Indolence

  • il y a 5 mois
Dans un autre pays un autre monde il y a un malfaisant grognon, un vilain conflit, une bête immonde montre les crocs.
Mon majeur seul pointe droit, pour affirmer au méchant bonhomme combien il m’intéresse avec ses invectives de l'apocalypse, troisième guerre nucléaire.
Mon chien sur sa paillasse alanguie s’étire et me regarde sans me voir, englué qu’il est dans sa propre torpeur, et baille en s’en décrocher la mâchoire.
Transcript
00:00 Une respiration, une journée grise, un temps long, l'éternité dans chaque seconde,
00:07 être bien, espérer, rien, présent dans l'instant, carpe diem, le vent, la pluie,
00:15 le froid, au-delà de ma fenêtre, les passants ne passent plus, cette étrangeté ne m'étonne
00:22 pas.
00:23 Ce samedi est bien hors des secondes accélérées, mes folles inquiétudes envolées, reprendre
00:30 haleine, voilà l'important, mes amis les moineaux sont partis, où ça ? Eux seuls
00:37 le savent, il en va toujours ainsi de la vie, incertitude de l'instant d'après, mon
00:43 unique souhait est d'être là, carpe diem.
00:47 Sans pensée, émotion, un laisser-aller, un laisser-faire salutaire, monsieur le chat
00:56 somnole sur son sofa, derrière la vitre, il regarde le non-spectacle de l'existence
01:03 et ne veut faire aucun effort, aucune turpitude, dame Merlette aura sa réalité préservée,
01:11 paresse, indolence, oisiveté, nonchalance, langueur, avez-vous remarqué combien il y
01:19 a de mots pour retranscrire mon état d'esprit en ce jour gris ?
01:24 Mille pluies en mille endroits, je souris, dans un autre pays, un autre monde, il y a
01:31 un malfaisant grognon, un vilain conflit, une bête immonde, montre l'écran, mon majeur
01:39 seul point de droit, pour affirmer au méchant bonhomme combien il m'intéresse, avec ses
01:46 invectives de l'apocalypse, troisième guerre nucléaire, mon chien sur sa paillasse, alanguie,
01:55 s'étire et me regarde sans me voir, englué qu'il est dans sa propre torpeur, ébahie
02:02 à sang décroché la mâchoire, le canidé canide, comment, cela ne veut rien dire, je
02:09 sais, mais ce jour gris n'a aucun besoin d'être expliqué, un sourire éclaire mon
02:15 visage encore une fois, est-ce un drame de seulement se sentir bien, malgré la malgré-tude,
02:24 et oui, ce vocable non plus n'a aucun sens, je fais ma ségolène, cette dame royale, mon
02:32 coeur au tréfonds des entrailles, les importants m'importunent, tiens, ce mot a un sens, sans
02:40 issue, les murs gris de mon immeuble, pour seul horizon, je suis bien, paraissent, non
02:48 paraître.
02:49 No one.
02:51 ♪ ♪ ♪