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00:00 - Bonjour. - Merci d'être avec nous ce matin.
00:03 Alors on peut peut-être rappeler que le déficit public c'est l'écart entre les recettes et les dépenses.
00:08 Et hier le Premier ministre a reconnu qu'il serait non pas de 4,9% mais de 5,5% du PIB, soit un dérapage de 16 milliards d'euros.
00:16 Qu'est-ce qui s'est passé ?
00:18 - Il s'est passé un ralentissement au niveau européen, lié évidemment à la crise en Ukraine,
00:27 lié à la crise au Moyen-Orient et donc de très nombreux pays européens sont entrés en récession.
00:33 Et donc voilà, sur les deux derniers mois de l'année, en novembre et décembre, les recettes de l'État,
00:39 que ce soit la Poste sur les Sociétés, la Poste sur le Revenu, la TVA, les contributions...
00:44 - Donc c'est pas la faute, Jean-René Cazeneuve, d'une mauvaise gestion du gouvernement ?
00:49 - Ah non, non, pas du tout, ce sont des recettes. Nous avons tenu nos dépenses, c'est-à-dire ce qui était prévu comme dépenses l'année dernière.
00:54 - On n'a pas dépensé peu.
00:56 - On n'a pas dépensé plus que ce qui était prévu.
00:58 - Et juste pour expliquer, Jean-René Cazeneuve, parce qu'on n'est pas forcément clair là-dessus,
01:02 pourquoi est-ce que c'est problématique un tel déficit de la France ?
01:05 - Parce que un déficit nous oblige à emprunter. Aujourd'hui les taux restent assez importants, évidemment,
01:13 et donc ça pèse, les intérêts de la dette pèsent aujourd'hui dans notre budget aux alentours de 50 milliards,
01:20 un peu plus de 50 milliards, donc c'est autant d'argent qu'on ne met pas sur la transition écologique,
01:25 qu'on ne met pas pour améliorer nos hôpitaux, donc bien sûr c'est problématique.
01:30 Donc il faut baisser notre dette et baisser notre déficit pour se donner des marges de manœuvre.
01:35 - Alors pour ça, eh bien, j'imagine qu'il n'y a pas 36 000 solutions, mais forcément quand même,
01:39 on a du mal à croire Bruno Le Maire, le ministre de l'économie, qui nous dit que les impôts ne vont pas augmenter.
01:43 - L'objectif c'est de ne pas augmenter les impôts. Vous savez qu'on les a plutôt baissés depuis 2017,
01:52 la taxe d'habitation, les impôts de pollution pour les entreprises, la redevance télé,
01:57 ce sont autant d'impôts que ne paient plus les Français, donc notre stratégie c'est de faire en sorte
02:03 que notre pays soit attractif et donc créer de la valeur, créer de l'emploi.
02:08 Nous avons créé 2 millions d'emplois en 2017, donc voilà, c'est ce qu'on appelle l'économie de l'offre.
02:14 Donc nous ne souhaitons pas casser cette dynamique en augmentant les impôts,
02:18 mais ça veut dire qu'il faut regarder chacune de nos dépenses et se dire
02:23 est-ce qu'on utilise correctement l'argent que les Français nous confient.
02:26 - Et pourquoi on ne taxerait pas les super profits comme le propose par exemple Valérie Rabault,
02:30 vice-présidente de l'Assemblée Nationale, comme en parle Yael Brown-Pivet, qui est un député Renaissance,
02:35 aussi comme le Modem l'avait proposé en 2022, amendement écarté par le gouvernement, Jean-René Cazeneuve.
02:40 - Notre stratégie, je vous l'ai dit, c'est que les entreprises investissent dans notre pays.
02:47 Ce n'est pas de les taxer. Ça fait des dizaines et des dizaines d'années qu'on taxe,
02:52 que la France est championne du monde en matière de taxation.
02:56 - Oui mais par exemple, vous taxez les super profits, donc peut-être il y a moins de dividendes distribués
03:02 et plus d'investissements faits par les entreprises. Ça peut être ça aussi.
03:06 - Non, non, non, mettez-vous à la place des entreprises, je suis désolé,
03:09 si vous les taxez plus en France que dans les autres pays, elles vont dans les autres pays.
03:12 C'est aussi bête que ça. Il faut juste comprendre.
03:16 Moi je préfère que les Total et le VMH soient des entreprises françaises,
03:21 qu'elles paient leurs impôts en France, plutôt qu'avec une taxation qui deviendrait
03:26 beaucoup plus importante que dans les autres pays.
03:27 - Et s'assurer que tous les impôts soient payés en France aussi.
03:31 - Ce n'est pas un paradis fiscal, la France va arrêter avec cette idée.
03:35 - Justement, je dis que...
03:37 Alors juste une question, si on n'augmente pas les impôts, si on ne taxe pas les super profits,
03:42 qu'est-ce qu'on fait alors ?
03:43 Alors, je ne dis pas qu'il y a des dépenses fiscales qu'on peut regarder,
03:49 c'est-à-dire qu'il y a des crédits d'impôt pour les entreprises,
03:52 on peut se poser la question, il y a des aides pour les entreprises,
03:55 il faut là aussi regarder à l'apprentissage, des aides aux cadriens pour recherche,
04:01 des aides... Voilà, à chaque fois ils se posent la question,
04:04 est-ce qu'on peut optimiser ou ces aides, est-ce qu'elles sont bien utilisées ?
04:08 Donc il y a aussi les dépenses.
04:10 Les dépenses de notre pays, les dépenses publiques, ont augmenté de 300 milliards depuis 2017.
04:21 - Donc faire des plans d'économie comme certains ont déjà été annoncés.
04:25 - Un peu moins augmenter nos dépenses,
04:27 il ne s'agit pas de faire baisser nos dépenses publiques,
04:29 mais juste de procéder à l'augmentation de la dépense publique,
04:33 et ça on peut le faire dans pratiquement tous les domaines.
04:36 - Merci beaucoup Jean-René Cazeneuve, député Renaissance du GES,
04:38 rapporteur général de la commission des finances de l'Assemblée nationale.
04:41 Bonne journée.