Il commence sérieusement à inquiéter la majorité présidentielle car il talonne sa candidate dans les sondages pour les prochaines elections européennes.
Raphaël Glucksmann, eurodéputé et tête de liste PS et Place Publique, sera en meeting demain à Montpellier.
Raphaël Glucksmann, eurodéputé et tête de liste PS et Place Publique, sera en meeting demain à Montpellier.
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00:00 Et sur France 3 Occitanie, notre invité, Raphaël Glucksmann,
00:03 eurodéputé et tête de liste PS-Place Publique aux élections européennes, Guillaume.
00:06 Bonjour Raphaël Glucksmann.
00:08 Bonjour.
00:09 Alors vous êtes demain à 16h30 pour un meeting en extérieur,
00:13 on espère qu'il n'y aura pas trop d'orage, puisqu'on est dans quelques heures.
00:16 On croise les doigts.
00:17 Voilà, on croise les doigts.
00:18 Place du nombre d'or donc à Montpellier,
00:20 vous serez même accueilli par son maire et président de la métropole,
00:23 Mickaël Delafosse.
00:25 Ce n'est pas toutes les villes qui vous accueillent en meeting avec le maire,
00:27 forcément, Raphaël Glucksmann, j'imagine.
00:29 Je ne suis pas certain qu'à Perpignan j'aurai le même accueil.
00:32 Oui, ça j'imagine.
00:33 Meeting dans le cadre évidemment des élections européennes,
00:36 puisque vous conduisez la liste PS et Place Publique.
00:40 Après déjà avoir exercé un premier mandat d'eurodéputé,
00:44 Raphaël Glucksmann,
00:45 vous donnez quelques surfroides à la majorité macroniste, je dirais,
00:50 puisque selon un dernier sondage Ipsos pour Radio France et le Parisien,
00:54 vous talonnez de très très peu, d'un point et demi,
00:57 sa tête de liste, Valérie Ayé.
01:00 Votre objectif, c'est de passer devant maintenant ?
01:02 - Notre objectif, c'est de continuer cette dynamique,
01:05 de montrer qu'il y a en France autre chose que le duel entre Macron et l'extrême droite,
01:11 de montrer que la gauche humaniste pro-européenne,
01:13 celle de Jacques Delors, celle de Robert Ballinter,
01:16 non seulement elle n'est pas morte,
01:17 mais elle est en pleine renaissance, en pleine dynamique.
01:21 Et partout on rencontre la même ferveur.
01:23 Et moi, c'est cette ferveur que je veux cultiver.
01:25 Les gens ont l'impression de pouvoir respirer à nouveau.
01:28 Et l'objectif, ça reste de parler d'Europe.
01:31 Vous savez, moi j'ai fait ce choix un peu étrange en France,
01:34 qui est de répondre à la question de l'élection,
01:36 de parler d'Europe dans une élection européenne.
01:40 Qu'est-ce qu'on doit changer en Europe pour que ça fonctionne mieux ?
01:43 Qu'est-ce qu'on doit faire pour enfin redevenir souverain à l'échelle du continent européen ?
01:47 C'est une élection qui est vitale.
01:50 Il y a la guerre qui a fait le retour sur le continent.
01:52 Il y a la perspective de l'élection de Donald Trump aux États-Unis.
01:55 On est face à une crise sociale d'ampleur partout dans tous nos pays européens.
01:59 Et en plus, on doit affronter la perspective de l'effondrement climatique.
02:02 Donc, cette élection, elle est cruciale.
02:04 Et elle mérite qu'on lance un grand débat en France sur l'Europe.
02:07 Et c'est ce débat que j'ai l'intention de continuer.
02:09 - Alors, on va revenir sur l'Europe et vos positions.
02:12 Alors que certains disent parfois un petit peu "Va t'en guerre".
02:14 Mais je vous interrogerai là-dessus tout à l'heure, Raphaël Glussman.
02:17 Mais dans ce même sondage, Ipsos, donc pour Radio France et Le Parisien,
02:21 les sondeurs ont également demandé aux sondés quels étaient pour eux
02:24 vraiment les thèmes les plus importants.
02:27 Et on se rend compte que c'est quand même des thèmes très nationaux
02:29 qui arrivent en tête.
02:29 24% le pouvoir d'achat, 14% l'immigration,
02:33 8% le système de santé ou 9% la protection de l'environnement.
02:37 - Mais je ne suis pas d'accord que ce soit des thèmes nationaux.
02:40 Si on prend à rebours la protection de l'environnement,
02:42 ça se décide à l'échelle européenne, la transformation écologique,
02:45 le pouvoir d'achat, le fait de pouvoir mener des politiques sociales,
02:49 ça se décide aussi à l'échelle européenne.
02:51 La réindustrialisation de notre continent, ça se décide,
02:54 en changeant les politiques commerciales européennes.
02:57 L'immigration, c'est une question profondément européenne.
03:00 Donc non, tous ces sujets qui sont des priorités pour les Françaises et les Français,
03:04 et bien les décisions qu'on prend à Bruxelles, qu'on prend au Parlement européen,
03:08 ont un impact immédiat sur ces questions.
03:10 Donc non, je ne suis pas d'accord que ce soit des thèmes nationaux.
03:13 C'est des thèmes d'importance, mais qui se gèrent aussi à l'échelle du continent.
03:17 - Alors, je crois que vous avez dévoilé officiellement votre programme
03:20 en milieu de semaine, mercredi.
03:22 Programme dans lequel on compte 338 mesures.
03:25 Et le quotidien Les Échos a relevé par exemple, à F. Glucksmann,
03:28 que les mots "puissance", "sécurité", "défense", "menace" reviennent très souvent
03:33 dans votre programme, d'où effectivement ce côté un peu vatanguère
03:37 que certains vous reprochent aujourd'hui.
03:40 - Mais c'est pas vatanguère que de vouloir défendre les démocraties européennes.
03:46 C'est pas vatanguère que de dire que nous ne pouvons plus dépendre
03:50 à 100% pour notre sécurité des États-Unis d'Amérique,
03:54 alors qu'on a la perspective de l'élection de Donald Trump,
03:57 et qu'il a déjà annoncé la couleur, c'est-à-dire qu'il abandonnerait l'Europe à son sort.
04:02 Donc non, au contraire, c'est un programme de paix, mais pour construire la paix,
04:06 il faut être ferme, et il faut surtout avoir la capacité de se défendre.
04:10 On a abandonné les industries de défense en Europe.
04:13 On a pensé que la démocratie était éternelle, que la paix est perceptuelle.
04:17 - Là-dessus, vous êtes plutôt sur la même ligne qu'Emmanuel Macron,
04:20 il faut quand même bien le dire, qui a réactivé une certaine économie de guerre dans notre pays aujourd'hui.
04:24 - Mais quelle économie de guerre quand nous sommes incapables de livrer plus de 5 000 obus par mois au front ukrainien,
04:30 alors que les Russes en tirent 20 000 par jour ?
04:33 Mais au-delà de cela, nous ce qu'on dit, c'est qu'on a un projet complet,
04:37 et que la sécurité ne peut pas être dissociée de la transformation écologique.
04:42 Comment est-ce que vous voulez construire une Europe souveraine et puissante
04:46 tant qu'on est dans une addiction au pétrole et au gaz qui nous a servi à des tyrannies étrangères ?
04:53 Donc nous ce qu'on montre, c'est que tout est lié.
04:55 Si on veut défendre les démocraties, alors il faut faire la transformation écologique,
04:59 et il faut restaurer les solidarités sociales.
05:02 Et là-dessus, Emmanuel Macron est aux abonnés absents.
05:05 Et comment on finance un projet d'investissement en Europe
05:08 si on refuse, comme le fait Emmanuel Macron,
05:11 de taxer les multimillionnaires et les milliardaires à l'échelle du continent européen ?
05:15 C'est ce que nous proposons.
05:17 Comment on fait si on refuse, comme Emmanuel Macron,
05:20 d'augmenter les taxes sur les super profits ?
05:22 Comment on fait pour abonder le budget européen,
05:24 pour qu'il puisse investir dans la défense, dans la transformation écologique,
05:27 dans la transition numérique ?
05:29 Donc nous, en fait, on a un projet qui montre que solidarité sociale,
05:32 défense des démocraties et transformation écologique,
05:35 c'est cohérent, c'est indissociable.
05:38 Et cela, les macronistes et les libéraux au Parlement européen
05:41 sont incapables de le faire parce qu'ils veulent contre
05:44 tout ce qui permettrait de rétablir la solidarité sociale dans nos pays.
05:47 - Raphaël Glucksmann, un mot sur le contexte de cette campagne
05:50 pour les européennes, pour lesquelles pour l'instant,
05:52 il n'y a toujours qu'un Français sur deux qui conflit son intention d'aller voter.
05:56 Ce contexte est quand même très particulier, tendu.
05:58 Bon, il y a la guerre en Ukraine, il y a le conflit,
06:01 évidemment, au Proche-Orient entre Israël et le Hamas.
06:04 Et puis, il y a depuis trois jours, ce qui se passe aussi en Nouvelle-Calédonie.
06:08 Et ça, bon, je n'ai pas l'impression que ça va se régler non plus dans les 48 heures.
06:12 Par rapport à ce qui se passe, quel est votre sentiment aujourd'hui ?
06:17 On sent bien que l'exécutif est un peu pris de court.
06:19 Vous, quelle est votre position par rapport à ce qui se passe à des milliers de kilomètres de nous,
06:23 mais qui pourtant a été décidé en France ?
06:25 - Il faut rétablir l'ordre et la paix civile.
06:29 Mais une aptitude sécuritaire ne suffit pas.
06:32 Il faut aussi reprendre le chemin du dialogue.
06:34 Ce qui a précipité cette crise, c'est la rupture du gouvernement avec l'esprit.
06:39 L'esprit des Michel Rocard ou des Lionel Jospin,
06:42 l'esprit des accords de Matignon et de l'accord de Nouméa,
06:45 qui consistait à poser une chose très simple.
06:48 Il faut d'abord construire un consensus local.
06:52 Et ensuite, faire des changements constitutionnels au Congrès.
06:57 Et en confiant le dossier au ministère de l'Intérieur,
07:01 le président de la République a rompu avec une tradition qui se continuait,
07:05 y compris sous son premier mandat.
07:08 Et donc c'est à cette tradition-là qu'il faut revenir.
07:11 Il faut revenir à l'esprit de dialogue et de consensus
07:13 qui a permis de construire la paix civile en Nouvelle-Calédonie.
07:17 - Sauf que cette paix, elle est quand même très fragile depuis 1998.
07:21 Alors je ne reviens pas sur les accords de Matignon dans les années 80,
07:23 mais elle est très très fragile.
07:25 - Elle est même très très fragile avant 1998.
07:29 Et donc ce qu'il faut, c'est comprendre que cette fragilité
07:33 exige de la précaution,
07:35 exige de ne pas avoir la stratégie du coup de menton.
07:38 Que la stratégie du coup de menton, qui est un classique d'Emmanuel Macron,
07:42 et bien dans une situation aussi inflammable, est extrêmement périlleuse.
07:46 Et donc il faut revenir à l'esprit de dialogue qui existait,
07:51 mais encore une fois, mais même sous Édouard Philippe.
07:53 Donc ce n'est pas juste une question de gauche ou de droite là,
07:56 qui existait et qui doit à nouveau prévaloir.
08:00 - Merci Raphaël Glusma.
08:01 Je rappelle donc que vous êtes demain en meeting,
08:03 place du nombre d'or à Montpellier avec Michael Delafosse.
08:06 C'est à 16h30 dans le cadre de cette campagne pour les européennes.
08:11 Merci à vous, bonne journée.
08:12 - Merci à vous et à demain.
08:13 - Merci.
08:14 8h20 sur France Bleu Hérault et sur France 3 Occitanie.