Hémiplégique de naissance, malvoyante, Lydie Imhoff, Française de 43 ans, perd progressivement l'usage de ses membres. Une situation qui l’a poussée à entamer des démarches pour une euthanasie en Belgique en mars 2023. L’AFP, déjà présente pour son entretien avec un psychiatre à Bruxelles qu'elle a consulté au sujet de cette décision et lui a donné son feu vert, a pu l'accompagner à nouveau, jusque dans ses derniers instants. N°34HY8UZN°34HX3JVN°34J24ME
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00:00 Lydie passe une dernière nuit dans son appartement de Besançon dans l'est de la France. Demain
00:08 matin elle entamera son ultime voyage vers la Belgique pour mettre fin à ses jours.
00:13 D'un côté je suis hâte d'être libérée et de l'autre côté je culpabilise de laisser les
00:25 personnes que j'aime. Mais bon c'est un choix de ma part. Partiellement paralysée de naissance,
00:35 Lydie est aussi malvoyante depuis l'enfance. En 2009 elle se fracture plusieurs vertèbres suite
00:42 à un grave accident et depuis sa situation n'a cessé de se dégrader. Ses membres fonctionnent
00:49 de moins en moins, ses mains ne réagissent plus, impossible pour elle de lire le braille. Il y a
00:55 un an elle a donc entamé une procédure d'euthanasie. Sur le chemin vers Bruxelles, Lydie s'arrête pour
01:06 dire adieu à Claudette. C'est elle qui l'a mise en contact avec des médecins en Belgique. Ils ont
01:11 certifié que Lydie remplissait les critères pour une fin de vie encadrée. J'espère que là-haut je
01:23 serai tranquille et puis que je vais avoir un peu de repos parce que je suis fatiguée. Je suis
01:27 fatiguée de me battre contre mon quotidien, contre les maladies, contre les handicaps,
01:33 contre tout en fait. Il y a un trouble là. Arrivé en Belgique, Lydie est accueillie dans cet hôpital
01:47 de Bruxelles. Elle y fait la rencontre du docteur Delocte. C'est moi qui vais donc m'occuper de vous.
02:02 Vous vous libérez peut-être si j'emploie ce mot. Je pense aujourd'hui que j'ai laissé derrière moi.
02:08 Vous savez ce qu'ils vont se dire dans les prochains jours ? Malgré la tristesse qu'ils
02:22 vont ressentir, ils vont quand même se dire que vous êtes libérée de vos souffrances.
02:26 Le lendemain, Lydie est entourée de ses amis. Le moment de l'injection est imminent.
02:36 On injecte un barbicurique et donc en moins d'une nuit, vous vous endormez sans souffrance.
02:43 Vous êtes d'accord ? Oui. Ok, on va préparer les produits. On vous laisse un peu ensemble
02:51 encore et dans quelques minutes on arrive. Les médecins arrivent avec la seringue remplie de barbicurique.
03:00 Sous l'effet de ce puissant anesthésique, Lydie s'endort tranquillement.
03:12 Sa respiration et son coeur ralentissent jusqu'à l'arrêt total. Les handicaps s'aggravaient.
03:24 Mon sentiment c'est que la maladie la tuait petit à petit et moi j'ai arrêté ces souffrances,
03:33 ce qui correspond à mon éthique de médecin. Je n'ai pas du tout le sentiment de l'avoir
03:38 tué, j'ai le sentiment d'avoir abrégé ces souffrances et ça je pense que c'est important.
03:45 Comme Lydie, chaque année plusieurs dizaines de Français font le choix de l'euthanasie en Belgique.
03:54 - Mais on l'a libérée.
03:57 Merci.