30 – Involontaire, bien sûr, aggravé involontaire, oui.
11:33 Là, les deux garçons et Pierre Palmat, dans la voiture,
11:37 c'est sûr qu'ils n'étaient pas dans leur état normal.
11:39 – C'est sûr et certain.
11:41 – Il a déjà pris la voiture avec vous ?
11:43 Vous, vous avez déjà essayé de conduire,
11:45 ou lui, il a déjà essayé de conduire dans cet état ou pas ?
11:47 – Oui, on a déjà conduit une fois ensemble, mais il n'y a jamais eu d'accident.
11:49 – Mais il était dans cet état aussi ?
11:51 – Non, beaucoup plus sabre et en forme.
11:54 – Mais quand même…
11:56 – Mais quand même, quand même, mais…
11:58 – Ah oui, mais moins que…
12:00 – Pas du tout dans l'état de cette soirée-là.
12:02 – Là, dans cette soirée-là, vous l'aviez déjà vu comme ça ?
12:05 – Oui, plusieurs fois.
12:07 Généralement, c'était chez lui, à Paris.
12:09 – Il était comment ?
12:11 – Le regard dans le vide, délirant,
12:16 faisant des allers-retours à droite, à gauche.
12:18 On pouvait passer des heures à essayer de se trouver une veine.
12:23 – Ah ouais ?
12:25 Quoi, des heures à essayer de se trouver une veine,
12:27 pour essayer de… de quoi ?
12:30 – De se piquer encore et encore.
12:32 – Oui, voilà.
12:34 – C'est quoi, en fait, le but de ces dizaines d'injections ?
12:39 C'est qu'à chaque fois, si on ne s'injecte pas,
12:41 on s'endort, on est KO, on est mal,
12:43 c'est pour retrouver de la puissance sexuelle,
12:45 c'est pour tout simplement redevenir confiant ?
12:47 – Au début, c'est pour avoir de la puissance sexuelle et pour s'amuser.
12:50 Après, c'est juste pour rester en forme,
12:53 pour ne pas être en descente.
12:56 – Alors, à 21h01, on va revenir aussi sur les auditions
12:58 des cinq proches de Pierre Palmatte dévoilées.
13:00 Ça, c'est incroyable.
13:02 Cinq femmes ont accepté de parler dans le cadre de l'instruction
13:04 pour raconter son enfant, son travail, ses talents d'artiste,
13:06 son homosexualité pas assumée, ses addictions.
13:08 Sa sœur raconte la douleur qu'il a eue lorsqu'il a perdu son père
13:11 alors qu'il n'avait que 8 ans.
13:13 Il n'aimait pas son apparence et se trouvait moche.
13:15 C'était une référence intellectuelle pour sa sœur,
13:18 car son talent d'écriture a été très vite décelé par ses proches.
13:20 C'est vrai qu'il se trouve moche, Andréa ?
13:24 – Je n'ai jamais eu l'impression.
13:26 – Il ne l'a jamais montré, en tout cas.
13:28 – Sa mère et sa sœur racontent comment il a touché à la drogue
13:31 et font un lien avec son homosexualité qu'il n'arrivait pas à assumer.
13:34 Ils voyaient ça comme une faiblesse, une honte.
13:36 Est-ce que vous l'avez ressenti comme ça, Andréa ?
13:38 – C'est possible, mais souvent, on allait dans des bars
13:45 et ils ne se cachaient pas ses préférences.
13:47 – Son ancienne assistante d'épin, elle, un perfectionniste exigeant,
13:52 rigoureux et professionnel, selon elle, il était étonné
13:55 qu'il était hétéro dans sa tête, mais homo concernant sa sexualité.
13:59 Qu'est-ce que ça veut dire, Gilles Loss ?
14:01 – Ça veut dire que ça corrobore des déclarations en disant finalement
14:04 que ses plus grands amours, ses plus grandes complicités, ce sont des femmes.
14:08 Et c'est pour ça que cette enquête de personnalité est passionnante
14:11 parce qu'elle montre un Pierre Palma torturé.
14:13 Et finalement, ces femmes qui témoignent disent qu'il a pris de la drogue
14:17 parce qu'il n'assumait pas son homosexualité.
14:20 Et aussi, Cyril, pour se faire bien voir, du milieu du showbiz parisien
14:24 qu'il commençait à fréquenter.
14:25 Et ça, ça l'a complètement, si je puis dire, elles le disent,
14:28 ça a gâché sa vie, gâché son existence.
14:30 Et les femmes qui témoignent, actrices ou proches, disent qu'à un moment,
14:34 il était inarrêtable dans sa consommation de drogue.
14:36 – Andréa, on a tout entendu sur cette soirée, on dit les choses.
14:40 On a tout entendu sur cette soirée.
14:41 – Comme politique.
14:42 – Voilà, vous pouvez lui poser la question, elle dit que vous avez un...
14:44 – Déjà, moi je voulais savoir, donc vous étiez trois avec Pierre Palma,
14:47 déjà je voulais savoir, est-ce que vous, vous étiez payés par Pierre Palma
14:49 pour être là ? Vous, les deux autres, est-ce que vous étiez des amis vraiment
14:53 ou est-ce que vous étiez payés ?
14:54 – Au début, c'était vraiment tout en rémunérés.
14:56 À la fin, j'y venais pour le plaisir, tout en sachant que pendant ces soirées-là,
15:02 il aimait jouer avec l'argent.
15:05 – Ça veut dire ?
15:07 – Ça veut dire que je pouvais venir chez lui gratuitement,
15:10 mais que je finissais avec de l'argent parce qu'il faisait des jeux d'argent.
15:14 – Et ensuite, on a beaucoup entendu aussi...
15:16 – C'était quoi ? C'était des cap ou pas cap ?
15:18 – On peut dire ça.
15:20 – C'est quoi, genre je te donne 1000 euros si tu sors toute nue dans la rue ?
15:25 – Par exemple.
15:26 – Ah c'est ça ? Ouais.
15:28 C'était quoi un ou deux exemples ? Parce que vous nous avez dit la carte...
15:32 – Oui, j'ai parlé de la carte de crédit de Pierre.
15:34 – C'était quoi ça déjà ? Il vous donnait sa carte de crédit,
15:36 il fallait aller...
15:37 – Dans un sex shop et il me laissait 15 minutes pour dépenser 1000 euros.
15:41 – Un sex shop, ouais.
15:43 – Faut pas traîner, hein.
15:46 – 1000 balles en 15 minutes.
15:48 – Et on a parlé aussi d'hommes politiques, de fils d'hommes politiques,
15:52 et tout ça, c'est inflottable, ça n'a jamais existé, personne n'est passé.
15:55 – Oui. C'est vrai qu'on a tout entendu, c'est vrai.
15:58 – Non. Vous avez tout le temps dit tous les 4.
16:00 – Vous êtes partie avant l'accident, vous n'avez pas été avec eux en voiture,
16:04 ce week-end-là vous étiez 4 dans la maison.
16:06 – C'est tout. – Ouais, 4, que 4.
16:08 – Que 4 dans la maison.
16:09 – Oui, je...
16:10 – Si vous précisez qu'il n'y avait pas d'hommes politiques
16:13 ou de célébrités à cette soirée, est-ce qu'il y a d'autres soirées,
16:16 notamment à la soirée de départ, puisque vous êtes partie de Paris,
16:19 l'équipe est partie de Paris en vanne, est-ce qu'il y avait des gens plus connus
16:22 ou est-ce que dans les soirées précédentes il y avait des gens très connus,
16:25 bien sûr je ne vous demande pas de citer les noms,
16:27 mais est-ce qu'il y avait des hommes politiques, des élus, du showbiz avec vous ?
16:30 – Non, pas du tout, pas du tout, d'après la connaissance,
16:32 je n'ai jamais vu de personnes de célébrité.
16:35 C'était que des escortes ou des dealers.
16:39 – Il faisait venir plusieurs escortes, c'est ça ?
16:41 – Oui.
16:42 – Alors, on va revenir...
16:45 – Oui, j'avais lu aussi de la bouche de Véronique Samson,
16:50 il disait que la vie réelle ne l'intéressait pas.
16:53 – Ah ouais ?
16:54 – Et j'avais trouvé cette formule.
16:56 – C'est vrai, c'est pour ça que la vie réelle ne l'intéresse pas,
16:59 c'est intéressant ce que dit Michel, c'est-à-dire que c'est pour ça
17:01 qu'il voulait partir, il voulait se sentir partir.
17:04 – Du paradis artistique.
17:05 – Il ne voulait pas grandir.
17:06 – Andréa ?
17:07 – Il y a sa mère, on va relire les auditions,
17:09 parce qu'il y a la comédienne Isabelle Mergaux qui a été entendue aussi,
17:12 qui raconte son admiration pour l'artiste, un talent fou, la création en lui,
17:15 elle parle de son côté attachant, sa fidélité en amitié,
17:18 il y a aussi notre ami Michel Larocque qui parle d'un garçon attachant,
17:21 un homme intelligent, drôle et protecteur, tout en enlevant un côté cabot,
17:25 un égo surdimensionné en rapport avec ses addictions.
17:28 Il avait un égo surdimensionné pendant…
17:30 – Oui, absolument.
17:31 – Ah ouais, c'est vrai ? Genre quoi ? C'est quoi les exemples ?
17:34 – Déjà, il impose, de par sa carrure et aussi de par son aura.
17:43 C'est une personne qui sait parler, qui sait s'exprimer,
17:48 qui sait montrer qu'il veut montrer sa puissance envers les autres.
17:54 – Mais il a un égo surdimensionné, vous l'avez senti ?
17:57 – Oui.
17:58 – C'est parce que c'était gentil.
18:01 – C'est pas prétentieux, mais il est grand parce que c'est aussi un grand homme.
18:05 – Oui.
18:06 – Alors, selon sa soeur Hélène, Pierre n'aime pas son apparence physique,
18:09 elle le dit, et la mère de Pierre Palma confirme ce sentiment.
18:12 Pierre a toujours eu une fascination pour la beauté,
18:14 acceptant difficilement son physique.
18:18 – Je n'ai jamais eu l'impression qu'il avait de complexe particulier.
18:21 – Il l'a toujours dit.
18:22 – Ici, franchement.
18:23 – Il l'a dit à longueur d'interviews.
18:25 – Pardonnez-moi, mais franchement, à longueur d'interviews,
18:27 on l'a interviewé plusieurs fois, moi je l'ai très très bien connu,
18:29 sa mère était mon prof d'anglais à l'école.
18:31 – Ah ouais ?
18:32 – Je l'ai connu tout jeune, oui, oui.
18:33 Et quand il a débarqué à Paris même, où il écrivait pour Mirle Robin,
18:35 c'est là que je l'avais rencontré, il m'a dit "ah, ma mère était votre prof d'anglais",
18:39 bon bref, et donc je l'ai vu et beaucoup revu,
18:42 et non, non, il ne s'aimait pas du tout, du tout, du tout,
18:45 il se trouvait très laid, et c'est pour ça,
18:47 et ce qui est juste, c'est de dire qu'il était fasciné par la beauté
18:49 et qu'il était prêt à s'acheter cette beauté chez les autres.
18:52 C'était ça son truc.
18:54 – Et c'est vrai qu'Hélène affirme que son frère impressionnait ses proches
19:00 par son intelligence, ses capacités, notamment dans l'écriture et la créativité.
19:04 Andrea, c'est vrai que l'antispousse, c'est un garçon extrêmement intelligent,
19:09 est-ce que vous avez essayé de le raisonner parfois,
19:11 où vous aussi, vous étiez dans ce délire de se piquer, de partir en cacahuète ?
19:16 – Plusieurs fois, on voulait… je me rappelle qu'une fois,
19:20 il avait envisagé qu'on aille se désintoxiquer ensemble.
19:24 Le centre de cure dans lequel je suis, c'est là où il était aussi avant.
19:28 – Vous y êtes en ce moment ?
19:29 – Actuellement, j'y suis.
19:30 – D'accord, ah ouais.
19:31 – Il y était avant, et c'est lui qui m'a conseillé d'y aller.
19:34 Donc plusieurs fois, on a essayé de se raisonner.
19:40 La drogue, pour lui, est toujours le dessus.
19:42 – Oui, parce que souvent, il arrivait, il disait, ça y est, c'est fini, mon Bernard.
19:46 Parce que tout le monde le savait, pas déconner non plus, tout le monde le savait.
19:49 Parfois, ça se voyait vraiment.
19:50 D'ailleurs, les interviews, même parfois, on ne pouvait même pas les diffuser, c'est arrivé.
19:54 Mais souvent, autrement, d'autres jours, il arrivait en disant,
19:57 ça y est, mon Bernard, c'est fini.
19:59 – Nicklin.
20:00 – Nicklin, depuis tant de jours, tant de semaines et tout.
20:03 On était content pour lui.
20:04 – Quel dégâchis.
20:05 – Alors, Andréa, le soir, parce que là, il va être jugé pour homicide involontaire,
20:12 le soir du drame, est-ce que vous sentiez, vous, que là,
20:18 vous aviez passé un cap dans le délire avant de partir
20:21 et qu'il allait se passer un drame ou pas du tout ?
20:23 – Non, je ne pensais pas qu'il allait se passer un drame.
20:26 Je me rappelle juste qu'au moment de quitter sa maison de Ciliambière,
20:29 je lui avais dit, mais avec de l'affection, qu'il allait regretter la manière dont il se comportait.
20:36 – Pourquoi, il se comportait comment ?
20:38 – Il allait regretter les conseils que je lui ai donnés, qu'il ne voulait pas faire.
20:43 – C'est quoi ? Parce que vous vous êtes disputée ce soir-là ?
20:45 – Voilà, c'est un peu la raison de la dispute.
20:47 – C'est quoi ? Alors, racontez-nous la dispute, parce que c'est important,
20:49 je pense que ça a joué dans son comportement.
20:52 Après, c'était quoi la dispute ?
20:54 – Pour moi, c'est difficile d'en parler, parce qu'à ce moment-là, j'étais camée.
20:58 Donc, il était en colère contre moi pour je ne sais quelle raison.
21:06 Et on a pris des médicaments, il voulait encore ressortir.
21:14 Moi, je lui ai dit qu'il ne fallait pas ressortir, de se poser, de faire une pause, de faire un break.
21:18 – Il voulait déjà ressortir ? – Oui, il voulait déjà ressortir.
21:21 – Pour faire quoi ? Pour aller à la pharmacie chercher des… ?
21:24 – Oui, j'imagine.
21:26 – Parce qu'on nous a dit qu'ils avaient faim, qu'ils allaient certainement aller chercher des pits.
21:30 – Il avait de la nourriture un peu chez lui, quand même, déjà.
21:34 – Il attendait un dealer aussi.
21:36 – Il attendait un dealer, exactement.
21:38 – Est-ce que ce qui vous fait partir aussi, c'est l'instinct de survie,
21:40 quand vous voyez dans quel état il est, vous vous dites "je ne peux pas rester, c'est trop, il risque de mourir".
21:43 Là, ils ont passé un cap.
21:45 – Je ne me suis jamais dit qu'il risquait de mourir.
21:48 J'en ai dit plusieurs fois, en fait.
21:51 Ce genre de soirée se finissait par une dispute et je rentrais chez moi.
21:55 Parce qu'on était trop fatigué, qu'on n'était plus nous-mêmes.
21:58 – Il y avait souvent des disputes comme ça en fin de soirée ?
22:00 – Oui.
22:01 – Parce que lui voulait continuer et continuer, et vous non ?
22:04 – Oui, moi je voulais arrêter.
22:06 – Ah ouais ?
22:08 – Et les deux autres, ils avaient quel rôle, du coup ?
22:11 – Il y en a un qui était un dealer et l'autre qui était un escort.
22:13 – Ah ouais, d'accord. Mais le dealer, il participait aussi ou pas ?
22:16 – Il participait, ouais.
22:18 – Ah ouais, donc lui, il était dealer, escort.
22:20 – Dealer et tox sur tout.
22:22 – Et quoi ?
22:23 – Toxicoman.
22:24 – Ah ouais.
22:25 Mais en fait, vous faisiez des jeux sexuels à quatre, en fait ?
22:29 – À la fin, on faisait même plus de jeux.
22:31 On était un peu chacun dans son coin et on se droguait un peu chacun dans son coin.
22:34 – Ah ouais, c'est un mauvais délire.
22:37 – Ouais.
22:38 – Donc la thèse, il est vraiment là, mais il est parti à quelle heure ?
22:41 C'était à quelle heure l'accident ?
22:43 – L'accident, c'est en début de soirée, en fin d'après-midi, 18h, je crois.
22:47 – D'accord, donc il allait dans une pharmacie,
22:49 Pierre Palmade allait dans une pharmacie comme ça,
22:51 défoncé, aller chercher des seringues.
22:53 Parce qu'on nous a dit à un moment qu'il allait chercher de la nourriture, des pitchs.
22:56 Et qu'il l'a fait cent fois et qu'il n'a pas eu l'accident.
22:58 Là, on en parle parce qu'il a eu l'accident dont on connaît le résultat.
23:03 Moi, ce qui me marque dans cette histoire, c'est que tout le monde dit du bien de lui,
23:07 à l'unanimité.
23:10 Son seul défaut, finalement, c'est d'avoir pris de la drogue.
23:13 – C'est dommage.
23:14 – Et d'avoir provoqué cet accident.
23:15 – Mais vous savez que moi, j'étais triste parce que je l'adore, Pierre Palmade.
23:18 Vraiment, c'est un mec exceptionnel.
23:20 – Il a gâché la vie des gens, surtout.
23:22 – Mais quoi ? Qu'est-ce qu'il y a ?
23:23 – Il a gâché sa vie et surtout la vie des gens.
23:25 – Oui, bien sûr.
23:26 – Les gens ont de l'affection pour lui, mais quand même,
23:28 les proches regrettent cette prise de drogue.
23:30 Isabelle Mergaux, Michel Larroque, Isabelle Mergaux dit depuis trois ans
23:33 qu'il ne pouvait plus travailler à cause des drogues.
23:34 – C'est son seul problème dans sa vie, c'est la drogue.
23:37 – Là, il a gâché un cap.
23:38 – Bien sûr.
23:39 Andréa, tu lui en veux ou pas ?
23:42 – Non.
23:43 – Pas du tout ?
23:44 – Lui en vouloir de quoi ? De se droguer ?
23:46 – Oui, de ses délires, quand tu lui dis d'arrêter, qu'il continue,
23:50 quand il a pris la voiture alors que tu lui as dit de ne pas la prendre.
23:52 – Non, je ne peux pas lui en vouloir.
23:54 – Non, pas du tout ? Pourquoi tu ne l'en veux pas ?
23:58 – Parce que j'ai de l'affection pour lui.
24:00 – Puis elle est avec lui.
24:01 – Tu as toujours des sentiments pour lui ?
24:03 – De l'affection.
24:05 – Et vous cherchez à avoir des nouvelles ?
24:08 – On a coupé tout contact depuis l'accident, on a changé le numéro
24:11 et pour le moment, pas trop.
24:14 – Tu as envie de le revoir ?
24:16 – S'il va bien, oui.
24:18 – Parce que ces soirées-là, tout ça, tu as envie d'arrêter ?
24:21 – Oui, absolument.
24:23 – Oui.
24:25 – C'est pour ça que je me soigne.
24:27 – Là, tu as arrêté de te droguer ?
24:29 – Tu es en centre, là ?
24:31 – Oui, je fais tout pour.
24:33 – Tu étais droguée il y a combien de temps ?
24:35 – Il y a quelques semaines.
24:37 – Quelques semaines, oui, encore.
24:39 Donc bien après l'accident, tu continuais ?
24:41 – C'est très difficile de s'en sortir d'un coup.
24:44 Généralement, c'est par palier.
24:46 – Et là, tu sens que tu passes des paliers ?
24:48 – Oui, beaucoup. Déjà, je ne me pique plus.
24:50 – Très bien.
24:51 – Et les fois où je consomme, c'est deux, trois rails ou des choses comme ça.
24:56 Et je n'ai pas honte de le dire.
24:58 – Tu sens que tu vas t'en sortir ?
25:00 – Je le veux, en tout cas.
25:02 – Tu as envie que Pierre s'en sorte, aussi ?
25:04 – Oui, vraiment.
25:05 – Ça te ferait de la peine qu'il se retrouve en prison ?
25:07 – Oui, mais s'il passe par là, il faut qu'il l'assume.
25:12 Mais oui, ça me ferait de la peine, oui.
25:15 – Merci, Andrea, d'avoir été avec nous.
25:17 Merci, Michel, Marie.
25:19 Merci de repartir bien.
25:21 – Merci.
25:22 [Musique]

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