JO de Paris: la colère du maire d'Orléans face à l'arrivée de migrants

  • il y a 7 mois
Le maire d'Orléans Serge Grouard (ex-LR) a dénoncé lundi l'arrivée de migrants dans sa ville qui seraient, selon lui, "déplacés" en province "en catimini" pour faire "place nette" à Paris avant les Jeux olympiques cet été. 

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Transcription
00:00 Bonjour M. le maire, Serge Groar, merci d'être avec nous ce matin en direct dans ce live.
00:05 Qu'est-ce que vous dénoncez précisément, M. le maire ?
00:10 Je dénonce d'abord l'opacité d'un système que nous avons au fil du temps découvert
00:16 et je dénonce l'impuissance de l'État à gérer cette question d'émigration de manière générale
00:21 et des personnes en situation irrégulière de manière plus précise.
00:25 Pourquoi est-ce qu'on vous envoie vers Orléans ces SDF et ces migrants ?
00:33 J'aimerais avoir la réponse à votre question parce que depuis des mois je pose ces questions
00:39 et depuis des mois je n'ai que des réponses évasives, voire aucune réponse
00:44 et je trouve que c'est particulièrement choquant.
00:46 Donc pourquoi c'est au ministère de l'Intérieur à Paris de nous le dire ?
00:52 Certains ont évoqué la proximité des Jeux olympiques,
00:56 d'autres le desserrement des contraintes liées à ces personnes sur Paris et la région parisienne
01:03 mais en tout cas ce qui est certain c'est que de répartir ces personnes sur le territoire national
01:09 ne résout en aucune manière les problèmes qui sont posés.
01:13 Est-ce que vous, vous faites un lien clairement avec les Jeux olympiques
01:15 et avec l'idée qu'il faudrait d'une certaine manière montrer un aspect de Paris
01:21 qui serait plus présentable ?
01:25 Le mot est absolument terrible mais je vous pose la question comme ça.
01:29 Le mot est terrible, je ne peux pas l'affirmer en toute rigueur
01:35 mais évidemment que la coïncidence quand même est troublante.
01:40 La coïncidence est troublante, vous n'allez pas plus loin que ça ce matin Laurent Demain.
01:45 Puisque à notre connaissance le système se met en œuvre depuis mai dernier, mai 2023.
01:56 Il perdure à ce jour et comme vous l'avez dit très justement dans le reportage
02:01 c'est un quart à peu près toutes les semaines qui arrive sur Orléans.
02:05 C'est donc un système qui est organisé et il est organisé par l'État,
02:10 financé par l'État mais avec une capacité d'accueil sur Orléans qui est complètement saturée.
02:16 Donc nous disons à l'État de gérer, de prendre ses responsabilités.
02:21 Pour ce qui me concerne je demande que les lois de la République s'appliquent.
02:25 On a des personnes qui sont en situation irrégulière et elles n'ont rien à faire sur le territoire national.
02:32 Mais justement, encore une question Serge Groire.
02:35 Vous dites que c'est l'État qui est derrière tout ça
02:39 et quand vous tournez vers l'État qui loue les bus, amène ces personnes vers chez vous,
02:45 que vous répond Gérald Darmanin aujourd'hui ?
02:50 Rien. Ma réponse est aussi simple.
02:54 Vous savez je ne porte pas ce dossier sur la place publique comme cela.
02:59 Cela fait des mois que nous posons ces questions-là.
03:02 Cela fait des mois, si vous me permettez l'expression, que nous sommes trimballés.
03:06 Donc ça suffit.
03:08 M. le maire, on entend votre coup de gueule, vous reprocher, on peut le comprendre,
03:14 au ministère de l'Intérieur de ne pas vous avoir expliqué, de ne pas vous avoir prévenu.
03:19 Et c'est vrai que le fait de ne pas le faire, ça crée des fantasmes.
03:23 Donc c'est bon pour personne.
03:25 Mais très honnêtement, et je vous pose la question personnellement,
03:28 si vous aviez été prévenu, si on vous avait expliqué les tenants et les aboutissants de cette opération,
03:35 est-ce que vous auriez accepté de recevoir ces migrants sur votre commune ?
03:41 Je vous réponds très clairement et sans langue de bois, non.
03:46 Pour les personnes qui sont en situation irrégulière sur le territoire national,
03:51 parce qu'elles n'ont rien à y faire, et nous sommes de plus en plus confrontés
03:55 à des arrivées successives que nous sommes incapables de prendre en compte.
04:00 Donc à un moment, il faut avoir le courage de dire les choses,
04:03 et il faut avoir la volonté de faire.
04:05 Et malheureusement, ce n'est pas ce qui caractérise la politique de l'État aujourd'hui.
04:09 Mais donc en réalité, ce que vous faites là, ce coup de gueule que vous poussez là,
04:12 c'est un coup de gueule contre la politique du gouvernement.
04:14 Comment dire ? Ce n'est pas pour vous soucier des personnes précisément que l'on trimballe,
04:19 comme vous disiez tout à l'heure ?
04:22 Ce sont deux choses très clairement.
04:25 C'est l'opacité du système, et si d'aventure, et je parle au conditionnel,
04:31 ces personnes étaient déplacées sans être volontaires.
04:36 Je trouverais que le système est extrêmement choquant,
04:39 parce que même si ces personnes sont en situation irrégulière,
04:42 nous n'avons pas le droit, j'allais dire, de les déplacer comme cela,
04:47 pour éventuellement, je reprends ce que vous disiez, faire place nette.
04:51 Ça, ça n'est pas recevable.
04:54 Ensuite, il faut mettre les choses sur la place publique, il faut dire les choses,
04:59 parce que beaucoup de Français en ont ras-le-bol de cette impuissance de l'État.
05:04 Donc il y a très clairement des personnes étrangères qui sont en situation régulière.
05:09 Pas de problème.
05:11 Il y a des personnes qui sont en situation irrégulière, je considère,
05:14 et je vous réponds très franchement, qu'elles doivent quitter le territoire national.
05:18 Et ce n'est pas ce qui se passe, parce que tous les jours,
05:21 tous les jours, le nombre de ces personnes augmente.
05:23 Et d'après ce que l'on peut essayer de reconstituer,
05:26 vous avez aujourd'hui de l'ordre d'un million de personnes
05:29 qui sont en situation irrégulière sur le territoire national.
05:32 Alors, jusqu'où et qu'allons-nous faire ?
05:35 Ce chiffre-là, je vous laisse, parce qu'il est absolument impossible à vérifier par définition.
05:43 Il est très compliqué. Oui, vous avez raison, il est très compliqué à vérifier.
05:48 Moi, je reprends des sources, des personnes qui travaillent sur ce sujet,
05:53 qui sont extrêmement compétentes, qui font des recoupements,
05:56 et j'ai le sentiment qu'on est, je l'ai dit d'ailleurs, dans l'ordre de grandeur.
06:00 Une question encore à vous poser, M. le maire.
06:03 On parle de SDF, de migrants, on parle de personnes.
06:06 Ces personnes qui sont déplacées de Paris vers Orléans, notamment,
06:09 parce qu'elles sont déplacées aussi vers d'autres villes.
06:11 Qu'est-ce qu'elles deviennent ensuite ? Où elles sont, ce matin ?
06:14 Mais c'est notamment l'une des questions qui se pose.
06:18 Parce qu'encore une fois, nous, nous avons, comme je le dis, découvert le poteau rose,
06:22 mais je ne sais pas ce qui se passe une fois que l'hébergement par des nuitées d'hôtel est terminé.
06:30 En d'autres termes, ces personnes, très clairement, restent, a priori,
06:33 de l'ordre de trois semaines en nuitée d'hôtel,
06:35 parce qu'encore une fois, les places d'hébergement d'urgence sont saturées.
06:39 Après, que deviennent-elles ? On me dit que certaines rentrent sur Paris.
06:44 Vous voyez l'aberration du système, si cela est avéré.
06:47 D'autres s'égaillent dans la nature, dans la région ou ailleurs.
06:50 Certaines pourraient être en centre de rétention administrative.
06:54 Voilà. Mais c'est là où vous voyez toute l'opacité du système,
06:57 parce que le maire que je suis ne peut pas répondre précisément à votre question.
07:01 Vous voulez des réponses. Merci beaucoup, M. le maire, d'avoir été avec nous ce matin en direct dans ce live.

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