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Raphaël Glucksmann, candidat Parti socialiste-Place publique aux élections européennes, a officiellement lancé sa campagne à Tournefeuille, près de Toulouse, ce dimanche 24 mars.

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00:00 Quel plaisir d'être ici avec vous, à Tournefeuille !
00:11 Quel plaisir de voir ce rose, de voir ce jaune mêlé ensemble, ensemble les militantes
00:26 et les militants de place publique ! Ensemble, les militantes et les militants du Parti Socialiste !
00:39 Ensemble, les citoyennes et les citoyens épris de justice, de dignité humaine, de
00:49 solidarité, d'humanisme et d'Europe ! Merci, merci d'être là, merci de votre ferveur.
01:09 Alors oui, oui, je suis heureux, je suis heureux qu'on mène cette campagne ensemble, je suis
01:17 heureux qu'on mène cette bataille ensemble, je suis heureux d'être avec vous ! Ensemble
01:25 aujourd'hui, ensemble demain, ensemble jusqu'au 9 juin, ensemble jusqu'au bout !
01:34 Ensemble, ensemble avec toi, Olivier, je t'écoutais parler, j'étais caché dans
02:00 la foule, je t'écoutais parler et je t'ai écouté évoquer ce pari que nous avons fait
02:08 ensemble, justement, ce pari il y a cinq ans.
02:13 Eh bien ce pari auquel peu croyaient s'est avéré fructueux et aujourd'hui, si nous
02:20 sommes toutes et tous là, c'est parce que nous avions fait ensemble ce pari et donc
02:26 maintenant il est temps ensemble de faire grandir ce que nous avions semé à l'époque.
02:32 Ensemble, ensemble avec toi, chère Carole, je t'écoutais aussi mettre le feu dans la
02:42 foule, je t'écoutais parler avec force d'industrie, d'agriculture, de justice, d'Europe et de
02:57 clarté.
02:58 Eh bien oui, nous allons porter la clarté européenne, nous allons porter pendant toute
03:05 cette campagne nos principes sans la moindre compromission, sans la moindre faiblesse,
03:13 sans la moindre tergiversation.
03:15 Ensemble avec toi, cher Sébastien, et avec tous les élus, tous les élus ici présents,
03:24 ensemble avec vous, mes colissières et mes colissiers, ensemble avec toi Nora, avec toi
03:30 Pierre, avec toi Aurore, avec toi Christophe.
03:33 Allez, je ne vais pas citer tout le monde, avec toi Claire, avec toi Emma, avec toi Diena
03:38 Ba, avec toi Chloé, avec toi Thomas, avec toi Victor, avec toi Sybille, avec tout le
03:47 monde ! Et je veux vous dire que je suis fier, je suis fier de mener cette liste à vos côtés,
03:56 avec vous, dans cette bataille décisive.
03:59 Alors mes amis, nous sommes heureux, nous sommes heureux de nous rassembler, nous sommes
04:06 heureux de partir en campagne, mais nous savons, nous savons que l'heure est grave, nous savons
04:15 que les tempêtes arrivent et nous savons qu'elles sont déjà là.
04:19 Nous savons que le tragique de l'histoire a à nouveau frappé à notre porte et nous
04:27 savons que cette élection européenne du 9 juin est décisive, qu'il se joue rien
04:35 moins que la survie de nos démocraties et du projet européen.
04:41 Car oui, jamais, jamais depuis que je suis né, jamais depuis que nous sommes nés, les
04:51 menaces qui pèsent sur nos démocraties n'ont été aussi puissantes.
04:56 La guerre en Europe, la catastrophe climatique, la crise sociale, la violence terroriste,
05:07 la perte de foi dans nos institutions et en nous-mêmes, ce sentiment de déclin et d'impuissance
05:14 qui se diffuse partout, cette colère qui gronde et cette haine, cette vieille haine
05:20 qui refait surface, notre monde, notre monde ressemble au chaos que les Grecs plaçaient
05:31 à l'origine ou à la fin des temps.
05:34 Alors je viens vers vous habiter par une question qui me tenaille, qui m'angoisse, une question
05:43 simple et vertigineuse.
05:45 Sommes-nous en train de vivre un début ou une fin ? Est-ce que ce à quoi nous assistons
05:55 est un crépuscule ou une aurore ? Sommes-nous en train d'assister au délitement des démocraties
06:04 européennes ou, au contraire, à leur réveil ?
06:09 Eh bien, la réponse à cette question, elle dépend largement de nous, de chacun et de
06:19 chacune d'entre nous.
06:22 Elle dépend de notre capacité à combattre.
06:25 Elle dépend de notre capacité à lutter.
06:28 Elle dépend de notre décision, de notre volonté, de notre courage.
06:35 Nous pouvons, nous pouvons faire émerger une autre Europe de ce chaos.
06:51 Nous pouvons faire émerger une Europe plus juste, plus forte, plus digne.
06:58 Et c'est cela que nous allons porter partout, partout en France pendant cette campagne.
07:06 Mes amis, des millions et des millions de Françaises et de Français refusent de se
07:14 résigner.
07:15 Ils refusent le match à deux qu'on cherchait à leur imposer.
07:21 Ils refusent ce sang péternel face à face entre Emmanuel Macron, ses affiliés et l'extrême
07:30 droite.
07:31 Ils veulent, ils veulent à nouveau hisser haut le drapeau de l'humanisme français,
07:39 de l'humanisme européen.
07:41 Ils sont prêts, ils sont prêts à nous suivre s'ils nous indiquent un chemin.
07:52 Partout, partout je les croise et partout ils me disent la même chose, que le moment
07:59 est venu et qu'ils sont prêts.
08:02 À Clermont-Ferrand, à Paris, à Saint-Brieuc, à Bordeaux ou à Lyon, nous avons à chaque
08:12 fois rencontré la même attente, le même enthousiasme, la même ferveur, la même détermination.
08:22 Alors je vais vous dire ce que je sens.
08:25 Je sens que quelque chose commence, quelque chose qui a le goût de l'espérance, quelque
08:33 chose qui a l'odeur, la saveur des débuts, quelque chose qui ressemble à un printemps.
08:41 Alors c'est une fleur encore fragile, une rose.
08:58 Et il ne tient qu'à nous, ensemble, de la faire grandir, de la renforcer, de la laisser
09:13 s'épanouir.
09:14 Et c'est ce que nous sommes venus faire ici, à Tournefeuille.
09:20 Chez vous, Monsieur le maire.
09:28 Nous sommes venus faire grandir cette fleur, en puisant l'énergie de cette terre.
09:36 Et je sais, je sais que nous sommes sur la bonne terre pour cela.
09:41 Car nous sommes sur la terre qui vit se déployer le chêne le plus puissant du socialisme français.
09:50 En arrivant hier à Toulouse, je repensais à Jaurès.
10:07 Et je repensais spécifiquement à ce moment de son histoire, où Jaurès est devenu pour
10:15 toujours socialiste.
10:17 Nous sommes en 1891, à 100 kilomètres d'ici, à Carmeaux.
10:25 Calviniac, un ouvrier de la mine, a été élu maire.
10:30 Mais la famille qui règne sur la ville, les deux Soulages, n'entend pas laisser faire
10:36 cela.
10:37 Ils ne supportent pas cette victoire d'un ouvrier, socialiste qui plus est.
10:42 Alors ils font licencier l'ouvrier Calviniac.
10:46 Ses camarades entrent en grève pour soutenir leur ami, leur maire, mais aussi pour soutenir
10:53 l'idée même de la démocratie.
10:55 Et pendant trois mois, oui pendant trois mois, 3000 mineurs vont tenir tête à l'état
11:03 major de la compagnie minière.
11:05 Très vite, Jaurès, par ses discours, par ses articles, par chacun de ses mots, par
11:12 chacune des intonations de sa voix, Jaurès donne à cette grève une dimension universelle.
11:20 La France alors se scinde en deux et le président du conseil Loubet est appelé à jouer les
11:30 arbitres.
11:31 Et que fait le président Loubet, le libéral Loubet ? Eh bien il refuse de choisir, comme
11:39 toujours.
11:40 Il refuse de choisir, il invente le « et » en même temps.
11:45 Il refuse de s'opposer aux possédants et aux dominants.
11:59 Et c'est cela, c'est cela qui fait définitivement basculer Jaurès dans le socialisme.
12:05 C'est cette incapacité des républicains libéraux à tenir tête aux dominants.
12:10 Alors Jaurès comprend à Carmeau qu'il faut assumer pour qui et contre qui, pourquoi
12:19 et contre quoi on lutte.
12:22 Et nous, et nous dans tout cela ? Eh bien nous, nous savons pour qui et contre qui,
12:31 pourquoi et contre quoi nous luttons.
12:34 Et cela, cela nous ne l'oublierons jamais.
12:40 Nous ne sommes pas faits du même bois, noueux, friables, que le président actuel et ses
12:53 affiliés.
12:54 Nous, nous ne changeons pas de discours en fonction des auditoires.
12:59 Nous ne faisons pas comme Mme Ayier, qui, lorsqu'elle va sur France Inter, chante
13:05 mes louanges et m'appelle à la rejoindre, et quand elle va sur CNews, explique que je
13:13 suis un affreux bolchevik qui veut taxer les riches et les faire fuir à Dubaï.
13:19 Oui, nous les taxerons et ils n'iront pas à Dubaï.
13:33 Ils paieront leur juste dû et financeront la transition écologique et la justice sociale
13:42 comme ils se doivent.
13:43 Nous, nous ne sommes pas comme ces dirigeants sans colonne vertébrale, qui concèdent victoires
13:55 idéologiques après victoires idéologiques au rassemblement national et qui ensuite,
14:02 lorsque vient l'élection, appellent les républicaines et les républicains de ce
14:06 pays à faire barrage.
14:08 Non, nous, l'extrême droite, nous ne la flattons pas, nous ne la courtisons pas, nous
14:16 la combattons.
14:17 Nous la combattons, elle et tout son écosystème.
14:26 Nous la combattons de A à Z.
14:31 Nous, nous ne flattons pas, nous ne courtisons pas valeurs actuelles pour ensuite appeler
14:40 au barrage.
14:41 Nous, nous menons la lutte tout le temps, toujours, contre les idées de l'extrême
14:47 droite et ceux qui les défendent.
14:49 Et nous, nous n'oublierons jamais la loi immigration.
14:54 Nous, nous n'oublierons pas le sourire de Marine Le Pen un soir à l'Assemblée nationale.
15:04 Ce sourire, c'était le sourire de l'idéologue qui terrasse le communicant imbu de son propre
15:15 vide.
15:16 C'était le sourire d'une extrême droite sûre d'elle parce qu'elle sait qu'en face,
15:32 ceux qui lui résistent dans les maux sont en fait du beurre dans lequel elle peut s'enfoncer
15:39 sans peine.
15:40 Alors moi, je vais vous dire, je n'en peux plus.
15:50 Je n'en peux plus de ce tournis permanent.
15:53 Je n'en peux plus de ces changements de cap incessants.
15:57 Je n'en peux plus.
15:59 Je n'en peux plus que cette équipe de stratèges qui se réunissent et imaginent leur coup
16:05 de comme et bien donne tellement le tournis à notre pays qu'aujourd'hui, ils semblent
16:12 prêts à se livrer aux forces les pires du spectre politique.
16:17 Je n'en peux plus.
16:19 Je n'en peux plus de cette indolence, oui, de cette indolence, se concentrer de paresse
16:27 et de légèreté, d'égo-centrisme et d'indifférence.
16:31 Voilà, voilà au fond ce avec quoi nous devons rompre si nous voulons éviter de sombrer.
16:39 Voilà ce avec quoi nous devons rompre pour que l'Europe ne rime plus avec impuissance
16:47 et la démocratie avec faiblesse.
16:50 Nous devons rompre avec l'indolence des élites françaises et européennes.
16:56 C'est leur indolence, oui, face à Poutine qui nous a amenés dans cette situation calamiteuse.
17:05 Indolence face au massacre des Tchétchènes, indolence face à l'invasion de la Géorgie,
17:13 indolence face à la destruction de Homs et de Alep, indolence face à l'annexion de
17:21 la Crimée et l'occupation du Donbass, indolence aussi face aux ingérences russes dans nos
17:28 propres pays, face à la corruption de nos propres dirigeants, face aux manipulations
17:35 de l'information sur nos propres réseaux, face aux cyberattaques contre nos propres
17:41 infrastructures, face à l'assassinat d'opposants sur notre propre sol, face au piétinement
17:48 donc de notre propre souveraineté.
17:51 Alors quand ces indolents expliquent que je suis moi un utopiste ou un idéaliste, je
18:01 leur réponds que le réalisme est de mon côté, que depuis 20 ans, j'alerte sur les
18:09 dangers qu'ils n'ont pas voulu voir.
18:11 Pourquoi ? Parce que ces dangers dérangeaient trop souvent leur confort.
18:16 Il n'est pas réaliste de se livrer pieds et poings liés à Poutine pour du gaz et
18:31 il n'est pas réaliste de délocaliser nos productions dans tous les secteurs stratégiques
18:38 en Chine.
18:39 Non, ça ce n'est pas le réalisme.
18:42 Le réalisme, c'est toute autre chose et c'est cette indolence avec laquelle nous
18:51 devons rompre, cette indolence qui postule qu'au fond, rien n'est grave, qui postule
18:56 que tout peut se conclure par un deal, qui postule que chacun poursuit ses intérêts,
19:03 qui nie la force des idéologies et qui refuse de voir que le statu quo n'est pas tenable.
19:10 Cette indolence, il est temps d'y mettre fin, car chaque faiblesse, chaque hésitation,
19:19 chaque tergiversation encourage les tyrans et rapproche la guerre de nous.
19:26 Alors quand vous entendez certains dire que parce que je prône la fermeté, je suis un
19:36 bâton-guerre, il faut leur répondre que la seule voie vers la paix, c'est précisément
19:43 la fermeté et que chaque capitulation, chaque recul, loin d'acheter la paix, nous rapproche
19:51 la guerre de chez nous.
19:54 Et nous sommes ici sur une terre qui nous dit quelque chose que certains ont oublié.
20:04 Dans la tradition de la gauche, si je ne me trompe pas, il y a quelque chose qu'on appelle
20:11 l'antifascisme et la résistance.
20:14 Et aujourd'hui, la résistance, c'est celle du peuple ukrainien, c'est celle du peuple
20:21 ukrainien contre le fascisme de Poutine.
20:24 Et soutenir cette résistance, c'est être pour la paix, pour la sécurité et pour la
20:31 stabilité de l'ensemble du continent européen et des citoyennes et des citoyens français.
20:38 Et si nous ne rompons pas avec cette faiblesse et cette indolence, qu'est-ce qui va nous
20:49 arriver ?
20:50 Il va nous arriver d'autres matins terribles comme celui du 24 février 2022 où l'Europe
20:58 a été tirée de son long coma à coups de bombes avec le bruit des bottes, des matins
21:06 où la guerre de Poutine arrivera en Lettonie et où les questions que nous nous poserons
21:13 alors seront infiniment plus difficiles, infiniment plus douloureuses que celles que nous nous
21:19 posons aujourd'hui.
21:20 Ce ne sera plus quel type d'équipement nous devrons envoyer, ce sera bien plus douloureux.
21:26 Et donc, c'est maintenant qu'il faut rompre avec l'indolence, précisément pour éviter
21:32 ces questions.
21:33 C'est maintenant qu'il faut rompre avec la faiblesse et avec la mollesse.
21:37 D'autres matins arriveront si rien ne change, des matins où par exemple la Chine décidera
21:46 de ne plus livrer à l'Europe les biens dont nos nations ont besoin pour vivre.
21:52 Pourquoi ?
21:53 Simplement parce que les somnambules qui nous dirigent n'auront pas défendu les productions
22:00 européennes, auront laissé les grands groupes délocaliser leurs productions et donc nous
22:07 aurons livré pied et poing lié à un régime hostile à nos principes et à nos intérêts.
22:18 Lénine, qui n'était pas un grand démocrate et dont je n'ai pas le poster dans ma chambre,
22:26 avait dit cette phrase « les capitalistes nous vendrons la corde pour les pendre ».
22:32 Eh bien, c'est ce que font aujourd'hui tous ces grands groupes qui délocalisent
22:39 en Chine, qui deviennent en réalité des groupes chinois.
22:43 Moi je les ai vus, ces groupes, faire le lobbying de Pékin dans les travées du Parlement
22:51 européen.
22:52 On ne rencontrait pas, non, de lobbyistes engagés par le gouvernement chinois pour
22:56 nous expliquer qu'il était une riche idée de déporter tout un peuple dans des camps
23:01 de concentration, le peuple ouigour.
23:03 Non, ce qu'on rencontrait, c'était les lobbyistes de Volkswagen, c'était les lobbyistes
23:09 des grands groupes européens qui avaient tellement lié leur destin à la Chine qu'ils voulaient
23:14 éviter toute forme de sanction venant de l'Europe.
23:18 Et ces lobbyistes, eh bien ils seront responsables, avec les somnambules qui nous dirigent, de
23:25 ce matin terrible où nous découvrons que l'hiver est arrivé et que nous sommes nus.
23:30 Comme pendant la pandémie, quand nous avons découvert avec honte, avec un sentiment d'humiliation,
23:37 que nous n'étions plus capables de produire des masques, que nous n'étions plus capables
23:40 de produire du Doliprane, que nous n'étions plus capables de produire du Curar.
23:43 La faute à qui ? La faute à ceux qui ont mené des politiques dictées par la religion
23:49 du libre-échange, la faute à la stupidité des actionnaires des grands groupes, la faute
23:56 à des dirigeants qui ont tout passé aux puissances d'argent jusqu'à nous mettre,
24:01 nous, dans une situation de faiblesse inadmissible.
24:05 D'autres matins, les amis, d'autres matins terribles où des pétromonarchies dans le
24:15 Golfe décideront de faire exploser les prix du gaz et du pétrole et nous prendrons à
24:22 la gorge parce que, simplement parce que, ces somnambules qui nous dirigent n'ont pas
24:30 osé affronter Total et mener à bien la transformation écologique, la transition énergétique,
24:38 qui loin d'être une contrainte pour nos sociétés, pour les citoyennes et les citoyens,
24:43 sera au contraire un accroissement de liberté, la capacité à redevenir souverain, la capacité
24:51 à à nouveau maîtriser notre destin.
24:54 Le réalisme, il est là, il est dans la transformation écologique.
24:58 Le réalisme, ce n'est pas d'être dédrogués au gaz et au pétrole pendant toute notre
25:04 existence, c'est de comprendre que nos sociétés se vivent en déclin, se vivent en déclin
25:11 depuis le premier choc pétrolier, quand nous avons compris qu'en réalité nous n'étions
25:16 plus maîtres de nos vies, y compris dans notre quotidien, et que tout dépendait de
25:21 décisions prises par des régimes lointains.
25:24 Des matins donc où nous nous rendrons compte du fiasco des politiques qui ont été menées
25:32 jusqu'ici, et où à nouveau ces somnambules viendront à la télévision nous expliquer
25:40 que tout cela est fort injuste, que tout cela est fort incompréhensible, et que tout cela
25:46 n'était pas prévisible.
25:47 Eh bien si, c'était prévisible, c'est prévisible, au fond, au fond ils ne l'ont
25:54 toujours pas compris.
25:55 Et quand bien même, quand bien même ils comprendraient un peu, eh bien ils sont structurellement
26:06 incapables de mener les changements qui sont nécessaires, car ces changements heurtent
26:13 trop d'intérêts établis et brisent trop d'habitudes ancrées.
26:20 En somme, ces changements menacent trop leur confort.
26:25 Eh bien nous, nous nous assumerons ces changements, nous nous les porterons, nous nous tiendrons
26:32 tête aux lobbies puissants qui chercheront à les empêcher, nous nous tiendrons tête
26:37 à Total pour faire la transition écologique, nous nous tiendrons tête aux grandes banques
26:43 pour imposer la régulation en bancaire, nous nous tiendrons tête aux multimillionnaires
26:48 et aux milliardaires pour qu'enfin ils payent le juste impôt, nous nous tiendrons tête
26:54 à Airbnb pour encadrer les prix des loyers et pour mettre fin à l'augmentation sans
27:00 fin de ces prix, nous nous tiendrons tête aux GAFAM pour défendre nos démocraties.
27:07 Alors, alors quand on vous demande mes amis, quand on vous demande quelle est la différence
27:14 entre notre vision de l'Europe et celle d'Emmanuel Macron, vous n'avez qu'une seule chose à
27:21 faire, racontez, racontez, racontez notre mandat, racontez comment nous, nous avons
27:30 avec notre famille sociale démocrate tenu tête aux multinationales, tenu tête aux
27:36 multinationales pour porter à bout de bras la directive sur le devoir de vigilance des
27:42 entreprises, tenu tête aux multinationales pour faire en sorte qu'advienne cette révolution
27:50 juridique majeure qui met fin à l'impunité des multinationales et racontez alors, racontez
27:58 face à cela quelle fut l'obsession, quelle fut la priorité du gouvernement français,
28:06 exempter le secteur financier de cette loi.
28:10 C'est pour cela qu'ils se sont battus à la demande des grandes banques françaises
28:15 et c'est cela qu'ils ont obtenu.
28:17 Racontez aussi, ça a déjà été mentionné, comment notre famille politique a tenu tête
28:26 à Uber, a tenu tête aux grandes plateformes pour porter cette directive sur les travailleurs
28:33 des plateformes qui donnent des droits au forçat du 21e siècle à des millions et
28:40 des millions de travailleurs, de travailleurs qui sont aujourd'hui privés de toute forme
28:47 de droit.
28:48 Comment c'était un commissaire social-démocrate qui s'est affronté directement à Paris,
28:58 qui s'est affronté au gouvernement français pour porter cette loi et ce commissaire social-démocrate
29:04 Nicolas Schmitt c'est aujourd'hui notre tête de liste continentale et c'est l'homme,
29:10 l'homme que nous voulons porter à la tête de la commission européenne pour enfin avoir
29:17 des mesures sociales en Europe, c'est cet homme qui doit gagner les élections continentales
29:25 et je vous jure, je vous jure qu'avoir à la tête de la commission européenne un Delors
29:33 ou un Barozo ce n'est pas la même chose et je vous jure, je vous jure que l'esprit de
29:41 la CFDT c'est pas la même chose que l'esprit de Goldman Sachs.
29:47 Donc nous devons gagner ces élections et nous devons prendre la tête de la présidence
29:52 de la commission européenne.
29:54 Merci.
30:01 Et quand vous raconterez ce combat pour la directive sur les travailleurs des plateformes,
30:25 n'oubliez pas de raconter une chose, n'oubliez pas de raconter que la France d'Emmanuel
30:30 Macron fut la seule, la seule nation européenne à voter contre cette loi de progrès social.
30:40 J'ai eu honte, je vous le dis j'ai franchement eu honte et je pense que nous toutes et tous
30:52 qui aimons notre pays plus que tout et qui aimons la justice plus que tout, eh bien on
31:00 a eu honte.
31:01 Et racontez aussi, racontez comment avec des centaines de milliers de jeunes françaises
31:09 et de jeunes français, nous nous sommes mobilisés pendant tout ce mandat pour dénoncer la réduction
31:17 du peuple ouïgour en esclavage sur les chaînes de production des multinationales.
31:22 Racontez comment cette mobilisation s'est traduite par une loi, par un instrument de
31:34 bannissement des produits de l'esclavage de marché européen.
31:37 Et racontez dans le même moment, dans le même mouvement, racontez comment lors de
31:45 la dernière nuit de négociation, alors que nous avions un accord bouclé, eh bien le
31:53 gouvernement français a tout fait, tout fait pour édulcorer cette loi et pour laisser
32:01 passer certains produits de l'esclavage parce que ces produits étaient nécessaires à
32:07 nos grands groupes.
32:09 Et comment il l'a fait le gouvernement ? Comment il l'a fait sur ordre ? Nous le
32:14 savons du Medef.
32:16 Alors racontez, racontez concrètement, pas besoin de grands discours idéologiques, racontez
32:24 concrètement ce qui se passe en Europe, racontez comment nous, nous nous heurtons aux puissances
32:30 de l'argent auquel notre président semble prêt à tout céder.
32:36 Alors mes amis, ce mandat, ce mandat de député européen, c'est un mandat, je vais vous
32:45 le dire, extraordinaire.
32:47 Et je m'y suis investi comme tous les députés, toutes les députés de notre délégation
32:56 corps et âme.
32:57 C'est un mandat extraordinaire qui m'a littéralement transformé.
33:02 Pour ceux qui me connaissaient, j'ai toujours eu des principes chevillés au corps.
33:10 Et je suis entré dans cette institution pour défendre ces principes.
33:14 Mais j'ai découvert que pour défendre des principes, eh bien il valait mieux aller
33:22 dans la commission commerce internationale que dans la commission droit humain.
33:25 Parce que dans la commission droit humain, eh bien on mettait des gens comme moi pour
33:31 faire des grands discours lyriques sur les droits humains.
33:34 Les gens applaudissent, c'est sympathique, mais la réalité des décisions, elle se
33:42 prend dans la commission commerce.
33:43 Et donc j'ai été dans la commission commerce internationale, j'ai développé des instruments
33:50 commerciaux, notamment celui du biaissement des produits de l'estalage.
33:55 Et je me suis rendu compte de quoi ? Que si on traduisait ces principes en politique
34:01 commerciale et que donc, par exemple, on bloquait dans les ports français, dans les ports européens,
34:10 les panneaux photovoltaïques chinois, parce qu'ils reposent dans leur production à 97%
34:17 dans la production du polysilicium sur l'esclavage des Ouïghours.
34:20 Si on bloque les panneaux photovoltaïques chinois, eh bien on se retrouve dans une
34:27 situation parce que nous avons laissé ratiboiser nos producteurs, parce que nous les avons
34:33 laissés seuls face à une concurrence déloyale qui reposait sur l'esclavage, les subventions
34:39 à perte et une politique de vente à perte qui visait à les détruire de la part du
34:45 gouvernement chinois, parce que nous avons laissé faire cela à cause de cette religion
34:49 débile du libre-échange, eh bien nous nous retrouverions incapables de faire la transition
34:57 énergétique.
34:58 Et que donc, si on veut développer une politique commerciale forte, il faut ensuite développer
35:08 une politique industrielle puissante.
35:11 Et donc je suis passé de la défense des principes à la défense d'une politique commerciale,
35:25 puis à la défense d'une politique industrielle.
35:28 En amont, j'ai découvert ce qu'était la politique.
35:34 La politique au sens noble, celle qui vise à transformer le monde, à ancrer des principes
35:43 dans la réalité.
35:44 Et aujourd'hui, aujourd'hui je viens donc vers vous changer, ancrer, beaucoup plus sûr
35:54 que nos principes peuvent déboucher sur des politiques réalistes et non pas utopiques,
36:00 habitées par cette certitude que le réalisme est de notre côté et pas du côté des tenants
36:07 du statu quo.
36:08 Et aujourd'hui, je viens devant vous comme le candidat d'une sociale démocratie européenne
36:15 qui serait débarrassée de toute forme de mollesse et de toute forme de compromission,
36:22 qui aurait compris, qui aurait compris que la transition écologique est l'horizon de
36:31 la construction de la puissance européenne et que les ruptures nécessaires avec l'ordre
36:37 établi sont immenses.
36:39 Alors mes amis, la situation est simple.
36:45 Nous devons gagner ces élections en Europe.
36:50 Nous devons gagner ces élections pour construire enfin cette puissance européenne qui nous
37:07 permettra de reprendre en main notre destin.
37:10 À quoi elle ressemblera, cette puissance que nous voulons, que nous devons construire ?
37:17 Ce sera d'abord une puissance militaire, oui, une puissance de défense capable d'assurer
37:28 elle-même sa propre sécurité et qui ne dépendra pas des électeurs du Michigan pour savoir
37:37 si Vilnius, Varsovie ou Berlin seront défendus.
37:42 Alors quand on vous explique que je serai atlantiste, répondez une chose simple, il
37:54 est européen.
37:55 Il est européen et il veut que l'Europe devienne un acteur autonome qui porte ses
38:03 principes et défend ses intérêts sans avoir besoin de demander l'autorisation au président
38:11 des États-Unis pour cela, sans avoir besoin de faire des mutanches tous les quatre ans
38:18 pour savoir qui sera à la Maison-Blanche.
38:22 Moi, je veux une Europe adulte.
38:24 Cette puissance que nous allons construire ensemble, ce sera une puissance industrielle,
38:33 oui, industrielle.
38:35 On a pendant 40 ans effacé ce mot des discours politiques.
38:41 On a décrété que nous étions désormais un continent de consommateurs.
38:47 On a tout organisé pour cela.
38:51 Mais nous, nous, nous voulons redevenir un continent de producteurs, producteurs de sécurité,
38:57 je l'ai dit, producteurs d'énergie et producteurs de biens dans tous les secteurs stratégiques,
39:05 depuis les médicaments jusqu'aux panneaux photovoltaïques, en passant par les batteries.
39:12 Nous allons relocaliser les productions.
39:15 Nous allons mettre en place aux frontières de l'Union européenne un protectionnisme
39:21 écologique européen qui permettra de protéger nos producteurs tout en protégeant la planète.
39:27 Ce sera donc une puissance écologique européenne, une puissance écologique qui accélérera
39:44 la transition énergétique et présentera cette transition, comme je l'ai dit, non
39:49 pas comme une contrainte, non pas comme quelque chose qui restreint vos libertés, mais au
39:53 contraire, comme une émancipation, comme une libération de la drogue, des fossiles,
39:58 comme une redécouverte de ce que ça veut dire qu'être souverain.
40:01 Ce sera une puissance écologique qui lancera un grand plan de rénovation thermique des
40:06 bâtiments parce que la sobriété énergétique, c'est pas un truc de Hamish, comme dirait
40:13 l'autre, la sobriété énergétique, c'est la condition de possibilité de notre souveraineté
40:19 quand on ne produit pas de gaz et de pétrole.
40:21 La sobriété énergétique, c'est ce qui permet d'économiser pour chaque ménage
40:27 à la fin du mois en dépenses énergétiques, mais c'est aussi ce qui nous rend plus puissants
40:32 et plus libres.
40:33 Ce sera une puissance écologique qui refondera la politique agricole commune.
40:47 Je t'ai écouté, Carole, tu as 100% raison.
40:51 Et Eric Andrieux qui est là et que nous devons applaudir a lutté de toutes ses forces pendant
40:58 tout son mandat contre cette politique agricole commune qui finance les plus gros exploitants
41:05 et laisse de côté les éleveurs qui bossent 70 heures par semaine pour toucher 700 euros
41:13 par mois.
41:14 Et t'es avec Eric en t'écoutant, en discutant que je suis rentré dans la question agricole
41:22 et que j'ai vu à quel point elle concentrait tous les renoncements, tous les renoncements
41:28 des élites européennes.
41:30 Le renoncement à la justice sociale puisque cette PAC est profondément injuste, mais
41:34 le renoncement aussi à la transition écologique puisqu'elle finance en réalité un système
41:40 destructeur et refuse, refuse de subventionner massivement l'agriculture de l'avenir,
41:46 l'agriculture qui emploie, l'agriculture qui protège la nature.
41:50 Et donc, en plus d'une réforme de la politique agricole commune, cette puissance écologique
41:58 européenne, elle lancera un grand pacte bleu pour sauver les océans et pour sauver la
42:05 biodiversité marine car les océans sont les poumons de notre planète et c'est par
42:12 la protection des océans que nous allons nous sauver.
42:16 Ce sera une puissance, cette puissance européenne que nous allons construire, ce sera une puissance
42:23 sociale qui mettra fin au dumping, qui s'opposera à la spéculation sur le logement et qui
42:30 reviendra, oui, qui reviendra à cette vieille idée battue en brèche par des idéologues
42:36 et qui pourtant n'a jamais été si moderne, l'idée de redistribution.
42:41 Ce sera une puissance humaniste pour laquelle le droit international n'est pas à géométrie
42:50 variable, une puissance qui dénonce les violations des droits humains du Carabar à Gaza, oui,
43:00 une puissance humaniste qui, comme tu l'as dit Olivier, trouvera les mots pour condamner
43:08 les attentats terroristes du Hamas, trouvera les mots pour condamner les parrains du Hamas,
43:16 mais trouvera aussi les mots et les actes pour condamner le calvaire sans fin des Palestiniens
43:23 à Rafah.
43:24 Et qui ne s'associera pas avec le gouvernement d'extrême droite de Netanyahou dans son crime.
43:38 Voilà, cette Europe, elle sera aussi féministe.
43:45 Elle inscrira, elle inscrira dans la foulée de cette grande journée française qui nous
43:57 a toutes et tous rendus fiers, elle inscrira le droit à l'avortement dans la charte des
44:04 droits européens fondamentaux.
44:05 Elle portera la clause de l'Europe la plus favorisée et elle mettra dans la directive
44:19 sur les violences faites aux femmes la définition et la criminalisation du viol à l'échelle
44:26 européenne.
44:27 C'est ce que nous allons faire.
44:49 Au fond, cette Europe, cette Europe que nous voulons construire, c'est l'Europe telle
45:06 que la rêvait déjà en 1948 un certain Léon Blum lorsqu'il la définissait comme une
45:14 troisième force dans le monde, une force défendant, je le cite, à la fois la justice
45:22 sociale et la démocratie, la liberté personnelle et l'économie collective.
45:28 Oui, notre Europe défendra la démocratie et la justice, la liberté et le bien commun.
45:37 Le moment est venu alors de la défendre cette Europe, notre vision de l'Europe, partout
45:43 en France, cette Europe juste et forte.
45:46 Le moment est venu de montrer que les héritiers et les héritières de Jacques Delors et de
45:54 Robert Badinter sont là, sont là, ici, et qu'ils sont prêts, qu'ils sont prêts à
46:03 continuer l'immense tradition française de cette gauche universaliste et pro-européenne
46:13 et que nous sommes fiers de ce dont nous héritons et que nous sommes fiers de continuer, de
46:20 continuer le combat des anciens.
46:22 Le moment est venu de dire aux électeurs et aux électrices qui sont à la fois viscéralement
46:33 attachés à la justice sociale et à la démocratie, à la transformation écologique et à la
46:41 construction européenne, qu'ils ne sont pas obligés de se scinder à chaque élection
46:48 lorsqu'ils entrent dans un isoloir, qu'ils peuvent voter en accord avec toutes leurs
46:54 convictions, qu'ils ne sont pas obligés de faire des calculs, qu'ils ne sont pas
46:59 obligés de préférer une partie d'eux-mêmes contre une autre, qu'ils peuvent voter heureux
47:06 parce que là, il y a une offre qui rassemble tous les principes dans lesquels ils croient.
47:12 Et cette offre, c'est la nôtre, c'est notre offre politique.
47:19 Alors faites-le savoir, faites-le savoir partout.
47:23 Faites-le savoir partout.
47:39 Et souvenez-vous, souvenez-vous de ce que disait Jaurès, c'est nous qui sommes les
47:45 vrais héritiers du foyer des aïeux.
47:47 Nous en avons pris la flamme, ils n'en ont gardé que la cendre.
47:52 Alors cultivons, cultivons cette flamme, entretenons-la partout, partout.
48:00 Nous ne marquerons aucune pause.
48:06 Il nous reste moins de 80 jours, moins de 80 jours pour convaincre et pour diffuser
48:14 partout notre enthousiasme, notre ferveur, notre certitude.
48:20 Il nous reste moins de 80 jours et pas, pas une seconde à perdre.
48:26 Alors soyez forts, soyez déterminés, soyez enthousiastes, ne baissez jamais les yeux.
48:35 Vous êtes les héritiers d'une trop belle tradition.
48:39 La justice est de votre côté.
48:41 Ne perdez pas une seconde et de proche en proche, de porte en porte, de marché en
48:49 marché et de place en place.
48:52 Allez convaincre, allez diffuser cette nouvelle.
48:56 Il y a la possibilité de faire quelque chose d'immense le 9 juin 2024.
49:04 Alors faisons-le ensemble, faisons-le toutes et tous ensemble.
49:09 Mobilisons, allons voir ceux qui croient déjà, mais allons aussi voir ceux qui ne
49:15 croient pas encore.
49:17 Soyons là, soyons partout.
49:20 Pour la justice, pour la solidarité, pour l'humanisme, pour l'écologie, pour la démocratie,
49:32 pour la France et pour l'Europe.
49:37 Nous allons être, mes amis, nous allons être la grande et belle surprise du 9 juin 2024.
49:49 Nous allons bouleverser les chiquiers politiques.
49:53 Tout dépend de nous.
49:54 Je compte sur vous, vous pouvez compter sur moi.
49:58 Alors allons-y et gagnons !
50:00 (applaudissements)

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