• il y a 8 mois

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00:00 8h moins le quart, des cloches qui sonnent les heures, des coques qui chantent, des agriculteurs qui partent travailler au petit matin
00:06 avec leur tracteur, des bruits qui font partie intégrante de notre campagne.
00:09 Mais avec lesquels certains ont du mal à vivre. Le Sénat plonge justement aujourd'hui sur un texte de loi déjà voté en décembre à l'Assemblée,
00:16 censé juguler le phénomène. On en parle avec Daniel Barbe, il est maire de Blasimont et président de l'association des maires ruraux de Gironde-Marie.
00:23 Bonjour Daniel Barbe. Bonjour. Est-ce qu'il fallait aller jusqu'à une loi sur ce sujet des conflits de voisinage entre néo-ruraux et agriculteurs selon vous ?
00:32 Alors aujourd'hui pour protéger le voisin, mais pour protéger aussi le maire dans son village, certainement je trouve que c'est bien dommage.
00:43 Je trouve que c'est bien dommage et qu'il y a beaucoup plus important à faire certainement pour des parlementaires que pour protéger le chant du coq ou la cloche de l'église.
00:55 Mais quand on en arrive au point où on en arrive dans certains endroits, il y a nécessité.
01:00 Les sénateurs qui sont nos élus ont pensé qu'il est absolument nécessaire de protéger ces bruits de la campagne et de nous protéger en même temps de ce fait.
01:09 On a demandé aussi à nos auditeurs ce qu'ils pensaient de cette loi qui est en train d'être votée au Parlement.
01:15 On va écouter la réponse de Laetitia de Bordeaux.
01:17 Si on habite en campagne, on sait qu'il y aura des coqs.
01:20 Ça se comprend. On est amené à voir des animaux.
01:23 Si effectivement la maison est trop près, peut-être que ça peut être dérangeant.
01:27 Après, ça reste un animal. Peut-être d'abord essayer d'aller communiquer et de trouver un arrangement.
01:32 Ça, étudier ça, oui, avec le maire et la proximité des logements peut-être.
01:35 Sur Facebook, on vous a aussi posé la question. Justement, Jean-Patrick répond sur France Bleu Gironde, sur nos réseaux sociaux.
01:41 Très poétiquement, la campagne sans champs du coq, c'est Roméo sans Juliette, par exemple.
01:46 On a aussi Cricri qui nous dit "Mais qu'il reste en ville, que vienne-t-il faire à la campagne ? Nous aimons notre campagne telle qu'elle est."
01:52 Il faut qu'elle reste telle qu'elle est, la campagne, Daniel Barbe, pardon.
01:56 Moi, je le pense bien, oui. Il faut qu'elle reste telle qu'elle est.
01:58 Souvent, les personnes avec qui nous avons souci, quelques problèmes de voisinage, mais aussi nous, quand on vient nous voir dans la mairie,
02:06 ce sont des personnes qui ont acheté une carte postale.
02:09 Elles sont venues passer un bon moment chez des amis, et il faisait beau ce jour-là, et on a pris l'apéritif, on a mangé les pieds dans l'herbe.
02:18 C'était extraordinaire, c'était superbe.
02:20 Mais quand on vient y habiter, on est confronté au bruit de la campagne.
02:25 Si moi je viens habiter à Bordeaux, je serais confronté au bruit de Bordeaux.
02:28 Donc, à un moment donné, il faut se dire que là où on va, on doit s'adapter.
02:33 S'adapter, je ne suis pas en train de dire qu'il faut accepter que quelque chose, nécessairement, qui dégrade votre environnement, arrive par la suite.
02:41 Mais prenons ce que nous avons, quand nous arrivons, installons-nous, installons-nous intelligemment, et puis ça se passe bien. Un coq, c'est sympa.
02:52 Le Sénat ne planche pas que sur les bruits de la campagne et les conflits entre les agriculteurs et leurs voisins.
02:56 Il travaille aussi en ce moment sur le statut de l'élu.
02:59 L'objectif du texte, c'est d'encourager les vocations pour les municipales de 2026.
03:04 Est-ce que vous, qui êtes président de l'association des maires ruraux de Gironde, vous percevez un risque de pénurie de candidats dans deux ans dans notre département ?
03:12 Il y a toujours un risque.
03:14 Aujourd'hui, ce mandat est particulier, d'abord parce que depuis 2020, on a commencé avec une période très difficile pour tous ceux qui se sont installés.
03:24 Avec cette période Covid, ça a été très dur pour les nouvelles équipes.
03:29 Un statut de l'élu, c'est très important, parce qu'aujourd'hui, même si ce n'est pas encore abouti, c'est la première fois que réellement, on met les choses sur la table et qu'on les travaille.
03:41 Il y a besoin d'un statut de l'élu pour protéger, un, quand il y a des attaques, des agressions verbales ou physiques, mais pas que.
03:49 Il faut aussi un statut d'élu pour qu'il n'y ait pas une double peine.
03:53 Je dis ça parce que quand on travaille, quand on est salarié, ce n'est pas simple, ce n'est pas facile.
03:59 Par la suite, il y a aussi le moment de la retraite.
04:02 Et cette retraite, quand vous réduisez votre temps de travail à trois quarts d'an ou à mi-temps, vous ne cotisez pas pour la retraite.
04:11 Donc il faut absolument aujourd'hui faire quelque chose.
04:14 C'est une nécessité.
04:15 Sinon, il n'y aura bientôt plus que des retraités qui seront élus et peut-être quelques fonctionnaires territoriaux ou d'État qui ont un statut qui leur permettra de faire.
04:26 Donc oui, statut d'élu, il faut y aller et il faut aller jusqu'au bout, ne pas s'arrêter au milieu du guet.
04:32 Parce que quand l'eau va monter, on va se faire embarquer tous ensemble, comme en ce moment on est en train de le vivre.
04:38 7h50 sur France Bleu Gironde, notre invité en direct, Daniel Barmba, président de l'association des maires ruraux de Gironde, maire de Blasimont.
04:45 A priori, pas de pénurie de candidatures, en tout cas à ce stade selon vous en Gironde.
04:49 Ce week-end à 13, c'était l'Assemblée des maires de Gironde.
04:53 Comment est-ce que vous avez perçu l'état d'esprit actuel des élus girondins ?
04:57 Alors, l'état d'esprit à l'heure actuelle, il est, je ne vais pas dire énormément morose, mais plein d'inquiétude.
05:05 D'inquiétude sur les finances parce que, vous savez, à l'heure actuelle, les capacités financières, notamment de nos partenaires habituels,
05:14 qui sont la région et le département, c'est compliqué parce qu'ils n'ont pas de levier fiscaux et qu'on est en pleine tourmente
05:21 et notamment d'une tourmente immobilière, donc les droits de mutation ne viendront pas nous aider.
05:27 Qui sont les ressources principales du département.
05:30 Exactement, et qui viennent aussi vers nos communes, donc ça sera compliqué.
05:34 Morose parce qu'il y a de plus en plus et certainement beaucoup trop de normes.
05:40 J'espère souvent que l'on ne nous dise plus le mot "choc de sceptification"
05:45 parce que chaque fois que ces deux mots arrivent, ça nous fait excessivement peur.
05:50 On se dit "qu'est-ce qu'il va nous tomber sur la tête ?"
05:53 Vous parlez de difficultés avec les finances, de difficultés avec ces normes.
05:56 On a eu quelques exemples, heureusement ils ne sont pas nombreux, mais de violences envers les élus.
06:01 Comment est-ce qu'on attire les petits nouveaux aujourd'hui ?
06:04 Ça a l'air difficile d'être élu aujourd'hui, Daniel Barbe.
06:06 Alors, je ne vais pas vous dire que ça s'est facilité, ce métier, parce que moi je n'ai pas peur de dire que c'est un métier.
06:12 Ce métier s'est facilité depuis ces dernières années, mais il y a tellement de belles choses.
06:17 D'abord parce que c'est très enrichissant, et c'est surtout le fait de travailler pour son village, pour sa population, pour les administrer,
06:29 amener des services avec des investissements, mais aussi des services à la personne.
06:34 C'est des moments extraordinaires.
06:37 Et puis il y a aussi cette façon de pouvoir communiquer en réseau avec les autres,
06:43 notamment dans les communautés de communes comme ça.
06:45 Donc n'ayez pas peur, il n'y a pas d'école d'élus, on apprend sur le terrain,
06:51 mais on peut aussi bénéficier d'anciens comme moi et d'autres pour pouvoir aider.
06:55 Une toute dernière question, Daniel Barbe.
06:57 À l'été 2022, on a entendu les maires des communes d'Orignes et de Guillaus en Sud-Gironde se plaindre après les incendies,
07:02 du manque d'aide de l'État, parce que ça représente une énorme partie de leur budget, de refaire une route après les incendies.
07:09 Est-ce qu'il existe toujours ce sentiment de mise de côté, d'abandon des petites communes girondines ?
07:14 Au moment où il y a une catastrophe naturelle, on parle de la catastrophe naturelle.
07:19 Et puis ensuite, il y a l'après.
07:21 Et cet après, c'est là où pour nous c'est très compliqué.
07:25 Vous parlez de route, quand il faut la refaire et qu'on vous dit qu'il faut absolument mettre 20% d'autofinancement sur la table,
07:31 quand vous êtes une commune de 400 habitants, ça devient très compliqué.
07:34 Surtout que c'est vraiment la catastrophe naturelle.
07:37 Donc je pense que là, c'est peut-être pas un abandon.
07:40 Certaines fois, on n'est pas traité à la juste valeur de ce que l'on mériterait.
07:44 Il est absolument nécessaire que l'on se sente encore plus épaulé par l'État,
07:50 et notamment au moment de ces catastrophes.
07:52 Et je pense à mes collègues de Guillaud et d'Aurigny, et tous ceux qui sont autour, Landiras et les autres,
07:58 qui aujourd'hui ont vécu ces moments tragiques,
08:02 et aujourd'hui doivent refaire des routes après que des camions, une multitude de camions soient passés
08:07 pour enlever les arbres qui étaient malheureusement brûlés.
08:10 Merci beaucoup Daniel Barbe d'avoir été avec nous aujourd'hui.
08:13 Donc je rappelle que vous êtes le maire de Blasimont, président de l'association des maires Rode-Gironde.
08:16 Bonne journée à vous.

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