Randall Schwerdorffer, avocat de Jonathan Daval, s'exprime sur la surmédiatisation de l'affaire
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Au programme : des débats sur l'actualité politique, mais aussi le retour de séquences cultes.
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00:00 Je l'ai subi moi au début, j'avais déjà eu des affaires très médiatiques,
00:04 mais on a subi pendant la gare d'Avue une centaine de journalistes omniprésents
00:08 pendant les 48 heures de gare d'Avue.
00:10 On était assaillis par des journalistes, on répondait aux questions,
00:13 le soir on faisait des plateaux pour nous reprocher de répondre aux questions.
00:16 On apprenait par la presse les éléments d'investigation du dossier
00:20 avant d'en avoir connaissance.
00:21 Ça a complètement déstabilisé la gare d'Avue,
00:24 comme disait Christophe Ondelat, on nous a fait le procès avant le procès.
00:27 C'était extrêmement compliqué à gérer.
00:29 Je crois que beaucoup de médias ont fait leur mea culpa.
00:32 BFM TV l'avait fait, des journalistes m'en ont parlé en disant "on en a trop fait, c'était trop".
00:36 C'était trop, mais pourquoi ? Parce que ça passionnait les gens.
00:39 C'est quoi la première ?
00:40 Non, non, non, ça a passionné les gens parce qu'ils en parlaient.
00:43 Parce que c'est une affaire qui est pas une affaire du siècle.
00:45 C'est une affaire criminelle ordinaire, j'ai déjà dit.
00:47 C'est une affaire qui a pris une dimension complètement dingue.
00:50 Une mensonge, etc.
00:51 Elle est extraordinaire cette affaire.
00:53 Elle est une affaire d'aval.
00:55 Oui, l'affaire d'aval est extraordinaire.
00:56 C'est juste une chose.
00:57 Elle n'est pas du tout ordinaire.
00:59 Ordinaire, il y a près de 20 crimes par an du même jour.
01:03 En fait, elle ne l'était pas.
01:04 Des gens qui participent à la recherche de la personne qu'ils ont tuée.
01:07 Oui, mais sauf qu'elle était télévisuelle.
01:09 On la voyait en live.
01:11 C'est ça, ce qu'ils ont fait.
01:12 C'est ça qui l'a rendue extraordinaire.
01:14 C'est ça.
01:15 C'est extraordinaire.
01:16 Non, ils l'ont rendue extraordinaire.
01:17 Non, au début, elle était totalement ordinaire.
01:19 Et je me demande pourquoi les médias ont l'impression qu'ils ont eu du nez sur cette affaire.
01:22 Parce que c'était juste une joggeuse qui avait disparu.
01:24 C'est juste.
01:25 Il n'y a rien dans l'actualité à l'époque.
01:26 Il n'y a pas les gilets jaunes, il n'y a pas les agriculteurs, il n'y a rien.
01:29 Et on sait, parce qu'il y a des informations qui filtrent,
01:32 que Jonathan doit être arrêté en principe à l'enterrement d'Alexia.
01:36 Et donc, tous les médias sont là et se disent que ça va être extraordinaire.
01:38 En 8 jours, on boucle l'affaire.
01:40 Et c'est pour ça qu'on va surfilmer Jonathan d'aval à ce moment-là.
01:43 Et on attend l'interpellation en direct.
01:44 Ce qui aurait été colossal médiatiquement parlant.
01:47 Et le procurat, à ma connaissance, sait que ça a filtré,
01:51 donc il bloque l'interpellation et après, l'affaire va continuer.
01:54 Et c'est vrai qu'après, une fois que les médias avaient fait prendre l'affaire,
01:56 et notamment, c'est une affaire BFM au départ, c'est vrai,
01:59 l'affaire a survécu.
02:01 Et moi, je vais vous dire aussi un petit secret.
02:03 J'ai refusé systématiquement, pendant les 3 mois avant l'interpellation de Jonathan,
02:07 des interviews que me réclamaient beaucoup de chaînes télé,
02:10 de Jonathan d'aval, pour clamer son innocence.
02:13 Vous voyez ? Parce que là, on en aurait encore rajouté.
02:15 Et aujourd'hui, on le reprocherait d'avoir en plus parlé devant les médias.
02:18 Donc voilà, mais c'était, je crois, la première affaire depuis l'affaire Grégory,
02:22 qui était aussi surmédiatisée.
02:24 Et c'est vrai que les médias en ont fait une affaire hors normes,
02:27 mais ça reste une affaire pour vous, professionnelle.
02:29 - Pendant la marche blanche, les médias savaient pour vous.
02:31 - Oui, bien sûr.
02:33 - C'est vrai, très fort.
02:35 [Musique]