• il y a 7 mois
A l'aube d'une journée de l'hiver 2012, Betina Beau s'est levée en se disant qu'elle allait tuer un homme. Pas n'importe lequel. Son patron et amant, Philippe Gletty, à la tête d'une PME dans une commune de la Loire. Elle avait pensé à tout, élaboré un scénario qui, croyait-elle naïvement, ne permettrait pas qu'on la soupçonne. Elle a donc commis le crime en suivant scrupuleusement le plan qu'elle avait imaginé. Avant d'être démasquée.
Retrouvez tous les jours en podcast le décryptage d'un faits divers, d'un crime ou d'une énigme judiciaire par Jean-Alphonse Richard, entouré de spécialistes, et de témoins d'affaires criminelles.
Regardez L'heure du Crime avec Jean-Alphonse Richard du 23 mai 2024

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Transcription
00:00 14h30, 15h30, l'heure du crime sur RTL.
00:05 Jean-Alphonse Richard.
00:06 C'était une femme à bout, comme une cocotte minute,
00:09 qui explose parce qu'elle a accumulé des frustrations,
00:12 des ambitions déçues.
00:14 Il a payé malheureusement pour toutes les frustrations
00:17 qu'elle avait accumulées depuis l'enfance.
00:19 Bonjour, à l'aube d'une journée de l'hiver 2012,
00:24 Bettina Beau s'est levée en se disant qu'elle allait tuer un homme,
00:28 pas n'importe lequel. Son patron et amant, Philippe Gletti,
00:31 à la tête d'une PME dans une commune de la Loire.
00:34 Elle avait pensé à tout, élaboré un scénario qui,
00:37 croyait-elle naïvement, ne permettrait pas qu'on la soupçonne.
00:41 Elle a donc commis le crime, en suivant scrupuleusement le plan
00:44 qu'elle avait imaginé avant d'être démasquée.
00:47 Les enquêteurs ne vont jamais vraiment savoir pourquoi
00:50 la maîtresse a tué son amant.
00:52 Sans doute était-elle lassée de cette relation sans espoir,
00:55 sans issue, à moins que son geste ait été dicté par des considérations
01:00 plus bassement matérielles, quelques détournements d'argent
01:03 qui, tôt ou tard, allaient finir par être découverts.
01:06 En aucun cas, la démence n'a guidé ses pas.
01:09 Pourquoi donc Bettina est devenue une meurtrière d'un jour ?
01:13 Question centrale posée aujourd'hui à nos invités,
01:17 dont la fille de la victime.
01:19 L'affaire Philippe Gletti, la vengeance de la maîtresse.
01:23 Il avait une relation presque pathologique au sexe,
01:26 une vie sentimentale agitée.
01:27 Il ne s'en cachait pas.
01:29 L'enquête de l'heure du crime, la seule émission radio 100% fait d'hiver.
01:32 A tout de suite sur RTL.
01:34 Dans l'heure du crime, aujourd'hui nous revenons sur l'affaire Philippe Gletti.
01:50 À l'hiver 2012, ce chef d'entreprise ambitieux,
01:53 installé dans une petite commune de la Loire et retrouvé mort,
01:56 a battu de 6 balles sur un chemin de campagne, une exécution.
02:00 Mais qui donc pouvait en vouloir à ce notable marié estimé ?
02:04 Lundi 27 février 2012, 22h35, Stéphanie Gletti appelle la gendarmerie
02:11 pour signaler la disparition de son mari Philippe.
02:14 Il n'est pas rentré dans leur maison de Farnay,
02:17 un village du Forès à 30 minutes de Saint-Etienne.
02:21 L'époux, 48 ans, dirige une entreprise,
02:24 Princeps Alu, qui fabrique des encadrements de fenêtres.
02:28 Il a envoyé un dernier message à son épouse à midi,
02:31 depuis son téléphone sonne dans le vide.
02:34 A l'entreprise, aucun des 48 salariés ne l'a croisé depuis la fin de la matinée.
02:39 Le lendemain, l'épouse rappelle les gendarmes.
02:41 Elle confirme que Philippe n'est toujours pas rentré
02:44 et que personne n'a de nouvelles.
02:46 La voiture du PDG, une luxueuse Audi Q7, est rapidement géolocalisée.
02:51 Le véhicule est retrouvé à 5 km de l'entreprise,
02:55 sur le parking de la terrasse sur Dorlé.
02:58 Les portes sont verrouillées, la voiture est intacte, aucune trace de sang.
03:01 Un suicide est évoqué car l'endroit est proche du barrage de Dosieux
03:05 où des désespérés ont déjà mis fin à leur jour.
03:08 Mais tous les proches de Philippe Gletti rejettent cette hypothèse.
03:12 L'entrepreneur, self-made man, très dynamique, avait plein de projets.
03:17 Il se faisait construire une nouvelle maison.
03:19 Le jour de la disparition, il a visité le chantier entre 8 et 9 heures du matin.
03:24 Il a ensuite passé une partie de la matinée dans ses bureaux.
03:27 A 11h15, une de ses collaboratrices lui a parlé au téléphone.
03:31 "Je l'ai trouvé préoccupé ou occupé", dit-elle aux enquêteurs.
03:36 Dimanche 4 mars, 6 jours après la disparition,
03:39 une dizaine de proches de Philippe Gletti organisent une battue
03:42 dans le coin où a été retrouvée la voiture.
03:44 A 15h50, son corps est découvert par ses neveux et nièces dans un bosquet
03:50 en contrebas d'un petit chemin qui part de la route de Dosieux.
03:54 Un endroit connu des promeneurs et des amoureux.
03:57 Le PDG a reçu trois balles de calibre 8mm,
04:00 munitions peu usitées qui pourraient provenir d'une arme de collection.
04:04 La première a transpercé le thorax,
04:06 la deuxième s'est logée dans la boîte crânienne,
04:08 la troisième a touché le cerveau avant de ressortir.
04:11 Les légistes évaluent la date de la mort au jour de la disparition,
04:15 à entre 11h30 et 13h.
04:18 La scène de crime a tout d'une exécution, d'un règlement de compte.
04:21 Pourtant, Philippe Gletti n'était ni menacé ni raqueté.
04:26 Les gendarmes de la section de recherche de Lyon
04:28 s'intéressent à une altercation vieille de 5 ans.
04:31 A l'époque, un dénommé Philippe T s'était présenté à l'entreprise
04:35 pour s'attaquer au PDG Philippe T,
04:38 lui reprocher d'avoir pris pour maîtresse son épouse Stéphanie,
04:41 laquelle se mariera ensuite avec Philippe Gletti.
04:44 Mais cette piste, celle d'un ex-époux jaloux, est écartée.
04:49 Les investigations demeurent axées sur la vie sentimentale agitée de Philippe Gletti.
04:54 Il s'est marié trois fois, deux filles, sonné d'une première union.
04:58 Les témoignages décrivent un homme à la vie sentimentale agitée,
05:01 son épouse qui travaille dans une banque,
05:03 confirme une addiction presque pathologique au sexe.
05:06 Philippe Gletti faisait de temps en temps appel à des escort-girls,
05:10 secret de polichinelle.
05:12 Sa maîtresse attitrée était son assistante de direction,
05:15 la blonde Bettina Beau, 41 ans, une femme mariée à un brocanteur.
05:20 Gletti et elle se connaissaient depuis presque 10 ans.
05:23 Elle était déjà là à la création de l'entreprise.
05:26 Interrogée, Bettina ne fait pas mystère de cette liaison.
05:30 Elle confirme le penchant de la victime pour le libertinage.
05:34 Son mari ne serait pas jaloux.
05:36 Le 6 mars, les gendarmes se rendent chez Philippe et Bettina Beau pour une perquisition.
05:41 Le mari brocanteur est un collectionneur d'armes, lesquelles sont saisies.
05:45 Un petit revolver attire plus particulièrement l'attention.
05:49 Il est envoyé à la balistique.
05:52 Et ce revolver va s'avérer être l'arme qui a servi à tuer Philippe Gletti.
05:57 Il était tenu par sa maîtresse de longue date, Bettina Beau,
06:00 laquelle va longuement s'expliquer devant les gendarmes.
06:03 Mais va-t-elle vraiment dire pourquoi elle est passée à l'acte ?
06:06 Et que cache son geste ?
06:08 Nous allons voir cela dans la suite de l'Heure du crime.
06:10 Reprenons pour le moment l'affaire.
06:12 A son commencement, la disparition et la mort de Philippe Gletti.
06:17 Bonjour Nathalie Mazier.
06:19 Bonjour.
06:20 Merci infiniment d'être avec nous aujourd'hui dans le studio de l'Heure du crime.
06:23 Vous êtes journaliste spécialisée dans les affaires criminelles
06:26 et co-auteur avec Anaïs Gletti, qui est également notre invité.
06:30 Et qu'on salue. Bonjour Anaïs Gletti.
06:32 Bonjour.
06:33 Merci infiniment vous aussi d'être avec nous.
06:35 Vous avez écrit toutes les deux ce livre,
06:37 "Pardonnez" aux éditions Mareuil dans la collection Jacques Dallest.
06:41 C'est un livre qui sort aujourd'hui.
06:43 Je vous remercie à toutes les deux de nous donner la primeur de cet ouvrage.
06:46 Je commence par vous, Nathalie Mazier.
06:49 Il y a ces six jours d'absence, avant qu'on retrouve le corps,
06:55 il n'y a rien du tout qui ressemble à ce Philippe Gletti,
06:59 qui d'habitude est toujours là, toujours au téléphone, toujours présent.
07:03 On se demande ce qui s'est passé.
07:05 Oui, c'est ça tout à fait.
07:06 En fait, Philippe Gletti, c'est un chef d'entreprise, vous l'avez dit,
07:09 qui est la plupart du temps à son travail.
07:13 Il y a aussi des déplacements à l'extérieur.
07:15 Et effectivement, il disparaît ce 27 février.
07:18 Il n'est plus joignable.
07:19 Et donc, à partir de là, tout le monde s'inquiète,
07:22 dont sa fille Anaïs, qui devait le voir en plus quelques jours plus tard.
07:26 Donc, c'est très mystérieux dès le départ.
07:28 Ça ne lui ressemble pas.
07:29 On est là avec un personnage, encore une fois, qui est très actif,
07:33 qui est sur le terrain, qui s'occupe...
07:35 Sa PME, elle marche bien d'ailleurs ?
07:36 Oui, tout à fait. Son entreprise marche bien.
07:38 Alors, à cette époque, c'est vrai qu'il y a quelques difficultés financières.
07:42 Mais c'est vrai qu'à ce moment-là, Philippe Gletti n'a pas l'habitude de partir plusieurs jours
07:47 sans donner de nouvelles, ni à sa femme,
07:49 ni à ses enfants, par exemple.
07:52 Alors, Anaïs Gletti, je vous retrouve...
07:55 Alors, je le répète, vous êtes une des filles de Philippe Gletti, d'un premier mariage,
07:59 il faut l'expliquer aussi.
08:00 Vous avez une sœur d'ailleurs qui s'appelle Manon.
08:03 Quand vous apprenez la disparition de votre père,
08:09 et je pense que c'est sa compagne qui signale sa disparition,
08:13 vous pensez à quoi, sur le coup ?
08:16 Alors, moi, je la prends le 28 février, par ma petite sœur,
08:20 qui est effectivement, elle-même, prévenue par la femme de mon papa.
08:25 Alors, sur le coup, j'ai envie de dire que les premières 24-48 heures, on ne s'affole pas trop,
08:30 parce que sa vie de couple n'était à ce moment-là peut-être pas idyllique,
08:36 et on se dit qu'il a peut-être eu besoin de prendre l'air...
08:39 Il est en vadrouille, c'est ça ?
08:41 Voilà, l'idée première, c'est un petit peu ça.
08:43 Il fait un break, il a besoin de couper, il est en vadrouille.
08:47 Et alors, il va y avoir la découverte du corps, qui va venir assez rapidement,
08:52 on le retrouve dans ce coin de forêt.
08:56 Alors là, c'est autre chose.
08:58 Là, évidemment, c'est un choc pour vous, je suppose, à ce moment-là.
09:01 Ah bah, tout à fait. Le 4 mars, quand on apprend qu'il a été retrouvé abattu dans un bosquet,
09:07 c'est la stupéfaction. On a beaucoup de mal à y croire.
09:10 Qu'est-ce que vous vous dites, là ? Vous dites "Mon père a fait quelque chose de mal,
09:15 c'est pas possible, parce qu'il a été exécuté".
09:17 Vous le savez, ça, qu'il a été tué de plusieurs balles ?
09:20 Oui, je l'apprends tout de suite. Le jour même, j'apprends qu'il a été exécuté.
09:26 Ma première intuition, c'est plus qu'il s'agisse d'un crime crapuleux lié à l'argent,
09:31 lié à l'entreprise.
09:32 On voulait le dévaliser, en quelque sorte, c'est ça ?
09:34 Oui. Alors voilà, il avait connu quelques difficultés financières avec la crise de 2009,
09:39 et dans ma tête, je me monte un scénario en me disant peut-être qu'il a des dettes,
09:44 qu'il n'a pas pu rembourser, et que c'est plus un crime d'argent.
09:47 Vous le voyez souvent, à l'époque, votre papa ? Vous êtes toujours en contact avec lui ?
09:52 Même s'il a divorcé, etc., qu'il est loin de vous ?
09:55 Oui, bien sûr. On est en contact régulier, essentiellement par téléphone, par SMS,
09:59 parce que c'est vrai qu'on n'habite pas tout à fait à côté,
10:01 et que nos vies respectives font qu'on se voit de façon épisodique.
10:05 Mais par contre, on se téléphone toutes les semaines, on s'envoie des messages régulièrement.
10:09 Il prend soin de vous, etc., il vous appelle ?
10:11 Oui, bien sûr.
10:12 Ce n'est pas quelqu'un de lointain ?
10:13 Non, pas du tout.
10:14 Il n'a pas coupé les ponts avec toute sa famille ?
10:15 Alors, Nathalie Mazier, il y a une certitude, quand même, dans cette histoire,
10:20 certitude criminelle, si je puis dire, puisqu'on n'a pas encore la clé, à ce moment-là,
10:24 de ce qui s'est passé.
10:26 Il avait rendez-vous avec quelqu'un qu'il connaissait,
10:29 parce qu'effectivement, on retrouve sa voiture,
10:32 donc, parti avec une personne, on ne sait pas trop qui, mais c'est une évidence.
10:36 Oui, c'est ça, puisque les gendarmes retrouvent sa voiture,
10:39 on va dire, à quelques kilomètres à peine de l'endroit où il est retrouvé.
10:44 Donc, voilà, effectivement, on pense que c'est quelqu'un, en tout cas, de son entourage,
10:50 qui a pu, effectivement, être derrière cet assassinat.
10:55 Les gendarmes, ils vont tout de suite travailler sur la vie.
10:58 C'est normal, d'ailleurs, c'est comme ça.
10:59 Ce n'est pas très agréable pour les familles, je vous l'accorde,
11:01 mais ils vont travailler très vite sur la vie sentimentale de la victime,
11:05 parce qu'ils vont regarder le côté financier, mais ils ne trouvent pas grand-chose.
11:08 La vie sentimentale, par contre, elle est très agitée, Nathalie Mazier.
11:11 Oui, tout à fait.
11:12 Alors, c'est vrai qu'il y a ce pan, effectivement, de la personnalité de Philippe Gletti,
11:16 où il se rend compte que, voilà, c'est quelqu'un qui est marié,
11:20 qui a sa compagne, Anna Isladi, ça ne va pas forcément très bien entre eux, à ce moment-là.
11:24 Ils se disputent beaucoup.
11:25 Ils se disputent.
11:26 Il y a aussi, c'est quelqu'un qui a des maîtresses, ça c'est connu.
11:31 Donc, effectivement, c'est une piste, ça, la piste sentimentale qui mérite d'être creusée.
11:37 Et la piste des maîtresses, et la maîtresse, c'est Betty Nabeau.
11:40 Je l'ai dit, c'est un secret de polychinelle dans cette entreprise.
11:43 Tout le monde est au courant, ou pas ?
11:45 Oui, on peut dire que oui, tout le monde est au courant.
11:48 C'est une relation, en plus, qui est ancienne.
11:50 Ils se connaissent depuis plusieurs années, Philippe Gletti et Betty Nabeau.
11:54 Alors après, à ce moment-là, c'est une relation qui est, on va dire, un peu sur la fin aussi.
11:59 Donc voilà, il y a quelques difficultés.
12:02 Annaïs Gletti, Betty Nabeau, vous la connaissez depuis toute petite, je crois ?
12:06 Alors, je la connais depuis 1996, donc j'avais 7 ans à l'époque.
12:10 Qui est-elle ? Elle est gentille avec vous.
12:13 Pour vous, qu'est-ce qu'elle fait dans la vie de votre père ?
12:16 C'est une collaboratrice de votre père, c'est ça ?
12:18 Oui, alors en 1996, c'est une collègue de travail qui est très appréciée de mon papa.
12:25 Quant à moi, je la rencontre, c'est quelqu'un qui est très gentil, qui est très attentionné.
12:30 C'est Madame Tout-le-Monde.
12:32 Une Madame Tout-le-Monde qui va précéder les gendarmes et qui va se livrer.
12:38 L'affaire Philippe Gletti, la vengeance de la maîtresse.
12:41 J'avais l'intention de le tuer puis de mettre fin à mes jours.
12:44 Je lui ai tiré 6 fois dessus.
12:46 L'enquête de l'heure du crime, on se retrouve dans un instant sur RTL.
12:49 L'heure du crime consacrée aujourd'hui à l'assassinat de Philippe Gletti à l'hiver 2012, près de Saint-Etienne.
13:05 Ce PDG qui a réussi dans les affaires a été abattu de 3 balles.
13:09 L'enquête se focalise sur sa vie privée agitée 10 jours après le crime.
13:13 Sa maîtresse, attitrée, se retrouve au cœur du dossier.
13:16 Jeudi 8 mars 2012, 8h du matin, Bettina Beau se présente à la gendarmerie accompagnée de son mari.
13:24 Une heure avant, elle a craqué.
13:26 Elle a tout avoué à son époux.
13:28 C'est elle qui a tué son patron et amant, Philippe Gletti.
13:32 Après avoir menti pendant tout ce temps, elle s'est sentie coincée, commentera le mari.
13:37 Face aux enquêteurs, Bettina réitère ses aveux.
13:40 Elle détaille le scénario du crime.
13:43 Le lundi 27 février, après avoir cogité tout le week-end,
13:47 elle s'est levée à 5h du matin pour choisir l'arme de collection qu'elle allait utiliser pour tuer Philippe.
13:53 Elle a opté pour la plus petite, avec un barillet.
13:56 Elle l'a chargée de 6 balles.
13:58 Elle avait déjà vu comment son mari procédait.
14:00 Elle est arrivée au bureau et n'a pas salué Philippe Gletti.
14:03 Un peu plus tard, elle lui a adressé un SMS pour lui donner rendez-vous à 11h sur le parking de la terrasse sur Dorlé.
14:10 Il a accepté.
14:11 Sur place, il est monté dans la voiture de sa maîtresse.
14:14 Elle s'est arrêtée près du petit chemin.
14:17 Elle cachait le revolver sous son manteau.
14:19 Elle l'a laissée marcher devant elle.
14:21 « J'avais l'intention de tuer Philippe, puis de mettre fin à mes jours, confie Bettina Beau. »
14:26 Elle a tiré sans visée dans le dos.
14:29 L'entrepreneur s'est retourné.
14:30 Elle a tiré à nouveau en direction de la tête.
14:32 6 balles au total jusqu'à ce que le barillet soit vide.
14:35 Elle a fait les poches de la victime, subtilisé son portefeuille et son téléphone.
14:41 En garde à vue, Bettina explique avoir rejoint son bureau aux alentours de midi.
14:46 « J'agissais comme un robot », déclare-t-elle.
14:49 Elle va à la banque déposer des chèques, s'inquiète auprès d'autres employés de l'absence du patron.
14:53 Vers 18h30, elle allume le téléphone de son amant pour faire croire qu'il est toujours vivant.
14:59 Le lendemain, elle détruit le portable avec un marteau dans son garage.
15:03 Elle nettoie en profondeur son véhicule.
15:05 Sur son ordinateur, les enquêteurs vont trouver plusieurs recherches intitulées avec des mots clés du genre
15:12 « La police peut-elle visualiser des SMS effacés sans carte SIM ? »
15:17 Bettina ne cache rien du déroulement du crime.
15:20 En revanche, elle demeure vague sur ses motivations, lesquelles semblent liées à une déception amoureuse.
15:26 La maîtresse assure n'avoir jamais admiré quelqu'un autant que Philippe.
15:30 Elle regrette que leur histoire d'amour se soit étiolée au fil du temps.
15:34 « Il n'avait plus de tendresse pour moi », indique-t-elle.
15:37 Seulement des relations sexuelles expresses entre deux rendez-vous pour lesquels, dit-elle,
15:41 elle ne prenait plus aucun plaisir.
15:43 Le sentiment peut-être de devenir une femme objet,
15:46 une employée lambda de cette entreprise qu'elle avait contribué à créer.
15:50 Quelques semaines avant le geste fatal,
15:52 le PDG avait désigné un collaborateur comme son futur numéro 2
15:56 alors qu'il avait promis le poste à Bettina Beau.
15:59 Elle dit avoir été « gagnée par le stress, dépassée par les événements ».
16:03 L'idée qu'une tierce personne vienne casser son duo avec Philippe lui était insupportable,
16:09 déclare au journal Elle l'avocat de la famille Gletti, Philippe Verriac.
16:14 Son confrère André Buffard, avocat de l'épouse de Philippe Gletti, confirme.
16:18 Madame Beau avait tout investi dans son aventure professionnelle.
16:22 Indiscutablement, elle perdait de l'influence.
16:26 La maîtresse craignait-elle que son amant et patron découvrent les détournements de chèques
16:30 auxquels elle se livrait depuis 8 ans, un montant avoisinant les 38 000 euros ?
16:35 Philippe Gletti, dont la société connaissait quelques déboires financiers,
16:40 vérifiait désormais chaque ligne comptable.
16:44 Betty Nabeau, qui est donc à ce moment-là en prison, il a fallu 10 jours,
16:48 c'est très peu, 10 jours seulement pour élucider cet assassinat.
16:52 La justice estime en effet que la maîtresse a clairement prémédité son geste,
16:56 elle l'a pensé, elle l'a élaboré, elle l'a dit elle-même, c'était pendant tout un week-end.
17:00 J'ai pensé à ça, j'ai cogité, j'ai pesé le pour et le contre.
17:03 Une élucidation donc certes, mais une femme qui garde encore bien des secrets,
17:07 et ces secrets on va les égrener au fil de cette heure du crime qui continue bien sûr.
17:13 Anaïs Gletti, vous êtes avec nous, l'une de nos invitées aujourd'hui dans l'heure du crime,
17:17 co-auteur avec Nathalie Mazier de cet ouvrage "Pardonnez"
17:22 qui sort aujourd'hui aux éditions Mareuille dans la collection Jacques Dallest,
17:26 et vous racontez avec Nathalie Mazier, qui est également notre invitée, toute cette affaire.
17:30 Alors vous êtes la fille de Philippe Gletti, l'une des filles,
17:34 vous êtes aux premières loges dès lors qu'effectivement on apprend la mort de votre père,
17:39 et là, la mort de votre père, évidemment c'est un choc immense pour nous, vous nous l'avez raconté,
17:44 mais là, vous apprenez que cette femme, que vous connaissez très bien,
17:48 que vous la connaissez depuis que vous êtes toute petite,
17:50 cette Béthina Bosse est elle qui a tué votre père.
17:53 Quelle est votre réaction à ce moment-là ?
17:56 Alors lorsque j'apprends que Béthina Bosse est dénoncée auprès des services de gendarmerie,
18:02 je me sens trahie. C'est une double peine en fait.
18:06 Parce que vous l'aimiez bien et elle vous aimait bien, c'est ça ?
18:09 C'est quelqu'un que j'appréciais, quelqu'un que mon papa appréciait, en qui il avait une totale confiance.
18:14 On fait un point financier quelques jours avant qu'elle se dénonce,
18:20 et à ce moment-là elle me prend dans ses bras larmoyante finalement,
18:24 et puis elle me dit "courage, va falloir être forte".
18:27 À ce moment-là, dans ma tête, c'est pas possible que ça soit elle.
18:30 C'est un peu glaçant ce que vous racontez, parce qu'elle ne s'est pas encore livrée,
18:34 mais là tu es votre père, elle vous prend dans ses bras.
18:37 À posteriori, c'est compliqué.
18:42 C'est vrai que, sur le coup, je prends ça pour de l'empathie, parce que je la vois triste.
18:47 Je me demande d'ailleurs si même dans le déni de son geste à ce moment-là,
18:52 elle n'était pas triste réellement.
18:54 C'est possible, bien sûr.
18:57 Mais c'est vrai qu'à posteriori, quand je revois la scène,
19:01 j'ai l'impression d'être doublement trahi.
19:04 - C'est ça. Et ça, ça vous fait mal, beaucoup.
19:06 - Oui, tout à fait.
19:07 - Ça c'est insupportable, parce que là vous dites "on verra plus tard".
19:11 Puisque vous l'avez rencontrée cette femme, et vous allez nous en parler,
19:14 "on verra plus tard", mais là vous vous dites "c'est pas possible de lui pardonner".
19:17 Il n'y a même pas l'idée dans la tête qui vous traverse.
19:19 - Non, à ce moment-là, c'est la colère, c'est la haine.
19:23 - Il n'y a pas d'autre... C'est un sentiment violent qui vous anime.
19:26 - Un sentiment violent. Il n'y a absolument pas d'idée de pardon derrière tout ça.
19:29 - Et on le comprend.
19:30 Elle dit quelque chose, pardon, cette maîtresse, Madame Baud,
19:37 Bettina Baud, elle dit quelque chose qui est troublant
19:40 lorsqu'elle est interrogée par les gendarmes.
19:42 Elle le dit tout de suite, elle dit "je voulais le tuer,
19:45 et après je voulais me suicider".
19:47 Vous croyez à ça ?
19:50 - C'est pas quelque chose qui a été vraiment clair.
19:54 Je ne sais pas si elle dit ça pour...
19:57 peut-être pour...
19:59 pour perdre un petit peu, pour gagner un petit peu en crédibilité,
20:02 ou je ne sais pas. Non, je ne suis pas certaine qu'elle ait pensé à se suicider derrière.
20:06 - Nathalie Mazier, vous avez co-écrit ce livre avec Anaïs Gletti.
20:10 Je vous repose cette question parce qu'elle m'a troublé cette réflexion.
20:13 "Je voulais me suicider, après elle a tué 6 balles,
20:15 et on va dire que si elle avait eu 12 balles, elle aurait tué 12 balles."
20:19 - Oui, peut-être, effectivement.
20:21 Et comme l'a dit Anaïs, c'est vrai que ça reste un peu aussi un mystère,
20:24 finalement, cette question.
20:26 On ne sait pas si elle a vraiment voulu mettre fin à ses jours après.
20:29 C'est vrai que là, elle a vidé vraiment son arme sur Philippe Gletti.
20:34 - Il y a une espèce de rage ?
20:36 - Ah oui, tout à fait, oui, certainement.
20:38 Il y a cette rage, il y a cette première balle qui est tirée alors qu'il est de dos,
20:42 il se retourne, elle en tire deux autres,
20:44 et puis encore trois autres lorsqu'il est tombé dans ce fossé.
20:49 Donc voilà, c'est vrai que ça reste... On ne le sait pas, au final.
20:53 - Qui est cette femme, Bettina Boe ? Vous pouvez nous en parler un petit peu ?
20:56 - Oui, Bettina Boe, c'est donc une femme qui travaille auprès de Philippe Gletti
21:01 depuis de nombreuses années.
21:03 En fait, ils ont commencé le travail ensemble dans une autre société.
21:08 A l'époque, Philippe Gletti n'était pas patron encore.
21:11 Et lorsqu'il a créé son entreprise, il l'a amenée avec elle, on va dire.
21:15 C'était son assistante, son bras droit presque même.
21:19 Et donc voilà, ils ont cette relation professionnelle qui est très ancrée, on va dire, dans le temps.
21:25 On l'a dit aussi, il y a cette relation aussi en plus sentimentale, sexuelle, entre eux.
21:34 Et sinon, Bettina Boe, c'est une femme qui a 43 ans à l'époque,
21:38 et qui est mariée, qui a une fille.
21:40 - Quand elle dit, et elle va dire, j'ai peut-être plus le sentiment d'avoir eu l'importance que j'avais eue,
21:45 finalement c'est ce qu'elle essaie de dire, elle dit, j'ai l'impression d'être négligée en quelque sorte.
21:50 On peut la croire ?
21:51 - Alors, c'est effectivement quelque chose qu'on peut croire.
21:54 Je pense qu'on en parlera après aussi du mobile de cette assistante.
21:58 - Bien sûr, le mobile il est essentiel et il nous poursuit puisque c'est le but.
22:01 - Bien sûr, mais c'est vrai qu'effectivement on pourrait croire, et si c'est ce qu'elle disait,
22:05 ce serait peut-être plus facile même à entendre de cette senti un peu mise à l'écart,
22:11 et d'avoir eu une colère ou une rage contre cet homme.
22:15 C'est pas tout à fait ce qu'elle dit elle, parce qu'elle dit qu'elle avait une pression en fait dans son travail,
22:20 et qu'elle a été dépassée et débordée par cette pression que lui mettait Philippe Letty.
22:25 Donc c'est pas tout à fait la même chose, et c'est ce qui sera ensuite évoqué lors du procès.
22:30 - Anaïs Glety, vous depuis le début, vous avez dit que vous n'aviez pas envie de lui pardonner,
22:38 et on vous comprend, cette femme qui a tué votre père.
22:40 Mais vous cherchez à savoir pourquoi ? C'est la question qui vous anime, c'est ça ?
22:44 Qu'est-ce qui s'est passé ?
22:45 - Alors oui, bien sûr, le pourquoi de l'assassinat c'est quelque chose qui est dans la tête de tout le monde,
22:49 dans la mienne et dans celle de mes proches.
22:52 C'est quelque chose qui nous hante, c'est quelque chose qui nous turlupine tout le temps.
22:56 On a beau chercher des causes, lire un petit peu les auditions de Bettina à ce moment-là,
23:01 rien ne nous semble vraiment crédible comme thèse.
23:04 Il n'y a rien qui vraiment accrédite le geste.
23:08 - C'est ça. Et qu'est-ce que vous vous racontez en famille ? Vous vous posez des questions ?
23:12 Vous dites qu'est-ce qui s'est passé ? Chacun a sa théorie ? Ou vous vous accordez sur...
23:17 - Non, au début c'est vraiment des interrogations en fait.
23:20 On n'a pas de théorie vraiment. Moi j'en viens même à douter que ça soit elle.
23:24 - À ce point-là ? - J'en viens à douter qu'elle ne se soit pas dénoncée à la place de quelqu'un,
23:28 qu'elle n'ait pas été même commanditée par quelqu'un.
23:32 - Parce que vous n'y croyez pas ? - J'y crois pas du tout, je suis complètement dans le déni au départ.
23:36 - Mise en examen pour assassinat mais aussi pour abus de confiance,
23:39 la maîtresse va être rongée par le remords.
23:42 L'affaire Philippe Gletti, la vengeance de la maîtresse.
23:45 J'avais besoin de me sentir belle et aimée et tout s'est croulé autour de moi.
23:50 L'enquête de l'or du crime, que va donc confier la meurtrière aux experts ?
23:53 C'est à suivre, restez avec nous. On se retrouve dans un instant sur RTL.
23:57 Bettina a eu le sentiment qu'elle ne pouvait plus faire autre chose que tuer celui qu'elle a situé
24:14 comme responsable de tous les échecs de sa vie.
24:17 Elle s'est dit "il faut que je mette un terme à cette spirale-là, c'est comme un trop-plein de pression
24:21 qu'il faut libérer d'un coup". Et au bout d'un moment, je crois qu'elle a craqué.
24:24 Et pour exister, elle l'a tué.
24:26 Retour aujourd'hui dans l'heure du crime sur l'assassinat de Philippe Gletti.
24:30 Ce chef d'entreprise de la Loire a été abattu en février 2012 à coups de revolver
24:34 par sa collaboratrice et maîtresse Bettina Beau.
24:37 Elle a rapidement avoué "ses motivations exactes sont difficiles à cerner".
24:42 Vendredi 25 mai 2012, 3 mois après l'assassinat de Philippe Gletti,
24:46 de nombreux gendarmes barrent la route départementale 76 entre la terrasse sur Dorlé
24:51 et Doisieux, là où le corps du PDG a été découvert.
24:55 Bettina Beau, 41 ans, est sur place pour la reconstitution.
24:59 Pendant deux heures, elle refait le parcours et les gestes qui ont conduit à la mort de son amant.
25:04 Cette femme est acculée et en proie à sa seule culpabilité, à son remords,
25:08 à son chagrin sincère, à des regrets pour la famille de la victime,
25:12 à des remords pour son mari, sa fille, ses parents, qu'elle a laissés dans l'affliction et l'incompréhension.
25:18 Assure dans le journal Le Progrès son avocat David Metaxas.
25:22 Les experts s'accordent à faire le portrait d'une femme fragile.
25:25 Le psychiatre qui l'examine décrit une personnalité mal structurée,
25:29 mais il ne peut pas dire pourquoi elle a tué.
25:32 Bettina Beau avait fréquemment confié qu'elle avait "besoin de se sentir belle et aimée,
25:37 l'angoisse de ne pouvoir répondre à ce qu'on attendait, la hage andrée, un passage à l'acte d'une violence inouïe", note un expert.
25:45 Jeudi 10 avril 2014, Bettina Beau est devant le tribunal correctionnel de Saint-Etienne,
25:50 jugée pour le volet détournement de fonds, les 38 000 euros de détournement.
25:55 Cheveux blonds, attaché en queue de cheval, regard éteint,
25:58 l'ancienne assistante de direction parle d'un cercle vicieux.
26:01 "Je me suis créé des besoins, je prenais ce dont j'avais besoin."
26:05 La prévenue garde la tête baissée face aux proches de Philippe Gletti.
26:09 Dans un mois, c'est devant la cour d'assise qu'elle sera jugée 18 mois de prison, avec sursis pour ses détournements.
26:16 Anaïs Gletti, vous êtes avec nous dans "7 heures du crime",
26:19 vous êtes une des filles de Philippe Gletti et co-auteur avec Nathalie Mazier de ce livre "Pardonnez"
26:24 qui sort aujourd'hui aux éditions Mareuil dans la collection Jacques Dallest.
26:28 Alors il y a cette reconstitution, c'est toujours très important les reconstitutions en matière criminelle.
26:32 Vous n'y êtes pas parce que vous êtes je crois enceinte de 7 mois et demi à cette époque.
26:38 Et c'est votre petite soeur, vous le racontez dans ce livre, c'est votre petite soeur qui vous raconte cette journée qui est traumatisante.
26:46 Ce qu'elle dit c'est traumatisant votre petite soeur ?
26:48 Oui effectivement, moi je suis absente ce jour-là parce que je suis enceinte et trop proche d'accoucher pour être présente.
26:55 Donc c'est ma petite soeur Manon qui me rapporte un petit peu ce qu'elle a vécu.
26:59 Et c'est une journée qui reste très marquante pour elle et très difficile.
27:03 Parce qu'avoir les écrits et lire ce qui a pu arriver à notre papa c'est quelque chose de dramatique.
27:09 Y être confronté et le voir de ses propres yeux c'est encore plus compliqué.
27:13 C'est à dire qu'il y a les gestes qui sont refaits c'est ça ?
27:15 Oui tout à fait.
27:16 Et qu'est-ce qu'elle vous dit votre petite soeur ? Elle vous raconte dans le détail exactement ?
27:19 Après ma soeur me raconte que ça concorde en fait avec ses déclarations auprès du juge.
27:25 Mais voilà, la violence de la reconstitution est terrible.
27:31 Oui et puis il y a la traduction par les gestes de l'acte lui-même.
27:35 Et là vous disiez tout à l'heure, et c'était intéressant parce que vous disiez tout à l'heure,
27:38 "j'y crois pas que ce soit elle". Vous avez douté, vous vous êtes dit "mais c'est peut-être quelqu'un d'autre, on essaie de l'utiliser".
27:43 Là elle refait les gestes.
27:45 Et oui ça rend les choses encore plus réelles que ce qu'elles sont dans nos esprits.
27:49 Oui c'est ça. Et donc là vous plongez dans la réalité de ce crime.
27:53 Et c'est à ce moment-là que vous prenez vraiment conscience, alors évidemment vous savez que votre père est décédé,
27:58 mais que vous prenez vraiment conscience de ce qui s'est passé, dans la violence de ce qui s'est passé.
28:02 Alors à ce moment-là je pense que l'acte en lui-même j'en avais déjà conscience,
28:06 mais par contre je prends vraiment conscience que c'est elle.
28:09 Et ça c'est une épreuve, mais là vous commencez à l'accepter.
28:15 Oui par obligation finalement j'accepte qu'elle ait commis ça seule.
28:24 C'est ça, qu'elle est seule aux commandes et qu'elle a décidé de cette mort.
28:29 Mais ça c'est très difficile presque à imaginer.
28:31 Nathalie Mazier, vous avez écrit ce livre "Pardonnez" témoignage avec Anaïs Gletic et notre invité.
28:38 Elle dit, Betty Nabeau, qu'elle a des regrets, qu'elle s'excuse, elle a des regrets.
28:44 Elle sentait qu'elle allait tout perdre.
28:46 C'est ça, elle était asphyxiée par ce climat qui régnait autour d'elle ?
28:50 Oui c'est ça tout à fait.
28:52 En tout cas au moment, et c'est aussi important de le souligner,
28:55 la reconstitution elle a accepté de refaire justement les gestes de tenir cette arme.
29:01 Elle l'avait dit à l'époque pour les proches.
29:05 Et c'est vrai qu'elle, elle est déjà à l'époque, de toute façon dès le départ,
29:09 elle était dans cette attitude de regret et de remords quant à son geste.
29:13 On le sait, c'est déjà important d'avoir cette attitude,
29:17 même pour les familles qui maintenant attendent aussi le procès et de la voir en face.
29:23 C'est ça, et effectivement vous avez raison de le souligner,
29:26 elle accepte ce qu'on lui demande.
29:28 Elle parlait avec les gendarmes, elle accepte,
29:31 elle est très calme et très docile presque dans son attitude.
29:35 Elle est docile mais c'est aussi très douloureux pour elle.
29:38 On le voit sur les photos de cette reconstitution,
29:41 elle pleure, elle revit finalement ce qu'elle a fait.
29:44 Donc c'est quand même un moment dramatique qu'elle a accepté de rejouer là,
29:50 effectivement aussi pour les proches.
29:53 Un mois après ce premier procès, c'est devant la cour d'assises qu'elle va comparaître.
29:58 L'affaire Philippe Gletti, la vengeance de la maîtresse.
30:01 J'étais de la pâte à modeler, avec un peu de tendresse,
30:04 on faisait de moi ce qu'on voulait.
30:06 L'enquête de l'heure du crime, on se retrouve dans un instant sur RTL.
30:09 Au programme aujourd'hui de l'heure du crime, l'assassinat de Philippe Gletti.
30:22 Ce PDG de la Loire a été tué de trois balles de revolver en février 2012 par sa maîtresse.
30:27 Elle se sentait exclue, délaissée, maltraitée.
30:30 Deux ans plus tard, elle est jugée aux assises.
30:33 Mercredi 21 mai 2014, Bettina, beau 43 ans, est devant la cour d'assises de la Loire à Saint-Etienne.
30:40 Elle prend place dans le box des accusés.
30:42 Tête baissée, cheveux blonds attachés, visage pâle.
30:45 Celle qui comparaît sous son nom de jeune fille ne regarde pas la famille de Philippe Gletti,
30:50 laquelle attend des explications.
30:53 Les juges, les experts, les proches tentent de savoir pourquoi elle a tué cet homme qu'elle a aimé et admiré.
30:58 Son ex-mari livre une hypothèse.
31:00 Bettina avait parlé de racheter Princeps Alu.
31:03 Je pense que c'est peut-être pour récupérer l'entreprise qu'elle a tué Philippe Gletti, affirme-t-il.
31:09 Possibilité qui ne semble pas séduire les avocats.
31:12 Partie civile comme défense, l'avocat de l'accusé, David Metaxas,
31:16 préfère évoquer une relation trouble avec son amant et employeur
31:20 qui aurait débouché sur une espèce de burn-out meurtrier.
31:24 Il s'étend sur Bettina, victime d'agressions sexuelles, d'un viol à l'adolescente,
31:29 une femme objet des autres, dit l'avocat,
31:32 qui aurait confié son destin aux deux hommes de sa vie, son mari et son amant.
31:37 Avec eux, j'étais de la pâte à modeler.
31:39 Avec un peu de tendresse, ils faisaient de moi ce qu'ils voulaient, assure l'accusé.
31:44 L'avocat général décrit Bettina Bow comme une femme de pouvoir et d'ambition,
31:48 pour qui le sexe est un moyen,
31:50 même si elle a connu des agressions sexuelles lorsqu'elle était adolescente.
31:53 Ce n'était pas à Philippe Gletti d'être la victime expiatoire, dit le magistrat.
31:58 Selon lui, cette histoire est celle d'une ambition personnelle déçue.
32:02 « Ma culpabilité est là, avec le remords et la honte, je l'accepte et je l'assume », indique Bettina Bow.
32:10 24 mai, elle est condamnée à 18 ans de prison.
32:14 Et elle ne va pas faire appel, Bettina Bow.
32:17 Anaïs Gletti, co-auteur avec Nathalie Maziet du livre dont nous parlons aujourd'hui,
32:21 qui s'appelle « Pardonner », qui sort aux éditions Mareuil dans la collection Jacques Dalleste.
32:25 C'est votre témoignage personnel sur toute cette affaire, sur tout ce parcours.
32:30 Il y a ce procès, vous l'attendiez, à la fois vous l'espériez et vous le redoutiez.
32:36 Mais c'est toujours comme ça un procès d'assise.
32:38 Vous êtes au premier rang avec vos proches, avec votre famille.
32:41 Quel est le sentiment qui vous envahit à ce moment-là ?
32:44 Est-ce que déjà vous avez envie de voir l'accusée ? Est-ce que vous la regardez ?
32:47 Alors oui, bien sûr, quand Bettina entre dans le box des accusés, on cherche son regard.
32:52 Malheureusement, on ne le trouvera pas pendant les trois jours du procès,
32:56 parce que comme vous l'avez bien dit, elle reste le regard baissé, prostré.
32:59 Et puis ce qu'on attend de ce procès finalement, c'est des explications, c'est des réponses.
33:03 Donc voilà, pendant trois jours, on écoute attentivement ce qui va être dit par les experts, par la famille.
33:10 Et puis on ressort un petit peu frustrés de tout ça.
33:14 Pourquoi ?
33:15 Parce que finalement, les réponses qu'on attendait, on ne les a pas.
33:18 Il m'aura fallu plusieurs années pour me rendre compte que peut-être que Bettina ne les a pas elle-même.
33:23 Ça a été un long chemin pour l'accepter.
33:26 Et arriver à me construire avec cette idée que peut-être que cette explication fournie par Maître Metaxas
33:32 d'un burn-out professionnel, sentimental, amoureux, un petit peu tout mélangé, aura suffi à ce qu'elle passe à l'acte.
33:42 Alors ça, c'est étonnant ce que vous dites, parce qu'effectivement, la première question que se posent les familles dans un procès d'assises,
33:47 c'est pourquoi vous avez fait ça ?
33:49 Il faut une réponse pratique à quelque chose de pratique.
33:52 Une mort, c'est pratique.
33:53 Tuer quelqu'un, voilà, il y a un corps qui est par terre, etc.
33:56 On sait tout ça.
33:57 Là, c'est important ce que vous dites.
33:59 Vous dites, peut-être qu'elle n'a pas de réponse elle-même.
34:02 C'est ça ?
34:03 Oui, alors ça, c'est ce que je me dis au jour d'aujourd'hui.
34:05 En fait, en sortant du procès, je ressors comme tout le reste de ma famille, frustrées.
34:09 Frustrées, déçues, parce que finalement, on place beaucoup d'attentes dans ce procès d'assises.
34:14 Et les attentes qu'on a placées ne sont pas forcément remplies.
34:18 On ressort avec autant de questions qu'on avait quand on est rentré.
34:21 Alors, vous allez tout faire pour la rencontrer, cette femme, pour lui parler.
34:25 Parce qu'il vous faut des réponses.
34:28 Il faut alimenter votre réflexion.
34:30 C'est à ce moment-là, à ce procès, que vous vous dites, il faut que je sache, il faut que je la voie ?
34:35 Oui, alors il se passe plusieurs choses.
34:36 Pendant le procès, il y a plusieurs étapes.
34:38 Quelque chose qui me touche énormément, finalement, c'est la plaidoirie de son avocat, Maître Metaxas,
34:43 qui l'a décrit comme une femme qui était fragile, qui a vécu une adolescence, une enfance un petit peu chaotique.
34:50 Et à ce moment-là, je commence à comprendre comment elle a pu basculer dans le crime.
34:56 Et quand je ressors de ce procès, alors ça c'est une intuition, c'est un instinct, je ne saurais pas l'expliquer,
35:04 mais pour moi, il faut que je puisse la rencontrer.
35:06 Naïvement, je pense que j'étais encore en attente de réponse.
35:10 Et peut-être que je me disais que ce que le procès n'avait pas pu nous apporter, elle pourrait me l'apporter en face à face.
35:14 C'est ça. Et vous êtes la seule à réagir comme ça dans votre famille ?
35:18 Oui. Les autres ont plus tendance à vouloir l'oublier, en fait.
35:22 Oublier. Mais eux, ils ne pardonnent pas.
35:24 Non.
35:25 Et vous, vous n'êtes d'ailleurs pas encore dans le pardon, à ce moment-là.
35:27 Non, pas à ce moment-là.
35:28 C'est une réflexion qui va être longue à mûrir.
35:31 Nathalie Mazier, vous avez écrit ce livre, je l'ai dit, "Pardonnez", qui sort chez Marœille Éditions,
35:36 avec Anaïs Gletti, 18 ans de prison.
35:40 C'est un peu bizarre comme peine.
35:42 On a l'impression que c'est une peine un peu intermédiaire.
35:45 Oui, c'est vrai, c'est une peine intermédiaire.
35:48 À la fois, il faut aussi se dire que c'est quelqu'un qui reconnaît son geste.
35:53 On aurait même pu s'attendre à ce que ce soit un peu inférieur aussi.
35:57 On en a des affaires où ça arrive comme ça.
36:00 Donc, c'est vrai, c'est un entre-deux.
36:03 On se demande pourquoi ces 18 ans, 30 ans, c'est ce qu'elle risquait,
36:08 ça paraissait quand même beaucoup pour un assassinat qu'elle a reconnu.
36:12 Mais oui, c'est ça.
36:13 En tout cas, sur ce verdict, j'allais dire, en tout cas dans la position d'Anaïs,
36:19 quelle que soit la peine finalement, son père a disparu maintenant, a été tué.
36:25 Quelle que soit la peine, ça n'avait pas trop d'importance, la peine en elle-même.
36:30 Anaïs Gletti, juste un petit détail, elle ne fait pas appel, ça vous allez le savoir.
36:34 Ça vous rassure, ça vous apaise, si on réussit un deuxième procès ?
36:39 Oui, c'est rassurant de savoir qu'on ne va pas devoir revivre ça une seconde fois,
36:43 parce que c'est quelque chose qui est très éprouvant.
36:45 Et après, ce n'est pas une surprise finalement,
36:47 parce qu'elle, elle le dit à la fin de son procès, j'accepterai ma peine.
36:50 Oui, c'est ça. Donc ça, elle tient sa parole.
36:52 Oui.
36:53 La maîtresse va sortir à mi-peine.
36:57 L'affaire Philippe Gletti, la vengeance de la maîtresse,
37:00 elle a tué à défaut de se tuer elle-même.
37:03 L'enquête de l'heure du crime, on se retrouve dans un instant sur RTL.
37:06 Dans l'heure du crime, aujourd'hui, l'assassinat de Philippe Gletti,
37:18 un chef d'entreprise de la Loire, tué par sa maîtresse à l'hiver 2012.
37:22 Bettina Bo, qui n'a jamais vraiment expliqué son geste,
37:25 a été condamnée à 18 ans de prison en 2014.
37:28 Elle sort à la moitié de sa peine.
37:30 Vendredi 2 juillet 2021, Bettina Bo est libérée après 9 ans passés derrière les barreaux.
37:36 Elle est placée sous bracelet électronique.
37:38 Les experts excluent toute possibilité de récidive.
37:42 Dans cette affaire, j'ai toujours pensé qu'elle avait tué Philippe Gletti,
37:45 à défaut de se tuer elle-même, indique son avocat, maître David Metaxas.
37:51 Anaïs Gletti, l'une des filles de Philippe Gletti,
37:53 a toujours cherché à comprendre ce qui s'était passé dans la tête de Bettina Bo.
37:57 Les deux femmes avaient fini par se rencontrer le 7 juin 2023,
38:01 grâce à la justice restaurative.
38:04 J'ai absolument pardonné à Bettina.
38:07 J'ai plutôt envie qu'elle se reconstruise, mais très sincèrement,
38:10 qu'elle se reconstruise et qu'elle arrive, après, quand elle sortira,
38:13 à avoir une vie structurée, retrouver du travail,
38:16 et parce que ça ne le fait pas revenir, d'avoir de la haine,
38:19 de la persécution ou de la rancœur vis-à-vis de cette personne.
38:22 Ça ne changera rien.
38:24 Et ça, c'est la voix de Stéphanie Gletti, l'épouse de Philippe Gletti,
38:28 qui, elle aussi, a pardonné à Anaïs Gletti.
38:30 Vous êtes avec nous dans cette heure du crime
38:32 pour parler du livre que vous avez écrit avec Nathalie Mazier,
38:36 qui s'appelle "Pardonner".
38:38 C'est un témoignage qui paraît aujourd'hui aux éditions Mareuil,
38:42 dans la collection Jacques d'Aleste.
38:44 Le 7 juin 2023, vous rencontrez officiellement Béthina Baud
38:50 grâce à la justice restaurative.
38:52 Alors, il faut que vous nous disez un mot là-dessus.
38:54 Qu'est-ce que c'est que la justice restaurative ?
38:57 La justice restaurative, c'est quelque chose que j'ai découvert en 2019,
39:02 car c'est quelque chose qui a été proposé à Béthina Baud en détention directement.
39:06 C'est elle qui me propose de rentrer dans ce programme.
39:09 C'est une justice parallèle qui met en relation des détenus
39:13 avec des victimes qui peuvent être du même dossier
39:17 ou alors d'un dossier différent,
39:19 sur des affaires criminelles qui peuvent être de nature diverse.
39:23 Tout ça dans le but d'apaiser les familles, c'est ça ?
39:27 Je suppose, en tout cas, ou d'obtenir des réponses qu'elles n'ont pas eues lors des enquêtes.
39:31 Oui, c'est dans le but de pouvoir avoir une parole libre,
39:34 pouvoir avoir un face-à-face.
39:36 Alors, quand c'est des victimes et des accusés d'affaires différentes,
39:41 c'est peut-être un petit peu différent, mais en tout cas, dans mon cas à moi,
39:43 c'était vraiment dans le but de pouvoir libérer tout ce que j'avais à lui dire
39:46 et trouver une sorte d'apaisement.
39:48 Qu'est-ce que vous ressentez quand vous vous retrouvez face à face avec cette femme ?
39:53 Vous l'avez vue, vous la connaissez depuis votre petite enfance,
39:56 physiquement, ça ne va pas vous étonner,
39:59 mais après vous l'avez vue aussi à ce procès aux Assises,
40:02 mais là, ce n'est pas pareil, vous êtes en tête à tête,
40:05 vous parlez toutes les deux, là, il n'y a personne pour vous écouter.
40:09 Qu'est-ce que vous ressentez à ce moment-là ?
40:12 Alors, il faut savoir que la justice restaurative, c'est quelque chose qui est longuement préparé en amont.
40:16 Donc, moi, j'ai commencé à rencontrer des animatrices de justice restaurative en décembre 2022,
40:22 qui ont débouché sur plusieurs entretiens préparatoires.
40:26 Donc, voilà, moi, le jour de la rencontre, je me sentais prête,
40:30 je savais ce que j'avais à lui dire, je savais ce que j'avais envie d'entendre ou ne pas entendre.
40:34 Et c'est vrai que, alors c'est un moment qui est très stressant,
40:37 on se retrouve face à la personne qui a tué son propre père, c'est quelque chose qui est compliqué.
40:42 Mais tout de suite, en fait, je retrouve la personne que j'avais connue avant.
40:47 Et alors, de quoi... c'est bêta comme question, mais vous parlez de quoi tout de suite ?
40:53 Parce que vous n'allez pas dire tout de suite "pourquoi tu as tué mon père", vous vous tutoyez toutes les deux.
40:58 Oui, bien sûr, on se tutoie puisqu'on se connaît depuis très longtemps.
41:01 Alors, après, c'était un choix de ma part de ne pas revenir sur les raisons spécialement.
41:05 Je préfère me tourner vers l'avenir. Alors, on parle de son parcours en détention, de ce qu'elle a vécu,
41:10 de ce que j'ai vécu également. On parle d'avenir aussi, également.
41:15 On parle de ce qu'elle projette pour son avenir, de sa réinsertion,
41:18 de comment elle pense vivre ses prochaines années.
41:22 Et puis, voilà, des sentiments qui nous ont touchés pendant toutes ces années.
41:26 Elle s'excuse ? Elle vous dit qu'elle est triste, qu'elle est touchée ou ça ne se passe pas comme ça ?
41:31 Elle s'excuse de façon implicite, j'ai envie de dire, plutôt, parce que je n'ai pas souvenir qu'elle prononce un "pardonne-moi" de face à face.
41:41 Mais en fait, tout dans son attitude et dans son regard, dans ses gestes, le dit.
41:45 Alors, comment ça va se passer, ce chemin qui vous emmène jusqu'au pardon ?
41:50 C'est un peu religieux, ce que je dis là, mais effectivement, il y a ce chemin où vous dites "finalement, je lui pardonne".
41:56 Quand est-ce que vous l'avez, ce déclic ?
41:58 En fait, ce n'est pas vraiment un déclic, c'est un cheminement sur plusieurs années.
42:01 Il faut savoir qu'entre 2016 et 2021, j'ai pu établir une correspondance écrite avec Bettina lorsqu'elle était en détention.
42:09 Et c'est tous ces courriers qui ont fait que j'ai pu entrevoir la personne qu'elle était derrière l'acte monstreux qu'elle avait pu commettre.
42:16 Ça l'a rendu un petit peu plus humaine à mes yeux.
42:19 J'ai compris peut-être un petit peu plus de choses que ce qu'on n'avait pas pu comprendre au procès.
42:24 Et à ce moment-là, je me dis que c'est peut-être quelque chose qui peut malheureusement arriver à tout le monde.
42:31 Et est-ce que ça vous a apaisé ? Parce qu'il y a des familles de victimes aussi qui nous écoutent, cette justice restaurative.
42:37 Moi, je n'y connais rien. J'avoue que c'est une méthodologie, une méthode qui me paraît extraordinaire.
42:42 Et c'est une très bonne chose. Ça vous a apaisé ensuite, toute cette expérience ?
42:47 Ah oui, pour mon cas, ça m'a apaisé.
42:49 Après, je pense que c'est quelque chose qu'il faut vraiment préparer au préalable et puis il faut laisser le temps au temps.
42:54 On ne peut pas faire ça tout de suite après un crime.
42:56 Encore une question, Anaïs Gletti.
42:59 En juin 2024, c'est très vite, on y est là,
43:04 elle sera définitivement libre, c'est-à-dire elle a un bracelet électronique.
43:08 Et Bettina Bo sera définitivement libre.
43:11 Vous pouvez la revoir librement à ce moment-là.
43:14 Est-ce que vous le souhaitez ou bien tout a été dit entre vous ?
43:18 C'est quelque chose qu'on a évoqué lors de la rencontre.
43:20 Actuellement, ce n'est pas en projet.
43:23 Mais le fait d'avoir une porte ouverte et de me dire que c'est quelque chose qui sera possible si un jour on en ressent le besoin
43:28 ou si mes enfants en ressentent le besoin, par exemple, ça a un côté rassurant.
43:32 C'est ça. Les autres membres de votre famille, eux, non, pour l'instant, c'est resté comme ça ?
43:37 Oui, non, ils ne sont pas dans cette démarche.
43:39 On en reste là. Nathalie Méziers, juste un mot, je termine cette émission avec vous.
43:43 Est-ce qu'on connaît la vérité sur son mobile à cette femme, à Bettina Bo ?
43:47 Ou est-ce que ça appartient toujours à l'intime ?
43:50 Peut-être que ça appartient à l'intime.
43:53 Je pense que l'histoire d'Anaïs démontre, et c'est important dans son parcours,
43:57 qu'à un moment donné, il faut accepter aussi de ne pas avoir les réponses.
44:01 Merci beaucoup Nathalie Méziers et Anaïs Glety d'avoir été aujourd'hui les invités de l'Horreur du Crime.
44:08 Merci à l'équipe de l'émission, rédactrice en chef Justine Vignault,
44:11 préparation Marie Bossart, Marie-Lou Goyer, réalisation Jonathan Griveaux.
44:16 Jean-Alphonse Richard sur RTL, L'Heure du Crime.

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