Haïti : comment le pays peut-il sortir de cette crise ?

  • il y a 7 mois
Avec Volcy Assad, journaliste, PDG de la gazette Haïti News.

Retrouvez Bercoff dans tous ses états avec André Bercoff du lundi au vendredi de 12h à 14h sur #SudRadio.

---
Abonnez-vous pour plus de contenus : http://ow.ly/7FZy50G1rry

———————————————————————

▶️ Suivez le direct : https://www.dailymotion.com/video/x75...
Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/

———————————————————————

Nous suivre sur les réseaux sociaux

▪️ Facebook : https://www.facebook.com/profile.php?id=100063607629498
▪️ Instagram : https://www.instagram.com/sudradioofficiel/
▪️ Twitter : https://twitter.com/SudRadio
▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr
———————————————————————

☀️ Et pour plus de vidéos de Bercoff dans tous ses états : https://www.youtube.com/playlist?list=PLaXVMKmPLMDQe5oKZlhHutOQlGCq7EVU4

##CA_BALANCE-2024-03-12##

Category

🗞
News
Transcription
00:00 Sud Radio André Bercoff.
00:02 "Ça balance pas mal"
00:04 Bercoff dans tous ses états, ça balance pas mal sur Sud Radio.
00:08 "Bang bang, Aïti chérie, Aïti chérie"
00:12 Et Aïti vraiment, on se demande ce qu'il se passe, on voit, on lit les nouvelles, on regarde les images
00:18 et on ne comprend pas ce chaos et on se demande ce qu'il se passe aujourd'hui
00:25 et nous sommes très heureux d'avoir avec nous Voïci Assad, journaliste qui est Président-Directeur Général de la casette Aïti News.
00:31 Bonjour M. Assad.
00:33 Bonjour à vous, bonjour.
00:36 Merci d'être avec nous en direct de Aïti.
00:41 Qu'est-ce qu'il se passe exactement ? Parce que nous on reçoit, on est loin, on reçoit les images, on entend les sons,
00:47 on entend le Premier Ministre qui vient de démissionner
00:53 et on a l'impression d'une espèce de chaos total.
00:57 Qu'est-ce qu'il se passe exactement M. Assad ?
01:01 Bon, il faut dire que ça va très vite.
01:06 On s'y attendait, on s'y attendait.
01:10 On savait que cela allait venir en raison du fait que, bon, le Premier Ministre avait déjà perdu tout le contrôle depuis un certain temps.
01:18 Il a vraiment totalement basculé quand il s'est rendu au Kenya.
01:30 Justement, pour le cadre de la signature d'un accord de réciprocité avec le Kenya,
01:37 devant permettre le déploiement des troupes kenyanes en Aïti,
01:42 comme vous le savez, l'ONU avait voté une résolution permettant à cette force de déployer,
01:48 en vue de mâter les gangs qui grandissent,
01:54 les gangs qui prennent le contrôle pratiquement total de la situation en Aïti.
02:00 Eh bien, hier soir, très tard, le Premier Ministre a dû plier bagage.
02:07 Il a dû plier bagage puisqu'il avait tenté, aujourd'hui, ça fait huit jours,
02:14 en revenant du Kenya de rentrer en Aïti, en passant par la République dominicaine.
02:21 Malheureusement, il n'avait pu atterrir puisque les autorités dominicaines l'avaient interdit, justement,
02:29 d'avoir accès aux pistes d'atterrissage de leur pays.
02:33 Finalement, il a dû se rendre à Porto Rico, justement, pour aller chercher un accord.
02:41 Pour enlever et après revenir, oui.
02:43 Absolument. Donc, c'est de là et tant.
02:46 Donc, on a su que le Premier Ministre voulait rentrer, qu'il n'a pas pu rentrer,
02:51 puisqu'à ce moment-là où il voulait rentrer, l'espace aérien dominicain était déjà fermé avec Aïti.
02:56 Il ne pouvait pas le faire.
02:57 Oui. Et dites-moi, vous ici, Hassan, on voudrait comprendre, ça fait très longtemps,
03:04 comment les gangs, les plus violents d'ailleurs, ont pratiquement pris le pouvoir en Aïti ?
03:11 Comment ça s'est développé ? On voudrait comprendre. Qu'est-ce qui s'est passé exactement ?
03:17 Le processus de prise de pouvoir, enfin.
03:20 Il faut dire qu'en Aïti, c'est pas nouveau avec les gangs.
03:25 Ça a vraiment totalement basculé il y a pratiquement 5 ans,
03:34 mais plus précisément, c'est aggravé, notamment avec l'arrivée de Ariel Henry au pouvoir en Aïti.
03:41 Il faut dire que durant ces 30 derniers mois en Aïti, et puis...
03:50 Oui, on vous écoute.
03:52 Oui.
03:55 On a perdu, je crois, la communication.
04:00 On ne vous entend plus, malheureusement.
04:04 Ah, voilà.
04:06 Est-ce que ça fonctionne ?
04:08 Allô ?
04:09 Oui, on est en train d'essayer de rétablir une communication qui s'est un peu perdue.
04:15 Monsieur Woycie Hassan, allez-y, on va voir si ça... Allez-y.
04:20 Non, ça ne fonctionne pas, hélas.
04:24 C'est un peu compliqué, parce qu'on est loin.
04:28 Écoutez, on va vous reprendre après cela.
04:31 On fait une courte pause, après on rétablit la connexion avec Woycie Hassan en direct d'Aïti.
04:38 On parle de cette situation dramatique et de chaos sur l'île.
04:41 À tout de suite sur Sud Radio.
04:43 Sud Radio Bercoff, dans tous ses états, midi 14h.
04:48 André Bercoff.
04:50 Ici Sud Radio.
04:53 Les Français parlent au français.
04:58 Je n'aime pas la blanquette de veau.
05:01 Je n'aime pas la blanquette de veau.
05:04 Sud Radio Bercoff, dans tous ses états.
05:07 Aïti est loin, nous avons des problèmes de communication, mais ils sont arrangés.
05:10 Aïti est tout près.
05:12 Je rappelle que la République d'Aïti a été la première république noire en 1804.
05:17 Le premier état noir des temps modernes et le deuxième état indépendant d'Amérique après les États-Unis.
05:23 Aïti, 12 millions d'habitants en 2018.
05:26 Et Port-au-Prince, bien sûr.
05:29 Et c'est là, à l'hôtel de Loveson, que notamment Graham Greene a écrit deux de ses plus grands romans.
05:35 Mais là, nous ne sommes pas, hélas, dans le roman.
05:39 Nous sommes dans une réalité difficile.
05:42 La prise de pouvoir des gangs qui prennent le palais présidentiel, des commissariats, des prisons, des affrontements violents.
05:49 Le couvre-feu, effectivement, nocturne avec Port-au-Prince.
05:53 L'évacuation hier de l'ensemble du personnel de l'Union Européenne présent à Aïti.
05:58 Vous confirmez, effectivement, M. Assad, est-ce que le personnel de l'Union Européenne a été évacué hier ?
06:05 On l'a dit, c'est pratiquement toute la représentation diplomatique qui est partie, parce que ça chauffe en Aïti.
06:15 Les gangs prennent au contrôle la situation.
06:20 Les gangs menacent depuis pratiquement une semaine de génocide ou de guerre civile.
06:27 C'est l'aventure, Ayann Arie devait retourner en Aïti.
06:30 Il faut dire que tout ça s'est basculé le 7 février, disons mieux le 2 mars, quand elle a cassé la prison,
06:42 la principale prison d'Aïti à Port-au-Prince, facilitant la sortie et l'évasion de plus de 4000 prisonniers, dont des criminels notoires.
06:53 Et ensuite, ils ont cassé une autre prison à Lacroix-des-Bouquets, une périphérie de la capitale, permettant l'évasion de plus de 1500 autres détenus.
07:03 Et depuis lors, les gangs parlent à vis-à-vis des converts, ils montrent leur intention, ils disent vouloir le pouvoir.
07:12 Ils disent qu'Ayann Arie ne peut pas venir, qu'il est à l'étranger.
07:17 Et c'est l'aventure, la communauté nationale devait favoriser le retour d'Ayann Arie en Aïti,
07:24 donc ça pourrait déboucher sur une guerre civile.
07:27 Et depuis lors, ils ont tenté d'invahir le Palais d'Aïti il y a 2 ou 3 jours,
07:33 ils ont été repoussés par les forces de l'ordre.
07:36 Mais il faut dire que c'est face à une police totalement affaiblie, une police gangstérisée,
07:42 une police dont, mesdames et messieurs, elle récupère le contrôle total de la situation.
07:48 Et puis face à tout ça, les gangs récupèrent le contrôle de la situation,
07:52 ils font leur loi, ils tuent, ils pillent, ils violent.
07:55 Donc il faut dire que durant les 30 derniers mois, c'est plus de 5000 personnes qui ont été tuées en Aïti,
08:01 c'est plus de 2000 d'enlèvements, des cas de viol, de déplacés, de l'assaut des gangs un peu partout.
08:10 Donc c'était pratiquement le chaos en Aïti qui s'est aggravé avec le fait par Aïti de ne pas pouvoir rentrer en Aïti.
08:20 Et on connaît l'histoire déjà, il est arrivé à Puerto Rico, il voulait revenir, on l'a pas permis de descendre.
08:27 Ensuite, on annonce que les États-Unis font pression sur lui, il démissionne, etc.
08:33 Mais il y a un autre chapitre dans le dossier, c'est l'arrivée de Guy Philippe.
08:38 On le sait, il est arrivé en Aïti après avoir purgé une peine d'emprisonnement de 6 ans aux États-Unis
08:46 pour blanchiment des avoirs provenant de la drogue, qui promet une révolution en Aïti,
08:53 qui n'a jamais dénoncé les gangs.
08:57 Beaucoup de gens se demandent s'il n'est pas derrière, s'il ne les soutient pas.
09:02 Ils se demandent s'il n'est pas le candidat des gangs.
09:05 Absolument, ça ne se dévoile pas, mais il ne les dénonce pas, il est considéré comme des victimes en Aïti,
09:13 comme toutes les autres victimes.
09:15 Donc on sent qu'il y a quelque chose, on sent qu'il y a une certaine connivence.
09:19 Donc là, les gangs, finalement, il a démissionné le porte-parole du grand chef des gangs en Aïti.
09:31 Aujourd'hui, lui, il a parlé hier et il a réédité.
09:38 En fait, les gangs veulent quoi ? Ils veulent avoir le pouvoir pour exercer leur trafic en toute impunité ?
09:48 Ils disent "bon, c'est chez nous, on est chez nous, on a le pouvoir, on fera ce qu'on veut".
09:53 Leur idée c'est "on prend le pouvoir et puis Aïti est dirigé par nous".
10:02 De l'autre côté, il y a Philippe qui éclate le pouvoir, qui veut le pouvoir.
10:07 De l'autre côté, il y a les gangs qui agissent, mais qui ne le disent pas clairement,
10:10 mais qui demandent la démission du Premier ministre.
10:13 On sent qu'il y a quelque chose, on y pense.
10:16 On sait qu'il y a une certaine connivence.
10:18 Mais là, maintenant, ils disent, hier dans une conférence de presse,
10:27 qu'ils ont attaqué un sénat qui les a favorisés à dénoncer la crise.
10:32 Ils disent très clairement que même si Aïel va démissionner,
10:36 en l'autre cas, il y a le presse sociale des professionnels.
10:39 - On a beaucoup parlé de la fondation de Clinton et de l'action des Clinton à Aïti,
10:48 et d'un certain détournement d'argent.
10:50 Est-ce que vous pouvez nous dire quelque chose là-dessus,
10:52 si vous m'entendez, sur la fondation Clinton, sur l'action des Clinton,
10:57 il y a quelques années, à Aïti ?
11:00 - La Clinton, on le sait déjà, ils se sont accusés en Aïti,
11:05 notamment après le tremblement de terre,
11:09 il y a eu plusieurs milliards de dollars qui ont été décaissés pour Aïti,
11:12 le cadre du projet de la CIRH.
11:15 On sait que Clinton est co-président de cette structure en Aïti.
11:20 Donc, de l'argent qui est parti en fumée,
11:23 de l'argent qui n'a pas permis le développement d'Aïti comme c'était prévu.
11:28 Donc, on sent la main des Clinton derrière tout ça.
11:32 Donc, les Clinton sont très mal perçus, très mal vus en Aïti aujourd'hui.
11:36 Alors qu'en 1994, ils ont été accueillis par de beaux samaritains
11:42 parce qu'ils ont favorisé le retour d'Aïti.
11:45 Mais pour l'instant, les Clinton, c'est pratiquement très compliqué en Aïti.
11:49 - En tout cas, vous attendez l'aide internationale aujourd'hui ?
11:53 Juste dernière question, monsieur.
11:55 Comment on peut sortir de ce chaos ?
11:57 Comment faire pour que Aïti sorte de ce chaos ?
11:59 Quelle est pour vous la solution la plus urgente,
12:02 en tout cas pour faire face à cette tragédie,
12:05 pour mettre fin à cette tragédie ?
12:08 - Comme vous venez de le dire,
12:10 nous sommes la première rubrique nègre indépendante du monde.
12:13 Les haïtiens ne veulent pas d'occupation.
12:16 Mais aujourd'hui, nous sommes dans une situation où on attend,
12:20 où tout le monde attend l'arrivée d'une force multinationale
12:23 pour nous garantir la paix parce que la police ne peut pas.
12:26 La police a montré son espèce.
12:29 La police est quelque part gangstérisée.
12:31 Donc là, tout le monde attend parce que là,
12:33 il n'y a pas moyen de fonctionner.
12:35 Il n'y a pas moyen de séculer dans le pays.
12:38 Les rentrées nord et sud de la capitale sont coupées par les gangs
12:42 qui ont installé des postes de péage,
12:45 qui rassonnent, qui tuent, qui violent,
12:48 qui... - Qui cannibalisent quelquefois.
12:50 Barbecue, barbecue.
12:52 - Qui, enfin... - Barbecue de ses troupes.
12:56 Donc lui, c'est un ancien policier
13:00 qui justement a fondé une coalition de gangs
13:04 baptisée le G9, a transformé récemment en Vivre Ensemble.
13:08 - Vivre Ensemble. C'est bien.
13:12 - Donc aujourd'hui, comme pour vous dire,
13:15 aujourd'hui, Haïti est entre les mains des gangs.
13:18 Il n'y a pas de gouvernement au moment où je vous parle.
13:21 - Ah oui. - Aïe, l'année dernière,
13:23 hier soir, le gouvernement est pratiquement démissionnaire.
13:26 Eh bien, on attend la nomination de conseil présidentiel
13:29 qui devrait sortir d'une rencontre hier
13:32 entre la CARICOM et les acteurs politiques.
13:34 Donc hier, effectivement, on s'est attendu sur
13:37 la création de ce conseil présidentiel soutenu par les États-Unis.
13:41 Mais encore aujourd'hui, on attend 24 heures
13:43 pour que les acteurs désignent leurs membres
13:45 au sein de ce conseil qui va avoir sept membres.
13:48 Donc c'est tout ce qu'on a aujourd'hui.
13:51 On n'a rien. Il n'y a pas de gouvernement.
13:53 Il n'y a pas de police.
13:55 Même si la démissionnée n'est pas en Haïti,
13:57 donc pratiquement, on est à la mer Seine-et-Glane
13:59 qu'aujourd'hui, on est en Haïti.
14:00 - Je vous souhaite, écoutez, un très bon courage.
14:02 On vous suivra et je vous remercie beaucoup, beaucoup
14:04 de votre témoignage.
14:05 Vol Siasat, journaliste qui est PDG de la gazette Haïti News.
14:09 Votre témoignage est très important
14:11 et j'espère que, vraiment, d'une manière ou d'une autre,
14:14 peut-être les forces internationales arrêteront ce chaos.
14:16 C'est impossible de laisser comme ça un pays,
14:18 comme vous dites, la première république noire,
14:20 s'enfoncer ainsi dans la violence
14:23 et l'irrationalité la plus totale.
14:26 Merci encore de votre témoignage.

Recommandations