• il y a 7 mois
Sylvie Wojcik était accusée d’avoir empoisonné ses 2 filles à l’insuline…
Les faits sont survenus au domicile familial, à Is-sur-Tille, le 25 novembre 2019. L’accusée, alors âgée de 38 ans, aurait injecté de l’insuline à ses enfants, Lana, 7 ans, et Maëlys, 9 ans, avant de faire de même en tentant de se suicider. Une lente dépression serait à l’origine de ce passage à l’acte.

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Transcription
00:00 Bienvenue dans les enquêtes du nouveau détective.
00:05 Le nouveau détective, premier magazine d'enquête sur les grands faits divers et Engle présente
00:10 Dijon, 12 ans de prison pour la mère infanticide.
00:14 Une enquête de Virginie Payard.
00:18 A la barre des témoins, Nathalie, la sœur aînée de l'accusé, essuie une larme qui roule sur sa joue.
00:26 Sylvie était fragile, pour moi elle a trop subi l'influence de notre père.
00:30 Puis elle se tourne vers le boxe et lance à sa cadette
00:34 Tu t'es laissé embringuer, peut-être que si on était resté plus en contact, tu n'aurais jamais fait ça.
00:39 A ces mots, Sylvie Wodjic, une brune de 42 ans, les traits marqués par la fatigue et l'angoisse, éclatent en sanglots.
00:47 Je suis désolée, je ne me suis pas rendu compte de tout ce que tu as fait pour moi, je te demande pardon.
00:54 S'adressant cette fois au juré, Nathalie conclut son témoignage.
00:59 Pour moi, ma sœur a fait des choix qui l'ont conduite dans une impasse, elle ne pouvait plus en sortir.
01:05 Aux assises de Dijon, l'émotion est vive ce lundi 26 juin.
01:10 On entend des pleurs étouffées, le temps semble suspendu.
01:14 La vérité va-t-elle enfin éclater ?
01:17 L'accusée semble prête à coopérer avec la justice pour tenter d'expliquer l'inconcevable, l'impardonnable.
01:24 Dans la nuit du 24 au 25 novembre 2019, à Issurtil près de Dijon, elle a injecté de l'insuline à ses deux filles,
01:35 Maëlys, 9 ans, et Lana, 6 ans, avant de s'en inoculer une dose massive.
01:41 Le destin a voulu qu'elle et Maëlys survivent.
01:45 La petite Lana n'a pas eu cette chance.
01:49 Une mère indigne Sylvie, un monstre, 4 ans après le drame, alors que s'ouvre son procès,
01:56 cette femme aux regards mouillés de larmes, aux masques tragiques, inspire plus de compassion que de haine.
02:03 À sa naissance en 1981, Sylvie est la troisième fille de la famille Wodjic.
02:10 Elle a deux sœurs aînées.
02:12 À la barre, Nathalie et Véronique, ses deux sœurs, décrivent une vie de famille toxique
02:17 entre une mère dépressive, Josiane, et un père tyrannique, Jean-Pierre.
02:22 C'était un homme très violent.
02:24 Avec ma sœur Véronique, quand on rapportait nos bulletins scolaires, il disait "qui commence ?"
02:28 et il nous frappait pour chaque note en dessous d'un moyenne.
02:31 On avait coupé les lanières de son martinet, mais il nous corrigit avec le manche ou à coup de ceinture.
02:36 Un jour, il a cassé les lunettes de Véronique et lui a mis un œil au beurre noir.
02:39 Véronique et moi, on a quitté la maison dès qu'on a pu.
02:42 Mais Sylvie, qui avait une dizaine d'années de moins que nous, est restée.
02:45 Je m'occupais beaucoup d'elle et ce n'était pas simple.
02:48 Elle était sous l'influence de notre père.
02:50 C'est chez moi qu'elle a rencontré Kevin, le garçon qui allait devenir fin mari.
02:54 À l'époque, Sylvie, qui a 21 ans, vient d'entrer à l'école d'infirmière d'Épernay dans la Marne.
03:00 Pour elle, ces trois années passées loin de ses parents resteront les meilleures de sa vie.
03:06 Son fiancé, Kevin Anfert, un coureur cycliste semi-professionnel, est aussi indépendant et libre qu'elle est discrète et angoissée.
03:15 Pourtant, ils s'installent ensemble à Dijon.
03:18 Sylvie, qui a trouvé un emploi dans une clinique, tombe enceinte en 2009.
03:23 Sa grossesse est difficile, si bien que ses parents, Josiane et Jean-Pierre, sont fourrés chez elle en permanence.
03:31 Kevin, qui est souvent en déplacement, a du mal à trouver sa place quand il rentre le week-end.
03:37 Pour eux, j'étais un dopé, un drogué, comme tous ceux qui font du vélo.
03:41 Le couple connaît des hauts et des bas.
03:43 Kevin, pour fuir une ambiance familiale pesante, sort de plus en plus avec ses copains.
03:49 La petite Maëlys, à force d'entendre dire du mal de son père, se met à le détester.
03:55 Et la naissance d'une petite sœur, Lana, en février 2013, n'arrange pas les choses.
04:01 Un jour que Kevin dépose Maëlys chez ses grands-parents, il lui reproche de ne pas la voir à ses couvertes, ce qui engendre une dispute.
04:10 Ce soir-là, le père de Sylvie m'a poussé à bout. Il voulait que je lui tape dessus, mais je ne l'ai pas fait, je suis resté à la maison.
04:17 Sylvie a refusé de me suivre, elle est restée chez ses parents.
04:20 Quelques temps après, j'ai appris que j'étais sous le coup d'une plainte pour violence conjugale.
04:25 Il n'y a pas eu de suite, mais pendant sept mois, je n'ai pas pu voir mes filles.
04:29 Et par la suite, je n'ai jamais pu les voir qu'en présence d'un médiateur.
04:32 Aujourd'hui, avec le recul, l'accusée s'est rendue compte à quel point elle a été injuste avec son mari.
04:39 Il n'a jamais été violent. Je lui ai fait vivre des choses horribles à cause de mes parents.
04:44 Ce n'est pas ça qui lui ramènera sa petite Lana, mais je veux qu'au moins son honneur soit lavé.
04:49 À l'époque, la rupture a des effets catastrophiques sur Sylvie.
04:53 Son père, plus présent que jamais, ne fait que dénigrer Kevin,
04:57 affirmant qu'elle n'aurait jamais dû se mettre en couple avec lui et qu'heureusement, il est là pour « rattraper ses conneries ».
05:03 Et il met dans la tête de la petite Maëlys que c'est lui qu'il faut désormais appeler « papa ».
05:09 Sylvie est tellement déboussolée qu'elle considère d'autant plus ce tyran comme son sauveur.
05:15 Avec ses filles et ses parents, elle s'enferme dans un huis clos qui a, dira un expert en psychologie, quelque chose d'incestueux.
05:23 Comment oserait-elle résister à Jean-Pierre, ce patriarche tout-puissant qui contrôle ses moindres faits et gestes
05:30 et lui répète en boucle que questionner, c'est déjà désobéir ?
05:34 Pour moi, mon père était la seule personne qui m'aimait et j'avais peur de le décevoir.
05:40 C'est à cette époque aussi qu'elle pense pour la première fois à mettre fin à ses jours en entraînant ses filles dans la mort.
05:46 Après être demeurée un an et demi chez ses parents, Sylvie finit par s'installer avec ses filles dans un duplex de la rue Jean Jaurès à Issurtil.
05:55 Elle entame une liaison avec un voisin, Christopher, mais celui-ci a déjà une compagne et n'a pas l'intention de la quitter.
06:03 C'est à nouveau une relation chaotique.
06:06 On se quittait, on se remettait ensemble. J'avais besoin de lui et en même temps, je souffrais de cette situation.
06:13 À cela, viennent s'ajouter des soucis d'ordre professionnel.
06:17 Un jour, à la clinique, elle oublie des médicaments dans la chambre d'un malade, ce qui lui vaut les foudres du médecin dont elle dépend.
06:25 Elle fait une dépression et se retrouve en arrêt maladie.
06:29 On lui propose alors de devenir cadre de santé. La promotion est flatteuse, en revanche, la charge de travail est écrasante.
06:37 La jeune femme craint de ne pas être à la hauteur.
06:40 Entre son boulot et les filles qu'il faut conduire à l'école ou à la danse, elle est débordée.
06:46 Elle se sent plus seule que jamais.
06:49 Une de ses collègues infirmières témoigne.
06:51 Elle se livrait peu. Elle avait les yeux cernés, elle avait maigri.
06:55 Et à chaque fois que je lui en parlais, elle me répondait "ça va, j'y arrive".
07:01 C'est un mensonge. En réalité, Sylvie est au bord du burn-out.
07:06 Elle ne dort plus que deux ou trois heures par nuit.
07:09 Elle a l'impression d'accumuler les échecs.
07:11 Elle a peur de ressembler à sa mère, peur que ses filles la considèrent à son tour comme une malade, une dépressive.
07:18 Bref, elle perd pied.
07:20 Elle a envie de plaquer son travail.
07:22 Mais là encore, la crainte de décevoir son père la retient.
07:26 Que va-t-il penser d'elle ?
07:28 Le 17 novembre, quelques jours avant le drame, Sylvie se dispute une fois de plus avec Christopher, son amant.
07:35 Furieux, il lui envoie des SMS insultants.
07:38 Cette situation va déclencher un processus irréversible.
07:43 Mais ce n'est pas ça qui m'a poussée à faire ce que j'ai fait.
07:46 Ça a plutôt été la goutte d'eau qui a fait déborder le vase.
07:49 Le samedi 23 novembre, elle passe la journée chez sa sœur Véronique, avec qui elle vient de renouer dans le dos de son père.
07:57 C'était super. Les filles étaient ravies.
08:00 On a fait venir un coiffeur à domicile et il leur a coupé les cheveux.
08:04 Ensuite, on a acheté des calendriers de l'Avent et des bonbons pour une soirée télé.
08:09 Visiblement, le week-end se présentait sous de bons augures.
08:12 Comment expliquer que le lendemain, le dimanche 24 novembre, la situation se soit dégradée ?
08:17 Le dimanche, j'ai aidé Maëlys et Lana à faire leurs devoirs.
08:20 L'après-midi, elles ont joué pendant que je me reposais.
08:23 Mais ça n'allait pas. J'étais au bout du rouleau et je ne voulais pas retourner au travail le lundi matin.
08:30 Je voulais que tout s'arrête, je ne voulais plus voir personne, rester seule avec mes filles et que plus personne ne vienne nous faire chier.
08:37 C'est donc ce jour-là que vous avez pris la décision de mettre fin à vos jours et à ceux de vos filles ?
08:42 J'ai envoyé un mail à l'école pour dire que les petites étaient malades et j'ai prévenu mon père que je prenais mon lundi,
08:48 que ce n'était pas la peine qu'il vienne s'occuper des filles comme il avait l'habitude de le faire.
08:52 Puis, on s'est installées toutes les trois dans ma chambre pour regarder la télé.
08:57 La suite est atroce. Alors que Maëlys et Lana sont allongées sur le lit,
09:02 Sylvie leur fait prendre un somnifère en leur racontant que c'est un médicament contre la toux.
09:07 Puis, quand les enfants s'endorment, elle les pique avec de l'insuline volée à la clinique et s'en injecte une dose.
09:15 J'étais soulagée. Je me disais « ça y est, c'est fini ». Je me sentais partir.
09:22 Puis, j'ai entendu Maëlys se lever pour aller manger et boire. Je ne comprends pas comment elle a pu faire ça, mais c'est ça qui l'a sauvée.
09:30 En se réveillant le lundi matin, Maëlys découvre sa mère et sa petite sœur inanimées, inconscientes.
09:37 Elle alerte ses grands-parents qui préviennent les secours. Aux urgences de l'hôpital, Sylvie est vite tirée d'affaires.
09:45 La pauvre petite Lana, elle, mourra quatre jours plus tard, sans avoir repris connaissance.
09:51 Elle avait six ans.
09:53 Ce jour-là, j'ai pris la pire décision de ma vie. J'aurais dû demander de l'aide, mais j'ai choisi la facilité.
10:00 J'ai honte. Mes filles me faisaient confiance et j'ai tout détruit. Leur vie et celle de nos familles, j'ai tout détruit.
10:10 Jean-Pierre Wodjic, le père si contesté, cité comme témoin, bien que parti civil, s'approche de la barre, voûté, appuyé sur une canne.
10:20 Difficile d'imaginer ce vieil homme de 80 ans aux cheveux blancs en tyran domestique.
10:26 Pourtant, l'instruction a confirmé l'emprise qu'il avait sur sa fille et le rôle néfaste dans cette terrible affaire.
10:33 J'ai été trop bon pour mes filles.
10:35 Le ton est donné. L'homme n'est pas du genre à se remettre en question. Mais ce n'est pas lui que l'on juge aujourd'hui.
10:42 À l'issue des débats, le verdict tombe. Plutôt clément compte tenu du caractère effroyable du crime.
10:50 Sylvie Wodjic est condamnée à 10 ans d'emprisonnement et au retrait de son autorité parentale.
10:56 Depuis des mois, elle refuse de voir son père au parloir de la prison. Apparemment, pour elle, c'est la meilleure thérapie possible.
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11:19 Si l'affaire n'a pas encore été jugée ou venait à passer en appel, nous rappelons que les protagonistes bénéficient toujours de la présomption d'innocence.
11:26 Les noms et prénoms de certains personnages sont susceptibles d'avoir été modifiés.

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