"L'AMOUR AVEC DES CHAINES (LA JALOUSIE)" / La jalousie est un vilain défaut. Supportable quand elle reste modérée, elle peut devenir étouffante et mettre le couple en péril. Aurélie, 20 ans, contrôle sans cesse l'emploi du temps et les appels téléphoniques de son ami Grégory, 22 ans. Ils vivent pourtant ensemble depuis 1 an. Malgré 7 ans de mariage et 3 enfants, Geneviève et Jean-Michel se méfient l'un de l'autre. Ils testent leur amour en permanence. Elle fouille régulièrement ses poches et le surveille à son travail. Il vérifie sa manière de s'habiller et la place systématiquement face au mur dans les restaurants. Pierre est détective privé. Spécialiste des filatures discrètes, il connaît bien le problème des épouses persuadées - souvent à tort - de l'infidélité de leur mari. Paul, 28 ans, est un jaloux maladif qui se soigne. Grâce à une psychothérapie, il essaie de sauver son couple.
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00:00Après notre séparation, quand il m'appelait ce jour-là, il m'a dit qu'il avait perdu la vie quand il m'avait perdue et la personne qui lui prendrait sa femme, elle allait mourir.
00:16Aurélie a 21 ans. Elle est apprentie comédienne à Paris. Elle rentre en train pas loin de Fontainebleau, là où elle vit.
00:24Une heure de trajet tous les soirs pour retrouver Grégory, dont elle partage la vie depuis 8 mois.
00:29Une heure pour cogiter, pour s'angoisser sur ce que Grégory peut faire au même moment. Là, c'est juste un mini-message, le quatrième de la journée.
00:39Avec Grégory, elle utilise son téléphone de façon intensive.
00:44Je le harcèle quand même, parce que des fois, je peux rester, je peux faire 10 appels à la suite, quoi.
00:50Dès que je suis toute seule, dès que j'ai envie d'être avec lui, que je suis pas avec lui, je sais pas où il est, je sais pas ce qu'il fait.
00:58Ouais, ça trotte un peu dans la tête. Il me dit qu'il est à tel endroit et il est pas là, donc je me dis peut-être qu'il a rencontré quelqu'un dans la journée.
01:06Il sait que je suis jalouse, hein. Il me le dit tout le temps. Il me dit ouais, des fois, t'es chiante à être jalouse parce qu'il y a pas de raison d'être jalouse.
01:12Mais bon, je pense que je suis un peu comme toutes les filles. On aime bien savoir tout ce qui se passe. On aime bien contrôler.
01:17C'est surtout, je pense... Ouais, la jalousie, c'est plus du contrôle. Savoir contrôler.
01:24Ce vendredi, pour Aurélie, c'est soirée bowling à Montargis avec Grégory et leurs copains. Grégory, c'est lui.
01:30À 22 ans, il est pompier volontaire. Du coup, il est souvent absent de la maison. Il doit même parfois dormir à la caserne.
01:37Alors Aurélie se méfie et le surveille. Et tout passe par le téléphone portable, le sien, mais aussi celui de Grégory.
01:45Donc Aurélie me dit que si j'envoie un message à une fille, je vais pas le garder, hein. Je vais l'effacer. Mais au moins, je vois ce qu'elle envoie, tu vois.
01:52Bah déjà, je regarde qui c'est. Je retiens le numéro. Et après, j'appelle. Non, j'ai jamais appelé.
02:00Mais j'avais gardé le numéro de son ex, au cas où je l'avais effacé dans son portable.
02:20Surveiller son amie, elle s'en vante devant ses copains. Mais comment réagir le principal intéressé ?
02:30L'attitude d'Aurélie n'est pas bien comprise par ses amis.
02:57C'est trop, trop jalouse. Je dis pas ça méchamment, hein. Pour moi, elle est trop, trop possessive.
03:03Si je faisais rien, c'est que je me foutrais complètement, quoi.
03:07Il y a rien, il y a trop.
03:09Oh, et arrête de dire que c'est trop, non plus.
03:13Il y a une fois où on m'a appelé chez moi, enfin sur mon portable, et j'étais chez moi, et elle voulait pas me croire.
03:18Et j'avais personne, enfin j'avais pas mes parents pour confirmer.
03:22Et en rigolant, je lui ai dit, tu vois, tu veux que je fasse aboyer ma chienne ou qu'elle fasse quelque chose ?
03:29Et elle voulait, quoi. Mais j'ai jamais réussi à faire aboyer le chien.
03:33Si Aurélie s'en tient au téléphone, d'autres jalouses ont d'autres techniques.
03:41Des méthodes plus radicales et plus sournoises.
03:45Nous sommes à Marseille. C'est ici, dans ce quartier populaire, que vit Geneviève, 32 ans, avec son mari et leurs 3 enfants.
03:53Assistante maternelle à temps partiel, elle est souvent à la maison.
03:57Elle aussi est jalouse. Il suffit de la retrouver à l'heure de la lessive pour en avoir confirmation.
04:04Ma chef fouille ses poches, comme tous les jours quand je fais ma machine.
04:09Je suis à l'affût. Parce que moi je fouille dans son portefeuille, dans son blouson quand il change de veste.
04:17Un jour, quand je faisais la lessive, j'ai vu que sur une chemise blanche, qu'il avait une belle trace de rouge à lèvres rouge sur le col.
04:25Je lui ai fait la tête pendant 2 jours.
04:27Souvent quand on fait la bise, c'est sur les joues chez moi.
04:29Geneviève est mariée depuis 7 ans avec Jean-Michel. 7 ans qu'ils se surveillent mutuellement.
04:34Ainsi, au marché, tout est prétexte pour se taquiner.
04:37Premier exemple, devant l'étale des sous-vêtements. Et les reproches, Jean-Michel les cherche.
04:44C'est joli, non ?
04:46Ah, mais tu es gonflé, toi.
04:48Pourquoi ? Je regarde, en attendant.
04:50Bon, je vais aller voir.
04:53Madame, c'est ses emplettes, monsieur Mat.
05:02Mais pour Geneviève et Jean-Michel, cette jalousie est en fait réciproque.
05:06Lui exerce, par exemple, un contrôle sur ses achats vestimentaires.
05:10Les teux de sa robe, les cheveux, les cheveux, les cheveux, les cheveux, les cheveux, les cheveux, les cheveux...
05:15Cette jalousie est en fait réciproque.
05:17Lui exerce, par exemple, un contrôle sur ses achats vestimentaires.
05:21Les tenues un peu trop sexy sont à bannir de sa garde-robe.
05:25Dès que vous allez avoir avec ça, vous allez être mort.
05:27Ouais, mais par rapport aux autres.
05:29Vous avez de belles robes, hein ?
05:31Oui, oui, oui.
05:33Non, quand même, c'est trop excessif.
05:36Mais peut-être pour m'ennuyer, elle pourrait l'acheter.
05:39Non, je veux pas qu'elle m'ennuie, je surveille.
05:42Donc c'est psychologique.
05:44Elle sait que je suis là, donc psychologiquement, son inconscient, il le pousse à dire non.
05:49C'est vrai qu'il met la pression, les habits, quand je vais acheter quelque chose.
05:53La pression psychologique, c'est important, c'est comme au travail.
05:56Donc il me donne son avis.
05:58Si c'est pas favorable, ben voilà, il me fait une crise, donc je vais laisser l'article.
06:04Une méfiance réciproque de tous les instants.
06:07En fait, chacun est persuadé que l'autre pourrait succomber à la tentation,
06:10surtout dans un lieu public.
06:12Tu vois, il te regarde. Regarde.
06:15Voilà.
06:19Ça m'énerve.
06:21Je crois pas qu'on me regarde, mais tu aimes bien regarder les autres.
06:26Euh, ouais, oui et non.
06:30Ça m'énerve d'être face au mur.
06:32Je suis toujours face au mur, ça fait que t'es toujours face aux gens.
06:34C'est vrai.
06:35Comment ça se fait ?
06:36C'est drôle, hein ?
06:38C'est inconscient.
06:39Je t'assoie toujours avant moi.
06:40C'est mon subconscient.
06:41Qu'est-ce que tu regardes ?
06:43Hein ?
06:44Qu'est-ce que tu regardes ?
06:45Ben, les gens qui s'en vont.
06:52T'as toujours la tête tournée, hein ?
06:54Non, non.
06:55Oui, oui, oui.
06:56Non, non, non.
06:58Dans ce jeu de l'espionnage amoureux permanent, Geneviève ne manque pas de ressources.
07:04Tout est une affaire de détails et de calculs.
07:06Nouvel exemple.
07:08Parfois, ça m'arrive de mettre le kilométrage à zéro quand Jean-Michel prend la voiture
07:13pour voir s'il rentre directement à la maison,
07:16sachant qu'il y a 3 km, 3,5 km pour aller de la maison à la pizzeria.
07:22Voilà, pour voir s'il a fait un détour.
07:26La pizzeria, c'est celle que Jean-Michel a ouverte il y a un an.
07:29Pour Geneviève, c'est le lieu de tous les dangers.
07:32Et elle n'a pas tort.
07:39C'est vrai, ce qui énerve ma femme, c'est même si je suis là,
07:43eh ben, je vois la fille qui passe.
07:46Je sais pas, c'est une fatalité, je crois.
07:48Ou elle manque de chance.
07:49Jusqu'un jour, je regarde, elle est belle.
07:53Et comme par hasard, Geneviève ne le laisse pas longtemps seul à la pizzeria.
07:57Elle le rejoint tous les soirs.
07:59Pizza au chorizo.
08:04C'est bon, Geneviève ?
08:05Ouais, ça va, ma chérie ?
08:08Je suis en train de jouer avec Jean-Michel,
08:10pour voir un peu avec la clientèle, la clientèle féminine.
08:13Alors, qu'est-ce qui se passe s'il y a une femme qui rentre ?
08:16Si une femme qui rentre, tout dépend.
08:19Si elle est jolie, si elle est moins jolie.
08:22Si elle est jolie ?
08:24Si elle est jolie, on la sert comme une cliente normale,
08:26mais il faut pas qu'elle s'attarde.
08:29Bonsoir.
08:30C'est vrai que Jean-Michel n'a pas les yeux dans sa poche.
08:34C'est un séducteur, et il en joue auprès de ses clientes.
08:38Ce qui a le don d'énerver sa femme.
08:40Merci beaucoup.
08:41Bonsoir.
08:45Il suffit qu'il y en ait une qui me sourie,
08:47parce que, je sais pas,
08:50parce que c'est une voisine.
08:53Je sais pas, alors donc elle interprète, d'une façon ou...
08:56Je sais faire, mais je viens vous livrer, quoi.
09:00C'est ça.
09:02Et pas question pour le patron de rentrer trop tard.
09:0511h30, c'est clair qu'elle se demande,
09:08tu m'as trompé, tu es allé où ? Tu es allé chez elle ?
09:11Non.
09:12Elle va penser que je suis en train de m'attromper, mais non.
09:14Je suis en train de travailler, donc je n'église pas le travail,
09:17mais le nettoyage, je le ferai le lendemain.
09:19Bonsoir.
09:20Bonsoir.
09:22Et voilà.
09:23Bon appétit, bonne soirée.
09:25Merci, monsieur, au revoir.
09:27Dans leur vie de jaloux permanents,
09:29Geneviève et Jean-Michel s'offrent parfois des sorties en boîte.
09:33Un paradoxe, car ce lieu est l'endroit
09:35où le risque de succomber à la tentation est maximal.
09:38Mais comme par jeu, pour se faire peur,
09:41c'est là qu'ils viennent, en quelque sorte,
09:43pour tester leur amour.
09:48C'est imprimant, quand même, la jalousie.
09:50Dans le mariage, rien n'est acquis, en fait.
09:53Je pense que la jalousie, ça entretient.
09:55Ça entretient les relations amoureuses.
09:58Pour moi, c'est une unité de mesure sur la chaîne de l'amour.
10:05Si le jour où je suis plus jaloux, c'est que forcément, j'en ai rien à prouver.
10:08La surveillance mutuelle peut-elle vraiment être un moteur dans le couple ?
10:13Est-on toujours naturellement jaloux de celui qu'on aime ?
10:17Réponse auprès des docteurs Péco et Krottenberg.
10:20Ils sont psychiatres, ils ont étudié la jalousie.
10:23Pour eux, amour et jalousie ne font pas bon ménage.
10:26La jalousie, c'est finalement pas un signe d'amour de l'autre,
10:29contrairement à ce qu'on croit.
10:31Il faut de la confiance dans un couple.
10:33L'amour est basé sur la confiance de l'autre, en l'autre.
10:36Si on n'a pas confiance, où est l'amour ?
10:38Quelque part, je pense que les jaloux n'aiment pas.
10:40Ils possèdent, mais ils n'aiment pas.
10:43Ces psychiatres savent bien que la jalousie,
10:45quand elle atteint un certain degré,
10:47ne doit pas être prise à la légère.
10:51Il faut bien distinguer la jalousie
10:53comme sentiment, émotion universelle,
10:56qui existe depuis toujours,
10:58depuis que l'on est petit.
11:01Le délire de jalousie fait partie des délires paranoïaques
11:04et qui sont des délires pathologiques.
11:06Ils se manifestent comment ?
11:08Ils peuvent aller jusqu'à des choses assez graves,
11:11qui relèvent d'un délit, jusqu'au cas de pénal,
11:14jusqu'au meurtre.
11:16Mais ça peut passer aussi par surveiller l'autre,
11:19faire des filatures,
11:21surveiller le carnet de rendez-vous
11:24et maintenir une pression comme ça insupportable sur l'autre.
11:29Les filatures, ce n'est pas que dans les films.
11:32Nous voici à Paris, avec des professionnels.
11:38Veste de jeans, pantalon velours et pantalon parking.
11:41D'accord, merci madame.
11:43C'est bien lui.
11:44Pierre Audren, détective privé depuis 15 ans
11:46et spécialiste des filatures en tout genre.
11:48La filature de couple représente 15% de son activité.
11:52Accompagné d'une autre détective,
11:54il suit aujourd'hui un homme dont la femme est plus que méfiante.
11:57C'est la quatrième filature qu'elle demande en trois mois.
12:00Elle trouve suspectes les sorties de son mari.
12:02Contrairement à elle, lui ne travaille pas.
12:05Parce qu'il s'absente dans la journée une heure ou deux
12:08et quand il rentre, il ne lui dit pas ce qu'il fait.
12:12Il élude toujours ce qu'il fait pendant qu'il sort.
12:17Il va se garer là.
12:18Bon, c'est bon.
12:19Gare-toi, je vais le suivre.
12:21Sans jamais le quitter des yeux, il suit l'homme à distance respectable.
12:25Objectif, déceler le moindre indice
12:28qui pourrait laisser supposer un rendez-vous galant.
12:31Dès qu'il le peut,
12:32Pierre transmet ses impressions par micro à sa collègue.
12:38Il ne se passe absolument rien.
12:40Il ne semble attendre personne.
12:42C'est le calme plat, voilà.
12:47Une demi-heure à la terrasse du café,
12:49personne ne semble rejoindre l'homme.
12:52Les détectives attendent.
12:56Et c'est reparti en voiture, toujours à vue,
12:59pour ne rien rater de ce que fait l'homme surveillé.
13:02Il a passé un coup de téléphone, deux minutes.
13:04C'est lui qui l'a passé, le coup de téléphone.
13:06C'est lui qui l'a passé ?
13:07Ouais.
13:08A force de faire des filatures,
13:10Pierre a bien compris les informations qu'attendent ses clients
13:13et elles sont différentes suivant leur sexe.
13:15La jalousie féminine, c'est surtout par rapport au physique,
13:18à l'âge de la maîtresse.
13:21Imaginer de la maîtresse.
13:23Si elle veut savoir comment elle est,
13:25si elle est mieux qu'elle.
13:27Donc en fait, c'est le conte de Blanche-Neige.
13:29Beau miroir, suis-je toujours la plus belle ?
13:32Alors que l'homme, lui, va s'intéresser surtout
13:35au statut social de son rival.
13:37Qu'est-ce qu'il fait, où est-ce qu'il travaille ?
13:40Qu'est-ce qu'il a comme voiture ?
13:42Qu'est-ce qu'il a comme maison ?
13:44Est-ce qu'il a beaucoup plus matériel ?
13:46Il sort sa carte de parking, ça veut dire,
13:48vas-y, vas-y, vas-y, c'est bien.
13:50Attends.
13:51Voilà, je vais se déposer.
13:53Et la filature se poursuit à pied.
13:56Là, au coin de la rue, c'est peut-être enfin
13:58un lieu de rendez-vous pour l'homme surveillé.
14:02Il est passé devant des sex-shop sans même y prêter attention.
14:05Il semble être devant une bijouterie.
14:08Il a juste regardé la vitrine deux minutes.
14:11Et il repart.
14:15Finalement, c'est dans un cinéma
14:17que l'homme surveillé rentre.
14:19Mais y sera-t-il seul ?
14:21Pierre doit savoir.
14:23Il le rejoint très vite
14:25et assistera à la 1re demi-heure du film.
14:30Bilan de cet après-midi de filature.
14:32Rien à signaler.
14:34Ça fait... Il nous a baladés toutes les journées
14:36depuis 3 heures de l'après-midi.
14:38Là, il va rentrer tranquillement chez lui.
14:41Pour Pierre, c'est l'heure de faire le compte-rendu
14:43à sa cliente qui a dépensé 240 euros
14:46pour tout savoir de l'après-midi de son mari
14:48et du film qu'il a vu au cinéma.
14:51Donc, apparemment, toujours rien et aucun signe.
15:12Non, justement.
15:14Justement, justement.
15:16Non, non, le nez est dans ses journaux
15:18et il ne regarde absolument pas les femmes passées.
15:26S'il avait rendez-vous avec quelqu'un,
15:28je pense qu'il l'aurait vu tout de suite.
15:30Il l'aurait passé l'après-midi avec.
15:41D'accord, voilà.
15:43Au revoir, madame.
15:45Voilà.
15:47Merci.
15:49Merci beaucoup.
15:51Merci.
15:53Merci.
15:55Merci.
15:57Merci.
15:59Merci.
16:01Merci.
16:03Merci.
16:05Merci.
16:07Merci.
16:09Merci.
16:11Donc, être absolument sûr qu'il n'y ait vraiment rien.
16:14Et donc, ne sera jamais sûr qu'il n'y ait vraiment rien.
16:17Voilà, c'est des histoires sans fin.
16:21Il y a ceux qui font appel à un détective privé
16:24et ceux qui le font eux-mêmes.
16:26Cette surveillance quotidienne,
16:28c'est ce qu'a subi Isabelle, 36 ans,
16:30qui vit dans un pavillon de la région parisienne.
16:33Contrôle de ses tenues vestimentaires,
16:35fouille en règle de ses sacs à main,
16:37son ordinateur ou harcèlement téléphonique
16:40pour surveiller ses horaires.
16:42La jalousie de son compagnon est devenue obsessionnelle,
16:45un enfer de plusieurs mois avant la rupture.
16:48Moi, je ne supportais plus
16:50et je n'avais même plus envie de rentrer chez moi.
16:53Je préférais traîner au boulot.
16:55Même être dans les bouchons, ça m'arrangeait
16:58parce que tant que j'étais dans les bouchons,
17:00je ne le voyais pas.
17:02Sa liberté, Isabelle commence à la retrouver avec ses copines.
17:05Ici, c'est avec Nadine qu'elle vient chercher le dîner.
17:08Des pizzas.
17:10Et ensemble, sur le chemin du retour,
17:12elles se souviennent de l'espionnage permanent
17:15de l'ex-compagnon d'Isabelle.
17:17Isabelle, tu te souviens quand il était caché là ?
17:20Ah oui, c'était là, en bas de chez toi, juste avant.
17:23Sa voiture était cachée sur la droite et il nous attendait.
17:26Il attendait de savoir si je rentrais bien avec Nadine.
17:29Ce n'était pas la première fois.
17:31J'ai déjà trouvé là en bas.
17:33Qu'est-ce qu'il faisait en bas de chez vous ?
17:35Il était surveillé, en fait. Il regarda nos allées venues.
17:38Ce n'est pas une vie, c'est être prisonnière,
17:40c'est être surveillée sans arrêt.
17:42On ne vit plus, on perd un peu de sa personnalité
17:45et beaucoup de sa liberté.
17:47Ce soir, Isabelle reçoit ses amis et ses collègues.
17:50C'est la première fois depuis longtemps
17:52car son compagnon refusait qu'elle reçoive à la maison.
17:55On va porter un toast.
17:57À ma vie de célibataire.
17:59Désormais célibataire car la séparation
18:02est devenue la seule solution pour elle.
18:04La rupture a eu lieu il y a 3 mois.
18:07La jalousie a fait que les sentiments sont partis petit à petit.
18:11C'était trop. Je me rendais compte que je ne pouvais pas vivre
18:14avec une personne qui était comme ça.
18:16C'était invivable et impossible.
18:18De jour en jour, c'était de pire en pire.
18:22Elle parlait moins.
18:24Elle était triste quand elle est venue au boulot.
18:26Elle n'était pas bien.
18:28Elle s'habillait mal.
18:30C'est clair.
18:32Tu revis.
18:34C'est vrai que ça fait plaisir.
18:36Mais la rupture n'a pas tout réglé.
18:38Son ami a franchi une nouvelle étape
18:40dans sa jalousie obsessionnelle.
18:42Je crois que c'était encore plus infernal
18:44que la vie que j'avais avec lui.
18:46Après, il avait questionné mes amis.
18:48Je pense qu'il m'espionnait.
18:50Il a dit à un ami à moi qu'il me surveillait,
18:52que le soir, il passait dans ma rue,
18:54savoir s'il y avait ma voiture,
18:56savoir s'il y avait de la lumière chez moi,
18:58savoir qui j'étais.
19:00Et l'étape suivante,
19:02ce furent même des menaces,
19:04pendant quelques semaines.
19:06Après notre séparation,
19:08quand il m'appelait ce jour-là,
19:10il m'a dit qu'il avait perdu
19:12la vie quand il m'avait perdue.
19:14La personne qui m'approcherait,
19:16qui lui prendrait sa femme,
19:18elle allait mourir.
19:20Et quand la jalousie maladive
19:22dépasse les simples menaces,
19:24pour ceux qui la subissent,
19:26le risque, c'est que cela se termine à l'hôpital.
19:30Pavillon des urgences à Aulnay-sous-Bois.
19:32Ici, chaque semaine,
19:34sont admises 2 à 3 victimes de la jalousie,
19:36le plus souvent des femmes.
19:42Victime de la jalousie
19:44parce que poussée à l'extrême,
19:46elle est souvent à l'origine
19:48de violences conjugales.
19:50Il est 22h, un dimanche soir.
19:52Cette femme mariée depuis 10 ans
19:54s'est retrouvée pour la 2e fois en quelques mois.
19:56Après des cocards au visage,
19:58aujourd'hui, c'est pour des coups sur le bras
20:00et dans le ventre.
20:02Les coups, toujours les coups,
20:04toujours la violence,
20:06tout le temps ça crie, tout le temps.
20:08J'ai reçu des coups, j'ai le bras qui n'arrive plus
20:10à s'appuyer, j'ai mal là,
20:12j'ai l'oeil qui me fait mal.
20:14Et pourquoi ?
20:16Qu'est-ce qu'il a dit ?
20:18Il a dit quelque chose ?
20:20Il veut tout contrôler.
20:22Il est jaloux ?
20:24Il est jaloux ?
20:26La jalousie, pourquoi ?
20:28Qu'est-ce qu'il veut ?
20:30Pour les docteurs Crottenberg et Pecco
20:32qui travaillent justement à l'hôpital d'Aulnay,
20:34la jalousie, quand elle atteint ce degré-là,
20:36est une vraie maladie.
20:38La jalousie n'est pas une maladie mentale
20:40mais elle peut devenir une maladie mentale.
20:42C'est-à-dire qu'elle peut s'inscrire dans ce qu'on appelle
20:44un délire paranoïaque passionnel
20:46où en effet, la personne
20:48qui souffre de ce délire
20:50est obsédée en permanence
20:52par des intuitions délirantes,
20:54des interprétations délirantes.
20:56Certaines femmes ne supportent pas cette pression
20:58et peuvent développer
21:00une symptomatologie dépressive
21:02avec parfois, malheureusement, des tentatives de suicide.
21:04Mais plutôt que de soigner
21:06les douloureuses conséquences de la jalousie,
21:08on peut aussi en traiter les causes.
21:10Mais ça, c'est plus difficile.
21:12Paul, 28 ans,
21:14fait partie de ces jaloux maladifs
21:16qui en sont conscients, qui en souffrent.
21:18Depuis 5 ans, ce jeune cadre parisien
21:20fait vivre un enfer à son épouse.
21:22Les symptômes sont classiques.
21:38Aujourd'hui, Paul ne supporte plus cette situation
21:40qui gâche la vie de son couple.
21:48Alors, comme dernier recours
21:50pour sauver son couple,
21:52il a décidé d'entreprendre
21:54une thérapie.
22:18Une fois par semaine,
22:20il se rend au cabinet de Stéphane Zermann
22:22dans le 8e arrondissement de Paris.
22:24Ce psychothérapeute
22:26pratique ici l'hypnose.
22:48Ce fameux recul
22:50qui vous permettrait de laisser
22:52cette jalousie à son état
22:54de toute petite bille minuscule.
22:58La base de cette thérapie
23:00travaille avant tout sur l'estime de soi.
23:04Le manque de confiance,
23:06c'est le problème
23:08de tous les jaloux.
23:14La séance d'hypnose
23:16va durer un quart d'heure.
23:36Pour Paul, ce sera 6 mois
23:38de séance hebdomadaire d'hypnose.
23:40Il sait qu'on ne guérit pas de la jalousie,
23:42on apprend juste à l'apprivoiser.
23:44Aujourd'hui, il voudrait avoir
23:46la certitude d'être aimé.
23:48Pour cela, il aimerait bien détecter
23:50des signes de jalousie
23:52chez son épouse.
23:54Je suis en attente
23:56d'une autre forme de jalousie
23:58en face de moi qui me prouverait
24:00que la personne est des sentiments.
24:02C'est très paradoxal.
24:04La preuve d'amour que vous recherchez,
24:06c'est l'intérêt que l'autre pourrait vous porter
24:08à travers une jalousie telle que vous la projetez
24:10sur la personne.
24:12Bien souvent, les jaloux aimeraient
24:14que l'être aimé soit lui aussi jaloux.
24:16Revoilà à Aurélie,
24:18notre apprentie comédienne,
24:20l'amie de Grégory.
24:22Pour les jaloux, c'est bien à elle aussi
24:24son attente.
24:26Élève au cours Florent,
24:28elle doit aujourd'hui jouer l'amoureuse.
24:30Souviens-toi de la nuit passée
24:32avec elle, de ton rapport à elle,
24:34à son corps, à sa féminité.
24:36Voilà.
24:38Plus loin, plus sincère.
24:40Vis-le l'amour, là tu me joues.
24:46Un vrai baiser, pas un humour.
24:52Ce baiser,
24:54son tout premier baiser de théâtre,
24:56c'est le premier à un autre que Grégory
24:58depuis qu'ils sont ensemble.
25:02Elle lui annonce aussitôt la nouvelle
25:04par mini-message,
25:06comme il se doit.
25:08Après cette annonce,
25:10sera-t-il jaloux ?
25:12Elle le craint,
25:14mais elle l'espère tout à la fois.
25:16Ça rendait bien.
25:18Ça rendait bien.
25:20C'est vrai qu'il n'a pas été de ma main.
25:22La première fois, ça faisait fou.
25:24En plus, Kenaldo,
25:26vas-y.
25:28Moi, j'avais les lèvres comme ça.
25:30Et aussitôt le cours achevé,
25:32Aurélie s'empresse
25:34d'aller retrouver Grégory.
25:36Embrasser un garçon.
25:38C'est lui qui m'a embrassé, c'est pas pareil.
25:40Vous étiez deux.
25:42Oui, mais non, moi, j'étais mal.
25:44Et puis voilà.
25:46Je suis conscient que c'est là-dedans.
25:48Enfin, j'étais au courant, donc...
25:50Après, je fais confiance,
25:52c'est que du théâtre.
25:54Eh oui, pas de chance pour Aurélie.
25:56Tout le monde ne devient pas jaloux.