En pocos años, la primera oficina de correos privada de Ucrania , Nova Poshta, ha asumido la mayor parte de la responsabilidad de suplir la ausencia de servicios públicos. Desde el comienzo de la invasión rusa, Nova Poshta se ha esforzado por mantener sus servicios ✉️ en todo el país. Para ello, a veces tienen que llegar demasiado cerca del frente.
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00:00 ...
00:10 -Elle s'appelle Slavuta.
00:11 Construite en Ukraine, c'est un modèle oublié,
00:14 sauf pour la société Novaposhta, la nouvelle Poste.
00:18 Car son activité florissante a débuté il y a 23 ans
00:21 en livrant des lettres à travers le pays au volant de la Slavuta.
00:24 Depuis, Novaposhta a fait beaucoup de chemin
00:27 pour faire en sorte que la société privée 100 % ukrainienne
00:30 s'impose à travers le pays en guerre comme une ligne de vie.
00:34 ...
00:43 -Et depuis le 24 février 2022,
00:45 l'entreprise a connu un boom spectaculaire.
00:47 En se déployant vers l'Union européenne,
00:50 des bureaux ont été ouverts dans 11 pays.
00:53 ...
01:07 -A chaque fois qu'un territoire était libéré,
01:10 Novaposhta suivait de près l'armée ukrainienne.
01:13 ...
01:25 -A l'exception des 18 % du pays qui sont occupés par la Russie,
01:29 soit plus de 100 000 km2.
01:31 ...
01:35 Plus de 60 000 colis par heure
01:37 sont gérés dans ce terminal ultramoderne.
01:40 ...
01:59 ...
02:00 -A Kiev, comme à travers tout le pays,
02:03 les bureaux rouges de Novaposhta sont devenus familiers.
02:06 Avec le développement du commerce en ligne,
02:08 la pandémie de Covid et aujourd'hui avec la guerre,
02:11 Novaposhta a fait preuve de son efficacité.
02:13 Mais aujourd'hui, l'entreprise a quelque chose de plus,
02:16 jusque dans le coeur des Ukrainiens.
02:18 ...
02:35 -Car Novaposhta est régulièrement visé par les Russes.
02:38 ...
02:51 -Le 21 octobre dernier,
02:53 deux roquettes tirées par l'armée russe ont détruit le centre de tri
02:56 de la région de Kharkiv,
02:58 faisant 8 morts et 17 blessés parmi les employés.
03:01 ...
03:08 A 500 km de Kiev, vers l'est, Kharkiv, la seconde ville d'Ukraine,
03:13 n'est qu'à une demi-heure de route de l'ennemi.
03:16 Les troupes russes y sont entrées en 2022.
03:18 Elles se sont retirées depuis,
03:20 mais elles continuent de bombarder la ville.
03:22 Les quartiers de la périphérie sont presque déserts.
03:25 ...
03:29 -Il y a malgré tout quelques endroits
03:31 où les habitants qui sont restés aiment se retrouver,
03:34 comme le parc de Sarjimiar, avec sa source d'eau minérale.
03:37 ...
03:47 -Le jour où nous étions à Kharkiv,
03:49 les sirènes ont retenti plus d'une dizaine de fois.
03:52 ...
04:04 -C'est ici qu'Igor Balaka, fidèle client de Nova Pochta,
04:08 nous a donné rendez-vous.
04:09 Avant la guerre, il faisait de belles affaires dans l'immobilier.
04:13 Mais comme il est du genre toujours positif,
04:15 il a bien décidé de ne pas se laisser aller
04:18 à une forme de dépression.
04:20 ...
04:30 -Pendant qu'il se déshabille,
04:32 des forces de la nature sont dans l'eau,
04:34 des soldats de l'unité d'élite kraken,
04:36 fiers d'être les défenseurs de Kharkiv,
04:39 arborant des tatouages qui en disent long sur leur état d'esprit.
04:43 ...
04:49 ...
04:53 -Kharkiv vit et vivra toujours.
04:56 C'est toujours notre ville ukrainienne,
04:59 et nous ne la donnons à personne.
05:01 ...
05:06 -Mais sa chère ville n'est plus que l'ombre d'elle-même
05:10 avec tous ses appartements et boutiques
05:12 dont les fenêtres sont calfeutrées.
05:14 Un tiers des 1,4 million d'habitants est parti.
05:17 L'ambiance est d'autant plus sinistre
05:19 que la ville est toujours sous le feu russe.
05:22 ...
05:23 -Il est un peu enceint,
05:27 battu,
05:29 on peut dire que c'est un peu affamé par les Russes,
05:33 mais nous aimons beaucoup ce lieu.
05:36 ...
05:38 -Ici, une roquette est arrivée il y a trois semaines.
05:42 ...
05:52 -Welcome to the most big square in Ukraine,
05:57 maybe in Europe.
05:58 ...
06:01 -A elle seule, la place de la liberté résume l'histoire de Kharkiv,
06:05 de l'époque soviétique au bombardement du 1er mars 2022
06:08 détruisant les bâtiments officiels.
06:11 La ville, qui avait pourtant la réputation d'être russophone
06:14 et russophile, a complètement basculé dans le camp ukrainien.
06:18 ...
06:20 Igor n'a plus beaucoup de travail dans l'immobilier.
06:23 Depuis 2 ans, il ne compte plus les trajets entre l'Ouest
06:26 et le Donbass pour aider les civils à quitter les zones de guerre
06:30 et, au retour, apporter des vêtements et de la nourriture aux soldats.
06:34 Mais souvent, il utilise lui aussi les services de Novaposhta.
06:38 ...
06:42 -Nos gars sont à l'avant,
06:45 dans les bâtiments de gauche,
06:48 et on veut les amuser un peu.
06:52 ...
06:54 Ce n'est pas juste une compagnie qui envoie des vêtements,
06:57 c'est une stratégie de l'Ukraine.
07:00 Pour les Russes, c'est aussi une arme très sérieuse,
07:05 et c'est cette arme qui les attaque.
07:08 C'est Novaposhta.
07:10 Ensemble avec Heimars, avec Patriot,
07:13 c'est un objet stratégique pour les attaquer.
07:16 -C'est justement parce que Novaposhta est une cible
07:20 qu'il ne faudra pas dire précisément
07:23 où a été filmée la suite de ce reportage.
07:26 Cela se passe quelque part dans le Donbass,
07:29 à une vingtaine de kilomètres du front.
07:32 ...
07:36 Les fenêtres du bureau de Novaposhta
07:39 sont ici aussi recouvertes de planches.
07:42 ...
07:44 ...
07:47 -Je vis dans la ville et je m'en vais à la maison.
07:50 Je vais faire des guerres, de la cuisine...
07:54 ...
07:57 -Beaucoup de gens envoient des produits,
08:00 des nourritures, des médicaments.
08:03 Les pharmacies sont fermées,
08:06 mais on peut en faire des autres.
08:09 ...
08:11 -Ici, les soldats représentent 80 % de la clientèle.
08:15 Dans le carton, un drone d'observation.
08:18 Théoriquement, les armes et munitions
08:21 ne peuvent pas transiter via Novaposhta.
08:24 Ce matin-là, Volodymyr a quitté son unité sur le front
08:28 le lendemain de la Saint-Valentin.
08:31 -Au revoir.
08:33 -Ma femme est la meilleure.
08:36 Je ne sais pas ce qu'elle fait ici.
08:39 Pour moi, c'est vraiment très bien.
08:43 Oh !
08:46 ...
08:49 Des petits coeurs.
08:52 Elle s'amuse beaucoup de moi.
08:55 ...
08:58 Ma femme...
09:00 Qu'est-ce qu'il peut y avoir ?
09:03 ...
09:06 Oh !
09:09 Je me bat depuis le 24 février,
09:13 depuis le jour d'aujourd'hui.
09:17 Je protège notre pèreté.
09:20 Notre Ukraine...
09:23 Je suis né au Tokmak, en Zaporizhzhia.
09:27 On est en occupation.
09:30 J'ai pris toute ma famille.
09:33 Elle est partie avec moi.
09:36 Je les ai pris.
09:39 Ils sont partis
09:42 pour notre territoire de contrôle.
09:45 ...
09:47 -Sa femme et sa fille de 3 ans sont à 1 200 km de là.
09:51 Son frère a été tué par les Russes.
09:54 Son épouse, la soeur de Volodymyr, est en France avec ses 2 enfants.
09:59 Il a aussi une partie de sa famille qui vit en Russie.
10:03 Il ne pensait pas qu'il y aurait cette guerre entre deux pays si proches
10:08 et que cela durerait aussi longtemps.
10:11 -Il y a 2 ans que la guerre se déroule.
10:15 Les gens commencent à oublier
10:19 que si on ne se réunit pas,
10:22 on ne se retiendra pas.
10:25 Les civils sont notre dos.
10:28 Ils nous soutiennent.
10:31 C'est grâce à eux que nous sommes en sécurité.
10:35 Nous devons toujours être avec eux, les civils.
10:39 -Elle dit "bonjour".
10:42 -Elle mange.
10:44 -Si ce n'était pas pour la nouvelle poste,
10:47 elle aurait peut-être des cadeaux pour les Iraniens.
10:51 -C'est vrai.
10:53 Tu me motives avec tes cadeaux.
10:57 Je t'aime.
10:59 Merci, Yann Goliadko.
11:02 -Je te soutiens.
11:04 -Au revoir.
11:06 Je t'aime.
11:08 On sera de retour bientôt ?
11:15 -Je vais aller à la frontière.
11:18 Je veux demander à mes amis
11:21 de ne pas oublier nous.
11:24 Je veux que tous les pays européens
11:27 nous soutiennent au maximum.
11:30 Que nous gagnons.
11:33 C'est tout.
11:35 A bientôt.
11:37 A bientôt.
11:39 Tout va bien.
11:41 Gloire à l'Ukraine.
11:44 ...
11:47 -En février 2022, les Ukrainiens s'étaient tous levés
11:51 pour résister ensemble à l'agression russe.
11:54 Après deux ans de guerre et des milliers de morts,
11:58 l'unité du pays tient aussi grâce au bureau de poste.
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