Présidentielle au Sénégal : forte mobilisation pour le vote
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00:00 - On va aller retrouver notre renvoyée spéciale à Dakar.
00:04 Mériem Amelal, comment s'est déroulée cette journée?
00:08 Que vous ont dit les électeurs que vous avez eu l'occasion de voir
00:11 dans les bureaux de vote? - Cette journée s'est déroulée
00:17 dans le calme. Il faut le souligner.
00:19 Dans la détermination, il faut dire que les Sénégalais voulaient
00:22 absolument voter. Ca fait des mois et on l'a suivi
00:25 nous-mêmes au journal de l'Afrique. Il y a des rebondissements.
00:30 Cette pré-campagne est marquée par des événements assez inédits.
00:34 Les Sénégalais m'ont dit qu'on a subi pendant des mois.
00:38 Aujourd'hui, on est acteur de notre destin.
00:41 On a cette possibilité de s'exprimer.
00:44 L'un d'entre eux m'a dit que cette élection, c'est comme un
00:48 référendum. C'est pour s'exprimer et dire
00:51 notre mécontentement sur tous les événements qui ont secoué le pays
00:55 pendant des mois. La détermination était forte.
00:58 Les Sénégalais voulaient vraiment s'exprimer.
01:01 Ils voulaient que leur voix compte et enfin pouvoir donner leur avis
01:05 et compter dans cette élection et avoir un poids sur l'avenir de leur
01:09 pays. - Je me tourne vers mon invité.
01:12 Vous avez constaté cette participation.
01:16 Même si on n'a pas les chiffres, on peut constater qu'elle était
01:20 importante. Sur le terrain, les files d'attente
01:23 ont été très fortes. On sait que les Sénégalais
01:26 n'ont pas vraiment boudé les élections.
01:29 Ils ont toujours participé activement.
01:32 Cette fois, c'est particulier. - Tout à fait.
01:35 Les enjeux étaient énormes. Comme il y a eu beaucoup d'incertitudes
01:39 sur la tenue de l'élection présidentielle, surtout après ce
01:43 report qui a été un coup de samos, les Sénégalais étaient décidés
01:47 à honorer ce qui commence à devenir une tradition depuis l'alternance
01:51 de la crise sanitaire. On a vu qu'ils sont massivement sortis
01:54 pour opérer un changement de régime. On a eu une deuxième alternance
01:58 en 2012. Cette fois-ci aussi, plus que jamais, avec la forte
02:02 polarisation de la scène politique et la démocratie qui a été
02:06 chahutée dernièrement, les Sénégalais ont tenu à réinscrire
02:10 le pays dans ce qu'ils considèrent leur trajectoire normale.
02:14 Cela s'est traduit partout sur l'ensemble du pays par un afflux
02:18 massif des électeurs dans les lieux de vote.
02:22 - Vous parliez de démocratie qui a été chahutée.
02:26 Beaucoup de Sénégalais nous ont dit que notre démocratie est fragile
02:30 mais elle est quand même présente. Depuis l'indépendance, la démocratie
02:34 sénégalaise a fait des petits pas, certes, mais n'a pas fait de pas
02:38 en arrière, plutôt des pas en avant. Est-ce qu'il y avait une crainte
02:42 des Sénégalais de voir cette démocratie reculer, notamment à
02:46 l'époque de l'autocratie? - Il y a eu de vraies craintes sur
02:50 la trajectoire démocratique du pays. Il y a eu beaucoup de
02:55 contestations et beaucoup de craintes sur une dérive
02:59 autocratique du régime. Il y a eu cette question du troisième
03:03 mandat qui a presque hystérisé le débat politique pendant trois
03:07 ans, plus tout ce que beaucoup ont considéré comme une
03:11 instrumentalisation de la justice pour éliminer des adversaires.
03:15 Il y a l'émergence du parti PASTEF qui a été un véritable coup de tonnerre
03:24 sur la scène politique. Tout ça a fortement polarisé la scène.
03:30 Il y a l'émergence des réseaux sociaux et on a assisté à une
03:34 surpolitisation des Sénégalais, surtout la tranche d'âge qui est
03:38 la jeunesse et qui a souvent été décisive dans les joutes
03:42 électorales. Que ce soit en 2012, on a toujours une forte participation
03:48 des jeunes qui peut faire basculer le vote.
03:52 - Merci beaucoup.
03:56 Je vous rends l'antenne, Fatimata, vous pouvez reprendre.