Guillaume Bigot était l’invité de Face à l’Info sur CNEWS. Le politologue s’est exprimé au sujet du durcissement de l’assurance chômage : «Même le patronat français trouve assez choquant de ne pas mettre les actionnaires à contribution pour combler le déficit et de taxer les chômeurs en fin de droits».
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00:00 D'abord, il y a une part de cynisme politique là-dedans.
00:02 C'est-à-dire que les chômeurs, ils ont pensé, M. Attal, ils n'ont pas de syndicats,
00:05 même si on a vu que les syndicats allaient quand même les défendre.
00:09 Il y a l'idée que, finalement, les classes moyennes...
00:11 Alors, évidemment, l'électorat du macronisme s'intéresse assez peu, à mon avis, aux soirs des chômeurs,
00:17 et pas nécessairement concerné.
00:19 Les classes moyennes non plus, pensaient-ils, ce n'est pas le style gilet jaune, si vous voulez.
00:22 Donc, ils se disent, bon, ce n'est pas très dangereux politiquement.
00:25 Mais ils ont oublié Tocqueville, c'est-à-dire que l'égalité,
00:28 c'est la passion politique centrale des Français.
00:31 Je pense que même le patronat français trouve quand même assez choquant,
00:34 alors que les dividendes de 2023 ont atteint un montant record en France,
00:37 63 milliards de dividendes,
00:40 de ne pas mettre les actionnaires à contribution pour combler le déficit,
00:45 mais de mettre, parce que M. Bruno Le Maire a dit,
00:47 on ne peut pas décemment taxer les dividendes, ce n'est pas possible, ce ne serait pas décent.
00:52 Mais par contre, taxer les chômeurs en fin de droit, ça c'est décent, il n'y a pas de problème.
00:56 Le tout avec une leçon de Suatal sur le travail,
00:59 les gens qui critiquent ne sont pas pour la France du travail.
01:01 Quand on reçoit des dividendes, évidemment l'argent travaille,
01:03 mais ce n'est pas directement les gens qui les perçoivent qui travaillent.
01:06 [Musique]
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