Bruno David : "Les jeux d'échecs ont sauvé ma vie scolaire !"

Sud Radio

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Transcript

00:00Sud Radio, oser entreprendre, Thomas Binet.

00:04Entrepreneur et ré-entrepreneur comme tous les dimanches avec Thomas Binet, bonjour Thomas.

00:08Bonjour Jean-Marie.

00:09Qu'est-ce qu'on a au programme aujourd'hui ?

00:10On va commencer avec la saga Fleury Michon, il était cancre à l'école, il est devenu chef d'entreprise.

00:15Nous sommes avec Bruno David, notre grand témoin.

00:17Il va nous expliquer comment il est sorti de cette situation.

00:20Et puis on terminera, on va parler de l'arnaque au faux dirigeant d'entreprise avec notre avocate.

00:24Ça c'est intéressant, on va en parler aussi.

00:26Exactement, on met tout de suite la saga de la semaine comme vous le disiez, en partenariat avec nos partenaires du magazine Entreprendre.

00:33On a tous acheté un pot ou une sauce Fleury Michon un jour dans un supermarché je pense.

00:37Et c'est une marque française emblématique dans le monde de la charcuterie et des plats cuisinés.

00:42Comment ça a commencé ?

00:44L'histoire débute Jean-Marie en 1905 lorsque Félix Fleury s'associe avec son beau-frère Lucien Michon en négociant en viande.

00:52Ensemble, ils fondent les établissements Fleury et Michon et installent leur bureau au HAL de Paris.

00:57Malheureusement, la première guerre mondiale interrompt leur activité.

01:00Mais dès les années 1920, Pierre Fleury, représentant de la deuxième génération, relance la charcuterie en intégrant l'abattage et la découpe de viande.

01:07Il pose ainsi les fondations de l'entreprise.

01:10On a une autre période charnière dans l'histoire de cette entreprise, c'est les années 60 et 70. Qu'est-ce qui s'est passé ?

01:15Dans les années 60, Fleury Michon se lance dans le libre-service révolutionnant la distribution de charcuterie.

01:20En 1974, en s'inspirant des techniques des grands chefs étoilés comme Troigros et Bocuse, la marque introduit des plats cuisinés frais et cuits lentement sous vide.

01:29Cela permet à Fleury Michon de se diversifier et d'élargir sa clientèle.

01:33En 1987, il collabore avec le chef Joël Rebuchon, un partenariat qui va transformer leur entreprise et renforce ainsi leur engagement vers la qualité nutritionnelle.

01:42Avec une sacrée image, c'est une belle évolution. Dans les années 2000, la dynamique actuelle de la marque, ça donne quoi ?

01:48Dans les années 2000, Fleury Michon s'introduit en bourse tout en conservant un esprit familial.

01:52Ils innovent en lançant des gammes avec moins d'additifs et s'engagent pour une alimentation saine avec des recettes équilibrées.

01:58Plus récemment, en 2023, la marque a introduit la gamme Woke & On Go, offrant des plaques rapides aux saveurs exotiques tout en utilisant des emballages recyclables.

02:09Et en 2024, ils ont également lancé les tranches VG qui démocratisent les protéines végétales.

02:14Fleury Michon continue de prouver qu'innovation et qualité vont de pair.

02:18Je pense qu'on dit Woke & Go plutôt que Woke & Go.

02:21Je dis ça moi ?

02:22Je pense aujourd'hui.

02:23Merci, j'en arrive.

02:24Parlez temps qui court.

02:25Allez Thomas, tout de suite, je vous propose d'accueillir votre grand invité, le grand témoin de la semaine.

02:29C'est Bruno David, bienvenue sur Sud Radio.

02:31Merci, merci.

02:32Présidente Foliatim, c'est une société opérant en téléphonie, cybersécurité, sur le cloud aussi.

02:38Vous nous expliquerez Thomas ce que c'est pour les entreprises.

02:40Alors Foliatim, c'est 70 millions d'euros de chiffre d'affaires avec 400 collaborateurs quand même.

02:46Bienvenue, vous êtes l'invité de Thomas Binet.

02:48On va revenir à l'origine de l'origine, la vôtre Bruno.

02:51Vous vous définissiez comme un cancre à l'école, j'ai dit dans le lancement de l'émission.

02:55Vous avez redoublé le cours préparatoire.

02:57Vous étiez dernier de la classe jusqu'en cinquième.

03:00Ça commence bien.

03:01Je vois votre sourire.

03:02Et puis en quatrième, ça bascule du bon côté.

03:04Mais comment vous avez vécu cette première période ?

03:06Forcément, difficilement.

03:07Et comment vous en êtes sorti surtout ?

03:09J'ai eu la chance d'être bien entouré.

03:12J'avais des amis qui étaient là pour me soutenir.

03:15Une famille très proche aussi.

03:17Et puis un super prof de sport.

03:20Mais je pourrais en parler davantage.

03:23Mais ce qui va être le déclencheur quand même, c'est votre passion pour les échecs.

03:26Parce que ça, c'est un cas quand même intéressant dans votre parcours.

03:29Et la question justement de votre prof et de votre entourage probablement aussi,

03:33c'est comment peut-on être premier à des concours d'échecs ?

03:35Parce que ça a été votre cas.

03:37Et être également le dernier de classe.

03:39Ce qui est antinomique selon votre entourage.

03:42Effectivement.

03:43Je crois que les échecs ont un peu sauvé ma vie scolaire.

03:46J'étais un peu en chômage scolaire, si je puis dire.

03:49Et effectivement, la lueur d'espoir est arrivée par les échecs.

03:53C'était, je crois, la seule matière, si je puis dire,

03:55qui était une matière dans laquelle je pouvais m'épanouir

03:59et montrer, briller un petit peu.

04:02Et ce qui m'a redonné espoir dans mes capacités

04:05à finalement, pourquoi pas, rattraper mon retard,

04:08notamment en mathématiques.

04:10Et ça, c'est effectivement mon prof de sport qui m'a dit

04:12Bruno, tu ne peux pas être le plus nul de la classe en maths

04:15et dans d'autres matières, et en même temps,

04:17réussir à être le meilleur de ta classe aux échecs.

04:20Si tu veux, je t'aide.

04:21Donc c'est une anomalie qu'il décèle en vous.

04:24Et il va vous aider en vous donnant des cours le soir.

04:27Et à partir de ce moment-là, la bascule se produit.

04:29Et c'est en classe de quatrième que vous commencez à mieux performer.

04:33Exactement, c'est vrai que mon prof de sport,

04:35moi, je n'avais pas eu de père.

04:37Le sport, c'était presque toute ma vie.

04:39Donc j'adorais mon prof de sport.

04:41Donc il me donne la possibilité de bosser les maths.

04:44Et puis finalement, en bossant les maths,

04:46je commence à avoir des notes qui remontent, qui remontent, qui remontent.

04:49Et donc là, l'espoir est revenu.

04:51Mes amis m'ont aidé.

04:52Et puis effectivement, la magie s'est un peu opérée à ce moment-là.

04:55Jusqu'au point d'ailleurs où vous allez faire des études

04:57très comblables derrière, parce que vous allez devenir ingénieur.

04:59Vous ferez une école d'ingénieur et vous ferez HEC entrepreneur.

05:02Oui, voilà.

05:03Donc ça, c'était un peu ma revanche, on va dire.

05:05Et puis aussi pour remercier un peu finalement les gens qui m'avaient aidé.

05:09Les maths m'ont effectivement permis de remonter la pente.

05:13Progressivement, les maths, puis la physique, l'école d'ingénieur.

05:16Et puis ils avaient envie depuis tout jeune quand même d'entreprendre.

05:20J'avais toujours été délégué de classe ou délégué de promo.

05:24Et donc je me suis dit, il faut que tu entreprennes.

05:28Et quoi de mieux pour entreprendre que de rentrer à HEC entrepreneur.

05:32Et comme j'étais quand même plutôt un homme de défi,

05:34je me suis dit, elle n'est même pas peur.

05:36On va essayer de rentrer à HEC.

05:38Cette idée d'entreprendre, vous l'évoquez à l'instant,

05:41elle remonte à loin.

05:42Vous l'avez toujours eu en vous ?

05:44Oui, je crois que...

05:45Moi, je vivais seul avec ma maman.

05:47J'ai toujours pris quand même pas mal d'initiatives,

05:51de responsabilités quand même assez jeunes.

05:53Et puis finalement, au fur et à mesure de mes études,

05:55j'ai toujours été dans la création.

05:57Ou dans le commerce.

05:59Depuis que je suis tout petit,

06:00je vendais souvent mes services dans l'informatique

06:03en essayant d'aider des copains à remonter leurs PC

06:07ou en revendant des PC.

06:08Et puis finalement, entreprendre, c'était un peu dans ma nature.

06:12J'avais monté une association de street hockey aussi

06:14quand j'étais en école d'ingénieur.

06:16J'étais président du bureau des élèves, etc.

06:18Donc j'ai toujours eu envie de faire des choses avec...

06:21Et chercher des responsabilités, pardon.

06:23Et chercher des responsabilités.

06:24J'avais besoin de me mettre un petit peu

06:26en situation de risque.

06:28Alors vous avez fait toute votre carrière

06:29dans la même entreprise, jusqu'en 2021,

06:31où l'opportunité se présente de la racheter

06:33avec des managers de la société.

06:36D'abord, est-ce que l'enfant que vous étiez

06:38s'imaginait à un moment donné racheter une entreprise

06:41et prendre le lead sur les autres managers ?

06:43Parce que ça aurait pu être un des managers

06:45qui reprennent la boîte.

06:46Oui, alors moi, c'est vrai que c'était mon rêve

06:48depuis assez longtemps.

06:49Je suis rentré dans cette entreprise

06:51qui s'appelait General Telephony

06:52qui est devenu Foliateam ensuite.

06:54On était 10 personnes,

06:56donc je suis quand même arrivé dans les premiers.

06:58Et dès le début, moi j'avais dit au président

07:00un jour je veux racheter cette entreprise.

07:02Alors c'est plus facile de l'imaginer

07:04quand c'est une entreprise de 10 personnes.

07:05Quand elle fait 400 personnes comme aujourd'hui,

07:07c'est un peu plus compliqué.

07:09Mais progressivement, en tout cas,

07:10j'ai réussi à entreprendre dans l'entreprise.

07:13J'ai fait une forme d'intrapreneuriat.

07:15Et puis donc le projet de racheter un jour l'entreprise

07:18a toujours été quand même présent au fond de moi.

07:21Et donc, oui, ça s'est présenté.

07:23Mais qu'est-ce qui fait que vous avez réussi à le convaincre ?

07:25C'est vrai que je comprends que vous partiez de loin

07:27dans le sens que ça faisait des années

07:28que vous le travaillez au corps

07:29pour qu'il vous la vende, cette société.

07:31Mais qu'est-ce qui a fait que ça soit vous ?

07:32Parce qu'il aurait pu avoir d'autres opportunités.

07:34Oui, c'est vrai.

07:35Je l'ai beaucoup aidé.

07:37On avait 24 ans d'écart.

07:38Il n'était pas forcément ingénieur de formation.

07:41Moi, j'ai beaucoup structuré

07:43toute la partie technique et vente de l'entreprise

07:47depuis le début.

07:48Donc assez vite, j'ai pris des responsabilités

07:50à chaque fois que je pouvais prendre des responsabilités,

07:53essayer d'innover, de créer des nouvelles activités

07:55pour faire de la croissance.

07:57Je l'ai fait.

07:58Ça a plutôt bien marché.

07:59Et donc, en 2019, je suis retourné de Loire

08:02et je lui ai dit, Dominique,

08:03cette fois-ci, je veux vraiment racheter l'entreprise.

08:06On a une belle équipe.

08:07On a un beau projet.

08:08Donc, il m'a dit, si tu as un projet

08:10qui arrive à séduire des investisseurs bancaux,

08:12on y va.

08:13Alors, je vois comment vous avez réussi à le séduire,

08:15lui, et à le convaincre.

08:16Mais comment vous avez réussi à séduire et convaincre

08:18d'autres managers de vous donner le leadership de l'équipe ?

08:21Je pense que ça s'est fait naturellement.

08:23On fonctionnait bien ensemble.

08:25J'avais un peu plus d'antériorité

08:27parce que j'avais été à l'origine

08:29de pas mal de créations et de développements dans l'entreprise.

08:32Et puis, on avait une bonne équipe.

08:35Ça marchait bien.

08:36Ça s'est fait assez naturellement.

08:38Alors, une ultime question pour vous, Bruno David.

08:40Vous avez créé un comité de jeunes talents dans l'entreprise.

08:42Est-ce que c'est votre réponse, quelque part,

08:44aux premiers pas qui ont été difficiles pour vous

08:46dans votre existence ?

08:47Oui, alors, il faut s'imaginer.

08:49En 2020, on reprend la boîte.

08:51On lève 40 millions d'euros avec les fameux 20 managers

08:53que vous évoquiez.

08:55Il fallait recréer une nouvelle dynamique,

08:58surtout en plein Covid.

08:59Il fallait recréer de l'adhérence

09:01avec tous les collaborateurs.

09:03Et on voulait effectivement faire émerger

09:05des collaborateurs à parité.

09:07Un comité qui a été généré avec 18 personnes,

09:109 femmes, 9 hommes,

09:12de tous les services de l'entreprise.

09:13Et c'était, comme vous le disiez,

09:15l'occasion, en tout cas pour moi,

09:17de leur permettre d'avoir la même chance que celle que j'avais eue,

09:19de se développer dans l'entreprise aussi.

09:21Merci à vous.

09:22Et bravo, Bruno David.

09:23En tout cas, je rappelle que vous êtes le président

09:25de Foliateam.

09:26Tout de suite, on explique quelque chose.

09:28Bruno, le spécialiste des fournitures

09:30et de l'équipement pour les professionnels présentes.

09:34Sud Radio.

09:35Oser entreprendre.

09:37Les essentiels de l'entrepreneuriat.

09:39Thomas, on accueille Caroline Laverdée,

09:41notre avocate.

09:42Bienvenue sur Sud Radio.

09:43Vous allez, avec Caroline, mon cher Thomas,

09:46nous parler d'une nouvelle arnaque

09:48très préoccupante, celle, c'est incroyable,

09:50du faux dirigeant de société.

09:52Oui, Jean-Marie, parce qu'ils sont très créatifs,

09:54nos arnaqueurs.

09:55Tant mieux.

09:56Je ne sais pas.

09:57On va le vérifier avec Caroline.

09:59Vous vouliez nous alerter, justement, Caroline,

10:01et alerter surtout les dirigeants d'entreprise

10:03qui nous écoutent ce dimanche matin,

10:04d'une nouvelle arnaque très sophistiquée.

10:06Pouvez-vous nous expliquer en quoi consiste

10:08cette fraude aux faux dirigeants d'entreprise ?

10:10C'est une arnaque qui est très sournoise,

10:12mon cher Thomas.

10:13Les escrocs commencent par obtenir

10:15des informations détaillées sur votre entreprise,

10:18généralement grâce à des bases de données

10:20qu'ils trouvent sur Internet,

10:22des bases de données publiques.

10:23Ils falsifient ensuite des documents

10:25et modifient les statuts

10:27aux grèves du tribunal de commerce,

10:29en nommant un complice comme nouveau dirigeant.

10:32Et bien sûr, les véritables dirigeants

10:34n'en savent rien.

10:35Quels sont les risques pour la société

10:37et comment repérer surtout cette fraude ?

10:39Le plus grand risque est celui

10:41de la prise de contrôle totale de l'entreprise

10:43par les escrocs qui pourront

10:45vider les comptes bancaires,

10:47mais surtout,

10:48contracter des prêts au nom de l'entreprise.

10:50Il est difficile évidemment

10:52de détecter ces agissements,

10:54mais certains signaux peuvent quand même vous alerter.

10:56Des notifications anormales

10:58du grève du tribunal de commerce

11:00ou des mouvements bancaires anormaux.

11:02Alors que faire si l'on pense qu'Aurélie

11:04est victime d'une telle arnaque ?

11:06On agit très rapidement, Thomas.

11:08On contacte le grève du tribunal

11:10pour signaler la fraude,

11:12pour demander également l'annulation

11:14des modifications.

11:16Il est ensuite important évidemment de porter plainte

11:18auprès des autorités,

11:20de prévenir votre banque également.

11:22Et bien sûr, un avocat spécialisé

11:24pourra vous aider à obtenir

11:26par une procédure judiciaire

11:28spécifique la restitution

11:30du contrôle de votre entreprise

11:32auprès du tribunal de commerce.

11:34Alors comment les entreprises, en vrai préventives,

11:36peuvent-elles se protéger face à ce type de fraude ?

11:38Dans mon sens, il est essentiel

11:40de surveiller le registre du commerce

11:42et surtout les publications légales

11:44concernant son entreprise,

11:46en enregistrant par exemple des alertes automatiques.

11:48Et il faut aussi faire attention

11:50à protéger en interne

11:52les documents sensibles

11:54et à sécuriser l'accès au compte bancaire

11:56de l'entreprise.

11:58Et puis on fait attention à qui on embauche aussi.

12:00Vous avez vu cette autre arnaque chez Kiabi ?

12:02Cette salariée accusée d'avoir soutiré

12:04100 millions d'euros à son entreprise.

12:06C'était pas la première fois.

12:08Incroyable ! Elle passait la belle vie à Miami.

12:10Elle était partie. Merci à vous en tout cas.

12:12Merci à vous mon cher Thomas.

12:14Restez avec nous, on se retrouve dans un instant.

12:16On va essayer d'investir. A tout de suite.

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