L'académie de Créteil a indiqué ce mercredi 13 mars saisir la justice après la diffusion de photos d'élèves au visage grimé en noir lors d'un carnaval au sein d'un établissement privé catholique de Seine-et-Marne.
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00:00 - Non, c'est scandaleux déjà parce qu'ils ont prévenu l'établissement
00:04 qu'ils allaient mettre ces déguisements.
00:06 Et l'établissement n'a pas trouvé d'objection à cela.
00:09 Ils ont même appuyé, ils ont gagné le concours.
00:11 Ces jeunes qui ont fait ça, eux-mêmes, la question de la responsabilité,
00:15 elle se pose puisque ce sont quand même des adultes en devenir.
00:17 Mais le plus scandaleux, c'est que l'établissement, à aucun moment,
00:20 n'a essayé de condamner justement ce geste, en fait,
00:23 qui a une connotation raciste, qui est connue de l'autorité publique.
00:26 Aujourd'hui, on ne peut plus douter, en fait.
00:28 Donc, dès qu'on fait un blackface, ça a une connotation raciste.
00:30 - C'est pour ça que je vous disais, Nian, en ce moment,
00:31 il n'y a pas de question de pédagogie.
00:32 Il n'y a pas à refaire la pédagogie de la blackface.
00:34 C'est raciste.
00:35 Enfin, pour expliquer que c'est raciste, je veux dire.
00:37 Vous voyez ce que je veux dire ?
00:38 - On peut continuer à l'expliquer, mais le fait est qu'il y a beaucoup de gens
00:40 qui le font malgré le fait qu'on l'explique.
00:42 Donc, maintenant, il y a aussi un moment où les personnes doivent
00:44 prendre leurs responsabilités et répondre de leurs actes.
00:47 On peut continuer à faire de la pédagogie.
00:48 C'est ce qu'on fait.
00:49 Nous, on va dans les établissements scolaires pour parler.
00:51 Mais une fois qu'il y a un résultat comme ça, qui est très problématique,
00:56 il faut aussi réagir.
00:57 Donc, c'est pour ça que nous-mêmes, en fait, on a interpellé
01:00 le ministre de l'Éducation et on veut une enquête,
01:02 surtout aussi qui vise l'établissement,
01:05 puisque c'est l'établissement qui a laissé ça se faire.
01:07 - Et vous pourriez porter plainte ?
01:09 - On pourrait porter plainte.
01:10 On pourrait faire beaucoup de choses, en fait.
01:13 - C'est-à-dire ?
01:13 - En fait, on peut envisager aussi, nous, de contacter directement
01:19 le ministre de l'Éducation pour demander, voir si on peut avoir
01:23 une enquête aussi, parce qu'en fait, c'est aussi un établissement
01:26 qui est sous contrat.
01:27 C'est un établissement privé, mais qui est sous contrat d'association
01:30 avec l'État.
01:31 Et donc, ils ont tout un tas d'obligations auxquelles
01:33 ils doivent répondre.
01:34 - Vous parlez de la direction de l'établissement.
01:37 Alors, il y a le diocèse qui communique ce matin en expliquant
01:40 qu'après avoir vu les lycéens, ils expliquent qu'il n'y avait
01:43 aucune connotation raciste, de moquerie ou d'arrière-pensée.
01:47 Il y a eu des messages échangés entre des parents d'élèves
01:49 qui ont été choqués.
01:50 Et la direction, c'est notamment Libération qui raconte ça,
01:52 et dans un des messages, la direction dit "mais attendez,
01:54 il n'y avait rien de raciste, arrêtez de voir le mal partout".
01:57 C'est ce qui est écrit dans ce mail-là.
02:00 Comment vous réagissez-vous face à ces mots-là
02:03 et à la réaction du lycée qui n'a pas pris de sanction
02:05 contre ces élèves ?
02:06 - C'est indigne, parce qu'en plus, il y avait aussi des élèves
02:08 qui étaient très choqués, qui sont rentrés en pleurs.
02:10 Des élèves qui ont signalé, des parents qui ont signalé.
02:12 Donc là aussi, l'établissement doit aussi faire en sorte
02:14 de protéger les élèves qui sont victimes de ces actes racistes.
02:19 Donc c'est complètement indigne pour le coup.