Le Conseiller communautaire nous dit tout sur la démarche volontaire de la Métropole en matière de Prévention de la délinquance et de Prévention spécialisée. Emission enregistrée en mars 2024.
Category
📺
TVTranscription
00:00 Générique
00:02 ...
00:16 -Les grands dossiers de la métropole
00:18 expliqués par vos élus, c'est le "Brief métro".
00:21 Bienvenue, Pierre Béjagy. -Bonjour, Lucille.
00:24 -Avec plaisir, vous êtes conseiller métropolitain délégué
00:28 à la prévention de la délinquance et à la prévention spécialisée.
00:31 On va en savoir plus avec vous.
00:33 Ce n'est pas la première délégation,
00:36 le premier domaine auquel on pourrait s'attendre
00:39 en termes de compétence d'une métropole.
00:41 Est-ce obligatoire ou une démarche volontaire de la métro ?
00:44 -Oui, vous avez raison de dire que ce n'est pas une compétence
00:48 auxquelles on s'attend quand on parle de la métropole.
00:51 On a l'habitude de parler de police, de gendarmerie,
00:54 quand on parle de tranquillité publique ou de sécurité,
00:57 du pouvoir du maire et de la police municipale,
01:01 mais le rôle de la métropole, effectivement, pourquoi ?
01:04 Donc, et pour répondre à votre question,
01:07 en fait, j'ai une double délégation.
01:09 J'ai une délégation qui a choisi la métropole en 2017.
01:14 En 2017, la loi avait prévu la possibilité
01:18 de reprendre des compétences au département de l'ISER.
01:21 Parmi les compétences reprises sur le territoire métropolitain,
01:25 il y a la compétence de la police,
01:27 qui est une compétence qui est en fonction
01:30 de la formation spécialisée.
01:32 Ca, c'est une compétence qu'a choisie la métropole,
01:35 et je vous expliquerai pourquoi,
01:37 de par l'intérêt qu'elle représente.
01:39 Et il y a une compétence qui est une compétence obligatoire
01:42 sur le papier, qui est l'animation du Conseil intercommunal
01:46 de sécurité et de prévention de la délinquance.
01:48 Mais une fois qu'on a dit ça, on n'a rien dit,
01:51 il faut y mettre du corps.
01:52 Et c'est dans ce cadre-là, dans ce périmètre,
01:55 que l'ISER est en fonction.
01:57 -Vous parlez de périmètre à l'instant.
01:59 Qu'en est-il sur ce périmètre des 49 communes,
02:02 aussi bien urbaines, rurales ?
02:04 Quelle est la situation sur notre territoire ?
02:07 -Alors... -Globalement.
02:08 -Globalement, alors, effectivement,
02:10 on a une situation avec des points communs
02:13 à l'ensemble des 49 communes,
02:15 qu'il s'agisse de communes un peu plus urbaines,
02:17 un peu plus denses, ou de communes rurales.
02:20 Je pense notamment aux violences intrafamiliales,
02:23 où l'on sait que ce n'est pas que dans les villes,
02:26 ça peut être dans les petits villages,
02:28 et d'ailleurs, elle est plus cachée dans les petits villages.
02:31 -C'est plus silencieux. -C'est plus silencieux.
02:34 Et puis, il y a des problématiques
02:37 qui relèvent vraiment du coeur urbain,
02:40 quand on parle de trafic de stupéfiants,
02:42 qui est une des grosses problématiques
02:44 du moment à Grenoble, mais partout en France.
02:47 On l'a vu hier avec le déplacement
02:49 du président de la République à Marseille.
02:51 C'est surtout les communes du coeur urbain qui sont touchées.
02:55 -Une des dernières actions en date,
02:59 qui peut-être n'est pas la plus importante
03:02 en termes de moyens ou d'investissement
03:04 par rapport à toute votre délégation,
03:06 c'est cette cartographie de la vitéo-protection
03:09 à laquelle la métropole a procédé.
03:11 Pourquoi commencer par cette cartographie,
03:13 cet état des lieux ?
03:15 -Oui, on en a beaucoup parlé.
03:17 Ca a été très médiatisé.
03:19 C'est une démarche,
03:20 c'est une initiative de la métropole.
03:22 -Ca n'avait jamais été fait ?
03:24 -Ca n'avait jamais été fait, d'ailleurs, en France.
03:27 A priori, de ce que l'on sait, ça n'a été fait nulle part.
03:30 En fait, c'est venu de la présence parmi notre équipe,
03:35 puisque l'équipe que j'ai l'honneur d'animer,
03:38 c'est trois personnes, trois chargées de mission,
03:41 et parmi ces trois personnes,
03:43 il y a un chercheur nationalement reconnu
03:45 en matière de vidéoprotection ou de vidéosurveillance,
03:48 Guillaume Gormand,
03:50 et c'est lui qui avait eu l'idée de démarcher
03:52 la Gendarmerie nationale, dans le cadre d'un appel à projet,
03:56 pour essayer de travailler sur le taux d'élucidation.
03:59 Puisqu'en fait, on parle beaucoup des caméras
04:02 avec des idées préconçues,
04:05 mais on ne s'est jamais vraiment attaché
04:07 au taux d'élucidation.
04:09 Cette enquête a montré, sur le territoire de la métropole,
04:12 finalement, que le taux d'élucidation
04:14 était très faible, de l'ordre de 12 %,
04:17 c'est-à-dire que quand des enquêteurs requêtent,
04:19 font des requêtes d'images,
04:22 en fait, ils arrivent à élucider uniquement 12 % des affaires
04:25 sur lesquelles ils enquêtent.
04:27 -Pourquoi ?
04:28 Est-ce qu'elles sont mal placées ?
04:30 -Et voilà. C'est là qu'est venue l'idée d'une cartographie,
04:33 car ça leur prend énormément de temps,
04:36 il faut repérer la caméra, repérer à qui elle appartient.
04:39 On ne sait pas si elle est en activité,
04:41 si elle a été désactivée par la commune, par exemple.
04:44 Donc, il y a plein d'éléments qui font
04:46 que les enquêteurs travaillent un peu dans le flou.
04:49 Ils ne savaient pas.
04:50 L'idée, c'était d'avoir un système vraiment numérique
04:53 qui permette à l'enquêteur de cliquer
04:56 sur un secteur d'enquête,
04:57 de regarder les caméras qui sont les plus intéressantes,
05:00 où elles sont orientées,
05:02 est-ce que c'est des caméras circulation à 360,
05:04 est-ce qu'elles sont que dans une direction ?
05:07 Et puis, ensuite, de fil en aiguille,
05:09 en travaillant avec les services informatiques
05:12 et cartographiques de la métropole,
05:14 ça a coûté zéro, c'est que du temps d'agent.
05:16 D'ailleurs, j'en profite pour les remercier
05:19 d'avoir consacré tout ce temps.
05:21 C'est ensuite de pouvoir aller vers une réquisition automatique.
05:24 Et ça, c'était complètement nouveau, c'est innovant.
05:27 Ils cliquent sur la caméra dont ils ont besoin
05:30 et ils ont la demande de réquisition
05:32 qui est faite auprès du propriétaire de la caméra.
05:35 Ils n'ont plus qu'à l'imprimer,
05:37 et après, ils nous disent tout ce que ça leur fait gagner
05:40 énormément de temps dans les enquêtes.
05:42 -Cet outil va vous aider à mieux orienter les communes ?
05:46 -Exactement. Et ça a un double effet.
05:48 Ca permet de bien orienter, notamment, ce repérage fait
05:51 qu'on voit bien les secteurs qui sont très équipés,
05:54 d'autres qui le sont moins. Ca permet de conseiller les communes
05:57 qui veulent soit se doter d'un nouveau parc,
06:00 soit qui veulent étoffer leur parc.
06:02 Ca permet de les...
06:04 Et puis, surtout, en fait, avec les statistiques
06:06 qui vont être produites sur quelles sont les caméras,
06:10 les plus requêtées, etc.
06:11 -Ou les plus dissuasives ou pas ?
06:13 -Ou les plus dissuasives ou celles sur lesquelles
06:16 on arrive au taux d'élucidation le plus élevé.
06:19 Ca permet d'orienter sur des emplacements stratégiques.
06:22 -On parle de l'effet dissuasif
06:24 ou parce qu'on se situe soit en amont,
06:26 soit en aval d'un événement, en l'occurrence.
06:29 Si on se situe encore plus en amont,
06:31 puisqu'on rappelle que votre délégation
06:33 concerne la prévention de la délinquance,
06:36 ça commence par la médiation sociale ?
06:38 -Alors oui, alors, effectivement,
06:40 vous avez raison de parler du terme "prévention",
06:43 puisque c'est vrai que médiatiquement,
06:46 on s'attache beaucoup, en fait, aux faits divers,
06:49 donc aux conséquences, finalement.
06:51 On s'attache assez rarement aux causes et aux raisons.
06:54 -Et à ce qu'on évite.
06:56 -Et effectivement, quand on commence à travailler
06:59 sur les causes et les raisons,
07:01 ça permet de travailler sur des personnes.
07:03 C'est une compétence qui s'attache énormément à l'humain.
07:07 Toutes les actions financées par la métropole,
07:09 c'est des actions en direction des personnes, des humains.
07:12 Et quand on travaille très tôt sur ces questions-là,
07:16 on s'aperçoit, mais malheureusement,
07:18 il n'y a aucune statistique, aucun chiffre,
07:20 qui permet de dire qu'on a évité tel ou tel acte,
07:23 mais parce qu'on a travaillé avec un jeune pour qu'il s'en sorte,
07:27 on a réussi peut-être à éviter qu'il ne bascule,
07:30 essentiellement, sur la problématique dans le trafic.
07:33 -Comment agit la métropole ?
07:35 -En matière de médiation,
07:36 alors, c'est pas une compétence de la métropole,
07:40 et c'est l'occasion de dire que cette délégation
07:44 est très riche parce qu'en fait,
07:46 elle est peu cadrée de par les textes,
07:48 comme je vous l'ai dit, animation du CISPD,
07:51 donc elle permet pas mal de choses.
07:53 Elle permet de conseiller, d'animer
07:55 un certain nombre de groupes de travail,
07:57 voire de coordonner des actions.
07:59 La compétence médiation est une compétence des maires,
08:03 et on s'aperçoit qu'il est nécessaire
08:05 de mutualiser ces fonctions-là,
08:07 et notamment, la délinquance,
08:09 elle ne s'arrête pas aux frontières d'une commune,
08:13 et il était intéressant de travailler à une échelle
08:16 groupant des communes et de fait intercommunal,
08:19 et donc, la métropole a pris le sujet
08:21 en rassemblant dans un premier temps
08:23 les communes intéressées pour se joindre au dispositif.
08:26 C'est un dispositif qui existait déjà,
08:28 qui était porté par une association
08:31 appelée Agile, qui a disparu depuis,
08:33 et qui, malheureusement, n'a pu être poursuivie
08:36 pour des raisons financières.
08:37 Donc la métropole est là aussi pour fédérer autour d'elle
08:40 des financeurs pour porter un projet.
08:42 Alors le projet actuel, il a été lancé
08:45 par la ville de Grenoble, et la métropole,
08:47 de par son rôle de coordinateur, permet d'agréger...
08:50 Alors il y a des communes qui sont déjà actives
08:52 sur des dispositifs, Saint-Egreve, Hébin,
08:55 il y a d'autres communes qui souhaitent rejoindre le dispositif.
08:57 L'idée, c'est d'arriver à une économie d'échelle
08:59 pour financer des postes à l'année.
09:01 Nous n'avons plus travaillé que sur la médiation estivale.
09:04 -Ca se passe aussi comme ça en matière de tranquillité résidentielle ?
09:06 C'est ça, quel est votre marge de manoeuvre, en l'occurrence ?
09:09 -Alors, la tranquillité résidentielle,
09:12 c'est un sujet important.
09:14 Alors c'est un sujet qui est avant tout
09:17 une question portée par les bailleurs sociaux.
09:20 Alors il se trouve que je le connais aussi,
09:22 puisque je suis président du bailleur social Actis,
09:25 et donc je vois bien les problématiques
09:27 posées par cette question de comment assurer
09:31 à nos locataires la tranquillité auxquelles ils ont droit
09:34 dans leur montée, éventuellement dans les halls d'immeubles,
09:38 sur l'espace public adjacent.
09:40 Et donc ça, ça a été une initiative portée par les bailleurs,
09:43 essentiellement les six bailleurs d'Apsis,
09:46 les six bailleurs qui se sont regroupés, grenoblois,
09:49 dans le cadre de cette association
09:51 pour conclure un marché avec une société...
09:54 Alors là, on parle plus de médiation.
09:56 Là, on parle carrément de sécurité,
10:00 d'agents de surveillance,
10:01 ce qu'on appelle couramment les Zeus,
10:03 que tout le monde appelle les Zeus,
10:05 on sait qu'ils y vont, c'est des...
10:07 C'est des gens qui sont formés au conflit
10:09 et qui vont vers les jeunes,
10:11 parce que là, on s'attache à démonter...
10:13 qui sont notamment impactés par le trafic de stupéfiants.
10:16 -Les jeunes ou les moins jeunes ?
10:18 -Oui, mais en matière de tranquillité résidentielle,
10:21 on parle plutôt de jeunes.
10:23 Et là, l'idée, ça a été de conclure un marché
10:25 à l'échelle de 10 communes de la métropole,
10:28 des 6 bailleurs,
10:29 et la métropole a été un peu le fédérateur
10:31 ou fédératrice de cet élément,
10:33 puisqu'elle a agrégé les communes, les bailleurs,
10:36 l'Etat, qui participe au travers du FIPD,
10:39 Fonds intercommunal de prévention...
10:41 Interministériel, pardon, de prévention de la délinquance.
10:44 Et finalement, elle a réussi à monter un tour de table.
10:47 C'est une action qui coûte très cher.
10:49 -Et comment est-ce que vous agissez aussi ?
10:51 Vous parlez des jeunes à l'instant
10:53 en matière de la prévention des risques,
10:56 mais la consommation de produits psychoactifs,
10:58 sur quel constat êtes-vous partis ?
11:00 -Alors, voilà.
11:01 Et c'est bien de faire le lien,
11:03 puisque quand on parle de trafic de stupéfiants,
11:06 on parle de consommateurs.
11:08 C'est dit par le ministre, c'est dit partout.
11:10 S'il n'y avait pas de consommation, il n'y aurait pas de trafic.
11:14 Et donc, la consommation de produits psychoactifs,
11:17 on parle de drogue, mais c'est plus large, maintenant.
11:20 C'est les médicaments, c'est la kétamine,
11:22 c'est le protoxyde d'azote,
11:24 c'est un autre genre de thématique.
11:26 -Et c'est très large, parce que ça concerne un public jeune.
11:29 -Et ça concerne un public jeune, voire très jeune.
11:32 De plus en plus, quand on parle du protoxyde,
11:35 c'est affolant, l'abaissement du niveau d'entrée
11:38 dans le produit.
11:39 -Il s'agit du gaz hilarant. -C'est le gaz hilarant.
11:42 C'est les bonbonnes de gaz hilarant.
11:44 Il y a les petites bonbonnes,
11:46 mais qui sont inoffensives pour charger nos appareils ménagers.
11:50 Et puis, maintenant, c'est des grosses bonbonnes
11:53 qui circulent, et là, c'est du trafic.
11:55 Il y a un marché derrière, il y a du trafic.
11:57 -Ça doit être utilisé, notamment par le corps médical,
12:00 pour... -C'est ça.
12:02 -Avec une...
12:03 C'est plus que de la parcimonie, avec une prudence extrême,
12:06 car les dommages sur les neurones sont très importants.
12:10 -Et donc, avec cette double problématique
12:12 entrée sécurité publique, trafic, mais aussi santé publique,
12:16 la métropole s'est saisie du sujet,
12:18 avec la ville de Grenoble, qui a été proactive
12:21 pour financer des actions en direction des jeunes
12:23 portées par des associations.
12:25 Action de sensibilisation dans les milieux festifs.
12:28 -On vous a vu à la patinoire Pôle Sud
12:30 pour une soirée. Qu'est-ce qui s'est passé ?
12:33 -En fait, c'était l'occasion
12:35 d'aller à la rencontre de ces associations,
12:39 oui, qui portaient le...
12:41 Qui portent le dispositif.
12:42 C'était une soirée festive organisée...
12:45 C'est une fête étudiante, une grande fête étudiante
12:48 organisée par les associations étudiantes.
12:51 Vous voyez, une des associations que nous financions,
12:54 qui était là, qui s'appelle l'Avenir Santé,
12:56 qui déployait un certain nombre d'actions.
12:59 Alors, il y a des kits.
13:00 C'est des jeunes qui vont vers les jeunes.
13:02 Et c'est une action très intéressante
13:06 de sensibilisation.
13:07 Alors, l'idée, c'est pas de dissuader,
13:09 mais de les prévenir des risques qu'ils prennent
13:12 sur leur santé, l'addiction.
13:14 Voilà. Et donc, c'est des actions que nous souhaitons...
13:17 Enfin, qui sont maintenant en oeuvre depuis trois ans.
13:21 Dans la plupart des lieux festifs.
13:22 Et puis, nous souhaitons déployer dans les lycées.
13:25 -Le message, il passe ?
13:27 -Le message passe très, très bien.
13:29 -Avec ces ambassadeurs jeunes, justement.
13:31 -C'est des pères. C'est des jeunes qui parlent aux jeunes.
13:35 Et pas dans un esprit de dire, "C'est pas bien, ce que vous faites."
13:40 C'est dans un... Attention, surtout, à l'usage que vous en faites.
13:44 Et ça, c'est... Ca parle.
13:46 -Ca peut paraître festif.
13:47 Il le fait, je suis intégrée.
13:49 -Exactement. C'est toujours comme ça.
13:51 -Les dommages immédiats. On parle pas que d'addiction,
13:54 mais aussi de dommages immédiats.
13:56 -Tout à fait. Nous avons le professeur de Matisse,
13:59 qui est un professeur reconnu.
14:01 Nous avons, à la Métropole, organisé une action-formation
14:05 auprès des travailleurs sociaux, essentiellement,
14:08 qui s'adressent au public jeune pour montrer les dangers
14:11 du protoxyde d'azote sur le système nerveux.
14:13 -Et tout autre substance addictive
14:16 sur lesquels il faut toujours répéter les messages.
14:19 -Répéter l'alcool, bien évidemment.
14:21 Puis dans les risques, il y a aussi les risques comportementaux,
14:25 les agressions, les agressions sexuelles à la fin des soirées.
14:28 C'est aussi un point d'alerte des associations.
14:31 -Alors...
14:32 Puisque vous parlez de ça, on peut aussi parler,
14:36 parmi toutes vos actions,
14:38 au sein de cette délégation, on le rappelle,
14:40 de prévention de la délinquance et prévention spécialisée,
14:44 vous vous attachez notamment à la prévention de la prostitution.
14:48 Vous avez une cellule, "Prostitution des mineurs".
14:51 -Alors, cette cellule, c'est pour parler un peu
14:55 de la prévention spécialisée,
14:57 parce que la prévention spécialisée,
14:59 c'est 50 éducateurs et éducatrices sur une dizaine de territoires,
15:03 plus des éducatrices qui s'occupent des jeunes en errance,
15:07 qui sont en permanence, c'est un travail de rue,
15:09 qui repère des jeunes en difficulté,
15:11 par un principe d'adhésion,
15:13 et depuis...
15:14 -C'est pas si marginal, c'est ce qu'on peut dire.
15:17 -C'est pas marginal, et j'anime,
15:19 alors, nous animons avec la métropole,
15:22 une fois par an, des rencontres dans les territoires
15:25 suivies par la prévention spécialisée,
15:27 et depuis 3-4 ans, le sujet de la prostitution des mineurs
15:30 était un sujet qui montait petit à petit,
15:33 qui est monté aussi de par le Covid,
15:35 qui est monté aussi par les réseaux sociaux,
15:38 par un certain nombre d'applications,
15:40 avec des jeunes filles qui ne se rendent pas compte
15:43 que c'est une prostitution,
15:44 qui pensent que c'est un échange de services,
15:47 habico, tarifé, mais...
15:49 Et donc, on a senti, au fur et à mesure de ces rencontres,
15:52 que le sujet montait.
15:53 Et le point d'orgue a été deux éducatrices
15:56 qui se sont trouvées confrontées à des jeunes filles
15:59 d'origine étrangère,
16:00 qui ont voulu les approcher,
16:02 qui ont, de fait, fait bouger un peu
16:04 les réseaux de prostitution qu'il y a derrière,
16:07 parce qu'il y a le michetonnage,
16:09 c'est des jeunes filles seules sur les réseaux sociaux,
16:12 et c'est une partie qui est très organisée,
16:15 avec des réseaux derrière.
16:16 Et donc, ces deux éducatrices se sont trouvées confrontées
16:20 avec des menaces physiques par les réseaux.
16:22 Contact du procureur, contact des forces de police,
16:26 et l'idée a germé de créer un groupe de travail
16:28 interdisciplinaire entre les éducateurs, éducatrices,
16:31 les travailleurs sociaux, les associations
16:34 qui s'investissent sur le sujet,
16:36 la police, la gendarmerie, le procureur,
16:38 pour identifier le phénomène.
16:40 Et donc, il y a 30 jeunes filles qui sont identifiées, suivies.
16:44 Et après, derrière, nous travaillons énormément
16:46 sur cette délégation avec le département,
16:49 avec Martine Colly, mon homologue au département,
16:52 puisque l'idée, ensuite, c'est que ces jeunes filles
16:55 soient récupérées et soient suivies.
16:57 -Bon courage dans l'accomplissement
16:59 de votre mission. On sait qu'elle vous tient à coeur.
17:02 Vous avez beaucoup de sujets à traiter.
17:05 Merci de nous avoir éclairés sur cette compétence
17:08 à la fois obligatoire et volontaire.
17:10 Merci beaucoup, Lucille.
17:12 ...