Affaire de déguerpissement à Yopougon Gesco, le chef du village monsieur Kouassi Toto Jacques dit sa part de vérité concernant les ACD.
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00:12 (Musique)
00:42 Je me nomme Oisitoto Jean-Jacques Kimon,
00:45 chef du village des Banco 1.
00:47 Le dimanche 25 au 21 décembre 1985,
00:52 la décharge de la BAE + 13 cagots de la police
00:55 de tous les rangs confondus,
00:57 BAE, STRS 1, STRS 2,
00:59 j'étais dans mon village.
01:02 Je n'étais pas informé de quelque chose.
01:06 On ne nous a même pas prévenu un peu.
01:10 Je me suis rendu sur le lieu aux armes de 6h15
01:13 pour plus de renseignements.
01:15 J'ai croisé les hommes qui étaient là comme les responsables de l'opération.
01:21 Je me suis présenté étant le chef du village
01:24 avec l'arrêté de nomination signée par le préfet du Côte d'Ivoire.
01:29 Il me fait son travail.
01:32 Il a dit "C'est qu'à te dérâter".
01:35 Ils ont subi son nom de deux endroits dans mon village.
01:39 On lui a fait comprendre que c'était un quartier priqué à Auris.
01:42 Il a dit "Parce que les papiers qui prouvent que nous ne sommes pas un quartier priqué".
01:45 Je lui ai montré tous les papiers qu'il faut.
01:49 Mes papiers sont encore ici.
01:51 Et les papiers encore là.
01:53 Mais il ne voulait rien comprendre.
01:55 Il m'a fait comprendre que nous sommes en amas de haute tension.
02:00 Il a dit "Mon village est créé en 1895".
02:03 Bien, le village est créé en 1895.
02:07 C'est le premier village hâtier de la commune de la zone de Liepougan et Hattekoube.
02:12 Si je ne me trompe pas bien, le gouverneur du Côte d'Ivoire est encore vivant.
02:18 Il peut témoigner.
02:20 Vraiment, j'ai le cœur vraiment blessé.
02:25 Un pays comme le Côte d'Ivoire, qui est un pays des droits,
02:29 on vient raser un village reconnu par l'état du Côte d'Ivoire
02:33 qui fait partie des 189 villages à Bikijan,
02:37 et raser avec plus de 8 machines.
02:41 Au fur et à mesure qu'on essaie d'intervenir aux côtés,
02:45 les machines sont arrière.
02:47 Il y a beaucoup d'hommes qui ont perdu dans mon village.
02:50 Personne n'était même pas un peu au courant qu'il allait y avoir ce mouvement là chez nous.
02:56 On a suivi à la télévision, ils ont dit que c'était du 5 au 17.
03:03 Mais vraiment, j'ai mal.
03:06 J'ai mal. Aujourd'hui, nos enfants ne vont plus à l'école.
03:09 La seule école, d'après eux, ils disent que c'est un quartier précaire.
03:13 Est-ce que l'état du Côte doit faire une école dans un quartier précaire ?
03:17 Posez la question à madame la ministre de l'Éducation nationale.
03:21 Elle-même a dit quoi ?
03:23 Nos enfants sont dans la rue.
03:27 On ne les voit même pas brancher un peu le doigt.
03:32 Quand on dit que nous sommes un pays de droit, moi je ronde.
03:35 Je suis désolé. Si je savais, je ne pourrais pas être Ivoirien.
03:40 On finit par une canne. On est heureux.
03:44 Même pas deux semaines, on vient raser un village en pleine ville.
03:49 Vraiment, je suis désolé.
03:51 Monsieur le Président, comme vous le dites, vous êtes un homme de droit.
03:55 Pour l'opinion internationale, ils vous regardent.
03:59 Nos frères du soir, à l'intérieur du pays, nous ont appelés.
04:03 Des groupes au moins sont venus nous voir.
04:05 Mais vous, le Président, jusqu'à aujourd'hui, vous ne dites rien.
04:09 Vraiment, ça ne vous ressemble pas.
04:12 On a couru pour vous. On a saigné pour vous ici.
04:16 Nous qui sommes là, on n'est pas ton ennemi.
04:20 Nous sommes des Ivoiriens. On est fiers d'être Ivoiriens.
04:24 On vous demande pardon.
04:26 Faites le possible pour arrêter ce qui se passe dans notre pays.
04:32 D'accord, nous allons assurer un pays de paix.
04:35 On préfère qu'on puisse être en paix.
04:38 Mais aujourd'hui, le souci est clair.
04:40 C'est un village. Ce n'est pas un quartier précaire. C'est un village.
04:45 Regardez bien dans tous les archives des villages habillés.
04:49 En fait, il y a 189 villages habillés.
04:53 C'est un village athlète.
04:55 Vraiment, il y a une école qui est devenue aujourd'hui un dottoir.
05:02 Ils n'ont même pas laissé un doigt, même chez moi, le chef du village.
05:06 Mais là, vraiment, Monsieur le Président,
05:10 moi, je n'accuse pas le gouverneur, parce que c'est vous qui êtes à la tête.
05:15 Vous seuls, vous pouvez arrêter ce qui se passe à l'instant.
05:20 J'espère que vous voyez, vous attendez.
05:24 Vous êtes un homme de cœur.
05:28 Vraiment, en fleurs, en saignes.
05:31 Même à l'heure où je vous parle, les machines sont encore dans mon village.
05:39 Est-ce que c'est normal d'être dans son propre pays?
05:42 Il faut dormir au dehors.
05:44 Mais on va où?
05:46 Etant Ivorien, nous, on va où?
05:49 Monsieur le Président, même dans la crise,
05:51 ce qui est arrivé dans mon village, au Popango,
05:54 ça ne s'est jamais fait.
05:57 Vous venez raser un village, il faut venir avec des chats.
06:01 Mais là, c'est grave. Nous ne sommes pas en guerre.
06:06 Le seul truc que je vous demande, Monsieur le Président,
06:08 nous sommes un village, nous, on demeure un village.
06:12 Arrangez-vous à trouver les moyens pour que ce qui arrive, ça s'arrête.
06:20 Vraiment, Monsieur le Président, étant le chef du village des Banco 1,
06:25 avec un cœur vraiment, je ne sais même pas à quel moment dire,
06:31 je vous demande pardon, mettez la main sur votre cœur.
06:35 Leur arrivée.
06:37 Vous devez comprendre aux Ivoriens que vous êtes un Ivorien comme nous tous.
06:42 Et que ce qui se passe, nous devons arrêter et trouver des solutions
06:46 pour tous ceux qui sont attirés dans la rue.
06:49 On n'est pas appelés à vivre dans la rue.
06:53 Nos enfants ne vont plus à l'école.
06:56 Nos parents ne vont plus au travail.
07:00 Ça va finir de nous croire, Monsieur le Président.
07:05 Nous, aujourd'hui, ici, au Banco 1,
07:08 ce que je peux vous demander en urgence, c'est de nous taire.
07:12 C'est là que tous nos ancêtres ont enterré tous leurs racines.
07:18 Nous, on ne peut pas aller ailleurs.
07:21 Faire le possible dans l'impossible, comme vous le dites,
07:24 de venir reconstruire mon village.
07:28 Monsieur le Président, faites le possible pour nous.
07:31 Faites le possible pour nous.
07:35 Dieu a créé les droits, les droits ne sont pas justes.
07:38 Il faut faire le possible, Monsieur le Président.
07:41 Vraiment, on souffre.
07:44 À part l'école, il n'y a même pas de toilettes.
07:47 Les femmes, elles se lavent comment ?
07:49 Il n'y a même pas d'eau, il n'y a même pas de courant.
07:51 Il n'y a rien, même à manger, il n'y a pas.
07:55 Monsieur le Président, pardon.
07:58 Pardon, Monsieur le Président, je vous demande pardon.
08:02 Moi, étant chef du village, vraiment, moi, j'ai mal.
08:08 Un chef qui rappelle son village en une journée.
08:13 La population dort au bord de la route.
08:16 Je sais que vous avez vu, il y a toutes les images.
08:19 Ce n'est pas un montage.
08:21 On vous dit, on nous a dédommagé, ce sont les rumeurs.
08:24 Les ministres oufoboyants qui sont encore là vivent.
08:28 C'est le côté de l'autoroute qui a été délocalisé au Panko 2.
08:33 Nous, on l'a appelé type REC.
08:37 Vous pouvez regarder.
08:42 Vous allez voir que ici, c'est un village.
08:50 C'est un village.
08:53 Voici l'arrêté qui a été donné.
08:57 Voilà.
08:59 C'est bon, venez, merci.
09:01 Voici l'histoire du village.
09:15 C'est qui fait que nous sommes du village?
09:19 Voici ensuite le document, le document présentiel qu'elle a arrêté ou est marqué que Blépanco 1 est village.
09:34 Je n'ai rien imaginé.
09:36 C'est vous-même, les hommes de droit qui avez fait ça.
09:40 Aujourd'hui, ne nous traitez pas comme...
09:45 Oui, oui, attendez pour moi.
09:47 Ne nous traitez pas comme un caté précaire, nous ne sommes pas caté précaire.
09:52 Nous sommes un village reconnu bel et bien par l'état de corps du voie.
09:56 Parce que si je me trompe avec ce que vous avez dit de mes parents, quand le feu oufoboyant a quitté,
10:01 à chaque fois que vous venez à Abidjan, avec l'hôtel, mon nimbak, c'est là qu'il s'est changé, vous allez au plateau.
10:08 Ici, c'est pas un caté, nous sommes un village.
10:13 Vraiment, monsieur le président, père, nous, on ne sait pas où aller.
10:20 On veut rester sur nos terres.
10:23 On veut rester sur nos terres.
10:26 Hé !
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