Trois personnes sont mortes à Bordeaux à la mi-mars à la suite d'overdoses, probablement dans le cadre de soirées "chemsex", qui mêlent rapports sexuels et prise drogue
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00:00 – Et donc vous avez de plus en plus, vous, de patients qui arrivent
00:02 et qui ont succombé et qui sont accros à ces produits ?
00:05 – Alors moi j'interviens dans le cadre de la liaison,
00:09 je rencontre les patients hospitalisés,
00:10 alors il y a un peu un biais de l'hôpital Bichat effectivement
00:13 parce qu'il y a un service de maladie infectieuse
00:15 et donc il y a toutes les comorbidités qui vont avec,
00:17 avec effectivement la population gay,
00:19 tout ce qui avait été dit est tout à fait juste,
00:22 et donc c'est vrai que c'est une comorbidité assez fréquente,
00:25 on rencontre de plus souvent de patients qui ont des problématiques,
00:28 c'est souvent quelque chose d'assez banalisé,
00:30 d'ailleurs j'entendais parler du mot "overdose",
00:33 j'aime pas trop ce mot quand il s'agit de pratiques de chemsex
00:36 parce que ça sous-entend que c'est des doses finalement excessives
00:41 qui ont fait qu'ils ont eu des complications,
00:43 pour que ce soit clair, plus vous en prenez,
00:44 plus vous avez de risque d'avoir des répercussions,
00:46 mais ça aussi ça veut dire que du coup si vous en prenez un petit peu,
00:49 si vous faites attention, a priori ça devra aller,
00:52 alors ce que j'entendais,
00:54 il faut quand même aussi mettre en avant la réduction des risques,
00:56 c'est sûr que c'est aussi toujours bien de faire passer un message
00:59 pour diminuer les risques,
01:01 mais il faut savoir qu'une seule prise peut toujours être dangereuse,
01:04 et effectivement j'entendais parler de G-hole et de K-hole,
01:08 de trou noir si vous voulez, de coma,
01:10 alors G c'est pour le GHB et K c'est pour la kétamine,
01:14 et ça vous pouvez le faire effectivement sur une seule prise,
01:17 vous n'êtes pas obligé d'en prendre comme un fou et d'avoir le coup.
01:21 – On peut vraiment être accro, c'est-à-dire vraiment,
01:23 on a fait une soirée, et même sexe, et tout de suite devenir accro à ça ?
01:27 – Comme toutes les substances psychoactives,
01:31 il faut une consommation en général plutôt longue,
01:34 et dépendant des signes d'éventuellement de sevrage,
01:39 mais vous savez à partir de la dictologie c'est assez simple,
01:42 à partir du moment où vous consommez une substance
01:44 qui provoque des effets aphrodisiaques,
01:46 qui augmente plus ou moins vos performances sexuelles,
01:49 vous vous dites à refaire,
01:52 et c'est là effectivement où vous rentrez progressivement dans la dépendance.
01:56 – Là on a le décès d'un homme de 61 ans, un sexagénaire,
02:01 habituellement c'est plutôt les jeunes qui participent à ces soirées,
02:05 donc là il y a un risque accru du fait de l'âge de cette personne ?
02:11 – Complètement, on sait que c'est des substances psychoactives,
02:14 psychostimulantes notamment,
02:15 qui finalement vont stimuler le système cardiovasculaire,
02:19 donc augmenter le risque d'événements cardiovasculaires,
02:22 le risque d'infarctus,
02:23 et on sait bien que le jeune de 20 ans a à priori moins de risques
02:27 que la personne de 60 ans qui a développé des complications cardiovasculaires
02:31 et cardiaques,
02:32 et donc bien sûr il y a beaucoup plus de risques de mort subite à cet âge-là.