Le maire d'Orléans, Serge Grouard, a exprimé sa colère face à l'arrivée de migrants depuis Paris ces derniers mois. Selon lui, ces migrants seraient expulsés de la capitale en vue des Jeux olympiques et transférés dans plusieurs villes, dont la sienne, sans que les équipes municipales ne soient averties.
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00:00 Mathieu Croissant, vous vouliez revenir ce matin sur le coup de gueule poussé par le maire d'Orléans Serge Gouard face à l'arrivée dans sa commune de migrants qui de toute évidence sont déplacés de Paris vers plusieurs communes d'ailleurs de France dont Orléans et ce avant les Jeux Olympiques.
00:16 Oui, les Jeux n'ont pas encore commencé que la France est déjà championne olympique. Médaille d'or du Mystic Gris des pauvres.
00:22 Alors l'objectif c'est de se refiler les sans-abri sans prévenir selon le bon vieux principe du "passe à ton voisin".
00:28 Mauvaise pioche donc pour le maire LR d'Orléans Serge Gouard dont la commune a vu débarquer 500 migrants en provenance de la capitale depuis un peu moins d'un an
00:35 sans qu'il en ait été informé par les services de l'Etat.
00:38 Selon ses propres calculs, parce que c'est lui qui a dû faire les calculs en collectant les informations auprès d'associations, auprès du centre communal d'action sociale,
00:44 un quart arrive à Orléans toutes les trois semaines avec à son bord entre 35 et 50 migrants.
00:48 Et comment ça s'explique ?
00:49 Il y a deux choses. Il y a d'abord une volonté de l'Etat de désengorger la région Ile-de-France dont les structures d'hébergement d'urgence sont saturées.
00:55 On en parle souvent, on sait que les migrants, les sans-domiciles sont hébergés parfois dans des hôtels de la capitale.
01:02 Depuis 2021, il y avait un dispositif de déplacement des centres d'hébergement qui avait été mis en place pour les demandeurs d'asile.
01:10 Ça avait d'ailleurs plutôt fonctionné. Il y a un rapport parlementaire qui dit que ça avait fait preuve de son efficacité même si un quart des personnes concernées avaient refusé de quitter l'Ile-de-France.
01:17 Et donc en mars 2023, le gouvernement a dit "on va faire la même chose pour les migrants".
01:21 Et donc il y a une douzaine, vous le disiez Christophe, une douzaine de centres en France, 13 pour être précis, et cela ne concerne donc pas seulement Orléans.
01:28 Et puis il y a un deuxième facteur, ces fameux Jeux Olympiques qui vont voir d'en faire déferler dans la capitale des milliers de visiteurs.
01:33 On sait que les hôteliers préféraient accueillir les visiteurs que les migrants.
01:36 On sait qu'il y a peut-être aussi des questions d'images.
01:39 Toute cette pauvreté dans les rues, ça gâcherait les belles images, ça gâcherait la fête.
01:43 Alors le gouvernement a démenti plusieurs fois un lien de cause à effet, mais les associations n'y croient pas.
01:48 Je pense à une notamment qui s'appelle "Le revers de la médaille" et qui dénonce un nettoyage social.
01:53 Et qui note que dans toutes les éditions précédentes des JO, à chaque fois, ça a été le cas, on a chassé les pauvres.
01:57 Mais je ne comprends pas, à chaque fois, les maires des communes concernées, on pense à Orléans, bien sûr, à Strasbourg, ne sont pas au courant.
02:02 À chaque fois, c'est la même histoire.
02:04 À Strasbourg, par exemple, qui est une ville gérée par une majorité écologiste, même son de cloche.
02:08 On n'a pas du tout été concerté ni informé, dit une adjointe à la vie inclusive.
02:12 Alors elle dit comprendre la solidarité territoriale, mais le problème avec zéro info, pas de moyens supplémentaires à proprement parler.
02:18 Ça déplace le problème plus que ça ne le règle.
02:20 À Brue, l'an dernier, c'était un centre d'examens de demande d'asile.
02:24 Le maire l'avait découvert en lisant le journal.
02:26 En fait, dans notre République Jacobine, où l'État ne parle que de décentralisation, de concertation, c'est du pipo.
02:32 Et c'est à la fois absurde et délétère parce que quand on ne prévient pas, on n'explique pas.
02:37 Quand on n'explique pas, on fabrique de la rumeur, de la colère, de l'inquiétude.
02:41 Bref, tout ce qu'il ne faut pas faire.
02:43 Vous vous souvenez, Saint-Brévin, ce que le centre d'accueil des demandeurs d'asile avait provoqué.
02:47 On va parler quand même de ces personnes.
02:49 Que deviennent les migrants qui sont ainsi évacués de Paris ?
02:51 Oui, il est là le scandale.
02:53 Serge Grouard, qui est maire d'Hiver-Droite, il a quitté l'air, l'a dit hier.
02:57 Il est tout aussi inacceptable de traiter ces personnes ainsi, les faire monter dans un bus,
03:01 pour les déplacer dans des villes où elles ne connaissent personne,
03:03 dans lesquelles rien n'est mis en œuvre pour les accueillir et pour cause,
03:05 puisque nous n'en sommes pas informés, dit-il.
03:07 Ce sont des méthodes inadmissibles.
03:09 Il a raison, parce que derrière ces noms de migrants, sans abri, sans domicile,
03:13 on oublie très souvent qu'il y a tout simplement des hommes et des femmes.